Paragraphe 2 : L'émergence de la CEAO.
C'est l'expérience tirée de la convention du 9
Juin 1959 et celle du 6 Juin 1966 qui a permis d'asseoir les fondements de
regroupement, la communauté économique de l'Afrique de l'Ouest
(CEAO). Elle se distingue de l'UDEAO par sa configuration, ses objectifs et ses
moyens d'action.
A. La configuration de la CEAO
La CEAO regroupe les Etats de l'Afrique de l'Ouest qui en 1972
à Bamako et en 1973 à Abidjan, ont signé respectivement
les protocoles d'application instituant une zone harmonisée
d'échanges commerciaux et d'intégration économique. Il
s'agit d'un regroupement de six Etats liés par l'histoire, la
géographie, la langue officielle, la monnaie à savoir la
Côte d'Ivoire, la Haute Volta, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le
Sénégal. Le traité de la GEAO signé le 17 Avril
1973 et entré en vigueur le 1er Janvier 1974, est
fondé d'une part sur une « volonté politique consciente et
réfléchie des chefs d'Etats qui se sont engagés
11 Les Etats ont commencé à manipuler
de manière autonome leurs tarifs douaniers et leurs législations
fiscales. La conséquence en a été qu'en 1969, le commerce
entre les Etats de l'UDEAO, évalué a 22 milliards de francs CFA
ne représente qu'à peine 10% du commerce extérieur de ces
Etats estimé a 233,6 milliards. CF. SANA Abdoul AZIZ, les entraves au
développement du commerce entre les Etats de la CEDEAO, Mémoire
de fin d'étude pour l'obtention de diplôme d'administrateur des
services financiers, Ecole Nationale des Régies Financières, Mars
2008.
Les initiatives d'intégration régionale en
Afrique de l'Ouest : analyse du cadre institutionnel de la CEDEAO
dans une solidarité de destin et d'autre part, une
organisation bien structurée, caractérisée par des
instances bien fonctionnelles et permanentes ".
B. Les objectifs et les moyens d'action de la
CEAO
Les objectifs de la CEAO en matière de
coopération - nombreux et nobles - apparaissent difficiles. En effet,
à la fois la plupart des Etats membres appartiennent à la
catégorie des pays les moins avancés (PMA). En outre, à
une exception près, celle de la Côte d'ivoire, tous les Etats font
partie de la zone sahélienne dont les difficultés sont connues et
communes à tous les Etats membres. Les objectifs sont clairement
énoncés dans le traité à l'article 3 qui dispose
que « la communauté a pour mission de favoriser le
développement harmonisé et équilibré des
activités économiques des Etats membres en vue de parvenir
à une amélioration aussi rapide que possible du niveau de vie de
leur population ". Ainsi, pour réaliser ces objectifs, l'article 30
crée quatre institutions à savoir :
Les institutions exécutives : la Conférence des
chefs d'Etats et le Conseil des ministres dont les décisions sont prises
à l'unanimité ;
Une institution de gestion dont le Secrétariat
exécutif auquel sont rattachés tous les services et organismes
techniques et administratifs ;
Une institution arbitrale chargée de régler tous
les différends relatifs à l'interprétation et à
l'application du traité et de ses protocoles annexes.
Mais très vite, la CEAO sera concurrencée dans
ses domaines de compétences par une autre organisation régionale.
Il s'agit de la Mano River Union (MRU) créée en 1974 par le
Libéria, la Sierra Léone et la Guinée. Cette nouvelle
organisation sous régionale a pour but non seulement la gestion du
fleuve Mano que partageaient ses Etats membres mais aussi le
développement économique de ceux-ci. Dès lors, le
chevauchement et la coexistence de ces deux organisations dans la même
région engendrent des difficultés dans le développement
des échanges entre les pays de la région ouest africaine.
C'est dans ce contexte qu'une nouvelle organisation
économique africaine, la Communauté économique des Etats
de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est créée par le
Les initiatives d'intégration régionale en
Afrique de l'Ouest : analyse du cadre institutionnel de la CEDEAO
Traité du 28 Mai 1975 à Lagos au Nigéria.
Sa création constituera une avancée importante dans le processus
d'intégration des Etats de l'Afrique de l'Ouest et esquisse un cadre
plus élargi de coopération entre ces derniers.
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