CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
1-CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
1-1 Problématique
L'extension continue des villes africaines vis-à-vis
des déchets solides ménagers pose des problèmes de gestion
de plus en plus aigus et de plus en plus difficiles à résoudre et
reste inconciliable avec l'amélioration de l'hygiène du milieu et
de la protection de l'environnement (NDUNBE et al., 1995)
Dans ces villes et dans la capitale économique du
Bénin, 40 % des déchets sont collectés et
évacués par des structures agréées (D.S.T. / Mairie
de Cotonou, 2007) et ce, sans aucune forme de traitement. L'excédent non
évacué, estimé à 60 % par jour, affecte la
qualité de vie des Cotonois qui ont d'ailleurs un cadre de vie
particulièrement insalubre. On en veut pour preuve, la présence
de gros tas d'immondices en pleine ville dans les espaces vides et les rues
secondaires. Ces dépôts d'ordures ont pour corollaire la pollution
visuelle, la prolifération des vecteurs de maladies (larves de
moustiques, moustiques, mouches et microbes), la pollution atmosphérique
due aux émanations nauséabondes et l'émission des gaz
à effet de serre (méthane, CO2) La situation est d'autant plus
inquiétante que ces dépotoirs sauvages se trouvent, pour la
plupart des cas, dans des marécages et servent de lieux d'aisance aux
populations riveraines. Ces marécages qui étaient des
réceptacles naturels des eaux de ruissellement, sont soumis à un
comblement rapide dont les conséquences se manifestent par des
inondations des quartiers en période de pluie. Cotonou vit cette
situation parce qu'elle manque de sites de transfert appropriés pouvant
servir de décharges transitoires des déchets solides urbains. La
mairie n'arrive donc pas à assurer réellement la gestion de ces
déchets solides. Ce qui entraîne des difficultés
d'aménagement et de la pollution de l'environnement. Le chômage
grandissant a poussé une frange de la population cotonoise à
développer une agriculture périurbaine, utilisant des
quantités importantes d'intrants agricoles de synthèse (engrais
chimiques, pesticides) sur un sol sableux. Ceci n'est pas sans
conséquence nocive sur la qualité chimique des eaux de surface et
de la nappe phréatique affleurante (CREPA, 2002) Face à cette
situation d'insalubrité quasi-généralisée,
couplée au développement d'une agriculture périurbaine
à risque pour les plans d'eau et les eaux souterraines, il est important
de trouver un mécanisme permettant à la fois de faire face
efficacement à l'assainissement de la ville de Cotonou et au
problème de contamination chimique des ressources en eau. La
valorisation des déchets solides ménagers par compostage semble
constituée une des solutions
possibles. C'est dans cette optique que la présente
étude intitulée: « Caractérisation et valorisation
par compostage aérobie des déchets solides ménagers du
quartier Fidjrossè à Cotonou » trouve sa justification.
Cette étude intègre la problématique
liée aux moyens matériels et financiers limités de ces
agriculteurs, le développement de méthodes de traitement les
moins chères et les plus écologiquement rationnelles pour
sauvegarder l'environnement des villes et valoriser à moindre
coût, l'agriculture périurbaine. Selon de SILGUY (1996) la
valorisation agricole des ordures riches en matières organiques
après compostage apparaît comme une orientation à
privilégier surtout dans les pays en voie de développement. Les
déchets ménagers biodégradables valorisés par
compostage servent de fertilisants pour les sols de culture en milieu
périurbain à Cotonou. Le compost ainsi obtenu pourra constituer
un complément et/ou un substitut aux engrais chimiques importés
dont l'utilisation sur des sols pauvres en matières organiques comme
ceux de Cotonou, accélère leur lessivage vers les eaux
souterraines et/ou de surface (SOCLO et al., 1999) .
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