4.2. Millettia laurentii possède une
fructification précoce
Que ça soit dans le milieu forestier de Bolobo ou
urbain de Kinshasa, les individus de Millettia laurentii suivis, dans
toutes les classes de diamètre possible, fleurissent et fructifient.
Cependant, cette floraison dépend en grande partie du statut social de
l'individu dans la communauté forestière comme observé
à Bolobo, un milieu fermé. Les individus qui sont souvent
dominés (cas des individus appartenant à la classe de
diamètre 1 et 2) ont des problèmes de floraison, car il y a peu
de rayonnement solaire à leur porté. Par contre, dans un milieu
ouvert comme Kinshasa, cette variable (i.e statut social) n'as pas
d'incidence sur la floraison des individus car le milieu est ouvert, toutes les
tiges bénéficient donc d'un
éclairement très important, et la différence
des classes de diamètre sur la floraison ne se fait pas sentir.
Le diamètre minimal pour la fructification (DMF) de
Millettia laurentii est donc de 10-20 cm. Comparativement aux
résultats de Sepulchre et al. (2008), qui retiennent la valeur
de DMF de 20 cm au Gabon, nous pouvons dire que Millettia laurentii
est une espèce à fructification précoce. Cette
précocité de floraison garantie le maintien de l'espèce
dans la forest et sa capacité à se perpétuer. En effet,
l'espèce possède un taux de mortalité juvénile
très élevée, et pour compenser cette mortalité et
sa pérennisation dans le milieu forestier, cette précocité
de fructification est d'une nécessité extr~me. Donc, sa
stratégie de cicatricielle durable des milieux forestiers et sa
capacité à produire rapidement des semences fertiles, lui
confère l'aptitude à la colonisation des trouées
forestières (Menga, communication personnelle).
Le diamètre de fructification régulière
(DFR) est de 50-60 cm. Ce diamètre est légèrement
supérieur à celui de 45 cm trouvé au Gabon par Sepulchre
et al. (2008) et au Congo par Gillet et al. (2008), et valide
le diamètre minimal pour l'exploitabilité (DME) de
l'espèce, fixé par l'administration forestière du pays,
qui est de 60 cm. En effet, il est généralement admis que le DME
d'une essence commerciale doit ~tre supérieur d'au moins 10 cm au DFR
afin de laisser le temps aux arbres semenciers de fructifier pendant au moins
quelques décennies avant d'1tre exploités (Durrieu de Madron et
Daumerie, 2004), or ce qui est le cas avec Millettia laurentii, donc
ce qui atteste que le DME actuel n'a pas d'influence négative sur la
reproduction de l'espèce.
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