IMPACT DES BONS BRH SUR LE CRÉDIT EN HAÏTI
: UNE MODÉLISATION VAR (OCTOBRE 1996 À SEPTEMBRE
2010)
Mémoire de sortie préparé et
présenté par : Albert PIERRE LOUIS Pour l'obtention du
grade de licencié ès Sciences Economiques
Sous la direction du professeur : Thébeau
MICHEL
Promotion 2006 - 2010
REMERCIEMENTS
Apres avoir passe quatre ans a la FDSE en acquerant
toutes sortes de connaissances qui me seront utiles pour le reste de ma vie, je
suis parvenu a ce stade d'elaboration de mon memoire de sortie, considere comme
l'ultime etape du cursus de formation de l'etudiant pour l'obtention du grade
de licencie es Sciences Economiques. La realisation de ce travail, j'en suis
conscient, a ete rendue possible avec le concours de plusieurs personnes
auxquelles je desire adresser mes plus sinceres remerciements.
Je remercie d'abord le grand JE SUIS (YHWH), dans son
omniscience, m'a pourvu de la sagesse et de l'intelligence necessaire pour
realiser ce travail de recherche.
Un grand merci a la Fondation Gerard Pierre Charles
pour son appui financier a la realisation de ce memoire.
J'adresse particulierement des remerciements a mon
directeur de memoire, Thebeau Michel pour avoir mis a ma disposition son
precieux temps et pour ses nombreuses remarques et suggestions trts utiles dans
le cadre de ce travail.
Des remerciements speciaux vont egalement a Ogisma
Lonege et Jean Marie Cayemitte pour leurs conseils et commentaires sur ce
present travail.
Je remercie nos collegues etudiants de la promotion
2006-2010 pour l'esprit de solidarite et camaraderie qu'ils ont su montrer tout
au long de ces quatre annees d'etudes.
Enfin, que tous ceux et toutes celles qui d'une
maniere ou d'une autre m'ont aide, encourage a realiser ce travail, par leurs
soutiens (Carl Nally Regi Simon et Emmanuelle Jean Baptiste), conseils,
critiques, et suggestions, trouvent l'expression de notre profonde
reconnaissance.
A vous chers lecteurs, que vous puissiez en tirer
profit et qu'en revanche vous puissiez y apporter certaines critiques
constructives car un travail humain n'est jamais parfait, a tous nous reiterons
notre reconnaissance.
DEDICACE
L'argent ensorcele l'homme. On se fait du souci a
son sujet, on s'en use pour lui. L'homme invente les moyens les plus
ingénieux pour le procurer et les plus ingénieux aussi pour le
dépenser. C'est le seul bien qui ne sert a rien si l'on ne s'en
sépare. Il ne nourrit personne, il n'ha bille personne, il n'amuse
personne, a moins qu'on ne s'en départe. Il y a des gens qui feraient
n'importe quoi pour en o btenir, et l'argent peut aussi faire a peu pres
n'importe quoi pour ceux qui en ont. La monnaie est une énigme
captivante, mouvante, elle porte mille masques.
Traduction de Federal Reserve Bank of Philadelphia,
« Creeping Inflation », Business Review, August 1957,
p.3.
Je dédie ce mémoire a mes meres, a mes
freres et sceurs pour leur participation combien importante dans ma
formation, et aussi pour le gout de la recherche qu'ils ont stimulé en
moi. Merci pour l'éducation équilibrée qui m'a
été enseignée a savoir spirituelle,
intellectuelle, mentale, physique et sociale afin de faire face a la
vie.
Merci du fond du cceur !
Le Crédit a fait beaucoup plus, un millier
de fois plus, pour enrichir les nations que toutes les mines du monde. Il a
excité le travail, stimulé les entreprises, étendu le
commerce sur tous les horizons, et amena chaque nation, chaque royaume et
chaque petite tribu des races humaines a etre connus du Reste du
Monde.
WEBSTER Daniel
RÉSUMÉ
IMPACT DES BONS BRH SUR LE CREDIT EN HAITI : UNE
MODELISATION VAR (OCTOBRE 1996 A SEPTEMBRE 2010) Albert PIERRE LOUIS Sous
la direction de Thé beau MICHEL Aofit 2011, 85 pages
Ces dernières années nous constatons
qu'il y a rationnement du crédit en Haiti, c'est-àdire les
banques commerciales refusent d'octroyer du crédit aux agents
économiques. Par contre, cceteris paribus, elles
préférerent investir dans les bons BRH qui sont de loin plus
silrs. Notre travail consiste a montrer l'impact négatif des bons BRH
sur le crédit. Pour confirmer cette affirmation nous avons
utilisé la modélisation du Vecteur Autorégressif (VAR).
Les résultats montrent qu'un choc de 1% des bons BRH a un impact
cumulé négatif trts faible a court et a long terme sur le
crédit, apres un mois (-0.19%), apres trois mois (-0.28%) et devient
constant apres cinq mois (-0.27%). Outre, nous avons trouvé que le
crédit est dil a 94.90% de ses propres innovations et a 0.77% des
innovations des bons BRH. Donc, les bons BRH ont un impact négatif
faible sur le crédit en HaBti.
Mots clés : Crédit, bons BRH, Vecteur
Autorégressif (VAR), réponses aux chocs, décomposition de
la variance, HaBti.
TABLES DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS i
DÉDICACE ii
RÉSUMÉ.................................................................................................iii TABLES
DES
MATIÈRES....................................................................iv LISTE
DES SIGLES ET
ABRÉVIATIONS......................................viii
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES x
INTRODUCTION
GÉNÉRALE.............................................................1 CHAPITRE
I -- CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE............6
Section1. Cadre
conceptuel....................................................................6 1.1.
Credit.............................................................................................6 1.2.
Taux d'interet
debiteur.....................................................................7 1.3.
Taux
directeur.................................................................................7 1.4.
Bons
BRH......................................................................................7 Section
2. Cadre theorique
.....................................................................8 2.1.
Les fondements theoriques de la politique monetaire
.......................8
2.1.1. Approche des monetaristes
................................................................8 2.1.2.
Approche des keynesiens
...................................................................9
2.2. Les theories du
credit................................................................10 2.2.1.
La repression financiere
...................................................................11 2.2.2 Les
imperfections des marches
financiers...............................................11 2.2.2. Le
rationnement du
credit.................................................................15
2.3. Le credit et la politique
monetaire.....................................................20 2.4. Les
theories sur la modelisation
VAR..............................................................22 2.4.1.
La critique de Lucas (1976)................
..............................................24
2.4.2. la critique de Sims (1980) .......
........................................................25
CHAPITRE II -- LES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE
MONETAIRE THEORIES ET
REALITES.......................................27
Section 1. Presentation des instruments de la politique
monetaire
d'un point de vue glo
bal........................................................................27
1.1. Politique
Monetaire........................................................................27
1.1.1. Definition de la politique
monetaire....................................................27
1.1.2. Objectifs de la politique monetaire
........................ .............................28 1.2. Les
instruments de la politique monetaire : considerations
generales......28
1.2.1. Generalite des instruments de politique
monetaire....................................29
1.2.2. Les instruments de la politique monetaire dans la
pratique..........................31
Section 2. Presentation des instruments de la politique
monetaire en Haiti 36
2.1. Situation de la politique monetaire en Haiti
36
2.2. Les instruments utilises par la Banque de la
Republique d'Haiti (BRH) pour mener sa politique monetaire 38
2.2.1. Le taux d'escompte 38
2.2.2. Les reserves obligatoires
.................................................................39
2.2.3. Les interventions sur le marche des changes
40
2.2.4. Les bons BRH 42
CHAPITRE III -- LA SITUATION DU CREDIT EN
HAITI............47 Section 1. Analyse du credit au sein de
l'économie haltienne.............47
1.1 Evolution du credit
.............................................................................47 1.2.
Evolution des taux d'interêts
debiteurs..............................................50 1.3. Repartition
du credit au sein de l'economie
haltienne...........................51 1.3.1. Repartition du nombre de
prêts par emprunteur.......................................51
1.3.2. Repartition de l'encours des prets par tranche
(prets de 75 000 gourdes ou
plus)................................................................................................51
1.3.3. Repartition de l'encours des prets par secteur
d'activite..............................52 1.3.4. Repartition de l'encours des
prets par echeance (prets de 75 000 gourdes ou
plus).................................................................................................52
1.4. Quelques obstacles a l'expansion du credit en Haiti
...........................53
Section 2. Analyse des effets des bons BRH, des taux
d'interet
debiteurs sur le credit en
Haiti................................................................55 2.1.
Effets des taux des directeurs sur les taux d'interet
debiteurs....................55 2.2. Effets des bons BRH sur le
credit.....................................................57 2.3. Effets des
taux d'interet debiteurs sur le
credit..............................................59
2.4. Poids dans le PIB des interets verses par la BRH
aux Institutions financieres sur les bons
BRH..................................................................60
CHAPITRE IV - BONS BRH ET CREDIT : UNE
ANALYSE ECONOMETRIQUE DES DONNEES A PARTIR DE LA
MODELISATION
VAR........................................................................63
Section 1. Presentation de la modelisation
VAR.................................63 1.1. Ecriture du modele VAR
.................................................................63 1.1.1.
Exemple
introductif........................................................................63 1.1.2.
Formulation generale
......................................................................65 1.2
Estimation des parametres d'un VAR
(p)............................................67
Section 2. Presentation de notre
modele...................................................68 2.1.
Presentation des variables du
modele..............................................................68 2.2.
Test de stationnarite ou de racine
unitaire...........................................69 2.2.1. Test de
Dickey-Fuller (1979,
1981)....................................................71
2.3. Specification et Estimation du
modele................................................76 2.3.1.
Specification du
modele..................................................................76 2.3.2.
Estimation du
modele.....................................................................76 2.4.
Test de
causalite..............................................................................78 2.4.1.
Test de causalite de
Granger.............................................................78
2.5. Dynamique du modèle VAR(1) et analyse des
résultatsJJJJ....JJJ79
2.5.1. Réponses aux
chocsJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJ.J..79
2.5.2. Décomposition de la
varianceJJJJJJJJJJJJJJJJJJJ...80
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONSJJJJJJ.JJJJJ...82
BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................J......86 ANNEXEJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJ.JJJ89
LISTE DES SIGLES ET ABRtVIATIONS
ADF : Dickey-Fuller Augmenté
AIC : Akaike Information Criterion
BCE : Banque Centrale Européenne
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
BCN : Banques Centrales Nationales
BRH : Banque de la Republique d'Halti
COPAL : Commission Economique pour l'Amérique
Latine et les Caraibes
DAT : Depots a Terme
DF : Dickey-Fuller simple
DW : Durbin-Watson
tU : Etats-Unis
Eviews : Econometric views
FDSE : Faculté de Droit et des Sciences
Economiques
Fed : Systeme federal de reserve
FMI : Fonds Monétaire International
FOMC : Comité Federal de l'Open-Market
HP : Hypothese Principale
HS1 : Hypothese Secondaire un (1)
HS2 : Hypothese Secondaire deux (2)
HS3 : Hypothese Secondaire trois (3)
IHSI : Institut Haltien de Statistique et
d'Informatique
MCO : Moindres Carrés Ordinaires
MEF : Ministere de l' Economie et des
Finances
OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole
PIB : Produit Intérieur Brut
SC : Schwarz Information Criterion
SEBC : Systeme Européen des Banques
Centrales
TMA : Taux Moyens Annuels
TXBBRH : Taux de croissance mensuelle des Bons
BRH
TXCRED : Taux de croissance mensuelle du
Crédit
TXTDB : Taux de croissance mensuelle des Taux
Débiteurs
TXTDR : Taux de croissance mensuelle des Taux
Directeurs
UE : Union Européenne
UEH : Université d'Etat d'Halti
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest-Africaine
VAR : Vector AutoRegressive
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
Graphique # 1- Evolution de l'encours et du taux de
croissance des bons BRH 44
Graphique # 2- Composition de l'encours des bons BRH
45
Graphique # 3- Evolution des Taux Moyens Annuels (TMA)
sur les bons BRH 46
Graphique # 4- Evolution des dépots et du
crédit avant 1997 47
Graphique # 5- Evolution des dépots et du
crédit apris 1996 48
Graphique # 6- Evolution du taux de croissance du
crédit de 1990 a 2010....................49
Graphique # 7- Evolution des taux d'intérêt
moyens annuels du systime bancaire 50
Graphique # 8- Taux d'intérêt sur les bons
BRH de 91 jours et taux d'intérêt dé biteurs 56
Graphique # 9- Taux de croissance du crédit et des
bons BRH 58
Graphique # 10- Taux de croissance du crédit et
des taux d'intérêt dé biteurs 59
Graphique # 11- Intérêts versés sur
les bons BRH et part de ces intérêts dans le PIB
61
Graphique # 12- Evolution du taux de croissance des bons
BRH 70
Graphique # 13- Evolution du taux de croissance du
crédit........................................70 Graphique # 14-
Evolution du taux de croissance des taux
débiteurs...........................70 Graphique # 15- Evolution du taux
de croissance des taux directeurs...........................70 Tableau # 13-
Résumé des résultats des tests de Dickey-Fuller
Augmentés 75
Tableau # 18- Valeurs calculées pour le critire
d'Akaike 77
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Justification du thème de recherche
Depuis l'apparition des bons BRH1 en
novembre 1996 par les autorités de la Banque de la République
d'Haïti, ceux-ci sont devenus le principal instrument de la politique
monétaire en Haïti. Ils sont venus à pallier, en autres,
l'inadéquation des coefficients des réserves obligatoires, des
interventions sur le marché des changes, et du plafonnement du taux
d'intérêt. De plus, ils sont émis pour permettre à
la BRH2 de mieux contrôler la masse monétaire. Avec
l'émission des bons BRH, la Banque centrale va diminuer la masse
monétaire, ce qui aidera à réduire principalement
l'inflation et aussi de garder une certaine stabilité de la gourde par
rapport aux autres devises principalement le dollar ÉU. Cependant, la
BRH a un peu oublié son objectif de promouvoir la croissance
économique car l'émission des bons BRH est l'un des obstacles
à l'expansion du crédit au sein de l'économie
haïtienne. Or le crédit via l'investissement est un
déterminant important de la croissance économique, par contre en
Haïti le crédit est insuffisant pour financer les activités
d'investissement. Voilà l'état de fait qui nous a poussés
personnellement à choisir ce thème de recherche.
Notre dévolu s'est jeté sur la
période octobre 1996 à septembre 2010, du fait que les bons BRH
ont apparu au début de l'année fiscale 1996-1997 ainsi
qu'à cause des divers plans d'investissement, liés
profondément au crédit, ayant été
déjà élaboré suite au passage du séisme en
janvier 2010. Toutefois, ce crédit favorisé par les taux
d'intérêt constitue un déterminant incontournable de la
croissance via l'investissement. Donc, ces années à venir
pourront marquer une nouvelle ère de l'expansion du crédit en
Haïti.
Alors que, par ailleurs, nous estimons que seule une
étude empirique nous permettra de voir concrètement les impacts
des bons BRH sur le niveau de crédit dans l'économie
haïtienne. En outre, compte tenu de la carence de travaux
réalisés sous ce thème, ce document, avant
tout
1 L'idée première des bons
était d'arrêter le financement monétaire des
déficits publics en les substituant des bons du Trésor
émis au grand public. Vu les précédents défauts de
paiement des autorités, il a fallu donc tester l'intérêt de
ce dernier avec les bons BRH, en attendant la restructuration et un certain
regain de crédibilité du MEF. La détérioration de
la situation politico-économique n'a pas milité en faveur de la
concrétisation du projet. Les bons BRH sont donc
restés.
2 Banque centrale de la République
d'Haïti.
de portée académique, pourra servir
comme un supplément à la liste des éléments
d'informations utilisés par les autorités monétaires pour
l'analyse monétaire. De ce fait, nous jugeons qu'il est
nécessaire de réaliser une telle étude.
Problématique
D'une manière générale tout pays
a une banque centrale qui est responsable de la gestion des affaires
monétaires. Les banques centrales ont pour objectif principal d'aider
l'économie à atteindre un niveau de croissance économique
important jusqu'à parvenir au plein emploi et la stabilité des
prix, afin d'éviter l'inflation. Pour atteindre son objectif, elles font
varier l'offre de monnaie par le biais des instruments de politique
monétaire dont elles disposent. Ces instruments de politique
monétaire diffèrent d'un pays à un autre.
Par exemple aux Etats-Unis, la Fed3 manie
trois instruments essentiels de la politique monétaire qui sont les
opérations d'open-market, la politique du taux d'escompte et la
politique des réserves obligatoires. Le Système Européen
des Banques Centrales (SEBC4), de son côté, dispose
d'une série d'instruments de politique monétaire, dont les
opérations d'open-market, les facilités permanentes et les
réserves obligatoires. La Banque Centrale des États de l'Afrique
de l'Ouest (BCEAO)5, quant à elle, utilise deux types
d'instrument : les instruments basés sur l'ajustement de la
liquidité globale de l'économie (la politique des taux
d'intérêt, le système des réserves obligatoires),
les instruments basés sur le contrôle de la qualité du
crédit distribué. Enfin, la Banque de la République
d'Haïti contrôle plusieurs instruments de politique
monétaire, les coefficients de réserves obligatoires, les
interventions sur le marché des changes et les bons BRH.
Les bons BRH sont, comme nous l'avions dit plus haut,
l'instrument monétaire principal dans la conduite de la politique
monétaire de la Banque de la République d'Haïti. Ils sont
émis
3
Banque centrale des États-Unis
d'Amérique.
4 Le SEBC se compose de la
Banque centrale européenne (BCE) et des banques centrales nationales
(BCN) des États membres de l'Union Européenne (UE).
5 La Banque centrale des États de
l'Afrique de l'Ouest ou BCEAO est un établissement public international
regroupant huit pays de l'Afrique de l'Ouest qui sont membres de l'Union
économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) : Bénin,
Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger,
Sénégal, Togo.
pour permettre à la BRH de contrôler la
liquidité oisive du système financier et, par ricochet, la masse
monétaire. Au fait, ils sont surtout émis pour capter cette
liquidité oisive sur le marché public pour éviter qu'elle
aille gonfler le marché des changes, ce qui aurait, pour
conséquence, une aggravation de la dépréciation de la
gourde par rapport au dollar américain et, par-là, une
augmentation des prix des produits importés. Jusqu'ici l'objectif
principal des bons BRH est de réduire l'inflation.
En effet, que les bons BRH permettent d'atteindre
l'objectif susmentionné, c'est une chose! Mais le prix auquel ils
permettent de l'atteindre, c'en est une autre! Les intérêts
versés par la BRH aux Institutions Financières sont très
importants, de novembre 1996 à septembre 2010, la BRH a payé
près de 89.616 milliards6 de gourdes de charges
d'intérêt sur l'encours total des bons BRH. Ce montant pourrait ne
rien représenter comme charge pour la BRH. Mais, quand on le rapporte
aux PIB ou aux budgets moyens de la République d'Haïti pour cette
même période, on a une idée plus nette du manque à
gagner qu'a occasionné la politique monétaire conduite à
travers les bons BRH. De façon encore plus grave, quand nous analysons
l'évolution des taux d'intérêt sur les bons BRH par rapport
aux taux d'intérêt sur le crédit du système
bancaire, plus les taux sur les bons sont élevés, plus encore
étaient les taux sur le crédit dans l'économie (et
l'inverse n'est pas tout à fait vrai). Toutes choses étant
égales par ailleurs (coeteris paribus), cela traduit en
conséquence pour les agents économiques haïtiens que le
crédit devient de plus en plus inaccessible - les Institutions
Financières de la place « ne font que placer » leur avoir dans
les bons BRH. Ainsi nous sommes amenés à nous questionner sur la
qualité du phénomène. Le problème
général de notre recherche peut se formuler comme suit :
L'emission des bons BRH aupres des Institutions Financieres haitiennes, en
tenant compte des taux d'interet debiteurs constitue-t-elle un obstacle
significatif a l'expansion du credit en Haiti? Les problèmes
secondaires de notre recherche peuvent alors se formuler :
1- Une expansion des bons BRH a-t-elle un impact
negatif significatif sur le credit en Haiti ?
2- Une augmentation des taux debiteurs a-t-elle un
effet negatif important sur le credit en Haiti ?
6 Calculés à
partir des statistiques de la BRH
3- Un accroissement des taux directeurs influe-t-il
positivement et de maniere considerable les taux debiteurs?
Hypothèses de l'étude Hypothèse
principale
HP : L'émission des bons BRH
auprès des Institutions financières haïtiennes, en tenant
compte des taux d'intérêt débiteurs constitue un obstacle
peu significatif à l'expansion du crédit en
Haïti.
Hypothèses secondaires
HS1 : Une expansion des bons BRH a un impact
négatif peu significatif sur le crédit en Haïti.
HS2 : Une augmentation des taux débiteurs
a un effet négatif peu important sur le crédit en
Haïti.
HS3 : Un accroissement des taux directeurs
influe positivement et de manière peu considérable les taux
débiteurs.
Objectifs de l'étude Objectif
général
Montrer l'impact des bons BRH et des taux
d'intérêts débiteurs, sur le volume de crédit
octroyé en Haïti.
Objectifs spécifiques
1- Analyser l'évolution des bons BRH, des taux
directeurs, des taux débiteurs et du crédit au sein de
l'économie haïtienne.
2- Vérifier la véracité des
hypothèses formulées dans le cadre de notre travail de
recherche.
Méthodologie de l'étude
La méthodologie qui sera utilisée pour
réaliser cette étude, consistera en une quadruple approche :
théorique, documentaire, descriptive et analytique et
économétrique.
- L'approche théorique présentera les
différentes théories qui expliquent le phénomène
sous étude (bons BRH et crédit).
- L'approche documentaire utilisera des documents
déjà rédigés portant sur notre recherche
c'est-à-dire des sujets relatifs aux politiques monétaires, aux
bons BRH, aux taux d'intérêt débiteurs, aux taux
directeurs, et aux crédits.
- L'approche descriptive et analytique consistera
à décrire et à analyser l'évolution du
crédit et des taux d'intérêt débiteurs suite
à l'introduction des bons BRH (taux directeurs) comme instrument de
politique monétaire de la BRH.
- L'approche économétrique traitera les
relations de causalité entre les variables.
Notre travail de recherche comportera quatre (4)
chapitres :
1- Le premier chapitre traitera les différents
concepts et théories relatifs à notre travail de
recherche.
2- Le deuxième chapitre présentera les
instruments utilisés par certaines banques centrales dans la conduite de
leurs politiques monétaires.
3- Le troisième chapitre parlera de la situation
du crédit en Haïti.
4- Le quatrième chapitre comportera la
présentation du modèle économétrique (VAR) et la
vérifiera du même coup nos hypothèses de
travail.
Chaque chapitre de notre travail sera
précédé d'une introduction et sera succédé
d'une conclusion.
Il est à noter que les données
statistiques utilisées dans ce présent travail ont
été collectées de deux grandes institutions du pays, la
Banque de la République d'Haïti (BRH) et l'Institut Haïtien de
Statistique et d'informatique (IHSI). Ce sont là les principales sources
statistiques utilisées dans la réalisation de ce
travail.
CHAPITRE I - CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE
Avant d'entrer d'emblée dans le vif du sujet,
il s'avère indispensable de définir certains concepts clés
qui sont le crédit, le taux d'intérêt débiteur, le
taux d'intérêt directeur et les bons BRH, ils nous aideront
à avoir une meilleure compréhension de notre travail de
recherche. Nous aurons aussi à parler des différentes
théories qui ont été élaborées en rapport
avec le thème que nous traitons. En premier lieu, nous parlerons des
théories de la politique monétaire ayant rapport avec le
crédit. En second lieu, nous développerons les théories du
crédit. En troisième lieu, nous dresserons un
référentiel théorique précis. En dernier lieu, nous
présenterons les théories de la modélisation
VAR.
Section 1. Cadre conceptuel
1.1. Crédit
Le mot crédit7 vient du latin
credere et creditum qui
signifie cru. Le crédit c'est un acte de confiance se traduisant par un
prêt en nature ou en espèces consenti en contrepartie d'une
promesse de remboursement dans un délai généralement
convenu d'avance. Le crédit implique donc une réputation de
solvabilité ce qui permet de retrouver le sens de l'adage : « on
prête qu'aux riches » qui veut dire qu'à ceux qui pourront
rembourser. En d'autre terme, le crédit constitue comme étant des
ressources prêtées d'un établissement financier à un
agent économique qui s'engage à payer des intérêts
et à rembourser le capital du prêt. De son
côté, l'accord de crédit est une
activité qui repose sur la confiance que le prêteur accorde
à l'emprunteur de qui il attend le remboursement du prêt. De
manière générale, plus le prêteur aura confiance
dans l'emprunteur, plus il lui prêtera une somme importante avec un
faible taux d'intérêt. Inversement, moins l'emprunteur aura de
crédit aux yeux du prêteur, plus celui-ci sera frileux, exigera
des garanties importantes et prêtera l'argent à un taux
d'intérêt élevé.
7 SILEM Ahmed, et al. Lexique d'économie, Dalloz,
Paris, juin 2004, p. 209.
1.2. Taux d'intérêt débiteur
Le taux d'intérêt8 d'un
prêt ou d'un emprunt est le pourcentage, calculé selon des
conventions prédéfinies, qui mesure de façon
synthétique, sur une période donnée, la rentabilité
pour le prêteur ou le coût pour l'emprunteur de
l'échéancier de flux financiers du prêt ou de l'emprunt. Il
désigne, dans ce cas, le loyer ou le coût de l'argent.
De même que le taux d'intérêt peut
être définit de façon différente par des
écoles de pensée, il existe également différents
types de taux d'intérêt, taux de base bancaire, taux à long
terme, taux d'intérêt créditeur, etc. Mais dans le cadre de
notre travail de recherche le taux d'intérêt qui nous
intéresse c'est le taux d'intérêt débiteur qui est
le taux d'intérêt demandé par la banque à la
clientèle qui emprunte.
1.3. Taux d'intérêt directeur
Le taux d'intérêt directeur9 est
le taux d'intérêt fixé par une Banque Centrale, taux auquel
cette banque centrale accorde des crédits à court terme aux
banques commerciales.
Les taux directeurs sont pour les Banques centrales
des instruments de régulation économique au service de leurs
politiques monétaires, dont les objectifs sont toujours d'une part de
limiter l'inflation, et d'autre part de favoriser la croissance
économique.
1.4. Bons BRH
Les bons10 sont des titres émis par
l'Etat en représentation d'une dette à court terme
contractée par lui.
Partant de cette définition les bons BRH sont des
titres émis par la BRH en vue de contrôler les encaisses oisives
des Institutions Financières Haïtiennes avec un certain coût
qui
8
www.wikipédia.fr
9
www.trader-finance.fr
10 BERNARD Yves et COLLI Jean Claude.
Dictionnaire économique et financier, Du seuil, Paris, Mars 1989, p.
231.
sont les intérêts versés
auprès celles-ci. Il faut dire qu'on distingue quatre types de bons BRH,
définis en fonction de leur échéance et ce sont les bons
à échéance de 7, 28, 91 et 182 jours.
Section 2. Cadre théorique
2.1. Les fondements théoriques de la politique
monétaire
L'action des autorités publiques tendant à
contrôler la quantité de monnaie en circulation ou de
crédit distribué constitue ce que l'on appelle la
politique monétaire.
Les fondements théoriques de la politique
monétaire constituent le sujet d'âpres débats. Le plus
important est celui qui oppose « monétaristes » et «
keynésiens ».
Les monétaristes, disciples de
l'économiste américain M. Friedman, sont des adeptes de la
théorie quantitative de la monnaie bâtie sur la relation dont le
prototype est l'équation des échanges de I. Fisher. Les
keynésiens s'appuient sur les deux principaux ouvrages de Keynes : le
Traité de la monnaie et la Théorie
générale de l'emploi, de l'intérêt et de la
monnaie, explicitement dirigés contre la théorie
quantitative. Ces ouvrages, cependant, sont antérieurs à 1936,
Keynes est mort en 1946, tandis que M. Friedman a publié ses travaux
à partir de 1956. Le débat Friedman-Keynes est donc très
indirect. Mais les arguments opposés en son temps par Keynes à
Fisher valent encore pour Friedman.
