![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg1.png)
UNIVERSITE D'ANTANANARIVO Ecole Supérieure
des Sciences Agronomiques DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT
BP. 175 - Tél. 22 279 75 -
E-mail.
agromanagement@syfed.refer.mg
M E M O I R E D E FIN D ' E T U D E S
Etudes de pérennisation du
microcrédit
"grenier commun villageois"
dans la région d'Ambatondrazaka
Cas de la Vallée Marianina et le PC
15
P r é s e n t é par : Rivoniaina
Jocelyn RAVELOSON
Promotion INTSA / 1998-2003
Juin 2004.
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS
REMERCIEMENTS LEXIQUES
ACRONYMES
LISTES DES FIGURES, TABLEAUX ET ENCADRES
LISTES DES CARTES RESUME / SUMMARY
INTRODUCTION 1
I. METHODOLOGIE 4
1. LA PRE-ENQUETE 4
1.1. REUNION-DISCUSSION DE GROUPE ET INTERVIEW DES
RESPONSABLES LOCAUX 4
1.2. DEPOUILLEMENT DE DOCUMENTATION 4
1.3. POURSUITE DES ATELIERS SUR LA MICROFINANCE
4
2. INVESTIGATIONS SUR TERRAIN 5
2.1. DES QUESTIONNAIRES RELATIFS AUX OBJECTIFS DE
L'ENQUETE 8
2.2. UNE METHODE D'ECHANTILLONNAGE STRATIFIEE POUR UNE
MEILLEURE
REPRESENTATIVITE DE LA POPULATION 8
2.3. COLLECTE DES DONNEES PAR ENTRETIENS EN TETE-A-TETE
AVEC LES PAYSANS 8
2.4. ENTRETIENS AVEC DES DIRIGEANTS D'INSTITUTIONS
PUBLIQUES ET PRIVEES 9
3. SAISIE ET ANALYSE DES DONNEES COLLECTEES SOUS EXCEL
9
4. PROBLEMES RENCONTRES LORS DES INVESTIGATIONS
9
4.1. DES ATTITUDES DE RESERVES DES QUESTION DE "CREDIT"
9
4.2. DES REACTIONS D'APPARENCE PAR QUELQUES PAYSANS
9
4.3. DES RETICENCES A DES QUESTIONS JUGEES "DELICATES"
PAR L'ENQUETE 10
4.4. DES DIFFICULTES SUR L'EVALUATION DE LA QUANTITE DE
PRODUITS RECOLTES 10
CONCLUSION PARTIELLE 11
II. RESULTATS OBTENUS 12
1. TYPOLOGIE D'EXPLOITATION BASEE SUR LE REVENU ANNUEL
BRUT EN PADDY DU MENAGE 12
1.1. CLASSE 1 NETTEMENT DOMINEE PAR LES PAYSANS DU PC 15
13
1.2. FORTES INEGALITES SUR LES SOLDES DE TRESORERIE
13
2. CARACTERISTIQUES DES EXPLOITANTS 14
2.1. IMPORTANCE DE METAYAGE : UN DES FREINS A L'ACCES AU
CREDIT AGRICOLE 14
2.2. DES SALARIES A LA RECOLTE NECESSITANT 235 000 FMG
ET 334 KG DE PADDY PAR HA DE
RIZIERE 15
2.3. VENTE DE PADDY : PRINCIPALE SOURCE DE LIQUIDITE DES
PAYSANS 16
2.4. LE MARCHE DE PADDY DANS LA VALLEE MARIANINA,
MONOPOLISE PAR UN SEUL
COLLECTEUR 18
3. LES MARCHES FINANCIERS RURAUX DOMINES PAR LES
PRETEURS INFORMELS 19
3.1. DE PROBLEMES DE TRESORERIE EN SOUDURE, CONDUISANT
AU CREDIT USURAIRE "VARY
MAINTSO" 19
3.2. CREDIT BANCAIRE PLUS ORIENTE VERS LES ASSOCIATIONS A
CAUTION SOLIDAIRE 21
3.3. LE GCV : LA SEULE FORME D'ASSOCIATION LIANT
L'EPARGNE ET LE CREDIT 23
3.4. PRES DE 84% DES PAYSANS VOIT LE GCV NECESSAIRE
24
3.4.1. Avantages du crédit GCV : fonction du tonnage, de
la durée de stockage et de la différence entre "cours
de paddy au déstockage et quantum" 26
3.4.2. Environ 44% des chefs d'exploitation n'ont pas de
diplôme CEPE 28
3.4.3. Un taux d'intérêt à la portée
des exploitants 29
3.4.4. Difficulté de constitution de fonds de garantie
mutualiste (FGM) après les dépenses lors de la récolte
30
3.4.5. De la caution solidaire aux conflits sociaux 33
3.4.6. Le quantum élevé peut accentuer le risque
34
3.4.7. Deux maisons sur sept répondent aux normes de
stockage dans la Vallée Marianina 35
3.4.8. Utiliser les prêts dans des cultures de contre
saison et des activités génératrices de revenus 36
4. LES AUTRES INTERVENANTS 38
4.1. LE CREDIT GCV DE L'OTIV A GAGNE PLUS DE COLLECTEURS
QUE DE PAYSANS 38
4.2. UN CAPITAL DE 7 MILLIARDS DE FMG PRETE AUX RIZIERS
DANS LE CADRE DE FONDS DE
COMMERCIALISATION DE PADDY 40
4.3. DEUX GCV INSTAURES PAR LE PROGRAMME ARTA DANS LA
VALLEE MARIANINA 42
5. ANALYSE DES RISQUES SUIVANT LEUR ORIGINE
44
5.1. NON-RECOUVREMENT DU AUX PHENOMENES INDEPENDANTS DES
EMPRUNTEURS 44
5.2. NON-RECOUVREMENT DU A L'INCAPACITE DES EMPRUNTEURS
45
5.3. NON-RECOUVREMENT DU A LA MAUVAISE VOLONTE DES
EMPRUNTEURS 47
CONCLUSION PARTIELLE 48
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 49
1. FLEXIBILISER LES CONDITIONS D'OCTROI SELON LA
CAPACITE DU GROUPEMENT A FOURNIR LE FONDS
DE GARANTIE 50
2. RASSEMBLER LES STOCKS DE PLUSIEURS GROUPEMENTS DANS
UN MEME SILO APPROPRIE 50
3. PROMOUVOIR LE RELAIS ENTRE CREDIT DE CAMPAGNE
"FAISANCE-VALOIR RIZ" (ACCS) ET CREDIT
GCV 51
4. MIEUX ENGAGER LES GROUPEMENTS DANS LA GESTION DES
RISQUES EN METTANT EN PLACE UNE SOCIETE DE CAUTIONNEMENT MUTUEL (SCM)
52
5. SE MEFIER DE L'HETEROGENEITE DES MONTANTS ALLOUES AUX
MEMBRES D'UN MEME GROUPEMENT 54
6. SECURISER LE CREDIT MAIS AUSSI LES REVENUS DES RURAUX
54 6.1. ENCOURAGER LA DIVERSIFICATION DES ACTIVITES A FINANCER EN VUE DE
MINIMISER LES RISQUES COVARIANTS 54 6.2. DEVELOPPER LES PRESTATIONS DE
SERVICES OFFERTES AUX ORGANISATIONS PAYSANNES
55
6.3. INSTAURER DES SYNERGIES ENTRE PROJETS DE
DEVELOPPEMENT REGIONAL ET
INSTITUTIONS FINANCIERES RURALES 55
7. PROMOUVOIR LE CREDIT DE COLLECTE GERE PAR LES
COOPERATIVES AGRICOLES 55
CONCLUSION PARTIELLE 56
CONCLUSION GENERALE 57
AVANT - PROPOS
La dynamisation du marché des produits agricoles est
l'une des clés du développement économique et social de
Madagascar. Les paysans - qui constituent 80% de la population, et au niveau de
qui se trouve la grande masse des pauvres - devraient être les principaux
bénéficiaires de cette action.
Baisse de consommation de riz en milieu rural : signe
d'aggravation de la pauvreté
Le riz étant l'aliment de base des malgaches. Pourtant,
sa consommation a baissé depuis 1960. Si elle était en moyenne
à 146 kg par personne et par an, aujourd'hui, elle ne serait plus que de
107 kg. Cette baisse, plus importante en milieu rural qu'urbain,
révèle une aggravation de la pauvreté.
La production de paddy a augmenté presque
annuellement1, sans pouvoir suivre la croissance
démographique de 3% par an.
Des politiques de prix inappropriées, au
détriment des paysans producteurs
Durant des années, les politiques de prix
appliquées sur la filière riz n'ont fait que
détériorer le potentiel de production du pays. Elles consistaient
à fixer à un niveau relativement bas le prix d'achat aux
producteurs, au profit des consommateurs en milieux urbains.
Depuis l'Indépendance jusqu'en 1973, l'Etat fixe un
prix-plancher d'achat au producteur, tout en délimitant un prix-plafond
de vente au consommateur. En 1970, la part de ce prix de vente revenant au
producteur n'est que de 40% ; 60% se rapporte aux coûts d'usinage, de
transport et la marge commerciale.
Dès 1975, l'Etat a pris en mains le monopole de la
commercialisation du riz sur l'ensemble du pays. Il s'est investi même
dans des activités d'approvisionnement d'intrants, de production et de
transformation du paddy.
Pourtant, ces politiques de prix et de nationalisation à
outrance a entraîné la régression de produit
collecté. Des marchés parallèles existent toujours et
offrent aux producteurs des prix plus rémunérateurs. La
dégradation générale des périmètres
irrigués a aussi entraîné un grand recul de production
commercialisée. Par la suite, l'Etat procède à des
importations massives de riz2.
1 De 1,3 millions de tonnes de paddy en 1965, elle a
passé à 2,5 millions de tonnes en 2001. AYER Gérald, in
L'avenir de Madagascar : Idées-forces pour un vrai changement.
Antananarivo : FOI ET JUSTICE, 2001.
2 Par exemple, 354 000 tonnes sont importées en
1982.
Une solution libérale qui étrangle
davantage les paysans
Vers le milieu des années 80, la collecte de paddy,
l'importation et la commercialisation de riz sont enfin
libéralisées. Cette ouverture au secteur privée
résulte de la Politique d'ajustement structurel imposée par les
bailleurs de fonds internationaux.
Au début, le revenu des paysans augmente
progressivement, grâce à la hausse du prix de vente de paddy. Mais
ce prix au producteur a diminué sensiblement ces dernières
années. Il devient même inférieur à ce qu'il
était avant la libéralisation.
En effet, la libéralisation a entraîné la
nouvelle domination des intermédiaires (riziers), de la collecte
à la distribution. Les producteurs sont devenus sous leur étroite
dépendance. Même dans les régions d'Alaotra et de Marovoay,
la plupart des ménages n'arrivent pas à stocker le riz,
dont ils ont besoin pour l'année entière. Ils doivent le
racheter à un prix élevé durant la période de
soudure.
Quelle nouvelle politique pour un accroissement
effectif du revenu des paysans ?
La réalité actuelle démontre que le
désengagement de l'Etat de la filière riz (production et
commercialisation) ne suffit pas à augmenter la production, ni à
améliorer le prix au producteur. De nouvelles stratégies sont
ainsi indispensables, afin que les paysans profitent en grande partie
des marges générées par la vente de paddy, et de
développer sa production.
Comment y parvenir et l'adapter à la situation actuelle
? La promotion des greniers communs villageois (GCV) figure en
ce moment parmi les axes d'orientation du Ministère de l'Agriculture, de
l'Elevage et de la Pêche, dans le cadre de la Stratégie pour la
Réduction de la Pauvreté. L'existence des opérateurs
privés dans la commercialisation de paddy n'y est pas remise en
cause.
Le présent rapport, qui s'intitule "Etude
de pérennisation du microcrédit grenier commun villageois dans la
région d'Ambatondrazaka", synthétise les
résultats de nos recherches sur le GCV ; notamment dans la Vallée
Marianina et le Périmètre de Colonisation 15, Fivondronana
Ambatondrazaka. Il veut servir de support de réflexion, non seulement
pour notre encadreur professionnel - qui est la Direction
Déléguée de la Microfinance, de la Bank Of Africa
Madagascar - mais aussi pour les instances ministérielles et
Associations privées concernées par la promotion des
Organisations Paysannes et Organisations Professionnelles Agricoles.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance
à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin,
à notre formation et à la réalisation de ce Mémoire
de fin d'étude d'Ingéniorat. Nos vifs remerciements sont
particulièrement adressés à :
Docteur Romaine RAMANANARIVO - Chef du
département Agro-management à l'Ecole Supérieure des
Sciences Agronomiques - qui a accepté d'être notre Enseignant
Tuteur durant nos recherches et, nous a fait également le grand honneur
de présider le jury de ce Mémoire ;
Monsieur Jean Jacques CHUK HEN SHUN -
Directeur Délégué chargé aux Micro-Finances au sein
de la Bank Of Africa Madagascar - qui a assuré l'encadrement
professionnel de nos recherches et, n'a pas aménagé son temps
pour nous donner conseil ;
Madame Eliane RALISON - Chercheur
chargé du volet Finance Rurale au sein du Département Recherche
et Développement de la FOFIFA - pour nous avoir montré la
sympathie, en acceptant avec spontanéité de siéger parmi
les membres de jury ;
Monsieur
|
Jules RAZAFIARIJAONA - Enseignant-Chercheur en
Sociologie juridique à l'Ecole
|
Supérieure des Sciences Agronomiques ;
Monsieur Jaona Nirina RAKOTOSEHENO - Directeur
de l'Agence Bank Of Africa à Ambatondrazaka - pour les aimables appuis
et instructions qu'il nous a accordé durant les investigations à
Ambatondrazaka ;
Monsieur Falisoa RAMAHAZAKAMANANA - Responsable
du Crédit Rural au niveau de l'Agence Bank Of Africa à
Ambatondrazaka - qui n'a jamais hésité à nous aider avec
sympathie ;
Tous les Enseignants et Personnel administratif à l'Ecole
Supérieure des Sciences Agronomiques ; Tout le Personnel de la Bank Of
Africa Antaninarenina et celui de l'Agence à Ambatondrazaka ;
La population de la Vallée Marianina et du PC 15 pour son
aimable hospitalité et ses collaborations fructueuses, sans quoi tous
les efforts que nous avons déployés seraient vains ;
Notre famille pour tous ses soutiens permanents.
LEXIQUES
Avances Sur Produit ou ASP :
(nom féminin) Le montant de crédit octroyé au client
après mise en gage des produits de ce dernier auprès du
prêteur. En crédit GCV, les dits-produits peuvent être de
paddy ou d'autres graines que l'on peut conserver.
Cautionnement : (nom masculin) C'est
l'engagement pris par un tiers, appelé caution, de s'exécuter en
cas de défaillance du débiteur. Dans le cas d'un crédit,
la personne qui se porte caution peut être éventuellement tenue de
rembourser le capital, de payer les intérêts normaux et les
intérêts de retard, avec les frais éventuels de
procédure. BERNET-ROLLANDE, Luc. Le cautionnement -
http://www.netpme.fr/banque-entreprise/article.php?article=14
Cautionnement solidaire : (nom masculin)
Lorsque plusieurs personnes sont cautions solidaires, elles garantissent
ensemble le créancier et chacune d'entre elles est engagée pour
le tout. BERNET- ROLLANDE, Luc. Le cautionnement -
http://www.netpme.fr/banque-entreprise/article.php?article=14
Coûts spécifiques : (nom
masculin) Dans le cas de crédit GCV, ils sont composés par : 1-
Le frais de location du grenier, 2- L'achat de raticides, 3- L'amortissement
des cadenas, 4- Le frais de gardiennage du grenier, et 5- Les primes
d'assurance vol et incendie. OTIV.
Coûts variables : (nom masculin) Les
dépenses attribuées au grenier et qui regroupent : 1- Le prix
d'achat des raticides, 2- L'amortissement des cadenas, 3- Le frais de location
du grenier, et 4- Le frais de gardiennage du grenier. Auteur.
Fonds de Garantie Mutualiste ou
FGM : (nom masculin) Un apport monétaire du groupement
avec lequel il devra ouvrir un compte bancaire à son nom avant le
déblocage du crédit. La BOA rémunère le FGM en
intérêts créditeurs de 4% par an, lesquels sont identiques
aux conditions appliquées sur les dépôts à vue (DAV)
jusqu'à sa mobilisation. Le FGM sert notamment pour la banque de
garantie contre les prêts.
Intérêt : (nom masculin) Le prix
payé pour l'utilisation d'une certaine somme d'argent pendant un certain
temps. Il est exprimé en pourcentage sous forme de taux
d'intérêt. Auteur
Problématique : (nom féminin)
Ensemble de questions qu'une science ou une philosophie se pose
relativement à un domaine particulier. Le Petit
Larousse Illustré 2000. France: Larousse, juillet 1999. - Larousse, page
825.
Société de Cautionnement Mutuel :
(nom féminin) Une association sans but lucratif qui a pour objet
d'apporter, dans le cadre d'une structure coopérative, une garantie
collective à l'un des sociétaires dans le cadre d'une
opération qu'il mène avec un tiers. Association
Française des Sociétés
Financières. Outil de garantie -
http://www.pme-commerce-artisanat.gouv.fr/informations/créaent/outils/outils16.htm
ACRONYMES
ACCS : Association de Crédits à Caution
Solidaire
AIC : Association d'Intensification et de Crédits
AIM : Association des Institutions de Microfinance non
mutualistes
AIM : Association d'Intensification des Mailles
APIFM : Association Professionnelle des Institutions
Financières Mutualistes
ARTA : Animation Rural Tanora Ambatondrazaka
ASP : Avances Sur Produit
AUE : Association des Usagers de l'Eau
BCM : Banque Centrale de Madagascar
BNM : Banque Nationale Malgache
BOA : Bank Of Africa
BRL : Compagnie Nationale d'Aménagement de la
Région du Bas-Rhone et du
Languedoc
BTM : Bankin'ny Tantsaha Mpamokatra
BV Lac : Mise en valeur et protection des Bassins Versants du Lac
Alaotra
CACT : Crédit Agricole à Court Terme
CECAM : Caisse d'Epargne et de Crédit Agricole
Mutualiste
CEPE : Certificat d'Etudes Primaire Elémentaire
CIRAGRI : Circonscription de l'Agriculture
CIRVA : Circonscription de Vulgarisation Agricole
DAPP : Direction de l'Appui à la Professionnalisation des
Producteurs
CRS : Catholic Relief Service
DDMF : Direction Déléguée aux
Micro-finances
DGEP : Direction Générale de l'Economie et du
Plan
DIRDR : Direction Inter-Régionale de Développement
Rural
DRD : Département de Recherche - Développement
DSRP : Document de Stratégies pour la Réduction de
la Pauvreté
FAO : Foods and Agricultural Organisation
FCP : Fonds de Commercialisation de Paddy
FGM : Fonds de Garantie Mutualiste
FMR : Financement du Monde Rural
FOFIFA : Foibe Fikarohana ho amin'ny Fampandrosoana
FORMAGRI : Formation en Agriculture
GCV : Grenier Commun Villageois
HT : Hors Taxes
IFM : Institution Financière Mutualiste
IMAP : Industrie Malgache de Production
ITD : International Trading and Development
KOBAMA : Koba Malagasy
LDI : Landscape Development Interventions
MADIO : Madagascar Dial Instat Orstom
MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pêche
MK 34 : Makalioka 34
MOS : Main d'oeuvre salariée
ODRI : Opération de Développement Rural
Intégré
ONG : Organisation Non-Gouvernementale
OP : Organisation Paysanne
OPA : Organisation Professionnelle Agricole
ORA : Office du Riz Alaotra
OTIV : Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola
PC 15 : Périmètre de Colonisation 15, ou
Périmètre de Culture 15
PCAI : Petit Crédit Agricole Individuel
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural
SARL : Société Anonyme à
Responsabilité Limitée
SCAM : Société de Crédit Agricole Mutuel
SCM : Société de Cautionnement Mutuel
SILAC : Société Industrielle et Agricole du Lac
Alaotra
SOMALAC : Société Malgache du Lac Alaotra
VM : Vallée Marianina
Unités de mesure et
monétaire
t : Tonne
kg : Kilogramme
g : Gramme
Ha : Hectare
km2 : Kilomètre carré
m : Mètre
ml : Millilitre
°C : Degré Celsius
Hj : Homme-jour
UTH : Unité de Travail Humain
Fmg : Francs Malgache
LISTE DES FIGURES
Figure 1 :Répartition typologique de la population p.12
Figure 2 : Solde de trésorerie des ménages p.14
Figure 3 : Vente mensuelle de paddy selon les classes
(Quantité en tonnes) p.17
Figure 4 : Evolution des cours de paddy, variété
MK-34, dans la Vallée Marianina et
le PC 15 en 2003 p.18
Figure 5 : Pourcentage des paysans achetant du riz blanc en
soudure p.20
Figure 6 : Relation des paysans avec les Institutions
financières p.21
Figure 7 : Evolution des octrois de crédit GCV par la BOA
sur l'ensemble
de Madagascar p.24
Figure 8 : Niveau d'appréciation du microcrédit GCV
par les paysans p.24
Figure 9 : Les opinions des paysans sur les conditions
d'accès au crédit GCV
de la BOA p.25
Figure 10 : Appréciation des avantages du GCV selon le
tonnage, le quantum
et la durée de stockage p.27
Figure 11 : Niveau d'instruction des paysans p.28
Figure 12 : Comparaison des taux d'intérêt mensuel
appliqués par les Institutions
Financières au crédit GCV p.29
Figure 13 : Recouvrement de l'intérêt par le FGM
selon la durée de stockage p.32
Figure 14 : Evolution de l'intérêt perçu par
la banque, par tonne stockée, suivant
le quantum appliqué (Durée de stockage : 4 mois)
p.34
Figure 15 : Seuils de rentabilité du crédit GCV -
OTIV p.39
Figure 16 : Les causes de la démotivation des paysans
à effectuer de GCV p.43
Figure 17 : Les précipitations mensuelles à
Ambatondrazaka, de 1998 à 2003 p.44
Figure 18 : Nombre moyen de jours pluvieux, à
Ambatondrazaka, de 1998 à 2003 p.45
Figure 19 : Représentation schématique du relais
entre crédit de "faisance-valoir" et
crédit GCV p.51
EN ANNEXES :
Figure 20 : Evolution du taux de recouvrement de crédit
FMR Traditionnel,
de 1981-1989, à Ambatondrazaka p.VI
Figure 21 : Evolution du nombre de bénéficiaires de
crédit FMR-ODRI, de 1983-1987,
à Ambatondrazaka p.VII Figure 22 : Evolution de
recouvrement de crédits au sein de la SOMALAC
de 1984 à 1989 p.VIII
Figure 23 : Organigramme de la Société de
Cautionnement MutueI p.XX
Figure 24 : Structure des activités de la SCM au niveau
régional p.XX
Figure 25 : Fonctionnement du système d'assurance
autogérée au niveau de la SCM p.XXI
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Dépenses sur la Main d'oeuvre salariée
temporaire durant la pré-récolte p.15
Tableau 2 : Dépenses sur la Main d'oeuvre salariée
temporaire à la récolte p.17
Tableau 3 : Répartition des maisons par village, suivant
la nature de leur toiture p.36
Tableau 4 : Comparaison des crédits GCV de l'OTIV et de la
BOA p.38
Tableau 5 : Récapitulation de l'opération FCP pour
la campagne 2003-2004 p.41
Tableau 6 : Récapitulation du GCV du Programme ARTA
à Ambohimiarina en 2003 p.42
EN ANNEXES :
Tableau 7 : Nombre de la population par Commune en 2001 p.III
Tableau 8 : Les potentialités en terres agricoles
d'Ambatondrazaka p.III
Tableau 9 : Les matériels agricoles des exploitants
d'Ambatondrazaka en 2000 p.III
Tableau 10 : Recensement de la production de quelques cultures de
saison par la Circonscription de l'Agriculture d'Ambatondrazaka - Campagne
2001-2002 p.IV
Tableau 11 : Etat des routes en 1999 p.IV
Tableau 12 : Quelques renseignements sur les principales cultures
légumières p.X
Tableau 13 : Rendement de production de quelques cultures de
saison et de contre
saison dans la Vallée Marianina et le PC 15 - Campagne
2002-2003 p.X
Tableau 14 : Fiches techniques de quelques cultures de contre
saison p.XI
Tableau 15 : Calcul d'indices de rentabilité du groupement
pratiquant de GCV avec
la BOA (Etude de cas) p.XII
Tableau 16 : Indices de rentabilité du groupement
pratiquant de GCV avec la BOA p.XIII
Tableau 17 : Calcul d'indices de rentabilité du groupement
ne pratiquant pas de GCV
(Etude de cas) p.XIV
Tableau 18 : Indices de rentabilité du groupement ne
pratiquant pas de GCV p.XV
Tableau 19 : Calcul de rentabilité de GCV, pour l'OTIV
Keta (Etude de cas) p.XVI
Tableau 20 : Récapitulation des crédits GCV de la
BOA dans l'Alaotra,
Campagne 2003 p.XVII
Tableau 21 : Récapitulation des crédits GCV de
l'OTIV dans l'Alaotra, Campagne 2003 p.XVII
LISTE DES ENCADRES
Encadré 1 : Quelques conversions relatives à la
quantification des graines p.10
Encadré 2 : Enoncé caractérisant la
dépendance des revenus des producteurs
vis-à-vis des ventes de céréales p.21
Encadré 3 : Définition des trois types de
crédits agricoles offerts par la BOA p.22
Encadré 4 : Faut-il bonifier les crédits agricoles
pour abaisser les taux d'intérêts ? p.30
Encadré 5 : Sur la question "Faut-il supprimer le FGM ?",
ils disent p.31
Encadré 6 : Résoudre les problèmes de
garantie matérielle par la caution solidaire p.33
Encadré 7 : Fonds de Commercialisation de Paddy: un moyen
de fidélisation
de paysans par les collecteurs p.40
Encadré 8 : Le Programme ARTA : pour la promotion de
l'accès au crédit des paysans p.42
LISTE DES CARTES
Carte 1 : Vue d'ensemble de la région d'Alaotra p.6
Carte 2 : Vue d'ensemble de la zone PC 15 - Vallée
Marianina p.7
RESUME
La Vallée Marianina et le PC 15 sont respectivement des
zones à haut potentiel rizicole. Ils produisent près de 24 000
tonnes de paddy par an. Pourtant, la vente des récoltes ne profite pas
à la grande masse des producteurs. Depuis la libéralisation de la
commercialisation de paddy à Madagascar, ces derniers se trouvent sous
l'emprise des collecteurs.
