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Approfondissement financier et croissance économique dans les pays de la C. E. P. G. L

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par Pà˘ques Germain MUKANIRE IZUBA
Université catholique de Bukavu (UCB) - Diplôme de licence en sciences de gestion 2008
  

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III.1.2 Analyse de la cointégration de Johansen

La condition nécessaire de cointégration est que les séries doivent être intégrées de même ordre ; en général d?ordre 1. En effet, si les séries chronologiques ne sont pas intégrées de méme ordre, la procédure s?arrête. Il n?y a pas donc de relation de cointégration.

Cependant, ce test permet de savoir s?il existe au moins une relation de long terme pour chaque paire des variables du modèle. Pour ce faire nous allons procéder par un test de cointégration de JOHANSEN. Ce test permet de déterminer le nombre de relation d?équilibre de long terme entre des variables intégrées de même ordre quelle que soit la normalisation utilisée.

Il convient par ailleurs de rappeler que l`analyse de cointégration permet l?identification claire de la relation véritable entre les variables en recherchant l?existence d?un vecteur de cointégration et en éliminant son effet le cas échéant.

Vu l?objet de notre étude, nous procédons par une analyse de paire des variables : une variable du développement financier et une variable de croissance économique. Voici les paires de variables ci-dessous :

1) Le taux de liquidité et le PIB réel par habitant

2) le ratio M2/M1 et le PIB réel par habitant

3) le ratio crédits à l économie et le PIB réel par habitant

19 Exception faite pour les Rwanda et Burundi pour la variable ratio M2/PIB et ratio M2/M1.

Les résultats de ce test se présentent de la manière suivante selon le pays :

Tableau 2 : Résultats du Test de Johansen : normalisation des paramètres en RDC

Paire de variables

Eigenvalue

Likelihood Ratio

Valeur critique au seuil de 1%

Valeur critique

au seuil de 5%

Hypothèse sur le nombre d'E.C

- LLIQUID et LPIB

0.9531837

99.8916

30.45

25.32

Une*

- LM2/M1 et LPIB

0.169785

9.126420

16.31

12.53

Aucune**

-LCREPIB et LPIB

0.272725

13.53257

30.45

25.32

Aucune**

Source : confectionné sur base des résultats obtenus par le logiciel E-views 3.1

* indique que l?hypothèse nulle est acceptée de la présence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement de 1%).

** indique le rejet de l?hypothèse nulle d?absence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement de 1%).

L?existence de ces vecteurs est confirmée si la première valeur du ratio de vraisemblance (likelihood ratio, LR) est supérieure à la valeur théorique du test (soit à 5% soit à 1 %). Pour la paire des variables LPIB-Lliquid, le test indique la présence d?une seule équation de cointégration au seuil de 5% (valeur du ratio de vraisemblance de 99,89 supérieure à la valeur théorique de 25,32).

De plus, nous avons obtenu pour les paires des variables (LPIB-LM2/M1 et LPIB-LCREPIB), les valeurs du ratio de vraisemblance qui sont inférieures aux valeurs critiques au seuil de 5%. D?où, le test de cointégration effectué pour ces deux paires des variables retenues révèle l?absence d?une relation de cointégration entre les indicateurs de l?approfondissement financier et l?unique proxie retenu pour la croissance économique.

La relation normalisée est :

DLPIB = 0,45DLLIQUID + 6,19DLM2/M1 - 0,89DLCREPIB + 7,71

Ce modèle signifie qu?une hausse de 1% de la masse monétaire en R.D.C
engendrerait à long terme une augmentation de 0,45% du PIB réel par habitant

alors qu?une hausse de 1% de l?épargne à vue et de dépôt à terme provoquerait une augmentation de 6,19%. Signalons tout de méme qu?une diminution de 1% de crédits à l?économie entraînerait une baisse 0,89% du PIB réel par habitant.

Il convient cependant de rappeler que l?analyse de la trace et de la valeur propre maximale pour la paire des variables (LPIB-Lliquid) laisse apparaître une relation de cointégration dans l?intervalle de confiance de 5% du test de vraisemblance. Comme l?hypothèse d?une cointégration est acceptée, il importe donc d?estimer le modèle à correction d?erreur.

III.1.2.1 Estimation du modqle à correction d'erreurs

Les résultats de l?annexe 2 postulent l?existence d?une relation de long terme. Rappelons que le théorème de représentation de Engle et Granger démontre que les séries non stationnaires, en particulier celles qui possèdent une racine unitaire, doivent être représentées sous forme de modèle à correction d?erreurs si elles sont cointégrées (Dupont, 2007).

D?après cette relation de long terme, le PIB réel par habitant, les dépôts à terme et l?épargne et les crédits à l?économie vont de pair alors que le PIB réel par habitant et la masse monétaire sont liés négativement.