Il s'agit d'une opposition fondamentale entre deux
analyses des phénomènes monétaires. L'une, celle des
monétaristes, peut être qualifiée d'analyse par les
encaisses. L'autre, celle des keynésiens, est une autre analyse par le
revenu. Nous présentons brièvement l'une et l'autre en relevant
chaque fois les implications pour la politique monétaire.
2.1.1. Approche des monétaristes
L'analyse par les encaisses repose sur une relation
exprimant la quantité de monnaie en circulation à un moment
donné comme le montant des encaisses que les agents souhaitent
détenir à ce moment. L'équation des échanges de
Fisher est de ce type, de même que celle proposée par Pigou
quelques années plus tard à Cambridge, acceptée par Keynes
dans son Essai sur la
reforme monetaire en 1923, mais
réfutée par lui dans son Traite de la
monnaie en 1930. L'équation utilisée par Friedman en
1956, bien que plus élaborée et dotée de fondements
microéconomiques plus explicites, n'est en réalité
guère différente.
Referons-nous ici à l'équation la plus
classique, à savoir l'équation des échanges de Fisher que
nous prendrons sous la forme suivante :
AP
AM
=
+ AV AT
P M V T
où ?P/P est le taux d'inflation au cours d'une
période de temps donnée, et ?M/M, ?V/V, ?T/T, sont les taux de
variation, dans la période, respectivement de la masse monétaire,
de la vitesse de circulation de la monnaie et du volume des
transactions.
Les quantitativistes admettent que P peut seulement
varier sous l'influence M, V et T, ils excluent la possibilité que P
peut varier sous l'influence d'autres facteurs.
De ce postulat, les quantitativistes déduisent
qu'un accroissement de l'offre de monnaie entraine une hausse inflationniste
des prix. Cette hausse est égale à l'augmentation de la
quantité de monnaie en circulation, à moins que ne surviennent
des variations compensatrices de la vitesse de la circulation de la monnaie ou
du volume des transactions.
Cela étant les autorités publiques
peuvent-elles faire confiance à de telles variations ou envisager de
s'appuyer sur elles pour combattre l'inflation ? Les théoriciens
monétaristes ne le pensent pas. Pour eux, si on veut lutter contre
l'inflation, il faut donc comprimer les coûts de façon à
inciter les entreprises à élever le niveau de production. Dans ce
but, il convient d'empêcher les banques autant qu'elles le voudraient
à la demande d'encaisse ou crédit du public, et cela ne peut
être obtenu en provoquant une hausse des taux d'intérêt et
en limitant les possibilités de refinancement des banques auprès
de la banque centrale.
2.1.2. Approche des keynésiens
L'analyse par le revenu, proposée par J.M. Keynes,
conduit à des conclusions radicalement opposées.
Selon Keynes ce n'est point la demande d'encaisse des
ménages qui détermine la demande globale de la monnaie, mais la
demande de crédit des entreprises. Or cette demande de crédit
s'explique essentiellement par les besoins de financement de
l'économie.
Cependant, les besoins de financement de
l'économie sont déterminés, en fonction des prix des
facteurs de production et des produits, par le niveau du revenu global que la
communauté envisagée souhaite atteindre, en restant dans la
limite des possibilités offertes par la quantité de main d'oeuvre
existante. Ce revenu global désiré est lui-même, selon
Keynes, le revenu global visé par les anticipations des entreprises. Ces
anticipations sont enfin « hautes » ou « basses » selon que
le revenu propre des entreprises, qui est une fraction (souvent appelée
profit) du revenu global réalisé précédemment, est
élevé ou non.
Tout ce qui est de nature à améliorer
les anticipations des entreprises contribue donc à
l'élévation de la production. À cet égard, une
hausse des salaires n'est pas forcément néfaste. Certes, elle
entraine dans l'immédiat une hausse des coûts, mais elle
détermine également à brève échéance
une demande supplémentaire de produits et de facteurs. Une hausse du
taux de l'intérêt représenterait, elle aussi, un coût
pour les entreprises, mais un coût non générateur de
revenus. Une telle hausse serait de nature à décourager les
entreprises dans leur effort d'investissement. Elle atténuerait
peut-être l'inflation, mais au prix d'une récession. Mieux vaut,
par conséquent, une baisse du taux d'intérêt qui, en
incitant les entreprises à des anticipations optimistes, poussera au
plein emploi de la main-d'oeuvre, conduira à une
prospérité accrue et probablement, en fin de compte, à un
ralentissement spontané de l'inflation.
2.2. Les théories du crédit
Il n'y a pas vraiment une théorie traitant les
bons BRH et le crédit, plus haut nous avons pris le soin de
présenter deux approches fondamentales de la politique monétaire
ayant rapport avec le crédit. Dans cette sous-section nous aurons
à présenter des théories élaborées sur le
concept crédit.
2.2.1. La répression financière
McKinnon et Shaw (1973) développèrent un
cadre d'analyse dont la repression financiere constitue la toile de
fond. Selon ces deux auteurs, l'intervention des pouvoirs publics dans le
fonctionnement du marché financier conduit à un
découragement de l'épargne, un rationnement du crédit et
l'affectation non optimale des ressources. Si l'État fixe arbitrairement
les taux d'intérêt réels (à travers la fixation des
taux d'intérêt nominaux) au-dessous de leurs valeurs
d'équilibre de marché, il réduit la croissance
économique dans la mesure où :
- Cela réduit la quantité de fonds
disponibles (crédit) pour l'investissement via la baisse
des dépôts bancaires ;
- Cela affecte la qualité de l'investissement par
la modification de comportement des intermédiaires
financiers.
L'analyse de McKinnon et Shaw vise donc à montrer
que, dans le cadre d'une économie réprimée
financièrement, la fixation des taux au-dessous de leur valeur
d'équilibre :
n réduit l'épargne (baisse des
dépôts bancaires) au profit de la consommation
courante;
n fixe l'investissement au-dessous de son niveau
optimal;
n détériore la qualité de
l'investissement réalisé dans la mesure où les banques
sont forcées par le gouvernement de financer des projets à
faibles rendements (secteurs prioritaires...).
Dans ce contexte, libérer le secteur financier,
principalement, réviser le niveau des taux d'intérêt
réels servis sur les dépôts (par une augmentation des taux
nominaux ou par une baisse de l'inflation) stimulera l'accumulation de
l'épargne, une augmentation des fonds prêtables (crédit) et
donc permettre la croissance de l'investissement.
L'approche de McKinnon et Shaw conclut donc,
invariablement, à souligner le caractère néfaste de la
répression financière sur l'investissement via le crédit.
Au contraire, la liberalisation financiere, parce qu'elle permettrait
le développement financier, serait à même
d'accélérer le développement
économique.
2.2.2. Les imperfections des marchés
financiers
L'approche de McKinnon et Shaw sur libéralisation
financière portant sur le fait que le marché du crédit est
purement concurrentiel et donc qu'il ne peut exister de rationnement
lorsque
les taux d'intérêt sont fixés
à leur niveau d'équilibre. Stiglitz et Weiss (1981) furent l'un
des premiers auteurs à montrer que la remise en cause de cette
hypothèse compte tenu du déséquilibre structurel des
marchés financiers serait la cause de l'échec des politiques de
libéralisation financière. Les marchés financiers ne sont
pas aussi parfaits que l'estimerait l'approche développée par Mac
Kinnon et Shaw. Ils sont des marchés particuliers et non comparables
avec le marché des biens et services par exemple pour répondre
à l'ironique question de Diaz Alejandro (1985, p. 2) : Are
banks special, and really all that different from butcher shop ?
Sur les marchés financiers, les crédits sont
échangés contre des promesses futures de remboursement. Le
non-respect de cette promesse accroît le risque lié à
l'emprunt.
Stiglitz et Weiss (1981) montrent que
l'espérance de rendement de la banque croît moins vite que le taux
d'intérêt. De ce fait, il n'y a pas de mécanismes
compétitifs qui puissent établir l'égalité entre
l'offre et la demande de fonds prêtables et le crédit sera en
permanence rationné puisque l'offre de fonds prêtables est
fonction de l'espérance de rendement tandis que la demande dépend
du taux d'intérêt. Le taux d'intérêt qui maximise le
profit de la banque est inférieur au taux d'intérêt
d'équilibre et par conséquent, certains emprunteurs seront
rationnés. En effet, les banques sont préoccupées par les
intérêts du prêt, mais aussi le niveau de risque encouru.
Ainsi, le taux d'intérêt fixé par la banque peut affecter
le risque global qu'elle encoure soit par l'effet de sélection adverse
qui se traduit par l'exclusion des emprunteurs potentiels ou soit par l'effet
d'incitation. Ces deux effets liés aux problèmes
d'asymétrie d'information sur les marchés financiers sont
résolus par les banques selon Stiglitz et Weiss (1981) en rationnant
à chaque date certains agents même si ces derniers sont
prêts à payer des taux d'intérêt plus
élevés. Les banques ne feront donc pas de crédit puisque
la probabilité de défaut associée aux nouveaux prêts
est élevée.
Bien que le rationnement de crédit à la
Stiglitz-Weiss (1981) soit une illustration pratique des problèmes
d'asymétrie d'information sur le marché financier, son existence
(du rationnement) semble être un phénomène
intrinsèque au fonctionnement du secteur financier selon les auteurs. En
effet, Bester (1985) propose une solution aux problèmes de rationnement
de crédit en permettant aux banques d'utiliser de façon
compétitive le taux d'intérêt et les garanties pour
sélectionner les emprunteurs ; ce qui n'est pas le cas chez Stiglitz et
Weiss où le rationnement se fait en fonction du taux
d'intérêt qui maximise le profit de la banque. De façon
spécifique, les
emprunteurs moins risqués acceptent des
garanties élevées contre des taux d'intérêt faibles.
Aussi les banques peuvent utiliser les collatéraux pour permettre aux
entrepreneurs non risqués de se révéler.
L'équilibre de rationnement est souvent mélangeant (le cas de
Stiglitz et Weiss, 1981), alors que le mécanisme d'auto-sélection
proposé par Bester (1985) à travers les garanties11 et
le taux d'intérêt permet à la banque de sélectionner
le bon risque du mauvais, et d'obtenir un équilibre séparateur
sans rationnement de crédit12.
Par contre, Hellwig (1987) montre qu'une
légère modification dans la séquence des jeux peut avoir
des implications majeures en ce qui concerne l'équilibre de Bester.
Hellwig considère un jeu à deux étapes de Rothschild et
Stiglitz (1976) et Wilson (1977) dans un modèle comparable à
celui de Bester, où dans un premier temps la partie non informée
(les banques) offrent des contrats de dettes aux emprunteurs, qui choisissent
parmi les offres disponibles dans un second temps. Les résultats obtenus
montrent que le seul candidat pour l'équilibre séquentiel dans
des stratégies pures de cette mise en oeuvre est l'équilibre
séparateur de Bester (1985). Cependant, si la proportion des
bons risques dans la population est
élevée, l'équilibre séparateur n'est pas Pareto
optimal par rapport à l'équilibre mélangeant. Hellwig
(1987) étend le processus à un jeu à trois étapes,
et montre que si dans un premier temps les banques annoncent leur
préférence en ce qui concerne les taux d'intérêt,
l'équilibre mélangeant domine l'équilibre
séparateur13. Ainsi, l'équilibre de rationnement de
Stiglitz et Weiss peut persister malgré l'existence d'un
mécanisme séquentiel de sélection du risque.
L'asymétrie d'information sur le marché
peut avoir d'autres conséquences que le rationnement de crédit
comme l'évoquent les auteurs précédents. Une contribution
intéressante a été réalisée par De Meza et
Webb (1987), qui va dans ce sens. Les deux auteurs construisent un
11 Il serait
intéressant de faire remarquer qu'il y a une hypothèse
sous-jacente au modèle de Bester (1985), qui est que les bons risques
disposent de fortes garanties. Cette hypothèse, propre à tous les
modèles avec collatéraux est discutable.
12 Toutefois, étant
donné que le niveau de taux d'intérêt débiteur ne
peut être infini tout comme la richesse des individus
(collatéraux), il subsiste des situations pour lesquelles les contrats
incitatifs séparateurs cessent d'être optimaux (Deshons et
Freixas, 1987).
13
Par contre lorsque la séquence de
révélation des préférences est inversée
entre les entrepreneurs et la banque dans le modèle de Hellwig (1987),
c'est-à-dire que les entrepreneurs annoncent le montant de garantie
qu'elles sont prêtes à offrir dans un premier temps ; dans un
deuxième temps, compte tenu des garanties offertes par les
entrepreneurs, les banques annoncent le niveau de taux d'intérêt.
Enfin dans l'étape 3, les entrepreneurs choisissent parmi les contrats
compétitifs. Dans ce jeu, l'équilibre séquentiel est
l'équilibre séparateur.
modèle, où l'asymétrie
d'information entre prêteurs et emprunteurs n'entraîne pas le
rationnement de crédit, mais conduit à un excès
d'investissement par rapport à son niveau socialement admissible. La
différence fondamentale entre le modèle de De Meza et Webb et
celui de Stiglitz et Weiss (1981), est que la rentabilité moyenne des
projets varie dans le premier, alors qu'elle est constante dans le second.
Aussi, contrairement à Stiglitz et Weiss (1981), dans le modèle
de De Meza et Webb, les taux d'intérêt élevés
n'attirent pas les mauvais risques. Par conséquent, ce n'est pas
l'asymétrie d'information qui conduit au rationnement du crédit
dans le modèle de Stiglitz et Weiss (1981) selon De Meza et Webb, mais
plutôt la nature du contrat de dette comme le suggère
également Williamson (1986, 1987).
Cho (1986) réalise une contribution alternative
qui justifie en partie l'échec des politiques de libéralisation
financière en prenant en compte les imperfections des marchés
financiers sans faire référence au rationnement du crédit
à la Stiglitz et Weiss (1981). En effet, il estime que l'échec
des politiques de libéralisation financière est surtout
lié à l'inefficience des marchés boursiers. Cho (1986)
avance que le déficit économique à lui seul ne saurait
expliquer les politiques de répression financière, mais
plutôt le faible niveau de développement, les problèmes
structurels, les imperfections du marché boursier et la
prépondérance des prêts bancaires dans le financement des
entreprises. Il identifie 2 types de contraintes sur le marché du
crédit où différents taux d'intérêt peuvent
s'établir suivant les caractéristiques des emprunteurs : les
contraintes exogènes qui sont d'ordre légal ou institutionnel,
comme le plafonnement des taux d'intérêt ; les contraintes
endogènes liées aux coûts de l'information qui permettent
d'appréhender le risque de chaque client. Pour Cho (1986), même si
la libéralisation bancaire supprime le plafonnement des taux
d'intérêt et assure la compétitivité bancaire,
l'amélioration de l'efficience de l'allocation du capital n'est pas
garantie si les contraintes informationnelles ne sont pas levées. Ces
imperfections au niveau du système d'information peuvent faire que
l'espérance de rendement du prêt octroyé par la banque
à une entreprise i peut être
supérieure à celle d'une entreprise j,
malgré que l'entreprise j soit plus productive
que l'entreprise i. Cho (1986) conclut qu'en absence
de marché boursier, si le gouvernement n'est pas corrompu et a le
même niveau d'information que les agents économiques, il pourrait
accroître l'efficience de l'allocation du crédit en obligeant les
banques à emprunter aux groupes d'entrepreneurs rationnés. Mankiw
(1986), montre aussi que l'inefficience dans les mécanismes d'allocation
du crédit sur le marché financier due au fait que les emprunteurs
ont plus d'information sur leur risque que les prêteurs,
peut être améliorée par
l'intervention de l'Etat. Il fustige les augmentations de taux
d'intérêt liées à la libéralisation
financière en avançant que de faibles variations du taux sans
risque peuvent entraîner de grandes modifications dans la prise du
risque, dans l'allocation du crédit et dans l'efficience de
l'équilibre du marché. Enfin, Mankiw (1986) suggère que
les marchés financiers ne peuvent pas fonctionner de façon libre
comme le préconisent certains auteurs et que l'intervention de l'Etat
est très importante, surtout pour assumer la fonction de prêteur
en dernier ressort.
2.2.3. Le rationnement du crédit
Nous présentons ici deux approches de la
théorie du rationnement du crédit, l'analyse de Modigliani et
Jaffee (conditions hors prix) et le modèle Stiglitz et Weiss
(information imparfaite).
A- Rationnement du crédit et conditions « hors
Prix » : l'analyse de Modigliani et
Jaffee
D.M. Jaffee et F. Modigliani ont les premiers
présenté une analyse du comportement du rationnement du
crédit par les banques. Ils le définissent comme « la
situation dans laquelle la demande de crédit commercial excède
l'offre de ces crédits au taux d'intérêt commercial
pratiqué par les banques ». Le prix, le taux d'intérêt
n'équilibre donc pas l'offre et la demande sans que cela puisse
être attribué à une pratique d'administration du
marché par les pouvoirs publics.
Cette situation trouve son origine dans le
comportement des banques. Jaffee et Modigliani en proposent
l'interprétation suivante. Les banques etablissent des
clivages au sein de leur clientele en fonction du risque qu'elle
represente. Elles aboutissent ainsi à
l'établissement de classes qui regroupent les clients à
l'égard desquels elles ont un comportement homogène et en
particulier à l'égard desquels elles pratiquent les mêmes
taux d'intérêt.
Mais les clients situés à
l'intérieur d'une même classe de taux d'intérêt
représentent pour les banques des risques différenciés. Il
est donc rationnel du point de vue de ces dernières de limiter leur
crédit aux clients à l'égard desquels elles pratiqueraient
un taux d'intérêt plus élevé, si les taux
étaient fixés en fonction de chaque cas particulier, et,
inversement de ne pas rationner
les clients pour lesquels une attribution individuelle
de crédit se ferait à un taux plus faible que celui de la classe
dont ils relèvent. Les banques ont une fonction d'offre
specifique pour chaque demandeur. La spécification de la
fonction d'offre s'opère au travers des conditions « hors prix
». Celles-ci concernent les conditions d'obtention du crédit :
échéances de remboursement, garanties hypothèque, ou
garantie sur le patrimoine personnel, apport personnel à
l'opération... Au travers des conditions hors prix les banques
sélectionnent leurs clients en posant des conditions d'accès
inégales en fonction du risque qu'elles estiment encourir.
Si les taux d'intérêt augmentent, le
degré de rationnement augmente. En effet, le risque de défaut
présenté par certains clients sera accru par
l'élévation de la charge d'intérêt. Le rationnement
portera donc plus fortement sur le demandeur de crédit
déjà rationné. L'incidence de l'aggravation du
rationnement sera donc très différente selon les
catégories de clients. Elle sera totalement évitée
à certains et beaucoup plus rigoureuses que ne l'indique l'observation
globale pour d'autres. Prise en compte de la part de marché, et
conditions hors prix se conjuguent pour défavoriser dans l'octroi du
crédit les petites entreprises par rapport aux firmes
importantes.
Ces pratiques microéconomiques de rationnement
peuvent être renforcées par la mise en oeuvre d'une politique
globale de limitation du crédit par la Banque centrale.
B- Rationnement du crédit en information
imparfaite : le modèle de Joseph Stiglitz et Andrew Weiss
(1981)14
Le modèle présenté par Stiglitz
et Weiss poursuit l'introduction de la notation d'asymétrie
d'information et de son application au marché du crédit. Le fait
stylisé à expliquer est le suivant : lorsque le niveau de risque
du débiteur augmente, les banques n'augmentent pas les taux
d'intérêt qu'elles exigent, mais préfèrent rationner
le crédit, c'est-à-dire refuser le prêt. Si le
marché fonctionne correctement, les agents qui demandent le bien et ceux
qui l'offrent gagneraient pourtant à une hausse du prix : les offreurs
d'une manière évidente, et les demandeurs car ils ne seraient
plus rationnés.
Pourquoi donc le taux d'intérêt n'agit-il
pas comme un prix habituel qui équilibre le marché, ici celui du
crédit ? Cela s'explique par l'existence d'une asymétrie
d'information : le
14 J. STIGLITZ ET A. WEISS
« Credit rationing in markets with imperfect information » The
American Economic Review, vol. 71, n°3, 1981, pp. 93-410.
débiteur connaît le risque du projet
qu'il entreprend (risque de sélection adverse) ou peut modifier sa prise
de risque (risque de hasard moral), alors que la banque ne peut que l'estimer.
L'augmentation du taux d'intérêt implique une hausse du
degré de risque couru par la banque car elle rend trop coûteux
pour l'entrepreneur les projets non risqués (qui rapportent moins). La
banque préfèrera alors ne pas accorder de crédit
plutôt que d'augmenter le coût du crédit.
Le modèle développé par Stiglitz
et Weiss incorpore donc à la fois l'argument de la sélection
adverse et celui du hasard moral. Les entrepreneurs prennent des
décisions plus risqués lorsque le taux d'intérêt
augmente et les projets moins risqués deviennent moins profitables au
fur et à mesure que le taux d'intérêt augmente.
La banque a de nombreux moyens pour affiner son
information et se couvrir, par exemple en exigeant des collatéraux, mais
cela n'élimine pas le rationnement du crédit.
1- Le credit comme situation d'information
imparfaite
Pourquoi le crédit est-il rationné ?
L'égalité entre l'offre et la demande sur un marché
demeure la principale représentation de l'équilibre
économique. Cette égalité se réalise grâce
à la flexibilité des prix, destinée à ajuster au
mieux l'offre et la demande. Si les prix faisaient leur travail, il ne pourrait
y avoir de situation de rationnement, puisque l'excès de demande d'un
bien serait immédiatement résorbé par une hausse du prix
du bien considéré. Le prix est en matière de crédit
le taux d'intérêt rémunérant les prêteurs
c'est-à-dire les banques. Le comportement des emprunteurs : les
entreprises, lie, selon ces auteurs, acceptation du taux d'intérêt
sur le crédit et évaluation de leur propre risque. Si
l'emprunteur anticipe un risque faible de défaut de remboursement de son
emprunt, il n'accepte pas un taux d'intérêt élevé.
Stiglitz et Weiss vont plus loin : un taux d'intérêt
élevé accroît l'attractivité des projets les plus
risqués pour les entreprises. Du point de vue de la banque, le taux de
remboursement anticipé est plus bas. Un niveau élevé des
taux d'intérêt conduit donc les emprunteurs à des choix
contraires aux intérêts des prêteurs.
Le taux de rendement du prêt anticipé par
la banque peut donc croître moins vite que le taux d'intérêt
et peut même décroître alors que ce dernier s'accroît.
Il existe un taux d'intérêt qui
maximise le rendement de la banque soit
t* ce taux.
Taux de rendement attendu par la banque
~^* Taux d'intérêt
Le Taux d'intéret optimum pour la banque
Il est concevable qu'au taux ~^* la demande de
crédit excède l'offre de crédit. Le mécanisme
d'ajustement attendu de l'offre et de la demande implique alors que les prix :
le taux d'intérêt s'élève sous la poussée de
la demande ? offre et demande s'équilibrent alors à des
quantités moindres pour un prix plus élevé. Ce taux
d'intérêt qui ajusterait offre et demande n'est pas le taux
d'intérêt optimum pour la banque. Compte tenu de son
appréciation sur les emprunts risqués qui lie le niveau du taux
d'intérêt et niveau de risque du projet, la banque ne
prêtera pas à
un demandeur qui accepte de payer plus que le taux
~^*. À ce taux pourraient s'ajouter les conditions hors prix notamment
des garanties sur les ressources à l'entreprise. Mais en accroissant les
conditions hors prix de ses prêts la banque diminuera l'aversion pour le
risque de ces emprunteurs et donc son propre taux de rendement.
Les emprunteurs n'obtiennent donc pas des prêts
même s'ils acceptent de payer un taux d'intérêt plus
élevé : il y a rationnement du crédit.
2- L'equilibre de rationnement
Par rapport à l'analyse traditionnelle de
détermination de l'équilibre sur le marché du
crédit le modèle de Stiglitz et Weiss ajoute une composante
à la détermination de l'équilibre : le taux de rendement
anticipé des crédits l'.
La demande de crédit est une fonction
décroissante du taux d'intérêt payé par les
emprunteurs. Soit Lo cette fonction.
L'offre de crédit Ls est fonction de ~^, taux
de rendement anticipé des crédits. Le modèle pose
l'hypothèse que ce taux est une fonction décroissante du risque
du crédit. L'offre de crédit ne dépend donc pas de la
même variable que la demande.
Ces conditions expliquent que le taux
d'intérêt rm auquel offre et demande s'égalisent
:
- ne soit pas optimal pour l'un des agents : les
banques
- ne soit pas une position d'équilibre
stable.
À ce taux les banques ne maximisent pas leur
profit. Les clients qui acceptent de payer ce taux sont des clients à
gros risque. À cet effet direct sur le risque des banques s'ajoute un
effet indirect : des clients sont évincés du marché parce
que le risque qu'ils anticipent quant à leur opération ne
justifie pas de payer ce taux :
Si chaque emprunteur, ou si chaque catégorie
d'emprunteur, a une distribution de rendement anticipé de son projet
è, Stiglitz et Weiss proposent de considérer que les emprunteurs
peuvent être répartis en deux (2) groupes :
- un groupe adverse au risque qui emprunte jusqu'à
un taux d'intérêt r1. - un groupe risqué qui emprunte
jusqu'à un taux d'intérêt r2.
ri. < r2
Soit ~ (~^) la fonction qui exprime la relation entre
la charge d'intérêt des emprunteurs et le taux de rendement
anticipé de la banque par dollar emprunté. La fonction ~ (~^)
n'est pas une fonction monotone parce que certains emprunteurs sortiront du
marché à un niveau de taux d'intérêt >
r1.
Au taux d'intérêt optimum ~^* la demande de
crédit excède l'offre d'un montant z
mais toute banque qui accroîtrait son taux
d'intérêt au-delà ~^* verrait diminuer son rendement par
dollar prêté. Tant que l'excès de demande
représenté par z, n'est pas satisfait le taux
d'intérêt pratiqué est ~^*.
Au niveau ~^* l'équilibre réalisé
est donc un équilibre de rationnement établi en fonction des
anticipations des banques sur les risques encourus par leurs clients et de la
relation opérée par les emprunteurs entre le risque de leur
projet et le taux d'intérêt qu'ils acceptent de payer.
L'analyse de Stiglitz et Weiss est importante à
plusieurs titres :
1- Elle éclaire par une démonstration
théorique formalisée (dont il a été proposé
ici une version aussi simplifiée que possible) le comportement de
rationnement des banques sur le marché du crédit en soulignant
l'importance de deux (2) variables essentielles : l'appréciation du
risque et l'anticipation de la rentabilité du projet.
2- Elle établit l'existence d'un
équilibre de rationnement en déterminant au niveau
micro-économique les raisons pour lesquelles les mécanismes
d'ajustement de l'offre et de la demande par le prix, ici le taux
d'intérêt ne jouent pas leur rôle.
3- Cette analyse a eu un impact important sur la
théorie économique en raison de ses implications sur une
hypothèse fondamentale de l'analyse économique : les prix
équilibrent les marchés. La conclusion ultime de Stiglitz et
Weiss est en effet que la loi de l'offre et de la demande n'est en fait pas une
loi, et qu'elle ne devrait pas être comprise comme une hypothèse
rendue nécessaire par l'analyse de la concurrence. Pour ces auteurs
c'est plutôt un résultat généré par les
hypothèses implicites selon lesquelles les prix n'ont ni effet de tri ni
effet d'incitation.
Le résultat habituel de la théorie
économique : les prix équilibrent les marchés est celui
d'un modèle particulier et n'est pas une propriété
générale des marchés. Le chômage et le rationnement
du crédit écrivent Stiglitz et Weiss « ne sont pas des
fantasmes », ils caractérisent l'économie
réelle.