Le taux de pénétration des paysans aux
crédits formels y est faible avec 22,4% seulement. Pourtant, leurs
activités génératrices de revenu restent peu
diversifiées et les ressources de liquidité des paysans
dépendent fortement de la vente de paddy. Cette vente intervient
rapidement, pour la majorité d'entre eux, avant l'augmentation
même des cours en fin août.
Pour palier à ces problèmes, la banque
BOA-Madagascar et l'institut financière mutualiste OTIV ont
lancé, depuis juin 2003, le "microcrédit GCV" dans la
région d'Ambatondrazaka. Néanmoins, de nombreuses contraintes
restent encore à résoudre pour permettre à la
vulgarisation, voire pérennisation du microcrédit GCV dans la
dite région, en ne citant que : le faible niveau d'instruction des
paysans lequel conditionne leur motivation à contracter avec
l'institution financière formelle, le rejet de la caution solidaire et
la difficulté de constitution du fonds de garantie mutualiste par
certains, et l'insuffisance d'infrastructures de stockage
appropriées.
Instaurer un environnement agro-socio-économique
favorable à l'épanouissement des activités agricoles et
para-agricoles des paysans, favoriser l'autopromotion des Organisations
Paysannes à travers les renforcements de leur capacité, faciliter
l'accès au crédit de ces derniers en limitant les charges y
afférentes, et mieux responsabiliser les Associations de crédits
dans la gestion et minimisation des risques ; ce sont les principaux axes
d'orientation avancés pour la pérennisation du grenier commun
villageois.
SUMMARY
The Marianina Valley and the PC 15 are respectively zones with
massive rice cultivation potential. They produce up to 24 000 tons of paddy per
year. Yet, the sale of the harvests doesn't benefit to the large mass of the
producers. Since the liberalization of the paddy merchandising in Madagascar,
these last are under the ascendancy of the collectors.
Therein, the rate of peasants' penetration to the formal
credits is pathetic with, only, 22,4%. However, their generating income
activities remain a little varied and the peasants' liquid assets resources
tremendously depend on the paddy sale. This sale promptly intercedes, for most
of them, before the rise of the courses in the end of August.
To land to these problems, the bank BOA-Madagascar and the
financial mutual institute OTIV have launched, since June 2003, the Community
Crain Storage Facilities credit in the area of Ambatondrazaka. Nevertheless,
plenty of constraints awaits for solution to allow the popularization as yet,
or even the perpetuation of the Community Crain Storage Facilities credit in
the so-called region, while only mentioning : the frail instruction level of
the peasants which designs their incentive to contract with the formal
financial institution, the dismissal of bound guarantees and the difficulty of
constitution of the mutual guarantee fund, and the suitable storage
infrastructures insufficiency.
To establish an economic agro-social environment that is
favourable to the blossoming of the agricultural and para-agricultural
activities of the peasants, to enhance the self-promotion of Farmers
Organizations through the backings of their capacity, to facilitate the access
to the credit of these last while limiting related loads, and better making the
credits Associations aware of their responsibilities in risks management and
minimization ; these are the main axes of orientation for the perpetuation of
the Community Crain Storage Facilities.
Key words :
Poverty ; paddy ; rural credit ; community crain storage
facilities ; secure ; self-promotion
INTRODUCTION
A la fin du deuxième millénaire, Madagascar est
classé, selon les normes internationales en vigueur, parmi les pays les
plus pauvres du monde. Des documents officiels récents expliquent cette
situation par une longue période de faible croissance économique,
un niveau d'investissement insuffisant et un taux de croissance
démographique relativement élevé par rapport à la
croissance économique3. La pauvreté à
Madagascar est surtout l'image du sous-développement de la
population en milieu rural, laquelle constitue 85 pour cent des
malgaches4. Le faible niveau d'instruction, la manque d'information,
la non-maîtrise du marché, la dégradation des
infrastructures, la difficulté d'accès au crédit, etc.
caractérisent cette dernière. C'est pourquoi l'Etat, depuis 2002,
a pris l'initiative de se lancer dans de grandes réformes
économiques.
La politique du Gouvernement part désormais des trois
axes d'orientation retenus dans le Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté ou DSRP, dont : (i)
l'amélioration des performances économiques, en y faisant
participer les pauvres, (ii) le développement des services sociaux de
base (éducation, santé, etc.) et, (iii) la mise en place d'un
cadre institutionnel favorable à la croissance économique et
à la réduction de la pauvreté.
A cet effet, pour que la croissance puisse
véritablement profiter aux paysans, ces derniers doivent eux-mêmes
participer à la création de richesse. L'augmentation de la
productivité agricole, la promotion des petits investissements en zones
rurales et, notamment, le partenariat entre les groupements paysans et le
secteur privé constituent ainsi les priorités du Ministère
de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Elevage.
Créer de richesses n'est pourtant pas suffisant ; il
faut également savoir la gérer efficacement.
Ceci implique une meilleure maîtrise du cycle de marché -
notamment le prix d'achat et de vente des produits - par les paysans, une
capacité de se mesurer avec les acheteurs et une bonne gestion de
trésorerie. A Ambatondrazaka, principal grenier à riz du pays,
des riziculteurs vendent habituellement une grande partie de leur paddy
dès le début de la période post-récolte. Les cours
sont pourtant assez bas en ce moment que les coûts de production ne
soient très faiblement couverts. Malgré ainsi l'étendue
des surfaces cultivables dans la région, la riziculture ne donne pas un
réel avantage pour la plupart des producteurs. La
diversification des ressources financières des
ménages - à travers le développement des
activités génératrices de revenus et la mise en place de
systèmes de financement adaptés - serait une issue pour sortir de
ce problème.
3 Entre 1988 et 2000, le taux d'accroissement
annuel de la population malgache est de 2,8% tandis que celui de croissance
économique était de 2,2%. Le taux d'inflation a atteint
annuellement 16,9% durant la période. Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté - Version complète, avant
l'atelier national de novembre 2001.
4 Au moins, 75% des pauvres à Madagascar
sont des agriculteurs et, en particulier, 70% des pauvres sont des petits
exploitants agricoles, c'est-à-dire des paysans qui exploitent des
parcelles de moins de 2 ha. 67% des malgaches sont des petits agriculteurs. Par
ailleurs, 80% des agriculteurs, mais surtout 90% des petits agriculteurs,
vivent en dessous du seuil de pauvreté; de revenu annuel
inférieur à 736 000 fmg, soit 90 dollars. RAPPORT NATIONAL SUR LE
DEVELOPPEMENT HUMAIN : Le rôle de la gouvernance et de la
décentralisation dans la réduction de la pauvreté.
Madagascar : PNUD, 2000.
Dans le cadre de la concrétisation des programmes
inscrits dans le volet "Développement Rural" du DSRP, des
activités mettant en synergie les fonctions des diverses intervenants en
milieu rural - dont les ministères, les Circonscriptions de
l'Agriculture et autres divisions administratives décentralisées,
les institutions financières, les opérateurs commerciaux, les
Organismes nongouvernementaux et, enfin les paysans producteurs - sont à
quêter. L'objectif est que chacun puisse tirer profits de la
coordination des opérations sans qu'il y ait ni dominants ni
dominés.
La vulgarisation du "microcrédit grenier commun
villageois (microcrédit GCV)", appelé également
"crédit de stockage" ou "Community Crain Storage
Facilities" en anglais, paraît répondre à tous ces
critères : en stockant leur paddy dans un entrepôt fiable
jusqu'à ce que leur cours augmentent, et en utilisant ces produits comme
garantie, les agriculteurs peuvent accéder à des ressources
financières avant de vendre leur production. Les prêts obtenus
serviront à des fins productifs. La commercialisation des produits va
être facilitée par la réhabilitation des routes nationales
reliant le fivondronana d'Ambatondrazaka aux autres régions de
l'île. Ceci offre également une sécurité alimentaire
aux paysans, qui peuvent prélever de quoi subsister sur leur stock
pendant la période de soudure.
Seulement, beaucoup de paysans sont souvent sceptiques
face à des innovations qu'on leur apporte, ou les adoptent
difficilement, notamment en matière de crédit bancaire. En outre,
le développement de microfinancement en milieu rural reste jusqu'ici une
opération délicate, d'autant plus que la question
d'amélioration de la sécurisation de crédit constitue le
principal objet de débat au niveau des Institutions
financières.
Afin de résoudre ces problèmes, cette
étude aide à comprendre les raisons susceptibles de compromettre
la mise en oeuvre voire la pérennisation du produit "microcrédit
GCV" dans les zones PC 15 et Vallée Marianina du Fivondronana
d'Ambatondrazaka. Au terme de l'étude doivent ressortir des
stratégies visant au développement de ce type de crédit et
à la préservation des risques de non-recouvrement, et contribuant
à la lutte contre la pauvreté en milieu rural.
Le présent document comporte trois grandes parties :
La première partie est consacrée aux
explications de la méthodologie. Elle concerne à la fois les
recherches effectuées au cours de la pré-enquête, les
préparations et le déroulement des enquêtes menées
auprès des paysans et autres personnes ressources et, l'analyse des
informations recueillies.
Dans cette même partie sont aussi exposées les
contraintes limitant le bon déroulement du
La deuxième partie est axée sur l'analyse
proprement dite des résultats de recherches. L'observation des
systèmes de production des paysans va permettre de comprendre les
comportements de ces derniers vis-à-vis des institutions
financières. Les portées et limites des différents
éléments conditionnant la pratique du grenier commun villageois,
ainsi que les différents risques de non-recouvrement des prêts GCV
par les clients, y sont aussi approfondis.
Enfin, des axes d'orientation sont avancés dans la
dernière partie. Ils cherchent à la fois à
améliorer les instruments financiers pouvant contribuer à la
sécurisation du crédit GCV de la banque, et à offrir aux
paysans des environnements socio-économiques favorables pour la
sécurisation de leur revenu, donc pour assurer
l'échéance.
I. METHODOLOGIE
1. La pré-enquête
Il s'agit de recueil d'informations à partir des quelles
sont formulés les hypothèses de travail.
1.1. Réunion-discussion de groupe et interview des
responsables locaux
Cette idée d'étude sur le microcrédit GCV
dans la Vallée Marianina et le PC-15, est née suite à des
discussions avec des groupes de paysans lors de la prestation de
services5 qu'on avait effectuée auprès du Bureau
d'étude BRL, à Ambatondrazaka, en novembre et décembre
2002.
C'était à partir de ce moment qu'on a
commencé à interroger des personnes compétentes, au
courrant des problèmes socio-économiques des paysans locaux :
comme des épiciers, des paysans riziculteurs, ainsi que des responsables
locaux dont ceux du bureau d'études BRL et de la DIRDR Ambatondrazaka.
Le but de ces interviews était de recueillir des éléments
de réflexion, utiles à la détermination du thème de
mémoire et à la conduite de l'étude.
1.2. Dépouillement de documentation
Des ouvrages, des rapports d'activités, des rapports
d'atelier ainsi que des périodiques ont été
consultés. Ils sont surtout relatifs d'une part, à la
région d'Alaotra dont le développement agricole, le flux du
marché et l'évolution de la micro crédit et d'autre part,
à la sécurisation des crédits. Des documents sur les
greniers communs villageois sont aussi étudiés.
Outre les documents imprimés, des recherches par internet
ont été menées.
1.3. Poursuite des ateliers sur la microfinance
Les ateliers thématiques portant le thème global
"Promotion et développement des services de proximité, en
tant qu'outil privilégié de réduction de la
pauvreté", organisés par l'Association Professionnelle des
Institutions Financières Mutualistes (APIFM) et l'Association des
Institutions de Microfinance non mutualistes (AIM) les 16 et 17 juin 2003
à l'Espace Dera - Antananarivo, ont permis d'enrichir nos connaissances
sur les Institutions de microfinance présentes à Madagascar,
leurs activités et prépondérances.
C'était aussi une occasion de rencontre et de
discussion avec quelques responsables de réseau CECAM de Bongolava et
d'Antsirabe sur le déroulement des GCV dans leurs régions
respectives.
5 Il s'agit des enquêtes menées
auprès des paysans pratiquant les cultures en semis direct, sous
couvertures mortes ou vives. Elles ont pour objectifs de bien connaître
la structure de l'exploitation de ces paysans et de comprendre les
différents facteurs contraignant la pérennisation de ces
techniques.
2. Investigations sur terrain
Les travaux de recherches effectués dans la
région d'Ambatondrazaka ont duré 49 jours, de 28 juin au 15
août 2003. La date d'investigation a été prévue pour
coïncider avec la période de postrécolte à Alaotra
afin de pouvoir constater l'état des lieux de la filière riz et
les mouvements des paysans durant ces moments.
Une enquête agro-socio-économique est menée
auprès de 108 paysans, répartis dans les communes d'Ilafy,
d'Ampitatsimo, d'Ambatondrazaka II et de Feramanga Nord.
L'objectif global de cette étude est de
déterminer les conditions de la mise en place de
microcrédit GCV dans les régions d'Ambatondrazaka.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg2.png)
Les objectifs spécifiques sont :
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg3.png)
> d'identifier et de comprendre les comportements des chefs
d'exploitation envers les institutions financières;
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg4.png)
> de connaître les flux de paddy au niveau des
ménages au cours de l'année;
> et, d'évaluer la nécessité
d'instauration de crédits GCV dans les régions suivant les
contextes locaux.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg5.png)
6
Carte 1 : Vue d'ensemble de la région
d'Alaotra
Carte 2 : Vue d'ensemble de la zone PC15 -
Vallée Marianina
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg6.png)
2.1. Des questionnaires relatifs aux objectifs de
l'enquête
Les questionnaires ont été établis en
fonction des objectifs sus-cités. Les principales rubriques
étudiées sont :
- Le niveau d'instruction du chef d'exploitation,
- La composition de l'unité familiale,
- Le niveau d'utilisation de la main d'oeuvre salariée aux
activités agricoles,
- Le niveau d'équipement agricole,
- La répartition des modes de faire-valoir des terres,
- Les principaux systèmes de cultures et d'élevages
de l'exploitation,
- Les activités para-agricoles du ménage,
- Les relations de l'exploitant avec le marché,
- Les relations de l'exploitant avec les institutions
financières, les prêteurs informels et les
organisations de développement rural,
- L'attitude de l'exploitant vis-à-vis du
"microcrédit GCV",
- L'économie du ménage de l'exploitant,
- Les fiches techniques des cultures saisons et
contre-saisons.
2.2. Une méthode d'échantillonnage
stratifiée pour une meilleure représentativité de la
population
Compte tenu des grandes disparités entre les paysans
sur le plan revenu en paddy, on a choisi la méthode
d'échantillonnage stratifiée. Le but est que toutes les classes
sociales de paysans soient représentées dans l'échantillon
et ce, suivant leur taux respectif par rapport à l'effectif total de la
population6.
A cet effet, on a découpé la population en trois
strates plus ou moins homogènes suivant le niveau de revenu annuel en
paddy des ménages, avec les listes électorales mises à
jour en novembre 2002 à l'appui. Deux paysans par fokontany, connus par
leur ancienneté dans la région, sont appelés lors de cette
étape.
Ce n'est après qu'on a procédé aux
tirages au sort aléatoires pour la constitution de l'échantillon.
Le nombre d'enquêtés par fokontany est relatif à l'effectif
de la population de ce même fokontany et le taux d'échantillonnage
est de 10%.
2.3. Collecte des données par entretiens en
tête-à-tête avec les paysans
Des familles autochtones ont accepté d'assurer les
hébergements durant les travaux d'investigation. L'acquisition d'un
vélo tout terrain a facilité les nombreux déplacements. En
moyenne, trois enquêtes par jour ont été
effectuées.
6 Ici, la population est définie comme
étant l'ensemble des chefs d'exploitation de la zone d'enquête.
Le questionnaire est rempli au cours d'un
tête-à-tête avec le paysan enquêté. Chaque
entretien était introduit par l'explication brève de l'objet de
l'enquête et le plan du questionnaire. Le système de crédit
et d'épargne des institutions financières ainsi que celui du
microcrédit GCV sont exposés en cours.
2.4. Entretiens avec des dirigeants d'institutions
publiques et privées
En dehors des enquêtes menées auprès des
paysans, des institutions concernées, de manière directe ou
indirecte par le thème de l'étude, sont aussi contactées.
Ce sont : la banque BOA, l'OTIV, les Programmes ARTA et LDI, le Bureau
d'étude BRL Madagascar, le Projet BVLAC, le Ministère de
l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP), et des Institutions
décentralisées du MAEP.
3. Saisie et analyse des données
collectées sous Excel
Les données sont traitées sous le logiciel
informatique Microsoft Excel. Un code d'identification est attribué
à chaque paysan afin d'éviter la saisie de leur nom et leur
origine à chaque changement de feuille de calcul :
PC-XYZ pour les enquêtés du PC 15,
VM-XYZ pour ceux de la Vallée Marianina.
X, Y et Z sont des nombres entiers naturels appartenant à
[0; 9].
Outre les éléments relatifs à
l'unité de production des paysans, l'analyse a permis également
d'identifier les points de vue des paysans sur la banque BOA, l'OTIV, le
microcrédit GCV, ainsi que leur niveau de dépendance sur le
crédit informel.
4. Problèmes rencontrés lors des
investigations
Au cours des travaux d'investigation, quelques difficultés
ont entaché le bon déroulement de l'enquête :
4.1. Des attitudes de réserves dès question
de "crédit"
Préoccupés par leurs travaux, certains paysans
ne sont pas disposés à répondre immédiatement
à l'enquête. On devait ainsi prendre de rendez-vous afin qu'il
puisse libérer leur temps pour l'entretien.
Par méfiance, d'autres ont pris de temps pour accepter,
surtout que le thème porte sur le "crédit" (d'où,
"argent") et la "banque", comme le cas de trois paysans à Ilafy.
4.2. Des réactions d'apparence par quelques paysans
Par peur de se faire mal juger sur leurs réponses,
certains enquêtés ont adopté un comportement d'apparence en
faisant des réponses qu'ils jugent appréciables. C'était
notamment quand on leur a demandé leur point de vue sur les institutions
financières et le microcrédit GCV. Pour pallier ces
problèmes, il a fallu tourner les questions sous forme de
recoupement.
4.3. Des réticences à des questions
jugées "délicates" par l'enquêté
Des paysans craignent que leurs réponses ne soient
utilisées contre eux. On a dû les rassurer plusieurs fois de
l'utilisation des informations recueillies pour qu'ils dévoilent la
surface de leur propre rizière ou de leur revenu sur la production et
vente de boisson alcoolique artisanale.
Deux fiches d'enquêtes ont dû être
invalidées lors de l'analyse des données compte tenu des
contradictions observées sur les chiffres.
4.4. Des difficultés sur l'évaluation de la
quantité de produits récoltés
A l'opposé des entreprises agricoles, l'absence de
tenue de compte d'exploitation par les paysans ne facilite pas
l'établissement du tableau de leur solde de trésorerie. De plus,
ils quantifient rarement leur récolte; ce qui a compliqué le
calcul des rendements, notamment pour les produits sur
tanety7 et baiboho8.
Le comptage de sacs et l'utilisation d'autres instruments de
mesures typiques, comme le "vata" 9 et le
"kapoaka"10, étaient les meilleurs moyens
d'estimation de leur récolte. On les convertit après en
tonnes.
Encadré 1 : Quelques conversions relatives
à la quantification des graines
1 vata de paddy
1 vata de riz blanc 1 kg de riz blanc
1 vata de haricot sec
|
= 13.50 kg en paddy
= 9.45 kg en riz blanc
= 15.65 kg en riz blanc
= 3.5 kapoaka en riz blanc
= 70 kapoaka = 17.50 kg
|
Source: Auteur - Août 2003.
Le tableau 12 de l'Annexe 3 présente également la
masse volumique de graines de quelques cultures légumières.
7 On désignera comme parcelle de
tanety les champs situés sur les pentes et les sommets
des collines.
8 Les terres de baiboho
évoquent deux réalités. Dans la moitié occidentale
du pays, il s'agit des zones basses humides, voire sous inondation
périodique, cultivées à la décrue. Ailleurs, ce
terme désigne des terres en lisère latérale des
rizières de vallon, aux sols argilo-limoneux et rarement
desséchés, portant des cultures intensives de légumes ou
taro. L'état des campagnes malgaches en 1995 - Projet MADIO, mai
1996. Page 22.
9 Un bidon d'huile de 20 litres utilisé pour
quantifier le paddy.
10 Une boîte de lait concentré de 1/3
litre utilisée pour la quantification des grains.
Conclusion partielle
Il est évident que dans un pays comme Madagascar,
où plus de 85 % de la population active travaillent dans le secteur de
l'Agriculture, et où la priorité affichée par les
autorités et soutenue par les bailleurs de fonds internationaux porte
sur la lutte contre la pauvreté que l'on sait majoritairement
concentrée dans les zones rurales, les enquêtes menées
auprès des paysans constituent des moyens très indispensables.
Elles nous permettent, en effet, d'apprendre et d'étudier le fondement
des problèmes bloquant leur développement.
Pour s'y faire, on a essayé de réaliser cette
mission dans de bonnes conditions possibles, depuis la phase de
préparation, d'investigations proprement dites à Ambatondrazaka,
jusqu'aux traitements informatiques des données recueillies.
Malgré des difficultés connues lors de
l'entretien avec des minorités d'enquêtés, les objectifs
fixés avant l'élaboration des questionnaires sont atteints
grâce aux expériences acquises lors des différents stages
de recherche organisés antérieurement par l'Ecole
Supérieure des Sciences Agronomiques.
II. RESULTATS OBTENUS
1. Typologie d'exploitation basée sur le revenu
annuel brut en paddy du ménage
Au vu des objectifs de l'enquête, une typologie des
ménages est élaborée. Trois classes de ménages sont
ainsi définies suivant leur revenu annuel brut en paddy et puis, leur
solde de trésorerie annuel :
I1 CLASSE 1 : Les ménages dont le revenu annuel brut en
paddy est supérieur ou égal à 25 tonnes, I1 CLASSE 2 : Les
ménages dont le revenu annuel brut en paddy varie de 10 à 24,9
tonnes,
I1 CLASSE 3 : Les ménages dont le revenu annuel brut en
paddy se trouve inférieur à 10 tonnes.
Dans les régions d'Ambatondrazaka, le paddy constitue
le principal critère concrétisant le niveau social des paysans.
Il assure en grande partie les dépenses d'exploitation et surtout hors
exploitations.
A cet effet, la probabilité pour qu'un paysan mette en
gage une partie de ses récoltes augmente théoriquement avec sa
disponibilité en paddy. Dans la pratique, cette hypothèse ne
pourrait pas toujours être vraie, surtout qu'on parle ici de
crédit rural. Des paysans disposant plusieurs tonnes de paddy
penseraient avoir suffisamment d'épargne en nature pour se lancer encore
à un endettement. Ceux qui n'en ont que peu pourraient à leur
tour se recourir au microcrédit GCV pour mieux conserver et capitaliser
même leur dit épargne.
C'est pour ces raisons que l'on a pris le "revenu annuel brut
en paddy" comme principal critère de la stratification typologique. Le
"solde de trésorerie", qui prescrit le besoin en crédit
extérieur, est pris comme critère secondaire.
Figure 1: Répartition typologique de
la population (%)
CLASSE 1 14,2
CLASSE 3 50,9
|
|
CLASSE 2 34,9
|
CLASSE 1 CLASSE 2 CLASSE 3
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg8.png)
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg9.png)
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg10.png)
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
1.1. Classe 1 nettement dominée par les paysans du
PC 15
Avec une production moyenne annuelle de 44,5 tonnes par
ménage, les paysans du PC 15 représentent 86,6% dans la classe 1.
Ils sont aussi dominants dans la classe 2 dont 20,8% par rapport à
l'ensemble de la population. Les exploitants du PC 15 ont en effet
bénéficié de l'irrigation via du barrage de Bevava. Les
surfaces rizicoles par ménage y sont assez étendues - pouvant
atteindre les 20 ha - avec un rendement par hectare supérieur, de
l'ordre de 3,2 tonnes/ha.
