3.3. Résultats de PCR en fonction du mode de
conservation
Tableau IX : Répartition des
résultats de la PCR du VHB en fonction des sujets du
groupe I
a. Groupe I
Groupe Is
Groupe Ip
N
% N %
|
Inhibiteurs 3 15,00
1 5,00
Négatif 9
45,00 11 55,00
Positif 8
40,00 8 40,00
|
TOTAL 20 100
20 100
|
p= 0,54, la différence est non significative
b. Groupe II
Tableau X: Répartition des
résultats de la PCR du VHB en fonction des sujets du
groupe II
Groupe IIs
Groupe IIp
N
% N %
|
Inhibiteurs 1 5,00
1 5,00
Négatif 11
55,00 11 55,00
Positif 8
40,00 8 40,00
|
TOTAL 20 100
20 100
|
p= 1,00 ; la différence est non significative
3.4. Résultats de la PCR en fonction du type de
prélèvement
a. Sang total
Tableau XI : Répartition des
résultats de la PCR du VHB du sang total
GI
GII
N
% N %
|
Inhibiteurs 3 15,00
1 5,00
Négatif 9
45,00 11 55,00
Positif 8
40,00 8 40,00
|
TOTAL 20 100
20 100
|
p= 0,54 ; la différence est non significative
b. Plasma
Tableau XII : Répartition des
résultats de la PCR du VHB du plasma
GI
GII
N
% N %
|
Inhibiteurs 1 5,00
1 5,00
Négatif 11
55,00 11 55,00
Positif 8
40,00 8 40,00
|
TOTAL 20 100
20 100
|
P=1,00 ; pas de différence
Nous avons trouvé 5 patients ADN viral positif et 9
patients ADN viral négatif sur les 4 groupes, c'est-à-dire le
même profil (Positif ou négatif) quelque soit le mode de
conservation et le type de prélèvement.
Par ailleurs, 6 patients ont des profils différents
selon les conditions de conservation et de prélèvement,
soit :
· Un patient positif dans les groupes Is, Ip, IIs mais
avec la présence d'inhibiteurs dans le groupe IIp ;
· Un patient positif dans les groupes Is, Ip, IIp, mais
négatif dans le groupe IIs ;
· Un patient positif dans les groupes Is, IIp, IIs, mais
négatif dans le groupe Is ;
· Un patient négatif dans les Groupes Ip et IIp,
mais avec la présence des inhibiteurs dans les groupes Is et
IIs ;
· Un Patient positif dans les groupes IIs et IIp, mais
ayant présenté les inhibiteurs dans les groupes Is et
Ip ;
· Un patient Négatif dans les groupes IIs et IIp,
mais positif dans le groupe Ip, avec la présence des inhibiteurs dans le
groupe Is.
DISCUSSIONCES
1. Analyse de la méthodologie
1.1. Types et période de
l'étude
Le caractère prospectif de cette étude assure
une qualité optimale aux résultats, le recueil d'informations
étant contemporain au prélèvement.
La comparaison des groupes constitués des mêmes
patients a permis d'éviter le biais lié à la
différence des critères de sélection des patients.
La durée de la période d'étude a
été définie par la nécessité d'obtenir un
échantillon statistiquement significatif, cependant la faible taille de
l'échantillon, limitant l'interprétation des données
épidémiologiques, s'explique par le fait que les moyens
financiers que nous avons eu étaient faibles pour réaliser une
étude fondamentale, comportant plusieurs patients.
1.2. Population de l'étude
Le seul critère d'inclusion à l'étude a
été établi dans le but d'éviter le biais dans
l'interprétation des résultats. Il s'agit de la positivité
à l'AgHBs. Ce critère a été également
utilisé par Khelifa F. et al, dans une étude visant
à déterminer les génotypes du VHB circulant en
Algérie [39]. Ce choix s'explique par le fait que seule la recherche de
l'Ag Hbs est réalisée dans les centres de transfusion sanguine au
Congo, dans le cadre du dépistage du VHB. Cependant, la présence
de l'Ag HBs ne signifie pas toujours la présence de l'ADN viral. Seule
l'Ag HBe est considérée comme témoin indirect de la
présence de l'ADN viral [23].
