3-2-2-3- Caractéristiques
socio-démographiques et politico-administratives
> Peuplement et groupes ethniques
D'après le RGPH (2002), la population totale de
Gogounou est évaluée à 80.013 habitants dont 51% de
femmes. Il s'agit d'une population essentiellement rurale et agricole, soit 95%
de la population totale. La densité de la population est de 16
habitants/km2 contre 18 habitants/km2 pour le
Département de l'Alibori. C'est une population majoritairement jeune
(53%) avec un taux d'accroissement intercensitaire de 4,78%. Au niveau du
Département de l'Alibori, la Commune de Gogounou se place en
quatrième position après Banikoara, Malanville et Kandi par
rapport à son poids démographique.
La commune Gogounou est composée de trois principaux
groupes ethniques : Baatonou 53,8% suivi par les Peulh 41,6%.
Le dernier groupe représenté par les Dendi,
Nago, Fon, Djerma, Gourmantché et
les Fulbé est celui des étrangers, venus des autres
localités du Bénin et de la sous-région (Niger,
Nigéria, Burkina-Faso, Togo...).
L'Islam est la région dominante. Elle est
pratiquée par 67,1% de la population. Le Catholicisme et le
Protestantisme sont pratiqués respectivement par 7,8% et 0,9% de la
population. Les religions dites traditionnelles représentent 11,1%
environ.
La Commune de Gogounou est divisée en six
Arrondissements et en trente quatre villages et quartiers de villes repartis
comme suit : GOGOUNOU (4 quartiers), BAGOU (10 villages), GOUNAROU (4
villages), ZOUGOU-PANTROSSI (4 villages), SORI (8 villages), WARA (4 villages).
Chaque Arrondissement est dirigé par un chef d'Arrondissement (CA) qui
rend compte à l'autorité suprême de la Commune, le
Maire.
Figure 3.3 : Carte administrative de la
commune de Gogounou
Source : CeCPA de Gogounou
3-2-2-4- Caractéristiques économiques et
socio-communautaires
L'économie locale est dominée par le secteur
informel ; le secteur formel se limitant à quelques services
commerciaux, des services administratifs publics et sociaux. Ces services
concernent surtout les services et structures déconcentrées de
l'Etat qui ont une incidence financière non négligeable dans
l'économie locale à travers les ressources humaines
(fonctionnaires) qu'ils mobilisent d'une part et les activités
économiques qu'ils mènent.
Le secteur informel est très prépondérant
dans la commune ; c'est en effet le secteur de prédilection
répondant au mieux aux aspirations d'une population fortement
analphabète. Les activités qui animent ce secteur sont :
l'agriculture, l'élevage, la pêche, l'artisanat, le commerce et le
transport.
> L'agriculture
L'agriculture est l'activité économique la plus
importante et occupe près de 80% de la population, elle est
pratiquée avec des moyens rudimentaires comme la houe et la charrue
(culture attelée). Le coton, le riz et l'arachide sont les principales
cultures de rente. La superficie cultivable est évaluée à
1.718 km2, soit 35% de la superficie totale de la commune. Le reste
est composé de domaines protégés (177.200 ha), de
pâturages (123.500 ha) et de bas-fond (360 ha) dont 150 ha environ sont
exploités.
Les exploitations s'élèvent en 2005 à
4.952 pour une superficie de 5.203 ha dont 4.710 (4.557 ha) dirigées par
les hommes et 252 (646 ha) par les femmes avec un total de 29.831 actifs
agricoles. Grâce à ces laborieux cultivateurs qui travaillent avec
des moyens rudimentaires, la commune de Gogounou occupe le troisième
rang en matière de culture du coton au Bénin.
Les hommes pratiquent toutes les spéculations à
savoir : coton, maïs, riz, arachide, igname, sorgho et niébé
alors que les femmes s'adonnent plus au riz, à l'arachide et au
maraîchage.
> L'élevage
Gogounou est une zone d'élevage avec un important
cheptel composé de bovins (2ème rang sur le plan
national avec plus de 80.000 tête) ; de petits ruminants (caprins, ovins
etc.) et de la volaille.
L'élevage est une activité en extension dans la
commune de Gogounou et pratiqué surtout par les Peulhs, pour qui cela
constitue la première source de revenu et la principale activité
économique et la seconde pour les autres ménages. En dehors des
Peulhs, les autres ethnies pratiquent aussi l'élevage des bovins pour la
culture attelée. Nonobstant les problèmes d'eaux, de
pâturage et la transhumance pendant la saison sèche,
l'élevage reste une activité florissante pour l'ethnie Peulh et
Gando. Ces résultats encourageants sont liés en outre, à
l'existence de quatorze (14) marchés de bétail dont les plus
importants sont le marché de Gogounou et le marché de
Petit-Paris, et à la bonne marche des organisations professionnelles des
éleveurs des ruminants regroupées au sein d'une union
départementale (UCOPER et UDOPER).
> La pêche, la chasse et l'exploitation des
forêts
La pêche constitue une activité secondaire et
saisonnière pour les populations de Gogounou. La commune dispose de deux
forêts classées d'une superficie totale de 1.222 ha
répartis comme suit : à l'Ouest se trouve la forêt
classée de l'Alibori supérieur et à l'Est de la commune on
a la forêt classée des trois rivières.Dans ces deux
forêts se pratique une chasse clandestine par les populations
environnantes. Pendant la saison sèche c'est la chasse à la
battue qui est la plus répandue. C'est une
activité qui n'est pas valorisée dans la commune. Car, la chasse
n'offre aucune opportunité pour le moment dans le cadre du
développement de la localité. L'exploitation forestière
quant à elle, est beaucoup plus pratiquée par les hommes. Les
femmes sont impliquées juste au niveau du bois de chauffe, de la
cueillette, de la fabrication du charbon de bois.
> Les activités commerciales
Le commerce occupe une place importante dans l'économie
de la commune de Gogounou. Cependant la majorité des commerçants
exerce leur métier dans l'informel ; ignorant pour la plupart leurs
obligations professionnelles. Les échanges commerciaux se
déroulent dans les différents marchés, les boutiques, les
kiosques, les étalages et le long des rues. Les différentes
activités économiques sont soutenues par des institutions de
micro-finances telles que la C.L.C.A.M, la PAPME, ONG Sian'Son, ONG Antisuwa
Dans l'ensemble, les produits vendus dans ces
différents marchés sont : les vivres d'origine
végétale (maïs, sorgho, riz, tubercules,
légumineuses), d'origine animale (bétail, fromage local, volaille
sur pieds, viande, oeuf), d'origine halieutique (poisson) et des produits
manufacturés divers (tissus, matériel roulant à deux
roues, quincaillerie).
|