Dans la Vallée Marianina, seules les rizières de
la rive gauche11 peuvent jouir de l'irrigation du canal. La grande
partie des surfaces dépend de la pluie, et le rendement y est de 2,9
tonnes à l'hectare.
Enfin, plus de la moitié des exploitants se trouve dans
la classe 3. Leur répartition suivant les zones PC 15 - Vallée
Marianina est plus ou moins équitable tant au niveau effectif que
production de paddy.
Tableau 1: Répartition typologique par
zone d'enquête
CLASSE
|
Zone
|
Taux (%)
|
Production moyenne de paddy par ménage
(t/an)
|
CLASSE 1
|
PC 15
|
12,3
|
44,5
|
VM
|
1,9
|
32,1
|
CLASSE 2
|
PC 15
|
20,8
|
16,6
|
VM
|
14,2
|
15,8
|
CLASSE 3
|
PC 15
|
24,5
|
4,7
|
VM
|
26,4
|
4,9
|
Ensemble
|
100,0
|
14,2
|
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
1.2. Fortes inégalités sur les soldes de
trésorerie
L'analyse des budgets des ménages a permis de donner
une vision synthétique de la situation économique des
exploitants. Si les classes 1, minoritaires qu'elles soient, expriment des
soldes annuels de l'ordre de 20 millions de fmg, on a constaté que 40,7%
des classes 3 ont des restes inférieurs à 50 000 fmg. Par rapport
à l'ensemble de la population, ce cas touche 28,3% des paysans. La
moyenne pondérée est de 5 millions de fmg pour l'ensemble des
exploitants; un montant proche de celui des classes 2, d'après la figure
qui suit.
11 Les rizières se trouvant à gauche du
canal d'irrigation via du barrage de Bevava.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg11.png)
14
Figure 2: Soldes de trésorerie des
ménages (Fmg/an)
0 5 000 000 10 000 000 15 000 000 20 000 000 25 000 000
Solde (Fmg/an)
Ensemble CLASSE 1 CLASSE 2 CLASSE 3
4 970 564
CLASSE
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
2. Caractéristiques des exploitants
Les principaux facteurs de production dans l'agriculture sont
la terre, l'équipement agricole et la force de travail disponible.
Compte tenu de la faible mécanisation dans les régions
d'Ambatondrazaka12, les modalités d'accès à la
terre et à la main d'oeuvre sont les principaux critères
discriminants entre les exploitations agricoles.
2.1. Importance de métayage : un des freins à
l'accès au crédit agricole
Des inégalités très nettes sont
enregistrées dans la répartition foncière. Plus de tiers
des paysans travaille sur une surface rizicole moins de 3 ha par ménage.
La superficie moyenne est de 2,1 ha dans la classe 3. De cette dernière,
seules les 1,2 ha qui sont en mode de faire-valoir direct. 34,3% des
rizières utilisées sont acquis par location et/ou par
métayage à mi-fruit. Enfin, environ 7,4% des surfaces en
propriété est, soit mis en sous-traitement par son
éloignement ou insuffisance des moyens d'exploitation, soit
inexploitable par inondation ou ensablement.
Les surfaces agricoles moyennes utilisées par les
exploitants de la région sont de 5 ha pour les rizières et 0,9 ha
pour l'ensemble de tanety et baiboho cultivables.
Le faible accès à la terre des petits
producteurs et l'importance de métayage et de location forment un
handicap pour leur transition vers l'économie de marché. Elles ne
permettent pas l'investissement à long terme en constituant un frein
à l'accès au crédit bancaire. En effet, les banques ne
disposent d'aucune garantie matérielle de recouvrement, à part
les charrues attelées de faible valeur marchande.
Le crédit accordé à un paysan n'est pas
fonction de la valeur des biens qu'il présente comme garantie; mais il
est certain qu'un petit producteur ne possédant que des biens peu
significatifs ne bénéficiera pas de crédit à long
voire à moyen terme. Cela oblige la grande majorité
12 En 2000, le nombre de tracteurs à
Ambatondrazaka est de 117, et les charrues attelées de 7 264, pour les
31 500 ha de rizières cultivables existantes. Monographie des
régions d'Ambatondrazaka et d'Andilamena - DIRDR Circonscription de
l'Agriculture Ambatondrazaka, 2001.
des paysans d'Ambatondrazaka à se limiter à la
culture de subsistance, à la diversification des cultures sur des petits
périmètres de baiboho et de tanety, et à
l'utilisation des petits outillages sans procéder à
l'intensification des cultures.
2.2. Des salariés à la récolte
nécessitant 235 000 fmg et 334 kg de paddy par ha de rizière
Dans les conditions de sous-équipement, la force de
travail constitue avec la terre, le principal facteur de production agricole.
Sa mobilisation dépend des ressources disponibles des exploitants, aussi
bien humaines que financières. Elle est de trois formes :
- la main d'oeuvre familiale disponible à l'agriculture
;
- la main d'oeuvre salariée permanente et temporaire,
nécessaire pour réaliser un certain
nombre de travaux spécialisés dont la main d'oeuvre
familiale ne possède pas la maîtrise ;
- enfin, l'entraide qui est peu fréquente dans la
région mais peut jouer quand même un rôle non
négligeable d'apport en travail.
Malgré la mobilisation massive de la main d'oeuvre
familiale, les paysans sont toujours contraints de faire appel à des
salariés, notamment en périodes hautes de cycle cultural
(repiquage, sarclage, récolte, mise en meule et piétinement des
moissons en riziculture). Dans l'ensemble, 67,2% de la taille nette de la
famille - main d'oeuvre salariée permanente comprise - seulement
constitue en fait les actifs familiaux ; et ceux qui sont disponibles aux
travaux d'agriculture ne font que 47,7%.
Les tableaux suivants développent les dépenses
d'exploitation sur la main d'oeuvre salariée temporaire au cours d'une
campagne de riziculture à Ambatondrazaka :
Tableau 1 : Dépenses sur la MOS
temporaire durant la pré-récolte
Mois Itinéraire technique Classe
1
Classe 2 Classe 3 Ensemble Taux
(%)*
|
Nov-déc
|
Nov-déc
|
Déc-jan
|
Déc-jan
|
Déc-jan
|
Déc-jan
|
Fév
|
LABOUR (Fmg/ha)
|
CANALISATION (Fmg/ha)
|
HERSAGE (Fmg/ha)
|
DIGUETTE (Fmg/ha)
|
ARRACHAGE (Fmg/ha)
|
REPIQUAGE (Fmg/ha)
|
SARCLAGE (Fmg/ha)
|
95 875 97 542 144 661
|
21 852 30 321
22 967
|
127 903
87 674
128 453
|
28 948 12 061 26 529
|
36 397 33 627 45 334
|
144 926 134 886 134 418
|
92 293
72 898 63 739
|
119 319
|
25 366
|
114 747
|
22 592
|
39 356
|
136 150
|
73 271
|
46,2
|
16,0
|
36,8
|
28,3
|
84,0
|
95,3
|
58,5
|
* Pourcentage des exploitants faisant appel
à la MOS temporaire
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
Tableau 2: Dépenses sur la MOS temporaire
à la récolte
Mois Itinéraire technique
Classe 1 Classe 2 Classe 3 Ensemble Taux
(%)*
|
Mai
|
Mai
|
Juin
|
Juin
|
COUPE
|
MISE EN MEULE
|
PIETINEMENT
|
TRANSPORT
|
Fmg/ha
|
Kg de paddy/ha
|
Fmg/ha
|
Kg de paddy/ha
|
Fmg/ha
|
Kg de
Fmg/ha
paddy/ha
|
Kg de paddy/ha
|
116 276 103 135 114 202
|
63,0 65,3 67,8
|
72 900
68 750
66 039
|
112,3 109,3 104,3
|
52 693 39 315 94 059
|
119,8 62,7 66,5
|
61 442 52 778 47 864
|
0,0 82,9 95,9
|
110 575
|
65,5
|
67 514
|
108,2
|
72 312
|
80,1
|
51 973
|
88,7
|
81,1
|
63,9
|
25,4
|
18,8
|
* Pourcentage des exploitants faisant appel
à la MOS temporaire
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
Il faut remarquer qu'à la récolte, les
salariés temporaires sont payés en liquide en plus des
quantités de paddy qu'on leur doit céder. Le travail de mise en
meule y fait exception, pour lequel l'employeur peut payer les salariées
soit exclusivement en nature (82,3% des cas), soit en espèce.
Ainsi, de la récolte au transport de
paddy jusqu'au village, la main d'oeuvre salariée coûte
en tout une somme de 234 860 de fmg et 333,5 kg de paddy par
hectare de rizière exploitée, au paysan.
Toutefois, ce dernier n'est pas obligé d'appeler des
salariés pour chaque itinéraire technique pour des raisons
suivantes :
? Insuffisance de moyens financiers
? Faible production n'exigeant pas trop de tâches
? Existence d'entraide entre famille
? Main d'oeuvre familiale assez nombreuse ?
Disponibilité de moyens matériels pour le piétinement et
le transport des produits
2.3. Vente de paddy : principale source de liquidité
des paysans
A part la commercialisation des produits maraîchers, et
quelques têtes de volailles en décembre pour certains paysans, les
revenus dus à la vente de paddy assurent la quasi-totalité des
dépenses d'exploitation et hors exploitation de ménage. Certains
paysans n'ont guère les moyens de retenir des stocks pour
spéculer la hausse des cours quelques mois après la
récolte, et le plus gros des ventes se fait rapidement dès le
mois de juillet.
Pour d'autres, il est probable qu'il s'agirait surtout de
ventes de détresse causées par un besoin impératif de
liquidité, alors que le prix du paddy est au plus bas dans
l'année. Plus d'un paysan vend également ses récoltes pour
dépenser rapidement l'argent perçu qui lui brûle les doigts
: achat de rhum, de bière, de billets pour des concerts et
séances vidéo-films, etc., sans prévoir de
réinvestissement pour la prochaine campagne de culture.
Seuls les exploitants de la classe 1 et une minorités de
la classe 2 arrivent à attendre la période de soudure pour
liquider leur surplus de production.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg12.png)
Qua ntite (Tonnes)
6,00
4,00
2,00
9,00
8,00
7,00
5,00
3,00
0,00
1,00
jan fév mars avr mai juin juil août sept oct nov
déc
Mois
Figure 3 : Vente mensuelle de paddy selon les
classes (Quantité en tonnes)
Classe 1 Classe 2 Classe 3 Ensemble
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
Généralement, les principaux objets de la
vente de paddy, à part les besoins en produits de
première nécessité, durant la période
post-récolte sont les suivantes :
· En juin : - paiement de MOS temporaire utilisée
durant la récolte - besoins pour la festivité durant la
fête nationale
· En juillet : remboursement des dettes auprès des
particuliers
· En août : - remboursement des dettes auprès
des institutions financières - achat d'intrants pour les cultures
contre-saison
- paiement de MOS permanente
- location de rizières pour la prochaine campagne de
culture
· En septembre : participation à des obligations au
niveau familial comme exhumation, circoncision et cérémonie de
mariage
Encadré 2 : Enoncé
caractérisant la dépendance des revenus des
producteurs vis-à-vis des ventes de
céréales
"... plus le producteur dépend de la vente de
céréales pour obtenir des revenus monétaires -
c'est-à-dire moins il dispose de revenus alternatifs tels que les
cultures de rente, le bétail, le maraîchage ou autre culture de
contre saison, revenu de commerce ou de l'émigration, etc. -, moins il
sera libre dans sa stratégie de vente, ce qui le conduira à
pratiquer d'autant plus de ventes de surcommercialisation."
Source : FAO, 1990 in L'état des lieux de la
filière riz à Madagascar. ANTANANARIVO : UPDR, 1996. - Volume
2, 360 pages
2.4. Le marché de paddy dans la Vallée
Marianina, monopolisé par un seul collecteur
Depuis la libéralisation, les cartes professionnelles
de collecteur ne sont plus exigées et leurs zones d'action ne sont plus
limitées. A la suite de cette nouvelle politique, on constate une
désorganisation de la collecte et une multiplication de
collecteurs13 dans les régions d'Ambatondrazaka.
La suppression des prix planchers au producteur fait aussi partie
de la politique libérale. La loi de l'offre et de la demande
détermine ainsi le prix de paddy chez les producteurs.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg13.png)
Prix (F mg/kg)
1600
1400
1200
1000
400
800
600
200
0
jan fév mars avr mai juin juil août sept oct nov
déc
Mois
Figure 4 : Evolution des cours de paddy,
variété MK 34, dans la Vallée Marianina et PC-15
(Année 2003)
V. M.
PC-15
Source: Auteur - Janvier 2004.
Le prix de paddy aux producteurs a légèrement
augmenté au cours de cette campagne de collecte 2003 par rapport
à celui de l'année pécedante14. Malgré
cela, dans la Vallée Marianina, la majorité des producteurs sont
à la merci du monopole d'un seul collecteur chevronné. Celui-ci
achète le paddy à très bas prix et fidélise les
paysans en leur accordant de crédit usuraire en nature durant la
soudure. Lui seul couvre toute la Commune d'Ilafy, en utilisant des
commissionnaires récrutés sur place et payés à 35
fmg par kilo collecté. Un commissionnaire rassemble entre 45 et 70
tonnes de paddy jusqu'à la clôture de la campagne de collecte en
mi-août.
Il est équipé de :
- un magasin de stockage de capacité de plus de 2 500
tonnes, bâti dans une grande enceinte situé à Fiherenana,
Fokontany Ilafy
- deux rizéries
- trois tracteurs à remorque
- deux camions lourds
- plusieurs bascules.
13 Les différents types de collecteurs
y sont actuellement : collecteurs riziers, collecteurs ambulants et tireurs au
vol.
14 En 2002, le prix moyen du kilo de paddy
acheté aux producteurs restait à 800 fmg de mai en juillet.
3. Les marchés financiers ruraux dominés
par les prêteurs informels
3.1. De problèmes de trésorerie en soudure,
conduisant au crédit usuraire "vary maintso"
Avant d'aborder le crédit formel, une brève
étude des mécanismes de l'usure, encore
très pratiqués dans les régions d'Ambatondrazaka, est
indispensable.
Les pratiques usuraires présentent les
caractéristiques suivantes :
- Le crédit reste individuel ;
- Les usuriers ne sont pas une catégorie
particulière de la population ; tous ceux qui ont un peu
d'argent, surtout durant la période de soudure, sont des
usuriers potentiels : commerçant, fonctionnaires (notamment les
instituteurs des écoles publiques), paysans aisés ;
- Le prêteur et l'emprunteur se sont connus depuis
plusieurs années ;
- Les formes sont de deux types : prêt d'argent ou
prêt en nature (paddy ou riz blanc) remboursé
en paddy, et prêt d'argent remboursé en argent
même ;
- Le système est souple : déblocage immédiat
de la somme demandée, négociation sur
l'échéance du remboursement et pas de dossier
à préparer à part un simple contrat par écrit ;
- Le coût de l'opération est extrêmement
élevé pour l'emprunteur, du fait de l'intérêt
payé pouvant atteindre 100% du capital. L'endettement usuraire peut
précipiter des familles dans la famine en les dépouillant de
leurs terres.
Le crédit informel touche presque la moitié des
paysans de la Vallée Marianina et ceux de PC-15. Parmi eux, 32,7%
emprunte pour la nourriture en soudure ; et 25% pour la réalisation des
travaux agricoles.
Il existe trois types de prêts selon leur objet :
a) Une exception, les prêts familiaux gratuits
Le montant des prêts familiaux dépasse rarement
50 000 fmg. Ces sommes ne sont pas destinées à des
investissements productifs. Ce sont des prêts de secours en cas de
maladie, de décès ou d'évènements imprévus.
Il n'y a pas de garantie matérielle exigée ni de contrat
écrit, et la durée du prêt est assez courte, au maximum
quelques mois.
Mais le recours à la famille n'est pas toujours possible,
celle-ci étant parfois aussi démunie que l'emprunteur dans le
besoin.
b) Les prêts "sociaux"
Les familles qui n'ont plus de riz au moment de la soudure, ni
de l'argent pour en acheter, sont obligées d'emprunter de quoi survivre.
Le coût exorbitant des médicaments ainsi que les obligations
sociales contraignent aussi les ménages à emprunter dans le
circuit usuraire. La figure suivante montre les pourcentages des paysans devant
acheter ou emprunter du riz après tarissement de leur stock.
Figure 5 : Pourcentage des paysans qui
achètent du riz blanc en soudure (En%)
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg14.png)
DEC
FEV
NOV
30,0
MARS
AVR
OCT
SEPT
0,0
MAI
AOUT
JUIN
JAN
50,0
40,0
20,0
10,0
JUIL
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
Dans la Vallée Marianina, 25 kg de riz blanc
emprunté au collecteur au mois de mars est remboursé 60 kg de
paddy à la récolte en juin, soit 180% en 4
mois.
L'emprunteur peut aussi vendre des quantités de paddy
sur pied à un usurier et à un prix très inférieur
à celui du marché au moment de la récolte (600 fmg le
kilo) ; c'est le fameux "vary maintso" à
Ambatondrazaka.
c) Les prêts de campagne
Beaucoup de paysans sont contraints d'emprunter pour
acquérir des semences, pour payer les repiqueuses ou appeler des
salariés quand la main d'oeuvre familiale ne suffit pas. La
majorité des classes 3 n'arrivent pas à garder de semences ou
à renouveler celles-ci pour la prochaine campagne de culture. 85 kg de
paddy prêté au collecteur en période de semis doit
être ainsi remboursé 160 kg à la récolte, soit
188,2% en 7 mois.
Certains prêteurs exigent comme garantie la mise en gage
de rizières ou de baiboho. La gage de rizière est, pour
les usuriers, la méthode d'accumulation de la terre la moins
coûteuse : si l'emprunteur ne peut rembourser sa dette à une date
convenue, le prêteur saisit la gage.
Le graphe suivant met en relief la relation des paysans de la
zone d'étude, avec les prêteurs formels et informels, et les
institutions financières.
Figure 6 : Relation des paysans avec les
institutions financières
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg15.png)
6,9%
4,3%
35,3%
17,2%
12,1%
10,3%
0,9%
12,9%
BOA
OTIV
Opérateurs riziers (FCP) Programme ARTA Collecteurs
usuriers Particuliers usuriers Famille
Non concernés
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg16.png)
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
D'après cette figure, 25% des paysans sont
dépendants presque annuellement des usuriers, collecteurs ou
particuliers, parmi les quels le deux-tiers appartient à la classe 3.
Plus de la moitié de la population ne sont pas, par contre,
concernées par le prêt à intérêt ; soit, ils
vont recourir auprès de leur famille soit, ils n'empruntent jamais pour
diverses raisons.
3.2. Crédit bancaire plus orienté vers les
Associations à Caution Solidaire
Avec un réseau bancaire particulièrement large,
la BOA entretient le principal dispositif de services financiers formels,
complets et opérationnels dans les régions d'Alaotra. Une agence
couvre tout le fivondronana d'Ambatondrazaka.
Depuis la fin des opérations "Financement du monde
rural ou FMR" (Voir Annexe 2, F.), les octrois de crédit direct aux
agriculteurs se sont fortement contractés. Les crédits sont
distribués sous deux formes :
- le crédit de faisance-valoir, destiné au
financement de la riziculture et se répartit en prêt
ACCS (Association de Crédits à Caution Solidaire)
et CACT (Crédit Agricole à Court Terme),
- le crédit de stockage ou crédit GCV.
Encadré 3 : Définitions des trois
types de crédits agricoles offerts par la BOA
~ Le prêt ACCS ou Association
de Crédits à Caution Solidaire est un prêt de
campagne, octroyé au groupement de producteurs sur la base des besoins
de financements d'une production "normé" (un itinéraire technique
standard est vulgarisé par les services de l'agriculture) et donc d'une
valeur équivalente par unité de surface cultivée. La
garantie est apportée par l'engagement de caution solidaire de chacun
des membres de l'association sur la totalité des sommes dues.
~ Le prêt CACT ou Crédit
Agricole à Court Terme, comme celui d'ACCS, est
également un prêt de campagne. A la différence du premier,
le CACT est un crédit individuel et dont les garanties sont
matérielles.
~ Enfin, le crédit GCV ou
Greniers Communs Villageois consiste à octroyer
à la récolte un prêt garanti par un stock de produit
entreposé dans un local commun à un groupement de paysans et
nanti au profit du prêteur.
Le montant prêté par kilo de paddy stocké,
appelé "quantum", est évalué à 80%
de la valeur du stock à la récolte. Le remboursement, 4 à
7 mois plus tard, est facilité par la progression des cours qui montent
généralement entre la récolte et la soudure.
|
Source: BOA - Août 2003.
Avant de s'approfondir sur le crédit GCV, les points de
vue des paysans sur la banque BOA, recueillis au cours des enquêtes, sont
présentés ci-après :
- La banque est loin, physiquement et socialement, des paysans
: les paysans empruntent éventuellement, quand ils arrivent à
monter un dossier de crédit mais n'y déposent jamais d'argent.
Pour certains, la BOA est encore liée à l'Etat, à qui ils
n'ont plus confiance ;
- Son image est ternie par des échecs antérieurs du
FMR durant lequel les paysans soit n'ont pas remboursé, soit ont subi
des poursuites judiciaires ;
- Les retards de déblocage des fonds, qui persiste
encore au cours de la campagne de culture 2002-2003, entraînent des
pertes en temps et en argent pour l'emprunteur par les va et viens du
village au siège de la banque à Ambatondrazaka. Ceux-ci
amènent ce dernier à se recourir auprès des usuriers pour
rattraper le repiquage ;
- Les formes de prêts restent très classiques et
les activités financées sont peu diversifiées. Or,
beaucoup de paysans de la classe 3 ne sont pas intégrés ni
intégrables dans l'organisation actuelle.
3.3. Le GCV : la seule forme d'Association liant
l'épargne et le crédit
Les options d'épargne monétaire dans les banques
ou les IFM sont rarement utilisées par les paysans. Ces derniers
préfèrent effectuer de l'épargne dans des biens
réels, qui est plus rémunératrice et porte moins de risque
de pertes causées par des crises macroéconomiques et de
l'inflation. L'épargne de précaution sous forme de
céréales et tubercules, et d'animaux joue un rôle important
dans la stabilisation des disponibilités et de la consommation des
ménages ruraux. Néanmoins, cela ne donne pas de solution au
faible accès au crédit de ces derniers.
A ce propos, le GCV est la forme la plus
originale d'association liant l'épargne et le
crédit. Elle vise en effet à sécuriser le
crédit octroyé à des agriculteurs, en s'appuyant sur des
contrats de stockage.
La vulgarisation du GCV à travers les sensibilisations
et explications de son fonctionnement seraient impératives étant
donné ses avantages méconnus par bon nombre de paysans ;
l'objectif est d'augmenter le taux de bancarisation des exploitants
agricoles.
Dans la région Alaotra, les agences BTM15
d'Amparafaravola et de Tanambe ont commencé à lancer le
crédit GCV à partir de 1998. Il n'est effectif à
Ambatondrazaka qu'en 2003, faisant bénéficier 21 clients de la
banque BOA et 26 clients de la caisse OTIV. Ces chiffres restent encore faibles
par rapport à ceux des rives Ouest et Sud-Ouest du lac (Cf. Annexe 5,
Tableau 20).
Quant au recouvrement, le taux était de 88,2% avant la
mobilisation de fonds de garantie pour les agences BOA d'Amparafaravola et de
Tanambe en 2002, et 100% en 2003. A Ambatondrazaka, le taux de recouvrement est
100% à l'échéance du 31 décembre 2003.
Sur l'ensemble de Madagascar, le crédit GCV de la BOA a
connu une importante augmentation durant les cinq dernières
années consécutives. Ceci est dû notamment au refinancement
apporté par la banque à l'ensemble du réseau CECAM,
faisant bénéficier 46 675 membres de ce dernier.
Le taux de recouvrement avant mobilisation du fonds de
garantie est souvent proche de 97%, à part celui d'Antsirabe où,
en 2002, les paysans ont de difficulté à assurer
l'échéance suite à la crise politico-économique que
traversait le pays.
15 BTM: Bankin'ny Tantsaha Mpamokatra, Banque des
paysans producteurs; fondée le 1er janvier 1977 suivant
Ordonance N° 76 - 046 du 27 décembre 1976. Elle a pour mission de
promouvoir le développement rural pour le financement des
activités agricoles. Privatisée en 1999, ses activités
sont repris par la Bank Of Africa (BOA).
La figure suivante montre l'évolution du produit
"crédit GCV", au niveau national16, de la BOA depuis 1998.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg17.png)
Nombre de beneficiaires
12 000
10 000
Figure 7 : Evolution des octrois de prêts
GCV par la BOA sur l'ensemble de Madagascar
4 000
8 000
6 000
2 000
Nombre de bénéficiaires Montant (Millions de
fmg)
0
1998 1999 2000 2001 2002
Année
4 000
8 000
6 000
2 000
0
16 000
14 000
12 000
10 000
Montant (Millions de fmg)
Source : Rapports d'activités DDMF/BOA 1999
- 2003.
3.4. Près de 84% des paysans voit le GCV
nécessaire
La figure suivante illustre le niveau d'appréciation du
crédit GCV par les paysans.