1.3. Critères de jugement
Les critères définis ont permis de comparer les
2 protocoles de traitement des échantillons de sang
séchés, sans tenir compte de la présence ou non de l'Ag
HBe. Les résultats de la quantification de l'ADN total ont
été repartis en 4 groupes pour pouvoir évaluer le
rendement des protocoles utilisés, car l'ADN total était
considéré comme l'ensemble de l'ADN humain et de l'ADN viral du
VHB y compris les autres virus.
Les résultats de la PCR du VHB ont été
exprimés en positif ou négatif au lieu de valeurs quantitatives
car le protocole utilisé pour l'extraction de l'ADN a permis d'obtenir
50ul d'extrait et que 10ul ont été utilisés pour la
quantification de l'ADN total. Ainsi, pour la PCR du VHB, nous avons
utilisé 40ul d'extrait au lieu de 50ul, tel que prévu par le
protocole du kit COBAS Taq Man test. Cette erreur ne met pas en cause la
qualité de l'étude, car la PCR du VHB permet de détecter
l'ADN viral même pour des volumes plus faibles. Cependant les valeurs
quantitatives doivent être considérées avec
précaution.
1.4. Protocoles d'extraction et d'élution de
l'ADN
Le rendement, après 3 essais, a montré que la
méthode utilisant le kit QIAamp DNA mini kit, décrite par Jardi
et al [37] donne moins d'ADN que la méthode au phénol
chloroforme, décrite par Vauloup-Fellous et al [38]. Ceci a
justifié l'utilisation de la méthode au phénol chloroforme
pour l'extraction et l'élution des échantillons de l'ensemble des
patients.
2. Fréquences
Au cours de notre étude nous avons obtenu une
séroprévalence de 11,71%. Cette séroprévalence n'a
pas changé depuis 2 décennies car elle est similaire à
celle trouvée par J. Miehakanda et al [40] chez les donneurs
de sang du centre de transfusion sanguine de Brazzaville entre 1986 et
1987(11,6%). Elira-Dockekias A. et al [41] ont trouvé en 2002
une séroprévalence de 7,20%. Par ailleurs, dans les autres pays
d'Afrique les études sont divergentes à ce sujet, au Cameroun,
Mbanya DN et al [42] ont trouvé une
séroprévalence du VHB de 10,7% alors que Batina [43] a
trouvé 4,7% en République Démocratique du Congo.
Notre séroprévalence est toute fois proche de
celle fixée par l'OMS qui place le Congo dans la zone de forte
endémie, dont la prévalence est supérieure à 8%
[2].
3. Structure de la population
3.1. Sexe et âge
La population étudiée est constituée de
85% des sujets de sexe masculin pour 15% de sexe féminin. Cette
proportion est similaire à celle retrouvée par Batina et
al [43] soit 75% de sexe masculin. Cependant, cela ne veut pas dire
que le sexe masculin est prédominant chez l'ensemble des porteurs de
l'Ag HBs. Ceci s'explique par le fait que la population des donneurs de sang
est constituée en grande partie des hommes, soit 83,05% pour notre
étude et 91,17% pour Miehakanda et al [40]. Par ailleurs, dans
une population autre que les donneurs de sang, la différence entre les
deux sexes n'est pas significative car Makuwa et al [44] ont
trouvé un sex-ratio de 0,83 dans une population hospitalisée
à Brazzaville.
La majorité des sujets avaient un âge compris
entre 25 et 34 ans, soit 35%, suivi de la tranche de 35 et 44ans avec un
âge moyen de 35,40 #177; 9,60ans. Il n'y a pas eu de différence
significative entre les résultats obtenus (p>0,05). L'âge moyen
est similaire à l'âge trouvé par Batina et al
[43], soit 35 #177; 1,24 ans.
