II.4.3 Les acteurs du secteur de la microfinance en
République Démocratique du Congo
Les acteurs du secteur de la micro finance en RDC ont
été regroupés en cinq catégories (Figure 2) : les
clients (la demande), les prestataires de services de microfinance (l'offre),
les partenaires au développement, les structures d'appui et les
autorités. Les traits caractéristiques de chaque type
d'intervenant seront présentés ci-dessous ainsi que leurs
rôles dans le secteur.
II.4.3.1 Les clients (Demande)
Bien que la demande en service de microfinance soit difficile
à chiffrer, cette dernière est extrêmement importante en
RDC. Cette demande potentielle est virtuellement inépuisable, 80% de la
population Congolaise vivant dans la pauvreté. Parmi les clients de la
micro finance au Congo se retrouvent les pauvres et les très pauvres,
les vulnérables qui portent en eux les séquelles de la guerre,
les
Microentreprises, mais également les petites et
moyennes entreprises, délaissées par le secteur bancaire
classique.
II.4.3.2. Les prestataires de service (Offre)
Une typologie des différents prestataires de service de
microfinance a été présentée ci-dessus. Il est
cependant difficile d'évaluer de façon quantitative
l'étendue de l'offre de services de microfinance. En effet, bien que la
Banque Centrale du Congo ait agréé à l'heure actuelle 8
institutions de microfinance, 32 coopératives d'épargne et de
crédit et 2 banques de microfinance, plus d'une cinquantaine
d'institutions ont actuellement démarré un processus
d'agrément.
A ces opérateurs agréés ou en cours
d'agrément, il faut également ajouter (i) les systèmes
financiers décentralisés qui n'ont pas encore entamé le
processus d'obtention de l'agrément, (ii) les organisations non
gouvernementales qui proposent encore des services de microfinance et (iii) les
nombreuses organisations informelles (tontines, groupes d'entraide, etc.) qui
se sont développées à travers tout le pays.
II.4.3.3. Les structures d'appui
Trois types de structures d'appui au secteur de la
microfinance sont généralement identifiés (bien que le
développement de certaines de ces structures soit embryonnaire ou
inexistant) :
- Les Structures de formation : Les
structures de formation visent à contribuer au renforcement des
capacités des différents acteurs de la microfinance par
l'organisation de formations dans des domaines aussi variés que la
comptabilité, l'analyse financière, la gestion des risques,
etc.
Le CEFORMAD (Centre de Formation en Management et
Développement organisationnel) a été créé en
1996 avec cet objectif. Ce dernier propose, en exclusivité pour la
République Démocratique du Congo, les cours de microfinance
conçus par le CGAP( consultative group to assist the poor ).
- Les Structures de services : Aucune
structure de services (tels que des services de comptabilité ou d'audit
par exemple), adaptée aux besoins des systèmes financiers
décentralisés n'a actuellement été
identifiée.
- Les Associations professionnelles : Le
rôle des associations professionnelles est d'assurer la défense
des intérêts de leurs membres, de favoriser leur collaboration et
d'assurer la gestion de services d'intérêts communs (tels que
formations, information ou encadrement).
Le RIFIDEC (Regroupement des Institutions de Financement
Décentralisé du Congo) est souvent présenté comme
une association professionnelle regroupant les institutions de microfinance du
Congo. Cependant, à l'heure actuelle, cette organisation, bien
qu'appuyée depuis 2000 par la Coopération Technique Allemande
(GTZ) n'a pas d'existence légale au même titre que Union de
Banques Congolaises ; et est encore en voie de professionnalisation. Le secteur
de la microfinance en République Démocratique du Congo ne dispose
donc pas encore d'association professionnelle.
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