Chapitre II. Milieu d'étude,Matériel et
méthodes d'étude
II.1. Milieu d'étude
Notre étude couvre deux régions
géographiques de la République Démocratique du Congo,
Bolobo et Kinshasa. Dans les lignes qui suivent, nous parlerons
simultanément de ces deux régions qui constituent nos zones
d'étude.
II.1.1. Milieu physique
> Situation géographique
Le territoire de Bolobo se trouve dans le District des
Plateaux (issu d'une séparation de l'ancien District Léopold
II / Mai-Ndombe), dans la Province de Bandundu (en RD Congo). Il est
compris entre 16°13' et 16°32' de longitude Est et, 2°05' et
03°07' de latitude Sud. Il se trouve à 330 km de la capitale,
Kinshasa. Il est borné au Nord par le territoire de Yumbi, à
l'Ouest par le fleuve Congo qui le sépare de la République du
Congo, au Sud par le territoire de Kwamouth et à l'Est par le territoire
de Mushie (carte 1).
Figure 3. Province de Bandundu : localisation de la zone
d'étude à Bolobo (Source : Menga, 2007)
Par contre, la ville de Kinshasa est une agglomération
située entre 4 °18' et 4 ° 25' latitude Sud et entre 15°
19' et 15°22' longitudes Est. Elle est limitée au Nord et à
l'Est par la province de Bandundu, au Sud par la province du Bas Congo et
à l'Ouest par la République du Congo (Kikufi, 2000). Elle couvre
une superficie de 9.965 Km2 avec une densité moyenne de 441
habitants par Km2. La figure 2 donne la carte de Kinshasa, dans sa
partie urbanisée.
Figure 4. Province de Kinshasa : localisation de la zone
d'étude à Kinshasa (Source : Saint-Moulin & al.,
2005)
> Relief et sol
Le territoire de Bolobo est situé dans la partie Sud de
la cuvette centrale. De l'Est à l'Ouest et du Nord au Sud, le relief est
bas et monotone avec une altitude faible de 320 m en moyenne (Mpoto, 2007). Par
contre, la plaine de la ville de Kinshasa a la forme d'une banane
entourée de colline orientée dans le sens Est-Ouest. Cette plaine
s'étend sur près de 20.000 hectares avec de basses terrasses
alluviales sablonneuses situées entre 260 et 325 m d'altitude,
pénétrant sur une profondeur de près de 10 km en moyenne
(Lelo, 2008).
Les sols de Bolobo sont constitués principalement des
areno-ferrals (sols sableux à faible teneur en argile, moins de 20%).
Leur fertilité varie de moyenne à médiocre. Les meilleures
terres agricoles (sols sablo-argileux) se rencontrent dans la partie Sud
(Mpoto, 2007).
Cependant, le relief de Kinshasa est bas et monotone. Kinshasa
se trouve dans une plaine qui s'étale de la commune de Maluku à
l'Est jusqu'à l'Ouest où les pieds des collines de Ngaliema
stoppent son l'extension, avant qu'elle ne commence à affronter les
chutes de Kinsuka à Ngaliema. Les sols sont décrits comme
étant des sols à texture essentiellement sablonneuse assortie de
quelques éléments grossiers riche en fer et en aluminium. La
faible capacité de rétention en eau de ces sols leurs
confèrent une utilité marginale pour l'agriculture (Lelo,
2008).
> Hydrographie
Aucune grande rivière ne prend sa source dans le
territoire de Bolobo. Son seul avantage est celui d'rtre traversé et
baigné par les grands cours d'eau du pays en l'occurrence : le fleuve
Congo et la rivière Kasaï (pour Bolobo). On y trouve
également plusieurs petits cours d'eau.
La ville de Kinshasa est baignée par plusieurs cours
d'eau dont les plus importants sont : la N'djili ; la N'sele ; la Maï
Ndombe ; la Funa ; la Makelele ; et le fleuve Congo (Menga, 2005).
> Ecoclimat
Selon les données climatiques disponibles à la
station météorologique de Binza (Metelsat) mises à notre
disposition, couvrant la période allant de 2001 à 2011, et au
regard de la figure 5, nous pouvons dire que le territoire Bolobo et la ville
de Kinshasa bénéficient respectivement d'un climat de type Aw3 et
Aw4, suivant la subdivision de Koppën.
A Bolobo, ce climat est caractérisé par une
température moyenne annuelle élevée de 25,6°C
(amplitude thermique annuelle = 1,6°C) et les précipitations
annuelles sont de l'ordre de 1.494 mm. Par contre à Kinshasa, la
température moyenne annuelle est de 24,6 °C (amplitude thermique
annuelle = 3,6 °C) et les précipitations annuelles sont de l'ordre
de 1.608 mm.
Chapitre II. Matériel et méthodes
d'itude
a
b
Figures 5. Courbes ombro-thermiques de deux stations
équivalent aux deux régions d'études (a. Station
de Bandundu-ville pour le site de Bolobo ; b.Station de N'djili pour le site
de Kinshasa), (Source : METELSAT).
