Conclusion
Le Document de Stratégie de Croissance et de l'Emploi
vise à faire du Cameroun un pays émergent à l'horizon
2035. Il prévoit la réalisation de grands projets structurants,
porteurs de croissance économique, source de création et de
maintien des emplois. S'agissant particulièrement des emplois, le DSCE
vient en complément d'autres mesures structurelles et pratiques
existantes ; mais l'ampleur du problème nous a amené
à explorer d'autres approches possibles. A cette fin, nous avons
examiné l'Encyclique Laborem exercens, de Jean-Paul II. De cet
examen, nous avons tiré trois idées forces, pouvant contribuer
à la réussite du volet emploi du DSCE.
Premièrement, le concept
d'entrepreneur indirect, nous a permis non seulement d'identifier quels sont
les principaux employeurs indirects susceptibles d'impacter sur l'atteinte de
l'objectif visé, mais aussi d'émettre quelques suggestions dont
la mise en oeuvre, permettrait, s'agissant de notre problématique, de
s'appuyer davantage sur les ressources nationales :
Ø il faudrait faire de l'agriculture, la principale
source d'emplois, en revalorisant l'activité agricole, pour que les
agriculteurs travaillent en toute dignité ; corrélativement,
des dispositions juridiques devraient être prises pour faire de la
propriété foncière un véritable capital, au sens
économique du terme ;
Ø L'Etat devrait décentraliser la
création des emplois au niveau des collectivités locales, avec
les ressources nécessaires et assurerait surtout, la coordination
et l'encadrement réglementaire, indispensables à la
cohésion globale.
Deuxièmement, la dimension objective
du travail humain est subordonnée à sa dimension subjective.
Celle-ci permet le développement intégral de l'homme, fait
à l'image et à la ressemblance de son Créateur. Aussi,
nous suggérons :
§ d'étudier les voies et moyens pour mettre en
oeuvre le concept d'entreprenariat social, qui ailleurs a montré son
efficacité et sa capacité à concilier les deux dimensions
du travail humain ;
§ D'associer de manière formelle,
les Églises qui oeuvrent déjà dans la sphère
sociale, mais avec des ressources propres limitées.
Troisièmement, la dimension
spirituelle du travail humain, interpelle l'homme lui-même, et l'oblige
à aimer le travail qu'il fait, quelle qu'en soit la nature, à
donner la pleine mesure de ses potentialités, sans perdre de vue le
contexte actuel, qui fait de la compétence un préalable pour
accéder à un emploi, et s'y maintenir.
Au terme de ce travail, nous pensons que la recherche des
solutions aux défis multiformes qu'entraîne le chômage,
préoccupe en ce moment tous les pays. En réalité, le
chômage est le résultat d'une certaine vision du monde. Il s'agit
de faire en sorte que le travail soit l'expression de la dignité de
toute personne ; le travail choisi librement, et exécuté
efficacement doit permettre à chacun de s'épanouir, et de
contribuer au bien commun de la société dans laquelle il vit.
Compris ainsi, la doctrine sociale de l'Église est un trésor
insuffisamment exploité, dans notre contexte. Les principes de cette
doctrine visent à orienter les comportements des agents
économiques et à leur suggérer des normes de conduite.
Aussi, nous proposons, comme perspectives :
Ø de "vulgariser" la Doctrine Sociale de
l'Église, en la rendant accessible au public ;
Ø d'approfondir, dans notre contexte, le concept de
l'entreprenariat social ; c'est l'occasion pour les laïcs
d'être créatifs, et de mettre en pratique les principes de la
Doctrine Sociale de l'Église. L'expérience confirme que quand
l'être humain est considéré dans le travail, son potentiel
de créativité s'accroît considérablement.
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