III.1.2 Analyse de la cointégration de Johansen
La condition nécessaire de cointégration est que
les séries doivent être intégrées de même
ordre ; en général d?ordre 1. En effet, si les séries
chronologiques ne sont pas intégrées de méme ordre, la
procédure s?arrête. Il n?y a pas donc de relation de
cointégration.
Cependant, ce test permet de savoir s?il existe au moins une
relation de long terme pour chaque paire des variables du modèle. Pour
ce faire nous allons procéder par un test de cointégration de
JOHANSEN. Ce test permet de déterminer le nombre de relation
d?équilibre de long terme entre des variables intégrées de
même ordre quelle que soit la normalisation utilisée.
Il convient par ailleurs de rappeler que l`analyse de
cointégration permet l?identification claire de la relation
véritable entre les variables en recherchant l?existence d?un vecteur de
cointégration et en éliminant son effet le cas
échéant.
Vu l?objet de notre étude, nous procédons par
une analyse de paire des variables : une variable du développement
financier et une variable de croissance économique. Voici les paires de
variables ci-dessous :
1) Le taux de liquidité et le PIB réel par
habitant
2) le ratio M2/M1 et le PIB réel par habitant
3) le ratio crédits à l économie et le PIB
réel par habitant
19 Exception faite pour les Rwanda et Burundi pour la variable
ratio M2/PIB et ratio M2/M1.
Les résultats de ce test se présentent de la
manière suivante selon le pays :
Tableau 2 : Résultats du Test de Johansen : normalisation
des paramètres en RDC
Paire de variables
|
Eigenvalue
|
Likelihood Ratio
|
Valeur critique au seuil de 1%
|
Valeur critique
au seuil de 5%
|
Hypothèse sur le nombre d'E.C
|
- LLIQUID et LPIB
|
0.9531837
|
99.8916
|
30.45
|
25.32
|
Une*
|
- LM2/M1 et LPIB
|
0.169785
|
9.126420
|
16.31
|
12.53
|
Aucune**
|
-LCREPIB et LPIB
|
0.272725
|
13.53257
|
30.45
|
25.32
|
Aucune**
|
Source : confectionné sur base des résultats
obtenus par le logiciel E-views 3.1
* indique que l?hypothèse nulle est acceptée de la
présence de relation de cointégration au seuil de 5 %
(respectivement de 1%).
** indique le rejet de l?hypothèse nulle
d?absence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement
de 1%).
L?existence de ces vecteurs est confirmée si la
première valeur du ratio de vraisemblance (likelihood ratio, LR) est
supérieure à la valeur théorique du test (soit à 5%
soit à 1 %). Pour la paire des variables LPIB-Lliquid, le test indique
la présence d?une seule équation de cointégration au seuil
de 5% (valeur du ratio de vraisemblance de 99,89 supérieure à la
valeur théorique de 25,32).
De plus, nous avons obtenu pour les paires des variables
(LPIB-LM2/M1 et LPIB-LCREPIB), les valeurs du ratio de vraisemblance qui sont
inférieures aux valeurs critiques au seuil de 5%. D?où, le test
de cointégration effectué pour ces deux paires des variables
retenues révèle l?absence d?une relation de cointégration
entre les indicateurs de l?approfondissement financier et l?unique proxie
retenu pour la croissance économique.
La relation normalisée est :
DLPIB = 0,45DLLIQUID + 6,19DLM2/M1 - 0,89DLCREPIB +
7,71
Ce modèle signifie qu?une hausse de 1% de la masse
monétaire en R.D.C engendrerait à long terme une augmentation
de 0,45% du PIB réel par habitant
alors qu?une hausse de 1% de l?épargne à vue et
de dépôt à terme provoquerait une augmentation de 6,19%.
Signalons tout de méme qu?une diminution de 1% de crédits
à l?économie entraînerait une baisse 0,89% du PIB
réel par habitant.
Il convient cependant de rappeler que l?analyse de la trace et
de la valeur propre maximale pour la paire des variables (LPIB-Lliquid) laisse
apparaître une relation de cointégration dans l?intervalle de
confiance de 5% du test de vraisemblance. Comme l?hypothèse d?une
cointégration est acceptée, il importe donc d?estimer le
modèle à correction d?erreur.
III.1.2.1 Estimation du modqle à correction
d'erreurs
Les résultats de l?annexe 2 postulent l?existence d?une
relation de long terme. Rappelons que le théorème de
représentation de Engle et Granger démontre que les séries
non stationnaires, en particulier celles qui possèdent une racine
unitaire, doivent être représentées sous forme de
modèle à correction d?erreurs si elles sont
cointégrées (Dupont, 2007).
D?après cette relation de long terme, le PIB
réel par habitant, les dépôts à terme et
l?épargne et les crédits à l?économie vont de pair
alors que le PIB réel par habitant et la masse monétaire sont
liés négativement.
L?estimation du modèle à correction d?erreurs
est fournie dans le tableau 3 suivant. La qualité des résultats
est acceptable au regard des signes attendus et du coefficient de
détermination.
Notons que la variable figurant au sommet du tableau 3
correspond à la variable dépendante. Les variables de chaque
ligne représentent les variables indépendantes. Chaque variable
indépendante renferme trois nombres. Le premier correspond au
coefficient de la variable qui y est associée, le second qui est entre
parenthèses, l?écart type, le troisième exprime le t de
Student. Enfin, les nombres qui représentent un plus grand
intérêt sont ceux du terme à correction d?erreurs
CointEq1?. Soulignons que leurs paramètres sont tous significatifs.
Tableau 3 : Modèle vectoriel à correction d?erreur
: cas de la RDC
Date: 08/26/09 Time: 13:31
|
Sample(adjusted): 1973 2002
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Standard errors & t-statistics in parentheses
|
|
|
|
|
|
Cointegrating Eq:
|
CointEq1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPIB(-1)
|
1.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LLIQUID(-1)
|
-0.651832
|
|
|
|
|
(0.02543)
|
|
|
|
|
(-25.6316)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LM2_M1(-1)
|
-0.130344
|
|
|
|
|
(0.03978)
|
|
|
|
|
(-3.27682)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LCREPIB(-1)
|
0.006096
|
|
|
|
|
(0.00666)
|
|
|
|
|
(0.91597)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
@TREND(70)
|
0.009255
|
|
|
|
|
(0.00077)
|
|
|
|
|
(12.0289)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-2.009078
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Error Correction:
|
D(LPIB)
|
D(LLIQUID)
|
D(LM2_M1)
|
D(LCREPIB)
|
|
|
|
|
|
CointEq1
|
-1.323837
|
0.029861
|
-1.078932
|
10.26103
|
|
(0.20007)
|
(0.00223)
|
(0.87637)
|
(4.66855)
|
|
(-6.61696)
|
(13.4041)
|
(-1.23114)
|
(2.19791)
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.880670
|
0.999928
|
0.399661
|
0.771703
|
Adj. R-squared
|
0.826971
|
0.999895
|
0.129508
|
0.668969
|
Sum sq. resids
|
0.008902
|
1.10E-06
|
0.170813
|
4.847375
|
S.E. equation
|
0.021098
|
0.000235
|
0.092416
|
0.492310
|
F-statistic
|
16.40022
|
30700.26
|
1.479388
|
7.511689
|
Log likelihood
|
79.27171
|
214.2013
|
34.95763
|
-15.22675
|
Akaike AIC
|
-4.618114
|
-13.61342
|
-1.663842
|
1.681784
|
Schwarz SC
|
-4.151048
|
-13.14635
|
-1.196776
|
2.148849
|
Mean dependent
|
-0.045328
|
-0.047756
|
0.011053
|
-0.126643
|
S.D. dependent
|
0.050719
|
0.022932
|
0.099052
|
0.855666
|
On constate qu?en cas de déséquiibre à
court terme, la croissance économique s?ajuste plus rapidement que les
dépôts à terme et l?épargne. En effet, la vitesse de
convergence de la croissance économique est d?environ 132% et celle les
dépôts à terme et l?épargne est de 108%.
Tableau 4 : Résultats du Test de Johansen : normalisation
des paramètres au Rwanda
Paire de variables
|
Eigenvalue
|
Likelihood Ratio
|
Valeur critique au seuil de 1%
|
Valeur critique au seuil de 5%
|
Hypothèse sur
le nombre
d'E.C.
|
- LLIQUID et LPIB
|
0.411736
|
19.95961
|
23.46
|
18.17
|
une*
|
- LM2/M1 et LPIB
|
0.091239
|
3.290824
|
16.31
|
12.53
|
Aucune**
|
-LCREPIB et LPIB
|
0.185194
|
6.453507
|
16.31
|
12.53
|
Aucune**
|
Source : confectionné sur base des résultats
obtenus par le logiciel E-views 3.1
* indique que l?hypothèse nulle est acceptée de la
présence de relation de cointégration au seuil de 5 %
(respectivement de 1%).
** indique le rejet de l?hypothèse nulle
d?absence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement
de 1%).
Apres analyse du test de cointégration de Johansen, la
première valeur du ratio de vraisemblance (likelihood ratio, LR) est
supérieure à la valeur théorique du test (soit à 5%
soit à 1 %). Pour la paire des variables LPIBLLIQUID, le test indique la
présence d?une seule équation de cointégration au seuil de
5% (valeur du ratio de vraisemblance de 19,95 supérieure à la
valeur théorique de 18,17).
Pour les autres paires des variables, les valeurs du ratio de
vraisemblance quisont inférieures aux valeurs critiques au
seuil de 5% pour le cas de la
République du Rwanda. On constate de ce fait l?absence
d?une relation de cointégration entre ces paires des variables.
