II.4.4. Intervention de la Banque Centrale du Congo et du
RIFIDEC.
Les raisons qui militent en faveur de la reconstruction du
pays par le financement des activités génératrices de
revenu, reposent notamment sur le fait que ces entités ont un impact
positif en situation post-conflit, car elles nécessitent moins des
capitaux au démarrage et moins d'infrastructures que les grandes
entreprises, mais aussi par ce qu'elles contribuent à
générer des nouveaux emplois et par là, réduire la
pauvreté. En outre, les MPE ont un impact social évident au
regard de leur contribution au processus de redistribution de revenu.
Les contraintes au développement des PME liées
notamment à l'environnement socio-économique, à la faible
capacité managériale des promoteurs et surtout aux
problèmes liés à l'accès aux sources de financement
constituent un frein à l' expansion des dites entités.
S'agissant de la contrainte lié »e au financement,
les experts préconisent la promotion des organisations de microfinance
qui fourniraient les ressources nécessaires au financement et au
développement de PME. Ceci est justifié par la présence en
République Démocratique du Congo du RIFIDEC pour le secteur
privé et de la BCC pour le secteur public.
Par ailleurs, ayant compris l'importance de la microfinance et
au regard de l'ampleur que prend ce secteur en République
Démocratique du Congo , la BCC a créé au sein de la
Direction de supervision des intermédiaires financiers une sous-
direction des COOPEC et des IMF depuis le mois de Septembre 2000.
En instituant cette sous-Direction, la BCC s'est fixée
comme objectifs notamment la promotion, la rationalisation et la
rentabilisation du secteur de la microfinance d'une part et d'autre part la
création d'un système financier de proximité capable de
collecter la petite épargne afin de financer sur une base pérenne
les microentreprises et le ménages à faible revenu. Pour
atteindre ces objectifs et par là assainir le secteur, la BCC dispose
d'un cadre légal spécifique dont nous avons fait allusion
précédemment.
En vue de consolider le partenariat avec les professionnels du
secteur de la microfinance, des rencontres périodiques sont
organisées soit à l'initiative de la BCC soit du RIFIDEC ,
celui-ci compte en son sein 201 institutions membres repartis en deux
catégories à savoir, les membres effectifs qui sont au nombre de
75 dont 15 COOPEC, 57 IMF,
et 3 structures d'encadrement ; et les membres auxiliaires au nombre de 126
dont 13 COOPEC et 113 IMF28.
Pendant cette période post-conflit, tous les efforts
des intervenants vont dans le sens de doter des véritables institutions
capables de générer des richesses afin d'accroître les
microcrédit qu'elles distribuent.
II.4.4.1 Quelques appuis aux activités
génératrices de revenu.
Les efforts déployés par la BCC et le RIFIDEC
ont parmi d'obtenir les résultats qui sont au tableau n° montrant
également l'ampleur des activités de microfinance en
République Démocratique du Congo, à Kinshasa et d'autres
provinces du pays.
Cette ampleur se manifeste clairement par le volume
d'épargne accumulé qui s'élève à 4.273.440,8
USD appartenant à une clientèle large près de 89.867
clients. Cette épargne a permis l'octroi de microcrédit pour un
volume de près de 2.351.194 USD touchant 26.700
bénéficiaires. L'épargne collectée et les
microcrédits octroyés appartiennent à 142 institutions.
28 MICHAEL BRUNTRUP, Rapport du contrôle
d'avancement, RIFIDEC Décembre 2002, P.4.
Tableau n°8 : Répartition du volume
d'épargne et d'encours de crédits pour les IMF par
Provinces.
PROVINCE
|
NOMBRE DES IMF
|
EPARGNE EN VOLUME
|
ENCOURS DE CREDIT
|
Nombre des clients
|
Volume en USD
|
Nombre des bénéficiaires
|
Volume en USD
|
KINSHASA NORD-KIVU SUD-KIVU BAS-CONGO BANDUNDU
|
64 23.028 849.394.702 3.202 238.961 ,63
|
13 32.503 1.106.264,2 16.665 458.504,98
|
16 13.671 405.395,78 3.160 540.610,86
|
26 18.238 1.811.012,1 1.948 945.518,58
|
20
|
1.080
|
71.673
|
561
|
50.870
|
KATANGA
|
3
|
1.347
|
29.701
|
1.164
|
107.643
|
TOTAL
|
|
|
|
|
|
142
|
89.867
|
4.273.440,8
|
26.700
|
2.351.194
|
Source : élaborée à parti de condensé
statistique de RIFIDEC Tableau n° 9 : le financement des IMF de
Kinshasa par RIFIDEC
N°
|
Institutions bénéficiaires
|
Montant en USD
|
Montant en CDF
|
Nombre de micro Entrepreneurs
bénéficiaires
|
01
|
ACCO Micro crédit
|
25.000,00
|
10.250.000,00
|
250
|
02
|
IDECOMI VPL
|
2.500,00
|
1.025.000,00
|
50
|
03
|
FOLECO (AVETOL)
|
5.500,00
|
2.225.000,00
|
18
|
04
|
ACT
|
3.000,00
|
1.230.000,00
|
15
|
05
|
APROSCAL
|
4.380,00
|
2.041.000,00
|
50
|
06
|
APR/LOKALI
|
372,00
|
1.527.000,00
|
32
|
07
|
AEDMT
|
4.528,00
|
1.856.000,00
|
28
|
08
|
FOLECO/RVA
|
5.000,00
|
2.050.000,00
|
18
|
|
TOTAL
|
54.223,00
|
22.223.530,00
|
461
|
Source : Dossier créance sur membres
RIFIDEC
Pour la ville de Kinshasa nous présentons ici quelques
éléments, car Kinshasa a été choisie dans la
limitation du sujet de notre étude. Pour l'année 2002 le RIFIDEC
soucieux de promouvoir les activités génératrices de
revenus à les IMF, a accordé à huit IMF basées
à Kinshasa dans le cadre de son fond d'appui expérimental , un
financement de l'ordre de 22.2 millions de CDF comme présenté
dans le tableau ci-haut.
· De la répartition géographique du
crédit, il conviendrait de retenir ici que les activités
génératrices de revenu des zones urbaines sont desservies
à concurrence de 86% contre 14% pour les zones rurales .
· De la distribution par secteur : 63% sont
alloués au secteur commercial ( à cause de sa vitesse de
rotation), 19% à l'agriculture et 18% aux autres secteurs ( services,
artisanat,...) ;
· L'épargne mobilisée par ces institutions
au cours du même exercice s'élève à 162,8 millions
de CDF et le volume des crédits distribués se chiffre à
354,7 millions de CDF, dont 289,8 millions proviennent du crédit d'appui
à l'économie octroyé par le gouvernement et 48,1 millions
octroyé par les bailleurs de fonds ;
· Ce financement a atteint au moins 461 entrepreneurs
membres de ces IMF dont 80% de femmes. Le système de crédit
rotatif des institutions de microfinance auprès de leur
clientèle, fait que, plusieurs personnes bénéficient du
même financement après remboursement du premier et donnent
également la possibilité à un bénéficiaire
du premier tour d'accéder à un nouveau crédit d'un montant
croissant.
Contrairement aux coopératives, les IMF accordent plus
de crédits aux activités génératrices de revenu
appartenant aux femmes. Ces chiffres, bien que partiels traduisent le dynamisme
qui a dans ce secteur et prouvent à suffisance que ce secteur est
porteur d'espoir dans la lutte contre la pauvreté.
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