CONCLUSION ET SUGGESTIONS
CHAPITRE VIII
8- CONCLUSION ET SUGGESTIONS
8-1- Conclusion générale
L'objectif général de la présente
recherche est l'analyse des stratégies développées par les
producteurs ruraux de la commune de Gogounou pour financer leurs
différentes activités de production agricole. De façon
spécifique, il s'agit d'évaluer les revenus agricoles, d'analyser
une stratégie particulière, l'autofinancement, à travers
la part des revenus utilisée pour financer les activités de
production agricole, puis d'identifier les autres stratégies
développées par les producteurs et enfin d'identifier les
contraintes liées au financement des activités de productions
agricoles.
Suite à l'évaluation des revenus, il ressort que
le revenu agricole annuel moyen des producteurs ruraux de Gogounou
s'élève à 619.720 Fcfa. Par ailleurs, d'après les
résultats du test de comparaison de moyenne, les revenus agricoles
moyens ne varient pas selon le sexe, ni selon les groupes d'activités,
ni selon le niveau d'éducation au seuil de 5%. La
première hypothèse de l'étude est donc
rejetée. Le niveau des revenus agricoles est relativement
faible par rapport aux réels besoins en financement des producteurs
ruraux. Par conséquent, les capacités d'investissement dans les
périodes où la liquidité est nécessaire, sont
relativement faibles. Afin de réduire l'impact de ce déficit en
financement dans un environnement où l'accès au crédit
rural est très âpre, les producteurs ont recours à
différentes stratégies de financement tant directes
qu'indirectes.
L'autofinancement constitue le premier moyen de financement
dont dispose les producteurs en plus des autres stratégies de
financement de court, moyen et de long terme. Ainsi l'analyse de la part des
revenus agricoles réinvestie dans le financement des activités de
productions agricoles révèle que cette part varie en fonction du
sexe au seuil de 5%. De cette analyse, il ressort aussi que la part de
réinvestissement des femmes est supérieure à la part de
réinvestissement des hommes. La deuxième hypothèse
de notre étude est donc vérifiée. Ce
résultat est dû aux impératifs financiers liés aux
différents groupes d'activités exercés par les hommes et
les femmes. Les hommes sont présents exclusivement dans l'agriculture et
l'élevage tandis que la transformation agro-alimentaire est le domaine
de prédilection des femmes. De plus, certaines des stratégies
développées par les différents acteurs concernés
pour la réduction des besoins en financement liés à chaque
activité varient selon le sexe.
A l'issu de l'étude, plusieurs stratégies ont
été identifiées. La plupart des stratégies tienne
d'une rationalité que seuls les producteurs ruraux peuvent expliquer.
Certaines des stratégies sont héritées des ancêtres,
d'autres copiées chez un ami ou tout simplement empiriques. Selon les
résultats du test d'indépendance, une relation significative se
décline entre certaines stratégies et le sexe, les groupes
d'activités, le niveau d'éducation au seuil critique de
5%. L'hypothèse 3 n'est pas vérifiée pour
diversification des activités, épargne sur pied ou la pratique de
spéculation. Cependant, les producteurs n'adoptent pas
qu'une seule stratégie, mais ils combinent plusieurs stratégies
afin d'avoir un ensemble de stratégie plus complexe. Les
différentes combinaisons sont fonction des capacités
d'investissement des producteurs ruraux et des résultats qu'ils
souhaitent atteindre à la fin de la campagne agricole. Car le producteur
qui vise par exemple l'autoconsommation n'utilisera pas les mêmes
stratégies qu'un autre qui fait l'agriculture de marché. Il est
souhaitable qu'une amélioration soit apportée à certaines
de ses stratégies très efficace. De toutes les façons, la
prise en compte des stratégies endogènes de financement agricole
est nécessaire pour l'élaboration des politiques agricoles, en
plus des stratégies exogènes (les stratégies de
financement proposées par les initiateurs des programmes de
développement) telles que le crédit agricole. Les initiatives de
développement doivent également tenir compte des contraintes
liées au financement des activités de productions agricoles que
nous avons pu identifier au cours de cette étude.
En dépit des stratégies
développées par les producteurs ruraux, plusieurs contraintes de
financement directes ou indirectes entravent le développement des
activités de production agricole. Au niveau des agriculteurs, les
principales contraintes de financement sont : insuffisance des intrants
agricoles, retard dans le paiement de la dette `'Coton», et
mauvais état des voies d'accès. Les trois contraintes
majeures énumérées par les éleveurs après le
test de Kendall'W sont : insuffisance de retenues d'eau,
insuffisance des aires de pâturage, mauvais état des
voies d'accès. Enfin au niveau des femmes, il faut que les
problèmes d'insuffisance de pompes hydraulique, de main-d'oeuvre
et de manque d'information sur les sources de financement soient
résolus pour promouvoir le développement de leurs
activités de transformations agricoles. Les trois contraintes majeures
énumérées par chaque catégorie de producteur sont
les plus importantes parmi les multiples contraintes que nous avons pu
identifier au cours de l'étude.
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