I.1.2. Caractère et
Tempérament
Le tempérament (Sillamy, 2003) est l'ensemble de
particularités physiologiques et morphologiques qui différencient
les individus entre-eux et agissant sur le caractère.
La morphologie d'un individu et son état physiologique
sont respectivement les aspects statique et dynamique du tempérament. Il
faut encore distinguer, parmi les facteurs biologiques, ceux qui sont
héréditaires et ceux qui sont acquis. Parlant du
tempérament, les premiers sont les plus souvent envisagés. Les
notions de tempérament et de caractère sont souvent confondues.
Le tempérament n'est pas l'expression d'un type constitutionnel, mais le
fonds biotypologique à partir duquel s'élabore
le caractère.
Le caractère (2003), manière d'être, de
sentir et de réagir d'un individu ou d'un groupe. C'est une empreinte
durable, qui permet de différencier des individus ou des groupes
entre-eux, leurs attitudes et comportements étant en observation. Quant
à la formation du caractère, il est admis que les acquisitions
dues au milieu, à l'éducation, à l'expérience et
à l'effort personnel, greffées sur le tempérament dont
elles sont indissociables, contribuent puissamment à dessiner le
caractère de chaque individu. Les attitudes, les habitudes ne sont
jamais contractées passivement. Le sujet y participe toujours plus ou
moins activement. La connaissance des caractères est possible
grâce à l'observation directe, aux questionnaires et aux tests de
personnalité.
I.1.3. Caractérologie et
Biotypologie
La caractérologie (2003), étude des
caractères. Quoique très ancienne, la caractérologie
commence à peine à se construire scientifiquement, et ses bases
restent encore incertaines.
Plusieurs méthodes d'analyse et de description des
caractères sont d'application. Les unes sont fondées sur une
appréciation de la morphologie des individus ou sur l'étude des
documents expressifs (cas de la graphologie). Les autres utilisent,
essentiellement, l'observation du comportement, des attitudes envers le monde
extérieur. Parmi les théories qui s'y rattachent, les plus
célèbres sont celles de l'école franco-hollandaise
(caractérologie d'Heymans et Wiersma, développée en France
par R. Le Senne) et celle de C.G.Jung.
Selon R. Le Senne, tous les caractères seraient
susceptibles d'être ramenés à huit types, qui s'obtiennent
en combinant les trois facteurs fondamentaux de la personne humaine et leurs
contraires : l'émotivité, l'activité et le
retentissement (primarité ou secondarité) :
Emotivité
|
Activité
|
Retentissement
|
Type
|
non émotif
non émotif
émotif
émotif
non émotif
non émotif
émotif
émotif
|
non actif
non actif
non actif
non actif
actif
actif
actif
actif
|
primaire
secondaire
primaire
secondaire
primaire
secondaire
primaire
secondaire
|
amorphe
apathique
nerveux
sentimental
sanguin
flegmatique
colérique
passionné
|
Malgré les travaux stratégiques de ses
promoteurs (2.145 cas étudiés), cette théorie reste
contestable, car les formules utilisées sont trop
étriquées (sans ampleur) et artificielles pour rendre compte de
la richesse d'une individualité.
Et, parallèlement, certains lui préfèrent
la typologie de Jung, qui se réfère à l'attitude des
personnes devant le monde des êtres et des choses. Pour Jung, les
énergies sont orientées soit vers l'extérieur
(extraversion), soit vers l'intérieur (intraversion). Dans le premier
cas, le sujet apprécie, surtout les valeurs du monde extérieur,
le prestige, les contacts sociaux ; dans le second, le sujet accorde la
primauté aux idées. Cette caractérologie sommaire se
rapproche beaucoup de la biotypologie de E. Kretschmer. Les psychologues se
servent des données biographiques, de l'observation directe et des tests
pour analyser les caractères.
La Biotypologie (2003), science qui recherche, pour chaque
individu, les relations possibles entre la structure du corps et le
comportement psychologique. A l'origine, la biotypologie était
fondée surtout sur les mensurations corporelles mais, de plus, elle fait
appel à de nouvelles disciplines (endocrinologie, criminologie,
électro-encéphalographie, groupes sanguins, ...). Le biotype d'un
individu (apparence physique) donne une impression souvent valable de son
tempérament.
Parmi les typologies les plus connues, nous pouvons retenir
celle du Fançais C. Sigaud, celle de l'allemand E. Kretschmer et celle
de l'américain W.H. Sheldon.
Sigaud distingue les types respiratoires
(caractérisé par une prédominance du thorax et de grands
besoins vitaux et sentimentaux), digestif (caractérisé par un
abdomen volumineux et d'importants besoins végétatifs),
musculaire (caractérisé par une morphologie d'athlète) et
cérébral (caractérisé par un corps
élancé, longiligne, et une attitude générale
efficace, prédominé par la vie intellectuelle).
De son côté, Kretschmer, observant les malades
mentaux, remarqua que les mélancoliques et les maniaques étaient
généralement petits et gros, tandis que les schizophrènes,
indifférents, apathiques, possédaient un corps long et
frêle. Kretschmer appela les premiers
« pycniques-cyclothymes » et les seconds
« asthéniques (ou leptosomes)- schizothymes ». Par
la suite, il ajouta le type
« athlétique-épileptoide » et le type
« dysplastique ».
Sheldon (Sillamy,2003), opérant sur un très
grand nombre de sujets normaux, trouva aussi trois types morphologiques
principaux : Endomorphe, Ectomorphe et Mésomorphe. A chaque type
morphologique correspond un ensemble de traits de caractères
fondamentaux appelés Viscerotonie, Cérébrotonie et
Somatotonie. Le tableau suivant résume les correspondances
essentielles :
Endomorphe
Viscerotonie
|
Mésomorphe
Somatotonie
|
Ectomorphe
Cérébrotonie
|
Gros, rond, lent
Amour du confort
Et de la bonne chère.
Besoins de contacts sociaux
|
Grand, fort
Energique, actif
Désir de s'imposer
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Grand, mince, inhibé, attitude réservée,
gênée. Fuite de contacts sociaux
|
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