Paragraphe II : La position de la société
nationale civile et des ONG.
Les organisations non gouvernementales (ONG) et la
société civile nationale (SCN) peuvent se comporter d'une part,
comme des groupes de pression vis-à-vis de l'Etat et d'autres parts,
comme des partenaires au développement et au respect des droits humains.
En effet, nous nous contenterons de donner la vision, du point de vue
juridique, de la Raddho et du Tostan relativement au mariage précoce.
Puisqu'on ne peut pas séparer le point de vue de ces
deux entités à savoir la Raddho et le Tostan parce qu'ils font
presque le même travail et exercent leurs actions sur le terrain. En
vérité, il est rare de ne pas les entendre s'il y a violation des
droits humains, aussi bien par l'Etat que par la population. Et dans ces deux
cas ils prennent l'Etat pour responsable, car considérant que l'Etat,
étant détenteur de la puissance publique, doit veiller au respect
des droits humains violés à travers les pratiques traditionnelles
nuisibles c'est-à-dire l'excision et le mariage précoce. Au
demeurant, il faut préciser que même si la Raddho étend ses
activités dans tous les secteurs de la vie on les entend souvent mettre
la pression sur l'Etat pour que ce dernier rétablisse les victimes d'une
violation des droits humains dans leurs droits. L'ONG Tostan est plus active
concernant le développement mais également elle veille au respect
des droits humains. Par conséquent ces deux entités sont pour
l'abandon des mariages précoces et sur le terrain l'ONG Tostan
sensibilise les populations sur les méfaits du phénomène
des mariages précoces en mettant en scène des pièces de
théâtre sur le thème, en organisant des conférences,
des projections de films et des plaidoyers dans les différentes langues
nationales. Ils y incluent aussi des enseignements portant sur les droits des
femmes et des enfants. La Raddho en plus de ces activités met aussi
l'accent sur la lutte pour le respect des droits des groupes les plus
vulnérables aux pratiques traditionnelles nuisibles en particulier la
pratique du mariage précoce. Pour cela, elle dénonce la violation
des droits de l'homme afin d'alerter l'opinion nationale et internationale et
la dernière en date est la dénonciation du décès
d'une mineure victime d'un mariage précoce à Matam, suite
à une hémorragie causée par des rapports sexuels
précoces. Par ailleurs la Raddho et le
Tostan ont déploré l'inertie des
autorités locales et nationales à cette situation et demandent
à l'Etat du Sénégal de réfléchir sur des
projets de réforme sur la législation nationale qui est soit
dépassée soit incohérente ou qu'elle n'est pas conforme
aux normes internationales.
En vérité, après avoir vu dans la
première partie les incidences juridiques relatives à l'âge
légal du mariage ; à notre avis il est fondamental de voir dans
une deuxième partie les implications pratiques relatives à
l'âge légal du mariage.
Les conséquences du mariage précoce n'ont pas
seulement un impact sur les seuls enfants concernés par ce
phénomène. Le mariage d'enfant à des effets
négatifs sur la santé (Chapitre I) mais également sur
l'éducation et l'économie (Chapitre II). Par ailleurs, les effets
de la pratique du mariage précoce sont aussi ressentis par la
société au niveau des domaines suivants : sur la santé
publique, sur la santé de la mère et de l'enfant.
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