2.3. Le crédit et la politique monétaire
La spécificité et la technicité
de notre thème nous poussent à élaborer une
référence théorique précise autour des concepts qui
se trouvent dans le champ de notre travail de recherche.
Les entreprises ont un besoin de financement et vont
emprunter. Le taux d'intérêt est un coût de production, les
entreprises devront rembourser le capital et les intérêts. C'est
une charge pour l'entreprise. Si le taux d'intérêt est
élevé, le coût du crédit sera élevé,
il y aura une baisse de la demande de capitaux et l'investissement baissera.
Les ménages ont une capacité de financement car ils
épargnent. Le taux d'intérêt est un revenu : c'est le prix
de l'épargne. Si le taux d'intérêt est élevé,
l'épargne augmente, la consommation chute, la production baisse et le
chômage augmente et tout ceci se fait sur le long terme. L'effet inverse
se produit pour les entreprises et les ménages. Si le taux
d'intérêt est bas, le coût du crédit baisse et il en
résulte une augmentation de la demande de capitaux, ce qui a pour effet
d'augmenter l'investissement. Pour les ménages les effets sont quasiment
similaires. Si le taux d'intérêt est bas, l'épargne diminue
car la consommation augmente. Il en résulte une augmentation de la
production et une baisse du chômage.
Les banques commerciales peuvent avoir besoin de
liquidités : elles portent alors cet effet de commerce à la
Banque Centrale. Cette opération s'appelle le réescompte et le
taux d'intérêt s'appelle le taux de réescompte. La Banque
Centrale dispose d'un instrument important dans la conduite de sa politique
monétaire qui est l'opération d'open-market.
La Banque Centrale peut intervenir sur ce
marché interbancaire en achetant ou en vendant des liquidités
pour faire varier le taux d'intérêt. Si la Banque Centrale
souhaite que les banques obtiennent facilement des liquidités (exemple :
lorsqu'il y a ralentissement de l'activité économique), la Banque
Centrale se porte offreur (ou vendeur) de liquidités. L'offre
étant supérieure à la demande, le taux
d'intérêt baisse. Conséquence : les banques pourront se
refinancer facilement sur ce marché interbancaire et obtenir des
liquidités à coût faible donc une hausse des
possibilités de crédits vis-à-vis de leurs clients. Si la
Banque Centrale souhaite que les banques obtiennent difficilement des
liquidités (exemple : lorsqu'il y a inflation, croissance forte de
l'activité économique), la Banque Centrale se porte acheteur (ou
demandeur) de liquidités. L'offre étant inférieure
à la demande, le taux d'intérêt monte. Conséquence :
les banques pourront se refinancer difficilement sur ce marché
interbancaire et obtenir des liquidités à coût
élevé donc une baisse des possibilités de crédits
vis-à-vis de leurs clients. En Haïti nous confrontons ce même
problème avec l'émission des bons BRH, qui pousse à la
hausse les taux d'intérêt
débiteurs via les taux directeurs qui à son
tour entrainent une baisse du volume de crédits octroyés dans
l'économie.
Le docteur Dominique PLIHON15 nous montre
dans son ouvrage intitulé « la monnaie et ses
mécanisme» que la politique monétaire doive remplir les
objectifs du « Carré Magique » de Kaldor à savoir, la
croissance économique, la stabilité des prix, le plein emploi et
l'équilibre de la balance des paiements. Il ne faut pas qu'il y ait un
excès de création monétaire. En effet, si le taux
d'intérêt est faible, les crédits distribués aux
ménages et aux entreprises augmentent. Le risque est le gonflement de la
masse monétaire (inflation) car le pouvoir d'achat des agents
économiques est supérieur à la quantité de biens
disponibles. La demande est supérieure à l'offre, ce qui
entraîne une hausse des prix. D'autre part, si le taux
d'intérêt est bas, il existe un risque de fuite des capitaux
flottants vers l'étranger car la rémunération y est plus
importante. Il ne faut pas qu'il y ait une insuffisance de création
monétaire. En effet, si le taux d'intérêt est
élevé, les crédits distribués aux ménages et
aux entreprises baissent. Le risque est la diminution de la masse
monétaire (récession) car le pouvoir d'achat des agents
économiques est inférieur à la quantité de biens
disponibles. La demande est inférieure à l'offre,
entraînant une baisse des prix. La politique monétaire doit donc
trouver un équilibre entre l'insuffisance et l'excès de
création de monnaie (régulation de la masse
monétaire).
2.4. Les théories sur la modélisation VAR
Pourquoi les modèles VAR ? D'où
viennent-ils ?
Le corps principal de la plupart des ouvrages en
économétrie est consacré aux modèles de
régressions à équation unique et les méthodes de
régression à équations simultanées. Pour illustrer
le premier type de modèle, on peut imaginer la fonction de demande
d'automobiles. Si l'on se base sur la théorie économique, on
admet que la demande d'automobiles est une fonction de leur prix, des
dépenses publicitaires, du revenu du consommateur, du taux
d'intérêt et d'autres variables pertinentes (par exemple la taille
de la famille, la distance du lieu de travail, etc.). À partir de
séries chronologiques, on estime un modèle approprié de la
demande d'automobiles, qui peut servir à la prévision de la
demande d'automobiles pour le futur. Les seconds modèles, à
leur
15 Professeur
d'économie à l'Université Paris-Nord.
apogée pendant les années 60 et 70, des
modèles élaborés de l'économie américaine
basés sur les équations simultanées dominèrent la
prévision économétrique. Depuis lors, la séduction
de tels modèles s'est tassée en raison de leurs faibles
performances, particulièrement depuis les chocs pétroliers de
1973 et 1979, dus aux embargos de l'OPEP et aussi en raison des critiques de
Granger-Sims et de Lucas.
Les modèles à séries temporelles
multivariées et plus particulièrement les modèles VAR
(modèle autorégressif vectoriel : Vector
Autoregressive)16 sont maintenant reconnus pour fournir une
alternative aux modèles économiques structurels17. Il
est aussi vrai que la théorie économique n'est pas toujours
suffisante pour déterminer la spécification correcte entre les
variables et dans ce cas, il faut en quelques sortes laisser les
données, et non pas le théoricien, déterminer la structure
dynamique du modèle, voir le nombre optimal des variables
retardées. C'est exactement l'idée soutenue par les
modèles VAR qui sont des modèles très utiles et ont
été introduits par Sims (1980) comme formulation alternative aux
modèles traditionnels structurels à plusieurs équations.
Par contre, on entend par modèle structurel, une formalisation
théorique du fonctionnement de l'économie où chaque
équation du modèle permet de donner des interprétations
causales et où le modèle, dans son ensemble, représente
une version testable de la théorie économique (par exemple, les
deux modèles évoqués plus haut). Cependant, comme nous
l'avons déjà mentionné, les perturbations
économiques des années 70 (crises pétrolières,
récession mondiale, ...) ont invalidé les prévisions
délivrées par les modèles
macroéconométriques). Ceux-ci ont nécessité de
perpétuelles ré-spécifications et ré-estimations.
Ce phénomène s'est accompagné d'un nombre croissant de
travaux qui montraient le faible pouvoir prédictif des modèles
structurels par rapport à celui des modèles
univariés.
Les trois plus célèbres articles qui ont
rejeté l'approche conventionnelle des modèles structurels sont
ceux de Granger (1969), Sims (1980) et Lucas (1976).
16
Les VAR sont souvent considérés comme des
modélisations athéoriques dans lesquelles le modélisateur
peut se passer de toute théorie économique pour modéliser
le comportement dynamique de variables économiques.
17 Peu après leur
apparition, certains (Sims, 1980) et Litterman (1979, 1986) pensaient que les
VAR seraient plus performants pour faire de la prévision que les
modèles à équations structurelles (Greene, 2005 ; p.
568)
Ces auteurs18 réfutaient
l'idée que les relations économiques sont réellement
gouvernées par la simultanéité. Ils refusaient
d'introduire le concept de variables exogènes dans leurs travaux. Cette
stratégie les amenait à n'utiliser essentiellement que des
équations linéaires aux différences, à ne pas
insister sur des tests d'hypothèses économiques et à
s'intéresser plutôt aux problèmes de
prévision.
2.4.1. La critique de Lucas (1976)
Les équations d'inspiration keynésienne
décrivaient un modèle structurel de décisions
(consommation, investissement...) qui ne reposaient pas sur des
hypothèses réalistes de comportement individuel. L'inflation et
le chômage très élevé des années 70
s'inséraient très mal dans un cadre théorique
keynésien. Du point de vue du paradigme sous-jacent, la critique la plus
gênante faite aux modèles structurels est celle de Lucas (1976),
qui avance l'idée que les paramètres des « règles de
décision » contenus dans les systèmes d'équations
structurelles sont modifiées par un changement de politique
économique, même-si les règles elles-mêmes sont
parfaitement appropriées.
Selon la critique de Lucas (1976), les principales
équations de comportement des modèles
macroéconométriques ne sont en fait que des formes
réduites, dont les paramètres ne sont pas invariants à la
forme de la politique économique. Tant que ces modèles sont
utilisés pour effectuer des exercices de prévision, leur
utilisation n'est pas forcément remise en cause. En revanche, ils ne
peuvent en aucun cas être utilisés pour analyser des
multiplicateurs liés à la politique économique. Ainsi,
pour Lucas et Sargent (1979), une telle analyse ne peut s'effectuer qu'en
abandonnant ce cadre au profit d'une modélisation structurelle
cohérente et de la détermination explicite des formes
réduites compatibles avec un ensemble de restrictions associées
aux conditions d'équilibre et aux schémas
d'anticipation.
18
Mais Granger, Sims et Lucas ne sont que des
successeurs d'économètres qui, dans les années 60-70, ont
voulu développer « l'ingénierie sociale ».
Déjà Kendall (1960) avait produit une sorte de manifeste
prônant l'étude des systèmes de rétro-contrôle
comme l'analyse la plus fructueuse des problèmes de politique
économique. La justification de cette approche était l'analogie
du fonctionnement de l'économie à un servo-mécanisme. Box
et Jenkins (1976) ont largement représenté le point culminant de
ce type de travaux sur les séries univariées. Le
développement du contrôle optimal dans les années 60 a
également orienté une génération
d'économètres vers le concept de l'ingénierie pour qui
l'estimation structurelle était une désillusion.
En clair, Lucas a mentionné que les relations
existantes entre les variables économiques peuvent changer lorsque la
politique économique varie, auquel cas les paramètres
estimés d'un modèle de régression seront de peu
d'utilité pour la prévision : les paramètres
estimés d'un modèle économétrique dépendent
de la politique appliquée au moment de l'estimation du modèle et
se modifieront si la politique change. En bref, les paramètres ne sont
pas stables lorsque la politique économique varie. Par exemple, en
octobre 1979, le FED modifie spectaculairement sa politique monétaire.
Au lieu d'avoir pour objectif principal la fixation du taux
d'intérêt, il annonça que désormais il
contrôlerait la croissance de la masse monétaire. Face à un
changement si prononcé, un modèle économétrique
estimé à partir de données passées n'aurait que peu
de valeur face à la nouvelle politique.
2.4.2. La critique de Sims (1980)
Dans les modèles à équations
simultanées, ou modèles structurels quelques variables sont
traitées comme endogènes, d'autres étant
prédéterminées (exogènes et endogènes
retardées). Avant d'estimer de tels modèles, il faut s'assurer
que les équations du système sont justifiées (exactement).
Cette identification est souvent assurée en supposant que quelques
variables prédéterminées ne sont présentes que dans
quelques équations. Cette décision est souvent subjective et fut
sévèrement critiquée par Christopher Sims.
En effet, Selon Sims (1980), la représentation
du comportement économique en termes de modèles structurels
entraînait trop de contraintes d'identification, parfois arbitraires par
rapport à l'interprétation que l'on peut en donner. Le rejet de
ces contraintes impliquait pour lui, la nonexistence des variables
exogènes. Plus précisément, sans information a priori sur
la longueur des retards dans les équations, seul un ensemble
d'équations à forme réduite à retards identiques
pour toutes les équations pourrait être
estimées.
Pour Sims, s'il existe une véritable
simultanéité entre une série de variables, elles devraient
toutes être traitées sur un pied d'égalité : il ne
devrait y avoir aucune distinction a priori entre variables endogènes et
exogènes. C'est dans cet esprit que Sims présenta le
modèle VAR appelé modèles vectoriels
autorégressifs19 ; le terme d'autorégressif tient
à l'apparence de
19
Il est à noter que les graines de ce modèle
étaient déjà semées dans le test de
causalité de Granger en 1969.
valeur décalée de la variable
dépendante dans le membre droit et le terme vectoriel est dû au
fait qu'on a affaire à plusieurs variables vectorielles.
Nous prenons l'habitude de dire tout au début
de ce travail que le principal objectif de la BRH est la lutte contre
l'inflation. Elle utilise le plus souvent les bons BRH pour atteindre cet
objectif. Comme Dominique PLIHON l'a dit la politique monétaire doit
trouver un équilibre dans la régulation de la masse
monétaire. De ce fait, le second chapitre de notre recherche consistera
en une présentation de la politique monétaire et les instruments
utilisés pour mener cette politique.
CHAPITRE II - LES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE
MONÉTAIRE : THÉORIES ET RÉALITÉS
Ce chapitre est subdivisé en deux sections. La
première consistera en une présentation de la politique
monétaire et des instruments utilisés dans des États comme
les États Unis d'Amérique, l'Union Européenne et les
États de l'Afrique de l'Ouest. Dans la seconde, nous présenterons
les instruments utilisés par la Banque de la République
d'Haïti (réserves obligatoires, interventions sur le marché
des changes et bons BRH) dans la conduite de la politique
monétaire.
Section 1. Présentation des instruments de la
politique monétaire d'un point de vue global
Avant de pencher sur les instruments de politique
monétaire, il est nécessaire de se familiariser avec le concept
politique monétaire qui utilise les instruments mises à sa
disposition afin d'atteindre les objectifs fixés par la banque
centrale.
1.1. Politique Monétaire
Avec la politique budgétaire, la politique
monétaire est l'un des principaux instruments dont disposent les
responsables d'un pays. Définir une politique monétaire est une
obligation pour tout pays, car la production de moyens de paiement,
c'est-à-dire la création monétaire, ne peut être
laissée à la seule initiative des agents
privés.
1.1.1. Définition de la politique
monétaire
La politique monétaire20 est un
ensemble de mesures, délibérées des autorités
monétaires, visant à contrôler l'offre de monnaie et les
taux d'intérêt pour rétablir un équilibre de plein
emploi, et/ou assurer une croissance non inflationniste et un taux de change
stable. Elle comprend ainsi les politiques de crédit et la politique de
change. Elle est expansionniste quand
20 DOURA Fred. Economie
d'Haïti : Dépendance, crises et développement 2, Dami,
Montréal, Mars 2000, p. 242.
elle rend le crédit meilleur marché et
plus accessible de manière à augmenter le volume des
dépenses et l'emploi, elle est restrictive quand son objectif consiste
à restreindre l'offre de monnaie et le crédit de manière
à réduire les dépenses et contrôler les pressions
inflationnistes.
1.1.2. Objectifs de la politique monétaire
Les objectifs de la politique monétaire
rejoignent ainsi les objectifs de la politique économique. Ainsi, on
attribue généralement deux objectifs principaux à la
politique monétaire : la croissance économique, et la
stabilité de la monnaie nationale, que ce soit la stabilité
interne, mesurée par le niveau général des prix, que la
stabilité externe, mesurée par le taux de change de la monnaie
nationale en devises étrangères. Mais la politique
monétaire ne peut pas agir directement sur ces objectifs. En revanche,
elle peut agir directement sur certaines variables de l'économie qui
elles-mêmes influencent les objectifs de croissance et de
stabilité de la monnaie nationale. Ces variables, comme la masse
monétaire par exemple, sont appelées des « objectifs
intermédiaires ». Les autorités monétaires se fixent
donc des objectifs intermédiaires sur lesquels elles exercent une
influence directe. Quels sont ces objectifs intermédiaires? Ce sont les
objectifs quantitatifs qui portent sur l'évolution des agrégats
monétaires, les objectifs de taux d'intérêt qui
amènent les autorités monétaires à fixer un niveau
souhaitable pour les taux d'intérêt, les objectifs de change qui
poussent les autorités monétaires à utiliser les
instruments monétaires pour atteindre un certain niveau du taux de
change de la monnaie nationale sur le marché des changes.
1.2. Les instruments de la politique monétaire :
considérations générales
Les moyens d'actions mise en oeuvre par les
autorités monétaires- la Banque Centrale en par particulier- pour
atteindre les objectifs de la politique monétaire ci-dessus
décrits constituent ce que nous appelons les instruments de la politique
monétaire21. Ces instruments varient d'un pays à
l'autre, tout dépend des pouvoirs dont disposent les banques centrales.
Ils s'appliquent essentiellement à la distribution du crédit par
les banques dont ils tendent à influencer l'intensité
globale.
21 BENJAMIN Dumas. La Monnaie
et les Banques dans l'Économie, Les Presses de l'Université Jean
Price Mars et Éducation, Coconut Creek (Florida), 2005, p.
177.
1.2.1. Généralité des instruments
de politique monétaire
D'une manière générale, les
principaux instruments utilisés dans la conduite de la politique
monétaire d'une banque centrale sont les suivants :
1- Pourcentage de Reserves
Obligatoires
Le pourcentage de réserves obligatoire
consiste à imposer aux banques commerciales de faire un
dépôt à la Banque Centrale qui n'est pas porteur
d'intérêt. Dans ce cas la Banque Centrale fixe un pourcentage que
les banques doivent respecter. Il s'ensuit que plus le pourcentage exigé
n'est élevé, moins le système bancaire sera capable de
générer des prêts, inversement.
L'institution de réserves obligatoires oblige
les établissements bancaires à conserver à la Banque
Centrale un certain montant de liquidités proportionnel aux montants
reçus. Elle sert ainsi à limiter l'expansion des prêts
bancaires en constituant un point d'appui exceptionnel au contrôle
monétaire, et intervient aussi comme une garantie supplémentaire
en faveur des déposants eu égard à des retraits
éventuels sollicités. C'est ce qui explique d'ailleurs la
différenciation généralement observée au niveau des
taux de réserves légales ou de taux de couverture par
catégorie de dépôts.
2- Taux d'interet
La rencontre des courbes d'offre et de demande du
crédit détermine le taux d'intérêt réel
d'équilibre.
Mais en période d'inflation
incontrôlée, l'ajustement devra être plutôt fait
à travers une politique de taux d'intérêt
adéquatement flexible.
Dans beaucoup de pays, la politique de taux
d'intérêt s'accompagne de sélectivité de
crédit, qui est utilisée pour stimuler ou ralentir l'importance
de certaines catégories de prêts, afin de canaliser les ressources
financières vers l'utilisation que l'on souhaite en faire.
3- Taux de Reescompte
Le réescompte est l'opération par
laquelle la Banque Centrale consent à avancer aux banques
désireuses d'échanger des effets de leur portefeuille avant leur
date d'échéance le montant de ceux-ci, diminué d'une
retenue à un taux donné.
Cette même opération, quand elle met en
présence institution financière et clients, s'appelle escompte
commercial.
Les institutions financières
réescomptent à la Banque Centrale des effets qu'elles ont
déjà escomptés de leurs clients.
La technique de réescompte est conçue
comme une source de réserves à un taux de pénalité
pour les besoins de trésorerie des institutions financières. La
Banque Centrale utilise les variations du taux de réescompte comme une
arme servant à faciliter ou à restreindre l'expansion de la masse
monétaire, en encourageant ou en dissuadant les institutions
financières en quête de liquidité.
Ce taux de réescompte est une indication de
l'évolution que la Banque Centrale souhaite apporter aux conditions du
marché.
Il convient de remarquer que l'efficacité du
réescompte comme moyen de contrôle de l'expansion ou de la
contraction du crédit est fonction du degré de
développement du marché financier d'un pays.
4- Operations d'Open-Market
Les opérations d'open-market constituent une
technique de contrôle monétaire relativement souple, qui peut
être appliquée graduellement. La Banque Centrale prend
l'initiative d'intervenir sur le marché financier comme acheteur et
vendeur d'avoirs financiers. Ces avoirs sont généralement des
obligations gouvernementales, des titres garantis par l'État, ou
d'autres titres également acceptés par la Banque
Centrale.
Lorsque la Banque Centrale achète des
obligations pour son portefeuille, elle fournit des réserves
excédentaires aux institutions financières, et lorsqu'elle en
vend, elle absorbe ces
réserves. L'objectif des opérations
d'open-market, comme celui des opérations de réescompte est
d'agir sur le niveau de la masse monétaire et du crédit. Les
marchés monétaires et des capitaux doivent être
suffisamment étoffés pour éviter des fluctuations
excessives des cours et provoquer l'effet souhaité sur la
liquidité du système financier.
Pour mieux comprendre le fonctionnement des
instruments de la politique monétaire dans la réalité,
nous allons passer en revue des instruments utilisés par des banques
centrales dans la conduite de leur politique monétaire dans certains
États.
1.2.2. Les instruments de la politique monétaire
dans la pratique
A- Le cas des États-Unis
Aux Etats-Unis d'Amérique la Fed manie trois
instruments essentiels de la politique monétaire :
1- Les operations d'open-market
Les opérations d'open-market qui sont l'achat
et la vente des titres de l'Etat constituent l'outil le plus utile pour la Fed.
En vendant ou en achetant des titres publics sur l'open-market, la Fed peut
diminuer ou augmenter les réserves des banques. Ces opérations
qualifiées d'openmarket constituent l'instrument de stabilisation le
plus important à la disposition de la banque centrale.
Le FOMC (Comité Fédéral de
l'Open-Market) se réunit tous les mois pour voir s'il faut fournir
davantage de réserves du système bancaire en achetant des bons du
Trésor (c'est-à-dire des obligations à court terme) et des
obligations d'État à plus long terme, ou s'il convient d'opter
pour une politique monétaire restrictive en vendant des titres
publics.
2- La politique du taux d'escompte
La politique du taux d'escompte fixe le taux
d'intérêt, appelé le taux d'escompte, auquel les banques
commerciales inscrites peuvent emprunter des réserves à la Fed
quand elles manquent de liquidités. Nous appelons ces prêts
réserves empruntées. Quand les
réserves
empruntées augmentent, les banques empruntent
auprès de la Fed accroissant donc les réserves bancaires totales
(les réserves empruntées plus celles qui ne le sont pas).
Réciproquement, une baisse des réserves empruntées
provoque une contraction des réserves bancaires totales.
Par exemple, la Fed peut estimer que l'offre de
monnaie s'accroît trop lentement et a besoin d'être
stimulée, elle n'envoie pas des agents commerciaux pour recruter des
emprunteurs. En revanche, elle peut abaisser le taux d'escompte, qui
représente le taux d'intérêt que doivent verser les banques
qui empruntent aux 12 banques régionales de Réserve
Fédérale22. Mais la relation entre le taux d'escompte
et les emprunts des banques n'est pas très précise. Les
réserves empruntées, n'ont pas eu beaucoup d'influence sur la
politique monétaire américaine.
3- La politique des reserves
obligatoires
La politique des réserves obligatoires est la
modification du ratio légal de réserves sur les
dépôts des banques commerciales et des autres institutions
financières. Les banques et les autres institutions financières
sont tenues de détenir un montant minimum en tant que réserves
non rémunérées.
Les banquiers se plaignent souvent d'être tenus
de détenir des actifs de réserves non
rémunérés, improductifs, au-delà de ce qui est
nécessaire pour faire face au flux et au reflux des dépenses et
des recettes. Bien que du point de vue des banquiers cette idée soit
défendable, elle oublie l'aspect macroéconomique :
les coefficients de reserve obligatoire sont fixes a un niveau
~leve pour permettre a la banque centrale de controler l'offre de
monnaie. C'est-à-dire qu'en fixant les coefficients de
réserves obligatoires bien au-dessus du niveau que les banques
ellesmêmes désirent, la banque centrale peut déterminer le
niveau exact des réserves et peut donc contrôler plus
précisément l'offre de monnaie.
En d'autres termes, en fixant les coefficients de
réserves obligatoires à un niveau élevé, la banque
centrale peut être certaine que les banques ne veuillent
généralement pas détenir plus que le minimum légal.
L'offre de monnaie scripturale est ensuite déterminée par l'offre
de réserves bancaires (déterminée par la Fed par le biais
de l'open-market) et par le multiplicateur d'offre de
22 Le Conseil de la
Réserve Fédérale à Washington, avec l'ensemble des
12 banques de Réserve Fédérale constituent la Banque
Centrale américaine.
monnaie (déterminé par le coefficient de
réserves obligatoires). Comme la Fed contrôle à la fois les
réserves bancaires requis, il a la mainmise (à une marge d'erreur
près) sur l'offre de monnaie.
En plus trois principaux instruments abordés
précédemment, la Fed utilise d'autres moyens dans la gestion de
la politique monétaire américaine, la réglementation
des taux d'interet, les mouvements internationaux de
reserves, et les autres activites
(la gestion des marches des changes, la coordination des finances
internationales, et la réglementation des banques et l'assurance des
dépôts).
B- Le cas du Système Européen des Banques
Centrales (SEBC)
Pour atteindre ses objectifs, le système
européen des banques centrales dispose d'une série d'instruments
de politique monétaire qui sont :
1- Les operations d'open-market
Les opérations d'open-market jouent un
rôle important dans la politique monétaire de
l'Eurosystème. Elles sont utilisées à des fins de pilotage
des taux d'intérêt, de gestion de la liquidité bancaire et
d'indication de l'orientation de la politique monétaire.
L'Eurosystème dispose de cinq
catégories d'instruments pour effectuer les opérations
d'open-market. L'instrument le plus important est constitué par
les operations de cession temporaire (sous forme de
pensions ou de prêts garantis). L'Eurosystème peut
également recourir aux operations fermes,
à l'emission de certificats de dette, aux
operations d'échange de
devises (ou swaps de change) et aux
reprises de liquidité en blanc. Les
opérations d'open market sont effectuées à l'initiative de
la BCE, qui décide également du choix des instruments et des
modalités de leur mise en oeuvre. Ces opérations peuvent
s'effectuer par voie d'appels d'offres normaux, d'appels d'offres rapides ou de
procédures bilatérales.
2- Les facilites permanentes
Les facilités permanentes sont destinées
à fournir ou à retirer des liquidités au jour le jour,
à indiquer l'orientation générale de la politique
monétaire et à encadrer les taux du marché au jour le
jour. Deux facilités permanentes sont à la disposition des
contreparties éligibles, qui
peuvent y recourir à leur propre initiative, sous
réserve du respect de certaines conditions d'accès d'ordre
opérationnel.
· Les contreparties peuvent utiliser la
facilite de pret marginal pour obtenir des banques
centrales nationales des liquidités au jour le jour contre des actifs
éligibles.
· Les contreparties peuvent utiliser la
facilite de depot pour effectuer des
dépôts au jour le jour auprès des banques centrales
nationales.
Les facilités permanentes sont
gérées de façon décentralisée par les
banques centrales nationales.
3- Les reserves obligatoires
Le régime des réserves obligatoires de
l'Eurosystème s'applique aux établissements de crédit de
la zone euro et a essentiellement pour objet de stabiliser les taux
d'intérêt du marché monétaire et de créer (ou
d'accentuer) un besoin structurel de refinancement. Le montant des
réserves obligatoires à constituer par chaque
établissement est déterminé en fonction
d'éléments de son bilan. Pour répondre à l'objectif
de stabilisation des taux d'intérêt, le système des
réserves obligatoires de l'Eurosystème permet aux
établissements concernés de constituer leurs réserves en
moyenne. Le respect des obligations de réserves est
vérifié sur la base de la moyenne des avoirs quotidiens de
réserves des établissements au cours de la période de
constitution. Les réserves obligatoires constituées par les
établissements de crédit sont rémunérées au
taux des opérations principales de refinancement de
l'Eurosystème.
