2-4- Investissement et augmentation des revenus
agricoles
Un investissement est un emploi de capitaux visant à
accroître la production d'une entreprise ou à améliorer son
rendement. Les investissements, les politiques et les institutions publics ont
été et demeurent une condition essentielle pour favoriser un
développement vigoureux dans le secteur rural. Les choix
opérés par les gouvernements à propos de leurs politiques
et de leurs investissements déterminent l'orientation et le rythme du
développement de l'entreprise agricole privée et, en particulier,
de son caractère favorable (ou défavorable) aux pauvres. La
politique et les investissements des pouvoirs publics jouent un rôle
moteur particulièrement important dans les pays et les régions
à prédominance agraire, caractérisés par de
fréquentes défaillances du marché et par des risques et
des coûts de transaction élevés. Ces pays et régions
sont ceux où vivent la majorité des ruraux pauvres. La
transformation rurale exige une combinaison, spécifique à un
lieu, d'investissements et de soutien aux politiques (FIDA, 2005).
Selon Jastrabsky E. (2003), les politiques d'augmentations des
revenus agricoles doivent prendre en compte les deux priorités
suivantes : la première consiste à réduire les coûts
de
production par le biais de subventions directes
accordées aux producteurs et l'encouragement de l'intégration des
technologies nouvelles afin d'accroître les rendements, la
deuxième consiste à encourager la diversification et le
développement d'industrie rurale. Il serait intéressant que ces
politiques soient également mises en oeuvre au Bénin afin qu'un
grand pas soit fait dans la réduction de la pauvreté rurale.
Plus d'investissement induit une augmentation des revenus et
une augmentation du revenu entraînera une augmentation des
investissements qui induira à nouveau une augmentation de revenu. Ce
cercle vertueux conduira à briser la pauvreté. Pour le FIDA
(2005), l'atteinte de l'objectif I des Objectifs du Millénaire pour le
Développement passe aussi par une augmentation des investissements dans
l'agriculture.
Les politiques de développement agricole doivent donc
encourager les producteurs ruraux à investir davantage dans les
activités de productions agricoles afin d'accroître leurs profits.
Il y aura donc une possibilité supplémentaire d'accumulation du
capital et les capacités d'investissement des producteurs augmenteront
également. L'augmentation des investissements dans l'agriculture ne
concerne pas uniquement les producteurs ruraux mais aussi l'état central
et les partenaires au développement. Car un examen des évolutions
antérieures montrerait que les pays qui parviennent aujourd'hui à
réduire la pauvreté sont, pour la plupart, des pays ayant
consacré par le passé d'importants investissements aux zones et
aux populations rurales. D'autre part, les pays ayant du retard sont
principalement ceux qui ont négligé les zones rurales et le monde
paysan, ou qui n'ont pas assuré une répartition équitable
des terres. En fait, peu d'économies ont atteint une croissance
économique reposant sur une large base sans que celle-ci ait
été précédée, ou à tout le moins
accompagnée, par une croissance agricole et rurale (FIDA, 2005).
Les résultats de l'étude vont contribuer
à éclairer les décideurs politiques en apportant des
informant stratégiques sur les choix a opérer au niveau des
politiques à mettre en oeuvre aux niveaux microéconomique et
macroéconomique pour impulser le développement agricole et
promouvoir la réduction de la pauvreté. Les effets de la
croissance agricole sur la réduction de la pauvreté sont
spécifiques au contexte local, et sont particulièrement sensibles
lorsque: i) l'agriculture occupe une place importante dans les revenus des
ruraux pauvres; ii) la répartition des terres est relativement
équitable; et iii) les pauvres consomment des aliments de base non
commercialisables (FIDA, 2005). Les relations sont particulièrement
fortes entre la croissance agricole, le développement des petites
exploitations et la réduction de la pauvreté rurale. Les
activités et les marchés agricoles dont dépendent les
moyens d'existence des ruraux pauvres sont considérablement
influencés par leur répartition territoriale, leur forte
dimension sociale et culturelle, leur dépendance
à l'égard de facteurs naturels et la faible
élasticité des marchés des produits alimentaires. Du fait
de ces caractéristiques particulières, les investissements
publics en matière de biens publics ont été et demeurent
une condition essentielle pour favoriser un développement de grande
ampleur dans le secteur rural. On observe, pour les vingt dernières
années, une nette corrélation entre l'augmentation du niveau des
dépenses consacrées par les pouvoirs publics à
l'agriculture dans les pays en développement et les progrès vers
la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (voir figure 2.1a et figure 2.1b)
Figure 2.1a : Montant des
dépenses publiques Figure 2.1b : Evolution de
la proportion de
Consacrées à l'agriculture par habitants la
population disposant de moins d'un
des zones rurales en Dollar U$ de 1995 dollar par jour
Source : FAO et Rao, 2003 Source
: Banque mondiale, 2004
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