Conclusion partielle
Pour que le microcrédit constitue effectivement l'effet de
levier pour l'augmentation des revenus des ruraux, il est nécessaire
d'analyser la sécurisation des crédits sous deux axes.
Du côté de la banque, il s'agit de maximiser le
taux de recouvrement en jouant sur les éléments financiers
pouvant contribuer à la minimisation des risques, tout en imposant des
mesures strictes sur l'étude des dossiers d'octroi de crédit.
Du côté des groupements de crédit, il
consiste à trouver des moyens pour avoir une ressource financière
stable en vue d'un développement durable de leur système
d'exploitation.
L'objectif est ainsi de chercher les meilleurs moyens pour
pérenniser le partenariat entre Institutions financières et
paysans producteurs.
Instaurer un environnement agro-socio-économique
favorable à l'épanouissement des activités agricoles et
para-agricoles des paysans, favoriser l'autopromotion des Organisations
Paysannes, faciliter l'accès au crédit de ces derniers en
limitant les charges y afférant, et mieux responsabiliser les
Associations de crédits dans la gestion des risques ; ce sont les
principaux axes d'orientation avancés pour parvenir à cet
objectif.
CONCLUSION GENERALE
La promotion du monde rural à travers le financement
des microcrédits et le soutien de l'accès des paysans au
système de crédit formel, sont les principaux objets de la
microfinance. La microfinance constitue donc un moyen de réduction de la
pauvreté.
Vu les contextes socio-économiques existant dans les
zones Vallée Marianina - PC 15, notamment la vente
démesurée de paddy avant la hausse des cours, la pratique de
grenier commun villageois est indispensable pour la grande majorité des
paysans. La bonne capacité de stockage de paddy à la
récolte, mais aussi des insuffisances de réserves en cet aliment
de base des ménages dès le mois de janvier, justifient ce
propos.
Au terme de cette étude, le fondement des attitudes des
paysans vis-à-vis des institutions financières en
général, et du microcrédit GCV en particulier, peut se
résumer ainsi :
- L'ensemble des activités menées jusqu'ici
auprès des paysans, par l'Etat ou les Organismes d'appui, n'ont
suffisamment pas pris compte de l'interdépendance de tous les
éléments constitutifs de l'environnement dans lequel
évolue l'exploitation agricole. En effet, soit les projets ont
été mis en oeuvres suivant des directives préalablement
définies par les supérieurs, soit, on a réalisé les
opérations sans aucune mesure d'accompagnement pérenne.
La dégradation du système éducatif, des
infrastructures d'information et de communication a engendré la
difficulté d'appréhension et d'adoption de ces innovations par
les paysans. Ceci est aggravé par l'absence de synergie entre les
différentes interventions en milieu rural, les contraintes liées
aux matériels agricoles, aux conditions climatiques et aux
marchés.
- Suite aux résultats plus ou moins mitigés des
diverses formules de crédits41, mises en oeuvre par la BTM
depuis 1977, la BOA promut l'Association de Crédit à Caution
Solidaire tout en imposant des formalités strictes pour les
études et les octrois de crédit. Ce système a certainement
contribué à l'amélioration de recouvrement des prêts
durant ces dernières années.
Seulement, les mesures de sécurisation de crédit
prises par la banque ne profitent véritablement pas les unités de
production de la masse paysanne, tant que leurs revenus ne soient pas
suffisamment rassurés. L'instabilité des revenus agricoles,
d'où financiers, des ménages amène bon nombre d'entre eux
à ne pas se risquer à contracter avec la banque, pour se tourner
vers les prêts informels. En effet, malgré l'intérêt
démesuré généré par le crédit
usuraire, c'est l'aspect social de ce dernier que les paysans en apportent
beaucoup d'importance.
- Outre les problèmes environnementaux sus-cités,
trouver des partenaires solvables - capables de gérer efficacement les
capitaux financiers qu'on leur prête - constitue la principale
41 Crédit individuel, crédit collectif
et crédit mutuel.
contrainte des paysans sur la formation de groupement à
caution solidaire. Vient ensuite le problème de magasin de stockage par
la faiblesse des infrastructures locales.
La nécessité de la constitution de fonds de
garantie mutualiste forme aussi l'une des préoccupations des paysans.
La gestion efficace des prêts par les paysans repose sur
la considération des objets de financement de ces individus de
manière plus large, en y incluant la banque (par la
microfinance), les acteurs économiques
(spéculateurs), les pouvoirs publics (coordonnateur),
les Organismes d'appui (promoteurs) et enfin les Organisations des
producteurs (principaux bénéficiaires). L'objectif n'est
pas seulement d'augmenter le volume de crédits à octroyer, mais
aussi d'offrir un financement de caractère incitatif et adapté
aux capacités des paysans.
La mise en synergie des activités de tous ces acteurs
permettra de sécuriser les crédits bancaires dans un
écosystème favorable à l'épanouissement des
systèmes d'exploitation des producteurs.
Mieux impliquer les représentants des Organisations
paysannes dans la minimisation des risques mettra en commun les objectifs
respectifs des paysans, débiteurs, et de la BOA, créancier. Cela
peut se concrétiser en affectant la gestion des fonds de garantie aux
débiteurs par la mise en place d'un système d'assurance de type
"Société de Cautionnement Mutuel".
Néanmoins, des informations-sensibilisations
médiatiques des paysans, sur les avantages de GCV, constituent des
mesures à court terme. La vulgarisation de ce type de microcrédit
nécessite la mobilisation effective de différents acteurs de
développement rural, notamment les Institutions financières et le
Gouvernement malgache, à travers les collectivités
décentralisées.
Le renforcement de capacité des Associations de
crédit constitue aussi l'une des conditions de pérennisation du
GCV. Les appuis-conseils doivent correspondre aux besoins des paysans et sa
réussite repose sur l'adaptation aux conditions locales. Ils
favoriseront l'autopromotion des Organisations Paysannes en
générale, et des ACCS en particulier.
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