Figure 8 : Niveau d'appréciation du
microcrédit GCV par les paysans
100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10%
0%
|
|
Classe 1 Classe 2 Classe 3 ENSEMBLE
NON-INTERESSES INTERESSES
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg19.png)
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg20.png)
Taux (%)
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
Parmi la population totale, environ 84% des paysans voit le GCV
nécessaire. La grande
majorité d'entre eux appartient aux classes 2 et 3 (au
total, 84,5% de ceux qui s'y intéressent). Pourtant, être
intéressé au GCV ne veut pas dire tout de suite
l'appliquer. Beaucoup
d'entre eux trouvent encore de contraintes face à
certaines conditions de la BOA sur l'accès à ce
type de crédit. La figure suivante illustre les
contraintes des paysans sur le système de crédit GCV de la
banque.
Nota bene : Les résultats
présentés ci-après peuvent être influencés
par l'absence de sensibilisation effective des paysans par la banque et/ou par
les faits antérieurs vécus ou vus par ces individus.
Figure 9 : Les opinions des paysans sur les
conditions d'accès au crédit GCV de la BOA
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg21.png)
21,7%
11,6%
DEFAVIRABLES AU GCV
5,8%
4,3%
4,3%
23,2%
1,4%
4,3%
7,2%
FAVORABLES AU GCV
4,3%
11,6%
Auto conservation de paddy
Veut être individuel
Ne veut pas s'engager avec les autres paysans sur question
d'argent
Ne veut pas prendre de risque FGM trop cher
GCV 2003 en cours
Accepte les conditions de la BOA FGM trop cher
Membre de groupement pénalisé par la banque
Problème de silo et/ou gardiennage Veut être 2 ou 3
par groupe
Veut prendre encore de temps pour y refléchir
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
Plus de 27% des enquêtés sont défavorables
au cautionnement mutuel entre plusieurs individus; 78,9% d'entre eux,
intéressés au crédit GCV, propose un effectif plus
restreint d'associés par groupement. 11,6% de la population
intéressée connaît entre autre le Fonds de Garantie
Mutualiste (FGM) comme principal facteur de blocage sur leur accès
à ce type de crédit.
Par ailleurs, 23,2% des interrogés affirme favorable au
GCV mais veut encore réfléchir sur les conditions de la banque et
attend les éventuelles informations-sensibilisations venant de cette
dernière.
3.4.1. Avantages du crédit GCV : fonction du
tonnage, de la durée de stockage et de la différence entre "cours
de paddy au déstockage et quantum"
Une étude comparative - ayant comme objectifs
d'identifier et de comparer les gains obtenus respectivement par un groupement
effectuant de GCV avec la BOA d'un côté, et de l'autre
côté un autre groupement qui vend après la récolte
une partie de ses paddy et conserve le reste - a permis de constater que :
Les groupements tirent plus de profits dans la mesure où
le tonnage de paddy est plus
élevé ;
D'une manière générale, le groupement
pratiquant de GCV gagne plus par rapport à celui qui n'en pratique pas.
Ces gains évoluent très rapidement et de
façon exponentielle au fur et à mesure que le tonnage
stocké augmente ;
Pour une durée de stockage supérieure ou
égale à 6 mois, avec une différence entre le prix de paddy
à la récolte et le prix de vente au déstockage
inférieur ou égale à 200 fmg/kg, le groupement
n'effectuant pas de GCV gagne plus par rapport à l'autre groupement, et
ce quel que soit le tonnage.
L'avantage tenu par le groupement pratiquant de GCV reste
encore faible dans la mesure où cet écart de prix se rapproche de
250 fmg/kg. Seulement, la pratique de GCV garantit au groupement la
conservation de leur paddy jusqu'à l'augmentation des cours.
La représentation suivante illustre graphiquement ces
résultats17; le mode de calcul et les tables de
données à triples entrées à l'origine desquels se
trouvent en Annexe 4 :
Figure 10 : Appréciation des avantages du
GCV selon le tonnage, le quantum et la durrée de stockage
Ecart de prix du paddy entre la récolte et le
déstockage (Fmg/kg)
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg22.png)
Avec GCV
Durée de stockage
Sans GCV
4,50
4,00
3,50
3,00
2,50
2,00
1,50
1,00
0,50
0,00
Indice de rentabilite
100 200 300 400 500 100 200 300 400 500 100 200 300 400 500
100 200 300 400 500 100 200 300 400 500 100 200 300 400 500 100 200 300 400 500
10 20 30 40 50 60 70
Source: Auteur - Novembre 2003.
2 mois
3 mois
4 mois
5 mois
6 mois
7 mois
Tonnage (Tonne)
On peut également tirer de ce graphe que les gains
encaissés par les groupements augmentent dès que l'écart
de prix du paddy entre la récolte et le déstockage
s'élève. Ces gains diminuent lentement à la longueur de la
durée de stockage, pour le cas de GCV, par l'existence des
intérêts mensuels à payer. Par contre, ils restent
indifférents de cette durée chez le groupement ne pratiquant pas
de GCV.
3.4.2. Environ 44% des chefs d'exploitation n'ont pas
de diplôme CEPE
La connaissance de niveau d'instruction des paysans est
nécessaire dans la mesure où le succès des interventions
en zones rurales en dépend.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg23.png)
Taux (%)
40,0
60,0
50,0
30,0
20,0
10,0
0,0
CLASSE 1 CLASSE 2 CLASSE 3 Ensemble
Illettré Lire et écrire Secondaire
Universitaire
Figure 11 : Niveau dinstruction des
paysans
3,8
40,6
47,2
6,6
Source: Auteur/ Enquêtes auprès des
paysans - Août 2003.
La faible croissance économique depuis 1975,
associée à de fortes contraintes financières, a conduit
à une réduction du budget public consacré à la
promotion de l'éducation en milieu rural. De leur côté, les
familles, préoccupées par les travaux agricoles et le manque de
moyen financier, ne considèrent plus l'enseignement comme
priorité. A cet effet, 44,3% des chefs de ménage
enquêtés n'ont pas de diplôme CEPE, suite à des
abandons précoces d'école.
Les niveaux éducatifs et culturels de ces individus
sont pourtant déterminants pour leur entrée dans la vie
économique; c'est-à-dire qu'ils conditionnent leur motivation
à s'opérer avec les institutions financières, leur
aptitude à utiliser rationnellement et à multiplier les capitaux
disponibles.
3.4.3. Un taux d'intérêt à la
portée des exploitants
La BOA détermine le taux d'intérêt suivant
la fluctuation du taux directeur de la BCM. Pour le crédit agricole, il
était de 24,3% HT par an en 2003 et reste toujours le moins
coûteux par rapport à ceux des autres institutions
financières. Seulement, la banque met à la charge des emprunteurs
les coûts spécifiques18 sur les GCV.
L'OTIV, quant à lui, applique un taux mensuel fixe de 3%
mais prend en charge les coûts spécifiques.
Figure 12 : Comparaison de taux
d'intérêt mensuel appliqué au crédit
GCV
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg24.png)
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
BOA OTIV CECAM
Sources: BOA, OTIV, CECAM - Août
2003.
Le niveau de taux d'intérêt dépend surtout
des coûts de l'opération dus au montage des dossiers, aux suivis
des prêts et aux différentes charges de l'Institution
financière.
Le taux élevé décourage certains paysans
de solliciter de crédits auprès des institutions
financières. Les prêts iront en conséquence vers les
producteurs capables de payer à des taux élevés. Il ne
faut pas quand même omettre l'existence des "mauvais payeurs" osant
demander de crédit malgré le niveau du taux.
Depuis quelques années, la fixation du taux
d'intérêt pratiqué implique le niveau de risque par
l'augmentation du taux de base ou, indirectement par l'augmentation du Fonds de
Garantie Mutualiste.
18 Dans le cas de crédit GCV, les
coûts spécifiques sont composés par: 1- Le
frais de location du silo, 2- L'achat de raticides, 3- L'amortissement des
serrures, 4- Le frais de gardiennage, et 5- Les primes d'assurance. (Cf.
à l'Annexe 4 - tableau 15 pour une étude de cas)
Encadré 4 : Faut-il bonifier les
crédits agricoles pour abaisser les taux d'intérêts
?
Suggestion avancée durant l'Atelier de Concertation
Nationale sur la Microfinance Rurale en fin janvier 2003, la bonification des
taux d'intérêts par l'Etat constitue encore l'un des principaux
axes de travail proposés par les représentants de l'APIFM et de
l'AIM lors des ateliers thématiques qu'elles ont organisé
à Antananarivo les 16 et 17 juin 2003. L'objectif est d'intégrer
les populations à faibles revenus, non bancarisées tant en milieu
rural qu'en milieu urbain, dans l'accès au microcrédit.
Les taux d'intérêts bas peuvent effectivement
encourager les fermiers à solliciter plus de crédit, à se
moderniser et à se développer rapidement. Cependant, ils
connaissent aussi des inconvénients :
i) Les bonifications, déjà contradictoires
à la politique de désengagement de l'Etat, augmentent les
dépenses de ce dernier. Ces fonds devraient être utilisés
par la Banque Centrale pour libérer plus de fonds à prêter
aux taux d'intérêts habituels et rémunérateurs.
Ainsi, moins de fonds sont disponibles lorsque les taux d'intérêts
sont bonifiés ;
ii) Les bonifications peuvent profiter plus aux riches qu'aux
petits paysans, en empruntant beaucoup plus et en ne laissant que peu d'argent
pour les autres ;
iii) Les intérêts bonifiés n'encouragent
pas l'utilisation des crédits à des fins plus productifs par
l'emprunteur. Ce dernier ne se sent pas, en fait, obligé de
réaliser plus de plus values pour le remboursement des dettes.
|
Sources: Auteur - Août 2003.
3.4.4. Difficulté de constitution de fonds de
garantie mutualiste (FGM) après les dépenses lors de la
récolte
Le Fonds de Garantie Mutualiste ou
FGM est un apport monétaire du groupement,
montant de 10 à 20% du crédit octroyé. Il sert notamment
pour la banque de garantie contre les prêts.
Quand des problèmes surviennent, comme les
difficultés de remboursement par un ou quelques membres du groupement,
il y a deux attitudes :
Les membres du groupement ne se font plus confiance entre eux
et refusent de sortir de l'argent de leur poche si le débiteur est
insolvable ; d'où, l'importance du FGM avec la
mobilisation duquel, par la banque, chacun doit participer à tort ou
à raison au règlement de la dette ;
Les membres acceptent d'avancer les dettes du
défaillant pour éviter au groupement des problèmes avec la
banque. Ils contraignent par la suite ce débiteur de rembourser leur
argent d'une manière ou d'une autre, sur laquelle la banque n'a plus
à faire. Cela peut entraîner, comme la première attitude,
des conflits sociaux entre les membres du groupe.
rémunérateur pour le paiement des salariés
utilisées lors de la récolte (Voir Tableau 2, page 16) ou pour
d'autres nécessités.
La revendication de ce fonds obligerait une fois de plus les
paysans à vendre de paddy au moment où les cours se trouvent
encore plus bas ; ce qui est contradictoire à leur objectif sur la
pratique de GCV.
Encadré 5 : Sur la question "Faut-il
supprimer le FGM ?", ils disent ...
"Le prêt GCV est certainement le crédit
présentant le moins de risque parmi les crédits agricoles;
n'empêche que la banque doit sécuriser les crédits les plus
sûrs possibles. Il n'est pas raisonnable de supprimer le FGM.
Quel que soit notre champ d'activité, au niveau paysans ou
citadins, une banque reste toujours une banque."
Rémi RAKOTOMALALA, Directeur d'Agence BOA
Soarano Ex-Directeur d'Agence BOA Ambatondrazaka
"Beaucoup de paysans sont convaincus de l'importance et de
l'avantage des GCV, mais leur facteur de blocage reste toujours sur la
constitution de FGM et/ou la disponibilité de magasin de stockage
adéquat. A la prochaine campagne, nous insisterons auprès de la
Direction Déléguée de la Microfinance (DDMF) sur la
nécessité de supprimer ce fonds."
Falisoa RAMAHAZAKAMANANA, Responsable du
Crédit Rural BOA Ambatondrazaka
"On met déjà notre paddy entre les mains de la
banque, qui ne nous accorde qu'un crédit sur le 80% du stock et aux
cours inférieurs. Elle nous demande en plus de cela d'avancer une somme
pour renforcer cette garantie. N'est-il pas trop exagéré de la
part des banquiers ? "
Paysan membre d'ACCS, BOA Ambatondrazaka
"Etant donné le mise en gage des paddy, facilement
commercialisable, et l'avance sur produits (ASP) inférieure, nous
pensons que la constitution de FGM n'est plus nécessaire."
Samoela RATOVOHERIVELO,
Agent de Développement du Réseau OTIV Lac
Alaotra
Sources: Auteur - Août 2003.
Malgré les critiques lancées contre le FGM, certes
constructives, on peut avancer les arguments suivants :
Le FGM constitue un dépôt garantissant le
remboursement à 100% des emprunts, et dont la mobilisation serait moins
coûteuse pour la banque compte tenu de la complexité ou
l'inefficacité des recours judiciaires. Ces derniers peuvent même
rendre plus difficiles les activités financières en milieu
rural19 ;
Le FGM est la seule garantie disponible de suite, non
seulement en cas de vol ou incendie du magasin de stockage, mais aussi quand
les cours de paddy restent inférieurs au moment de déstockage
;
19 Les recours judiciaires poussent les paysans
à se méfier davantage des institutions financières.
Le FGM incite les emprunteurs à utiliser davantage les
crédits pour des activités génératrices de revenu
afin qu'ils puissent le récupérer ;
Le FGM est une initialisation à la constitution d'une
épargne monétaire des paysans dans la banque.
Par ailleurs, le montant du fonds de garantie mutualiste
à 10% du prêt paraît insignifiant pour qu'il puisse assurer
la totalité des intérêts à payer. En effet,
quel que soit le tonnage du dépositaire, son FGM couvre
seulement les intérêts jusqu'au quatrième mois de stockage,
durée minimale acceptée par la banque.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg25.png)
Quantum (Fmg/kg)
Figure 13 : Recouvrement de
l'intérêt par le FGM selon la durée de stockage, pour 1
tonne stockée
1 100
1 000
900
800
700
600
500
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Quantum Intérêt FGM
Durée de stockage (mois)
90
70
50
30
190
170
150
130
110
10
Inter& (*1000 fmg) & FGM (*1000
fmg)
Source: Auteur - Octobre 2003.
3.4.5. De la caution solidaire aux conflits sociaux
Encadré 6 : Résoudre les
problèmes de garantie matérielle par la caution
solidaire
La caution solidaire,
inspirée des organisations informelles au sein des familles, des
villages et de groupes sociaux divers, est née de l'idée de
trouver des formes de garanties alternatives pour les individus et les
ménages pauvres qui n'avaient pas de garanties physiques suffisantes
à fournir aux prêteurs pour recevoir un crédit.
Le principe de la caution solidaire veut qu'au sein d'un
groupe d'emprunteurs qui se sont choisis librement, tous sont responsables du
bon remboursement de l'ensemble du groupe. La caution solidaire s'appuie sur
les liens sociaux entre les individus (parenté, voisinage, classe
d'âge, relations d'alliance, d'association, d'amitié) et repose
sur les pratiques ancestrales des valeurs de solidarité, d'honneur et de
respect des engagements.
La sanction en cas de mauvais remboursement est le refus d'un
nouveau prêt pour tous les membres du groupe, qu'ils aient ou non
remboursé à titre individuel.
Source: Le financement de
l'agriculture familiale dans le contexte de libéralisation : quelle
contribution de la microfinance ? Séminaire de DAKAR, du 21 au 24
janvier 2002.
Bulletin d'information post séminaire / Fiche n°8 :
Potentialités et limites de la caution solidaire.
La multiplication de groupements serait un succès de la
structuration du monde rural. Elle favorise en effet l'accès au
crédit bancaire et aux services d'encadrement.
Auparavant, beaucoup de groupements ACCS ont été
créés très rapidement de manière opportuniste dans
l'Alaotra. L'absence de statut réglementaire strict, basé sur la
caution solidaire, régissant l'association constitue toutefois une
entrave à cette dernière. Les règles sont mal comprises
pour la plupart des paysans ou, comprises mais ne sont pas appliquées en
cas d'impayés ; c'est-à-dire qu'il n'y a aucune solidarité
ni de véritable pression sur les défaillants. Ils prennent, en
effet, le groupe solidaire comme une condition d'accès au crédit
et non comme la garantie du prêt.
Ce manque de maturation a provoqué de conflits
intra-groupements car la grande partie du crédit est
détournée au profit de quelques personnes seulement. Ainsi, soit
les membres prennent le risque de garantir le crédit des autres pour
lesquels le montant est plus élevé, soit, ils se
déchargent sur ceux qui ont effectivement assuré la
responsabilité de l'opération - notamment le président et
le trésorier du groupement - en cas de non-remboursement. Cela a conduit
à la dissolution de bon nombre de groupements ACCS.
Crédit GCV ou ACCS, certains paysans ne se font plus
confiance et rejettent le système de caution solidaire. Plus du quart
des enquêtés favorables au GCV propose le groupement de 2 ou 3
paysans pour un magasin de stockage, par le fait qu'il leur est difficile de
trouver des partenaires à la fois honnêtes et solvables. Mais,
à part la faible répartition de risque de non-recouvrement, cela
nécessiterait à chaque membre d'énorme quantité de
paddy à stocker pour être plus rentable pour
le banquier. Malgré cela, cette proposition est
acceptée chez l'OTIV qui s'appuie tout simplement sur le gage de paddy
et le faible quantum.
3.4.6. Le quantum élevé peut accentuer le
risque
Le quantum est défini comme le
montant de crédit accordé par kilogramme de produit que
l'emprunteur a remis au créancier comme garantie.
Pour la BOA, il est établi suivant les cours de paddy
à la récolte à l'échelle nationale. Il était
de 1 000 fmg par kg de paddy durant la campagne 2003, et avancé sur 80%
des produits nantis. Du côté de l'OTIV, le quantum est fixe de 650
fmg.
La représentation suivante montre la relation entre le
quantum et l'intérêt payé à la banque :
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg26.png)
Inter& (*1000 Fmg)
100
40
90
80
70
60
50
Figure 14 : Evolution de l'intérêt
perçu par la banque, par tonne stockée suivant le quantum
appliqué (Durée de stockage 4 mois)
600 650 700 750 800 850 900 950 1 000 1 050
Intérêt (* 1000 fmg)
Quantum (Fmg/kg)
Source: Auteur - Octobre 2003.
Le quantum inférieur minimise le crédit
octroyé aux paysans, mais limite en revanche les intérêts
perçus par le prêteur. Celui-ci a ainsi intérêt
à gagner de bon nombre de groupements pour ramasser plus de stocks et
mieux rentabiliser ses opérations.
Par ailleurs, l'insuffisance de fonds propres oblige le
prêteur à minimiser le quantum.
Plus le quantum est élevé, plus l'opération
est rémunératrice pour le prêteur avec l'accroissement de
l'intérêt que les paysans lui doivent.
marge entre le prix lors du stockage et celui lors du
déstockage ne sera pas bien aperçue, et sa faiblesse peut
entraîner : (i) une difficulté pour le
groupement à honorer ses dettes, (ii)
l'insatisfaction des paysans pratiquants et non pratiquants de
GCV, sur leur profit généré par le GCV, (iii)
la non-pérennisation de l'opération
microcrédit GCV.
3.4.7. Deux maisons sur sept répondent aux
normes de stockage dans la Vallée Marianina
Afin que les produits mis en gage soient garantis par
l'Assurance, en cas de vol ou incendie, les greniers doivent répondre
aux normes de stockage et de conservation, qui sont :
- être bien aéré et ventilé,
- avoir la toiture en tôle, haut et hermétiquement
fermé,
- avoir un sol et des murs cimentés ou crépis pour
éviter le développement des parasites, - avoir de porte robuste,
fermée à doubles clefs,
- être résistant aux variations de
température et de conditions climatiques.
Le défaut de magasin de stockage adéquat
constitue l'un des principaux facteurs de blocage des paysans à
l'accès aux crédits GCV. Dans les Fokontany Ilafy et Mangabe,
deux habitats sur cinq seulement sont de toiture en tôle. Ils sont de
trois sur cinq à Ankazotsaravolo. Par contre, la quasi-totalité
des maisons dans le PC 15 sont de toiture en tôle.
Certaines zones disposent également des bâtiments
de stockage des ex-coopératives agricoles dans des états plus ou
moins utilisables. Chacun d'eux se mesure en général 9 m de
longueur et 5 m de largeur. De source de la DIRDR Ambatondrazaka, ils sont
disposés à la location dont les réparations sont à
la charge des locataires. Le loyer se présente comme suit :
- pour un stockage de 50 à 74 tonnes, il est de 20 000 fmg
par an ;
- pour un stockage de 75 à 99 tonnes, il monte à 50
000 fmg par an ;
- pour un stockage de 100 à 200 tonnes, il est de 100 000
fmg par an.
Le tableau qui suit expose la répartition des maisons,
suivant la nature de leur toiture, dans certaines zones de la Vallée
Marianina. Les bâtiments administratifs et publics n'y sont pas inclus
(comme école, dispensaire, église et maison communale).
Tableau 3 : Répartition des maisons par
village suivant la nature de leur toiture
Village
|
Toiture en tôle
|
Toiture en tuile
|
Toiture en cypéracée
|
Silo du DIRDR
|
Rizerie
|
Ambohimahavelona
|
13
|
2
|
15
|
0
|
1
|
Miaramasoandro
|
5
|
0
|
8
|
0
|
1
|
Ambohimiarina
|
7
|
1
|
27
|
0
|
0
|
Fiherenana
|
30
|
2
|
35
|
0
|
3 (a)
|
Ilafy
|
27
|
0
|
70
|
1
|
0
|
Mangabe
|
20
|
0
|
45
|
0
|
0
|
Manganoro
|
1
|
0
|
0
|
3
|
0
|
Ankazotsaravolo
|
21
|
1
|
15
|
0
|
0
|
Marianina
|
17
|
0
|
20
|
1
|
0
|
Feramanga Sud
|
31
|
1
|
217
|
1
|
1
|
Ambohiboromanga
|
75 (b)
|
0
|
80
|
0
|
1
|
(a) : dont les 2 ne sont pas ouvertes aux publics.
(b) : dont 27 à étage. Source:
Auteur - Août 2003.
3.4.8. Utiliser les prêts dans des cultures de
contre saison et des activités génératrices de revenus
Les crédits reçus devraient être investis
à des activités productives. L'Article 8 de la
convention d'octroi de crédit, relatif au suivi des prêts par
la BOA, donne droit aux agents bancaires de contrôler à tout
moment l'utilisation efficace des sommes prêtées à leurs
clients, de manière à ce que ces derniers puissent assurer
parfaitement l'échéance convenue.
Les cultures de contre saison
constituent des possibilités d'utilisation de crédit. A
Ambatondrazaka, la superficie moyenne de tanety cultivables est de 0,8
ha par exploitant, et 0,1 ha par exploitant pour le
baiboho20. Les paysans de la Vallée Marianina
disposent plus de tanety et baiboho que ceux du PC
1521. La réhabilitation des routes nationales reliant le
fivondronana avec les autres régions favorise la commercialisation des
produits.
Tomate, piment, haricot vert, choux, ail et plantes
potagères sont les principales cultures de contre saison
effectuées dans la région. Des paysans commencent aussi à
produire de pomme de terre et de haricot sur rizière22, sous
l'encadrement des techniciens du CIR.AGRI et du Bureau d'Etudes BRL
Ambatondrazaka. (Voir aussi : Tableaux 14, Annexe 3.)
20 D'après Monographie des régions
d'Ambatondrazaka et d'Andilamena - DIRDR / Circonscription de l'Agriculture
Ambatondrazaka, 2001.
21 Un exploitant de la Commune Ampitatsimo ne
possède en moyenne que 0,3 ha d'ensemble tanety-baiboho cultivables,
alors que la moyenne générale est de 0,9 ha à
Ambatondrazaka.
22 Les plantations débutent en mois
d'août, tandis que les récoltes se font en décembre.
Depuis 2000, le BRL y vulgarise également la technique
de cultures sur couverture végétale23. Plus
de 300 paysans de Vallée Marianina - PC 15 sont intéressés
par cette action en 2002.
Actuellement, ces paysans sont regroupés dans des
associations afin de faciliter leur suivi. Cela leur permettra
également, d'après les responsables du Bureau d'Etudes à
Ambatondrazaka, d'accéder au crédit à court terme.
Toutefois, l'adoption définitive de cette méthode reste encore
loin d'être atteinte.
Culture sur couverture végétale ou non, les
paysans accordent plus d'importance à la riziculture qu'aux
tanety et baiboho; d'où, l'absence de sérieux
investissement à but commercial pour ces derniers. L'insuffisance de
matériels, en particulier, le pulvérisateur, la
non-maîtrise des maladies phytopathogènes et la prolongation de
sécheresse les-découragent rapidement que leur faible production
est destinée en grande partie à l'autoconsommation, et les ventes
sont peu significatives.
L'élevage à cycle court
et la vente de volaille constituent aussi une ressource monétaire
non-négligeable pour les exploitants d'Ambatondrazaka. Toutefois,
l'aviculture y reste toujours de type familial et traditionnel.
