II.2.9. Méthodes d'évaluation des stocks.
Si à l'entrée la valorisation de stocks
achetés ne pose pas problème puisque les coûts sont
connus, il n'en est pas de même pour les sorties. En effet, devant la
multiplicité de coûts à l'entrée, il se pose la
question de savoir à quel prix faut-il négocier les sorties.
Telle est la problématique de la valorisation de matière qui
appelle pour sa résolution les choix parmi les différentes
méthodes de valorisation. Les méthodes suivantes seront
d'application :
II.2.9.1. Méthode de coût moyen
pondéré.
1. Méthode du coût moyen
pondéré avec le stock initial.
Dans cette méthode on calcule le quotient entre la
valeur du stock initial combinée avec les valeurs des entrées et
la quantité du stock initial à laquelle on ajoute la
quantité de stock d'entrée.
Valeur SI + Valeur des entrées
X =
Qté SI + Qté des entrées
Ce quotient sera appliqué à la fin de la
période à l'ensemble des sorties des stocks. (Coût moyen
pondéré de la période).
.
2. Coût moyen pondéré sur les
entrées.
Dans cette méthode la moyenne est calculée sans
prendre en considération la valeur du stock initial et la
quantité correspondante. Le calcul se fait selon la formule
suivante :
Valeur des entrées
X =
Qté des entrées
La moyenne ainsi trouvée à la fin de la
période sera appliquée à la quantité de sortie.
3. Méthode du coût moyen
pondéré.
Cette méthode consiste à appliquer à
chaque sortie la moyenne calculée en divisant la valeur du stock
disponible par la quantité du stock disponible à la date qui
précède la sortie.
La moyenne changera régulièrement avec
l'intervention des entrées nouvelles. Ce pour quoi la méthode
porte le nom de coût pondéré mobile.
Valeur stock initial + valeur d'entrée
X =
Quantité en stock + quantité
d'entrée
.Par ailleurs, la méthode préconisée par
le conseil permanent de la comptabilité au Congo est le coût moyen
pondéré des entrées et du stock initial (coût moyen
de la période).
II.2.9.2. Méthodes d'épuisement de
lots.
Le principe dans ces méthodes est la constitution de
mouvements des stocks en « lot ». On entend par lot
différents stocks d'un même produit, d'une même
matière ou marchandise achetés à des dates
différentes mais à un seul prix. Partant de ce concept, les
sorties seront valorisées en suivant l'ordre chronologique ou inverse de
lot.
L'épuisement des lots signifie qu'on doit d'abord
déstocker la quantité correspondante au prix en présence
avant de passer au prix suivant.
Comme les sorties sont valorisées en suivant l'ordre
chronologique ou inverse de stock, il existe deux variantes de cette
méthode de qui sont les suivantes :
1. Méthode de première entrée et
premier sortie (FIFO)
Dans cette variante on commence par sortir les premiers stocks
qui sont entrés ou ce sont les prix les plus anciens qui sont pris en
compte.
Avantage.
- les résultats de la comptabilité analytique
sont connus et calculés très rapidement car, il n'est pas besoin
de connaître le coût de la dernière entrée pour
valoriser la première sortie.
- Une augmentation des coûts d'entrée ne se
répercute pas immédiatement dans le coût de production et
de revient.
Inconvénients.
Il y a une sous-évaluation des sorties en
période de hausse de prix qui tromper souvent les responsables de
l'entreprise sur la valeur réelle des coûts. D'où, les
coûts suivent avec retard les variations de prix. Par conséquence
les stocks en magasin en fin de période sont chiffrés au
coût des entrées récentes. Cette méthode convient
aux types d'entreprises produisant ou vendant une grande variété
d'article à rotation rapide et où les stocks ne sont pas
importants par rapport aux autres postes d'actifs.
2 Méthode dernière
entrée-première sortie (LIFO)
Dans cette variante le déstockage se fait selon le
dernier prix payé c'est à dire le plus récent. Notons que
cette méthode est en pratique au Congo par les commerçants.
Avantage :
- les sorties se font au prix le plus récent ou une
surévaluation de sorties en période de hausse de prix ;
- les résultats de la comptabilité analytique
sont connus et calculés rapidement car il n'est pas besoin de
connaître le coût de la première entrée pour
valoriser la première sortie.
Inconvénients :
Les coûts suivent la valorisation du prix mais le stock
sera représenté aux achats les plus anciens. Cette
méthode convient aux entreprises à faible rotation des stocks et
où les stocks constituent une partie importante de l'actif.
Eu égard à ce qui précède, il est
impérieux de souligner que ces deux méthodes sont
utilisées pour les stocks qui sont les corps certains et leurs
utilisations sont fonction de l'impact que chacune d'elles sur la
détermination du coût de revient. Avec FIFO, les coûts de
production sont sous-évalués tandis que qu'avec LIFO, ils sont
surévalués. Concernant les stocks avec FIFO ainsi ils sont
surévalués, tandis que qu'avec LIFO ils sont
sous-évalués entrainant ainsi les conséquences
suivantes :
Du point de vue comptable.
Lorsque l'entreprise utilise la méthode FIFO, le
résultat à la fin de la période sera très important
(surévalué) tandis que qu'avec LIFO le résultat comptable
à la fin de l'exercice est sous-évalué.
Du point de vue financier.
Le fait que l'entreprise a réalisé un
résultat comptable surestimé, elle sera donc appelée
à payer des impôts très importants (impôt sur le
revenu professionnel).
En cas de hausse de prix (environnement inflationniste) la
méthode FIFO surévalue les stocks et sous-évaluée
les sorties. Dans ce cas l'entreprise affiche un résultat
élevé et va donc payer un impôt sur le revenu professionnel
élevé.
Par contre, dans le cas de hausse des prix, la méthode
LIFO sous-évalue les stocks et surévalue les sorties. Ainsi
l'entreprise affiche un résultat moindre et va payer un impôt
moins élevé.
Il est donc conseillé, en période d'inflation de
pratiquer la méthode LIFO et en période de déflation la
méthode FIFO.
En respectant le principe de la permanence de méthode,
chaque entreprise doit opter seulement pour une et une seule méthode de
valorisation des stocks. Pour éviter les risques de changement de
méthode (FIFO-LIFO) des fraudes en cas de perturbation de la conjoncture
économique, l'Etat souhaite la pratique d'une méthode correcte
qui est la méthode du coût moyen pondéré.
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