C- Le cas de la BCEAO
La Banque Centrale des États de l'Afrique de
l'Ouest (BCEAO) quant à elle utilise deux types d'instrument
:
1- Instruments bases sur l'ajustement de la liquidite
globale de l'economie
Les principaux instruments de politique monétaire
de la BCEAO basés sur l'ajustement de la liquidité globale de
l'économie sont les suivants :
La politique des taux d'interet
Outre son apport dans la mobilisation de
l'épargne en vue d'un financement sain des économies, la
politique des taux d'intérêt contribue à l'utilisation
optimale des ressources financières à l'intérieur des
Etats de l'Union. Ainsi, la politique des taux d'intérêt s'appuie
sur l'open-market, la promotion du marché interbancaire et la
libéralisation des conditions de banque. Elle s'articule autour des taux
directeurs de la Banque Centrale applicables aux principaux guichets de
refinancement à savoir, le taux d'escompte pour le guichet de
réescompte qui est une procédure d'achat définitif
d'effets à douze mois au plus, le taux de pension qui est une
procédure d'achat temporaire d'effets pour 30 jours au plus et le taux
du marché monétaire par appel d'offres.
Le systeme des reserves obligatoires
Prévu par les statuts de la Banque Centrale et
les Directives de Politique Générale de la Monnaie et du
Crédit issues de la réforme de 1975, comme instrument
destiné à compléter le dispositif de contrôle de la
liquidité bancaire, le système des réserves obligatoires
est entré en application le 1er octobre 1993, en substitution de
l'encadrement du crédit. Conformément aux dispositions
arrêtées, l'assiette et les coefficients de réserves
varient en fonction des impératifs de la politique
monétaire.
Au démarrage, il a été retenu,
pour les banques, un système d'assiette mixte, assis sur les
dépôts à vue et les crédits à court terme
(hors crédits de campagne). Depuis le 16 avril 2000, les crédits
de campagne et les créances brutes des banques sur l'extérieur
ont été introduits dans l'assiette. Le choix de l'assiette mixte
tient compte de la diversité des situations de liquidité dans les
pays de l'Union et procède de la préoccupation de consolider la
collecte des dépôts à terme de manière à
favoriser la mise en place de crédits à moyen et long
termes.
S'agissant des autres établissements
assujettis, en l'occurrence les établissements financiers distributeurs
de crédit, l'assiette est constituée de l'encours des
crédits octroyés, diminué des concours obtenus
auprès du système bancaire.
Les coefficients de réserves sont fixés de
manière différenciée selon les pays en fonction de
l'évolution de la conjoncture.
2- Instruments bases sur le contrile de la qualite du
credit distribue
Le régime des autorisations préalables
institué en 1975 a été abandonné en 1989 et
remplacé par un système d'accords de classement qui constitue un
outil de contrôle a posteriori de la qualité des crédits
distribués par le système bancaire. L'Institut d'émission
laisse aux banques l'entière responsabilité des crédits
qu'elles octroient, mais en contrepartie seules les créances bancaires
bénéficiant d'un accord de classement peuvent être
mobilisées auprès de la Banque Centrale. Pour ce faire, la Banque
Centrale procède à une analyse de la situation financière
de l'entreprise bénéficiaire de crédit, selon des
critères connus du système bancaire, afin de déterminer la
qualité du risque.
En vue de préserver la liquidité des
établissements de crédit ainsi que la qualité de leur
portefeuille, il est fait obligation aux banques de respecter un rapport
minimum entre leurs actifs bénéficiant d'un accord de classement
et le total des crédits octroyés. Ce rapport, dit « ratio de
structure du portefeuille », est fixé à 60%.
La politique de la monnaie et du crédit, mise
en oeuvre depuis octobre 1989, s'est traduite par une responsabilisation accrue
des banques dans leurs politiques de distribution du crédit, de
mobilisation de l'épargne et de gestion de leurs actifs, en consolidant
le rôle d'appoint de la monnaie centrale.
Section 2. Présentation des instruments de la
politique monétaire en Haïti
Plus haut nous avons parlé des instruments de
la politique monétaire d'un point de vue global. Cette section quant
à elle présentera les instruments utilisés par la BRH pour
mener sa politique monétaire. Bien avant nous verrons la situation de la
politique monétaire en Haïti.
2.1. Situation de la politique monétaire en
Haïti
En Haïti, la politique monétaire des deux
dernières décennies que l'État a appliqué, en
gérant la monnaie, le crédit et le système bancaire,
consistait à maîtriser la hausse du niveau général
des prix. C'est ainsi que la BRH contrôlait systématiquement
l'offre de monnaie, malgré
le fait que ce pays ne connaisse pas de cycles
économiques semblables aux capitalistes industrialisés du
centre.
Pour quasi tout dirigeant de banque centrale, la trop
grande quantité de monnaie est la cause essentielle de l'inflation. Dans
l'objectif de la BRH, agissant comme banque centrale, de lutte contre
l'inflation et de défense du taux de change de la gourde, deux
modèles peuvent être appliqués. Le premier accorde une
totale indépendance à la banque centrale par rapport au pouvoir
politique avec un objectif prioritaire de sauvegarder la stabilité des
prix. Car cette stabilité est favorable à la croissance et selon
un grand nombre d'économistes, les prix peuvent être
considérés stables, quand leur hausse demeure dans une fourchette
de l'ordre de 2% à 4%, sans s'accélérer.
Le deuxième consiste à appliquer une
politique monétaire en utilisant les principaux instruments dont
disposent les autorités politiques, qui s'en servent, en combinaison
avec la politique budgétaire, la politique des revenus (contrôle
des salaires et des prix), des politiques structurelles, pour atteindre
l'ensemble de leurs objectifs économiques et sociaux. Il est vrai que la
BRH agit dans le cadre de marché imparfait, avec un marché
monétaire et financier étroit, contrôlé par un petit
nombre de participants.
Certaines études (Alesina Alberto ; Summers
Lawrence) ont montré que les banques centrales qui agissent en toute
indépendance des autorités politiques, sans lignes de conduite
trop précises, maitrisent mieux l'inflation que les autres, avec bien
sûr, un coût social souvent excessif eu égard aux
résultats obtenus. Alors que toutes autres politiques telles qu'une
réforme fiscale ou un programme de travaux publics impliquant des
dépenses publiques demandent du temps. Les interventions de la banque
centrale sont toujours rapides et souvent techniques.
Depuis que le pays a commencé à avoir un
embryon de marché monétaire financier, la BRH dont l'une des
missions est de gérer l'offre de monétaire, selon les besoins de
l'économie, utilise les interventions sur le marché public (la
politique d'open-market) en achetant et en vendant les bons BRH depuis 1996
pour influencer les réserves des banques commerciales. Depuis la Banque
centrale (BRH) se sert d'autres outils pour atteindre les objectifs de
politique monétaire et de taux de change qu'elle se fixe tels que les
réserves obligatoires. Elle fait aussi
des interventions sur le marché des changes depuis
quelques années déjà pour stabiliser la
gourde.
2.2. Les instruments utilisés par la Banque de la
République d'Haïti (BRH) pour mener sa politique
monétaire
Avant 1996 le principal instrument de conduite de la
politique monétaire était les réserves obligatoires, dont
la manipulation impressive23 et intempestive (inopportun) du taux
par les autorités monétaires était une importante source
de préoccupation pour les acteurs sur le marché des prêts.
Le taux d'escompte quant' à lui a été
éliminé définitivement en 1992. En 1996 les
autorités ont donc renforcé le processus de diversification des
instruments de politique monétaire à travers l'émission
des bons à court terme (bons BRH) et des interventions ponctuelles sur
le marché des changes de manière plus formalisée et
compétitive. Aujourd'hui, la politique monétaire repose, de
manière équilibrée, donc sur trois (3) instruments
principaux. Avant de parler de ces instruments voyons ce que c'était le
taux d'escompte.
2.2.1. Le taux d'escompte
La BRH détient le levier de la politique
monétaire, puisqu'elle fixe les taux d'intérêt qui
déterminent le coût du crédit à court et moyen
terme. La banque centrale est le prêteur en dernier ressort des banques
commerciales en Haïti. Le taux d'intérêt qu'elle exige de
celles-ci, lors des prêts, quand elles n'ont pas leurs réserves
minimales légales, s'appelle le taux d'escompte. De ce fait, la BRH
décide du taux d'escompte et le fait fluctuer, ce qui constitue une
autre façon de restreindre ou d'accroître la création
monétaire. Ainsi le taux d'escompte constitue un coût pour les
banques commerciales d'obtenir des réserves.
C'est pourquoi en rendant le coût de l'argent
plus cher ou moins cher, la BRH provoque la réduction ou l'accroissement
du crédit dans l'économie haïtienne, en réduisant ou
en accroissant l'offre de monnaie. Mais en Haïti, pour ce faire, la BRH
détermine la fourchette des taux d'intérêt
c'est-à-dire qu'elle fixe un taux maximum (plafond) et un taux
minimum
23 Qui relève de
l'impression subjective.
(plancher) que les banques commerciales doivent respecter
sur les dépôts et sur les prêts, selon l'offre et la demande
de crédit.
Ces différents taux sont modifiés selon
la conjoncture économique. Cette réglementation a
été assouplie en 1986, et la fourchette des taux sur les
dépôts à terme d'un an est passé de (10% - 17%)
à (7% - 11%), et celle des taux sur les dépôts
d'épargne de (5% - 8%) à (4.5% - 7%), par contre la fourchette
des taux d'intérêt sur les prêts s'est élargie,
passant de (14.5% - 19%) à (10% - 20%) (rapport BRH, 1999). Finalement,
les taux plafonds ont été éliminés en 1989 et les
taux planchers le 21 février 1992. Une hausse du taux d'escompte par la
BRH provoque habituellement une augmentation des taux d'intérêt
des banques commerciales.
2.2.2. Les réserves obligatoires
Comme souligné précédemment, les
réserves obligatoires représentent l'élément le
plus ancien du dispositif de régulation monétaire en Haïti.
Elle consiste à contraindre les établissements bancaires à
déposer à la Banque Centrale (BRH) ou à garder sous forme
d'encaisse minimum une fraction de leur passif. À travers l'instauration
d'un système de réserves obligatoires, les autorités
visent les objectifs suivants :
Renforcer le contrôle quantitatif de la monnaie ou
de la liquidité bancaire.
Orienter les taux d'intérêt au lieu de les
contrôler directement.
Crédibiliser le système bancaire, en
protégeant les dépôts à travers la consolidation de
la liquidité de l'ensemble du système.
Orienter la structure du passif et du portefeuille de
crédit bancaire.
Entre 1989 et 1995, ce taux de réserve
dépassait les 50% sur les dépôts à vue pour
atteindre 73.5% entre mars 1993 et mai 1995. La BRH a réduit les
coefficients de réserves obligatoires de 44% à 25% pour les
banques commerciales et de 22% à 12% pour les banques commerciales
d'épargne et de logement, entre 15 novembre 1996 et 13 mai 1997, et en
1998, ce taux de réserve obligatoire a été de
relevé 0.5 point de pourcentage par rapport à 1997. Ce
coefficient de réserve obligatoire est en septembre 2000 de 31% sur les
dépôts en gourdes et de 21% sur les passifs en dollars (FMI,
août 2000). En juin 2001, ce coefficient est toujours de 31% pour les
banques commerciales et de 19.5% pour les banques d'épargne et de
logement en
gourdes et en monnaies étrangères ; de
plus les banques ont l'obligation de garder en gourde 30% des réserves
obligatoires sur les passifs des libellés en monnaies
étrangères (circulaire 86 - 12A, 16 juin 2001). En 2002, les
coefficients de réserves obligatoires n'ont subi aucune nouvelle
modification. Les coefficients de réserves obligatoires en vigueur
depuis le 16 juin 2001 (circulaire 86-12A) sont restés inchangés
jusqu'au 16 octobre 2007. À compter du 16 octobre 2007, les coefficients
de réserves obligatoires sont 30% en gourdes et 31% en monnaies
étrangères pour les banques commerciales et de 18.5% en gourdes
et 19.5% en monnaies étrangères pour les banques d'épargne
et de logement. Le mode de constitution des passifs en dollars ÉU est de
27.5% en monnaie nationale et 72.5% en monnaie étrangère
(circulaire 86- 12G). Dans la circulaire 87, À compter du 16 mars 2009
jusqu'à date, les coefficients de réserves obligatoires sont 29%
en gourdes et 34% en monnaies étrangères pour les banques
commerciales et de 17.5% en gourdes et 22.5% en monnaies
étrangères pour les banques d'épargne et de logement
(rapport BRH, 1998 à 2007).
Cette opération, vise la baisse de l'inflation.
En fait, quand la BRH augmente le niveau des réserves obligatoires, cela
tend à réduire la capacité de création
monétaire des banques par le crédit. À l'inverse, une
diminution des réserves obligatoires aurait des effets contraires,
c'est-àdire accroîtrait l'offre de monnaie.
2.2.3. Les interventions sur le marché des
changes
La BRH utilise cet instrument, sur une base
transparente ou compétitive, depuis l'exercice 96-97. Ces interventions
qui consistent à vendre ou acheter des devises sur le marché,
paraissent pour objectif le maintien du taux de change de la gourde à
l'intérieur d'une certaine fourchette. Ainsi chaque fois qu'elle
intervient sur le marché des changes, elle remplit trois fonctions
:
1- Elle exécute les ordres de sa clientèle
qui sont l'administration nationale, les banques centrales
étrangères et les organismes internationaux ;
2- Elle assure la supervision ou le contrôle du
marché ;
3- Elle cherche, surtout, à atténuer
les fluctuations du taux de changes en achetant des devises lorsque la gourde
tend à s'apprécier, en les vendant lorsque la gourde tend
à se déprécier, pour des raisons de politique
économique intérieure. À cause du
déséquilibre important et durable de la
balance commerciale, la BRH vend des devises, essentiellement des dollars
américains, quasi chaque fois qu'elle intervient sur le
marché.
La BRH intervient donc sur le marché des
changes. C'est ainsi qu'elle a injecté (vendu) de février
à septembre 1997 près de 39 millions de dollars américains
dans l'économie pour rétablir des déséquilibres
temporaires afin d'atteindre des objectifs de parité pour la gourde ou
dans le cadre de la gestion de ses réserves officielles. La
présence de la Banque centrale sur le marché des changes au cours
de l'année 1999 a été particulièrement active. Elle
s'est manifestée dans les deux sens (à l'achat et à la
vente) et s'est soldée par l'achat net de 32.7 millions de dollars
ÉU (achats de 46.115 millions et ventes de 13.415 millions). La BRH est
intervenue en 2000 sur le marché des changes en vendant 16.750 millions
de dollars ÉU à l'ensemble du marché et 15.175 millions au
Ministère de l'Économie et des Finances pour le compte des
compagnies importatrices de pétrole. Au cours de l'exercice 2001, les
interventions de la banque centrale sur le marché des changes se sont
limitées à des achats nets de 1.7 millions de dollars ÉU
(3.25 millions à l'achat et 1.55 millions de dollars à la vente).
La BRH a commencé à intervenir sur le marché des changes
dès le début de l'exercice 2002 accumulant à l'achat 15.6
millions de dollars ÉU contre 1.7 millions un an auparavant. Au cours de
l'exercice 2003, la BRH a effectué des interventions sur le
marché de change, accumulant à l'achat 63.04 millions de dollars
ÉU. Les interventions à l'achat de la BRH sur le marché
des changes au cours de l'exercice 2004 ont totalisé 98.8 millions de
dollars ÉU, en hausse de 38.2 millions de dollars par rapport à
2003. Les interventions à l'achat de la BRH sur le
marché des changes au cours de l'exercice fiscal 2005 se sont inscrites
à 40.7 millions de dollars ÉU, soit 58.1 millions de dollars de
moins par rapport à 2004. Les interventions de la BRH sur les
marchés de change en 2006 se situent au niveau de l'achat de devises,
soit un total 64.8 millions de dollars américains en 2006 (+ 24.1
millions sur 2005). En 2007, la BRH a acheté pour 97.4 millions de
dollars américains et en a vendu 10.5 millions de dollars, donc un achat
net de 86.9 millions de dollars américains (rapport BRH, 1998 à
2007).
Il existe une différence fondamentale entre le
fait de maintenir sa monnaie faible et tenter de le renforcer. La BRH peut
accroître le volume de gourdes comme elle le désire, parce qu'elle
n'a qu'à les émettre ; par contre elle ne peut pas émettre
des dollars, même en se dollarisant.
Ainsi, il existe une limite à sa
capacité de maintenir une gourde forte, car tôt ou tard ses
réserves seront épuisées, surtout pour un pays qui
connaît un déficit de sa balance commerciale. C'est pourquoi, il
est tout à fait impossible pour Haïti de stabiliser durablement son
taux de change uniquement en intervenant sur le marché des
changes.
2.2.4. Les bons BRH
Le processus de diversification formalisée des
instruments de politique monétaire a démarré à la
fin de 1996 avec l'introduction des bons d'une maturité de 7, 28, et 91
jours, appelés bons BRH. En même temps, le taux de réserves
obligatoires a été révisé à la baisse, et
l'assiette de ces réserves a été élargie, comme
nous venons de le voir pour inclure les dépôts en devises, et
d'autres éléments du passif bancaire.
En plus de contrôler la liquidité
bancaire, l'objectif des bons BRH est de débuter l'instauration dans le
système, d'un taux directeur qui est depuis 1997 jusqu'à date le
taux d'intérêt sur les bons de 91 jours.
Il est à souligner que le 26 mars 2008 la BRH a
décidé d'élargir la participation aux adjudications de
bons BRH à des Institutions Financières non bancaires
(catégorie I), Grand Public à travers les courtiers en valeurs
mobilières (catégorie II), Grand Public (catégorie III).
Les objectifs de l'élargissement des bons BRH sont :
faciliter une meilleure articulation de la politique
monétaire ;
rendre les opérations d'émission de bons
plus efficientes et conformes aux pratiques optimales;
favoriser une gestion adéquate des
risques;
stimuler une plus forte transmission des taux
d'intérêt aux déposants;
Assurer une meilleure captation de la
liquidité.
La BRH a élargie les bons BRH en vue de mieux
contrôler la masse monétaire afin de lutter contre l'inflation qui
est sa priorité.
Cette politique d'intervention sur le marché
monétaire, permet à la BRH de réduire ou d'accroître
la masse monétaire en réduisant ou en augmentant directement les
réserves des
banques commerciales. Quand elle vend ces bons BRH sur
le marché monétaire, le paiement de ces bons BRH par l'acheteur a
pour effet de réduire directement les réserves des banques
commerciales en réduisant ce qu'elle estime être un surplus de
liquidité. Ainsi elle fait monter le taux d'intérêt et, par
conséquent, diminue l'offre de monnaie, c'est-à-dire a choisi de
lutter contre l'inflation, par ce que les économistes appellent une
politique restrictive.
À l'inverse, si elle achète ces titres
sur le marché monétaire tel n'est pas le cas dans
l'économie haïtienne, elle fait augmenter directement les
réserves des banques commerciales, donc augmente l'offre de monnaie,
faisant ainsi baisser les taux d'intérêt. Cette politique,
appelée expansionniste, a des effets multiplicateurs, qui
développent le crédit dans l'économie entière, donc
lui servent à soutenir l'économie, par conséquent la BRH
essaie de lutter contre le chômage, le sous-emploi et les
récessions. Mais en Haïti, il s'avère que seulement moins de
1%24 des agents économiques a accès au crédit
bancaire, une telle politique risque d'avoir des effets mitigés. Et dans
tous les cas, cette expansion du crédit et la baisse des taux
d'intérêt qui peut en résulter, stimulent l'activité
économique.
Les bons BRH sont une variable importante dans le
cadre de notre travail de recherche, c'est pourquoi nous prenons le soin de la
présenter de façon détaillée.
Les bons BRH, restent et demeurent depuis leur
apparition en novembre 1996 le principal instrument dans la conduite de la
politique monétaire par la Banque de la République d'Haïti
(BRH). Nous avons constaté dans le graphique de la page suivante que
l'encours des bons BRH était à leur plus faible niveau entre 1997
et 2005, et à leur plus haut niveau entre 2006 et 2010. La courbe du
taux de croissance des bons BRH de son côté évoluait en
dents de scie de 1998 à 2006, pour ensuite épouser une allure
décroissante entre 2007 et 2010 suite à une politique
monétaire expansionniste de la Banque Centrale, c'est-à-dire, une
baisse des taux d'intérêt sur les bons BRH dans le but de relancer
le crédit en Haïti afin d'avoir un plus haut taux de croissance
économique.
24 DOURA Fred. Op.cit. p. 245.
Graphique # 1- Évolution de l'encours et du taux
de croissance des bons BRH (en millions de gourdes et en
pourcentage)
120000 100000 80000 60000 40000 20000 0
|
|
100% 80% 60% 40% 20% 0% -20%
|
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2008 2009 2010 Encours des bons BRH Taux de croissance des bons BRH
Source : BRH (données) et Auteur
(graphique)
De novembre 1996 à septembre 1998 l'encours des
bons BRH s'élevait 26 801 millions de gourdes, puis est passé de
14 224 millions de gourdes en 1998 à 26 602 millions de gourdes en 1999
soit un taux de croissance de 87.02% qui est le taux de croissance le plus
élevé enregistré sur de la période ; ce qui allait
chuter de 111.76 points de pourcentage en 2000, soit un taux de -10.24% qui est
le taux de croissance le plus faible sur la période. L'encours des bons
BRH a atteint son apogée en 2009, soit une valeur 119 965 millions de
gourdes, de l'autre côté, son niveau le plus bas a
été enregistré en 1997, soit 12 577 millions de gourdes.
(Graphique # 1, Tableau # 1 en annexe).
Durant la période sous étude, nous avons
recensé quatre types de bons : les bons à échéance
de 7, 28, 91 et 182 jours. Les bons BRH de 182 jours ont apparu que deux fois
en 2008 et 2009 avec un pourcentage respectif de 0.23% et 1.89% du total de
l'encours des bons BRH.
Graphique # 2- Composition de l'encours des bons BRH (en
pourcentage)
100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10%
0%
|
|
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2008 2009 2010
|
|
Bons BRH 182 jours Bons BRH 91 jours Bons BRH 28 jours
Bons BRH 7 jours
|
Source : BRH (données) et Auteur
(graphique)
Les bons BRH de 91 jours représentaient la
composante majoritaire de l'encours des bons BRH presque sur toute la
période, sauf en 2010 ils ont cédé la place aux bons BRH
de 7 jours. En 2006, 2007 et 2008 les bons de 91 jours représentaient
respectivement 97.92%, 98.82% et 93.23% du total de l'encours des bons BRH pour
ensuite chuter à leur plus bas niveau en 2009 et 2010 (48.05% et
39.13%). En 2002, les bons à échéance de 28 jours ne
faisaient plus l'objet des soumissions des banques commerciales qui, pour
profiter des taux nominaux les plus élevés. Ce n'était
qu'en 2009 que ces bons ont atteint leur niveau le plus élevé
soit 22.5%. À l'opposé des bons à échéance
de 91 jours, les bons de 7 jours ont atteint leur plus haut niveau en 2009 et
2010 (27.56% et 39.66%) et leur plus bas niveau en 2006, 2007 et 2008 soit
1.4%, 0.9% et 1.93% respectivement. (Graphique # 2, Tableau # 2 en
annexe).
Comme nous le voyons sur le graphique # 3, la courbe
des taux d'intérêt des bons de 91 jours est au-dessus des autres
courbes parce que ce taux guide les banques commerciales dans leurs
opérations de trésorerie.
Graphique # 3- Évolution des Taux Moyens Annuels
(TMA) sur les bons BRH des différentes maturités (en
pourcentage)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2008 2009 2010
TMA 7 jours TMA 28 jours TMA 91 jours
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Source : BRH (données) et Auteur
(graphique)
D'après le graphique ci-dessus les courbes des
taux d'intérêt sur les bons évoluaient en dents de scie. En
2001, la courbe des taux d'intérêt sur les bons de 91 jours
était à son maximum soit un taux de 26.70% une augmentation de
141.2 points de pourcentage par rapport à l'année 1999 (11.07%).
En 2002, du fait que les bons de 28 jours ne faisaient plus l'objet des
soumissions des banques commerciales, ceci provoquait la chute du taux
d'intérêt à 0.00%. Entre 2008 et 2010 les taux
d'intérêt des bons 7, 28 et 91 jours étaient plus ou moins
stables et évoluaient dans une fourchette comprise entre 4.3% et 6.77%,
cette baisse est due à la politique monétaire expansionniste de
la BRH dans le but d'augmenter l'investissement privé via le
crédit. (Graphique # 3, Tableau # 3 en annexe).
La présentation des instruments de la politique
monétaire de la BRH est importante pour la compréhension de ce
travail de recherche. Les bons BRH étant un instrument de la politique
monétaire, de ce fait, le chapitre suivant parlera d'une part de la
situation du crédit en Haïti et d'autre part montrera en partie les
impacts des bons BRH sur le crédit.
CHAPITRE III - LA SITUATION DU CRÉDIT EN
HAÏTI
Face à un défi si grand qui est la lutte
contre l'inflation, les bons BRH s'avèrent un instrument efficace, mais
inefficient, du fait que, le crédit considéré comme un
déterminant de l'activité économique se trouve restreindre
par l'émission des bons BRH. De ce fait, nous aurons à
présenter dans ce chapitre la situation du crédit et à
analyser l'effet des bons BRH et des taux débiteurs sur le crédit
ainsi que l'impact des taux directeurs sur les taux
débiteurs.
Section 1. Analyse du crédit au sein de
l'économie haïtienne
1.1. Évolution du crédit
Le crédit dépend en grande partie de la
capacité des banques commerciales à capter les
dépôts des agents économiques. Dans cette optique, le
crédit octroyé aux agents économiques et les
dépôts de ces derniers seront analysés en vue de
dégager les écarts.
Graphique # 4- Évolution des dépôts
et du crédit avant 1997 (en millions de gourdes)
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996
Crédit Dépôts
140000
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
Source : BRH (données) et Auteur
(graphique)
Nous avons constaté que le crédit et les
dépôts ont crû d'une année à l'autre,
cependant, les dépôts croissaient à un rythme
géométrique ou exponentiel et le crédit à un rythme
arithmétique. Le crédit et les dépôts étaient
à leurs plus bas niveaux en 1990, leurs montants étaient
respectivement 22 271 et 37 373 millions gourdes, les dépôts
étaient supérieurs au volume de crédit que 1.37 fois. Le
crédit et les dépôts ont atteint leurs pics en 1996, le
taux de croissance du crédit et des dépôts était
respectivement 225.23% (72 433 millions de gourdes) et 254% (132 385 millions
de gourdes) par rapport à 1990, les dépôts étaient
1.83 fois plus grands que le volume de crédit. (Graphique # 4, Tableau #
5 et # 6 en annexe). Analysons maintenant l'évolution des
dépôts et du crédit pour la période
1997-2010.
Graphique # 5- Évolution des dépôts
et du crédit après 1996 (en millions de gourdes)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2008 2009 2010
Crédit Dépôts
1400000
1200000
1000000
800000
600000
400000
200000
0
Source : BRH (données) et Auteur
(graphique)
La même remarque fait plus haut est encore de
mise ici, c'est-à-dire, les dépôts croissaient à un
rythme géométrique ou exponentiel et le crédit à un
rythme arithmétique. En 1997 les dépôts s'élevaient
à 145 431 millions gourdes et le volume de crédit à 79 946
millions de gourdes, les dépôts n'étaient supérieurs
au volume de crédit que 1.82 fois. En 2010 le crédit se hissait
à 464 920 millions de gourdes soit une croissance moyenne annuelle de
12.85% et les
dépôts à 1 143 030 millions de
gourdes soit une croissance moyenne annuelle de 18.85%, durant cette
année, les dépôts étaient 2.46 fois plus grands que
le niveau de crédit octroyé dans l'économie. (Graphique #
5, Tableau # 5 et # 6 en annexe).
En observant les deux graphiques ci-dessus, nous
constatons que le crédit a crû chaque année. Pour comparer
l'évolution du crédit avant (1990-1996) et pendant la
période sous étude (1997-2010), nous avons transformé le
crédit en taux de croissance afin d'avoir une meilleure
analyse.