Toamasina et Antananarivo sont les deux marchés de
consommation des oies et canards. Les périodes de demandes sont celles
de fin d'année - localement, en période d'intenses
activités de repiquage - et particulièrement, pour les
fêtes de Noël où des Sociétés importantes
passent des commandes groupées. Celles-ci correspondent aussi aux dates
avant lesquelles auraient lieu le remboursement des prêts GCV.
La DIRDR Ambatondrazaka indique une baisse importante des
effectifs de volaille dans la zone24. Cela résulte de la
pratique traditionnelle, favorisant l'apparition des maladies contagieuse.
Nombreux bénéficiaires de crédit GCV de
l'OTIV ont servi leur prêt à des collectes de
paddy durant les mois de juin et juillet. Les produits
collectés sont mis tout de suite dans de GCV contre un nouveau
crédit pour une autre collecte. Ainsi, ces paysans deviennent
spéculateur en juin au décembre et riziculteur de décembre
en juin.
La post-récolte est une période faste aux
affaires de commerce à Ambatondrazaka, durant la
quelle les marges bénéficiaires peuvent atteindre 100% du
coût d'achat. Des paysans pensent s'investir dans le commerce de bovin,
d'autres dans la boucherie, la vente de bicyclettes ou d'autres produits.
23 Outre ses actions de protection du sol contre
l'érosion et d'apport en matières organiques, la nouvelle
technique de culture sur couverture végétale offre dans les
conditions normales aux paysans: (i) une réduction significative de
tâches d'arrosage grâce à la rétention
d'humidité par les couvertures, (ii) une meilleure qualité de
production, et (iii) un rendement à la récolte
élevé.
24 Exemple : environ 30% entre 1988 et 1989.
4. Les autres intervenants
4.1. Le crédit GCV de l'OTIV a gagné plus de
collecteurs que de paysans
Le tableau qui suit compare les éléments financiers
sur le crédit GCV de l'OTIV avec ceux de la BOA :
Tableau 4 : Comparaison des crédits GCV
de l'OTIV et de la BOA
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg27.png)
Cautionnement mutuel
|
Entre les déposants d'un même grenier
|
Entre tous les membres du
groupement
|
Frais de dossier
Taux d'intérêt
Coûts spécifiques
Quantité bénéficiée de
crédit Quantum
Fonds de garantie mutualiste Garanties
|
2,5% du montant du prêt 36% par an
A la charge de l'OTIV La totalité du tonnage 650 fmg
Néant
- Nantissement des produits,
- Cautionnement solidaire entre les déposants.
|
Forfaitaire à 30 000 fmg 24,25% par an
A la charge du groupement 80% du tonnage
Suivant les cours moyens à la récolte au niveau
nationale
10 à 20 % de l'avance sur produit
- Nantissement des produits,
- Assurance Vol et Incendie (0,864% du prêt),
- Fonds de garantie mutualiste, - Cautionnement solidaire de
tous les membres du groupement.
|
Durée de prêt
|
2 à 6 mois
|
4 à 7 mois
|
Nombre de remboursement
|
2 échéances au maximum
|
2 échéances au maximum
|
Libellé OTIV BOA
Sources: OTIV, BOA - Août 2003.
L'OTIV a commencé à lancer, dans l'Alaotra, le
microcrédit GCV depuis l'année 2002. Le nouveau produit avait
couvert 6 caisses (dont à Tanambe, Ambohijanahary, Ambohitrarivo,
Amparafaravola, Morarano Chrome et Bejofo) sur les 10 existant dans le
réseau; regroupant 489.96 tonnes de paddy pour 72 membres.
La prise en charge des coûts spécifiques
par l'OTIV - dont : le frais de location du magasin, l'achat de
raticides, l'amortissement des serrures, le frais de gardiennage, et les primes
d'assurance - a fortement suscité la motivation des paysans
à faire de GCV. En revanche, cette institution doit déterminer
le seuil du tonnage au-dessous duquel l'offre de stockage
n'est pas rentable, donc infaisable pour elle. La variabilité de
certains composants des coûts spécifiques25, et
l'augmentation des coûts cumulés de location du silo et du frais
de gardiennage à la longueur de la durée de stockage, ont en
effet une incidence sur la rentabilité de l'opération.
25 Sauf les primes d'assurance.
La figure qui suit montre les valeurs du tonnage de
rentabilité, avec les maximums de coûts variables26
correspondants, du crédit GCV de l'OTIV.
Figure 15 : Seuils de rentabilité du
GCV-OTIV
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Durée de stockage (Mois)
Tonnage de rentabilité (Tonnes) Maximum de coût
variable (*1000fmg)
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg28.png)
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg29.png)
Tonnage (Tonnes)
40
70
60
50
30
20
10
0
400
800
600
200
0
1 400
1 200
1 000
Maximum de cad variable (*1000 fmg)
13,1
229
18,6
335
24,0
441
29,5
547
35,0
653
42,0
789
47,4
895
1 001
52,9
1 107
58,4
1 213
63,8
Source : Auteur - Novembre 2003.
La promotion du GCV dans la rive Est du Lac Alaotra n'a
commencé qu'en mai 2003, à travers les publicités
radiodiffusées et les descentes dans des communes27 par les
agents de l'OTIV. Ces descentes, accompagnées des animations musicales,
ont pour objet d'informationsensibilisation des paysans sur le système
et les avantages du grenier commun.
Par conséquent, le Réseau OTIV Lac Alaotra a
stocké plus de 3 017 tonnes de paddy en 2003. La récapitulation
des GCV par caisse de cette institution est présentée dans
l'Annexe 5, Tableau 21.
En terme de quantité, les caisses OTIV d'Ambatondrazaka
I et II ont ramassé chacun plus de 400 tonnes de paddy, seulement
grâce aux stockages d'un opérateur riziers sis à
Manakambahiny, avec 300,770 tonnes, et d'un autre collecteur, ayant 350
tonnes.
Le GCV de l'OTIV a gagné plus de paysans du PC-15 que
ceux de la Vallée Marianina. Malgré les réclames
diffusés par radio, très peu de paysans de la Commune Ilafy ont
osé demander auprès des Agences OTIV plus d'informations sur ce
type de crédit. Cette institution est mal vue par beaucoup de paysans.
Elle a, en effet, mené des opérations de mise en vente des biens
matériels - à savoir des matériels agricoles, des meubles,
des ustensiles de cuisine, jusqu'aux volailles - des mauvais payeurs en
2002.
De plus, les paysans de la Vallée Marianina semblent aimer
travailler avec la banque que d'autres institutions financières
formelles, surtout dans le cas de crédit de faisances
valoir28.
26 Les coûts variables regroupent : 1- Le prix
d'achat des raticides, 2- L'amortissement des cadenas, 3- Le frais de location
du silo, 4- Le frais du gardiennage.
27 La Commune Ilafy n'en fait pas partie.
28 Parmi ceux ayant déjà
fréquenté une institution financière, 24,4% des
enquêtés juge très faible le montant de crédit
faisances valoir accordé par l'OTIV à ces clients.
4.2. Un capital de 7 milliards de fmg prêté
aux riziers dans le cadre de Fonds de Commercialisation de Paddy
Outre les prêts informels, des minorités de
groupements de paysans ont également bénéficié de
crédit de campagne, cette fois dans le cadre légal, auprès
des opérateurs riziers29. Cela se fait grâce au
Fonds de Commercialisation de Paddy ou FCP
prêté par l'Etat à ces derniers à un taux
d'intérêt nul.
Encadré 7 : Fonds de Commercialisation de
Paddy : un moyen de fidélisation de paysans par les
collecteurs
Opérationnel depuis septembre 2002 dans la
région de Lac Alaotra, ce fonds a été mis en place par le
Gouvernement malgache afin de maintenir le prix de paddy à un niveau
rémunérateur pour les petits paysans et d'aider les
opérateurs riziers à développer leurs activités de
collecte. Le fonds, un montant de 7 milliards de fmg, est prêté
aux riziers et fonctionne sous forme de "crédit
revolving"30 .
A partir de ces fonds, les opérateurs riziers
achètent chez les paysans le kilo de makalioka pur
(1ère catégorie) à 1000 fmg, et celui du
riz ordinaire (2ème catégorie) à 950
fmg en juillet, contre des crédits de campagne.
Source : Rapport d'avancement du FCP / LDI
Antananarivo - Mars 2003.
|
Quatre opérateurs riziers de l'Alaotra ont pu
bénéficier de ce fonds pour la campagne 2002- 2003. Il s'agissait
de SILAC, Madrigal, Société Roger et ITD. Cette campagne
étant un succès et les 7 milliards de fmg mobilisés
à titre de fonds de collecte ont été entièrement
récupérés. Pour la campagne 2003-2004, 9
sociétés ont bénéficié ce même fonds
avec ses produits générés en année
précédente.
29 La grande majorité des paysans
bénéficiaires de ce crédit est constituée par des
petits exploitants
30 Crédit revolving : crédit à
moyen terme renouvelable au fur et à mesure des remboursements.
Le tableau suivant récapitule l'opération FCP pour
la campagne 2003-2004 :
Tableau 5 : Récapitulation de
l'opération FCP pour la campagne 2003-2004
Riziers
|
Communes d'intervention
|
Paysans
|
|
Montant (Fmg)
|
Collecte (T)
|
Déstockage (T)
jusqu'en 31/12/03
|
Hasina
|
Ilafy, Moratelo, Ambalavato, Manakambahiny
|
|
40
|
|
111
|
286
|
250
|
|
91
|
|
66
|
SILAC
|
Ilafy, Manakambahiny, Andilanatoby, Ambohidrony,
Amparafaravola, Ambohitrarivo, Ambohijanahary, Tanambe,
Bejofo
|
|
467
|
1
|
600
|
000
|
000
|
1
|
453
|
|
0
|
Picot
|
Ambohimena, Ampitatsimo, Ambonivohitra,
Ambohitanibe, Ambohiboromanga
|
|
13
|
|
83
|
119
|
900
|
|
73
|
|
30
|
IMAP
|
Manakambahiny, Ambararata, Ambandrika,
Tsinjoarivo, Bejofo, Ambodirano
|
|
538
|
|
950
|
000
|
000
|
|
776
|
|
120
|
Safidy
|
Ambatomainty, Ambohitrarivo, Tanambe,
Amparafaravola
|
|
291
|
|
606
|
899
|
300
|
|
525
|
|
348
|
Madrigal
|
Tanambe, Vohitsara, Beanana, Ambohivory,
Ambohijanahary, Ambohitrarivo, Amparafaravola
|
|
466
|
1
|
079
|
999
|
725
|
|
928
|
|
514
|
ITD
|
Ambatomainty, Ambohitrarivo, Ambohijanahary,
Tanambe, Beanana
|
|
276
|
|
899
|
999
|
505
|
|
814
|
|
500
|
Société Roger
|
Ambatomainty, Ambohitrarivo, Ambohijanahary,
Tanambe, Amparafaravola
|
|
485
|
1
|
119
|
899
|
850
|
|
933
|
|
420
|
Vatomandry
|
Andrebakely, Ampasikely, Morarano Chrôme,
Ambatomainty
|
|
315
|
|
799
|
997
|
200
|
|
670
|
|
495
|
Total
|
|
2
|
891
|
7
|
251
|
201
|
730
|
6
|
264
|
2
|
493
|
Source : Rapport d'avancement du FCP / PTE ; LDI
Antananarivo - Janvier 2004.
Des paysans bénéficiaires de ce crédit
trouvent cette opération tolérable, pour éviter le recours
chez les usuriers. Néanmoins, ils doivent lâcher des
quantités de leur paddy dès la récolte, pour le
règlement en nature de leur dette.
Pour le moment, le marché de crédit est encore
suffisamment large et l'opération FCP n'a pas beaucoup d'impact sur la
part de la BOA dans la région.
4.3. Deux GCV instaurés par le Programme ARTA dans
la Vallée Marianina
Encadré 8 : Le Programme A.R.T.A. pour la
promotion de l'accès au crédit des paysans
L'Animation Rurale Tanora Ambatondrazaka (A.R.T.A.) a
été créée en 1984 par le Diocèse
d'Ambatondrazaka. Auteur de la mise en place de l'OTIV Keta (Ambatondrazaka II)
en 1994, il a pour mission de promouvoir le développement durable de
l'homme dans le milieu rural selon la doctrine sociale de l'église
catholique.
Durant l'approche participative au niveau de groupements de
paysans, l'ARTA analyse des problèmes et des potentiels pour une action
communautaire, contacte les partenaires compétents (CRS, OTIV, PSDR,
Formagri, etc.) et effectue le suivi-évaluation de la réalisation
des actions par les paysans bénéficiaires. Ses zones
d'interventions suivent le trajet de Vohidiala - Manakambahiny et ses environs
- Vallée Marianina - Ambatondrazaka I et II - Ambohimena - Ambandrika
jusqu'à Ambatosoratra et Lohafasika.
Source : Coordination du Programme ARTA
Ambatondrazaka - Août 2003.
Le Programme ARTA a mis en place à Ambohimiarina
(Hameau du fokontany Ilafy) deux GCV depuis juillet 2003. Il est à noter
que les habitants de ce hameau sont tous issus d'une même famille.
L'objectif du Programme y est d'habituer les petits paysans au crédit
formel, à gérer de manière convenable leurs capitaux
financiers et à faire des épargnes.
Le tableau ci-après récapitule le stockage des deux
groupements d'Ambohimiarina : Tableau 6 : Récapitulation
du GCV PARTA à Ambohimiarina en 2003
|
|
Membres
|
|
|
|
|
|
|
Effectif des
|
|
Tonnage
|
|
Date
|
Date
|
Durée de
|
Groupement
|
membres
|
effectuant de
|
(Tonnes)
|
ASP (Fmg)
|
d'entrée
|
de sortie
|
stockage (Mois)
|
|
|
GCV
|
|
|
|
|
|
Masculin
|
28
|
28
|
07
|
5 250 000
|
20/07/2003
|
15/10/2003
|
3,00
|
Féminin
|
36
|
33
|
06
|
4 500 000
|
04/07/2003
|
15/10/2003
|
3,50
|
TOTAL
|
64
|
61
|
13
|
9 750 000
|
|
15/10/2003
|
3,25
|
Source: Coordination du Programme ARTA,
Ambatondrazaka - Août 2003.
Le quantum est fixé à 750 fmg, et le taux
d'intérêt annuel est de 10%. L'intérêt perçu,
versé chez l'OTIV Keta, est destiné à effectuer
d'épargne forcée pour le groupement même.
Outre celui effectué par un groupement ACCS de la BOA
à Mangabe, ce GCV d'Ambohimiarina va constituer un "GCV pilote" pour la
région d'Ilafy. Mais toujours est-il qu'il a fallu motiver ces
paysans d'Ambohimiarina à faire de GCV ; peut-être qu'il faudra
aussi les motiver pour rembourser les crédits.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg30.png)
43
Faible contact entre Agent bancaire et paysans
Absence de sensibilisation par la BOA et promoteurs
de
(14vAlonnAmAnt
Eloignement geographique de l'Agence
RCM
Eloignement physique de la BOA par rapport aux paysans
Meoonnaissance des avantages sur le GCV
Demotivation des paysans a s'operer avec la banque
Source : Auteur -- Decembre 2003.
Niveau d'instruction relativement faible des chefs
d'exploitation
Faible oontrole de l'environnement technico-doonomique
du systeme d'exploitation
Abandon preooce
deoole; degradation des moyens d'information et de
communication en
MiiiAll coral
Incapadte de prendre de risque
Non-mail ise des risques covariants
Faible disposition de tanety et de baiboho
ri ilfivahlac
Conflits sociaux entre les oadebiteurs
Pression par les membres sur le
riutaillanr
Mobilisation du FGM par la banque
Sanction du groupement par la banque
Utilisation des prets a des fins non-productifs
Insuffisance de liquidite pour rembourser les dettes
Remboursement partiel des dettes
Mise en vente des produits
nantic
Faible exercice d'activites generatrices de
rattan!!
Dernotivation des paysans a effectuer de GCV
Faible taux d'activite de la main d'oeuvre
familial&
Importation massive du riz vers
nnvannhra
Depenses sur la main d'oeuvre salariee elevees
an ninnIta
Abondance de paddy sur le marche lors du
dAstnnkanA
Remboursement des dettes informelles apres
la ninnIta
Cours de paddy au destockage moins eleves
Difficulte de constitution du FGM
Destockage importante de riz par les
riziers locaux vers
novembre
Defaut d'acheteur au destockage
Vol de paddy stocks; Attaque des rats sur les paddy
GCV faiblement profitable
Perte physique du paddy stocks et/ou du magasin
Resultat net du groupement assez faible
Paiement
d'interet pendant une duree plus ou wins longue
Incendie du magasin ; Degre hygrometrique plus important a
l'interieur du magasin
Charges du groupement plus elevees
Indisponibilite des oadebiteurs au gardiennage permanent du
grenier
Paiement de frais de gardiennage pendant une duree plus
ou moins longue
Location du
grenier pendant une duree plus ou moins longue
Figure 16 : Les causes de la demotivation des
Daysans a effectuer de GCV
Cours de paddy a la reoolte assez eleves
Defaut d'infrastructure de stodcage adequat
5. Analyse des risques suivant leur origine
A première vue, le prêt GCV paraît la forme
d'octroi de crédit aux paysans le moins risquée pour la banque.
La mise en gage des paddy, peu difficile à commercialiser par rapport
aux autres types de garanties en cas échéant, et le cautionnement
de ces derniers par un assureur illustrent cette hypothèse.
Les réalités confrontées par les agences
d'institutions financières éparpillées dans toute
l'île poussent les prêteurs à renforcer d'avantage la
sécurisation de ses opérations31.
Les différentes origines de recouvrement incomplet des
dettes, dans le cas de crédit GCV, feront l'objet de cette partie.
5.1. Non-recouvrement dû aux
phénomènes indépendants des emprunteurs Le
non-recouvrement peut être dû aux phénomènes suivants
:
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg31.png)
Longue sécheresse,
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg32.png)
Ensablement des parcelles dû aux inondations en
décembre,
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg33.png)
Destruction des cultures par les bovidés en
divagation,
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg34.png)
Crises socio-politiques d'envergure régionale ou
nationale perturbant le marché.
Les figures suivantes démontrent la domination de la
période sèche durant le deuxième semestre à
Ambatondrazaka.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg35.png)
Precipitation (mm)
400
700
600
500
300
200
100
0
Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
Déc
Mois
1998 1999 2000 2001 2002 2003
Figure 17 : Les précipitations
mensuelles à Ambatondrazaka de 1998 à 2003
Source : Station Météorologique
d'Ambohitsilaozana (Ambatondrazaka) - Août 2003.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg36.png)
45
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
Nombre de jours pluvieux
Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
Déc
Mois
Figure 18 : Nombre moyen de jours pluvieux de
1998 à 2003
Source : Station Météorologique
d'Ambohitsilaozana (Ambatondrazaka) - Août 2003.
Le climat à Ambatondrazaka est
caractérisé par de faibles crachins de juin au mois d'août,
et sec jusqu'en décembre. La température moyenne y est de
17,7°C en juillet, qui augmente progressivement pour atteindre en
décembre le 23,7°C. Le travail d'arrosage se trouve ainsi plus
important dans la mesure où la surface exploitée est
élevée et se trouve loin de point d'eau.
5.2. Non-recouvrement dû à l'incapacité
des emprunteurs
Les paysans ne devraient pas attendre le déstockage et
la vente des paddy à l'échéance pour régler leurs
dettes. L'éventuelle faiblesse des cours en ce moment
limite en effet leurs profits et pourra contraindre le recouvrement.
La rentabilité des petits projets, dans lesquels ils
ont investi le prêt, est ainsi un facteur à prendre plus de
considération. Si leurs activités sont rentables, la
capacité de remboursement de ces emprunteurs est évidente. La
productivité de ces dites activités peut cependant se heurter
à des problèmes intérieurs du système de production
:
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg37.png)
Techniques de culture inappropriées entraînant une
faible rentabilité :
- Inadaptation de la culture aux conditions climatiques
(ex : des variétés ne supportant pas le froid
d'hiver en août et septembre), - Usage de pesticides
inappropriés,
- Semence de faible germination.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg38.png)
> Carence des facteurs essentiels de production :
- Manque de pulvérisateur32, matériel
très important et à usage fréquente en cultures sur
tanety et baiboho,
- Insuffisance de capacité de stockage aboutissant
à des grosses pertes,
- Manque de moyens de transport plus appropriés.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg39.png)
> Incapacité des emprunteurs à gérer
efficacement :
- Gestion irrationnelle des fonds financiers, de la main d'oeuvre
ou d'intrants (faible ou application excessive d'engrais),
- Non-intervention aux moments opportuns (dans le repiquage, le
sarclage ou le traitement par pesticides),
- Incapacité des producteurs à éradiquer de
manière définitive (ou au moins limiter) les attaques des rats
sur les cultures.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg40.png)
> Difficulté de commercialisation :
- Eloignement du marché par rapport au village
(augmentation des charges), - Forte concentration du même produit sur le
marché (baisse des cours),
- Faute d'acheteur.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg41.png)
> Destruction involontaire du GCV et/ou du produit objet de
nantissement :
- Pillage du silo par des individus étrangers au
groupement,
- Incendie accidentelle du magasin de stockage; surtout que si ce
dernier est une des pièces de l'habitat dans lequel on utilise de lampes
à pétrole.
Beaucoup de paysans ont l'habitude d'acheter en vrac les
semences au marché à ciel ouvert. Ces petits grains
non-emballés peuvent être contaminés facilement par des
maladies, desquelles tous ceux qui circulent sur le lieu sont suspects
d'être vecteurs33. Leur exposition directe à l'air
humide diminue en plus le taux de germination et puis, le rendement à la
récolte.
A défaut de pulvérisateur, les paysans
n'arrivent pas à traiter convenablement leurs cultures contre les
maladies. Certains méconnaissent la nature de la pathologie que
subissent les cultures et font usage de pesticides inappropriés. De
même, l'inexistence de magasin de stockage remplissant les normes
hygrométriques favorise le pourrissement des récoltes.
32 Dans les zones Vallée Marianina - PC 15,
deux exploitants sur cinq possèdent en privée de
pulvérisateur. Parmi ceux qui n'en ont pas, 54% devait
emprunter auprès des amis, tandis que les restes n'en utilisent jamais.
Auteur / Enquêtes auprès des paysans - Août 2003.
33 Ceux-ci peuvent être des poussières,
des insectes, des instruments de quantification des graines, des mains humaines
provenant d'un champ quelconque.
5.3. Non-recouvrement dû à la mauvaise
volonté des emprunteurs
Le niveau de réputation de la banque en matière
d'intransigeance face aux "mauvais payeurs" peut influencer les
clients à rembourser. La fiabilité des informations portant sur
la crédibilité de ces derniers, recueillies par le responsable de
la microfinance au niveau de l'agence, permet d'éviter des octrois
non-souhaitables.
Malgré des mesures préalablement prises, le
recouvrement des dettes peut ne pas être complet pour des raisons
suivantes :
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg42.png)
Utilisation des prêts à des fins non
rémunérateurs :
- Remboursement des dettes usuraires,
- Satisfaction des besoins en produits de première
nécessité ou personnels.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg43.png)
Démotivation des emprunteurs à honorer leurs
dettes :
- Relations financières très récentes entre
les emprunteurs et la banque, - Insuffisance de suivi des prêts par les
agents bancaires34,
- Montant des remboursements trop élevé par rapport
à leur capacité.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg44.png)
Non-respect du cautionnement mutuel entre les membres du
groupement :
- Désistement de certains membres à combler la part
de dettes d'un défaillant, - Incapacité des membres de se faire
pression.
Conclusion partielle
Par rapport à ceux de la moitié Sud de
Madagascar, les paysans d'Ambatondrazaka disposent plus de surface rizicole par
ménage. Leur niveau de production annuelle est ainsi plus
élevé qu'ils possèdent une bonne capacité de
stockage pour se lancer dans le GCV. Néanmoins, cette population - dans
son ensemble même - présente une grande disparité par le
fait que certains produisent plus que d'autres. Il en est de même pour
les soldes de trésorerie annuelle.
D'une manière générale, on a
constaté un faible taux de pénétration aux crédits
formels des paysans pour une zone si haute potentielle rizicole. Les
catégories les plus aisées, comme les plus faibles,
économiquement, ne s'intéressent pas trop aux GCV. Pour les
restes, la question de caution solidaire, reposant sur l'utilisation convenable
des prêts et la solvabilité des partenaires, constitue leur
principale contrainte. Viennent ensuite la nécessité de
constitution de fonds de garantie mutualiste, les problèmes de silo et
d'organisation sur le gardiennage de ce dernier.
La manque de liquidité après les travaux de
récolte, face à la faiblesse des cours de paddy sur le
marché, mais également le souci de non-récupération
de leur part financière en cas de défaillance des membres, sont
les raisons pour lesquelles les paysans sont hostiles au fonds de garantie. En
conséquence, et vu l'importance du rôle que joue ce fonds en terme
de sécurisation des crédits, des nouvelles mesures devront
être adoptées afin d'inciter les emprunteurs à assurer le
bon recouvrement de leur dette et de gagner la confiance des membres; tout en
gardant la formation de ce type de garantie.
