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Perception et pratique de la planification familiale par les ménages de Mont-Ngafula (étude sociologique au quartier Kindele)

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par Christian Youdi Yala
Université de Kinshasa - en sociologie 2010
  

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III.4. INTERPRETATION DES RESULTATS

Les résultats de nos investigations attestent que les couples du quartier Kindele sont informés ou ont une certaine connaissance sur les méthodes de planification familiale. Mais le problème réside au niveau de leur utilisation ou de leur comportement vis-à-vis de ces méthodes en vue d'espacer ou de limiter leurs naissances.

A ce sujet, un échantillon de 90 personnes dont 32 hommes et 58 femmes a été constitué d'une façon aléatoire.

La majorité de nos enquêtés ont une moyenne d'âge qui varie entre 25-35 ans, et cela s'explique par le fait que ce sont les enquêtés de cet écart d'âge qui nous avaient reçus et répondus chaleureusement.

Sur ce, 21% de nos enquêtés du sexe masculin n'ont pas pu achever leurs études et ont reçu une formation pratique dans un domaine bien déterminé et 7% seulement ont un niveau universitaire ; 37% d'enquêtés du sexe féminin ont un niveau primaire/secondaire et enfin, 8% sont des universitaires. Nous comprenons que dans ce quartier, la scolarisation ou le niveau supérieur ou inférieur d'études ne semble pas modifier de façon significative les comportements et pratiques des hommes comme des femmes en matière de fécondité. Tous sont confrontés au problème des naissances nombreuses.

De ce fait, 16% des enquêtés du sexe masculin sont du secteur informel et 8% sont des salariés des entreprises privées ou publiques ; 39% des enquêtés du sexe féminin sont des commerçantes et 11% sont des salariés des entreprises privées et de l'Etat. Nous comprenons que bien au contraire, la rationalité économique, critère de décision qui devrait favoriser le déclin de la fécondité à travers l'adoption de comportements favorables à une bonne pratique contraceptive, semble être masquée, voire inhibée, par des attitudes pronatalistes, surtout chez les hommes.

Par conséquent, 20% des enquêtés du sexe masculin et 33% du sexe féminin ont au moins 2 enfants. Et 29% des enquêtés du sexe masculin ainsi que 33% du sexe féminin ont 4 ou plus de personnes au ménage. Cela s'explique par le fait que ce désir de familles nombreuses constitue une nouvelle stratégie des populations face à la pauvreté, qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes dans ce quartier. Il traduit aussi, une manifestation de l'adhésion de l'homme aux idéaux d'une famille élargie.

Ces comportements pronatalistes résultent également des stratégies familiales pour la sauvegarde de la tradition en ce sens que « l'enfant fait l'honneur de ses parents. C'est par lui que l'homme devient père et la femme devient mère ; non seulement père et mère, mais aussi et surtout père et mère du clan». Cette situation fait que, même à des âges élevés, on trouve des hommes avec des épouses et des enfants très jeunes. Ajoutons à cela le manque d'une bonne utilisation des certaines méthodes contraceptives.

Or, 16% des enquêtés du sexe masculin et 64% des enquêtés du sexe féminin ont déjà entendu parler de la planification familiale. Généralement les femmes en ont entendu parler lors des consultations prénatales et postnatales ; 16% seulement des hommes sur 36% en ont entendu parler à la Télévision ou à la radio ou encore par d'autres moyens. Cela s'explique par le fait que beaucoup d'hommes pensent que la planification familiale avec ses méthodes n'est peut être utilisée que chez les femmes ; or celles-ci est une affaire des couples, donc, de l'homme et de la femme.

La plupart des nos enquêtés de deux sexes confondus connaissent au moins une méthode contraceptive et l'utilisent aussi. La plus connue est le préservatif avec 19% pour le sexe masculin et 32% du sexe féminin. Cela s'explique par leur présence sur le marché Congolais ; les spots publicitaires télévisés sur ce produit semblent atteindre la population de ce quartier.

Enfin, 26% sur 32 enquêtés du sexe masculin et 34% du sexe féminin n'utilisent que les méthodes contraceptives dites naturelles. Nous comprenons par là pourquoi les couples de ce quartier ont plusieurs enfants et pourquoi ils n'arrivent pas à bien espacer leur naissance. Car, les méthodes naturelles sont moins efficaces. Par ailleurs, les préservatifs sont utilisés chez les hommes pour des relations clandestines et pas nécessairement pour les besoins de planification familiale.

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