L?estimation du modèle à correction d?erreurs est fournie dans le tableau 3 suivant. La qualité des résultats est acceptable au regard des signes attendus et du coefficient de détermination.

Notons que la variable figurant au sommet du tableau 3 correspond à la variable dépendante. Les variables de chaque ligne représentent les variables indépendantes. Chaque variable indépendante renferme trois nombres. Le premier correspond au coefficient de la variable qui y est associée, le second qui est entre parenthèses, l?écart type, le troisième exprime le t de Student. Enfin, les nombres qui représentent un plus grand intérêt sont ceux du terme à correction d?erreurs CointEq1?. Soulignons que leurs paramètres sont tous significatifs.

Tableau 3 : Modèle vectoriel à correction d?erreur : cas de la RDC

Date: 08/26/09 Time: 13:31

Sample(adjusted): 1973 2002

Included observations: 30 after adjusting endpoints

Standard errors & t-statistics in parentheses

 
 
 
 
 

Cointegrating Eq:

CointEq1

 
 
 
 
 
 
 
 

LPIB(-1)

1.000000

 
 
 
 
 
 
 
 

LLIQUID(-1)

-0.651832

 
 
 
 

(0.02543)

 
 
 
 

(-25.6316)

 
 
 
 
 
 
 
 

LM2_M1(-1)

-0.130344

 
 
 
 

(0.03978)

 
 
 
 

(-3.27682)

 
 
 
 
 
 
 
 

LCREPIB(-1)

0.006096

 
 
 
 

(0.00666)

 
 
 
 

(0.91597)

 
 
 
 
 
 
 
 

@TREND(70)

0.009255

 
 
 
 

(0.00077)

 
 
 
 

(12.0289)

 
 
 
 
 
 
 
 

C

-2.009078

 
 
 
 
 
 
 
 

Error Correction:

D(LPIB)

D(LLIQUID)

D(LM2_M1)

D(LCREPIB)

 
 
 
 
 

CointEq1

-1.323837

0.029861

-1.078932

10.26103

 

(0.20007)

(0.00223)

(0.87637)

(4.66855)

 

(-6.61696)

(13.4041)

(-1.23114)

(2.19791)

 
 
 
 
 

R-squared

0.880670

0.999928

0.399661

0.771703

Adj. R-squared

0.826971

0.999895

0.129508

0.668969

Sum sq. resids

0.008902

1.10E-06

0.170813

4.847375

S.E. equation

0.021098

0.000235

0.092416

0.492310

F-statistic

16.40022

30700.26

1.479388

7.511689

Log likelihood

79.27171

214.2013

34.95763

-15.22675

Akaike AIC

-4.618114

-13.61342

-1.663842

1.681784

Schwarz SC

-4.151048

-13.14635

-1.196776

2.148849

Mean dependent

-0.045328

-0.047756

0.011053

-0.126643

S.D. dependent

0.050719

0.022932

0.099052

0.855666

On constate qu?en cas de déséquiibre à court terme, la croissance économique s?ajuste plus rapidement que les dépôts à terme et l?épargne. En effet, la vitesse de convergence de la croissance économique est d?environ 132% et celle les dépôts à terme et l?épargne est de 108%.

Tableau 4 : Résultats du Test de Johansen : normalisation des paramètres au Rwanda

Paire de variables

Eigenvalue

Likelihood Ratio

Valeur critique au seuil de 1%

Valeur critique au seuil de 5%

Hypothèse sur

le nombre

d'E.C.

- LLIQUID et LPIB

0.411736

19.95961

23.46

18.17

une*

- LM2/M1 et LPIB

0.091239

3.290824

16.31

12.53

Aucune**

-LCREPIB et LPIB

0.185194

6.453507

16.31

12.53

Aucune**

Source : confectionné sur base des résultats obtenus par le logiciel E-views 3.1

* indique que l?hypothèse nulle est acceptée de la présence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement de 1%).

** indique le rejet de l?hypothèse nulle d?absence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement de 1%).

Apres analyse du test de cointégration de Johansen, la première valeur du ratio de vraisemblance (likelihood ratio, LR) est supérieure à la valeur théorique du test (soit à 5% soit à 1 %). Pour la paire des variables LPIBLLIQUID, le test indique la présence d?une seule équation de cointégration au seuil de 5% (valeur du ratio de vraisemblance de 19,95 supérieure à la valeur théorique de 18,17).

Pour les autres paires des variables, les valeurs du ratio de vraisemblance quisont inférieures aux valeurs critiques au seuil de 5% pour le cas de la

République du Rwanda. On constate de ce fait l?absence d?une relation de cointégration entre ces paires des variables.