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
Souvent, des agents de développement rural et autres
acteurs en dehors des institutions financières voient contradictoires la
stratégie politique de la BOA en matière de financement du monde
rural, notamment après la privatisation de cette banque35
d'un côté, et la politique générale de l'Etat sur la
promotion de l'accès au crédit des paysans de l'autre
côté. Ils déclarent ainsi que :
" La banque doit modérer ses rapports avec les
paysans : il lui faut être crédible sans pour autant
étrangler les paysans. Les banquiers doivent parvenir à
distinguer les mauvais payeurs des paysans en
difficultés, à travers des informations fiables, avant
d'ordonner toutes sanctions".
Cependant, il faut reconnaître que :
· les caractères moraux des clients, quel que soit
le secteur où ils travaillent, ne se voient pas sur leur front ;
· les opérations bancaires ne sont pas du tout
différentes de celles des entreprises commerciaux : des ventes de
marchandises non-payées constituent des pertes au niveau du compte
d'exploitation ;
· comme dans toutes ventes à crédit, il est
plus évident que le créancier prend les meilleures mesures de
sécurisation des prêts en vue d'un recouvrement plus sûr
;
· pour le cas des paysans déjà
sanctionnés par la banque - à cause de la défaillance d'un
de leur coéquipier - mais qui souhaitent encore y effectuer de GCV en
formant de nouveau groupement, ils ont été incapables de se faire
pression, d'où de gérer efficacement leur groupement.
Par suite, les recommandations proposées
ci-après visent à la fois à : (i) arranger
l'accès au microcrédit GCV des paysans, (ii) augmenter
le montant global octroyé par l'Agence et, (iii) assurer la
sécurité des crédits.
1. Flexibiliser les conditions d'octroi selon la
capacité du groupement à fournir le fonds de garantie
Compte tenu de l'importance du FGM en cas d'incendie ou vol
des produits stockés, ou encore baisse des cours au moment de
l'échéance, il n'est pas conseillé de supprimer ce fonds.
Toutefois, la BOA est sollicitée à flexibiliser ses
conditions d'octroi suivant la rentabilité des projets
d'utilisation des crédits et le niveau du risque attribué
à ceux-ci.
Pour les groupements incapables de constituer
complètement le FGM, on pourrait leur permettre d'en fournir à un
taux inférieur. En revanche, on leur accordera des avances sur produit
basées sur un quantum plus faible, tout en s'assurant de la large
couverture des coûts de l'opération. La nette différence
entre le montant à rembourser par le groupement et la valeur des stocks
à l'échéance diminuera les risques.
Néanmoins, ce système pourra être
limité par la complication des tâches des agents banquiers dans
l'étude des dossiers.
2 . Rassembler les stocks de plusieurs groupements
dans un même silo approprié
Dans les zones disposant des magasins de stockage de
capacité élevée, il est plus avantageux de rassembler les
paddy des groupements dans un même silo approprié. Ainsi, les
charges, comme les frais de location du silo et de gardiennage du silo, seront
reparties entre les groupements actionnaires.
Les avantages et limites en sont :
Avantages pour les groupements :
- Réduction des coûts variables,
- Capacité de construction de FGM,
- Facilité d'organisation de gardiennage.
Avantages pour la BOA :
- Facilité de contrôle des magasins (réduits
en nombre),
- Existence de pressions évidentes entre les groupements,
- Diminution relative des risques.
Limites :
Au niveau des groupements, il y aura augmentation des charges de
transport si le magasin se trouve trop éloigné.
3. Promouvoir le relais entre crédit de campagne
"faisance-valoir riz" (ACCS) et crédit GCV
L'échéance du crédit de campagne
"faisance-valoir riz" de la BOA étant le 31 août, la
quasitotalité des paysans débiteurs mettent alors en vente de
paddy pour honorer leur dette. Les collecteurs profitent cette situation pour
abaisser le prix dès le 15 août. Par conséquent, les
paysans doivent vendre de quantité plus élevée pour
pouvoir rassembler les sommes nécessaires.
Le relais de ce crédit "faisance-valoir" avec le
crédit GCV est un moyen pour éviter ce problème. Le
fonctionnement de ce système est expliqué par le schéma
ci-après :
Figure 19 : Représentation
schématique du relais entre crédits de "faisance-valoir" et
crédit GCV
OCTROI DE CREDIT OCTROI DE Remboursement de
Remboursement
"faisance-valoir riz" CREDIT GCV dette
"faisance-valoir riz" de dette GCV
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg45.png)
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg46.png)
Janvier Juillet Août Décembre
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg47.png)
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg48.png)
Mois
ENCOURS DE CREDIT "faisance-valoir riz" ENCOURS DE CREDIT
GCV
Source : BOA - Juillet 2003.
Les avantages et limites en sont :
Avantages pour les groupements :
- Eviter la vente en masse avant la hausse effective des
cours,
- Percevoir des sommes liquides pour régler à
l'échéance les dettes "faisance-valoir",
- Dégager plus de profits par rapport à ceux (ACCS)
n'ayant pas effectué le relais.
Avantages pour la BOA :
- S'assurer du taux de recouvrement de crédit
"faisance-valoir" à 100% avant échéance,
- Multiplier les octrois de crédit, d'où les
intérêts perçus d'un même groupement pour une
même année d'exercice.
Limites :
Si le tonnage est faible, le groupement ne disposera que peu de
sommes pour mener des activités génératrices de revenus,
après soustraction des dettes "faisance-valoir".
4. Mieux engager les groupements dans la gestion des
risques en mettant en place une Société de Cautionnement Mutuel
(SCM)
L'instauration d'un système d'assurance
crédit autogérée par les Organisations
Paysannes, appelé "Société de
Cautionnement Mutuel ou SCM"36, permet de
mieux impliquer les producteurs dans la gestion des risques. Ce sera une
société à but non lucratif regroupant les ACCS, de
structure légère, gouvernée par la loi régissant la
Coopérative, et qui va essayer de fonctionner à
moindre coût. Regroupant les ACCS d'une région
déterminée, elle prendra la forme de Coopérative, à
but non-lucratif et régie par la loi n°99-004 du 21 avril 1999.
a) La fonction de la SCM
Elle consiste à donner de caution à la banque,
contre les crédits37 accordés par celle-ci aux ACCS
adhérentes de la SCM.
b) Le principe de base de la SCM
Il s'agit de la solidarité entre tous les groupements
membres - face aux éventuelles difficultés de remboursement des
dettes - par le regroupement des garanties constituées
par les adhérents (FGM ou tout autre versement), ainsi que par les
Organismes publics (Gouvernement, Organismes internationaux, bailleurs de
fonds). L'ensemble de ces versements va former le "Fonds de
Garantie Collectif", dont la gestion duquel sera attribuée
aux membres de bureau de la SCM.
c) Les raisons de sa création au niveau des
exploitants agricoles Sa création est nécessaire
:
- Suite au difficulté pour la banque à
évaluer les besoins financiers effectifs des paysans, ainsi que leur
niveau de solvabilité, compte tenu des distances géographiques et
physiques existant entre ces demandeurs et la BOA,
- Par l'insuffisance des garanties réelles que connaissent
les paysans,
- En vue d'un engagement réel de tous les
codébiteurs à assurer parfaitement l'échéance,
- Pour une participation des groupements de crédit au
développement du monde rural : à travers leur autopromotion et la
pérennisation de leur partenariat avec les Institutions bancaires.
36 Des Sociétés de Cautionnement
Mutuel existent déjà depuis des années en Europe
(Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Italie, Luxembourg et Suisse)
et en Afrique (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Maroc,
Sénégal,...). Les bénéficiaires en sont surtout des
petits entrepreneurs des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Les secteurs
intéressés y sont très variés : le secteur de la
production et de la manufacture, l'agriculture et l'élevage, le
commerce, l'artisanat, le tourisme, les services et l'informatique.
37 Crédit GCV ou de faisance-valoir.
d) Les rôles des Associations professionnelles,
de l'Etat et autres partenaires publics dans le soutien de la SCM
Afin de réussir la phase de démarrage de la SCM, la
contribution des Organisations promoteurs (Associations professionnelles) et
Organismes publics sont indispensables.
E Les Associations professionnelles sont appelées
à :
- Encourager l'adhésion des ACCS dans la SCM,
- Donner aux élus des formations et appuis-conseils
relatifs à la gestion et à l'organisation des activités de
la SCM,
- Susciter les Organismes publics à rechercher de fonds
de garantie et des partenaires susceptibles d'assurer la prise en charge des
frais de gestion, en sus des montants déjà versés par les
adhérents.
E Les appuis des Organismes publics sont très
sollicités, afin de doter la SCM des
matériels logistiques et des fonds nécessaires, et
de renforcer les capacités des élus38.
Les atouts et contraintes de cette Société de
Cautionnement Mutuel sont :
Atouts pour la BOA :
- Facilité de recouvrement des impayés grâce
au regroupement des FGM au niveau de la SCM,
- Elargissement de la répartition des risques, qui ne se
limitera plus entre les membres d'un groupement mais désormais entre
tous les débiteurs de l'Agence,
- Equité de la répartition des risques entre tous
les débiteurs,
- Existence de pressions effectives entre les groupements de
crédit,
- Réduction des tâches sur l'étude de
dossier pour octroi de crédit, par le fait qu'une grande partie des
travaux d'analyses économiques et financières sur le groupement,
et d'évaluation des risques, sera effectuée en amont par la
SCM.
Atouts pour les groupements :
- Le système d'assurance constitue un effet de levier en
favorisant l'accès des paysans au crédit bancaire ;
- La couverture des prêts permet aux paysans de
développer des activités génératrices de revenus,
en vue d'une diversification des ressources de revenu ;
- En réduisant le risque supporté par la BOA, la
SCM permet aux groupements d'obtenir une possible réduction du
coût de financement (dont le taux d'intérêt, qui est en
relation directe avec le taux du risque) ;
38 La DAPP, en étroite collaboration avec
les structures étatiques décentralisées (DIRDR) et les
structures privées et semi-privées (ONG, Associations, Programmes
et Projets, etc.), joue un rôle important dans l'identification des
besoins des OP en matière de renforcement des capacités, dans la
diffusion du texte réglementaire relatif aux OP et Coopératives,
ainsi que dans l'accompagnement de ces dernières pour l'accès aux
crédits formels.
- Les groupements peuvent s'attendre aussi à une
diminution de l'effet multiplicatif39 suite au regroupement
de tous les FGM des adhérents.
Contraintes :
- Souci sur la formation d'un consensus entre tous les acteurs,
notamment entre les membres des groupements,
- Contrainte sur la prise en charge des dépenses en
logistiques (matériels et supports de travail, logement),
- Tentation des paysans membres à s'appuyer sur les
fonds de l'assurance pour le règlement de leurs dettes (surtout si le
FGM n'est que partiellement remboursable).
Nota Bene : Les organisations
administratives et opérationnelles de la SCM sont
présentées en Annexe 6.
5. Se méfier de
l'hétérogénéité des montants alloués
aux membres d'un même groupement
Le Responsable qui décide du déblocage de
crédit doit prendre compte de la répartition des prêts
entre les membres du groupement eux-mêmes. En effet,
l'hétérogénéité dans le montant des
prêts alloués est un indicateur qui devrait alerter celui-ci : une
personne qui emprunte 1 000 000 fmg peut se trouver garante d'une autre
empruntant 50 000 000 fmg.
6. Sécuriser le crédit mais aussi les
revenus des ruraux
Outre le renforcement de la sécurisation des
crédits, sécuriser les revenus des paysans est préalable
et nécessaire, compte tenu de l'environnement défavorable dans
lequel évoluent ces débiteurs à savoir : la fluctuation
des rendements, l'instabilité des marchés agricoles ou d'autres
imprévus. Les trois résolutions suivantes vont leur permettre de
minimiser le non-recouvrement des crédits :
6.1. Encourager la diversification des activités
à financer en vue de minimiser les risques covariants40
Devant l'instabilité des revenus agricoles, la
diversification des activités productives - notamment non-agricoles -
serait un moyen de réduction des risques : culture contre saison,
élevage à cycle court, transformation des produits agricoles,
commerce local de nombreux produits, commerce sur les marchés
régionaux, etc.. Les soutiens des ministères, des projets de
développement et ONG à la valorisation des savoir-faire locaux en
sont alors importants.
39 Effet multiplicatif : taux du FGM par rapport au
capital crédit.
40 Les risques covariants se
divisent en trois grandes catégories : les risques naturels (climatiques
et attaques parasitaires), les risques économiques (fluctuation des
prix) et les risque politiques (crises politiques). Risques et
sécurisation du crédit rural - François Doligez, IRAM.
Août 2000.
6.2. Développer les prestations de services offertes
aux Organisations Paysannes
Dans le cadre du programme sur le renforcement des
capacités des Organisations Paysannes (OP) initié par les
différents ministères concernés, il est important
d'étendre le dispositif d'appui-conseil vers les
groupements de crédit. Les principaux services sollicités en sont
:
alphabétisation des membres de l'OP,
appui à l'évaluation des besoins de financement du
groupement et à l'élaboration de la demande de crédit,
mise en place de systèmes adaptés de
comptabilité, de gestion et de suivi des activités au niveau des
groupements, et au niveau du système d'exploitation des paysans
même,
conseil organisationnel et appui juridique,
formation des leaders (Présidents et trésoriers
des groupements),
appui-conseil sur le contrôle et recherche de
marché.
6.3. Instaurer des synergies entre projets de
développement régional et institutions financières rurales
La pérennisation des activités bancaires en
milieu rural est fonction de la sécurisation de l'environnement
technico-économique des agricultures paysannes. Or, cette
dernière résulte surtout des stratégies fixées dans
la politique agricole et la mise en application de celles-ci.
Il en sort, en conséquence, la nécessité de
synergies entre projets de développement de la région
d'Ambatondrazaka et institutions financières qui s'y opèrent.
Outre les structures étatiques
décentralisées, les ONG et autres Organismes publiques
déjà en activités depuis plusieurs années à
Ambatondrazaka, le BV Lac constitue, depuis 2003, le principal
projet de développement agricole travaillant dans la région.
L'Annexe 7 développe les objectifs et le contenu de ce Projet.
7. Promouvoir le crédit de collecte
géré par les coopératives agricoles
La mise en place des coopératives agricoles est l'un des
objectifs de la structuration du monde rural. En effet, la coopérative
facilite l'organisation des paysans, se trouvant au niveau d'une zone plus
étendue. L'instauration d'un centrale d'achat des intrants agricoles et
la réanimation de collecte de paddy par les coopératives
contribueront à la réorganisation du commerce de paddy dans la
région.
Conclusion partielle
Pour que le microcrédit constitue effectivement l'effet de
levier pour l'augmentation des revenus des ruraux, il est nécessaire
d'analyser la sécurisation des crédits sous deux axes.
Du côté de la banque, il s'agit de maximiser le
taux de recouvrement en jouant sur les éléments financiers
pouvant contribuer à la minimisation des risques, tout en imposant des
mesures strictes sur l'étude des dossiers d'octroi de crédit.
Du côté des groupements de crédit, il
consiste à trouver des moyens pour avoir une ressource financière
stable en vue d'un développement durable de leur système
d'exploitation.
L'objectif est ainsi de chercher les meilleurs moyens pour
pérenniser le partenariat entre Institutions financières et
paysans producteurs.
Instaurer un environnement agro-socio-économique
favorable à l'épanouissement des activités agricoles et
para-agricoles des paysans, favoriser l'autopromotion des Organisations
Paysannes, faciliter l'accès au crédit de ces derniers en
limitant les charges y afférant, et mieux responsabiliser les
Associations de crédits dans la gestion des risques ; ce sont les
principaux axes d'orientation avancés pour parvenir à cet
objectif.
CONCLUSION GENERALE
La promotion du monde rural à travers le financement
des microcrédits et le soutien de l'accès des paysans au
système de crédit formel, sont les principaux objets de la
microfinance. La microfinance constitue donc un moyen de réduction de la
pauvreté.
Vu les contextes socio-économiques existant dans les
zones Vallée Marianina - PC 15, notamment la vente
démesurée de paddy avant la hausse des cours, la pratique de
grenier commun villageois est indispensable pour la grande majorité des
paysans. La bonne capacité de stockage de paddy à la
récolte, mais aussi des insuffisances de réserves en cet aliment
de base des ménages dès le mois de janvier, justifient ce
propos.
Au terme de cette étude, le fondement des attitudes des
paysans vis-à-vis des institutions financières en
général, et du microcrédit GCV en particulier, peut se
résumer ainsi :
- L'ensemble des activités menées jusqu'ici
auprès des paysans, par l'Etat ou les Organismes d'appui, n'ont
suffisamment pas pris compte de l'interdépendance de tous les
éléments constitutifs de l'environnement dans lequel
évolue l'exploitation agricole. En effet, soit les projets ont
été mis en oeuvres suivant des directives préalablement
définies par les supérieurs, soit, on a réalisé les
opérations sans aucune mesure d'accompagnement pérenne.
La dégradation du système éducatif, des
infrastructures d'information et de communication a engendré la
difficulté d'appréhension et d'adoption de ces innovations par
les paysans. Ceci est aggravé par l'absence de synergie entre les
différentes interventions en milieu rural, les contraintes liées
aux matériels agricoles, aux conditions climatiques et aux
marchés.
- Suite aux résultats plus ou moins mitigés des
diverses formules de crédits41, mises en oeuvre par la BTM
depuis 1977, la BOA promut l'Association de Crédit à Caution
Solidaire tout en imposant des formalités strictes pour les
études et les octrois de crédit. Ce système a certainement
contribué à l'amélioration de recouvrement des prêts
durant ces dernières années.
Seulement, les mesures de sécurisation de crédit
prises par la banque ne profitent véritablement pas les unités de
production de la masse paysanne, tant que leurs revenus ne soient pas
suffisamment rassurés. L'instabilité des revenus agricoles,
d'où financiers, des ménages amène bon nombre d'entre eux
à ne pas se risquer à contracter avec la banque, pour se tourner
vers les prêts informels. En effet, malgré l'intérêt
démesuré généré par le crédit
usuraire, c'est l'aspect social de ce dernier que les paysans en apportent
beaucoup d'importance.
- Outre les problèmes environnementaux sus-cités,
trouver des partenaires solvables - capables de gérer efficacement les
capitaux financiers qu'on leur prête - constitue la principale
41 Crédit individuel, crédit collectif
et crédit mutuel.
contrainte des paysans sur la formation de groupement à
caution solidaire. Vient ensuite le problème de magasin de stockage par
la faiblesse des infrastructures locales.
La nécessité de la constitution de fonds de
garantie mutualiste forme aussi l'une des préoccupations des paysans.
La gestion efficace des prêts par les paysans repose sur
la considération des objets de financement de ces individus de
manière plus large, en y incluant la banque (par la
microfinance), les acteurs économiques
(spéculateurs), les pouvoirs publics (coordonnateur),
les Organismes d'appui (promoteurs) et enfin les Organisations des
producteurs (principaux bénéficiaires). L'objectif n'est
pas seulement d'augmenter le volume de crédits à octroyer, mais
aussi d'offrir un financement de caractère incitatif et adapté
aux capacités des paysans.
La mise en synergie des activités de tous ces acteurs
permettra de sécuriser les crédits bancaires dans un
écosystème favorable à l'épanouissement des
systèmes d'exploitation des producteurs.
Mieux impliquer les représentants des Organisations
paysannes dans la minimisation des risques mettra en commun les objectifs
respectifs des paysans, débiteurs, et de la BOA, créancier. Cela
peut se concrétiser en affectant la gestion des fonds de garantie aux
débiteurs par la mise en place d'un système d'assurance de type
"Société de Cautionnement Mutuel".
Néanmoins, des informations-sensibilisations
médiatiques des paysans, sur les avantages de GCV, constituent des
mesures à court terme. La vulgarisation de ce type de microcrédit
nécessite la mobilisation effective de différents acteurs de
développement rural, notamment les Institutions financières et le
Gouvernement malgache, à travers les collectivités
décentralisées.
Le renforcement de capacité des Associations de
crédit constitue aussi l'une des conditions de pérennisation du
GCV. Les appuis-conseils doivent correspondre aux besoins des paysans et sa
réussite repose sur l'adaptation aux conditions locales. Ils
favoriseront l'autopromotion des Organisations Paysannes en
générale, et des ACCS en particulier.
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décembre 2002 au février 2003. ANTANANARIVO : LDI, mars 2003. - 6
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ANNEXES
ANNEXE 1 : MONOGRAPHIE SIMPLIFIEE D'AMBATONDRAZAKA
66
A. LOCALISATION DE LA VALLEE MARIANINA ET DU PC 15
66
B. DEMOGRAPHIE 67
C. POTENTIALITES DE LA REGION 67
ANNEXE 2 : HISTORIQUE DU CREDIT RURAL DANS LA REGION
DE L'ALAOTRA 69
A. 1960 A 1972 : L'EPOQUE DES SOCIETES DE CREDIT AVEC LA
SCAM 69
B. 1972 A 1977: UN ESSAI DE CREDIT DE MASSE INDIVIDUEL
PAR LE PCAI 69
C. 1977 : POPULARISER LE CREDIT AGRICOLE A TRAVERS LE
FMR 70
D. ACS ET ACCS: DES CREDITS ASSOCIATIFS POUR REDUIRE LE
COUT D'INTERVENTION 71
E. LE CREDIT SOUS-DISTRIBUE DURANT L'OPERATION BLE
KOBAMA 73
F. LE CREDIT USURIER: UNE HISTOIRE QUI DATE DE LONGTEMPS
73
ANNEXE 3 : QUELQUES RENSEIGNEMENTS SUR LES CULTURES DE
CONTRE SAISONS 74
ANNEXE 4 : TABLEAUX RESSOURCES SUR LA DETERMINATION DES
AVANTAGES DU GCV 76
ANNEXE 5 : LES REALISATIONS EN "CREDIT GCV" DE LA BOA ET
DE L'OTIV EN 2003 81
ANNEXE 6 : ORGANISATIONS DE LA SOCIETE DE
CAUTIONNEMENT MUTUEL (SCM) 82
A. LE CADRE JURIDIQUE DE LA SOCIETE DE CAUTIONNEMENT
MUTUEL 82
B. LES ORGANES DE LA SOCIETE DE CAUTIONNEMENT MUTUEL
82
C. L'ORGANISATION OPERATIONNELLE DE LA SOCIETE DE
CAUTIONNEMENT MUTUEL 83
D. LES RESSOURCES FINANCIERES DE LA SOCIETE DE
CAUTIONNEMENT MUTUEL 83
ANNEXE 7 : LE PROJET BV LAC 86
A. LE CONTEXTE DU PROJET 86
B. LES ZONES D'INTERVENTION DU PROJET 86
C. LES OBJECTIFS DU PROJET 86
D. LE CONTENU ET L'EXECUTION DU PROJET 87
ANNEXE 1 : Monographie simplifiée
d'Ambatondrazaka
Localisation de la Vallée Marianina et du PC
15
La cuvette de l'Alaotra est située au milieu des
plateaux de la région centrale de Madagascar, dans la Province Autonome
de Toamasina. L'altitude moyenne y est de 700 m. Des massifs
latéritiques forment les abords aux bassins versants, lesquels couvrent
une superficie de 6 492 km2.
Au sud de la cuvette se trouve le Fivondronana d'Ambatondrazaka.
Il est limité :
au Nord par le Fivondronana d'Andilamena,
à l'Est par le Fivondronana de Vavatenina et de
Brickaville, au Sud par le Fivondronana de Moramanga,
et à l'Ouest par le Fivondronana d'Amparafaravola.
Le relief du Fivondronana d'Ambatondrazaka forme, dans ses
bassins versant, un réseau de nombreux cours d'eau dont les plus
importants sont :
Le Sahabe, l'un des principaux tributaires du Lac Alaotra. Il se
prolonge dans le lac par un chenal de 3 km ;
Le Sahasomanga qui irrigue quelques 4 000 ha des
rizières du PC 15, après avoir sillonné par d'intenses
aménagements. Il est contrôlé par le barrage
d'AntanifotsyBevava.
Sur la limite Nord du Fivondronana coule la rivière de
Maningory et va se jeter dans l'Océan Indien.
Le périmètre de la vallée Marianina se
situe à 7 km au sud-est d'Ambatondrazaka, entre 770 m et 824 m
d'altitude. Elle est alimentée par trois rivières, dont celle de
Lohafasika, de Harave et de Sahasomanga. Cette vallée est
délimitée par les versants des collines, et traversée au
Nord par la route nationale n° 44. Cette route la relie avec la ville
d'Ambatondrazaka.