Graphique # 6- Évolution du taux de croissance
du crédit de 1990 à 2010 (en pourcentage)
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996
Taux de croissance du crédit
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
2009 2010
Taux de croissance du crédit
40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%
Source : BRH (données) et Auteur
(graphique)
Nous observons sur le graphique # 6 que la courbe du
taux de croissance du crédit de 1990 à 1996 a une allure
croissante et celle de 1997 à 2010 évoluait en dents de scie.
Cependant de 1990 à 1992 la courbe du taux de croissance du
crédit était décroissante ensuite pour épouser une
allure croissante de 1993 à 1996. Il faut noter que le taux croissance
du crédit pour la période 1990-1996 était à son
plus bas niveau en 1992 (3.60%) et son plus haut niveau en 1996 (37.16%). La
courbe du taux de croissance du crédit pour la période 1997-2010
était à son plus faible niveau en 2010 (6.55%) et atteint son
sommet en 2003 (36.07%). Il est à souligner qu'avant l'introduction des
bons BRH, le crédit a eu une meilleure croissance. (Graphique # 6,
Tableau # 7 en annexe).
1.2. Évolution des taux d'intérêt
débiteurs
Les taux d'intérêt jouent un rôle
important dans les opérations de trésorerie des banques
commerciales. Dans les graphiques ci-dessous sont illustrés des taux
d'intérêt débiteurs et créditeurs en devises et en
gourdes pratiqués par les banques commerciales
haïtiennes.
Graphique # 7- Évolution taux
d'intérêt moyens annuels du système bancaire en devises
et en gourdes (en pourcentage)
20%
15%
10%
0%
5%
1997 1998 1999 2000 2001 2002
Prêts en devises (débiteurs)
Dépôts à terme en devises
(créditeurs) Dépôts d'épargne en devises
(créditeurs)
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
40%
30%
20%
10%
0%
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
2009 2010
Prêts en gourdes
(débiteurs)
Dépôts à terme en gourdes
(créditeurs)
Dépôts d'épargne en gourdes
(créditeurs)
Source : BRH (données) et Auteur
(graphique)
Les données sur les taux d'intérêt
en devises ne sont disponibles à la BRH qu'à partir de 1998. Nous
avons constaté un net écart entre les taux d'intérêt
débiteurs (prêts) et créditeurs (dépôts
à terme et d'épargne). Les taux d'intérêt
débiteurs en gourdes sont nettement supérieurs à ceux en
devises, les taux débiteurs en gourdes fluctuaient dans l'intervalle
20.87% et 33.91% tandis que ceux en devises évoluaient dans la
fourchette 11.73% et 15.14%. Par contre, les taux d'intérêt
créditeurs sont plus ou moins proches les uns des autres. Les taux
d'intérêt sur les D.A.T et sur les dépôts
d'épargne en gourdes et en devises ont une allure décroissante,
à la seule différence la courbe des taux d'intérêt
sur les D.A.T en gourdes évoluait en dents de scie de 1997 à
2005. Entre 2008 et 2010 les taux d'intérêt créditeurs que
ce soit en gourdes ou en devises étaient sensiblement égaux et
tendaient vers zéro. (Graphique # 7, Tableau # 4 en annexe).
1.3. Répartition du crédit au sein de
l'économie haïtienne
Dans le décret du 14 novembre 1980
réglementant le fonctionnement des banques et des activités
bancaires en Haïti, les opérations bancaires tournent autour de
trois axes : Collecte de fonds des déposants, Gestion des moyens de
paiement, et Octroi de Crédit. Par contre, aujourd'hui, les banques se
contentent tout simplement à s'enrichir en achetant des titres en
Haïti (bons BRH) et aux États-Unis d'Amérique (valeurs
mobilières ou titres de participation), en se livrant à l'achat
et la vente de devises, en oubliant en partie le troisième axe des
opérations bancaires l'octroi de crédit.
1.3.1. Répartition du nombre de prêts par
emprunteur
Dans le système financier haïtien, moins
de 1% des propriétaires de comptes courants et d'épargne arrivent
à obtenir un prêt du système. Plus
précisément des prêts « sont octroyés
qu'à 0.4%25 de l'élite de la population », dans
un pays où les besoins de fonds sont considérables. En effet, de
2001 à 2007 le nombre d'emprunteurs n'était que 6672 en moyenne
annuelle pour un total de 25 140 prêts en moyenne par année,
c'est-à-dire, chaque débiteur a bénéficié en
moyenne 3.76 prêts du système bancaire (rapport BRH, 2005 à
2007).
1.3.2. Répartition de l'encours des prêts
par tranche (prêts de 75 000 gourdes ou plus)
Le nombre d'emprunteurs pour la tranche de 75 000
gourdes ou plus était tout simplement 6229 et l'encours des prêts
était 13 624.42 millions de gourdes en moyenne annuelle pour la
période 1997 à 2007, c'est-à-dire, il y a en moyenne 2.20
millions de gourdes de prêts par débiteur. De plus, il y a une
très grande concentration des prêts dans la tranche de 50 millions
de gourdes et plus qui s'élevait 10 083.83 millions de gourdes en
moyenne par année de 1997 à 2007, soit un poids 74 % sur le total
de l'encours des prêts de cet même intervalle pour un total de 506
débiteurs en moyenne annuelle de 1997 à 2007 qui
représente que 8% du total des emprunteurs de cette tranche. Par contre,
pour la tranche 75 000 à 499 999 gourdes de l'encours des prêts et
pour les mêmes années, nous avons observé une forte
concentration du nombre d'emprunteurs qui se chiffre à 3 935 en moyenne
annuelle qui correspond à 63.17% du total des
25 DOURA Fred. Op.cit. p.226.
débiteurs pour seulement 5.63% du total de
l'encours prêts, ce montant équivaut à 767.96 millions de
gourdes en moyenne par année (rapport BRH, 1998 à
2007).
1.3.3. Répartition de l'encours des prêts
par secteur d'activité
Les secteurs d'activité « Commerce de gros
et de détail », « Industries manufacturières » et
« Services et autres » demeurent les secteurs dominants en termes de
part de crédit bancaire pour la période 1998 à 2007. Les
prêts octroyés au secteur du commerce de gros et de détail
représentaient la plus grande part 32.55% (5 620 millions de gourdes) en
moyenne par année du total des prêts. Ensuite vient le secteur des
industries manufacturières avec un montant de 3 168.12 millions de
gourdes en moyenne annuelle équivaut à 18.35% du total de
l'encours des prêts. L'encours des prêts du secteur des industries
manufacturières quant à lui correspondait à 3 027.40
millions de gourdes en moyenne annuelle sa part dans le total des prêts
vaut 17.53%. Les prêts aux secteurs : des prêts aux particuliers
représentaient 10.45% (1 804.20 millions de gourdes) en moyenne annuelle
du total des prêts ; de l'immobilier résidentiel et commercial
correspondaient à 12.24% (2 114.52 millions de gourdes) en moyenne
annuelle du total des prêts ; du transport, entrepôt et
communication s'élevaient à 605.22 millions de gourdes en moyenne
annuelle soit un pourcentage de 3.5% du total des prêts ; des
bâtiments et travaux publics avaient un poids de 3.73% (645.06 millions
de gourdes) en moyenne annuelle du total des prêts ; de
l'électricité, gaz et eau avoisinaient 266.65 millions de gourdes
en moyenne annuelle pour un ratio de 1.54% du total des prêts ; de
l'agriculture, sylviculture et pêche recevaient à peine à
0.10% du total des prêts et se chiffraient à 14.78 millions de
gourdes en moyenne annuelle de la période pourtant on nous a appris
très jeune qu'Haïti est un pays essentiellement agricole (rapport
BRH, 1998 à 2007). Ces prêts, relativement faibles par rapport aux
besoins de l'économie haïtienne, sont manifestement insuffisants
pour induire une croissance économique durable.
1.3.4. Répartition de l'encours des prêts
par échéance (prêts de 75 000 gourdes ou plus)
Les prêts ayant une échéance de
moins d'un an, c'est-à-dire, à court terme représentaient
57.73% en moyenne annuelle du total des prêts de 75 000 gourdes et plus
pour la période 1997- 2007. Les prêts à moyen terme,
c'est-à-dire, ceux dont l'échéance varie de un à
cinq ans,
représentaient 19.73% en moyenne par
année de l'encours total des prêts pour la même tranche et
la même période. Les prêts à long terme,
c'est-à-dire, ceux à échéance de plus de cinq ans,
constituaient 22.54% en moyenne annuelle des prêts totaux pour
l'intervalle 75 000 gourdes et plus pour les mêmes années (rapport
BRH, 1998 à 2007).
1.4. Quelques obstacles à l'expansion du
crédit en Haïti
L'encours des prêts du système bancaire
pour la période sous étude (1997-2010) atteignait un montant
d'environ 3 366.38 milliards de gourdes, ce qui signifie que, pour chaque
gourde de dépôt du système (7 437.72 milliards de gourdes
pour les années 1997 à 2007), les banques prêtent moins de
la moitié d'une gourde soit 45 centimes (bulletin statistique de la BRH,
1997 à 2010). C'est pourquoi le crédit bancaire en Haïti ne
facilite pas la formation du capital ; et ces entreprises financières
officielles travaillent quasi uniquement avec les couches sociales les plus
aisées de la société haïtienne.
Rien ne prouve que les banques commerciales n'ouvrent
pas les possibilités de crédits, mais un agent économique
qui veut emprunter doit avoir la signature d'un répondant ou
présenter des garanties. Cette situation aggrave les
inégalités entre la minorité qui peut signer et donner des
garanties et la très forte majorité analphabète qui ne
peut répondre à ces exigences des banques commerciales. Il est
vrai qu'en finance : « le prix que l'emprunteur est prêt à
payer n'est pas un bon indicateur de sa solvabilité. » D'autre
part, les banques commerciales haïtiennes utilisent leurs ressources en
prêts dans des activités qui concourent en général
à une détérioration de la balance commerciale de
l'économie haïtienne.
D'ailleurs, ces dernières années,
signale la Commission Économique pour l'Amérique Latine et les
Caraïbes (COPAL), le crédit en Haïti a comme fin principale le
financement des biens de consommation des secteurs à haut revenu, de
sorte qu'il n'est pas possible d'évaluer l'effet de cette mesure sur les
décisions d'investissement des chefs d'entreprises
nationaux26. » Les grandes banques haïtiennes financent
peu les entreprises haïtiennes, ainsi, elles ne jouent point leur
rôle d'intermédiation qui est de mettre l'épargne au
service de l'investissement et du développement économique du
pays.
26 DOURA Fred. Op.cit. p. 229.
D'autre part, signale la BRH de septembre 1997
à mars 1999, les banques commerciales ont affecté 10% de leurs
propres fonds à l'achat des bons BRH, dont l'encours est de 26.61
milliards de gourdes sur la période précitée. Le total de
l'encours des bons BRH sur notre période de travail (1997-2010)
s'élevait à 785.53 milliards de gourdes, cela veut dire que les
banques commerciales dépensent en moyenne chaque année 71.41
milliards gourdes à l'achat des bons BRH (bulletin statistique de la
BRH, 1997 à 2010). Elles gardent aussi des liquidités importantes
pour les besoins de la spéculation et, selon la BRH, les banques
réalisent d'importantes transactions sur le marché des changes
pour leur compte propre.
Les banques commerciales haïtiennes effectuant
des opérations sur le marché des changes ont ainsi acheté
une total de 9 991.27 millions de dollars ÉU et vendu 10 081.42 millions
de dollars ÉU de 1997 à 2007. Pour l'exercice fiscal 1998, les
banques ont acheté un total de 804 millions de dollars ÉU et en
ont vendu 797 millions. En 1997, les banques avaient acheté et vendu
622.4 et 619.3 millions de dollars ÉU, respectivement. Au cours de
l'année fiscale 1999, les banques ont acheté 1 043.9 millions de
dollars ÉU et en ont vendu 1 058.3 millions. En 2000, les banques ont
acheté 956.6 millions de dollars ÉU et ont vendu 951.6 millions.
La tendance à la baisse des opérations de change constatée
en 2000 s'est poursuivie en 2001. Les achats de devises ont chuté de
26.16 % pour atteindre 706.3 millions de dollars ÉU et les ventes de 23%
pour se situer à 732.7 millions de dollars ÉU. Les transactions
de change se sont contractées au cours de l'exercice fiscal 2003. En
effet, 738.2 millions de dollars ÉU ont été achetés
contre 753.4 millions de dollars vendus alors qu'en 2002 les valeurs
correspondantes ont été respectivement 858.45 millions et 866.92
millions de dollars ÉU. Le volume des transactions de change au cours de
l'exercice 2005 a évolué à la hausse par rapport à
celui de l'exercice passé. En effet, 1 027.2 millions de dollars
ÉU ont été achetés contre 1 018.5 millions de
dollars vendus, alors qu'en 2004 les valeurs correspondantes ont
été respectivement de 919.9 millions et de 923.7 millions de
dollars ÉU. Au cours de l'exercice 2007, les volumes transigés
tant à l'achat qu'à la vente ont connu une nette augmentation.
Par rapport à l'année dernière (2006), les achats de
devises se sont accrus de 14.54% (+156.87 millions de dollars ÉU) pour
s'établir à 1 235.61 millions de dollars EU pendant que les
ventes se sont élevées à 1 250.3 millions de dollars EU
suite à une croissance de 16.24 % (+122.60 millions de dollars
ÉU) (rapport BRH, 1998 à 2007).
Les banques commerciales font aussi d'autres
placements qui sont composés principalement d'instrument sur le
marché monétaire américain, de valeurs mobilières
ou de titres de participation, pour des montants qui s'élevaient 62 168.
19 millions de gourdes pour la période allant de 1997 à 2007. Les
placements des banques sont passés de 1 060 millions de gourdes en 1997
à 1 067 millions de gourdes en 1998, soit une légère
hausse de 0,6%. En 1999, Ils ont progressé de 28.3 % par rapport
à leur niveau de l'exercice précédent pour atteindre 1
369.1 millions de gourdes. Les placements en 2000 a connu une variation
positive de 119.1 %, passant de 1 369.2 millions de gourdes à 2 999.2
millions gourdes. Pour l'exercice 2001, ils se sont élevés
à 2 511.71 millions de gourdes, accusant ainsi une baisse de 16.26 % par
rapport à l'exercice précédent. Ils ont crû de
manière substantielle (130.1 %) au cours de l'exercice 2003 (7447.28
millions de gourdes), maintenant la tendance haussière amorcée
depuis l'exercice 2002 (3236.54 millions de gourdes). Pour baisser en 2004 de
1.90 % soit une chute de 141.5 millions de gourdes. Ils ont
crû de 41.80 % au cours de l'exercice 2005 et ont atteint 10 359.6
millions de gourdes. Enfin de 12 684.07 millions gourdes en 2006, ils ont
évolué à la baisse (-4.40 %) pour atteindre 12 128.58
millions de gourdes en 2007 (rapport BRH, 1998 à 2007).
Il nous faut constater qu'au lieu les banques
commerciales accordent des crédits aux entreprises, aux consommateurs
qui en ont besoin pour qu'ils financent leurs investissements et leurs
consommations qui sont deux moteurs de la croissance économique en plus
des exportations, elles préfèrent spéculer sur le taux de
change de la gourde c'est-à-dire se jeter dans l'achat et la vente de
devises, réaliser des profits en achetant les bons BRH, placer leurs
avoirs sur le marché monétaire américain (valeurs
mobilières ou titres de participation) ou financer des opérations
d'import-export, favorisant ainsi des sorties de devises.
Section 2. Analyse des effets des bons BRH, des taux
d'intérêt débiteurs sur le crédit en Haïti
2.1. Effets des taux des directeurs sur les taux
d'intérêt débiteurs
Le taux d'intérêt sur les bons BRH de 91
jours est considéré comme le taux directeur qu'utilise la BRH
pour guider les banques commerciales dans leurs opérations de
trésorerie.
Un crédit obtenu par une banque commerciale
d'une banque centrale à un taux d'intérêt peu
élevé, permettra à cette banque d'accorder à son
tour des crédits (augmentés certes d'une certaine marge) peu
onéreux aux entreprises et aux particuliers : l'activité
économique et la croissance s'en trouveront favorisés. À
l'inverse, une hausse du taux directeur aura pour objectif de limiter la
demande de liquidités des banques commerciales ce qui provoquera un
accroissement des taux débiteurs et une baisse de la demande de
crédits des particuliers et ainsi d'éviter une trop forte
inflation.
Les autorités monétaires haïtiennes
par contre émettent les bons BRH pour réduire les encaisses
oisives des banques commerciales afin de stabiliser l'inflation mais
l'émission pénalise un peu l'octroi du crédit à
l'économie. Comme nous venons de le voir, le taux directeur
détermine le taux débiteur, étant donné que le taux
directeur est très élevé en Haïti ceci entraine une
hausse du taux débiteur et une baisse du volume de crédits
octroyés dans l'économie.
Graphique # 8- Taux d'intérêt sur les bons
BRH de 91 jours et taux d'intérêt débiteurs (en
pourcentage)
40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%
|
|
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2008 2009 2010
|
|
Taux d'intérêt débiteurs Taux
d'intérêt bons BRH de 91 jours
|
Source : BRH (données) et Auteur
(graphique)
Nous remarquons très bien que la courbe des
taux d'intérêt débiteurs est au-dessus de celle des taux
directeurs puisque théoriquement les taux directeurs déterminent
les taux débiteurs. Presque sur tous les points des courbes nous
constatons la relation positive qui existait
entre les deux taux, sauf en 2004, 2006 et 2007. Le
taux directeur est passé entre 2003 et 2004 de 20.23% à 18.07%
soit une diminution de 10.67 points de pourcentage par contre le taux
débiteur a augmenté en 2004 (33.91%) de 17.33 points de
pourcentage par rapport à 2003 (28.90%). En 2006 l'effet contraire se
produit, le taux débiteur a chuté de 4.58 points de pourcentage
tandis que le taux directeur a crû de 87.17 points de pourcentage par
rapport à l'année précédente. Le même cas de
figure de 2004 a refait surface en 2007 à savoir l'accroissement du taux
débiteur de 9.58 points de pourcentage et baisse du taux directeur de
21.42 points de pourcentage comparé à 2006. Il est à noter
que les courbes ont atteint leur sommet en 2004 à 33.91% (taux
débiteurs) et en 2001 à 26.67% (taux créditeurs) et leur
plus bas niveau en 2010 (5% taux directeurs, 20.87% taux débiteurs)
(Graphique # 8, Tableau # 3 et # 4 en annexe).
Afin de confirmer la relation positive qui existe
entre ces deux variables nous avons calculé le coefficient de
corrélation à l'aide d'Eviews, il est de 0.40. En ce sens, il
existe une faible corrélation positive entre les variables.
2.2. Effets des bons BRH sur le crédit
Il y a pas vraiment une théorie qui met en
relation les bons BRH et le crédit, mais lorsque nous observons le
phénomène de près nous constatons l'émission des
bons BRH a un impact négatif sur le crédit. Souvent les
théoriciens disent une hausse du taux débiteur tue le
crédit sans vraiment connaitre la cause. En Haïti la hausse du taux
d'intérêt et la faible croissance du crédit sont dues
à l'émission des bons BRH coeteris paribus, mais comment ? En
premier lieu, le taux des bons de 91 jours est considéré comme le
taux directeur et ce taux est très élevé ce qui pousse
à la hausse le taux débiteur et donc une baisse de la demande de
crédit. En second lieu les banques commerciales préfèrent
investir dans les bons BRH au lieu d'octroyer du crédit au grand public
parce qu'ils sont moins risqués, plus sûrs et plus
rentables.
Graphique # 9- Taux de croissance du crédit et
des bons BRH (en pourcentage)
Taux de croissance du crédit Taux de croissance
des bons BRH
100%
-20%
40%
20%
60%
80%
0%
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2008 2009 2010
Source : BRH (données) et Auteur
(graphique)
Le graphique # 9 vient de confirmer l'affirmation que
nous avons fait dans le paragraphe précédent à savoir
qu'il y a une relation négative entre l'encours des bons BRH et le
niveau de crédit dans l'économie. La majorité des points
qui se trouve sur le graphique montre clairement cette relation. En 1999 par
exemple les bons BRH ont crû de 87.02% par rapport à 1998 (13.10%)
soit une augmentation de 564.27 points de pourcentage tandis que la croissance
du crédit est passé de 29.80% en 1998 à 8.37% en 1999 soit
une chute de 71.91 points de pourcentage, il faut aussi souligner que c'est en
1999 que les bons BRH ont enregistré leur plus au taux de croissance et
le crédit lui-même l'était en 2003. Entre 2005 et 2010,
notre observation n'a pas été confirmée sauf en 2008. Le
taux croissance des bons BRH est passé en 2005 de - 7.82% à
49.23% en 2006 soit une hausse de 729.53 points de pourcentage et la croissance
du crédit de son côté a crû en 2006 (15.24%) de 67.84
points de pourcentage par rapport à 2005(9.08%). En 2010 le taux de
croissance des bons a chuté de 257.73 points de pourcentage
comparé à 2009 ainsi que le taux croissance du crédit mais
moindre soit une baisse de 51.76 points de pourcentage. Il est à noter
que la croissance des bons BRH et du crédit sont à leur plus
faible niveau en 2010. (Graphique # 9, Tableau # 7 en annexe).
En plus du graphique #9, le coefficient de
corrélation (-0.16) fournit par Eviews confirme qu'il existe une faible
corrélation négative entre le taux de croissance des bons BRH et
du crédit.
2.3. Effets des taux d'intérêt
débiteurs sur le crédit
Le taux d'intérêt débiteur est
considéré comme un déterminant de la demande de
crédit, un taux débiteur élevé entraine une
diminution du volume de crédits octroyés dans l'économie
et un taux d'intérêt sur les prêts faible a tendance
à faire croître le crédit à l'économie,
d'où la relation négative entre ces deux variables. Les taux
d'intérêt débiteurs en gourdes dépassent largement
ceux en dollars (tableau # 4 en annexe) ce qui provoque en 2006 le
dépassement des crédits en gourdes par les crédits en
dollars ÉU (tableau # 5 en annexe) bien qu'aidé par la faiblesse
du taux de change. Il faut du même coup voir l'importance du taux
d'intérêt débiteur en tant que déterminant du
crédit.
Graphique # 10> Taux de croissance du crédit
en gourdes, dollars ÉU et des taux
d'intérêt débiteurs en gourdes, dollars ÉU (en
pourcentage)
-10%
40%
20%
30%
10%
0%
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
2009 2010
Taux d'intérêt débiteurs en gourdes
Taux de croissance du crédit en gourdes
-20%
40%
20%
60%
80%
0%
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
2009 2010
Taux d'intérêt débiteurs en dollars
ÉU Taux de croissance crédit en dollars ÉU
Source : BRH (données) et Auteur
(graphique)
De 1998 à 2003 nous avons constaté que
la théorie n'a pas été vérifiée pour les
transactions en gourdes par exemple en 1999 le taux d'intérêt
débiteur a chuté de 2.42 points de pourcentage et le taux de
croissance du crédit a nettement diminué de 115.51 points de
pourcentage par rapport à 1998. En 2003 le taux d'intérêt
sur les prêts a crû 9.22 points de pourcentage et la croissance du
crédit a augmenté largement de 783.33 points de pourcentage
comparé à 2002. Entre 2004 et 2010, nous avions plus ou moins
remarqué la relation négative qui existe entre les deux
variables, sauf en 2006 et 2009. En 2004 le taux débiteur s'est accru de
17.33 points de pourcentage tandis que la croissance du crédit a
baissé de 67.30 points de
pourcentage par rapport à 2004. En 2010 le taux
utilisé par les banques commerciales a chuté de 5.48 points de
pourcentage par contre le taux de croissance du crédit a crû de
96.74% comparé à 2009.
Le coefficient de corrélation calculé
à partir d'Eviews montre qu'il y a une très faible
corrélation (-0.04) négative entre les deux variables dont
l'unité monétaire est la gourde. Ce qui explique certainement le
fait que la théorie n'a pas été vérifiée sur
le graphe pour la période 1998-2003.
Pour les opérations en dollars ÉU, les
données n'ont pas respecté à la lettre la relation
négative qui existe entre les variables. Le taux d'intérêt
débiteur est passé de 11.77% (1998) à 12.56% (1999) soit
une augmentation de 6.71 points de pourcentage tandis que la croissance du
crédit a chuté en 1999 (39.65%) de 45.76 points de pourcentage
par rapport à 1998 (73.10%), d'où la relation négative. En
2010 le taux directeur a chuté de 7.27 points de pourcentage et le taux
croissance du crédit a baissé de 120.56 points de pourcentage
comparé à 2009, ce qui en partie contredit la théorie.
(Graphique # 10, Tableau # 7 en annexe).
Il n'y a pas toujours une relation négative sur
tous les points du graphe #10, malgré tout, la théorie
énoncée plus haut à savoir une augmentation du taux
débiteur entraine une baisse au niveau du crédit a
été vérifiée à l'aide du coefficient de
corrélation. Eviews montre qu'il existe une faible corrélation
négative (-0.13) entre le taux d'intérêt de débiteur
en dollars ÉU et le taux de croissance du crédit en dollars
ÉU.
2.4. Poids dans le PIB des intérêts
versés par la BRH aux Institutions financières sur les bons
BRH
La BRH, dans la lutte contre l'inflation, a
émis les bons BRH en vue de contrôler les encaisses oisives des
banques commerciales qui pourraient se gonfler sur le marché des
changes. Et ce, afin d'éviter une dépréciation de la
gourde par rapport aux autres devises principalement le dollar ÉU. Les
autorités monétaires avec l'apparition de cet instrument
maitrisent mieux l'inflation, mais ce nouvel instrument a des effets
néfastes sur l'expansion de l'activité économique. Nous
venons de voir plus haut que les bons BRH ont un impact négatif sur
le
crédit, à côté de cela les
intérêts versés par la BRH aux Institutions
Financières Haïtiennes représentent une charge importante
pour la Banque centrale haïtienne.
Graphique # 11> Intérêts versés
sur les bons BRH et part de ces intérêts dans le PIB (en
millions de gourdes et en pourcentage)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2008 2009 2010
Intérêts sur bons BRH en % du PIB
Intérêts versés sur les bons BRH
8.00%
7.00%
6.00%
5.00%
4.00%
3.00%
2.00%
1.00%
0.00%
16000
14000
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
Source : BRH, IHSI (données) et Auteur
(graphique)
Sur l'ensemble de la période (novembre 1996
à septembre 2010) les intérêts versés par la BRH sur
les bons BRH s'élevaient à 89.616 milliards de gourdes. Entre
1997 et 2004 la courbe des intérêts versés sur les bons BRH
avait une allure croissante et l'intérêt le plus faible
versé par la BRH a été enregistré lors de la
première année de l'émission des bons BRH soit en 1997
pour un montant d'intérêt de 2 062 millions de gourdes. En 2005
les intérêts allaient chuter de 53.07%, ensuite pour croitre
à 204.54% en 2006 correspondant ainsi à leur niveau le plus
élevé soit un montant d'intérêt de 14 581 millions
de gourdes. Pour la sous période 2008-2010 la courbe des
intérêts sur les bons est décroissante, cette baisse est
due aux faibles taux d'intérêt pratiqués par la BRH
(politique monétaire expansionniste en vue de relancer le crédit)
sur ces trois dernières années.
Pour la période sous étude
l'économie haïtienne n'a jamais atteint une croissance
supérieure à 5%. C'est vrai que les intérêts
versés par la BRH sur les bons BRH n'ont pas excédés 8%,
mais pour un pays à faible taux croissance et même négatif
des fois tel est le cas en 2001(-1.04%), 2002(-0.25%) et 2004(-3.52%), ils
représentaient une charge énorme pour l'économie. En 2009
et 2010 les intérêts sur les bons BRH représentaient
respectivement 1.49% et 1.38% du PIB correspondant à leur niveau le plus
bas. Les intérêts sur les bons BRH ont atteint leur paroxysme en
2004 et 2006 représentaient 7.26% et 7.39% du PIB respectivement.
