Prise charge des personnes vivants avec le VIH/sida en ville de Butembo( Télécharger le fichier original )par Alphonse MAKANO TUNGALI WA MWATI Université officielle de Ruwenzori - Licence en genre et développement 2007 |
I. 3. LE VIH/SIDA ET LE DEVELOPPEMENTTrois décennies après son émergence, la pandémie du VIH/SIDA n'est plus qu'un simple défi de santé : elle constitue désormais une grave menace au développement durable. Le VIH/SIDA affecte principalement des personnes d'âge productif; il érode les capacités humaines et institutionnelles et menace la productivité de sociétés entières, laissant à eux-mêmes les enfants et les aînés. Plusieurs pays en développement dont les indicateurs étaient positifs, avant l'épidémie, affichent aujourd'hui une espérance de vie dramatiquement faible - moins de 40 ans, dans les régions les plus durement frappées. Le VIH/SIDA est à la fois une cause et une conséquence de la pauvreté; ce cycle complexe requiert des stratégies multisectorielles à court et à long terme. L'impact du VIH/SDA sur les capacités humaines et institutionnelles se répercute sur l'économie, la main-d'oeuvre, les filets de sécurité sociale formels et informels, les systèmes de santé, l'éducation et la sécurité alimentaire, au palier national et jusque dans les ménages. Vu son vaste impact, le VIH/SIDA est le plus important obstacle à l'atteinte (d'ici 2015) des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui visent à éliminer la pauvreté extrême et la faim, à assurer l'éducation, à promouvoir l'égalité des sexes, à améliorer la santé et réduire le fardeau de la maladie, à protéger l'environnement et à renforcer le partenariat mondial. I. 3. 1. Impact démographiques et sanitaires du VIH/SIDALes pays les plus durement frappés par l'épidémie du SIDA ont enregistré une augmentation de leur taux de mortalité et une réduction de leur espérance de vie au cours des dix dernières années. Toutefois, dans la mesure où les pays les plus fortement affectés en Afrique subsaharienne enregistrent également des taux de fécondité élevés (nombre moyen de naissances par femme) et où la plupart ont en outre des populations relativement modestes, l'épidémie n'a pas provoqué de déclin démographique dans la région. Dans quelques pays, notamment le Botswana, le Lesotho et l'Afrique du Sud, la croissance démographique s'est nettement ralentie, voire a cessé en raison du SIDA, mais la croissance globale pour l'ensemble de la région dépasse celle des autres régions du monde. Même en prenant en considération la mortalité due au SIDA, la population de l'Afrique subsaharienne va, si on en croit les projections, passer de 767 millions en 2006 à 1,7 milliard en 2050 (40(*)). Cependant, le SIDA a eu un effet dévastateur sur les sociétés. Il se place au 4ème rang des principales causes de mortalité à l'échelle mondiale, et au 1er rang en Afrique subsaharienne. * 40 CARL HAUB, Fiche de données sur la population mondiale 2006, Washington, DC : Population Référence Bureau, p.2 |
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