Plus au Nord, entre la vallée Marianina et le grand
marais d'Alaotra, est aménagée le Périmètre de
Colonisation (appelé aussi Périmètre de Culture) 15 ou PC
15. Il est haut de 755 m à 759 m d'altitude.
Démographie
? Nombre de Communes : 20
? Nombre de Fokontany : 131
? Nombre de population (2001) : 344 439
? Densité de la population : 53 habitants par
km2
Tableau 7 : Nombre de population par Commune en
2001
COMMUNE
|
POPULATION
|
COMMUNE
|
POPULATION
|
COMMUNE
|
POPULATION
|
AMBATONDRAZAKA URBAINE
|
71
|
401
|
MANAKAMBAHINY EST
|
9
|
358
|
ANDROMBA
|
4
|
238
|
AMBATONDRAZAKA SUBURBAINE
|
20
|
405
|
AMBOHITSILAOZANA
|
22
|
164
|
ANTANANDAVA
|
8
|
497
|
AMPITATSIMO
|
15
|
558
|
ANDILANATOBY
|
30
|
708
|
MANAKAMBAHINY OUEST
|
23
|
249
|
AMBANDRIKA
|
4
|
650
|
BEJOFO
|
9
|
021
|
ANTSANGASANGA
|
6
|
187
|
FERAMANGA NORD
|
15
|
368
|
DIDY
|
16
|
220
|
SOALAZAINA
|
8
|
228
|
AMBATOSORATRA
|
26
|
928
|
ILAFY
|
14
|
396
|
TANAMBAO BESAKAY
|
11
|
615
|
AMPARIHINTSOKATRA
|
10
|
959
|
IMERIMANDROSO
|
15
|
294
|
|
|
|
Source : Ministère de la Population,
Délégation à Ambatondrazaka - Août 2003.
Potentialités de la région
? Fortes potentialités en matière de riziculture
:
Tableau 8 : Les potentialités en terres
agricoles d'Ambatondrazaka
Type
|
Superficie en ha
|
Rizières cultivables
|
31
|
500
|
Tanety cultivables
|
19
|
950
|
Baiboho
|
2
|
900
|
Total des terres cultivables
|
54
|
350
|
Source : DIRDR Ambatondrazaka, 2001.
Tableau 9 : Les matériels agricoles des
exploitants d'Ambatondrazaka en 2000
441
Type
|
Nombre
|
Type
|
Nombre
|
Tracteur
|
|
117
|
Pulvérisateur
|
1
|
381
|
Remorque
|
|
80
|
Egreneuse d'arachide
|
|
84
|
Charrette
|
3
|
644
|
Angady
|
41
|
288
|
Charrue
|
7
|
264
|
Fourche
|
20
|
355
|
Herse à dents
|
10
|
559
|
Râteau
|
|
311
|
Sarcleuse
|
|
738
|
Faucille
|
35
|
347
|
Brouette
|
|
|
|
|
|
Source : DIRDR Ambatondrazaka, 2001.
Tableaux 10 : Recensement de la production de
quelques cultures de saison par la Circonscription de l'Agriculture
d'Ambatondrazaka - Campagne 2001-2002
Zones
|
Riz irrigué
|
Riz pluvial
|
Manioc
|
Maïs
|
Production (T)
|
Rendement (T/ha)
|
Production (T)
|
Rendement (T/ha)
|
Production (T)
|
Rendement (T/ha)
|
Production (T)
|
Rendement (T/ha)
|
Vallée Marianina-PC 15
|
23 990
|
3.8
|
170
|
2.2
|
1 380
|
12.6
|
250
|
2.6
|
Ambatondrazaka
|
6 120
|
2.8
|
180
|
1.2
|
900
|
10.8
|
180
|
1.3
|
Manakambahiny Ouest
|
7 820
|
2.2
|
70
|
0.9
|
2 380
|
10.6
|
80
|
1.0
|
Manakambahiny Est
|
2 960
|
2.0
|
370
|
2.3
|
2 800
|
8.0
|
200
|
1.0
|
Zones
|
Arachide
|
Oignon
|
Haricot
|
Vouandzou
|
Production (T)
|
Rendement (T/ha)
|
Production (T)
|
Rendement (T/ha)
|
Production (T)
|
Rendement (T/ha)
|
Production (T)
|
Rendement (T/ha)
|
Vallée Marianina-PC 15
|
30
|
1.0
|
20
|
3.0
|
40
|
0.8
|
20
|
2.0
|
Ambatondrazaka
|
70
|
0.8
|
200
|
15.0
|
80
|
1.0
|
20
|
2.0
|
Manakambahiny Ouest
|
17
|
0.8
|
10
|
10.0
|
26
|
0.9
|
74
|
1.0
|
Manakambahiny Est
|
129
|
0.7
|
-
|
-
|
40
|
0.8
|
-
|
-
|
Source : DIRDR Ambatondrazaka - Août
2003.
? Diversification du mode de transport :
- Transport aérien,
- Transport ferroviaire, - Transport terrestre.
Tableau 11 : Etat des routes en 1999
Routes revêtues
276 km
Routes accessibles toute l'année
473 km
Routes accessibles temporairement
96 km
Source : DGEP - Octobre 2000.
? Ressources importantes en pêche continentale.
ANNEXE 2 : Historique du crédit rural dans la
région de l'Alaotra
A. 1960 à 1972 : L'époque des
sociétés de crédit avec la SCAM
Dans les années 1960, le plus important système
adopté dans la région du Lac Alaotra en matière de
crédit de masse est la SCAM ou
Société de Crédit Agricole Mutuel. Elle
est constituée par un groupement de paysans habitant dans un même
village, possédant un statut officiel de type S.A.R.L., un
règlement intérieur et dont le centre d'intérêt est
l'accès au crédit.
Les SCAM fonctionnaient comme une véritable
société, avec présentation des résultats à
chaque fin d'exercice et élaboration des programmes pour la prochaine
campagne. C'est l'Assemblée Générale qui constitue
l'organe suprême de décision. Toutes demandes de crédits -
effectuées auprès de la Banque Nationale Malgache (BNM)
- au nom de l'association devront être avalisées par
cette institution. Beaucoup d'agriculteurs, membres des SCAM, ont
réalisé la promotion de leur exploitation et de leur
ménage par le biais de ce système.
De l'autre côté, la politique de
développement rural de l'époque - favorables aux formules
d'Associations des Producteurs et Coopératives Agricoles - cadre bien
avec ces initiatives. L'Etat appuie ces initiatives paysannes par des dotations
de matériels lourds, construction de hangars et de magasins de stockage
de grande capacité directement gérés par ces
coopératives.
Toutefois, des problèmes surgissaient au fur et
à mesure de l'évolution de ce système. Le rapport de
l'Office du Riz Alaotra (O.R.A.) de 1968 à 1970 mentionnait des
détournements de crédit et pratiques de l'usure par la
sous-distribution de crédit par certains membres des associations. Cela
a conduit à la dissolution de certains SCAM. Cette tournure a
incité les responsables à identifier d'autres voies pour
l'amélioration du crédit de masse.
1972 à 1977: Un essai de crédit de masse
individuel par le PCAI
Le nouveau programme Petit Crédit Agricole
Individuel ou PCAI à été
lancé par la BNM vers 1972. Il a été repris par la
BTM de 1975 à 197742. C'est un prêt
destiné aux petits agriculteurs individuels.
Le climat politique national, après les manifestations
de mai 1972, n'a pas permis une réelle expansion de ce type de produit.
Des mauvais taux de recouvrement, détournement de crédit et
insuffisance de sensibilisation s'ajoutaient à ces problèmes. Du
point de vue pratique, le système est jugé trop lourd à
gérer et nécessite beaucoup de techniciens.
42 La banque BNM est nationalisée et devenue
"Bankin'ny Tantsaha Mpamokatra" ou BTM.
Au fur et à mesure de l'implantation de l'économie
socialiste, on a abandonné progressivement l'approche "individuelle
stricte" pour généraliser l'approche "collectivités
décentralisées". L'objectif est de donner à tout un peuple
la même chance d'accéder au crédit. 1977 :
Populariser le crédit agricole à travers le FMR
Le Financement du Monde Rural ou FMR
Traditionnel, appliqué à partir de 1977 est un
crédit individuel sous caution des Fokontany. Le Fokontany, qui est
désormais l'unité d'intervention de la BTM, est responsable de
l'établissement des demandes de prêt, de la sensibilisation et la
perception des recouvrements. L'avantage de ce système a
été de pouvoir toucher un maximum de cibles en l'espace de temps
assez court.
Cependant, le manque de suivi, au fur et à mesure de
l'augmentation du nombre des bénéficiaires, a
entraîné un détournement massif de crédit. Ce qui a
engendré un très mauvais taux de recouvrement, comme le montre la
figure suivante :
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg49.png)
Nombre de beneficiaires
1600
1400
1200
1000
400
800
600
200
0
Nombre de bénéficiaires Taux de recouvrement (%)
1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989
Figure 20 : Evolution du taux de
recouvrement de crédit FMR Traditionnel de 1981-1989
Année
40
90
80
70
60
50
30
20
0
10
Taux de recouvrennent (%)
Source : BTM Avaradrova - Ambatondrazaka, 1990;
in Etude historique du crédit agricole dans la région du
Lac Alaotra - Claude RANDRIANARISOA. FOFIFA-DRD, mai 1995.
On avait aussi noté une dilution des
responsabilités par le fait que le crédit était devenu un
instrument politique à l'usage des administrateurs. Il suffit d'avoir de
bonnes relations avec un décideur pour pouvoir accès au
crédit. Par contre, les projets sérieux risquent de ne pas
être présentés si des mésententes existent entre les
demandeurs et les membres du comité d'octroi.
En 1980, une nouvelle forme d'intervention - qui sera
basée sur l'étude plus affinée et individuelle des
exploitations - a été proposée par la BTM et le
Ministère de l'Agriculture de l'époque, avec l'appui financier de
l'IDA et du BIRD. C'est la mise en route du Projet FMR-ODRI ou
Financement du Monde Rural - Opération de Développement
Rural Intégrée. Le système se propose
d'intégrer le crédit agricole dans le processus de
développement de l'exploitation, en mettent en oeuvre des suivis
techniques de cette dernière par des agents de vulgarisations
(SOMALAC, CIRVA). Le crédit avait touché les
besoins à court terme43 et à moyen terme44,
avec un taux d'intérêt annuel de 17%. La garantie devra être
au moins 10% des montants octroyés.
Son coût trop élevé, avec la
nécessité de mobilisation important d'agents de terrain, a
handicapé cette approche. Cela a amené à la
réduction du nombre des bénéficiaires, illustrée
par la figure suivante :
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg50.png)
Nombre de beneficiaires
400
500
300
200
100
0
Nombre de bénéficiaires Taux de recouvrement (%)
Figure 21 : Evolution du nombre des
bénéficiaires de crédit FMR-ODRI de
1983-1987
1983 1984 1985 1986 1987
Année
40
60
50
30
20
0
10
Taux de recouvrennent (%)
Source : BTM Avaradrova - Ambatondrazaka, 1990;
in Etude historique du crédit agricole dans la région du
Lac Alaotra - Claude RANDRIANARISOA. FOFIFA-DRD, mai 1995.
L'insuffisance de contact BTM - paysans et d'encadrements
techniques, suite à la dégradation des routes et des moyens de
locomotion, a affaibli le taux de recouvrement.
ACS et ACCS: des crédits associatifs pour
réduire le coût d'intervention
L'approche par groupement a été reprise vers
1983. C'était le début de l'Association de Crédits
Solidaires (ACS) et l'Association de Crédits à
Caution Solidaire (ACCS). Le crédit reste individuel, mais le
groupe apporte sa caution à la banque pour chacun des membres.
Au Lac Alaotra, les Associations pour l'Intensification des
Mailles (AIM) sont reconverties, sous l'impulsion de la SOMALAC, en
Associations d'Intensification et de Crédit ou
AIC. Les paysans se trouvant en dehors des
périmètres, qui ont de difficulté d'accès à
l'irrigation, sont pourtant écartés de ces crédits. Il est
jugé dangereux d'engager d'importants crédits à ces
paysans45.
Une "solidarité forcée" par les faits
étant née, non seulement entre les membres d'un groupement, mais
aussi entre les propriétaires des lots voisins (regroupés dans
l'AIM). Leurs rizières dépendent en effet d'un même
réseau hydraulique, d'où la création spontanée de
la solidarité entre eux, face à un problème commun. On
peut dire que le système adopté était un succès car
les taux de recouvrement avoisinaient le 96,2% de 1984 à 1989,
d'après la figure qui suit.
43 Crédit de campagne
44 Acquisition de matériels agricoles
45 Sur un ensemble de superficie brute de
rizière de 95 400 ha, seuls 32 000 ha font partie des grands
périmètres irrigués. Celles possédant une bonne
maîtrise d'eau sont encore d'un pourcentage plus bas. Etude
historique du crédit agricole dans la région du Lac Alaotra -
Claude RANDRIANARISOA. FOFIFA-DRD, mai 1995.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg51.png)
72
120
100
100
95
80
60
90
40
85
20
0
80
Campagne de culture
Nombre de groupements
Taux de recouvrement (%)
Nombre de groupements Taux de recouvrement (%)
1984-85 1985-86 1986-87 1987-88 1988-89
Figure 22 : Evolution de recouvrement des
credits au sein de la SOMALAC de 1984 à 1989
Source : SOMALAC, 1989; in Etude historique du
crédit agricole dans la région du Lac Alaotra - Claude
RANDRIANARISOA. FOFIFA-DRD, mai 1995.
Les défaillances de ce système n'ont jamais
été constatées que lors de la période de
dissolution de la SOMALAC en 1991. Les contraintes sur l'irrigation commencent
à se fait ressentir. La paralysie des services de développement
de la BTM, due à l'événement socio-politique de mai au
novembre 1991 a aggravé les problèmes de recouvrement. Alors que
l'échéance des crédits de campagne rizicole a
été fixée habituellement au 31 août. Le taux de
recouvrement n'a atteint que 56% en fin de campagne.
Pour certains, le recouvrement des dettes n'est plus
prioritaire pour la continuation des travaux rizicoles, du fait de
problème d'irrigation. Pour d'autres, la peur de ne plus avoir de
crédit - suite aux grèves et à la fermeture des banques -
les ont conduits à ne pas rembourser.
Le crédit sous-distribué durant
l'Opération Blé KOBAMA
Le crédit sous-distribué, tel "le crédit
blé", existait aussi à Ambatondrazaka vers 1988 à 1993.
C'est une opération menée de pair par la BTM et le
Ministère de l'Agriculture, par le biais du volet agricole de
l'Opération Blé KOBAMA ou OB KOBAMA.
L'objectif est d'encourager la production de blé pour
l'approvisionnement des minoteries d'Antsirabe et de Toamasina.
Théoriquement, le système ne devrait comporter
aucun inconvénient. La part des intrants avancés à
crédit par la KOBAMA, sur le coût total de la production du
blé ne représente qu'une partie. Cependant, la quantité de
blé, vendue à la KOBAMA par certains groupements, n'arrive pas
à payer le montant du crédit emprunté avec les
intérêts.
Outre les problèmes de grêle et de maladies qui
ont affecté les cultures de blé, bon nombre des paysans
utilisent, en effet, les intrants pour la culture maraîchère. La
production de blé reste ainsi faible.
Le crédit usurier: une histoire qui date de
longtemps
Durant toutes ces périodes, le crédit usurier
demeure toujours au sein de la population d'Ambatondrazaka. Qu'importe l'aspect
économique du système, avec le montant de l'intérêt
à payer; seuls les critères sociaux en prédominent : la
facilité d'accès, la proximité du service et la libre
utilisation de la somme empruntée.
ANNEXE 3 : Quelques renseignements sur les cultures de
contre saisons
Tableau 12 : Quelques renseignements sur les
principales cultures légumières
NOM DE LA CULTURE
|
Poids de la graine (g / litre)
|
Nombre de graines dans 1 gramme
|
Rendement (kg / are)
|
Arachide
|
400
|
2 - 3 15 - 30
|
Carotte
|
350
|
900 100 - 300
|
Choux
|
700 300
|
- 375 100 - 400
|
Concombre
|
500
|
35 100 - 200
|
Courgette 400
|
- 425
|
3 - 6 200 - 500
|
Haricot
|
625
|
- 850
|
|
0.75
|
Vert: 20 - 70
|
Sec: 10 - 20
|
Maïs
|
640
|
4 - 5 100
|
Oignon
|
500
|
250 200 - 300
|
Pe Tsaï
|
700
|
300 400 - 600
|
Pois 700
|
- 800
|
2 - 6 Sec: 20 - 30
|
Poivrons
|
450
|
150 50 - 200
|
Tomate
|
300 300
|
- 400 60 - 300
|
Source : Mémento de l'Agronome,
4e édition.
Ministère de la Coopération et du
Développement. France, 1991.
Tableaux 13 : Rendement de production de
quelques cultures de saison et contre saison dans la Vallée Marianina
- PC 15, d'après enquêtes auprès des paysans Campagne
2001-2002 / 2002-2003
CULTURES DE SAISON
|
Riz irrigué
|
Riz pluvial
|
Maïs
|
Manioc
|
Arachide
|
Vouandzou
|
Oignon
|
Rendement (T/ha)
|
3.10
|
1.53
|
1,47
|
10.49
|
0.60
|
1.36
|
5,21
|
CULTURE DE CONTRE-SAISON
|
Haricot
|
Haricot vert
|
Tomate
|
Choux
|
Piment
|
Courgette
|
Concombre
|
Rendement (T/ha)
|
0.77
|
2.03
|
16.03
|
20,99
|
5,19
|
11,31
|
0,39
|
Source : Auteur / Enquête auprès des
paysans - Août 2003.
Tableaux 14 : Fiches techniques de quelques
cultures de contre saison
Culture de concombre Rendement (T/ha) : 7,39
Opérations culturales
|
Période
|
Mode
|
Main d'oeuvre
|
|
Intrants agricoles
|
|
Montant total (Fmg/ha)
|
Familiale (Hj/ha)
|
Salariée (Hj/ha)
|
Montant (Fmg/hj)
|
Produits
|
Quantité
|
Unité
|
Montant (Fmg/unité)
|
Labour
|
Août
|
Attelé
|
3,47
|
6,95
|
15
|
000
|
|
|
|
|
|
|
104
|
250
|
Trouaison
|
Août
|
Manuel
|
5,21
|
0,00
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
Traitement semence
|
Août
|
Chimique
|
1,30
|
0,00
|
|
0
|
Fongicide
|
0,16
|
kg/ha
|
10
|
000
|
|
1
|
575
|
Semis
|
Août
|
Manuel
|
5,21
|
0,00
|
|
0
|
Semence
|
4,54
|
kg/ha
|
125
|
000
|
|
567
|
500
|
Sarclage
|
Sept.
|
Manuel
|
6,00
|
0,00
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
Traitements 1
|
Sept.
|
Chimique
|
3,75
|
0,00
|
|
0
|
Décis
|
0,50
|
l/ha
|
350
|
000
|
|
175
|
000
|
Traitements 2
|
Sept.
|
Chimique
|
3,75
|
0,00
|
|
0
|
Karaté
|
0,30
|
l/ha
|
170
|
000
|
|
56
|
670
|
Traitements 3
|
Sept.
|
Chimique
|
3,75
|
0,00
|
|
0
|
Ditane
|
89,00
|
kg/ha
|
40
|
000
|
3
|
500
|
000
|
Récoltes
|
Oct.
|
Manuel
|
31,25
|
0,00
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
Total
|
|
63,69
|
6,95
|
|
|
|
4
|
404
|
995
|
Culture de haricot vert Rendement (T/ha) :
2,03
Opérations culturales
|
Période
|
Mode
|
Main d'oeuvre
|
|
Intrants agricoles
|
|
Montant total (Fmg/ha)
|
Familiale (Hj/ha)
|
Salariée (Hj/ha)
|
Montant (Fmg/hj)
|
Produits
|
Quantité
|
Unité
|
Montant (Fmg/unité)
|
Labour
|
Juillet
|
Attelé
|
3,47
|
6,95
|
15
|
000
|
|
|
|
|
|
|
104
|
250
|
Planage
|
Juillet
|
Manuel
|
14,29
|
14,29
|
5
|
000
|
|
|
|
|
|
|
71
|
429
|
Trouaison
|
Juillet
|
Manuel
|
7,14
|
0,00
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
Fumage
|
Juillet
|
Manuel
|
0,00
|
7,14
|
3
|
500
|
Fumier
|
2,00
|
t/ha
|
|
0
|
|
24
|
990
|
Traitement semence
|
Juillet
|
Chimique
|
2,00
|
0,00
|
|
0
|
Fongicide
|
0,20
|
kg/ha
|
10
|
000
|
|
2
|
000
|
Semis
|
Juillet
|
Manuel
|
5,21
|
0,00
|
|
0
|
Semence
|
34,92
|
kg/ha
|
18
|
000
|
|
628
|
560
|
Sarclage
|
Sept.
|
Manuel
|
6,00
|
0,00
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
Traitements 1
|
Sept.
|
Chimique
|
3,75
|
0,00
|
|
0
|
Karaté
|
0,30
|
l/ha
|
170
|
000
|
|
56
|
670
|
Traitements 2
|
Sept.
|
Chimique
|
3,75
|
0,00
|
|
0
|
Cypvert
|
0,75
|
l/ha
|
65
|
000
|
|
48
|
750
|
Récoltes
|
Oct.
|
Manuel
|
11,28
|
22,56
|
5
|
000
|
|
|
|
|
|
|
112
|
778
|
Total
|
|
56,88
|
50,93
|
|
|
|
1
|
049
|
423
|
Culture de choux Rendement (T/ha) : 20,99
Opérations culturales
|
Période
|
Mode
|
Main d'oeuvre
|
|
Intrants agricoles
|
|
Montant total (Fmg/ha)
|
Familiale (Hj/ha)
|
Salariée (Hj/ha)
|
Montant (Fmg/hj)
|
Produits
|
Quantité
|
Unité
|
Montant (Fmg/unité)
|
Labour
|
Juillet
|
Attelé
|
3,47
|
6,95
|
15
|
000
|
|
|
|
|
|
|
104
|
250
|
Planage
|
Août
|
Manuel
|
14,29
|
14,29
|
5
|
000
|
|
|
|
|
|
|
71
|
429
|
Trouaison
|
Août
|
Manuel
|
7,50
|
7,50
|
7
|
500
|
|
|
|
|
|
|
56
|
250
|
Fumage
|
Août
|
Manuel
|
2,10
|
5,04
|
3
|
500
|
Fumier
|
2,00
|
t/ha
|
|
0
|
|
17
|
640
|
Traitement semence
|
Août
|
Chimique
|
1,00
|
0,00
|
|
0
|
Fongicide
|
0,20
|
kg/ha
|
10
|
000
|
|
2
|
000
|
Semis
|
Août
|
Manuel
|
5,21
|
0,00
|
|
0
|
Semence
|
34,92
|
kg/ha
|
18
|
000
|
|
628
|
560
|
Sarclage
|
Sept.
|
Manuel
|
7,00
|
0,00
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
Traitements 1
|
Sept.
|
Chimique
|
3,75
|
0,00
|
|
0
|
Karaté
|
0,30
|
l/ha
|
170
|
000
|
|
56
|
670
|
Traitements 2
|
Sept.
|
Chimique
|
3,75
|
0,00
|
|
0
|
Ditane
|
89,00
|
kg/ha
|
40
|
000
|
3
|
500
|
000
|
Récoltes
|
Oct.
|
Manuel
|
33,33
|
16,67
|
3
|
500
|
|
|
|
|
|
|
58
|
331
|
Total
|
|
81,40
|
50,44
|
|
|
|
4
|
495
|
130
|
Culture de tomate Rendement (T/ha) : 16,03
Opérations culturales
|
Période
|
Mode
|
Main d'oeuvre
|
|
Intrants agricoles
|
|
Montant total (Fmg/ha)
|
Familiale (Hj/ha)
|
Salariée (Hj/ha)
|
Montant (Fmg/hj)
|
Produits
|
Quantité
|
Unité
|
Montant (Fmg/unité)
|
Préparation pépinière
|
Juillet
|
Manuel
|
2,00
|
0,00
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
Fumage
|
Juillet
|
Manuel
|
2,00
|
0,00
|
|
0
|
Fumier
|
0,05
|
t/ha
|
|
|
|
|
0
|
Semis
|
Juillet
|
Manuel
|
0,50
|
0,00
|
|
0
|
Semence
|
1,00
|
kg/ha
|
50
|
000
|
|
50
|
000
|
Traitement plantules
|
Juillet
|
Chimique
|
3,00
|
0,00
|
|
0
|
Ditane
|
2,00
|
kg/ha
|
40
|
000
|
|
80
|
000
|
Labour
|
Juillet
|
Attelé
|
3,47
|
6,95
|
15
|
000
|
|
|
|
|
|
|
104
|
250
|
Planage
|
Août
|
Manuel
|
14,29
|
14,29
|
5
|
000
|
|
|
|
|
|
|
71
|
429
|
Trouaison
|
Août
|
Manuel
|
3,33
|
6,67
|
6
|
000
|
|
|
|
|
|
|
39
|
996
|
Fumage
|
Août
|
Manuel
|
0,00
|
7,14
|
3
|
500
|
Fumier
|
2,00
|
t/ha
|
|
0
|
|
24
|
990
|
Repiquage
|
Août
|
Manuel
|
8,00
|
8,00
|
4
|
000
|
|
|
|
|
|
|
32
|
000
|
Sarclage
|
Sept.
|
Manuel
|
6,00
|
0,00
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
Traitements 1
|
Sept.
|
Chimique
|
3,75
|
0,00
|
|
0
|
Décis
|
0,50
|
l/ha
|
350
|
000
|
|
175
|
000
|
Traitements 2
|
Oct.
|
Chimique
|
3,75
|
0,00
|
|
0
|
Ditane
|
89,00
|
kg/ha
|
40
|
000
|
3
|
500
|
000
|
Récoltes
|
Nov.
|
Manuel
|
15,00
|
9,50
|
3
|
500
|
|
|
|
|
|
|
33
|
250
|
Total
|
|
65,09
|
52,54
|
|
|
|
4
|
110
|
915
|
Source : Auteur / Enquête auprès des
paysans - Août 2003.
