Chapitre I : REVUE DE LA LITTERATURE
L?essentiel du débat tourne non seulement sur la relation
entre le développement financier et la croissance économique mais
également sur le sens de la causalité.
L?objet de ce chapitre est de présenter une revue de la
littérature sur la relation entre les deux phénomènes.
Nous distinguons d?une part, la revue de la littérature théorique
et la revue de la littérature empirique, de l?autre.
I.1. REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE
Cette partie est consacrée, tout d?abord à la
présentation du processus historique de développement financier,
ensuite de l?impact du développement financier sur la croissance, et
enfin ressortir les controverses théoriques de la relation
développement financier-croissance économique.
I.1.1. Regard historique
Le concept du développement financier remonte au
19ème siècle dans les études faites par R.W
Goldsmith5. On assiste à l?apparition de formes diverses de
monnaies, d?actifs financiers et d?institutions financières qui,
manifestement, se traduisent encore sous de formes primitives de structure
financière. De plus, ces formes monétaires ne reposent pas sur
une séparation nette entre l?épargne et l?investissement au sein
des économies nationales. C?est donc l?accentuation et la formation de
la séparation entre agents à capacité de financement
(épargne) et agents à besoin de financement (investissement) qui
permettent seules l?existence et les transformations d?une structure
financière développée. Or, ces conditions n?auraient
été pleinement réunies qu?à partir de 1820, dans
les pays les plus développés, c?est-à-dire essentiellement
le Royaume Uni et la France.
5 COHEN. E (1991), Gestion de l'entreprise et
développement financier, EDICEF, Canada.
p.47
6 Depuis lors, cinq tendances semblent caractériser
le déroulement de ce
processus de développement financier observé sur
deux siècles dans la plupart des économies nationales (COHEN,
1991).
7 généralement d?un système financier
plus étoffé en termes qualitatif et alors
que les pays en développement présentent le plus
souvent une structure financière restreinte.
Premièrement, le développement de la «
superstructure » est plus rapide que celui de l?infrastructure
réelle de l?économie. Ainsi, lorsqu?on compare les stocks
d?actifs financiers aux stocks de richesse réelle, on observe une
croissance progressive de la part des actifs financiers dans le patrimoine de
l?entreprise. De même, la comparaison entre le flux d?actifs financiers
et les flux additionnels de richesse réelle conduit à constater
que les émissions financières amplifient la croissance de
lactivité réelle.
Deuxièmement, on assiste à un mouvement
d?institutionnalisation qui se traduit par la multiplication et la
différenciation déjà relevées des
intermédiaires financiers spécialisés. Mais dans ce
mouvement, le rôle des institutions non bancaires se renforce
progressivement alors que les banques bénéficient d?une
quasi-exclusivité dans les premiers stades de développement
financiers.
Troisièmement, la multiplication quantitative et
qualitative des actifs financiers se traduit par une croissance plus rapide
pour les titres à long et moyen terme que pour les titres à court
terme. De même, le stock de titres représentatifs de droit de
créance croît plus rapidement que le stock des titres
représentant de droits de propriété.
Quatrièmement, les relations internationales jouent un
rôle important dans le développement financier. Les apports de
fonds externes contribuent largement à ce développement, au moins
à certains de ses stades, dans la plupart des pays. De plus, les
transformations des techniques financières et innovations connaissent
une diffusion internationale beaucoup plus rapide que celle observable sur le
plan industriel et agricole.
Enfin, on observe un net parallélisme entre le
développement économique et le développement financier.
Les pays les plus développés disposent
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