La relation normalisée est :
DLPIB = 5,37DLLIQUID - 1,65DL M2/M1 + 0,68DLCREPIB +
18,13
Ce modèle signifie qu?une hausse de 1% de la masse
monétaire au Rwanda engendrerait à long terme une augmentation
de 5,37% du PIB réel par habitant
alors qu?une hausse de 1% des crédits à
l?économie entraînerait une
augmentation de 0,68%. Par contre qu?une diminution de 1% des
dépôts à terme et de l?épargne provoquerait une
baisse 1,65% du PIB réel par habitant.
La présence de cette relation de cointégration
entre la paire des variables (LPIB-Lliquid) nous conduit à effectuer le
modèle à correction d?erreur, comme nous l?avons fait
précédemment.
Tableau 5 : Modèle vectoriel à correction d?erreur
: cas du Rwanda
Date: 08/26/09 Time: 14:29
|
Sample(adjusted): 1973 2002
|
Included observations: 30 after adjusting endpoints
|
Standard errors & t-statistics in parentheses
|
|
|
|
|
|
Cointegrating Eq:
|
CointEq1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LPIB(-1)
|
1.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LLIQUID(-1)
|
6.242011
|
|
|
|
|
(11.7134)
|
|
|
|
|
(0.53289)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LM2_M1(-1)
|
-10.96181
|
|
|
|
|
(17.3801)
|
|
|
|
|
(-0.63071)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LCREPIB(-1)
|
-0.535537
|
|
|
|
|
(1.43394)
|
|
|
|
|
(-0.37347)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
@TREND(70)
|
0.157439
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
9.051549
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Error Correction:
|
D(LPIB)
|
D(LLIQUID)
|
D(LM2_M1)
|
D(LCREPIB)
|
|
|
|
|
|
CointEq1
|
0.084482
|
-0.112264
|
0.024933
|
-0.137021
|
|
(0.01642)
|
(0.03204)
|
(0.01017)
|
(0.07050)
|
|
(5.14398)
|
(-3.50347)
|
(2.45050)
|
(-1.94347)
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.685839
|
0.571090
|
0.571950
|
0.420310
|
Adj. R-squared
|
0.520490
|
0.345348
|
0.346660
|
0.115210
|
Sum sq. resids
|
0.081010
|
0.308384
|
0.031091
|
1.492885
|
S.E. equation
|
0.065297
|
0.127400
|
0.040452
|
0.280309
|
F-statistic
|
4.147846
|
2.529836
|
2.538731
|
1.377615
|
Log likelihood
|
46.14750
|
26.09593
|
60.51215
|
2.439153
|
Akaike AIC
|
-2.343167
|
-1.006396
|
-3.300810
|
0.570723
|
Schwarz SC
|
-1.829395
|
-0.492623
|
-2.787038
|
1.084496
|
Mean dependent
|
0.005421
|
0.009270
|
0.018084
|
-0.004459
|
S.D. dependent
|
0.094296
|
0.157458
|
0.050047
|
0.298000
|
On constate qu?en cas de déséquiibre à
court terme, la croissance économique s?ajuste plus rapidement que les
dépôts à terme et l?épargne. En effet, la vitesse de
convergence de la croissance économique est d?environ 8,4% et celle les
dépôts à terme et l?épargne est de 2,4%.
Tableau 6 : Résultats du Test de Johansen : normalisation
des paramètres au Burundi
Paire de variables
|
Eigenvalue
|
Likelihood Ratio
|
Valeur critique au seuil de 1%
|
Valeur critique
au seuil de 5%
|
Hypothèse sur le nombre d'E.C
|
- LLIQUID et LPIB
|
0.221423
|
10.55835
|
24.60
|
19.96
|
Aucune**
|
- LM2/M1 et LPIB
|
0.153890
|
6.064216
|
20.04
|
15.41
|
Aucune**
|
-LCREPIB et LPIB
|
0.083249
|
3.042004
|
20.04
|
15.41
|
Aucune**
|
Source : confectionné sur base des résultats
obtenus par le logiciel E-views 3.1
** indique le rejet de l?hypothèse nulle
d?absence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement
de 1%).
Le test de cointégration de Johansen montre que les
valeurs du ratio de vraisemblance qui sont inférieures aux valeurs
critiques au seuil de 5% pour le cas de la République du Burundi. Il
convient de noter que le test de cointégration effectué pour
chaque paire des variables retenues révèle l?absence d?une
relation de cointégration entre les indicateurs de l?approfondissement
financier et l?unique proxie retenu pour la croissance économique.
La relation normalisée est :
DLPIB = - 5,07DLLIQUID + 5,5DL M2/M1 + 0,52DLCREPIB +
6,73
Ce modèle signifie qu?une hausse de 1% des
dépôts à terme engendrerait à long terme une
augmentation de 5,5% du PIB réel par habitant alors qu?une hausse de 1%
des crédits à l?économie entraînerait une
augmentation de 0,52%. Par contre qu?une diminution de 1% de la masse
monétaire provoquerait une baisse 5,07% du PIB réel par
habitant.
|