I.2.2 Etudes appliquées aux pays africains
Allen et Ndikumana (1998) cherchent à vérifier
l?impact de l?intermédiation financière sur la croissance
économique en Afrique du sud. Ils font une étude qualitative et
arrivent à la conclusion suivant laquelle l?intermédiation
financière influe positivement sur la croissance. De plus, ils
constatent que le lien entre l?approfondissement financier et croissance
économique est un phénomène de long terme.
Boulila et Trabelsi (2000) ont repris la méme analyse
mais cette fois en l?adaptant au cas de la Tunisie pour les périodes de
1962-1998 et 1963-1987. Ils appliquent la méthode de vecteur
autorégressif (BVAR) et constatent que pendant la sous période de
1963-1987, la croissance économique influe positivement sur le
développement financier. Enfin, leurs
résultats paraissent donner un faible support à
l?hypothèse selon laquelle le système financier est un secteur
principal dans le processus de croissance économique en Tunisie.
Inoubli (2004) détecte, pour sa part, une relation
entre l?intermédiation financière et la croissance
économique en Tunisie. Il procède par la méthode à
correction d?erreur (ECM), la cointégration et la méthode de
moindre carré ordinaire. Il aboutit à la conclusion selon
laquelle le développement économique mesuré par la
croissance du PIB a une relation d?équilibre de long terme avec le
10 D?une part, les pays financièrement
développés. Il s?agit de l?Autriche, Indonésie,
Grèce, Pakistan, Italie, Portugal, Inde, Norvège, Allemagne,
Mexique, Espagne, Finlande, Danemark, France, Irlande, Israël,
Corée, Belgique, Nouvelle-Zélande, Philippines, Thaïlande,
Australie, Suède, Pays-Bas, Chili, Etats-Unis, Japon, Canada, Suisse,
Royaume-Uni, Singapour, Afrique du sud, Malaisie et Hong Kong. D?autre part,
les pays financièrement peu développés, à savoir :
Uruguay, Pologne, Iran, Nigeria, Cote d?Ivoire, Hongrie, Chine, Egypte,
Equateur, Tunisie, Venezuela, Pérou, Maroc, Colombie et Turquie.
Kpodar (2004) vérifie la relation entre le
développement et la croissance dans 64 pays en
développement11 dont 25 d?Afrique subsaharienne pour la
période allant de 1968 à 1997. Il applique la méthode des
moments généralisés en panel dynamique et aboutit à
la conclusion que l?impact marginal du développement financier sur la
croissance est plus faible en Afrique que dans les autres pays en
développement. Cet écart semble être expliqué par le
fait que comparativement aux autres pays en développement, l?Afrique a
un niveau élevé de fragmentation ethnolinguistique, un nombre
élevé de pays dont le système bancaire est en crise
permanente, un interventionnisme public remarquable dans le fonctionnement du
système financier et une forte concentration bancaire.
Joseph, Raffinot et Venet (1998) mènent une
étude sur la relation entre l?approfondissement financier et la
croissance économique dans les pays de l?UEMOA12 et au
Cameroun pour la période de 1970-1995. Ils utilisent les méthodes
de l?analyse de panel et le test de causalité de Granger et constatent
que le sens de causalité va du financier vers le réel pour le
Bénin, la Cote d?Ivoire, le Mali et le Cameroun ; du
réel vers le financier pour le Burkina Faso, le Sénégal et
Togo et enfin le Niger ne présente aucune liaison.
11 Ces pays n?ont été énumérés
par l?auteur.
12 UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest-Afraicaine ayant comme pays membre le Bénin, Burkina Faso, Cote
d?Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et la Guinée Bissau. Ce
dernier a été laissé de coté par ce que son
intégration est très récente et les données sur son
échantillon restent lacunaires.
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