II.2 : ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DE LA R.D.C. DANS LE
CADRE DU PEG.
II.2.1. Objectif principal du PEG.
Dans le cadre de son programme économique le
gouvernement s'était assigné un double objectif : la
consolidation de la stabilité macro-économique et la relance de
la croissance afin de réduire la pauvreté. A cet effet, il a mis
en place :
Une politique budgétaire rigoureuse axée sur
l'optimisation des recettes et la maîtrise des dépenses
basées sur le respect de la procédure de la chaîne de
dépenses et l'engagement des dépenses sur base caisses c'est
à dire en fonction des recettes effectives et du plan de
trésorerie préétabli.
Une politique monétaire prudente en matière
d'émission monétaire et des avances au Trésor public.
Des réformes structurelles tous Azimuts pour la
redéfinition du rôle de l'Etat en tant soutient, plutôt que
compétiteur du secteur privé, par la création d'un
environnement économique et juridique propice à la promotion et
au développement du secteur privé en tant que moteur de la
croissance et pour l'instauration des mécanismes de bonne
gouvernance.
Le Ministère des finances qui a piloté la mise en
oeuvre de ce PEG dans le cadre de ses missions qui sont notamment :
La conception, l'élaboration et la mise en oeuvre de
politique du gouvernement en matière financière,
douanière, fiscale, ainsi que des réformes structurelles ;
La mobilisation des recettes courantes et des recettes
extérieures dont le gouvernement a besoin pour son fonctionnement et ses
investissements publics
La maîtrise des dépenses publiques ;La gestion de la
dette publique.
II.2.2 Les résultats macro-économiques.
La croissance économique s'est poursuivie en 2004 et
2005 avec un taux de 6,8% et 6,6% respectivement , contre 6% initialement
prévu et 5,6% enregistré en 2003, grâce à
l'impulsion venue des toutes les branches d'activités. Cette croissance
est ininterrompue depuis 2001 comme l'indique le graphique ci-dessous :
8
6
4
2
2000 2001
0
2002 2003 2004 2005
-2
-4
-6
-8
Graphique 2.1 : taux de croissance économique en
R.D.C Source : Revue du Ministère du Budget. 2005.
Tableau n°5 Evolution des indicateurs réels
et des finances publiques 2000-2005
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Réalisé
|
Réalisé
|
Program. Réalisé
|
Program. Réalisé
|
Program. Réalisé
|
Réalisé
|
Production & Prix
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Taux de croissance -7 ,0
|
-2,0
|
3,0
|
3,5
|
5,0
|
5,7
|
6,3
|
6,8
|
6,6
|
Taux d'inflation Moyen 550,0
|
25,3
|
25,3
|
25,3
|
12,8
|
5,0
|
6,0
|
6,0
|
----
|
Fin de période 511,0
|
15,0
|
15,0
|
15,8
|
----
|
4,4
|
9,2
|
6,0
|
22,0
|
Taux de change Moyen ----
|
347,9
|
---
|
---
|
----
|
404,7
|
418,0
|
398,3
|
---
|
Fin de période 50,0
|
312,0
|
382,0
|
382,0
|
382,0
|
397,8
|
372,5
|
444,1
|
444,1
|
FINANCES PUB (en % du Pib)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Recettes totales
|
5,1
|
6,2
|
8,5
|
8,3
|
10,1
|
9,2
|
15,1
|
11,6
|
19,0
|
RT hors Dons 5,1
|
6,2
|
8,2
|
7,9
|
8,2
|
7,7
|
9,2
|
9,6
|
10,5
|
Dons 0,0
|
0,0
|
0,3
|
0,4
|
1,9
|
1,5
|
5,9
|
2,0
|
8,5
|
Dépenses totales 11,1
|
7,9
|
6,8
|
10,3
|
13,2
|
13,6
|
15,3
|
13,1
|
22,4
|
Solde primaire (base caisse) - 3,9
|
0,6
|
1,2
|
1,4
|
0,5
|
-1,0
|
-0,9
|
-2,4
|
1,1
|
Solde général consolidé (base
caisse)
|
- 6,0
|
-1,7
|
1,7
|
-2,0
|
-3 ,1
|
-4,4
|
-3,8
|
-1,6
|
-3,4
|
Source : Revue du ministère du
Budget
Le taux d'inflation s'est inscrit en hausse de 9,2% contre un
objectif initial de 6% revu à 8% en novembre 2004 et 4,4%
réalisé en 2003 comme nous l'avons présenté dans le
tableau ci-haut. Grâce à une gestion rigoureuse de finances
publiques et une politique monétaire prudente depuis le PIR, l'inflation
a été contenue à des niveaux favorables à la
croissance économique comme l'atteste le graphique ci-après :
Graphique 2.2. Taux d'inflation et Taux de croissance en
R.D.C.