Légende : (K) Courbe de
températures moyennes mensuelles (une division de l'axe = 25°C),
(L) Courbe de précipitations moyennes mensuelles (1 division de l'axe =
50 mm et 25°C = 50 mm), (M) Les lignes horizontales correspondent à
une saison relativement sèche, (N) Les lignes verticales correspondent
à une saison relativement humide, (O) Précipitations moyennes
mensuelles supérieures à 100 mm.
II.1.2. Milieu biotique >
Végétation
La végétation de Bolobo demeure jusque là
peu étudiée. Les essences suivantes sont fréquentes dans
les forJts, il s'agit de Millettia laurentii (Wenge), Milicia
exelsa (Kambala), diverses espèces d'Entandrophragma
(Entandrophragma utile, Entandrophragma angolensis, etc.), (Menga, 2007).
Selon le même auteur, on rencontre : (i) les forêts denses et
secondaires de terres fermes, caractérisées respectivement
par Strombosiopsis tetrandra et Diogoa zenkeri, ainsi que
Pentaclethra eetveldeana et Millettia laurentii ; (ii) les
forêts de sols hydromorphes, caractérisées souvent par le
groupement à Hallea stipulosa ; et (iii) les formations
herbacées des sols xéromorphes, dont la principale reste celle
caractérisée par Panicum maximum et Hymenocardia
acida.
La végétation de Kinshasa comprenait des
forêts primitives semicaducifoliées dégradées
(caractérisées par Pentaclethra macrophylla, P. eetveldeana,
Millettia laurenttii, Hymenocardia acida, Syzygium guineense, Oncoba
welwitschii), les forêts ripicoles et marécageuses
(caractérisées par Berlinia grandiflora, Paramacrolobium
coeruleum., Alstonia congoensis, Harungana madagascariensis,
etc.), des savanes (caractérisées par Loudetia demeusei,
L. simplex, Sporobolus pyramidalis, Rhynchelytrum
repens, Digitaria brazzae, Panicum maximum, etc.) et des
formations aquatiques et semiaquatiques (Compère, 1970 ; Habari,
2004).
Figure 6 : quelques individus de wenge dans le site de
Kimwenza(Source : Photo Anicet MALOM )
Avec la pression urbanistique actuelle, la forest se retrouve
secondarisée et se localise dans la région des collines de
Kimwenza et sur le plateau de Kwango. On constate le développement d'une
flore constituée des plantes introduites, dont certaines sont
cultivées et d'autres inféodées au milieu et devenues
subspontanées. (Calverton, 2007).
> Faune
La faune naturelle de la région est riche en
espèces animales diverses, adaptée chacune aux conditions
climatiques et floristiques malgré que très peu d'études
à notre disposition en font mention. D'après Menga (2007) et
Mpoto (2007), la forest est peuplée par les Pan paniscus
(Bonobos) et d'autres primates du genre Cercopithecus. On y trouve
également les Potamocherus porcerus (Potamochères),
Loxodonta africana cyclotis (Elephants de forests), Atherurus
africanus (Porc-épic), plusieurs serpents (dont les Pyton
sebae, Bitis gabonica, etc.), les Buffles de savane (Syncerus
caffer), diverses Antilopes (ex. Tragelaphus spp), ainsi que les
carnassiers tels que le lion (Panthera leo), le chacal (Canis
mesomelas), la Civette (Viverra civetta), etc. On y trouve
également plusieurs Oiseaux dont les Tisserins (Ploceus spp),
Hirondelles (Hirondo spp), Martins pécheurs (Alcedo
spp), Moineaux (Passer spp), etc. La faune ichtyologique comprend
diverses espèces dont Tilapia spp, Oreochromis niloticus,
Clarias gariepinus, Paracana obscura, Protopterus ssp, Heterobranchus
longifilis, etc.
A Kinshasa, on peut signaler l'existence de quelques d'oiseaux
(dont le plus courant sont Columba guinea (Pigeon de guinée),
Streptopelia decipiens (Tourterelle pleureuse), Alcedo cristata
(Martin pécheur huppée), Corbus albus (Corbeau
pie), Ploceus spp (Tisserins), Passer spp (Moineaux), etc.
Les rivières et ruisseaux parcourant la ville abritent une faune
ichtyologique adaptée à la pollution (par exemple,
l'Oreochromis niloticus, Tilapia zillii, Clarias gariepinus, Paracana
obscura, etc). La conservation de certaines espèces animales se
fait dans le parc de la N'SELE, le Jardin Zoologique de Kinshasa, et la
réserve de chasse de Bombo-Lumene. On peut citer Atherurus
africanus (Porc-épic), Tryonomys swinderinus (Aulacode),
Cephalophus spp. (Antilopes), Tragelaphus seriptus (Antilope
ou « Nka » en Kikongo), Cercopthercus ascanuis (Singe au nez
blanc), Viverra civetta (Civette), etc. (Ngalula, 2004 ; Menga, 2005 ;
Muleka, 2003).
|