SECTION II : CHAMP
D'INVESTIGATION ET LA PRESENTATION SOMMAIRE DE LA VILLE DE KINSHASA ET LES
CUK
2.2.1. Du champ
d'investigation
Cette section présente deux sous - sections qui se
complètent : la première expose la situation géo -
administrative de la ville de Kinshasa/République Démocratique du
Congo et, la deuxième présente les Cliniques Universitaires de
Kinshasa (CUK), notre terrain d'étude.
Avant d'aborder notre univers d'étude, nous avons
trouvé indispensable de présenter sommairement le milieu dans
lequel sont implantées les Cliniques Universitaires de Kinshasa,
l'institution hospitalière choisie pour la recherche.
En effet, l'identification et la situation du
milieu sont indispensables dans la suite de l'étude, car elles
permettent la compréhension des comportements des personnes
interrogées. Ainsi, mener une étude psychosociologique en
omettant de décrire les conditions existentielles du milieu dans lequel
se déroule la recherche, équivaudrait à procéder
à contre courant dans la démarche scientifique (Inswan Bidum,
2002, p.58).
2.2.1.1.
Présentation sommaire de la ville de Kinshasa
Les difficultés énormes qu'éprouve
l'Institut géographique de la RDC pour redéfinir la carte
géographique et administrative de la ville de Kinshasa, nous permettent
de recourir aux sources étrangères sur ce sujet. Nous nous
limitons essentiellement à donner un contour sur le cadre
géographique, les données démographiques, la situation
socio - économique et sanitaire de la ville de Kinshasa où se
localisent les Cliniques Universitaires de Kinshasa, notre cible
d'étude.
a) Cadre de structure géographique de la ville de
Kinshasa
La ville province de Kinshasa forme cette partie de la RDC qui
s'étend au Nord - Ouest sur la rive gauche du fleuve Congo. Elle est
limitée au Nord par le fleuve Congo formant ainsi une frontière
naturelle entre la RDC et la République du Congo/Brazzaville ;
à l'Est par la province du Bandundu ; au Sud par celle de Bas -
Congo et à l'Ouest par le fleuve Congo.
Les cordonnées géographiques sont les
suivantes :
4°19' de latitude Sud et 15°14' de longitude Est.
Ville cosmopolite, sa superficie s'étend sur 9.965 km2, le
relief est composé d'une plaine marécageuse et alluviale dont
l'attitude varie entre 275 et 300 m, et d'une région de collines, d'une
altitude allant de 310 à 370 m. Comme capitale politique de la RDC, elle
est composée de 24 communes ; ce sont des communes urbaines et des
communes urbano - rurales. Les Cliniques Universitaires de Kinshasa sont
placées sur une des collines à l'extrême Sud - Ouest de la
ville de Kinshasa appelées « colline de Mont -
Amba ».
b) Cadre de structure démographique
Kinshasa est la ville province de ce pays où existent
encore les données démographiques coloniales, d'avant l'accession
de la RDC à l'indépendance, malgré l'Ordonnance Loi
n° 80/013 du septembre 1980, relative à la matière de
recensement scientifique de la population. Les données
démographiques demeurent hypothétiques car issues des
informations d'une évaluation approximative et probabiliste des
statistiques réalisées sur la population congolaise, en
l'occurrence celle de Kinshasa (Kinoise).
Et ce, l'Institut National de Statistique l'estime à 6
millions d'habitants, soumis aux mouvements migratoires
incontrôlés (Delbart Virginie, 1999 - 2000). La population de
Kinshasa est constituée en majorité des personnes jeunes, les
hommes sont plus nombreux que les femmes, entre la tranche d'âge de 0 -
19 ans et entre 20 - 39 ans les femmes y sont nombreuses.
c) Cadre de structure économique
Les activités économiques à Kinshasa sont
en majorité concentrées dans la commune de la Gombe et celle de
Limete où se trouvent quelques industries.
Les entreprises et le tissu économique sont en
démantèlement permanent depuis l'accession du pays à la
souveraineté nationale. C'est le secteur informel et le micro commerce
qui permettent la survie à la population.
Le chômage et la pauvreté extrême battent
leur plein dans la ville de Kinshasa et ceci renforcé par les conflits
armés et politiques, la carence de l'orthodoxie financière ;
la corruption et l'instabilité monétaire laissent
l'économie non maîtrisable.
Pour ce faire, un programme et une
stratégie politique drastique sur des décisions structurelles de
l'économie en RDC sont nécessaires car, la maîtrise de
l'économie sociale du marché est la base de la protection
sociale, spécialement en ce qui concerne la jouissance du droit de
l'homme à la santé à Kinshasa.
Selon le propos tenu par le professeur
Kabeya Tshikuku, dans la conférence débat (2009), la RDC dans
le système capitaliste mondial, sa géostratégie
représente une superficie de 2.345.000 Km2 avec 68.000.000
habitants, pour un budget de 5.000.000 US en 2009. Le premier maillon
fonctionnel de l'économie du pays comporte la grande entreprise
orientée vers la production pour le marché extérieur
strictement. L'Etat congolais est positionné à l'état de
douane entre le circuit d'exploitation de la grande entreprise au marché
économique mondial.
