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Prise charge des personnes vivants avec le VIH/sida en ville de Butembo

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par Alphonse MAKANO TUNGALI WA MWATI
Université officielle de Ruwenzori - Licence en genre et développement 2007
  

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I. 4. 2. 2. Vulnérabilité Culturelle

Sur la base de la déclaration de Mexico en1982, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) entend « la culture » dans une large définition incluant les modes de vie, les traditions et les croyances, les représentations de la santé et de la maladie, les perceptions de la vie et de la mort, les normes et pratiques sexuelles, les relations de pouvoir et les relations entre les sexes, les structures familiales, les langues et les moyens de communication, ainsi que les arts et la créativité.

D'après cette définition, il apparaît clairement que la culture influence les attitudes et les comportements liés à l'épidémie de VIH/SIDA : le fait de prendre ou ne pas prendre de risque de contracter le VIH, le fait d'accéder au traitement et aux soins, la façon dont sont définies les relations entre les sexes et les rôles qui mettent femmes et hommes en situation de risque, le fait d'apporter de l'aide ou au contraire de discriminer les personnes vivant avec le SIDA.

La vulnérabilité culturelle s'explique par le fait que :

a. Beaucoup des filles ont moins accès à l'éducation ;

b. Beaucoup des filles sont ignorantes en ce qui concerne le VIH et la sexualité

Dans beaucoup de pays, les normes sociales imposent une ignorance dangereuse aux filles et aux jeunes femmes pour ce qui concerne les questions sexuelles. Ce manque de connaissance amplifie le risque qu'elles soient infectées par le VIH.

Une enquête de l'OMS a montré que dans des pays comme le Cameroun, le Lesotho, le Mali, le Sénégal et le Vietnam, deux tiers où davantage de jeunes femmes (de 15 à 24 ans) ne pouvaient pas citer trois méthodes de prévention du VIH au cours d'une enquête. En Moldavie, en Ukraine et en Ouzbékistan, plus de 80% des jeunes femmes ne disposaient pas non plus de cette information (49(*)).

La même étude a révélé que beaucoup moins de filles que de garçons âgés de 15 à 19 ans possèdent des informations de base sur le VIH. La moitié des adolescentes interrogées en Afrique sub-saharienne, par exemple, ne savent pas qu'une personne qui a l'air bien portante peut avoir le VIH/SIDA (50(*)).

c. Les filles font l'objet de pratiques culturelles dangereuses

Les mutilations sexuelles infligées aux femmes favorisent la propagation du virus lorsque des instruments non stérilisés sont utilisés. De plus, les séquelles engendrées par ces pratiques rendent souvent les victimes plus réticentes aux relations sexuelles, ce qui peut provoquer des réactions de violence de la part de leur partenaire et également les amener à adopter des pratiques pouvant favoriser la transmission du VIH telles que le coït anal non protégé (51(*))

Dans certaines régions d'Afrique, un mythe dangereux veut qu'un rapport sexuel avec une femme vierge guérisse du SIDA.

Dans les cultures où il est vital que les filles soient vierges au moment du mariage, elles s'adonnent parfois à des pratiques sexuelles dangereuses.

Au sein de certaines ethnies d'Afrique, lors du décès de leur mari, les femmes se voient imposer des pratiques sexuelles à risques. Il s'agit par exemple de « l'héritage de la veuve » ou « héritage de l'épouse » et des rites sexuels de purification. Dans le cas de « l'héritage de la veuve », un proche du mari prend sa veuve pour épouse, parfois dans un cadre de polygamie. Le rite de purification consiste, quant à lui, à organiser une relation sexuelle avec un étranger payé par la famille du mari décédé dans le but de la nettoyer des mauvais esprits du défunt. Ces rites ont souvent lieu dans un contexte de violence et sont bien sûr rarement protégés. Ces femmes subissent ces pratiques avec le risque d'être infectées par le VIH car les refuser conduirait à l'exclusion sociale ou au viol (52(*)).

d. Les femmes sont souvent victimes de violences

La violence au sein de la famille qui comprend les sévices infligés par le partenaire intime, les violences sexuelles contre les fillettes, les mutilations génitales.

La violence dans le milieu social qui s'exprime par le viol, les violences sexuelles, le harcèlement sexuel et les agressions sur le lieu de travail, dans les foyers, les écoles. Entrent également dans cette catégorie la traite des femmes, la prostitution forcée, le viol et les sévices commis par des groupes armés.

* 49 OMS, Les femmes et le SIDA, 2004. http://www.haiticulture.ch/SIDA-rapport-2004-

extrait.html

* 50 OMS, idem. http://www.haiticulture.ch/SIDA-rapport-2004-extrait.html

* 51 UNICET ET AMNESTY INTERNATIONA, Lutte contre les mutilations génitales féminines, 2005

http://www.amnesty.asso.fr/05_amnesty/53_gd_themes/femmes/src/triptiMGF.pdf

* 52 HUMAN RIGHTS WATCH, Au coeur des réalités : les droits des femmes dans la lutte contre le SIDA, 2005. http://hrw.org/backgrounder/wrd/032105doseFR.pdf

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