ANNEXE 4 : Tableaux ressources sur la
détermination des avantages du GCV
Tableau 15 : Calcul d'indice de rentabilité du
Groupement
|
pratiquant de GCV avec la BOA
cas
|
Etude de
|
Tonnage (t)
|
40,00
|
Quantum (Fmg/kg)
|
1 000
|
Durée de stockage (Mois)
|
4
|
Taux intérêt HT/an (%)
|
24,25
|
Nombre d'échéance
|
1
|
Cours de paddy à l'échéance
(Fmg/kg)
|
1 300
|
Perte de paddy à l'échéance (%)
|
3,00
|
Quantité à déstocker (t)
|
38,80
|
CHARGES
|
|
|
|
|
Libellé
|
Coût unitaire (Fmg/mois)
|
Montant total (Fmg)
|
ASP (Capital crédit)
|
|
32
|
000
|
000
|
Montant intérêt
|
|
3
|
104
|
000
|
Sous-total 1
|
|
35
|
104
|
000
|
Frais de dossier
|
|
|
30
|
000
|
FGM (remboursable)
|
|
3
|
200
|
000
|
Assurance vol & incendie
|
|
|
345
|
600
|
Sous-total 2
|
|
3
|
575
|
600
|
Frais gardiennage
|
60 000
|
|
240
|
000
|
Location silo
|
50 000
|
|
200
|
000
|
Cadenas
|
|
|
50
|
000
|
Raticides
|
|
|
20
|
000
|
Sous-total 3
|
|
|
510
|
000
|
TOTAL CHARGES du groupement
|
|
39
|
189
|
600
|
PRODUITS
|
|
|
|
|
ASP
|
|
|
|
-
|
Vente de paddy à
l'échéance
|
|
50
|
440
|
000
|
FGM (fmg)
|
|
3
|
200
|
000
|
TOTAL PRODUITS du groupement
|
|
53
|
640
|
000
|
Résultat du groupement :
|
( BENEFICE )
|
14
|
450
|
400
|
Indice de rentabilité [ Résultat x
10-7 ] :
|
|
|
|
1.45
|
Source : Auteur - Novembre 2003.
Tableau 16 : Indices de rentabilité du
Groupement pratiquant de GCV avec la BOA
|
Durée de stockage (Mois)
|
|
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
|
|
|
0,19
|
0,16
|
0,13
|
0,10
|
0,07
|
0,04
|
100
|
Differentiel de prix de vente entre la recolte et le
destockage (Fmg/kg)
|
|
|
0,28
|
0,25
|
0,22
|
0,19
|
0,16
|
0,13
|
200
|
|
10
|
0,38
|
0,35
|
0,32
|
0,29
|
0,26
|
0,23
|
300
|
|
|
0,48
|
0,45
|
0,42
|
0,39
|
0,36
|
0,33
|
400
|
|
|
0,58
|
0,55
|
0,51
|
0,48
|
0,45
|
0,42
|
500
|
|
|
0,41
|
0,36
|
0,31
|
0,26
|
0,21
|
0,16
|
100
|
|
|
0,60
|
0,55
|
0,50
|
0,45
|
0,40
|
0,35
|
200
|
|
20
|
0,80
|
0,75
|
0,70
|
0,65
|
0,60
|
0,55
|
300
|
|
|
0,99
|
0,94
|
0,89
|
0,84
|
0,79
|
0,74
|
400
|
|
|
1,18
|
1,13
|
1,08
|
1,03
|
0,98
|
0,93
|
500
|
|
|
0,63
|
0,56
|
0,49
|
0,42
|
0,35
|
0,28
|
100
|
|
|
0,92
|
0,85
|
0,78
|
0,71
|
0,64
|
0,57
|
200
|
|
30
|
1,21
|
1,14
|
1,07
|
1,00
|
0,93
|
0,86
|
300
|
|
|
1,50
|
1,43
|
1,36
|
1,29
|
1,22
|
1,15
|
400
|
|
|
1,79
|
1,72
|
1,65
|
1,58
|
1,51
|
1,44
|
500
|
|
|
0,85
|
0,76
|
0,67
|
0,58
|
0,49
|
0,40
|
100
|
|
|
1,23
|
1,15
|
1,06
|
0,97
|
0,88
|
0,79
|
200
|
lag
|
40
|
1,32
|
1,53
|
1,45
|
1,36
|
1,27
|
1,18
|
300
|
|
|
2,01
|
1,92
|
1,83
|
1,74
|
1,66
|
1,57
|
400
|
|
|
2,40
|
2,31
|
2,22
|
2,13
|
2,04
|
1,96
|
500
|
|
|
1,07
|
0,96
|
0,85
|
0,74
|
0,63
|
0,53
|
100
|
|
|
1,55
|
1,44
|
1,33
|
1,23
|
1,12
|
1,01
|
200
|
|
50
|
2,04
|
1,93
|
1,82
|
1,71
|
1,60
|
1,50
|
300
|
|
|
2,52
|
2,41
|
2,30
|
2,20
|
2,09
|
1,98
|
400
|
|
|
3,01
|
2,90
|
2,79
|
2,68
|
2,57
|
2,47
|
500
|
|
|
1,29
|
1,16
|
1,03
|
0,90
|
0,78
|
0,65
|
100
|
|
|
1,87
|
1,74
|
1,61
|
1,49
|
1,36
|
1,23
|
200
|
|
60
|
2,45
|
2,32
|
2,19
|
2,07
|
1,94
|
1,81
|
300
|
|
|
3,03
|
2,90
|
2,78
|
2,65
|
2,52
|
2,39
|
400
|
|
|
3,61
|
3,49
|
3,36
|
3,23
|
3,10
|
2,98
|
500
|
|
|
1,50
|
1,36
|
1,21
|
1,06
|
0,92
|
0,77
|
100
|
|
|
2,18
|
2,04
|
1,89
|
1,74
|
1,60
|
1,45
|
200
|
|
70
|
2,86
|
2,72
|
2,57
|
2,42
|
2,28
|
2,13
|
300
|
|
|
3,54
|
3,40
|
3,25
|
3,10
|
2,95
|
2,81
|
400
|
|
|
4,22
|
4,07
|
3,93
|
3,78
|
3,63
|
3,49
|
500
|
Tableau 17 : Calcul d'indice de
rentabilité du Groupement ne pratiquant pas de GCV Etude de
cas
Tonnage (t) 40,00
Cours de paddy à la récolte (Fmg/kg) 1 000
Besoin financier après récolte (Fmg) 32 000 000
Vente de paddy (après récolte) correspondant (t)
32,00
Reste de paddy à stocker (t) 8,00
Durée de stockage (Mois) 4
Cours de paddy au déstockage (Fmg/kg) 1
300
Perte de paddy au déstockage (%) 3,00
Quantité à déstocker (t) 7,76
CHARGES
Libellé Montant total (Fmg)
Néant 0
TOTAL CHARGES du groupement 0
PRODUITS
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg52.png)
Résultat net du groupement : (BENEFICE) 10 088
000
Indice de rentabilité [ Résultat x
10-7 ] : 1.01
Vente de paddy au déstockage
10 088 000
Vente de paddy après récolte -
TOTAL PRODUITS du groupement 10 088 000
Source : Auteur - Novembre 2003.
Nota bene: Les résultats issus de l'utilisation des
recettes dues à la vente de paddy après la récolte ne sont
pas considérés dans les calculs.
Tableau 18 : Indices de rentabilité du
Groupement ne pratiquant pas de GCV
|
Durée de stockage (Mois)
|
|
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
|
|
|
0,21
|
0,21
|
0,21
|
0,21
|
0,21
|
0,21
|
100
|
Differentiel de prix de vente entre la recolte et le
destockage (Fmg/kg)
|
|
|
0,23
|
0,23
|
0,23
|
0,23
|
0,23
|
0,23
|
200
|
|
10
|
0,25
|
0,25
|
0,25
|
0,25
|
0,25
|
0,25
|
300
|
|
|
0,27
|
0,27
|
0,27
|
0,27
|
0,27
|
0,27
|
400
|
|
|
0,29
|
0,29
|
0,29
|
0,29
|
0,29
|
0,29
|
500
|
|
|
0,43
|
0,43
|
0,43
|
0,43
|
0,43
|
0,43
|
100
|
|
|
0,47
|
0,47
|
0,47
|
0,47
|
0,47
|
0,47
|
200
|
|
20
|
0,50
|
0,50
|
0,50
|
0,50
|
0,50
|
0,50
|
300
|
|
|
0,54
|
0,54
|
0,54
|
0,54
|
0,54
|
0,54
|
400
|
|
|
0,58
|
0,58
|
0,58
|
0,58
|
0,58
|
0,58
|
500
|
|
|
0,64
|
0,64
|
0,64
|
0,64
|
0,64
|
0,64
|
100
|
|
|
0,70
|
0,70
|
0,70
|
0,70
|
0,70
|
0,70
|
200
|
|
30
|
0,76
|
0,76
|
0,76
|
0,76
|
0,76
|
0,76
|
300
|
|
|
0,81
|
0,81
|
0,81
|
0,81
|
0,81
|
0,81
|
400
|
|
|
0,87
|
0,87
|
0,87
|
0,87
|
0,87
|
0,87
|
500
|
|
|
0,85
|
0,85
|
0,85
|
0,85
|
0,85
|
0,85
|
100
|
|
|
0,93
|
0,93
|
0,93
|
0,93
|
0,93
|
0,93
|
200
|
lag
|
40
|
1,01
|
1,01
|
1,01
|
1,01
|
1,01
|
1,01
|
300
|
|
|
1,09
|
1,09
|
1,09
|
1,09
|
1,09
|
1,09
|
400
|
|
|
1,16
|
1,16
|
1,16
|
1,16
|
1,16
|
1,16
|
500
|
|
|
1,07
|
1,07
|
1,07
|
1,07
|
1,07
|
1,07
|
100
|
|
|
1,16
|
1,16
|
1,16
|
1,16
|
1,16
|
1,16
|
200
|
|
50
|
1,26
|
1,26
|
1,26
|
1,26
|
1,26
|
1,26
|
300
|
|
|
1,36
|
1,36
|
1,36
|
1,36
|
1,36
|
1,36
|
400
|
|
|
1,46
|
1,46
|
1,46
|
1,46
|
1,46
|
1,46
|
500
|
|
|
1,28
|
1,28
|
1,28
|
1,28
|
1,28
|
1,28
|
100
|
|
|
1,40
|
1,40
|
1,40
|
1,40
|
1,40
|
1,40
|
200
|
|
60
|
1,51
|
1,51
|
1,51
|
1,51
|
1,51
|
1,51
|
300
|
|
|
1,63
|
1,63
|
1,63
|
1,63
|
1,63
|
1,63
|
400
|
|
|
1,75
|
1,75
|
1,75
|
1,75
|
1,75
|
1,75
|
500
|
|
|
1,49
|
1,49
|
1,49
|
1,49
|
1,49
|
1,49
|
100
|
|
|
1,63
|
1,63
|
1,63
|
1,63
|
1,63
|
1,63
|
200
|
|
70
|
1,80
|
1,80
|
1,80
|
1,80
|
1,80
|
1,80
|
300
|
|
|
1,90
|
1,90
|
1,90
|
1,90
|
1,90
|
1,90
|
400
|
|
|
2,04
|
2,04
|
2,04
|
2,04
|
2,04
|
2,04
|
500
|
Tableau 19 : Calcul de rentabilité de GCV
pour l'OTIV Keta Etude de cas
Tonnage (t) 40,00
LIBELLE NOMBRE
|
Unité
|
Coût unitaire
|
TOTAL (fmg)
|
Frais de location
|
4
|
mois
|
50 000
|
200 000
|
Raticides
|
1
|
|
20 000
|
20 000
|
Amortissement des serrures
|
|
|
33 000
|
33 000
|
Réparation du magasin
|
-
|
|
-
|
-
|
Gardiennage
|
4
|
mois
|
60 000
|
240 000
|
Souscription Assurance (1)
|
|
|
|
375 550
|
Frais de nantissement
|
-
|
|
-
|
-
|
TOTAL Coûts spécifiques (fmg)
|
|
|
|
868 550
|
(1) TABLEAU DE CALCUL DES PRIMES D'ASSURANCES :
Prix de revient moy. du paddy-DIRDR
VALEUR ASSUREE Tonnage (kg) (fmg/kg) Coût (fmg)
40 000 812
|
32 480 000
|
A S S U R A N C E I N C E N D I E
|
ASSURANCE
|
V O L
|
LIBELLE
|
VALEUR (fmg)
|
LIBELLE
|
VALEUR (fmg)
|
Prime nette
|
89 320
|
Prime nette
|
162 400
|
Risque hors grande ville
|
8 932
|
Taxe de gestion
|
16 240
|
Coût Police
|
10 000
|
Coût Police
|
10 000
|
Taxe d'enregistrement
|
7 578
|
Taxe d'enregistrement
|
8 489
|
Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
23 166
|
Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
39 426
|
Total Assurance incendie
|
138 996
|
Total Assurance vol
|
236 555
|
TOTAL GENERAL DES PRIMES D'ASSURANCE
|
375 550
|
CALCUL FINANCIER Quantum (fmg/kg)
|
650
|
ASP correspondant (fmg)
|
26 000 000
|
Durée minimale (mois)
|
2
|
Taux d'intérêt / an (36%-10%)
|
26,00
|
Intérêt perçu en 2 mois (fmg)
|
1 126 667
|
Coûts spécifiques (fmg)
|
868 550
|
Seuil tonnage de rentabilité (t)
|
30,836
|
DECISION D'OCTROI DE CREDIT :
|
FAVORABLE
|
(*) moy. : moyenne Source : OTIV / Auteur -
Novembre 2003.
ANNEXE 5 : Les réalisations en "crédit
GCV" de la BOA et de l'OTIV en 2003
Tableau 20 : Récapitulation des GCV - BOA
dans l'Alaotra, campagne 2003.
Agence
|
Localisation
|
Montant débloqué (Fmg)
|
Part dans la région Alaotra
|
BOA 4500
|
Ambatondrazaka
|
58 700 000
|
6,2%
|
BOA 4900
|
Amparafaravola
|
624 184 000
|
65,6%
|
BOA 4902
|
Tanambe
|
268 000 000
|
28,2%
|
|
Ensemble
|
950 884 000
|
100,0%
|
Source: BOA, DDMF Antananarivo - Février
2004.
Tableau 21 : Récapitulation des GCV - OTIV
dans l'Alaotra, campagne 2003.
Caisse
|
Localisation
|
Nombre de bénéficiaire de
crédit GCV
|
Total paddy stocké (T)
|
Durée moyenne de
stockage (Mois)
|
OTIV Fitaratra
|
Ambatondrazaka I
|
12
|
445,047
|
5,75
|
OTIV Keta
|
Ambatondrazaka II
|
14
|
476,422
|
5,25
|
OTIV Fiaremana
|
Imerimandroso
|
48
|
99,207
|
5,50
|
OTIV Fanilo
|
Andilamena
|
1
|
60,762
|
6,00
|
OTIV Ravinala
|
Tanambe
|
19
|
307,446
|
5,14
|
OTIV Otiva
|
Ambohijanahary
|
17
|
226,866
|
6,00
|
OTIV Tonta
|
Ambohitrarivo
|
42
|
499,340
|
5,00
|
OTIV Famonjena
|
Amparafaravola
|
21
|
136,890
|
4,60
|
OTIV Avotr'aina
|
Morarano Chrôme
|
13
|
191,054
|
6,00
|
OTIV Manantenasoa
|
Bejofo
|
64
|
574,400
|
5,29
|
TOTAL
|
|
251
|
3 017,434
|
5,45
|
Source: Direction des Opérations du
Réseau OTIV Lac Alaotra - Août 2003.
ANNEXE 6 : Organisations de la Société de
Cautionnement Mutuel (SCM)
B. Le cadre juridique de la Société de
Cautionnement Mutuel
La forme juridique régissant la Coopérative
étant la plus adaptée à la SCM, dans la mesure
où :
- Elle permet la participation paritaire et volontaire
de tous les adhérents à une action commune ;
- Chaque membre a le même droit de vote (au niveau de
l'Assemblée Générale, un membre équivaut
à une voix), indépendamment du montant des contributions
versées ;
- Elle bénéficie des avantages fiscaux.
Les organes de la Société de
Cautionnement Mutuel
L'organe principal est l'Assemblée
Générale des membres, laquelle est composée de
tous les groupements ACCS représentés par leur Président
et trésorier respectifs.
L'Assemblée Générale élit les organes
de la Société, à savoir :
· Le Conseil d'administration,
formé de 5 membres, essentiellement des représentants des ACCS.
Il est chargé de :
- approuver le budget d'exécution de la
Société,
- étudier préalablement les demandes de
crédit des ACCS adhérents,
- approuver les conventions avec la BOA (accord de cautionnement
aux membres), - nommer le Directeur Exécutif et autres responsables
administratifs,
- prendre toutes les dispositions nécessaires en vue
d'atteindre les objectifs fixés ;
· Le Conseil des Commissaires aux
comptes composé d'experts externes à la SCM. Il
contrôle le respect des procédures dans les prises de
décision, notamment dans le terme des comptes. Il établit, par la
suite, de rapport de vérification de la gestion, qui sera soumis
à l'Assemblée Générale.
L'organisation opérationnelle de la
Société de Cautionnement Mutuel
Les gestions administratives et financières de la SCM
nécessitent de personnel qualifié capable de se communiquer avec
les responsables de la banque et partenaires publics.
· Le Directeur Exécutif :
- prépare les programmes de travail, coordonne toutes les
opérations et gère le personnel, - rédige les conventions
avec la BOA,
- élabore les demandes de financements qui seront
soumises auprès des partenaires publics,
- vérifie la régularité des remboursements
à la banque par les ACCS adhérents ;
· L'Agent Comptable gère la
comptabilité et les échéances ;
· Le Secrétaire est chargé
de l'accueil des membres, de téléphone, fax et courrier, et de
l'archivage des documents.
Les ressources financières de la
Société de Cautionnement Mutuel
Les ressources financières de la SCM seront :
- Le droit d'adhésion des groupements ACCS,
- Les parts sociales (fixes ou variables) versées par les
membres,
- L'abondement aux fonds de garantie (une partie des FGM ne sera
pas remboursée pour constituer un placement de réserve
obligatoire et pérenniser l'activité),
- La commission sur la manipulation des dossiers de l'ACCS,
- Les dotations et les subventions par les Organismes publics.
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg53.png)
Figure 23 : Organigramme de la Société de
Cautionnement Mutuel
ASSEMBLEE GENERALE
Autorité suprême,
décideur Représentée par tous les Présidents et
Trésoriers des groupements ACCS
CONSEIL D'ADMINISTRATION
5 membres, dont : le Président, 1
vice-président, et 3 conseillers.
Conseil des Commissaires aux comptes
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg54.png)
Organismes publics
Directeur Exécutif
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg55.png)
Responsable du crédit rural de l'Agence BOA
|
|
|
Agent Comptable
|
|
Secrétaire
|
Légendes : : Relation hiérarchique :
Relation de travail Source : Auteur - Février
2004.
Figure 24 : Structure des activités au niveau
régional
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg56.png)
Agence BOA
Société de Cautionnement Mutuel (SCM)
ACCS
ACCS
ACCS
ACCS
Union des groupements ACCS
Union des groupements ACCS
Paysans membres
|
|
Paysans membres
|
|
Paysans membres
|
|
Paysans membres
|
du groupement ACCS
|
|
du groupement ACCS
|
|
du groupement ACCS
|
|
du groupement ACCS
|
![](Etudes-de-perennisation-du-microcredit-grenier-commun-villageois--Ambatondrazaka-dans-la-reg57.png)
SOCIETE DE CAUTIONNEMENT MUTUEL
(Assurance autogérée)
1 3 4 10
8
Association de Crédit à Caution Solidaire
2
7
9
Agence BOA Ambatondrazaka
5
6
Figure 25 : Fonctionnement du système
d'assurance autogérée
Légendes :
1. Besoin de crédit par l'ACCS : Demande de caution
auprès de la SCM
2. Etude des dossiers de l'ACCS au niveau du Conseil
d'Administration de la SCM : - Consultation du Comité d'octroi de
crédit
- Consultation de l'Agence BOA
3. Décisions de caution de l'ACCS par la SCM, et d'octroi
de crédit par la BOA
4. Versement du FGM et obligations y afférant
auprès de la SCM
5. - Etablissement des contrats entre ACCS et BOA
- Déblocage de crédit par la BOA
6. Remboursement des dettes par l'ACCS à
l'échéance
7. Information de la SCM, par la BOA, sur la situation de
recouvrement des dettes
En cas de non-recouvrement des dettes après
l'échéance convenue :
8. Demande d'assurance de non-recouvrement auprès de la
SCM
9. Recouvrement des impayés par la SCM avec l'accord du
Conseil d'Administration
En cas de recouvrement à 100% des dettes à
l'échéance :
10. Décision de restitution du FGM par SCM
ANNEXE 7 : Le Projet BV Lac
C. Le contexte du Projet
Malgré la richesse relative de la plaine d'Alaotra, les
signes suivantes démontrent qu'elle est, actuellement, fortement
menacée :
- Des successions d'érosions jusqu'à la
formation de lavaka : Au niveau de la plaine, la surface des
rizières n'est pas extensible, faute de moyens d'irrigation. La
population, dont la densité augmente d'année en année, a
commencé à coloniser les collines aux alentours. Elle y pratique
des cultures et activités pastorales particulièrement
érosives et sur des sols fragiles.
- Une stagnation relative de la production rizicole :
La déficience d'approvisionnement en intrants (semences,
mécanisation, crédit agricole), l'inadéquation des modes
de faire-valoir (métayage, insécurité foncière),
des problèmes de commercialisation (absence d'organisation des
producteurs, moyens de communication et de transport déficients), des
ensablements progressifs des rizières suite à la formation des
lavaka et, l'inexistence d'extension des surfaces rizicoles
irriguées, sont les principales causes de cette stagnation de
production.
- Désengagement de l'Etat sur la prise en
charge des coûts de maintenance des infrastructures hydrauliques :
A l'issue du retrait de l'Etat, les périmètres se sont
plus ou moins organisés pour assurer les travaux urgents. Toutefois, la
Fédération des AUE n'est pas encore en mesure de faire face
à l'ensemble des besoins de maintenance.
Les zones d'intervention du Projet
Le Projet BV Lac interviendra dans 3 zones couvrant environ 900
km2 (sur les 7.000 km2 de la cuvette) :
· Imamba-Ivakaka
· Hauts Bassins versants des Vallées du Sud Est
· Vallée Marianina - PC 15
Les objectifs du Projet
Le Projet BV Lac a pour objectif de :
Accroître et sécuriser les revenus des
producteurs,
Préserver les ressources naturelles d'une zone
écologique très fragile actuellement
menacée et sécuriser les investissements
d'irrigation existant en aval,
Appuyer les organisations des producteurs en leur permettant de
devenir progressivement des maîtres d'ouvrages locaux
d'actions de développement.
Le contenu et l'exécution du Projet
Le maître d'ouvrage est le Ministère de
l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP). Une cellule de projet
BV Lac assure la coordination de la mise en oeuvre des actions par des
prestataires locaux.
Les principales actions à réaliser sont les
suivantes :
- La sécurisation foncière
: Préalable aux actions de mise en valeur, de protection de
l'environnement et d'amélioration de la productivité, le projet
soutient techniquement et financièrement les organisations de
producteurs dans la mise en oeuvre de procédures de
régularisation foncière.
- L'environnement : La
préservation de l'écosystème est l'un des axes forts du
projet. Il intervient dans la mise en oeuvre de programmes de reboisement, le
traitement de ravines et de lavaka et dans la lutte contre les feux de
brousse.
- La mise en valeur agricole : Ces
actions visent à promouvoir le développement des cultures
intégrées aux systèmes de protection anti-érosifs
et fournissant de la biomasse. A ce titre, le projet priorise la promotion de
techniques de culture en semis direct, sous couvertures mortes
et vives.
- L'élevage : Le projet cherche
à améliorer l'intégration de l'agriculture et de
l'élevage. Il fournit une assistance en matière de
santé animale et également de développement de la
disponibilité de fourrages.
- Les infrastructures rurales : Le
projet procédera à l'aménagement de trois nouvelles pistes
(longues de 30 km au total) dans la zone d'Imamba-Ivakaka.
- Les aménagements hydro-agricoles
: Le projet mènera des travaux de construction
d'infrastructures hydro-agricoles légères, ayant un impact
immédiat sur l'amélioration du fonctionnement et de la protection
des réseaux d'irrigation.
- Le crédit rural : Le projet
soutiendra des expériences des Greniers Communs
Villageois et ce, en collaboration très étroite avec les
réseaux de microfinance existants dans la région (BOA Madagascar,
OTIV et CECAM).
- L'animation-formation : Le projet
assurera des formations et des appuis techniques auprès des
Organisations de Producteurs. Il va également contribuer à
l'autonomie financière et de gestion de la Fédération des
AUE du PC 15 et de la Vallée Marianina.
|