(Graphique # 11, Tableau # 8 en annexe).
Dans ce chapitre nous avons passé en revue les
différentes variables qui concernent notre travail de recherche. Nous
avons montré en partie que l'émission les bons BRH
représente un handicap à l'expansion du crédit dans
l'économie haïtienne. Le dernier chapitre s'appuiera
essentiellement sur une approche purement économétrique, afin
d'infirmer ou de confirmer nos hypothèses de travail.
CHAPITRE IV- BONS BRH ET CRÉDIT : UNE ANALYSE
ÉCONOMÉTRIQUE DES DONNÉES À PARTIR DE LA
MODÉLISATION VAR
Comme nous l'avons mentionné dans notre
méthodologie, nous pensons, qu'après avoir largement parlé
du cadre conceptuel et théorique sur les variables
d'intérêts de notre étude, et présenté
l'évolution de ces mêmes variables dans l'économie
haïtienne, il est important et nécessaire d'effectuer une analyse
empirique pour pouvoir mieux cerner l'impact des bons BRH sur le crédit
et qu'ainsi essayer de vérifier nos hypothèses.
Section 1. Présentation de la
modélisation VAR
L'approche la plus utilisée et la mieux
appropriée qui puisse nous permettre de voir l'impact des bons BRH sur
le crédit est le Vecteur Autorégressif (VAR) et, par
conséquent, est celle que nous allons utiliser. C'est un outil
particulièrement adapté et utilisé en simulations pour
mesurer l'ensemble des relations dynamiques à l'intérieur d'un
groupe de variables données. Au niveau de cette représentation,
toutes les variables sont considérées comme potentiellement
endogènes. Cette approche cherche, en général, à
modéliser un vecteur de variables stationnaires où chacune
d'elles est expliquée à partir de ses valeurs passées et
celle des autres variables.
1.1. Écriture du modèle VAR
1.1.1. Exemple introductif
Soit une représentation VAR dans laquelle on
considère deux variables stationnaires Y~t et Yet. Chacune de
ces variables est fonction de ses propres valeurs passées et de celles
de
l'autre. Supposons que l'on ait p27 =
4. Le modèle VAR (4) décrivant ces deux variables s'écrit
de la façon suivante:
4 4
+ 1 c1tY2t-i. - d1Y2t + Eit
1=1 4
+ 1 cztY2t-i. - d2Y1t + E2t
1=1
~~~ = !~ + # $~%~~~&%
~
%(~ '
~
i=i
~ ~~~ = !~ + # $~%~~~&%
~
Les variables Ylt et Yet sont
considérées comme étant stationnaires, les perturbations
Eit et E2t (les innovations ou les chocs) sont des bruits blancs non
corrélés. Nous pouvons immédiatement constater l'abondance
de paramètres à estimer (ici 20 coefficients) et les
problèmes de perte de degrés de liberté qui en
résultent. Le nombre de paramètres à estimer croît
avec le nombre de retards, comme pn2,
où p est le nombre de retards et
n le nombre de variables du modèle. À
la lecture de ce modèle, il apparaît qu'il n'est pas sous
réduite : en effet, Yit a un effet immédiat sur Yet et
réciproquement Yet a un effet immédiat sur Yit . Ce
système initial est appelé forme structurelle de la
représentation VAR.
Sous forme matricielle, le processus VAR (4)
s'écrit :
4
Bi't = C +I(kilt-i + Et
1=1
avec B =
|
5 1 *1
*2 1 7 / = 8!1
!29 -. = 51: 7 0; = 5$1; )1; 7 +:
= 8+1:
+2:92: $2; )2;
|
|
Il suffit ensuite de multiplier chaque terme de
l'équation précédente par B-1, en supposant
B inversible, afin d'obtenir un modèle VAR sous forme
standard.
Le modèle sous forme standard s'écrit
:
27
Nombre de retards ou décalages.
~
~ ~ ~
|
~~~ ~~~
|
= =
|
!~ = !~ =
|
4
+ #
%(~ '
+ #
i=i
|
|
1=1
4
+ >~~
+ >~~
!~%
~ ~~~&%
!~%
~ ~~~&%
+ 1 ai2iY2t-i
+ 1 !~%
~ ~~~&%
4
%(~
Dans cette spécification, les erreurs >~~ et
u2t sont fonction des innovations Eft et
£2t.
1.1.2. Formulation générale
Supposons que l'économiste soit
intéressé par le comportement de n variables
macroéconomiques (PIB, consommation, investissement, salaires nominaux,
inflation, ...). À la date t, l'ensemble de ces n variables est
représenté par le vecteur Yt = ( yit , y2t
, ...,ynt )
et pour un ordre de retards p
quelconque. Ces différentes variables sont supposées suivre la
représentation stationnaire suivante :
Yt = C + 0117t-1+ 0217t-2 + ? +
OPYt-P + Et
P
ou Yt = 1 CYt-i. + C + Et t = 1, ... , T
1=1
! O
M + = ! ~ ! ~
-. = L
Ynt Ent
=T UV = S
O
!O a OG
~ ! OG
~ ... ! np
?
?
?
et et= (Eit, ... ,Eit) , et 1.1. d(0, E)28
où Ó est une matrice diagonale, C est un vecteur de
dimension (n x 1), cfii est une matrice de dimension (n x n) pour i = 1, ... ,
p et Yt un vecteur stationnaire de dimension (n x 1).
28 Identiquement et indépendamment
distribuée. Est aussi appelée Bruit Blanc.
L'hypothèse que Ó est une matrice
diagonale est cruciale dans la modélisation VAR et dans l'utilisation du
modèle VAR en simulation (calcul des fonctions de réponse et
décomposition de variance de l'erreur de prévision).
Une autre écriture fréquemment
rencontrée de ce modèle VAR est la suivante :
0(L)Yt = C + Et t = 1,... , T
où 0(L) = (I - 01L - 02L2 - ? - 0pLP)
est un polynôme en l'opérateur retard L caractérisé
par : Lk Yt = Yt_k .
Enfin, dans le cas où toutes les variables sont
centrées, c'est-à-dire C=0 l'écriture du modèle VAR
se ramène à : 0(L)Yt = Et t = 1, . . . ,
T.
P
avec 0(L)Yt = I - 10%L%
1=1
Plusieurs remarques peuvent d'ores et
déjà être faites. Tout d'abord, le modèle est
linéaire dans les variables. Ensuite, il est dynamique puisque les
valeurs passées des variables influencent leurs valeurs courantes. De
plus, les mouvements d'une variable peuvent influencer directement ou
indirectement les mouvements d'autres variables. Ce modèle est non
contraint, c'est à dire qu'il n'existe aucune contrainte a
priori d'exclusion d'une variable dans les différentes
équations du système. Les deux seules contraintes a
priori sont les variables retenues (lesquelles et leur nombre) et
le nombre de retard it. Le choix des variables n'est pas problématique
car il répond à la question économique posée. Celui
du nombre de retards ne l'est également pas car celui-ci peut uniquement
s'effectuer sur la base de critères statistiques, par exemple à
l'aide du critère d'Akaike (AIC) ou celui de Schwarz (SC), ou encore
d'un test de rapport de vraisemblance (Gourieroux et Monfort, 1990)
Une fois estimés, les paramètres du
modèle c'est-à-dire Ai (i= 1, ..., p), A0 et ?, le modèle
VAR peut donner lieu à différentes utilisations. D'une part, on
peut facilement réaliser des exercices de prévision des
endogènes en exploitant la formulation récursive du modèle
VAR. Il faut cependant noter que l'horizon retenu pour la prévision ne
doit pas être trop long car le
modèle VAR fournira des prévisions peu
«informatives» à long terme, puisque celles-ci correspondront
aux valeurs moyennes (sur l'échantillon ayant servi à
l'estimation) des différentes variables. En général, les
performances en termes de prévisions sont bonnes puisque le
modèle n'introduit pas ou très peu de restrictions.
Ce type de modèle permet d'autre part de
quantifier des effets multiplicateurs instantanés et dynamiques
:
effets de «surprises» de politique
monétaire sur l'activité réelle (Sims (1992), Leeper, Sims
et Zha (1996), Christiano, Eichenbaum et Evans (1999)); effets de chocs
technologiques sur l'activité réelle (Blanchard et Quah (1989),
Gali (1999), Francis et Ramey (2003), Christiano, Eichenbaum et Vigfusson
(2004)); effets de «surprises» de politiques fiscales et
budgétaires (Blanchard et Perotti (2002), Perotti (2002), Favero (2002),
Burnside, Eichenbaum et Fisher (2001), Biau et Girard (2004)).
1.2. Estimation des paramètres d'un VAR (p)
Les paramètres du processus VAR standard ne
peuvent être estimés que sur des séries chronologiques
stationnaires. Deux techniques d'estimation sont possibles : estimation de
chaque équation du modèle par les MCO ou estimation par la
technique du maximum de vraisemblance. L'estimation d'un modèle VAR
nécessite le choix du nombre de retards p.
Pour déterminer le nombre de retards p d'un
modèle VAR, il est possible d'utiliser les critères d'information
(Akaike, Schwarz, etc.). La procédure de sélection de l'ordre de
la représentation consiste à estimer tous les modèles VAR
pour un ordre allant de 0 à h
(h étant le retard maximum admissible par la
théorie économique ou par les données disponibles). On
retient le retard p qui minimise les critères
d'information AIC et SC définis comme suit :
T
AIC = log detEE + 2n2p
T
SC = log detEE + n2p log
T
avec : n = nombre de variables
du système ; T = nombre d'observations ;
p = nombre de
j
retards ; EE= matrice de variance-covariance
des résidus du modèle ; det =
déterminant de la matrice de variance-covariance des résidus du
modèle.
Section 2. Présentation de notre modèle
2.1. Présentation des variables du modèle
Les variables que nous aurons à utiliser dans
le modèle sont le crédit, les bons BRH, les taux débiteurs
et les taux directeurs.
Le crédit et les bons BRH sont les deux
variables d'intérêt de notre étude. Le crédit est un
atout majeur de la croissance économique via l'investissement mais, se
trouve obstruer par les bons BRH du fait qu'ils sont moins risqués. Ces
données sont collectées auprès de la Banque de la
République d'Haïti.
L'utilisation du taux directeur, dans ce
modèle, est d'importance étant donné le rôle
joué par cette variable dans le mécanisme de transmission d'un
choc du taux débiteur sur le crédit. Les données du taux
directeur proviennent également de la Banque Centrale
d'Haïti.
Le taux débiteur est une variable très
importante dans l'explication du crédit par le fait que du point de vue
théorique, il est un déterminant de la demande de crédit.
Ses données viennent aussi de la Banque des banques (BRH).
Nous utiliserons des données mensuelles du
crédit, des bons BRH, des taux débiteurs et des taux directeurs
relatives à l'économie haïtienne. Notre base de
données couvre la période octobre 1996 à septembre 2010,
les données relatives à ces variables se trouvent en annexe aux
tableaux 9, 10, 11 et 12. Les données sont transformées en taux
de croissance afin de faciliter l'estimation du modèle. Elles sont ainsi
notées :
TXBBRH : Taux croissance mensuelle des bons
BRH
TXCRED : Taux croissance mensuelle du
crédit
TXTDB : Taux de croissance mensuelle des taux
débiteurs
TXTDR : Taux de croissance mensuelle des taux
directeurs.
2.2. Test de stationnarité ou de racine unitaire
La plupart des propriétés statistiques
des méthodes d'estimation s'appliquent à des variables
stationnaires, c'est-à-dire qu'elles ne sont valables pour n'importe
quel type de données.
Or, on applique indifféremment ces
méthodes d'estimation à des variables stationnaires et à
des variables non stationnaires. D'où la possibilité que ces
propriétés statistiques ne soient valables pour des variables non
stationnaires. Donc avant d'effectuer des tests spécifiques sur des
séries chronologiques, plusieurs étapes préliminaires sont
nécessaires. Il convient d'étudier ses caractéristiques
stochastiques c'est-à-dire il est nécessaire de vérifier
que, pour les séries étudiées, l'espérance et la
variance restent stables au cours du temps.
En clair, nous allons effectuer des tests de
stationnarité ou de racine unité parce que l'utilisation des
séries temporelles consiste à rechercher dans l'histoire de la
variable des régularités susceptibles d'aider à
prévoir ses valeurs futures. Pour que cette démarche ait un sens,
il faut que le processus présente une certaine stabilité ou un
certain degré d'invariance au cours du temps. C'est cette idée
d'invariance au cours du temps qui est traduite par la notion statistique de
stationnarité29.
Une première intuition concernant la
stationnarité est fournie par l'étude du graphique des
séries représentées en taux de croissance. Les quatre
graphiques de la page suivante font ressortir que les différentes
valeurs des séries (exprimées en taux de croissance)
s'écartent provisoirement de leurs moyennes mais reviennent toujours
à l'équilibre. Cette remarque laisse présager que ces
séries sont stationnaires. Nous nous proposons de
vérifier cette intuition que donnent les graphiques par l'application du
test de Dickey-Fuller augmenté (ADF).
29 Une série
stationnaire est celle qui fluctue autour de sa moyenne sans jamais trop s'en
écarter.
Graphique # 12- Evolution du taux de croissance des bons BRH
(en pourcentage)
100 80 60 40 20 0 -20 -40
|
|
1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
TXBBRH
Graphique # 13- Evolution du taux de croissance du credit
(en pourcentage)
1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
TXCRED
Graphique # 14- Evolution du taux de croissance des taux
debiteurs (en pourcentage)
40 30 20 10 0 -10 -20 -30
|
|
1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
TXTDB
Graphique # 15- Evolution du taux de croissance des taux
directeurs (en pourcentage)
1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
TXTDR
2.2.1. Test de Dickey-Fuller (1979, 1981)
Pour appréhender la stationnarité d'une
série, on applique des tests de racine unitaire. Il existe de nombreux
tests de racine unitaire. Nous présenterons uniquement le test de Dickey
et Fuller visant à tester l'hypothèse nulle de non
stationnarité contre l'hypothèse alternative de
stationnarité. On teste ainsi :
- Ho : la série est non stationnaire,
c'est-à-dire qu'elle comporte au moins une racine unitaire.
- H1 : la série est stationnaire,
c'est-à-dire qu'elle ne comporte pas de racine unitaire.
Test de Dickey-Fuller simple (DF)
Dickey et Fuller considèrent trois modèles
de base pour la série Yt , t = 1, ... , T. - Random walk : modèle
sans constante ni tendance déterministe :
Yt = ñYt_i + Et ou (1 -
piq)Yt = Et (1)
- Random walk with drift : modèle avec constante
sans tendance déterministe : Yt = a + pYt_i+ Et ou (1 -
piq)(Yt - a) = Et (2)
- Random walk with drift and trend : modèle avec
constante et tendance déterministe : Yt = a + iqt+ pYt_i+ Et
ou (1 - piq)(Yt - a - iqt) = Et (3)
Dans chacun des trois modèles(1), (2) et (3), on
suppose que Et~ BB(0, ok~).
Si p = 1 , cela signifie qu'une des racines du
polynôme retard est égale à 1. On dit
alors qu'on est en présence d'une racine unitaire.
En d'autres termes, Yt est un processus non stationnaire.
On teste l'hypothèse nulle de présence
de racine unitaire (Yt est intégrée d'ordre 1, c'està-dire
non stationnaire, p = 1) contre l'hypothèse alternative d'absence racine
unitaire (Yt est intégrée d'ordre 0, c'est-à-dire
stationnaire, |p| < 1).
Afin de faciliter l'application du test, on estime en
pratique les modèles (1), (2) et (3) sous la forme suivante30
:
En retranchant Yt-1 aux de membres on aura :
Yt - Yt_1 = ñYt_i -
Yt_i + Et ? ?Yt = (ñ - 1)Yt_i +
Et
- - -
?Yt = (pYt_i + Et
|
(1)
|
?Yt = a + (pYt_i + Et
|
(2)
|
?Yt = a + iqt + (pYt_i +
Et
|
(3)
|
|
avec (p = ñ - 1 et Et est un bruit blanc. On
teste l'hypothèse nulle (p = 0 (non
stationnarité) contre l'hypothèse
alternative cp < 0 (stationnarité). Pour cela, on calcule la
statistique de Student du coefficient (p. On compare cette statistique aux
valeurs tabulées par Dickey et Fuller. Dans la mesure où les
valeurs critiques sont négatives, la règle de décision est
inversée :
- Si la valeur calculée de la
t-statistique associée à (p est
inférieure à la valeur critique : on rejette l'hypothèse
nulle, la série est stationnaire.
- Si la valeur calculée de la
t-statistique associée à (p est
supérieure à la valeur critique : on ne rejette pas
l'hypothèse nulle, la série est donc non
stationnaire.
Les modèles utilisés dans le test DF sont
restrictifs dans la mesure où on suppose que Et
est un bruit blanc. Or il arrive très
fréquemment que cette hypothèse soit remise en cause du fait de
la présence d'autocorrélation et/ou
d'hétéroscédasticité. Afin de résoudre ce
problème, Dickey et Fuller ont proposé une correction
paramétrique conduisant au test de Dickey-Fuller
Augmenté.
30 Les modèles en
différence première permettent en effet de se ramener à
des tests usuels de significativité des coefficients ; les valeurs
critiques étant tabulées par Dickey et Fuller.
Test de Dickey-Fuller Augmenté
(ADF)
Afin de tenir compte d'une éventuelle
autocorrélation des erreurs (donc Et n'est pas un bruit blanc), on
introduit des retards sur la variable endogène31. Comme
précédemment, trois modèles sont distingués
:
- Modèle sans constante ni tendance
déterministe :
P
?Yt = yYt_i + 1 S?Yt_i
1=1
|
+ Et (4)
|
- Modèle avec constante sans tendance
déterministe :
P
?Yt = a + yYt_i +1
S?Yt_i + Et (5)
1=1
- Modèle avec constante et tendance
déterministe :
P
?Yt = a + ft + yYt_i +
D?Yt-i + Et (6)
1=1
Le test ADF se déroule de manière similaire
au test de DF simple. En outre, il convient de noter que l'application du test
ADF nécessite au préalable de choisir le nombre de retards
p à
introduire de façon à ce que les
résidus (Et) soient un bruit blanc. Le nombre de retards
p est choisi en utilisant un des critères
d'information précités.
La strategie sequentielle
Il est fondamental de noter que l'on n'effectue pas le
test sur les trois modèles. Il convient en effet de pratiquer le test de
Dickey-Fuller sur un seul des trois modèles. En pratique, on adopte une
stratégie séquentielle en trois étapes.
31 Rappelons que l'une des
causes de la présence d'autocorrélation des erreurs réside
dans l'oubli de variables explicatives. La correction apportée par
Dickey-Fuller consiste ainsi à rajouter des variables explicatives
représentées par les valeurs retardées de la variable
endogène.
Étape 1. On estime le modèle (6). On teste
la significativité du coefficient du trend ou de la tendance en se
référant à la statistique de Dickey-Fuller.
Deux cas peuvent se présenter :
Si le trend n'est pas significatif, on passe à
l'étape 2.
Si le trend est significatif, on conserve le
modèle et on teste alors l'hypothèse de racine unitaire
c'est-à-dire Ho : (to = 0 en
comparant la t-statistique de co aux valeurs
tabulées par Dickey-Fuller.
On a alors deux possibilités :
Si l'on accepte l'hypothèse nulle
(Ho), Yt est non stationnaire. Dans ce cas, il faut
différencier et recommencer la procédure de test sur la
série en différence première.
Si l'on rejette l'hypothèse nulle
(Ho), Yt est stationnaire. Dans ce cas, la
procédure s'arrête et l'on peut directement travailler sur
Yt.
Étape 2. En partant du fait que le trend du
modèle (6) ne soit pas significatif, on estime le modèle (5) et
l'on commence par tester la significativité de la constante
(á).
Si la constante n'est pas significative, on passe
à l'étape 3.
Si á est significative, on teste alors
l'hypothèse de racine unitaire, c'est-à-dire
Ho :
(to = 0 en comparant la
t-statistique de (to aux valeurs
tabulées par Dickey-Fuller. On a alors deux possibilités
:
Si l'on accepte l'hypothèse nulle
(H0), Yt est non stationnaire. Dans ce
cas, il faut différencier et recommencer la procédure de test
sur la série en différence première
(?~~).
Si l'on rejette l'hypothèse nulle
(Ho), Yt est stationnaire. Dans ce cas, la
procédure s'arrête et l'on peut directement travailler sur
Yt.
Étape 3. Cette étape ne doit être
appliquée que si la constante á dans le modèle
précédent n'est pas significative. On estime le modèle (3)
et on teste l'hypothèse nulle de racine unitaire en utilisant les
valeurs critiques de Dickey-Fuller.
Si l'on accepte l'hypothèse nulle
(Ho), Yt est non stationnaire. Dans ce cas, il
faut différencier et recommencer la procédure de test sur la
série en différence première
(AYt).
Si l'on rejette l'hypothèse nulle
(Ho), Yt est stationnaire. Dans ce cas, la
procédure s'arrête et l'on peut directement travailler sur
Yt.
Les resultats empiriques du test Dickey-Fuller
Augmente (ADF)
Le test de racine unitaire de Dickey-Fuller
Augmenté (ADF), suivant la stratégie séquentielle
élaborée plus haut, est effectué sur les variables TXBBRH,
TXCRED, TXTDB et TXTDR. Un résumé du tableau ci-dessous prouve
que celles-ci sont stationnaires, si la valeur calculée est
inférieure à la valeur critique pour un seuil de 5%. Dans ce cas
on rejette H0 et on accepte H1.
Tableau # 13 Résumé des
résultats des tests de Dickey-Fuller Augmentés
Variables
|
Modèle32
|
Valeur Calculée
|
Valeur critique
|
Décision
|
TXBBRH
|
5
|
-16.93709
|
-2.878937
|
H1
|
TXCRED
|
5
|
-11.62529
|
-2.878829
|
H1
|
TXTDB
|
4
|
-19.56422
|
-1.942757
|
H1
|
TXTDR
|
4
|
-8.829446
|
-1.942818
|
H1
|
Source : L'auteur à partir d'Eviews
4.1
Puisque les variables sont stationnaires en niveau,
c'est-à-dire intégré d'ordre 0, I (0), il est donc
possible de modéliser en utilisant le processus VAR. Les
résultats de ces tests sont plus approfondis en annexe (tableau 14
à 17).
32 Pour plus d'information
page 73 du travail.
2.3. Spécification et Estimation du
modèle
2.3.1. Spécification du modèle
Le modèle proposé pour étudier les
effets des bons BRH sur le crédit via les taux directeurs et
débiteurs s'écrit de la manière suivante :
G G G G
TXCREDt =I(k2iTXBERIlt-i
i=1
TXTDBt =
#
q531TXBBRHt_i
i=i
~ G
TXTDRt =I041TXBERIlt-i
i=1 i=1
G G
i=1 i=1
G G
i=1 i=1 i=1
G G G
~TXBBRHt = 1 q11TXBBRHt_%
~ i=1
~ G
~ ~
G
~
~ ~
~ ~
i=1
~
+I(ki2TXCREDt-i
i=1 G
+I(k22TXCREDt-i
i=1 G
+I(k42TXCREDt-i
i=1
+I(k32TXCREDt-i
+I(kisTXTDEt-i
+I(k23TXTDEt-i
+I(k33TXTDEt-i
+I(k43TXTDEt-i
i=1
+ (k14TXTDRt-i
+ (1)24TXTDRt-i
+I(k34TXTDRt-i
+ I (44TXTDRt-%
i=1
+ (kis + Eit
+ 025 +E2t
+ 035 +E3t
+ 045 + E4t
1 = i = p
Où les E = (Eit , £2t , E3t , £4) sont
les termes d'erreur stochastiques appelés impulsions ou
innovations ou chocs dans le langage VAR.
2.3.2. Estimation du modèle
Determination du nombre de retards p du
modele
Il est donc important à ce stade de
déterminer l'ordre p du modèle. Nous utiliserons pour ce faire,
le critère d'information d'Akaike (AIC). Le nombre de retard p retenu
est celui qui minimise ce critère. Le logiciel Eviews 4.1 fournit
directement les valeurs calculées de ce critère. Nous
considérons un nombre maximum de retards égal à huit (8).
Selon le critère d'Akaike, le nombre de retard optimal est de un (1). Ce
dernier, en ce sens sera retenu pour estimer notre modèle. Le processus
sera alors noté : VAR(1). Le tableau suivant reporte les
résultats obtenus
Tableau # 18 Valeurs calculées pour le
critère d'Akaike
Retard
|
AIC
|
0
|
27.94339
|
1
|
27.82702*
|
2
|
27.87468
|
3
|
27.87931
|
4
|
27.95155
|
5
|
28.08671
|
6
|
28.10391
|
7
|
28.18539
|
8
|
28.22628
|
Source : Tableau réalisé à partir
d'Eviews 4.1
AIC : Akaike Information Criterion
* : indique l'ordre de retard
(p) à retenir d'après le critère
d'Akaike.
Estimation du VAR (1)
TXBBRH = -0.9132TXCRED (-1) - 0.2381TXBBRH (-1) +
0.0921TXTDB (-1) - 0.0341TXTDR (-1) + 3.7950 TXCRED = 0.0767TXCRED (-1) -
0.0058TXBBRH (-1) - 0.0246TXTDB (-1) + 0.0049TXTDR (-1) + 1.1421 TXTDB =
0.0176TXCRED (-1) - 0.0271TXBBRH (-1) - 0.3858TXTDB (-1) + 0.0408TXTDR (-1) +
0.0270 TXTDR = 0.4404TXCRED (-1) + 0.0141TXBBRH (-1) - 0.0965TXTDB (-1) +
0.2104TXTDR (-1) - 0.8764
Nous présentons en haut l'estimation du
processus VAR(1), mais pour plus de détail, elle est reportée
dans le tableau 19 en annexe. Afin de tester si les coefficients sont
statistiquement significatifs, les t student calculés doivent être
supérieurs en valeur absolue au t student tabulé, pour une
probabilité de 5% et un échantillon dont le nombre de
degrés de liberté est supérieur à trente (30), le t
student tabulé est égal à 1.9633 ,tel est le
cas de notre modèle.
33 BOURBONNAIS Régis.
Économétrie : Manuel et exercices corrigés, Dunod, Paris,
2005, p. 339.
Les résultats indiquent que le taux de
croissance du crédit (TXCRED) dépend positivement de ses propres
valeurs passées, retardées d'une seule période et
négativement des valeurs passées du taux de croissance des bons
BRH et des taux débiteurs retardées de la seule période.
Le taux de croissance des bons BRH (TXBBRH) dépend négativement
de ses valeurs passées, retardées d'une seule période. Le
taux de croissance des taux débiteurs (TXTDB) est une fonction
négative de ses propres valeurs passées et une fonction positive
des valeurs passées du taux de croissance des taux directeurs,
retardées d'une période. Le taux de croissance des taux
directeurs (TXTDR) dépend quant à lui positivement de ses propres
valeurs passées et des valeurs passées du taux de croissance des
bons BRH, retardées de la seule période.
2.4. Test de causalité
Au niveau théorique, la mise en évidence
de relations causales entre les variables économiques fournit des
éléments de réflexion propices à une meilleure
compréhension des phénomènes économiques. De
manière pratique, « the causal knowledge
» est nécessaire à une formulation correcte de la politique
économique. En effet, connaître le sens est aussi important que de
mettre en évidence une liaison entre les variables
économiques.
2.4.1. Test de causalité de Granger
La causalité au sens de Granger indique
à quel niveau les valeurs courantes d'une variable peuvent être
expliquées par ses valeurs passées ou si l'ajout de valeurs
retardées d'une autre variable améliore l'estimation. On dit
qu'une variable X cause une variable Y au sens de Granger si X aide à
prédire Y ou encore si les coefficients des valeurs retardées de
X sont statistiquement significatifs dans l'explication de Y.
