4-1-3- Revenu extra-agricole des producteurs
Les producteurs exercent plusieurs d'activités
extra-agricoles pour faire face aux contraintes de financement des
activités agricoles. Les activités extra-agricoles les plus
pratiquées à Gogounou sont le commerce (achat pour revente des
animaux d'élevage, le petit commerce), l'artisanat, la boucherie, le
transport et diverses autres prestations de services (vente de la force de
travail, location de matériels agricole)...
La diversification des activités constitue d'ailleurs
pour une bonne frange des producteurs une stratégie de financement car
ceux-ci multiplient ainsi les sources de revenu pour faire face aux
énormes charges liées aux activités agricoles que sont par
exemple l'acquisition des intrants, de matériels agricoles, la
rémunération de la main-d'oeuvre salariée qui coûte
d'ailleurs de plus en plus chère (les effets de l'inflation ne se
limitent pas seulement dans la ville car la hausse des prix des produits de
consommation frappe aussi les villages qui sont abondamment inondés de
produits de fabrications modernes -lampe torche, produits de conserve, etc...-
ou encore les charges liées aux transports des produits de
récolte vers les marchés d'écoulement.
L'analyse du tableau 4.2 montre qu'en plus des revenus issus
des activités agricoles, les producteurs ruraux gagnent environ 203.370
Fcfa à partir d'activités extra-agricoles diversement
variées. L'exercice d'activités extra-agricoles a même
permis à un producteur de Lougou d'engranger près de 5.400.000
Fcfa. Les activités extra-agricoles à forte valeur ajoutée
aident considérablement les producteurs dans le financement de leur
exploitation agricole.
Tableau 4.2 : moyenne des revenus
extra-agricoles par village
Niveau village et communal
|
Revenu extra agricole
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Lougou
|
0
|
5.400.000
|
312.625
|
Zougou-Pantrossi
|
0
|
480.000
|
86.235
|
Wèrè
|
0
|
3.000.000
|
231.625
|
Boro
|
0
|
4.000.000
|
183.000
|
Gogounou
|
0
|
5.400.000
|
203.370
|
A la lecture du tableau 4.3, l'artisanat et le commerce sont
les activités extra-agricoles les plus pratiqués car 30,6% et
26,5% des hommes s'investissent respectivement dans ses domaines. En
général, les producteurs exercent ces activités
collatérales dans la période de soudure et les revenus obtenus
sont en partie investis dans la production agricole, le reste est
utilisé pour la satisfaction d'autres besoins de financement au sein du
ménage. Il n'existe aucun conflit entre la pratique des activités
agricoles et les activités extra-agricoles.
Tableau 4.3 : Activités
extra-agricoles exercées à Gogounou
Activités extra- agricoles
|
Hommes
|
Fréquence (en %)
|
Femmes
|
Fréquence (en %)
|
Artisanat
|
15
|
30,6
|
1
|
20
|
Chanteur
|
2
|
4,1
|
0
|
0
|
Boûcher
|
7
|
14,3
|
0
|
0
|
Apiculture
|
1
|
2
|
0
|
0
|
Transport
|
6
|
12,2
|
0
|
0
|
Commerce
|
13
|
26,5
|
2
|
40
|
Menier
|
1
|
2,1
|
0
|
0
|
Danse
|
1
|
2,1
|
0
|
0
|
Autres prestations de Services
|
3
|
6,1
|
2
|
40
|
Total
|
49
|
100
|
5
|
100
|
Les activités extra-agricoles sont beaucoup plus
pratiquées par les hommes que par les femmes. Car seulement cinq (05)
femmes pratiquent des activités extra-agricoles dans la population
enquêtée contre quarante-neuf (49) hommes (voir tableau 4.3). Ce
résultat est certainement dû au fait que les activités de
transformations agroalimentaires exercées à plein temps par les
femmes, ne les laissent pratiquement plus le temps de se consacrer aux
activités extra-agricoles. De plus, les devoirs de la femme au sein du
ménage ne lui laissent pas souvent le temps de pouvoir se consacrer
encore à une éventuelle activité extra-agricole. En effet
les femmes consacrent en moyenne 19% à 20% de leur temps aux
activités domestiques et sociales contre 12% à 13% chez les
hommes (MFPSS, 2002).
L'agriculture par exemple couvre seulement une partie de
l'année alors les agriculteurs profitent le plus souvent de la
période de soudure qui est élastique pour faire les
activités extra-agricoles. Au niveau des ménages peulhs, le chef
ménage laisse les enfants faire paître les animaux tandis que
lui-même s'occupe de ses activités extra-agricoles. Ils s'adonnent
souvent au commerce (achat pour revente des animaux d'élevage, il ne
s'agit pas des animaux de son troupeau); paradoxalement les Peulhs n'aiment pas
vendre leurs propres animaux, quelque soit la taille du troupeau. Les animaux
du troupeau ne sont vendus que quand ils sont malades ou quand le
propriétaire est dans un besoin pressant d'argent.
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