Notre étude a concerné la population des
donneurs de sang et le don de sang est autorisé à partir de 18
ans jusqu' à 60 ans. Il est donc peu probable que l'âge soit un
facteur susceptible d'influencer la qualité des résultats.
3.2. Antécédents
Aucun antécédent n'a été
retrouvé chez 75% de la population étudiée. Ceci
s'explique par le fait que l'interrogatoire réalisé au cours du
recrutement des donneurs de sang, portant sur les antécédents,
les facteurs de risque d'infection à VHB, permet d'écarter les
sujets à risque. Par ailleurs, nous avons trouvé 2 sujets avec
les antécédents de transfusion sanguine ; cependant dans
les 2 cas, la transfusion remontait à plus de 30 ans (31 ans pour un
sujet et 36 ans pour l'autre).
Aucun sujet n'a reçu le vaccin contre le VHB, ceci
témoigne de la faible couverture vaccinale encore remarquable au Congo.
Miehakanda et al [40] ont évoqué une couverture vaccinale de 4,2%
chez les sujets à risque à Brazzaville.
4. Paramètres biologiques
4.1. L'ADN total
Dans notre étude, l'extraction de l'ADN a
été réalisée à partir d'un spot comportant,
d'une part 30 ìl de sang total et d'autre part 30 ìl de plasma.
L'extraction des cartes de référence (sujet témoin non
connu VHB positif et sujet connu VHB+) a montré une sensibilité
supérieure de l'extraction au phénol chloroforme après
traitement par la protéinase K, par rapport par le kit Qiagen. La
détection semble inchangée quelque soit le mode de conservation
et de transport (conservation à température ambiante ou à
-20°C).
Jardi et al [37] ont effectué cette extraction
à partir du papier buvard, en utilisant la méthode par le kit
Qiagen. D'autres ont effectué l'extraction de l'ADN à partir du
papier buvard, mais dans le but de rechercher d'autres infections virales.
Comme c'est le cas de Vauloup-Felloup et al [38], dans la recherche du
Cytomégalovirus. Il s'agissait d'une étude comparative entre la
méthode au Phénol chloroforme, le kit Qiagen et l'extraction par
la chaleur. Les résultats sont en faveur de la méthode au
Phénol Chloroforme.
Fischer A. et al ont également utilisé
cette méthode dans la recherche du VIH.
Nos patients ont été choisis pour leur
positivité de l'Ag HBs et la charge virale étant
imprévisible chez ces patients, nous avons donc retenu les conditions
d'extraction les plus sensibles, soit une extraction classique au
phénol- chloroforme à partir d'un spot du papier buvard.
4.2. PCR du VHB
Les analyses des échantillons de sang total et de
plasma ont révélé une étroite corrélation
entre les résultats de l'ADN viral, car nous avons obtenu les
mêmes résultats lorsqu'il s'agit du plasma. Par ailleurs, pour le
sang total, nous avons observé la présence de quelques
inhibiteurs de la PCR, mais la différence n'est pas significative.
La présence des inhibiteurs de la PCR du VHB est faible
quelques soit le mode de conservation et quelques soit le type de
prélèvement, car dans les 4 groupes la différence n'est
pas significative. Cette constatation indique que le tampon d'élution de
l'ADN du VHB sur du papier buvard, est pur, et ne présente pas de
pertes importantes mesurables au cours d'élution.
La conservation à température ambiante n'a pas
d'incidence sur les niveaux d'ADN du VHB ou l'intégrité d'ADN,
car les résultats sont similaires à ceux des échantillons
qui ont été conservés à -20°C. Cette
constatation nous fait penser que la conservation à température
ambiante présente plus d'avantages en ce sens qu'elle ne
nécessite pas un équipement frigorifique important. Il faut
surtout s'assurer que le prélèvement est bien sec et isolé
pour éviter toute contamination.
