à‰rosion pluviale et adaptation des populations dans la commune urbaine de Pobé (Bénin)( Télécharger le fichier original )par Brice Saturnin DANSOU Université d'Abomey Calavi (Bénin) - Maà®trise 2011 |
3-2-3- Impacts sur la vie socialeOutre le milieu physique, l'érosion a affecté aussi la vie sociale des habitants. Au nombre des difficultés rencontrées nous avons les différents malaises psychologiques, les difficultés de circulation dans la ville, les contraintes matérielles et financières. 3-2-3-1- Malaises psychologiquesDans l'ensemble, les populations de la ville de Pobè et surtout celles des quartiers les plus affectés (Adjégounlè ; Adjissou ; Igboiché ; Issalè afin I et II ; Oké-Ola ; Pobè-Nord) sont sensibles à la forte dégradation que connaît leur milieu de vie. De nos enquêtes faites sur le terrain, il ressort que ces populations ne maîtrisent pas totalement le mécanisme de l'érosion. Pour elles, le facteur humain n'accentue par le processus. Face aux multiples dommages provoqués par l'érosion et aux méthodes précaires et inadaptées dont elles disposent, les populations se sentent désarmées, démoralisées et affolées. A cela s'ajoute le silence des autorités dont les rares tentatives à l'égard de ce fléau se révèlent vaines. Les populations vivent donc dans une crainte renouvelée de voir un jour s'effondre leur mur ou leur maison. Elles souhaitent que les pouvoirs publics aménagent des réseaux de drainage des eaux et les rues dégradées sans toutefois se préoccupées de l'organisation et de la gestion de l'espace. Le problème de l'érosion n'est pas sans impacts sur la circulation des personnes et des biens dans la ville de Pobè. 3-2-3-2- Difficultés de circulationL'état inadéquat des voies dans la ville de Pobè agit sérieusement sur les déplacements des personnes et des biens. En effet, la circulation des véhicules semble difficile et parfois impossible surtout en saison pluvieuse dans les secteurs les plus érodés. Même le piéton doit savoir où poser ses pieds au risque de tomber dans des ravins. Aussi doivent-elles éviter d'emprunter certaines rues de ces secteurs, de peur de se faire entrainer par la violence de l'écoulement. Toutes ces difficultés perturbent les activités des populations créant ainsi une diminution de leurs revenus déjà modestes (données INSAE). 3-2-3-3- Contraintes matérielles et financièresLa lutte contre l'érosion pluviale nécessite d'énormes moyens financiers. En effet, les dispositions que prennent les populations dans le but de résoudre le problème de dégradation de leur milieu ont des incidences financières considérables. Or le revenu moyen mensuel estimé à 30.000 F CFA (SERHAU, op.cit.) reste assez faible. A cela s'ajoute l'achat, le transport des matériaux de construction comme le sable, le ciment, les caillasses, etc. et la main d'oeuvre des ouvriers. Toutes ces dépenses expliquent la précarité des différents aménagements. L'érosion dans la ville de Pobè se manifeste à divers degrés et ne cesse de prendre de l'ampleur. Elle se traduit par le ravinement, la dégradation considérable de la voirie et le sapement des bâtiments. L'évolution progressive que connaît ce phénomène freine le développement de la ville et suscite des inquiétudes quant à son avenir. Face à cette situation, il importe de rechercher des solutions efficaces pour renforcer les stratégies endogènes de lutte. |
|