CONCLUSION
L'insécurité foncière est, au terme de
cette étude, une des causes principales des conflits agriculteurs-
éleveurs, chefs traditionnels, Etat. Ces conflits sont aujourd'hui
légion sur le territoire national en générale.
D'ampleur variée selon les communes, ces conflits
posent le problème de l'exploitation des ressources naturelles. Leur
manifestation violente observée dans certaines localités,
commande que des solutions appropriées leur soient apportées.
Du reste, les conflits, apparemment résolus par voie de
concertation ou par le tribunal, renaissent toutes les fois que
l'autorité préfectorale qui en a été le
maître d'oeuvre est remplacée.
La problématique des conflits fonciers n'est donc pas
du seul ressort du gouvernement (maire de la commune) mais de l'ensemble des
acteurs du développement rural. La conjugaison des efforts de plusieurs
ministères et institutions, la responsabilisation des diverses
communautés en présence, la prise en compte des questions du
genre, l'élaboration d'outils et d'instruments d'orientation et de mise
en cohérence des actions que sont les plans, les schémas
d'aménagements et toute la législation régissant le
foncier et les ressources naturelles, s'impose, au vu de ce constat, comme une
nécessité. Mais, cette recherche de synergie restera vaine sans
une application effective et efficiente des dispositions régissant ce
foncier.
En effet, les codes et les accords se heurtent à des
problèmes d'application liés entre autres:
q à la survivance de la gestion traditionnelle des
terres,
q à la pléthore des structures de concertation,
q à l'absence quasi totale du schéma national, et
ceux régionaux et provinciaux d'aménagement du territoire;
q à l'absence de cadastre rural,
à la méconnaissance des textes.
Les difficultés d'application de ces textes et
l'élaboration non concertée des codes n'ont pas permis de
sécuriser l'accès au foncier. Cette démarche
permettra« d'ajouter de la terre à la terre» et
d'espérer ainsi enrayer ce fléau qui, à tout point de vue,
constitue une menace pour la stabilité sociale et un frein aux efforts
de développement.
Au total, on note l'absence de textes juridiques adéquats
garantissant et organisant l'accès aux ressources pastorales et
agricoles.
Cependant, même s'il est vrai que ces conflits ne sont
pas entièrement résolus, l'espoir est permis du fait de la grande
disponibilité des techniciens et des décideurs politiques et
administratifs. L'effort considérable fourni tant au niveau national que
régional dans le but de trouver des solutions pacifiques durables et
pertinentes rencontrant l'adhésion de la grande majorité est
à saluer.
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