Le type de prélèvement semble n'est pas avoir de
conséquences, car dans notre étude, le rendement d'ADN viral est
similaire que ce soit le plasma ou le sang total. Cette constatation nous fait
remarquer que même une goutte épaisse peut permettre d'extraire de
l'ADN du VHB et donc permettre de poser le Diagnostique moléculaire de
l'infection à VHB.
L'absence de disparité dans les groupes (tous les
groupes 40% des sujets VHB positif) nous fait penser que la méthode
d'extraction utilisée est fiable. Cependant, la sensibilité de
notre méthode n'a pas été évaluée, car une
comparaison avec une technique de routine avec les échantillons de sang
non séché n'a pas été possible au cours de notre
étude. En revanche, Vaulaup-Fellout et al [38] ont trouvé une
sensibilité de l'ordre de 10-3, en comparant la méthode
d'extraction à partir du papier buvard par le phénol chloroforme,
après traitement par la protéinase K et l'extraction des
échantillons de sang total non séché.
Dans tous les groupes, nous avons eu 40% de sujets VHB positif
sur l'ensemble des 20 sujets AgHBs positif. Ceci peut s'expliquer par le fait
de la présence de l'AgHBs ne signifie pas toujours la présence de
l'ADN viral, d'où une recherche de l'Ag HBe serait intéressante.
Cependant, l'hypothèse des variants non amplifiés par la PCR est
à évoquer.
Notre étude a porté sur la population des
donneurs de sang, qui sont tous asymptomatiques. L'évolutivité
antérieure de l'infection et des éventuels retentissements
hépatiques qu'elle aurait pu avoir n'ont pas été
évalué. Par conséquent, nous pensons que les sujets ADN
positif sont repartis en 2 groupes :
Le premier groupe, des porteurs sains, chez lesquels on trouve
une réplication virale résiduelle. Ces sujets sont soumis aux
risques théoriques de réactivation, de surinfection par le VHD ou
le VHC. Cependant Pol et al [23] ont démontré que ces
risques sont très faibles en l'absence d'immunodépression.
Le deuxième groupe, des sujets ayant une
réplication intermittente, vus en phase de latence clinique et qui
peuvent avoir des lésions histologiques.
En pratique, il faut surveiller ces sujets, au moins de
façon annuelle, pour distinguer les différents cas de figure. Pol
et al [23] ont proposé un dosage des transaminases, un dépistage
du CHC par le dosage de l'alpha foeto-protéine, l'échographie
hépatique et l'utilisation des tests non invasifs de fibrose
hépatique tels que le fibroscan, le Fibrotest et l'Actitest.
Cette technologie de biologie moléculaire
avancée, de quantification d'ADN du VHB n'est pas disponible dans tous
les pays en développement, et souvent, ces analyses sont
effectuées dans les centres de référence, situés
dans les pays développés et impliquent une série de
problèmes, principalement en ce qui concerne la stabilité des
acides nucléiques, le traitement, et les conditions de transport.
L'utilisation des échantillons de sang séché a
été considérée comme une alternative. La collecte
de sang sur papier buvard nécessite une petite quantité de
l'échantillon ; elle est peu invasive et produit un
échantillon qui est peu coûteux à expédier, et ne
nécessite pas de traitement spécial ou des conditions de
conservation particulières.
Cependant, les conditions de transport d'un pays à
l'autre, sans risque de contamination doivent être bien
précisées dans une étude plus importante. Fischer A. et
al [45], ont proposé des conditions de transport des
échantillons de sang séché sur papier buvard dans le
diagnostic de l'infection à VIH : chaque papier buvard doit
être bien sec et protégé (pochette plastique ou film
cellophane) afin d'éviter tout contact entre les échantillons
lors du transport. Un système d'acheminement au laboratoire doit
être mis en place. Des partenariats avec les Postes et les services de
courrier express doivent être envisagés.
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