Chapitre 1
ACP fonctionnelle de densités de
probabilité
1.1 Introduction
Le travail dans les espaces fonctionnels s'impose
lorsque les données elles-mêmes sont des fonctions. Le
cas le plus classique est celui d'un individu observé pendant
un certain temps, au cours duquel plusieurs mesures sont
effectuées.
Un autre exemple est celui des mesures climatiques.
Dans ce cas, une région peut être
représentée par une fonction qui a une date associe
des grandeurs comme la température moyenne de la
journée correspondante, la quantité de
précipitations, etc.
Le traitement statistique de ce type de
données nécessite une généralisation de
l'analyse des données classiques, au cas des
données fonctionnelles [10, 14, 26, 27, 34, 35]
On présentera dans ce chapitre une autre méthode
permettant le traitement d'un autre type de données
fonctionnelles qu'on appellera Analyse en Composantes
Principales de densités de probabilités [3, 201. Les
densités jouent le rOle des individus observés; ces
individus sont dans un espace fonctionnel (espace de Hilbert dans notre
cas).
Néanmoins l'adaptation d'une telle méthode a ce
type de données requiert un arsenal
mathématique qui sera considéré
comme un outil indispensable pour aborder les aspects
asymptotiques.
La première partie de ce chapitre fournit le cadre
mathématique (Dauxois et Pousse, 1976) dont l'objectif est de
définir la base de fonctions sur lesquelles sont
décomposées les densités; la deuxième
partie consiste en la présentation de l'ACP de densités.
1.2 Rappel sur l'analyse en composantes principales d'un
operateur
Soit H et H' deux espaces de
Hilbert séparables; l'espace H (resp.
H') est identifié a son dual. On pose < .,.
>H (resp. < .,. >H') le produit scalaire de l'espace
H (resp. H'), et k.kH (resp.
1.1H0) la norme associée.
Soit U un opérateur continu non nul de H
dans H', et U* son adjoint.
Definition 1.2.1 On appelle analyse en composantes
principales "pas a pas" de U, tout couple ({ëi}i?I,
{ui}i?I), où
1. I est N* ou une section
commencante de N*.
2. {ëi}i?I est une suite decroissante de reels
positifs ou nuls.
3. {ui}i?I une suite d'elements de
H' verifiant les conditions suivantes:
(i) ?(i,j) ? I2, <
ui,uj >H'=
|
|
1 si i = j
0 sinon
|
(ii) ? i ? I, ëi =
supH; u ? H' et ? j = i<
u,uj >H,= 0l
Si I = {1,..,n}, l'ACP est dite
d'ordre n, et si de plus {ui}i?I est un
système total de H', alors on
dit que l'ACP est totale [13].
1.2.1 Condition d'existence de l'ACP "pas a pas"
Lors de la première étape de l'ACP "pas a pas" de
U, on est amené a l'étude de la borne supérieure
de l'application réelle G définie sur
H' par:
G(u) =
(1.1)
kU*uk2 < U o
U*u,u >H'
H
= .
kuk2 kuk2
H0 H, On est ainsi conduit a
l'étude de l'opérateur U o U*, noté
V.
Propriété
V est un opérateur continu autoadjoint
positif; son spectre est donc contenu dans l'intervalle [0, V
M][13]. A toute analyse en composantes principales
"pas a pas", on peut alors associer le shéma de dualité
suivant:
H' U
, H
W = U* o U
V = U o U*
I est l'identité
Proposition 1.2.2 (Dauxois et Pousse, 1976)
Le maximum de la fonction G existe et est
inférieur a V k; il est atteint pour au moins un
élément de H' si et seulement si cette norme
est valeur propre de V. De manière plus
générale, si le haut du spectre de V est
formé de q valeurs propres isolées d'ordre de
multiplicité fini nj (j = 1,...,q) et si on
pose n = Pn j=1 nj, U admet une ACP d'ordre
n (au moins):
({ëi}i?I, {ui}i?I)
oiTi {ëi}i?I est la suite pleine
décroissante de valeurs propres de V et
{ui}i?I est une suite orthonormée de vecteurs
propres associés.
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