3-2-2-3- Impacts sur les bâtiments et les
infrastructures
Le déchaussement se produit après que la couche
de terre qui protège la fondation des maisons soit arrachée
entièrement par sapement ou ravinement. Dans ce cas les maisons, surtout
en banco, sont soit détruites partiellement ou totalement.
Photo 13 : Logements socio du CRA-PP
Photo 14 : Bâtiments déchaussés
en ruine à Pobè nord et délaissé
à Adjégounlè
Cliché : Dansou B. S. Juin
2011
Ces photos montrent l'état de quelques bâtiments
déchaussés. Les logements sociaux du CRA-PP sont maintenus en
équilibre par de gros bois de Tech. Le bâtiment de la photo 14
s'est à moitié écroulé et les bois qui entre temps
le soutenaient ont leurs bases dénudées. A travers ces photos on
se rend compte des difficultés que rencontrent les populations.
En dehors des habitations qui s'écroulent en raison du
sapement de leur base, on rencontre dans la ville des infrastructures socio
communautaires qui sont
menacées par l'érosion pluviale. C'est le cas des
poteaux de distribution électrique, du réseau de distribution
d'eau potable.
Photo 15 : Poteau de distribution
électrique Photo 16 : Sapement de la base d'un
dont la base est presque dans le ravin ouvrage de distribution
d'eau potable
à Pobè nord à Issalè affin I
Clichés : Dansou B. S. Juin
2011
Nous avons sur la photo 15, un poteau de distribution
électrique dont le soubassement a été sapé par
l'érosion et qui se retrouve presque dans le ravin. La photo 16 quant
à elle présente une fontaine menacée par
l'érosion.
L'état de dégradation avancée de ces
infrastructures s'explique par leurs installations dans les secteurs à
forte pente et surtout sur des versants qui servent de voies
d'écoulement à l'eau de ruissellement.
Certains bâtiments publics tels que les salles de classe
de quelques écoles primaires, les locaux de la gendarmerie etc. sont
aussi affectés par l'érosion pluviale (photos 17 et 18).
Photo 17: Ancien bâtiment de la
Photo 18 : Anciens bâtiments faisant
gendarmerie de Pobè, abandonné office de prison
pour la gendarmerie
à Pobè-Nord
Clichés : Dansou B. S. Juin
2011
La voie d'accès à ces bâtiments est
totalement dégradée et reçoit les eaux provenant de
l'amont pour les conduire vers la principale rivière
itchèko.
3-2-2-4- Volume de terre perdue et vitesse de sapement
des fondations
Nos enquêtes sur le terrain nous ont permis d'estimer le
volume de terre perdue dans les différents secteurs (tableau IV).
Tableau IV : Volume de terre perdue dans la
ville de Pobè
Quartiers
|
Secteur 1: faiblement
érodé
|
Secteur
2: moyennement érodé
|
Secteur 3: fortement érodé
|
Adjégounlè
|
-
|
-
|
10. 000
|
Issalè-affin I
|
-
|
-
|
12.000
|
Issalè-affin II
|
-
|
-
|
13.000
|
Oké ola
|
-
|
-
|
7000
|
Igboîché
|
-
|
-
|
5000
|
Pobè nord
|
-
|
-
|
15.000
|
Adjissou
|
-
|
3000
|
-
|
Oké ata
|
-
|
2000
|
-
|
Akouho
|
-
|
1500
|
-
|
Illoussa
|
100
|
-
|
-
|
Idogan
|
400
|
-
|
-
|
Mamangué
|
600
|
-
|
-
|
Total
|
1100
|
6500
|
62.000
|
Source : DANSOU Brice,
résultats d'enquête, Juin 2011.
A travers les résultats indiqués dans le tableau
IV, nous déduisons que la ville de Pobè perd en moyenne 23.200
m3 de terre en 10 ans soit 2320 t/an.
Les différentes mesures des déchaussements des
fondations des maisons et des infrastructures prises sur le terrain nous ont
permis de réaliser le tableau V suivant.
Tableau V : Mesures de déchaussements des
fondations des maisons et des infrastructures suivant les différents
secteurs
Secteur
|
Nombre de
|
Nombre de
|
Nombre de
|
Nombre de
|
|
découvertes
|
fondations non
|
fondations peu
|
fondations très
|
|
mesurées
|
érodées et %
|
érodées et %
|
érodées et %
|
|
|
(0 - 3 cm)
|
(3 - 8 cm)
|
(8 cm et plus)
|
I
|
54
|
34
|
62.96 %
|
10
|
18.51 %
|
10
|
18.51 %
|
II
|
86
|
21
|
24.41 %
|
30
|
34.88 %
|
35
|
40.69 %
|
III
|
110
|
05
|
4.54 %
|
35
|
31.81 %
|
70
|
63.63 %
|
Total
|
250
|
60
|
24 %
|
75
|
30 %
|
115
|
46 %
|
I : secteur à faible pente :
II : secteur ; à moyenne pente ; III :
secteur à forte pente.
Source : DANSOU Brice,
résultats d'enquête, Juin 2011
Nous constatons à travers les résultats
indiqués dans le tableau ci-dessus que dans le secteur I, les
habitations dont les fondations sont peu érodées et très
érodées ne sont pas nombreuses (18.51 %). Par contre dans les
secteurs II et III, elles sont nombreuses : (34.88 % et 40.69 %) pour le
secteur II ; (31.81 % et 63.63 %) pour le secteur III.
Les seuils 0 - 3 cm ; 3 - 8 cm et 8 cm et plus sont pris au
hasard pour traiter les données. On ne saurait dire avec
précision que c'est à tel centimètre de
déchaussement qu'un bâtiment peut s'effondrer. Cela dépend
des pendages, de la solidité de la maison et des matériaux
utilisés.
Les mesures directes prises sur le terrain ont aussi permis
d'estimer la vitesse de sapement dans la ville (tableau VI).
Tableau VI : Récapitulation des mesures
de vitesse de sapement prises sur le terrain
Quartiers
|
Secteur 1: faiblement érodé
|
Secteur 2: moyennement érodé
|
Secteur 3: fortement érodé
|
Adjégounlè
|
-
|
-
|
9,3
|
Issalè-affin I
|
-
|
-
|
8,8
|
Issalè-affin II
|
-
|
-
|
9,4
|
Oké ola
|
-
|
-
|
7,2
|
Igboîché
|
-
|
-
|
10,5
|
Pobè nord
|
-
|
-
|
11,5
|
Adjissou
|
-
|
4,1
|
-
|
Oké ata
|
-
|
5,4
|
-
|
Akouho
|
-
|
4,8
|
-
|
Illoussa
|
1,1
|
-
|
-
|
Idogan
|
2,5
|
-
|
-
|
Mamangué
|
0,5
|
-
|
-
|
Total
|
4,1
|
14,3
|
56,7
|
Source : DANSOU Brice,
résultats d'enquête, Juin 2011
L'analyse des résultats du tableau montre que la vitesse
de sapement des fondations est de l'ordre de 56,7 cm/an dans les quartiers
fortement dégradés, 14,3 cm/an et 4,1 cm/an dans les quartiers
moyennement et faiblement dégradés.
Ainsi, la vitesse moyenne de sapement des fondations dans la
ville de Pobè est de l'ordre de 25,03 cm/an.
A ces rythmes, les préjudices sur les habitations et
infrastructures sont énormes et constituent donc une menace pour la vie
sociale.
|