La relation normalisée est :

DLPIB = 5,37DLLIQUID - 1,65DL M2/M1 + 0,68DLCREPIB + 18,13

Ce modèle signifie qu?une hausse de 1% de la masse monétaire au Rwanda
engendrerait à long terme une augmentation de 5,37% du PIB réel par habitant

alors qu?une hausse de 1% des crédits à l?économie entraînerait une

augmentation de 0,68%. Par contre qu?une diminution de 1% des dépôts à terme et de l?épargne provoquerait une baisse 1,65% du PIB réel par habitant.

La présence de cette relation de cointégration entre la paire des variables (LPIB-Lliquid) nous conduit à effectuer le modèle à correction d?erreur, comme nous l?avons fait précédemment.

Tableau 5 : Modèle vectoriel à correction d?erreur : cas du Rwanda

Date: 08/26/09 Time: 14:29

Sample(adjusted): 1973 2002

Included observations: 30 after adjusting endpoints

Standard errors & t-statistics in parentheses

 
 
 
 
 

Cointegrating Eq:

CointEq1

 
 
 
 
 
 
 
 

LPIB(-1)

1.000000

 
 
 
 
 
 
 
 

LLIQUID(-1)

6.242011

 
 
 
 

(11.7134)

 
 
 
 

(0.53289)

 
 
 
 
 
 
 
 

LM2_M1(-1)

-10.96181

 
 
 
 

(17.3801)

 
 
 
 

(-0.63071)

 
 
 
 
 
 
 
 

LCREPIB(-1)

-0.535537

 
 
 
 

(1.43394)

 
 
 
 

(-0.37347)

 
 
 
 
 
 
 
 

@TREND(70)

0.157439

 
 
 
 
 
 
 
 

C

9.051549

 
 
 
 
 
 
 
 

Error Correction:

D(LPIB)

D(LLIQUID)

D(LM2_M1)

D(LCREPIB)

 
 
 
 
 

CointEq1

0.084482

-0.112264

0.024933

-0.137021

 

(0.01642)

(0.03204)

(0.01017)

(0.07050)

 

(5.14398)

(-3.50347)

(2.45050)

(-1.94347)

 
 
 
 
 

R-squared

0.685839

0.571090

0.571950

0.420310

Adj. R-squared

0.520490

0.345348

0.346660

0.115210

Sum sq. resids

0.081010

0.308384

0.031091

1.492885

S.E. equation

0.065297

0.127400

0.040452

0.280309

F-statistic

4.147846

2.529836

2.538731

1.377615

Log likelihood

46.14750

26.09593

60.51215

2.439153

Akaike AIC

-2.343167

-1.006396

-3.300810

0.570723

Schwarz SC

-1.829395

-0.492623

-2.787038

1.084496

Mean dependent

0.005421

0.009270

0.018084

-0.004459

S.D. dependent

0.094296

0.157458

0.050047

0.298000

On constate qu?en cas de déséquiibre à court terme, la croissance économique s?ajuste plus rapidement que les dépôts à terme et l?épargne. En effet, la vitesse de convergence de la croissance économique est d?environ 8,4% et celle les dépôts à terme et l?épargne est de 2,4%.

Tableau 6 : Résultats du Test de Johansen : normalisation des paramètres au Burundi

Paire de variables

Eigenvalue

Likelihood Ratio

Valeur critique au seuil de 1%

Valeur critique

au seuil de 5%

Hypothèse sur le nombre d'E.C

- LLIQUID et LPIB

0.221423

10.55835

24.60

19.96

Aucune**

- LM2/M1 et LPIB

0.153890

6.064216

20.04

15.41

Aucune**

-LCREPIB et LPIB

0.083249

3.042004

20.04

15.41

Aucune**

Source : confectionné sur base des résultats obtenus par le logiciel E-views 3.1

** indique le rejet de l?hypothèse nulle d?absence de relation de cointégration au seuil de 5 % (respectivement de 1%).

Le test de cointégration de Johansen montre que les valeurs du ratio de vraisemblance qui sont inférieures aux valeurs critiques au seuil de 5% pour le cas de la République du Burundi. Il convient de noter que le test de cointégration effectué pour chaque paire des variables retenues révèle l?absence d?une relation de cointégration entre les indicateurs de l?approfondissement financier et l?unique proxie retenu pour la croissance économique.

La relation normalisée est :

DLPIB = - 5,07DLLIQUID + 5,5DL M2/M1 + 0,52DLCREPIB + 6,73

Ce modèle signifie qu?une hausse de 1% des dépôts à terme engendrerait à long terme une augmentation de 5,5% du PIB réel par habitant alors qu?une hausse de 1% des crédits à l?économie entraînerait une augmentation de 0,52%. Par contre qu?une diminution de 1% de la masse monétaire provoquerait une baisse 5,07% du PIB réel par habitant.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon