CONCLUSION
A la fin de notre étude, il convient de relever
qu'à l'ère d'un monde nouveau, dominé par des instruments
de communication nouveaux, la démocratie système politique de
choix ne peut elle-même rester indifférente. Elle ne le peut pas
d'autant plus que son fonctionnement et son évolution les lui impose.
En effet depuis sa création dans les
premières cités grecques, la démocratie n'a cessé
d'évoluer et de s'adapter aux besoins du temps. A l'ère des
nouvelles technologies, et à l'instar d'un monde devenu un
véritable village planétaire, la démocratie a certainement
dû s'adapter à cette atmosphère universelle qui tend
à tout globaliser. Au nombre de ces technologies
révolutionnaires, la plus révolutionnaire d'entre elle est
Internet.
Considérée comme la révolution
technologique du XX et XXI ème siècle, elle a apporté
à la démocratie un caractère nouveau. Mais comment ?
Notre étude a donc consisté à montrer comment Internet
réussi à donner à la démocratie un espoir
d'idéale démocratique où chaque citoyen aura son mot
à dire dans toutes les grandes décisions. Car si le citoyen a
perdu au fil de l'évolution du système son droit d'intervenir
dans la société pour changer les choses, les nouvelles
technologies à travers Internet viennent donner l'espoir d'un retour
à une démocratie directe et participative. Une démocratie
où les citoyens seraient véritablement maîtres de leur
propre destin et où les corps intermédiaires seraient minimes
voir court-circuiter. Car, que devient la démocratie si chaque citoyen
n'a pas la possibilité de s'exprimer ? Que devient la
démocratie si certains au nom de la
« représentation » dominent ou « parlent
pour d'autres» dans le but d'assouvir leur soif de pouvoir ou de
domination ? Que devient la démocratie si chaque citoyen n'est pas
au même niveau d'informations ? D'où la question d'un
accès libre et équitable a l'information pour tous. C'est
justement cet avantage qu'offre Internet à la démocratie. Elle
donne a chaque citoyen d'être au même niveau et de participer
équitablement au débat public. Elle permet aussi à ceux-ci
de faire peser leur avis dans la balance des décisions politique qui
engagent leur avenir.
Internet permet aussi à la démocratie, de
se réaliser encore plus pleinement dans le processus
démocratique. Les campagnes électorales dorénavant
trouvent, plus d'entrain avec les nouvelles technologies. Les campagnes
électorales en occident, notamment la dernière en date aux
Etats-Unis avec Barack Obama, en est la preuve. Les hommes politiques
deviennent plus proches de leurs concitoyens, ils sont plus attentifs en ce qui
concerne les questions que ceux-ci se posent quand à leur programme de
gouvernement. Ils se présentent en retour aux yeux de ceux-ci comme des
personnes humaines et non comme des héros comme veut nous faire croire
le plus souvent les medias classiques. De plus en plus d'hommes politiques
même Africains n'hésitent pas à utiliser ce nouvel outil
comme moyen de communication, ne restant pas indifférent à
l'impact que celui-ci pourrait avoir. Même dans la dernière
campagne électorale en Côte-d'Ivoire tous les candidats ou
presque, possédaient leur propre site internet, leur compte facebook,
etc.... c'est dire combien, même les dirigeants africains se rendent
compte eux aussi, du formidable outil qu'ils ont entre leurs mains. Internet
apporte donc, un nouveau souffle à l'esprit démocratique dans son
ensemble.
Cependant il ne faut pas omettre le fait que s'il est
vrai qu'Internet apporte d'énormes changements à l'esprit
démocratique, il a toutefois des limites qui sont de natures à
soulever des questions profondes.
En effet, en ce qui concerne sa nature, Internet
comporte si on peut le dire ainsi un caractère qui ternit quelque peu
« l'esprit démocratique ». Qu'en est-il ?