Les résultats du test, avec un nombre de retard
égal 3 (tableau 20 en annexe), montrent qu'au seuil de 5%, le taux de
croissance du crédit (TXCRED) est causé par le taux de croissance
des bons BRH (TXBBRH) aussi bien que par celui des taux débiteurs
(TXTDB), mais l'inverse n'est pas vérifié. Le taux de croissance
des taux débiteurs (TXTDB), lui-même, est causé par celui
des taux directeurs (TXTDR), encore une fois l'inverse n'est pas
observé.
De même, nous pouvons constater qu'en effectuant le
test avec des nombres de retards supérieurs plus
précisément six (6), les résultats demeurent
inchangés (tableau 21 en annexe).
2.5. Dynamique du modèle VAR(1) et analyse des
résultats
La dynamique de la modélisation VAR permet
d'analyser les effets de la politique économique, cela au travers de
simulations de réponses impulsionnelles (réponses aux chocs) et
de la décomposition de la variance. Elle nous permettra de mesurer d'une
part, l'impact de la variation des différents chocs sur les variables et
d'autre part, la contribution de ces chocs à la variance de l'erreur de
prévision.
2.5.1. Réponses aux chocs
L'analyse d'un choc consiste à mesurer l'impact
d'une variation d'une innovation sur chaque variable. Le choix du sens de
l'impact est très important et conditionne les valeurs obtenues. La
détermination de l'ordre dans lequel les différentes variables
sont enregistrées est donc très importante dans un processus VAR
pour étudier la structure des chocs. Des ordres de placement
différents fournissent des résultats différents. Il est
alors nécessaire d'imposer une certaine structure au système en
vue de mieux identifier ces chocs.
Nous avons, en ce sens, retenu l'ordre suivant
TXBBRH?TXTDR?TXTDB?TXCRED. Nous choisissons de mettre les bons BRH en premier
en se basant sur le fait que la BRH les utilise pour déterminer les taux
directeurs. Ce dernier vient en second lieu, suivi des taux débiteurs
sachant qu'une variation au niveau des taux directeurs influe directement sur
les taux débiteurs qui eux-mêmes agissent sur le
crédit.
Des figurent retracent les fonctions de réponse
impulsionnelles (page 106 en annexe) : les courbes en pointillés
représentent l'intervalle de confiance. On considère que
l'amplitude du choc est égale à deux fois l'écart type et
l'on s'intéresse aux effets du choc sur 18 périodes (18 mois).
Lorsqu'un choc de 1% du taux de croissance des bons BRH se répercute sur
le taux de croissance du crédit. L'impact atteint son plus bas niveau
après un mois (-0.19%), et devient positif après 3 mois (0.02%).
Il diminue ensuite exerçant toutefois une faible influence sur le taux
de croissance du crédit et tend vers zéro après sept mois.
De la même manière, lorsqu'on
enregistre un choc de 1% du taux croissance des taux
débiteurs, l'impact sur le taux de croissance du crédit atteint
son minimum après le premier mois (-0.2%), devient positif après
le troisième mois (0.04%) et diminue progressivement pour s'approcher de
zéro au bout du sixième mois.
Les fonctions de réponse impulsionnelles
montrent également qu'un choc de 1% du taux de croissance des taux
directeurs se répercute sur le taux de croissance des taux
débiteurs pour atteindre son niveau le plus faible niveau au bout d'un
mois (-0.74%), puis son maximum au bout de deux mois (0.97%), ensuite pour
chuter au bout du mois suivant (-0.19)%, pour augmenter au bout de quatre mois
(0.10%), enfin devient insignifiant après sept mois.
L'analyse des fonctions de réponse
impulsionnelles nous permet de calculer aussi l'impact cumulé d'un choc
du TXBBRH et du TXTDB sur le TXCRED et aussi l'effet cumulé d'un choc du
TXTDR sur le TXTDB (tableau 22 et 23 en annexe). Un choc de 1% du TXBBRH a un
impact cumulé négatif très faible à court et
à long terme sur le TXCRED, après un mois (-0.19%), après
trois mois (-0.28%) et devient constant après cinq mois (-0.27%). De
même pour le TXTDB, il a une relation négative avec TXCRED, un
choc de 1% du TXTDB a un effet cumulé faible à court et à
long terme sur le TXCRED, après un mois (-0.20%), après deux mois
(-0.37%) et devient linéaire après quatre mois (-0.35%). Par
contre, un choc de 1% du TXTDR a une répercussion cumulée
positive très faible à court terme et à long terme sur le
TXTDB, sauf après un mois l'impact est négative (-0,74%),
après deux mois (0.23%), après quatre mois (0.14%), et devient
stable après sept mois (0.11).
2.5.2. Décomposition de la variance
Les réponses aux chocs, peuvent être
complétées par une analyse de la décomposition de la
variance de l'erreur de prévision. L'objectif est de calculer pour
chacune des innovations sa contribution à la variance de l'erreur de
prévision. Pour se faire, la variance de l'erreur de prévision
est écrite à un horizon h (ici h allant de 1 à 12 mois) en
fonction de la variance de l'erreur attribuée à chacune des
quatre variables. On rapporte ensuite chacune de ces variances à la
variance totale pour obtenir son poids relatif en pourcentage. Eviews 4.1
fournit tous ces résultats rapidement et sont reportés en annexe
dans les tableaux 24 et 25.
Les résultats montrent que la variance de
l'erreur de prévision du taux de croissance du crédit (TXCRED)
est due à environ 94.90% à ses propres innovations, à
3.14% à celles du taux de croissance des taux directeurs (TXTDR),
à 1.19% à celles du taux de croissance des taux débiteurs
(TXTDB), et 0.77% du taux de croissance des bons BRH (TXBBRH). Les
résultats de la décomposition de la variance de l'erreur de
prévision indiquent que le taux de croissance des taux débiteurs
(TXTDB) est dû à 96% de ses propres innovations, et respectivement
3%, 0.85%, 0.02% pour le taux de croissance des taux directeurs (TXTDR), le
taux de croissance des bons BRH (TXBBRH) et le taux de croissance du
crédit (TXCRED).
Les différents résultats
découlant de l'analyse des réponses aux chocs et de la
décomposition de la variance montrent que l'impact du taux de croissance
des bons BRH (TXBBRH) et des taux débiteurs (TXTDB) sur le taux de
croissance du crédit (TXCRED) est très faible et n'est que de
courte durée, de même pour l'impact du taux croissance des taux
directeurs (TXTDR) sur le taux de croissance des taux débiteurs
(TXTDB)
Ce chapitre est la pierre angulaire de notre travail,
nous avons présenté la modélisation du Vecteur
Autorégressif (VAR), puis effectué le test de Dickey-Fuller
augmenté (ADF) pour savoir si nos variables sont stationnaires afin de
savoir si le processus VAR était possible, enfin spécifié
notre modèle de recherche. Les différents tests effectués
nous poussent à confirmer notre hypothèse principale (HP) ainsi
nos trois hypothèses secondaires (HS1, HS2, HS3).
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Ce travail a consisté à montrer l'impact
des bons BRH et des taux débiteurs sur le crédit en Haïti
pour la période allant d'octobre 1996 à septembre 2010.
Connaître le degré de transmission d'un choc des bons BRH sur le
crédit est important surtout dans un pays où le crédit
devient de plus en plus inaccessible.
Après avoir pris le soin de présenter
dans le premier chapitre les concepts de notre recherche à savoir les
bons BRH qui donnent naissance au taux directeur à partir des bons de 91
jours qui à son tour détermine le taux débiteur qui lui
influence le crédit. Dans le cadre théorique nous avons
passé en revue les théories sur la politique monétaire, le
crédit, le vecteur autorégressif (VAR) et dressé un
référentiel théorique précis qui montre l'influence
de la politique monétaire sur le crédit.
Le second chapitre a parlé des instruments
qu'utilisent les banques centrales pour mener leurs politiques
monétaires. La première section a développé les
instruments utilisés par la Federal Reserve (Fed), le Système
Européen des Banques Centrales (SEBC) et la Banque Centrale des
États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). La seconde section a
présenté les instruments de politique monétaire de la BRH
(réserves obligatoires, interventions sur le marché des changes
et bons BRH) avec leurs statistiques.
Le chapitre trois a consisté à
présenter la situation du crédit en Haïti. Dans la
première section nous avons montré comment le crédit a
évolué de 1990 à 1996, également pour la
période d'observation (1997 à 2010). Elle a aussi exhibé
les différentes répartitions du crédit dans
l'économie haïtienne (répartition du nombre de prêts
par emprunteur, répartition de l'encours des prêts par tranche,
répartition de l'encours des prêts par secteur d'activité,
répartition de l'encours des prêts par échéance) et
a présenté en plus des bons BRH les différents obstacles
à l'expansion du crédit en Haïti. La deuxième section
quant' à elle, a démontré en partie l'impact des bons BRH,
des taux débiteurs sur le crédit en Haïti, les effets des
taux directeurs sur les taux débiteurs et a montré aussi le poids
dans le PIB des intérêts versés par la BRH aux Institutions
Financières sur les bons BRH.
Le dernier chapitre est d'une importance capitale
puisqu'il nous a permis de confirmer nos hypothèses de travail. La
première section a consisté en une présentation de la
modélisation VAR et la seconde en une exhibition de notre modèle
de recherche. Nous avons transformé les données en taux de
croissance puis, nous avons fait le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF)
qui est un test de stationnarité pour voir si les données sont
stationnaires afin d'utiliser le processus VAR. Puisque les données sont
stationnaires nous avons déterminé le nombre de décalages
pour savoir de quel VAR il s'agit. Ensuite, nous avons estimé le VAR(1)
et fait le test de causalité de Granger. Le test de causalité de
Granger montre que le taux de croissance des bons BRH (TXBBRH) aussi bien que
le taux de croissance des taux débiteurs (TXTDB) améliorent
l'estimation du taux de croissance du crédit (TXCRED). De même,
les valeurs passées du taux de croissance des taux directeurs (TXTDR)
influencent sur les valeurs futures du taux de croissance des taux
débiteurs (TXTDB). La dynamique du modèle VAR(1) a conduit aux
réponses aux chocs et à la décomposition de la variance.
Les résultats prouvent qu'un choc du taux de croissance des bons BRH
(TXBBRH) et du taux de croissance des taux débiteurs (TXTDB) a un impact
instantané sur le taux de croissance du crédit (TXCRED)
même constat d'un choc du taux de croissance des taux directeurs (TXTDR)
sur le taux de croissance des taux débiteurs (TXTDB). L'impact d'un choc
de 1% du TXBBRH sur le TXCRED est de -0.19% après un mois et de 0.02
après 3 mois. En outre, un choc de 1% du TXTDB a un impact de -0.2% au
bout d'un mois et de 0.03% au bout de trois mois sur TXCRED. De son
côté, la réponse du TXTDB est de -0.74% au bout d'un mois,
de 0.97% après deux mois et de 0.10% après quatre mois suite
à un choc de 1% du TXTDR. En cumulant les réponses du TXCRED,
nous avons trouvé une relation négative entre le TXCRED et le
TXTBD, également, nous avons décelé un lien négatif
entre le TXCRED et le TXTDR. Par contre dans les réponses
cumulées du TXTDB suite à un choc du TXTDR nous avons
rencontré une liaison positive entre ces deux variables. La
décomposition de la variance nous a permis de voir que la baisse du
crédit dans l'économie est causée à 1.19% du TXTDB,
et à 0.77% du TXBBRH. Elle a montré également que la
hausse du TXTDB est due à 3% du TXTDR.
Les différentes analyses menées dans le
cadre dans le cadre du VAR nous ont amené à accepter les
hypothèses que nous avons formulées au début de notre
travail à savoir : « HP : L'émission des bons BRH
auprès des Institutions financières haïtiennes, en tenant
compte des taux d'intérêt débiteurs constitue un obstacle
peu significatif à l'expansion du crédit en
Haïti.»
« HS1 : Une expansion des bons BRH a un impact
négatif peu significatif sur le crédit en Haïti »,
« HS2 : Une augmentation des taux débiteurs a un effet
négatif peu important sur le crédit en Haïti », «
HS3 : Un accroissement des taux directeurs influe positivement et de
manière peu considérable les taux débiteurs.
»
Ce travail de recherche a été
élaboré dans contexte très difficile. La quasi-inexistence
des documents élaborés sur notre thème de recherche
à savoir les bons BRH et le crédit est la principale cause de
l'absence d'un cadre empirique dans notre travail de recherche. Les
bibliothèques à l'échelle nationale sont pauvres en
document, ce qui a rendu extrêmement pénible la recherche
documentaire. Les principales sources de données telles que la BRH et
l'IHSI n'ont pas été toujours en mesure de nous fournir les
données qui correspondent mieux à notre travail.
Il faut cependant souligner malgré les bons BRH
et les taux débiteurs expliquent faiblement le crédit mais ils
ont un impact négatif sur celui-ci. De ce fait, la BRH doit-elle
arrêter l'émission des bons BRH ? Tout d'abord, nous devons dire
que les banques commerciales ont jusqu'à trois options quand elles
disposent de beaucoup de gourdes dans leurs caisses : Primo, elles peuvent
choisir d'octroyer du crédit bancaire aux agents économiques
haïtiens, dans le cadre du développement des initiatives
privées. Ce serait l'option idéale pour l'économie
haïtienne qui en bénéficierait grandement. Compte tenu de
l'instabilité politique du pays, cette option présente donc trop
de risques pour elles. Secundo, elles peuvent choisir d'échanger leurs
gourdes contre le dollar ÉU qui est une monnaie de très loin plus
stable que la gourde et qui permet de mieux conserver la valeur de l'argent.
Cette option serait désastreuse pour l'économie haïtienne,
car toute la liquidité oisive des banques commerciales haïtiennes
irait créer une forte pression sur la demande de dollars ÉU sur
le marché des changes, ce qui provoquerait une inflation importée
dans l'économie haïtienne due à la
dépréciation de la gourde par rapport au dollar ÉU.
Tertio, elles peuvent placer leur avoir dans les bons BRH qui
représentent justement un placement sûr et sans risque mais qui
ont une répercussion négative sur le crédit.
Il est clair que sur la base de cette analyse, les
autorités monétaires de la banque centrale auront toujours
recours à l'émission des bons BRH jusqu'à ce qu'elles
trouvent un autre instrument monétaire plus souple et plus efficient.
Donc, en attendant de trouver cet autre instrument de la politique
monétaire, l'émission des bons BRH par les autorités
monétaires de la
banque centrale reste une nécessité.
Car, il est important de comprendre aussi que l'adage qui dit que de deux maux
il faut choisir le moindre est justement respecté dans la logique suivie
par les autorités monétaires de la banque centrale en
émettant les bons BRH. La première option, l'octroi du
crédit bancaire, n'étant même pas envisageable pour les
banques commerciales de la place, étant donné les risques
toujours pesants de troubles politiques dans le pays, la banque centrale
préfère encourir les coûts de l'option «
émission des bons BRH » en lieu et place des coûts
qu'occasionnerait l'option « échanger les gourdes contre des
dollars ÉU ». Ce qui, à notre avis est un choix
rationnel.
Nous recommandons fortement aux autorités
monétaires de la banque centrale haïtienne de toujours chercher un
niveau optimal des taux d'intérêt sur les bons BRH pour les
différentes séances d'adjudication des bons (surtout le taux
d'intérêt des bons de 91 jours qui est un déterminant du
taux débiteur qui lui influence le crédit). À ce stade, au
lieu de se demander quel est ce taux d'intérêt optimal pour chaque
séance d'adjudication des bons BRH, ou comment déterminer ce taux
optimal, il convient surtout de réaliser que tant que nous aurons pas
trouvé un niveau des taux sur les bons BRH tel que les banques
commerciales soient indifférentes entre placer leur avoir dans les bons
ou accorder du crédit aux agents économiques, on ne pourra pas
parler de niveau optimal des taux d'intérêt sur les bons BRH.
Donc, l'indicateur qui serait déterminant pour trouver ce taux
d'intérêt optimal est « l'indifférence » des
banques de second rang face à ces deux dernières options. Tant
qu'il y aura de l'engouement pour l'option « placement dans les bons BRH
», c'est que les taux pratiqués sur ceux-ci ne sont pas
optimaux.
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Tableau # 1 Encours des bons BRH (en millions de
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Année
|
Bons BRH 7 jours
|
Bons BRH 28 jours
|
Bons BRH 91 jours
|
Bons BRH 18 2 jours
|
Bons BRH total
|
1997
|
2851
|
2320
|
7406
|
-
|
12577
|
1998
|
1694
|
569
|
11961
|
-
|
14224
|
1999
|
4679
|
2712
|
19211
|
-
|
26602
|
2000
|
1926
|
830
|
21123
|
-
|
23879
|
2001
|
3224
|
80
|
19973
|
-
|
23277
|
2002
|
3009
|
0
|
31061
|
-
|
34070
|
2003
|
4500
|
500
|
33645
|
-
|
38645
|
2004
|
8531
|
770
|
48157
|
-
|
57458
|
2005
|
5161
|
10749
|
37051
|
-
|
52961
|
2006
|
1105
|
536
|
77397
|
-
|
79038
|
2007
|
872
|
275
|
96069
|
-
|
97216
|
2008
|
2085
|
660
|
105058
|
248
|
108051
|
2009
|
30859
|
25198
|
53795
|
2113
|
111965
|
2010
|
41865
|
22393
|
41307
|
-
|
105565
|
Source : Direction du Controle du Credit, BRH. (-) valeur
nulle
Tableau # 2 Composition de l'encours des bons
BRH (en pourcentage)
Année
|
Bons BRH 7 jours
|
Bons BRH 28 jours
|
Bons BRH 91 jours
|
Bons BRH 18 2 jours
|
1997
|
22.67
|
18.45
|
58.88
|
-
|
1998
|
11.91
|
4.00
|
84.09
|
-
|
1999
|
17.59
|
10.19
|
72.22
|
-
|
2000
|
8.07
|
3.48
|
88.45
|
-
|
2001
|
13.85
|
0.34
|
85.81
|
-
|
2002
|
8.83
|
-
|
91.17
|
-
|
2003
|
11.64
|
1.30
|
87.06
|
-
|
2004
|
14.85
|
1.34
|
83.81
|
-
|
2005
|
9.74
|
20.30
|
69.96
|
-
|
2006
|
1.40
|
0.68
|
97.92
|
-
|
2007
|
0.90
|
0.28
|
98.82
|
-
|
2008
|
1.93
|
0.61
|
97.23
|
0.23
|
2009
|
27.56
|
22.50
|
48.05
|
1.89
|
2010
|
39.66
|
21.21
|
39.13
|
-
|
Source : Direction du Controle du Credit, BRH. (-) valeur
nulle
Tableau # 3 Taux Moyens Annuels (TMA) sur les bons
BRH des différentes maturités (en pourcentage)
Année
|
TMA 7 jours
|
TMA 28 jours
|
TMA 91 jours
|
1997
|
14.68
|
14.90
|
17.53
|
1998
|
17.20
|
18.53
|
22.27
|
1999
|
7.42
|
9.16
|
11.07
|
2000
|
11.54
|
13.70
|
22.20
|
2001
|
14.00
|
16.07
|
26.70
|
2002
|
8.10
|
-
|
13.61
|
2003
|
16.73
|
10.20
|
20.23
|
2004
|
16.70
|
9.89
|
18.07
|
2005
|
5.67
|
7.70
|
9.90
|
2006
|
13.67
|
16.20
|
18.53
|
2007
|
10.18
|
12.60
|
14.56
|
2008
|
4.30
|
5.88
|
7.00
|
2009
|
3.75
|
5.20
|
6.77
|
2010
|
2.00
|
3.50
|
5.00
|
Source : Direction du Controle du Credit, BRH. (-) valeur
nulle
Tableau # 4 Taux d'intérêt moyens
annuels du systime bancaire (en pourcentage)
Année
|
Prêts
|
Déperts a terme
|
Déperts d'épargne
|
Gourdes
|
Devises
|
Gourdes
|
Devises
|
Gourdes
|
Devises
|
1997
|
21.80
|
n/d
|
10.63
|
n/d
|
5.02
|
n/d
|
1998
|
23.57
|
11.77
|
13.17
|
4.50
|
5.48
|
2.83
|
1999
|
23.00
|
12.56
|
8.10
|
4.23
|
4.08
|
2.23
|
2000
|
23.96
|
13.62
|
10.34
|
4.80
|
3.36
|
1.75
|
2001
|
28.54
|
15.14
|
14.46
|
4.97
|
3.62
|
1.81
|
2002
|
26.46
|
12.68
|
9.19
|
3.04
|
2.60
|
1.50
|
2003
|
28.90
|
13.91
|
12.27
|
3.13
|
2.80
|
1.33
|
2004
|
33.91
|
13.73
|
13.44
|
3.07
|
2.63
|
1.34
|
2005
|
28.77
|
13.62
|
3.60
|
2.66
|
1.33
|
0.78
|
2006
|
27.45
|
12.70
|
6.00
|
3.18
|
1.13
|
0.74
|
2007
|
30.08
|
12.54
|
5.83
|
3.30
|
0.94
|
0.52
|
2008
|
23.25
|
12.31
|
2.61
|
2.56
|
1.00
|
0.90
|
2009
|
22.08
|
12.65
|
1.96
|
1.32
|
0.78
|
0.48
|
2010
|
20.87
|
11.73
|
1.17
|
0.66
|
0.38
|
0.25
|
Source : Direction du Controle du Credit, BRH. (n/d) non
disponible
Année
|
Credit en gourdes
|
Credit en dollars EU
|
Credit total
|
1990
|
22271
|
-
|
22271
|
1991
|
24277
|
-
|
24277
|
1992
|
25150
|
135
|
25285
|
1993
|
29901
|
238
|
30139
|
1994
|
38798
|
658
|
39456
|
1995
|
50895
|
1976
|
52871
|
1996
|
66636
|
5797
|
72433
|
1997
|
64007
|
15939
|
79946
|
1998
|
76180
|
27590
|
103770
|
1999
|
73930
|
38530
|
112460
|
2000
|
78010
|
54360
|
132370
|
2001
|
85690
|
59160
|
144850
|
2002
|
88260
|
68350
|
156610
|
2003
|
111640
|
101470
|
213110
|
2004
|
121310
|
120980
|
242290
|
2005
|
132500
|
131810
|
264310
|
2006
|
141060
|
163540
|
304600
|
2007
|
142990
|
183690
|
326680
|
2008
|
163070
|
221080
|
384150
|
2009
|
180090
|
256230
|
436320
|
2010
|
217080
|
247840
|
464920
|
Source : Direction Monnaie et Analyse Economique, BRH.
(-) valeur nulle
Année
|
Dépôts en gourdes
|
Dépôts en dollars EU
|
Total des Dépôts
|
1990
|
37373
|
-
|
37373
|
1991
|
42600
|
212
|
42812
|
1992
|
47740
|
2069
|
49809
|
1993
|
58774
|
6005
|
64779
|
1994
|
71395
|
9614
|
81009
|
1995
|
90150
|
15602
|
105752
|
1996
|
103565
|
28820
|
132385
|
1997
|
109436
|
35995
|
145431
|
1998
|
121670
|
49150
|
170820
|
1999
|
139270
|
61490
|
200760
|
2000
|
161200
|
91910
|
253110
|
2001
|
178550
|
117970
|
296520
|
2002
|
190960
|
143580
|
334540
|
2003
|
234880
|
216880
|
451760
|
2004
|
295190
|
277190
|
572380
|
2005
|
328670
|
306380
|
635050
|
2006
|
341460
|
373280
|
714740
|
2007
|
360290
|
382100
|
742390
|
2008
|
413330
|
453920
|
867250
|
2009
|
455490
|
526240
|
981730
|
2010
|
512690
|
630340
|
1143030
|
Source : Direction Monnaie et Analyse Economique, BRH.
(-) valeur nulle
Tableau # 7 Taux de croissance du credit et des bons
BRH (en pourcentage)
Année
|
Taux de croissance du credit en
gourdes
|
Taux de croissance du credit en
dollars EU
|
Taux de croissance du credit total
|
Taux de croissance des bons BRH total
|
1990
|
12.32
|
-
|
12.32
|
-
|
1991
|
9.01
|
-
|
9.01
|
-
|
1992
|
3.60
|
-
|
3.60
|
-
|
1993
|
18.89
|
76.29
|
19.43
|
-
|
1994
|
29.75
|
176.47
|
31.20
|
-
|
1995
|
31.18
|
200.30
|
34.21
|
-
|
1996
|
30.93
|
193.37
|
37.16
|
-
|
1997
|
-3.94
|
175.95
|
10.37
|
-
|
1998
|
19.02
|
73.10
|
29.80
|
13.10
|
1999
|
-2.95
|
39.65
|
8.37
|
87.02
|
2000
|
5.52
|
41.08
|
17.70
|
-10.23
|
2001
|
9.84
|
8.83
|
9.42
|
-2.52
|
2002
|
3.00
|
15.53
|
8.11
|
46.36
|
2003
|
2.65
|
48.45
|
36.07
|
13.42
|
2004
|
8.66
|
19.22
|
13.69
|
48.68
|
2005
|
9.22
|
8.95
|
9.08
|
-7.82
|
2006
|
6.46
|
24.07
|
15.24
|
49.23
|
2007
|
1.37
|
12.32
|
7.25
|
23.00
|
2008
|
14.04
|
20.35
|
17.59
|
11.14
|
2009
|
10.44
|
15.90
|
13.58
|
3.62
|
2010
|
20.54
|
-3.27
|
6.55
|
-.5.71
|
Source : Tableau realise a partir des donnees de la BRH.
(-) valeur nulle
Tableau # 8 Poids des intérêts
versés par la BRH sur les bons BRH (en millions de gourdes et en
pourcentage)
Année
|
Intérêts versés sur les
bons
|
PIB
|
%Intérêts bons dans le PIB
|
1997
|
2062
|
54005
|
3.81
|
1998
|
3060
|
62997
|
4.85
|
1999
|
2722
|
69254
|
3.93
|
2000
|
5025
|
77500
|
6.48
|
2001
|
5797
|
85700
|
6.76
|
2002
|
4471
|
94028
|
4.75
|
2003
|
7611
|
119758
|
6.35
|
2004
|
10202
|
140387
|
7.26
|
2005
|
4788
|
168035*
|
2.85
|
2006
|
14581
|
197183**
|
7.39
|
2007
|
14112
|
220110**
|
6.41
|
2008
|
7517
|
250590***
|
3.00
|
2009
|
3982
|
266904***
|
1.49
|
2010
|
3686
|
267030***
|
1.38
|
Source : Tableau realise a partir des donnees de la BRH
et de l'IHSI *Semi définitifs ** Provisoires *** Estimation
Tableau # 9 Evolution mensuelle du credit (en
millions de gourdes)
|
Oct.
|
Nov.
|
Dec.
|
Jan.
|
Fev.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Aofit
|
Sept.
|
1997
|
5689.89
|
5599.85
|
5881.62
|
6153.40
|
6257.20
|
6582.80
|
6896.10
|
7029.82
|
7186.41
|
7354.40
|
7640.91
|
7671.28
|
1998
|
7886.36
|
8122.19
|
8512.20
|
8661.11
|
8646.70
|
8768.46
|
8844.89
|
8867.15
|
8868.39
|
8890.16
|
8792.34
|
8900.24
|
1999
|
8920.58
|
9006.08
|
9156.12
|
9275.25
|
9401.49
|
9382.10
|
9496.00
|
9523.65
|
9562.71
|
9459.38
|
9627.08
|
9650.45
|
2000
|
9843.23
|
10203.46
|
10128.88
|
10492.24
|
10715.32
|
11049.39
|
11176.02
|
11115.94
|
11206.69
|
11332.14
|
11778.50
|
13341.71
|
2001
|
12383.07
|
12381.69
|
12074.35
|
12220.21
|
12169.97
|
11978.31
|
11838.83
|
11828.60
|
11926.66
|
11926.68
|
11938.82
|
12194.74
|
2002
|
12343.16
|
12609.62
|
12914.04
|
12884.99
|
12772.55
|
12844.97
|
12700.00
|
13058.03
|
13093.33
|
13632.78
|
13742.38
|
14014.16
|
2003
|
15226.74
|
16407.67
|
16800.72
|
17439.69
|
18731.90
|
18030.17
|
18137.41
|
18690.71
|
18147.74
|
18530.80
|
18287.90
|
18720.19
|
2004
|
19294.85
|
19989.88
|
20448.60
|
21159.57
|
21522.50
|
20021.93
|
19795.90
|
19855.28
|
19830.01
|
20134.56
|
20015.17
|
20238.67
|
2005
|
20517.23
|
20581.04
|
20859.38
|
20721.85
|
20936.97
|
21355.13
|
21988.64
|
22134.01
|
22745.25
|
23817.78
|
24111.19
|
24534.33
|
2006
|
24787.10
|
25127.54
|
25477.17
|
25754.65
|
25377.73
|
25259.31
|
25165.62
|
24594.92
|
25805.90
|
25888.42
|
25561.96
|
25780.66
|
2007
|
25990.57
|
26643.23
|
27303.94
|
27686.44
|
27388.81
|
27424.05
|
27406.69
|
27162.51
|
26973.66
|
26942.54
|
27345.90
|
28430.76
|
2008
|
28777.47
|
29844.17
|
29721.31
|
30163.25
|
30361.69
|
31359.77
|
31886.18
|
32566.83
|
34185.12
|
34565.77
|
34955.36
|
35753.71
|
2009
|
35084.78
|
35789.98
|
35381.52
|
35372.74
|
35515.03
|
35315.03
|
35858.08
|
36072.71
|
37065.15
|
36904.59
|
36921.72
|
41012.36
|
2010
|
40958.67
|
41228.94
|
41843.16
|
39437.34
|
37611.18
|
37158.55
|
36822.64
|
37435.30
|
37868.59
|
38011.25
|
38123.90
|
38426.78
|
Source : Direction Monnaie et Analyse Economique,
BRH.
