I.5.2. Chez l'adulte
Le neuropaludisme s'intègre volontier dans un tableau
de défaillance multi viscérale appelée accès
pernicieux. Le patient présente une fièvre (29-42°C) pendant
quelques jours, une altération de l'état général
des céphalées, des douleurs diffuses et enfin un déclin
annonciateur du coma. Coma calme, sans particularité. Les convulsions
sont moins fréquentes que chez l'enfant.
Les patients ont fréquemment des troubles de
l'oculomotricité, une rigidité extrapyramidale, un trismus, et
souvent des signes de décortication et de
décérébration. L'oedème papillaire est rare, mais
15% des patients présentent d'hémorragies rétiniennes qui
sont de mauvais pronostic.
9 Op. cit. WHITE N. J, MILLER K. D., MARSH K. and Al.,
Hypoglycemia in African children with severe malaria,
,339:317-321;1987
11
Il n'y a pas de signes méningés, mais la
ponction lombaire est bien sur obligatoire. Dans les cas d'évolution
favorable, la sortie du coma sera lente.
On a longtemps cru à tort que le neuropaludisme de
l'adulte et dans le premier cas guérissait sans séquelles : les
pressions de la substance blanche semblent réversibles, mais pas
certaines pressions de la myéline comme cela a été
démontré par tomodensitométrie et il faut rechercher
systématiquement en post accès la présence de troubles
neurologiques `'fins», cognitifs en particulier.
Ceci sans compter bien sûr les séquelles
éventuelles (rares) de complications : infarctus corticaux, thromboses
veineuses, hématome sous-dural, liés à une
hypercoagulabilité.
Les défaillances viscérales associées
menaçant en- soi la vie du patient sont :
> OEdème pulmonaire, détresse respiratoire
aiguë ;
> Insuffisance rénale aigue dont seulement une partie
est de nature fonctionnelle ;
> Acidose lactique ;
> Anémie, hémoglobinurie ;
> Ictère ;
> Divers et graves troubles de la coagulation ;
> Collapsus cardio-vasculaire.
Les complications de surinfection bactérienne sont
fréquentes et la létalité chez l'adulte est mal
établie, dépendant étroitement de l'environnement est
médical. On sait qu'elle est aggravée chez les femmes enceintes
et les sujets porteurs de pathologies viscérales antérieures.
Poser formellement le diagnostic est relativement aisé chez le voyageur
tropical devant un frottis sanguin ou des tests antigéniques positifs
chez l'autochtone, une telle positivité est, de moindre apport, compte
tenu du très fréquent portage parfois asymptomatique de P.
falciparum.
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