Sur Internet comme sur la plupart des nouvelles
technologiques, la présence physique n'est pas une
nécessité. Sur Internet, cette question est encore plus
importante d'autant plus qu'Internet constitue la plus grande plateforme de
débat virtuelle qu'ai jamais connu le monde. Mais ce débat est
marqué par l'anonymat. Très souvent, même si les
internautes ont tendances à découvrir
délibérément leur identité, la majorité se
cache derrière des pseudonymes et travestissent leur point de vue. A
cet égard, peut-on prétendre à la démocratie
lorsqu'on débat derrière de fausses identités ? Car
cela est aussi prétexte à des injures et à des actes peu
recommandables. A ce titre, ne peut-on pas dire que la démocratie
admet la transparence dans le débat ? n'admet-elle pas que les
personnes qui échangent leurs points de vue soient présentent
l'une devant l'autre, face à face ? La plupart du temps, cet
anonymat est facteur de violences verbales et n'est pas du tout en harmonie
avec l'esprit démocratique. Car le débat démocratique
c'est aussi le respect des idées de l'autre même si celles-ci ne
nous semblent pas cohérentes. Plusieurs études de sociologues, de
psychologues et de politologues ont révélé le
caractère quelque peu conflictuel et sectaire des espaces de
débat électronique, ceux-ci ne témoignant pas de cette
universalité d'opinions que voudrait traduire le réseau des
réseaux. C'est ainsi que l'on remarque que sur la plupart des forums
les débats sont tranchés et ne laissent pas la place à des
positions plus intermédiaires comme c'est le cas dans la
réalité.
Une autre préoccupation est la question de la
criminalité sur internet, car il faut le dire, Internet est aussi
utilisé à des fins criminelles, ce qui ne joue pas non plus
à son avantage.
Ensuite, si Internet a été une aubaine dans le
processus démocratique, ce n'est pas forcement le cas partout. Car le
vrai problème des nouvelles technologies comme Internet aujourd'hui
c'est leur accès, d'où la question de la fracture
numérique dans la plupart des pays du tiers monde dont les pays
africains où Internet n'est pas accessible à tous.
La question des infrastructures est cruciale, Mais
encore plus celle de l'alphabétisation des populations. A cela, il faut
ajouter la main mise des politiques sur les médias. Toutes ces
questions, montrent comment internet est non seulement une
réalité lointaine en Afrique, et comment des efforts cruciaux
doivent être consenties pour que les nouvelles technologies deviennent un
outil puissant pour la démocratisation et le développement des
pays africains. Car non comptant de ne pas être implanté en
Afrique, internet représente toutefois une vraie menace pour les
pouvoirs politiques qui y voient un moyen de contestation et de
déstabilisation de leur pouvoir.
C'est une raison pour ceux-ci d'assujettir les
médias à leur avantage. A ce titre, se pose la question cruciale
de la liberté des médias sur le continent ; et comme
internet est aussi un media il subi aussi le coup de cette censure des
pouvoirs. Et quand ce n'est pas la question de la liberté des
médias qui se pose, c'est celle de la marginalisation de ceux-ci. Car
rare sont les Etats Africains qui consacrent de vrais programmes au
développement des nouvelles technologies ne considérant pas
celles-ci comme des questions d'ordre prioritaire.
La question d'Internet par rapport à la
démocratie, ouvre la voie a d'autres questions comme celle de
l'influence des medias (car internet est un média) dans le processus
démocratique. Ou comment les médias peuvent être vecteur
de démocratie durable et de développement.
Néanmoins, il faut souligner que cette
étude d'Internet par rapport à la démocratie est une
question profonde non sans difficultés. Car dans celle-ci, si la
documentation est abondante, il a fallu beaucoup de prudence pour circonscrire
le sujet et lui donner une logique appropriée. En outre, la question
n'est pas très développée en Afrique, internet
étant une technologie nouvelle et en pleine croissance sur le continent.
Ensuite ces difficultés se sont faites quand il a fallu trouver des
textes juridiques qui régissent internet ou les TIC surtout
Côte-d'Ivoire ; Les pays occidentaux étant eux plus
avancés. La seule documentation que nous avons pu consulter se trouve
être la réglementation en matière de
télécoms en Côte-d'Ivoire qui date de 1995, celle-ci
n'étant pas adaptée à notre cas d'étude il n'y a
donc pas en Côte-d'Ivoire comme c'est le cas en France des cadres de
réglementation et d'encadrement des nouvelles technologies comme
internet. Or cette question mérite d'être étudiée
car internet prend de plus en plus de proportion dans nos pays et est
très souvent le lieu d'actes criminelles comme les arnaques entre autre,
et d'autres actes peu recommandable, d'où la question d'un encadrement
législatif préventif de cette nouvelle technologie car internet a
tendance à prendre des proportions considérables au fur et
à mesure que passe le temps. Il est donc clair que cette question
n'est pas véritablement prise au sérieux dans notre pays, il
faille donc que les autorités s'intéressent à celle-ci.
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