Tableau # 10 Evolution mensuelle de l'encours des
bons BRIT (en millions de gourdes)
|
Oct.
|
Nov.
|
Dec.
|
Jan.
|
Fev.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Aoiit
|
Sept.
|
1997
|
|
5151
|
966
|
1320
|
1337
|
1138
|
1251
|
1335
|
1128
|
1601
|
1032
|
954
|
1998
|
1250
|
1054
|
857
|
1035
|
778
|
1021
|
1157
|
1276
|
1417
|
1360
|
1390
|
1629
|
1999
|
1679
|
1940
|
1980
|
1702
|
2156
|
1978
|
2222
|
2413
|
2720
|
2220
|
2487
|
3105
|
2000
|
2967
|
2516
|
2335
|
2284
|
2068
|
2209
|
1848
|
1786
|
1585
|
1643
|
1337
|
1301
|
2001
|
1167
|
1155
|
944
|
1325
|
1579
|
1478
|
1741
|
2335
|
2851
|
2644
|
2911
|
2777
|
2002
|
2855
|
3070
|
2432
|
2571
|
2302
|
2783
|
2866
|
3055
|
3076
|
3000
|
3027
|
3033
|
2003
|
3148
|
2554
|
2563
|
2559
|
2174
|
2287
|
2930
|
3481
|
4081
|
4008
|
4417
|
4443
|
2004
|
4561
|
5641
|
4996
|
5402
|
4220
|
5855
|
3799
|
5292
|
5566
|
5041
|
3540
|
3545
|
2005
|
3545
|
3544
|
3544
|
3544
|
3544
|
3542
|
4860
|
4867
|
5596
|
5342
|
5531
|
5501
|
2006
|
6112
|
6290
|
6055
|
6213
|
5768
|
6360
|
6644
|
7054
|
6769
|
6885
|
7079
|
7809
|
2007
|
7798
|
7938
|
8030
|
8444
|
8039
|
7312
|
7536
|
8361
|
8229
|
7593
|
8923
|
9013
|
2008
|
9224
|
9064
|
8884
|
9618
|
9286
|
8932
|
8146
|
8824
|
8144
|
9065
|
9271
|
9593
|
2009
|
9777
|
10602
|
9803
|
9878
|
6242
|
9879
|
8829
|
9520
|
9525
|
9502
|
8715
|
9693
|
2010
|
9971
|
9435
|
7068
|
8528
|
8528
|
8365
|
8365
|
8365
|
8715
|
9387
|
9387
|
9451
|
Source : Direction du Contr8le du Crédit,
B
1 Premiere émission
réalisée le 11 novembre 1996.
Tableau # 11 Evolution mensuelle des taux directeurs
ou taux sur les bons de 91 jours (en pourcentage)
|
Oct.
|
Nov.
|
Dec.
|
Jan.
|
Fev.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Aoiit
|
Sept.
|
1997
|
|
0.001
|
19.40
|
17.20
|
15.70
|
15.30
|
18.10
|
18.60
|
18.00
|
18.00
|
17.90
|
17.70
|
1998
|
16.30
|
16.40
|
17.20
|
20.50
|
25.40
|
25.40
|
25.50
|
25.40
|
25.40
|
25.20
|
23.30
|
21.30
|
1999
|
19.70
|
12.10
|
9.20
|
9.80
|
10.20
|
10.30
|
10.20
|
10.20
|
10.30
|
10.30
|
10.30
|
10.30
|
2000
|
15.30
|
17.80
|
21.10
|
21.10
|
21.10
|
23.30
|
23.30
|
23.30
|
23.30
|
23.30
|
26.70
|
26.70
|
2001
|
26.70
|
26.70
|
26.70
|
26.70
|
26.70
|
26.70
|
26.70
|
26.70
|
26.70
|
26.70
|
26.70
|
26.70
|
2002
|
20.10
|
19.90
|
18.90
|
16.90
|
15.00
|
12.00
|
10.10
|
9.90
|
10.00
|
10.10
|
10.20
|
10.30
|
2003
|
10.30
|
15.60
|
15.60
|
15.60
|
24.40
|
27.80
|
27.80
|
27.80
|
27.80
|
27.80
|
27.80
|
27.80
|
2004
|
27.80
|
27.80
|
27.80
|
27.80
|
0.00
|
0.00
|
22.20
|
22.20
|
20.00
|
20.00
|
13.60
|
7.60
|
2005
|
7.50
|
7.60
|
7.60
|
7.60
|
7.60
|
7.60
|
7.60
|
7.60
|
13.40
|
13.40
|
13.40
|
15.60
|
2006
|
18.90
|
18.90
|
18.90
|
18.90
|
18.90
|
18.90
|
18.90
|
18.90
|
17.80
|
17.80
|
17.80
|
17.80
|
2007
|
17.80
|
17.80
|
16.70
|
16.70
|
16.70
|
15.60
|
14.50
|
14.50
|
13.40
|
13.30
|
9.00
|
8.70
|
2008
|
8.50
|
8.50
|
4.00
|
4.00
|
4.00
|
7.00
|
8.00
|
8.00
|
8.00
|
8.00
|
8.00
|
8.00
|
2009
|
8.00
|
8.00
|
8.00
|
8.00
|
8.00
|
8.00
|
7.10
|
6.30
|
4.80
|
5.00
|
5.00
|
5.00
|
2010
|
5.00
|
5.00
|
5.00
|
5.00
|
5.00
|
5.00
|
5.00
|
5.00
|
5.00
|
5.00
|
5.00
|
5.00
|
Source : Direction du Controle du Crédit,
BRH.
1 Premiere émission
réalisée le 11 novembre 1996.
Tableau # 1 2 Evolution mensuelle des taux
débiteurs (en pourcentage)
|
Oct.
|
Nov.
|
Dec.
|
Jan.
|
Fev.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Aoiit
|
Sept.
|
1997
|
28.10
|
22.20
|
23.00
|
21.80
|
20.50
|
21.00
|
20.50
|
21.00
|
20.00
|
21.50
|
18.18
|
19.50
|
1998
|
20.30
|
20.72
|
20.74
|
19.75
|
21.03
|
19.37
|
21.34
|
20.82
|
20.15
|
20.19
|
21.12
|
19.50
|
1999
|
20.71
|
19.22
|
20.58
|
19.44
|
18.48
|
19.28
|
18.87
|
19.20
|
19.81
|
19.36
|
19.52
|
18.55
|
2000
|
18.55
|
19.02
|
18.74
|
19.33
|
19.28
|
20.34
|
20.50
|
20.48
|
20.20
|
19.86
|
20.33
|
20.53
|
2001
|
23.88
|
23.37
|
22.20
|
23.03
|
24.20
|
23.79
|
22.91
|
23.57
|
23.30
|
22.50
|
23.70
|
20.43
|
2002
|
22.31
|
22.65
|
22.61
|
21.78
|
20.11
|
19.87
|
19.10
|
19.05
|
19.45
|
19.29
|
20.07
|
19.04
|
2003
|
18.35
|
18.71
|
19.85
|
19.82
|
19.53
|
22.27
|
22.52
|
23.90
|
23.70
|
25.17
|
23.19
|
24.38
|
2004
|
22.84
|
22.93
|
22.03
|
22.30
|
23.21
|
23.17
|
26.29
|
26.18
|
25.78
|
24.97
|
23.16
|
23.38
|
2005
|
23.19
|
23.56
|
23.90
|
24.28
|
21.21
|
22.80
|
22.61
|
21.96
|
17.41
|
18.63
|
17.89
|
17.09
|
2006
|
18.05
|
17.00
|
18.78
|
19.28
|
17.78
|
18.21
|
20.65
|
21.74
|
22.02
|
19.35
|
22.35
|
19.34
|
2007
|
20.98
|
19.48
|
17.61
|
19.15
|
18.72
|
16.85
|
22.22
|
22.15
|
20.87
|
23.20
|
20.52
|
21.04
|
2008
|
16.63
|
16.84
|
17.54
|
17.25
|
16.36
|
16.30
|
15.94
|
19.25
|
16.80
|
17.25
|
16.32
|
17.02
|
2009
|
15.96
|
16.07
|
16.29
|
16.69
|
16.87
|
16.26
|
16.57
|
18.17
|
16.48
|
16.08
|
15.83
|
17.10
|
2010
|
15.77
|
15.84
|
15.85
|
15.59
|
14.00
|
16.12
|
16.48
|
16.02
|
16.03
|
16.15
|
17.65
|
16.58
|
Source : Direction du Contr8le du Credit, B
Tableau # 14 Test Racine Unitaire pour le Taux de
Croissance des Bons BRH (TXBBRH)
Modele (5) avec constante sans tendance
déterministe :
Null Hypothesis: TXBBRH has a unit root Exogenous:
Constant Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=13)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -16.93709
0.0000
Test critical values: 1% level -3.470179
5% level -2.878937
10% level -2.576124
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent
Variable: D(TXBBRH) Method: Least Squares Date: 06/16/11 Time:
16:52 Sample(adjusted): 1997:04 2010:12 Included observations: 165 after
adjusting endpoints
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
TXBBRH(-1)
|
-1.186618
|
0.070060 -16.93709
|
0.0000
|
C
|
3.014624
|
1.157703 2.603969
|
0.0101
|
R-squared
|
0.637669
|
Mean dependent var
|
-0.526612
|
Adjusted R-squared
|
0.635446
|
S.D. dependent var
|
24.22467
|
S.E. of regression
|
14.62644
|
Akaike info criterion
|
8.215586
|
Sum squared resid
|
34871.03
|
Schwarz criterion
|
8.253234
|
Log likelihood
|
-675.7858
|
F-statistic
|
286.8651
|
Durbin-Watson stat
|
2.154172
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Source : Tableau réalisé à partir
d'EVIEWS 4.1
Le t-statistique du test ADF étant inferieur au
t-statistique de la valeur critique du test pour un niveau de risque de 5%,
maintenant il faut voir si la constante est significative. Puisque le
t-statistique de la constante est significatif pour un niveau de risque de 5%,
donc le TXBBRH est stationnaire, c'est-à-dire intégré
d'ordre 0, I (0).
Tableau # 15 Test Racine Unitaire pour le Taux de
Croissance du Credit (TXCRED)
Modele (5) avec constante sans tendance
déterministe :
Null Hypothesis: TXCRED has a unit root Exogenous:
Constant Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=13)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -11.62529
0.0000
Test critical values: 1% level -3.469933
5% level -2.878829
10% level -2.576067
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent
Variable: D(TXCRED) Method: Least Squares Date: 06/16/11 Time:
17:58 Sample(adjusted): 1997:03 2010:12 Included observations: 166 after
adjusting endpoints
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
TXCRED(-1)
|
-0.900008
|
0.077418 -11.62529
|
0.0000
|
C
|
1.079853
|
0.216690 4.983405
|
0.0000
|
R-squared
|
0.451775
|
Mean dependent var
|
0.014319
|
Adjusted R-squared
|
0.448432
|
S.D. dependent var
|
3.406332
|
S.E. of regression
|
2.529801
|
Akaike info criterion
|
4.706133
|
Sum squared resid
|
1049.582
|
Schwarz criterion
|
4.743627
|
Log likelihood
|
-388.6091
|
F-statistic
|
135.1473
|
Durbin-Watson stat
|
1.981630
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Source : Tableau réalisé à partir
d'EVIEWS 4.1
Le t-statistique du test ADF étant inferieur au
t-statistique de la valeur critique du test pour un niveau de risque de 5%,
maintenant il faut voir si la constante est significative. Puisque le
t-statistique de la constante est significatif pour un niveau de risque de 5%,
donc le TXCRED est stationnaire, c'est-à-dire intégré
d'ordre 0, I (0)
Tableau # 16 Test Racine Unitaire pour le Taux de
Croissance des Taux Débiteurs (TXTDB)
Modele (4) sans constante ni tendance
déterministe :
Null Hypothesis: TXTDB has a unit root Exogenous:
None Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=13)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -19.56422
0.0000
Test critical values: 1% level -2.578967
5% level -1.942757
10% level -1.615431
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent
Variable: D(TXTDB) Method: Least Squares Date: 06/16/11 Time:
18:15 Sample(adjusted): 1997:03 2010:12 Included observations: 166 after
adjusting endpoints
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
TXTDB(-1)
|
-1.373554
|
0.070207 -19.56422
|
0.0000
|
R-squared
|
0.698755
|
Mean dependent var
|
0.089965
|
Adjusted R-squared
|
0.698755
|
S.D. dependent var
|
11.84110
|
S.E. of regression
|
6.499084
|
Akaike info criterion
|
6.587205
|
Sum squared resid
|
6969.285
|
Schwarz criterion
|
6.605952
|
Log likelihood
|
-545.7380
|
Durbin-Watson stat
|
2.075259
|
Source : Tableau réalisé à partir
d'EVIEWS 4.1
Le t-statistique du test ADF étant
inférieur au t-statistique de la valeur critique du test pour un niveau
de risque de 5%, alors le TXTDB est stationnaire, c'est-à-dire
intégré d'ordre 0, I
(0).
Tableau # 17 Test Racine Unitaire pour le Taux de
Croissance des Taux Directeurs (TXTDR)
Modele (4) sans constante ni tendance
déterministe :
Null Hypothesis: TXTDR has a unit root Exogenous:
None Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=13)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -8.829446
0.0000
Test critical values: 1% level -2.579404
5% level -1.942818
10% level -1.615392
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent
Variable: D(TXTDR) Method: Least Squares Date: 06/16/11 Time:
18:29 Sample(adjusted): 1997:05 2010:12 Included observations:
161 Excluded observations: 3 after adjusting endpoints
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
TXTDR(-1)
|
-0.774179
|
0.087681 -8.829446
|
0.0000
|
R-squared
|
0.327104
|
Mean dependent var
|
-0.550682
|
Adjusted R-squared
|
0.327104
|
S.D. dependent var
|
20.03121
|
S.E. of regression
|
16.43165
|
Akaike info criterion
|
8.442488
|
Sum squared resid
|
43199.86
|
Schwarz criterion
|
8.461627
|
Log likelihood
|
-678.6203
|
Durbin-Watson stat
|
1.789305
|
Source : Tableau réalisé à partir
d'EVIEWS 4.1
Le t-statistique du test ADF étant
inférieur au t-statistique de la valeur critique du test pour un niveau
de risque de 5%, alors le TXTDR est stationnaire, c'est-à-dire
intégré d'ordre 0, I
(0).
Tableau # 19 Résultats de l'estimation du
processus VAR (1)
Vector Autoregression Estimates Date: 06/22/11 Time:
21:07 Sample (adjusted) : 1997:05 2010:12 Included observations:
161 Excluded observations: 3 after adjusting endpoints Standard errors in
( ) & t-statistics in [ ]
TXCRED
|
TXBBRH
|
TXTDB
|
TXTDR
|
TXCRED(-1) 0.076785
|
-0.913298
|
0.017618
|
0.440392
|
(0.08090)
|
(0.44349)
|
(0.21434)
|
(0.54494)
|
[ 3.94915]
|
[-1.05934]
|
[ 0.08220]
|
[ 0.80815]
|
TXBBRH(-1) -0.005882
|
-0.238090
|
-0.027123
|
0.014079
|
(0.01361)
|
(0.07463)
|
(0.03607)
|
(0.09171)
|
[-2.43203]
|
[-3.19014]
|
[-0.75197]
|
[ 2.15352]
|
TXTDB(-1) -0.024609
|
0.092145
|
-0.385866
|
-0.096509
|
(0.02775)
|
(0.15212)
|
(0.07352)
|
(0.18692)
|
[-2.88685]
|
[ 0.60574]
|
[-5.24851]
|
[-0.51632]
|
TXTDR(-1) 0.004981
|
-0.034158
|
0.040864
|
0.210431
|
(0.01348)
|
(0.07389)
|
(0.03571)
|
(0.09079)
|
[ 0.36957]
|
[-0.46230]
|
[ 2.14435]
|
[ 2.31781]
|
C 1.142076
|
3.795003
|
0.027054
|
-0.876428
|
(0.22174)
|
(1.21559)
|
(0.58749)
|
(1.49365)
|
[ 5.15051]
|
[ 3.12195]
|
[ 0.04605]
|
[-0.58677]
|
R-squared 0.015553
|
0.086152
|
0.164172
|
0.045953
|
Adj. R-squared -0.009689
|
0.062720
|
0.142741
|
0.021491
|
Sum sq. resids 945.8223
|
28424.42
|
6639.242
|
42915.70
|
S.E. equation 2.462309
|
13.49844
|
6.523744
|
16.58616
|
F-statistic 0.616160
|
3.676675
|
7.660325
|
1.878500
|
Log likelihood -370.9865
|
-644.9239
|
-527.8567
|
-678.0890
|
Akaike AIC 4.670639
|
8.073588
|
6.619337
|
8.485577
|
Schwarz SC 4.766335
|
8.169284
|
6.715033
|
8.581273
|
Mean dependent 1.223948
|
2.024506
|
-0.000166
|
-0.222566
|
S.D. dependent 2.450466
|
13.94276
|
7.045970
|
16.76731
|
Determinant Residual Covariance
|
12196966
|
|
|
Log Likelihood (d.f. adjusted)
|
-2227.291
|
|
|
Akaike Information Criteria
|
27.91665
|
|
|
Schwarz Criteria
|
28.29944
|
|
|
Source : Tableau réalisé a partir
d'EVIEWS 4.1
Tableau # 20 Resultats des tests de Causalite de
Granger
Date: 06/23/11 Time: 08:19 Periode: 1997:01
2010:12 Retards: 3
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
TXBBRH does not Granger Cause TXCRED
|
163
|
5.49410
|
0.00130
|
TXCRED does not Granger Cause TXBBRH
|
|
0.41670
|
0.74125
|
TXTDB does not Granger Cause TXCRED
|
164
|
4.00734
|
0.0091 2
|
TXCRED does not Granger Cause TXTDB
|
|
0.05401
|
0.98341
|
TXTDR does not Granger Cause TXCRED
|
157
|
0.16123
|
0.92228
|
TXCRED does not Granger Cause TXTDR
|
|
0.46788
|
0.70513
|
TXTDB does not Granger Cause TXBBRH
|
163
|
0.47375
|
0.70101
|
TXBBRH does not Granger Cause TXTDB
|
|
1.20120
|
0.31129
|
TXTDR does not Granger Cause TXBBRH
|
157
|
0.90125
|
0.44217
|
TXBBRH does not Granger Cause TXTDR
|
|
3.09919
|
0.040 27
|
TXTDR does not Granger Cause TXTDB
|
157
|
3.75386
|
0.01 231
|
TXTDB does not Granger Cause TXTDR
|
|
0.89133
|
0.44720
|
Source : Tableau réalisé a partir d'EVIEWS
4.1
Tableau # 21
Resultats des tests de Causalite de Granger
Date: 06/23/11 Time: 08:54 Periode: 1997:01
2010:12 Retards: 6
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
TXBBRH does not Granger Cause TXCRED
|
160
|
4.11 243
|
0.00076
|
TXCRED does not Granger Cause TXBBRH
|
|
1.37048
|
0.23022
|
TXTDB does not Granger Cause TXCRED
|
161
|
2.400 26
|
0.03793
|
TXCRED does not Granger Cause TXTDB
|
|
1.22306
|
0.29763
|
TXTDR does not Granger Cause TXCRED
|
151
|
0.40289
|
0.87612
|
TXCRED does not Granger Cause TXTDR
|
|
0.93960
|
0.46887
|
TXTDB does not Granger Cause TXBBRH
|
160
|
1.50934
|
0.17891
|
TXBBRH does not Granger Cause TXTDB
|
|
1.42821
|
0.20754
|
TXTDR does not Granger Cause TXBBRH
|
151
|
0.87426
|
0.51563
|
TXBBRH does not Granger Cause TXTDR
|
|
3.66758
|
0.00196
|
TXTDR does not Granger Cause TXTDB
|
151
|
2.45388
|
0.0 2759
|
TXTDB does not Granger Cause TXTDR
|
|
1.28178
|
0.26959
|
Source : Tableau realise a partir d'EVIEWS
4.1
.3 .2 .1 .0
-.1
-.2
-.3
-.4
-.5
-.6
|
Graphique # 14- Reponse du credit a un choc de 1% des bons
BR H
|
2 1 0
-1
-2
-3
-4
-5
|
Graphique # 15- Reponse des bons BR H a choc de 1% du
credit
|
|
|
|
2 4 6 8 10 12 14 16 18
|
|
2 4 6 8 10 12 14 16 18
|
2 4 6 8 10 12 14 16 18
3 2 1 0
-1
-2
|
Graphique # 16- Reponse des taux debiteurs a un choc de 1%
des taux directeurs
|
2 1 0
-1
-2
-3
-4
|
|
|
2 4 6 8 10 12 14 16 18
|
|
.2 .1 .0
-.1
-.2
-.3
-.4
-.5
-.6
|
Graphique # 18- Reponse du credit a un choc de 1% des taux
debiteurs
|
|
|
2 4 6 8 10 12 14 16 18
|
1.2 0.8 0.4 0.0 -0.4 -0.8 -1.2
|
Graphique # 19- Reponse des taux debiteurs a un choc de 1%
du credit
|
|
|
2 4 6 8 10 12 14 16 18
|
Graphique # 17- Reponse des taux directeurs a un choc de 1%
des taux debiteurs
Tableau #
Résultats de l'impact cumulé (en %) sur le
TXCRED d'un choc de 1% du TXBBRH et du TXTDB
Period
|
TXBBRH
|
TXTDB
|
1
|
-0.19
|
-0.20
|
2
|
-0.29
|
-0.37
|
3
|
-0.27
|
-0.33
|
4
|
-0.28
|
-0.35
|
5
|
-0.27
|
-0.35
|
6
|
-0.27
|
-0.35
|
7
|
-0.27
|
-0.35
|
8
|
-0.27
|
-0.35
|
9
|
-0.27
|
-0.35
|
10
|
-0.27
|
-0.35
|
11
|
-0.27
|
-0.35
|
12
|
-0.27
|
-0.35
|
13
|
-0.27
|
-0.35
|
14
|
-0.27
|
-0.35
|
15
|
-0.27
|
-0.35
|
16
|
-0.27
|
-0.35
|
17
|
-0.27
|
-0.35
|
18
|
-0.27
|
-0.35
|
Cholesky Ordering: TXBBRH TXTDR TXTDB TXCRED
|
|
|
Source : Tableau realise a partir d'EVIEWS
4.1
Tableau # 23 Résultats de l'impact
cumulé (en %) sur le TXTDB d'un choc de 1% du TXTDR
Period
|
TXTDR
|
1
|
-0.74
|
2
|
0.23
|
3
|
0.03
|
4
|
0.14
|
5
|
0.10
|
6
|
0.12
|
7
|
0.11
|
8
|
0.11
|
9
|
0.11
|
10
|
0.11
|
11
|
0.11
|
12
|
0.11
|
13
|
0.11
|
14
|
0.11
|
15
|
0.11
|
16
|
0.11
|
17
|
0.11
|
18
|
0.11
|
Cholesky Ordering: TXBBRH TXTDR TXTDB
TXCRED
|
|
Source : Tableau realise a partir d'EVIEWS
4.1
Tableau # 24 Résultats de la decomposition de
la variance du TXCRED (en %)
Variance Decomposition of TXCRED:
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
TXBBRH
|
TXTDR
|
TXTDB
|
TXCRED
|
1
|
2.462309
|
0.603225
|
2.897060
|
0.672735
|
95.82698
|
2
|
2.481053
|
0.758771
|
3.141251
|
1.158958
|
94.94102
|
3
|
2.481701
|
0.766699
|
3.141553
|
1.184308
|
94.90744
|
4
|
2.481799
|
0.768105
|
3.142551
|
1.189401
|
94.89994
|
5
|
2.481809
|
0.768282
|
3.142529
|
1.190005
|
94.89918
|
6
|
2.481811
|
0.768307
|
3.142535
|
1.190094
|
94.89906
|
7
|
2.481811
|
0.768310
|
3.142535
|
1.190106
|
94.89905
|
8
|
2.481811
|
0.768311
|
3.142535
|
1.190107
|
94.89905
|
9
|
2.481811
|
0.768311
|
3.142535
|
1.190108
|
94.89905
|
10
|
2.481811
|
0.768311
|
3.142535
|
1.190108
|
94.89905
|
11
|
2.481811
|
0.768311
|
3.142535
|
1.190108
|
94.89905
|
12
|
2.481811
|
0.768311
|
3.142535
|
1.190108
|
94.89905
|
Cholesky Ordering: TXBBRH TXTDR TXTDB TXCRED
|
|
|
|
|
|
Source : Tableau realise a partir d'EVIEWS
4.1
Tableau # 25 Résultats de la decomposition de
la variance du TXTDB (en %)
Variance Decomposition of TXTDB:
|
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|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
TXBBRH
|
TXTDR
|
TXTDB
|
TXCRED
|
1
|
6.523744
|
0.256637
|
1.301805
|
98.44156
|
0.000000
|
2
|
7.070836
|
0.687661
|
2.998862
|
96.30987
|
0.003607
|
3
|
7.137736
|
0.820796
|
3.015367
|
96.14441
|
0.019425
|
4
|
7.147921
|
0.849492
|
3.027256
|
96.10189
|
0.021360
|
5
|
7.149326
|
0.854630
|
3.027827
|
96.09556
|
0.021979
|
6
|
7.149528
|
0.855466
|
3.027960
|
96.09451
|
0.022068
|
7
|
7.149556
|
0.855594
|
3.027972
|
96.09435
|
0.022084
|
8
|
7.149560
|
0.855613
|
3.027974
|
96.09433
|
0.022086
|
9
|
7.149561
|
0.855615
|
3.027974
|
96.09432
|
0.022087
|
10
|
7.149561
|
0.855616
|
3.027974
|
96.09432
|
0.022087
|
11
|
7.149561
|
0.855616
|
3.027974
|
96.09432
|
0.022087
|
12
|
7.149561
|
0.855616
|
3.027974
|
96.09432
|
0.022087
|
Cholesky Ordering: TXBBRH TXTDR TXTDB TXCRED
|
|
|
|
|
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Source : Tableau realise a partir d'EVIEWS
4.1
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