De ce fait, la population de Kinshasa et d'ailleurs, vivent au
dépend du circuit traditionnel et informel de survie sur les
propriétés du lignage, telles que la reproduction des hommes, la
production des vivres et de la terre, ceci dans une pauvreté
dégradante et un chômage aliénant.
De même, le caractère de
l'économie congolaise est paradoxale entre misère et opulence,
à partir de la logique du fonctionnement du système
économique national où le secteur import - export est le plus
développé, estimé à un produit intérieur
brut (P.I.B) de 70 % d'économie ; 0,2 % pour la production des
biens capitaux ; 12 % pour les biens de consommation ; 18 % pour les
biens de luxe.
La conséquence du système économique
paradoxal en RDC se rapporte aux taux de sans emploi décent,
pauvreté structurelle. L'articulation structurelle du système
économique congolais demeure virtuelle et curieuse.
C'est justement le type de cadre structurel du travail des
médecins des Cliniques Universitaires de Kinshasa. (Kabeya Tshikuku, op.
cit,).
d) Cadre de structure ou conditions sociales de la
population
Les conditions sociales de la population de la ville de
Kinshasa sont dégradantes et les infrastructures sociales coloniales
préexistantes sont vieillissantes. L'Etat est affaibli pour leur
reconstruction. Les secteurs sanitaire, culturel, économique et social
de la vie nationale en subissent les conséquences néfastes, du
mauvais traitement des personnes humaines et, un obstacle à la
santé comme droit élémentaire et, droit de la jouissance
réelle.
e) CADRE DE STRUCTURE DU SYSTEME EDUCATIF ET DE SCOLARITE A
KINSHASA
Le domaine de l'éducation et de la scolarité
connaît des problèmes sérieux et complexes dont les
fondements sont des difficultés économiques, chômage,
misère, insuffisance des infrastructures inhérentes à
l'éducation nationale et, à la mission de l'Etat à
l'obligation d'assurer les garanties à l'éducation et à la
scolarité des personnes.
Les enfants orphelins, enfants abandonnés dans la rue
et les enfants et vieillards dits « sorciers » ne
peuvent jouir du droit ni à la santé ni à
l'éducation, ainsi qu'à d'autres droits fondamentaux. L'Etat doit
jouer son rôle de gestion de la chose publique comme acteur principal
légitime. Ainsi les parents, la société et les
prestataires se retrouveront dans un cadre qui infère tous les droits de
l'homme pour l'exercice de la responsabilité de chacun. En dehors de
l'éducation et la scolarité, plusieurs domaines du droit
spécifique éprouvent d'énormes difficultés,
à savoir :
· Domaine du logement décent à
Kinshasa ;
· Domaine de l'alimentation équilibrée,
complète et saine ;
· Domaine du travail rémunérateur et d'un
emploi décent à Kinshasa ;
· Domaine médico - sanitaire (santé).
Dans ce secteur spécifique de la santé à
Kinshasa, la jouissance des soins médicaux adéquats est un
sérieux problème pour la population de la ville de Kinshasa et,
chose plus grave encore pour les populations rurales en RDC. Les
infrastructures sanitaires existantes à Kinshasa sont mal
réparties sur la géographie urbaine car les communes de Gombe,
Kintambo et Kinshasa abritent l'essentiel de l'équipement sanitaire de
la ville, avec les cliniques Ngaliema, l'hôpital provincial
général de référence de Kinshasa (ex Mama Yemo),
l'hôpital de Kintambo et les cliniques kinoises.
Les cliniques universitaires de Kinshasa se situent à
l'extrême Sud avec l'hôpital Mont - Amba, C.N.P.P/M.A, qui ont tous
une position excentrique par rapport aux autres communes les plus populaires,
servis par d'autres hôpitaux et dispensaires moins équipés
et mal contrôlés.
Kinshasa, la ville province bénéficie d'une
majorité de médecins de la RDC, où ils ont des
installations privées, des structures des soins de santé
à des consultations au montant exorbitant pour le citoyen moyen, les
soins de santé y constituent un produit de consommation le plus cher et
non accessible. La pratique des extra muros pour suppléer aux besoins
fondamentaux perturbés est la norme ; plus les médecins
sont surchargés, plus ils courent le risque important sur le bien -
être mental et de surcroit une détérioration de leur
perception sur le service de santé publique et la qualité de
l'offre thérapeutique comme un droit humain.
Ce cercle vicieux est devenu infernal pour les médecins
à Kinshasa et, en constitue un obstacle pour la jouissance du droit de
l'homme à la santé des patients, précisément aux
cliniques universitaires de Kinshasa, comme nous l'avons analysé entre
la période allant de 2005 - 2010.
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