8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
600
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
2004
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2003
|
|
|
|
|
|
500
|
4
|
|
2002
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
0 -2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
400
300
200
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-4
|
2001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-6 -8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
100
0
|
2000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
: Taux de croissance : Taux d'inflation
Source : Revue du Ministère du
Budget.
Les difficultés d'ordres sécuritaires
nées des événements de l'est du pays ont induit une
expansion des dépenses publiques avec pour effets un accroissement de
l'offre de monnaie supérieure à la demande. Il en est
résulté une montée de l'inflation à partir du
dernier trimestre 2004 qui s'est estompée dès 2005 grâce
aux mesures correctrices prises par le gouvernement.
Le taux de change est demeuré stable depuis 2001, il
s'est même apprécié en 2003 et au début 2004. Les
perturbations monétaires au dernier trimestre 2004 ont provoqué
un dérapage du taux qui passé de 375.5CDF/USD
à
513CDF/USD à fin Avril 2005. A
ces jours on observe une tendance baissière qui situe le de change
à 440CDF/USD suite aux mesures correctrices
rappelées ci-dessus.
Résultats au niveau de la gestion de finances
publiques
Comme indiqué ci-dessus, la politique budgétaire
a été caractérisée par des actions de maximisation
de recettes et la maîtrise des dépenses en vue d'améliorer
la qualité de la gestion interne des finances publiques comme
l'attestent le tableau n° 5.
Les recettes hors Dons exprimées en % du PIB ont
maintenu une tendance croissante depuis 2001. Les dépenses en % du PIB
se seraient accrues, mais à un rythme inférieur à la
progression des recettes jusqu'en 2003. La tendance en 2004 reflète les
conséquences négatives des facteurs sécuritaires
mentionnés ci-haut sur l'allure de solde primaire intérieur
(opération sur les ressources extérieures exclues).
Cependant, par rapport au résultat enregistré au
premier trimestre 2005 (mobilisation plus accrue de recettes et la
maîtrise des dépenses), il a été constaté une
amélioration de la tendance du solde primaire 2005.
Enfin, la transition politique issue de la négociation
de Sun City touchant à son terme ; les enjeux électoraux et
autres ont eu des effets puissants sur le cadre macro-économique en
général et sur le programme économique du gouvernement en
particulier, entraînant par là, la suspension du PEG et son
remplacement par le Programme Relais de Consolidation (PRC) ; jusqu'à
l'installation des nouvelles institutions issues des élections en
2007.
ENSEIGNEMENT ET INTERROGATIONS
S'il n'existe pas de consensus sur la manière dont la
croissance recherchée par le PEG et la distribution des revenus
interagissent et si les conclusions des études empiriques ne se
rejoignent pas toujours, il est en revanche possible d'affirmer aujourd'hui
:
Que la croissance seule ne suffit pas à réduire
la pauvreté ;
Que redistribuer les revenus et les actifs pour augmenter le
bien être social en République Démocratique du Congo n'est
pas forcement nuisible à la croissance.
Cela étant, nous soulignons que si, sur le plan
théorique le dilemme équité-efficacité ne se pose
pas systématiquement ( puisqu'il existe des politiques de
réduction de la pauvreté et/ou des inégalités qui
accélèrent aussi la croissance), en
revanche, le dilemme existe presque toujours en pratique
« ne serait-ce que par ce qu'on ne sait pas faire les redistributions des
`capacités' requises sans donner la forme pratique des transferts des
revenus, et que ces derniers peuvent réduire les incitations à
accumuler des riches, donc de la croissance ; ou encore parce que les
politiques de réduction des imperfections de marché sont elles
soumises aux imperfections des institutions ».
Il y a complémentarité entre la lutte contre la
pauvreté et la croissance économique au delà des
difficultés « pratiques », dans la mesure où la
pauvreté a beaucoup à avoir avec les imperfections de
marché, celles-ci associées à une répartition
inégale des actifs peuvent renfermer les populations dans des
trappes à pauvreté.
L'impact de la microfinance sur la réduction de la
pauvreté est indiscutable mais très spécifique à
chaque pays ou chaque situation locale rendant vaine toute tentative de
généralisation. En effet, les conditions économiques de la
République Démocratique du Congo déterminent donc les
canaux de transmission les plus pertinents.
Cette spécificité invite donc à adapter
les politiques économiques sur la réduction de la pauvreté
par les différents canaux identifiés. L'importance de ces canaux
peut être modifiée par le choix d'autres politiques que le PEG
seul ; de manière à faire évoluer la réduction de
la pauvreté dans le sens souhaité.
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