0. Introduction
Générale
Dans ce travail de troisième cycle en droits humains
et santé publique, nous abordons un sujet déjà
exploré par nombre d'auteurs, pour lequel se pose encore la question
de la protection et de la réalisation de jouissance effective, les
enjeux et les défis liés aux désordres psychologiques
des individus face aux structures de santé contradictoires mais, qui
sont sensées assurer la protection réelle du droit
spécial à la santé et les droits des patients.
La présente étude est intitulée :
« Jouissance du droit de l'homme à la santé des
patients en RDC. Une approche psychosociologique des médecins aux CUK,
entre 2005-2010 ». Nous analysons le contenu de deux principaux
concepts favorables à la protection des droits, à savoir :
la santé mentale des médecins et la jouissance du droit
de l'homme à la santé des patients aux CUK. C'est dans le
but d'expliquer et de vérifier la qualité de
corrélation entre les concepts de base au regard de la
capacité de jouissance de ce droit de propriété
opposé à la capacité d'exercice, aussi pour
revendiquer et défendre le droit spécial à la
santé des patients, en tant que titulaires des droits humains.
A l'instar de l'introduction et la conclusion, le
travail est divisé en trois principaux chapitres, notamment nous
abordonss les généralités sur les droits de l'homme et le
droit spécial à la santé au premier chapitre. Au
deuxième chapitre sera présentée la méthodologie et
le troisième chapitre traitera de la présentation, analyse et
interprétation des résultats obtenus auprès des
médecins des CUK, au cours de la même période de
recherche.
0.1. Problématique
Alors que commence un nouveau millénaire, la
fluctuation des mouvements des personnes devient de plus en plus
prononcée sur tous les plans de la vie humaine ; la mobilité
des personnes pendant des périodes variables est observée
à travers le monde à la suite des choix politiques, crise
économique, conflits armés, catastrophes naturelles et
organisées.
La crise financière des banques est
généralisée actuellement ; l'instabilité
politique et sociale croissantes, associée au fait que la croissance
économique stagne dans divers pays de manière
considérable. Ceci, porte de multiples significations sociopolitique,
économique et environnementale que représente un défi
majeur de la santé publique au monde et, fortement décrié
en RDC, (OMS, 2003).
De même, la fascination plus grande pour l'énigme
« santé » que suscite la possession du meilleur
état de santé humaine, qu'il est capable d'atteindre en tout
moment, constitue l'un de droits fondamentaux de tout être humain,
quelle que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition
sociale ou économique. Et ce, dans le contexte de la mondialisation, en
tant qu'espace commun d'économie du marché libéral ;
patrimoine d'une culture constitutionnelle commune des sociétés
des droits politiques et sociaux, entre les peuples (populations globales) et
des rapports des Etats au monde (Luc Sindjoun, 1997).
Quant à la constitution de l'Organisation Mondiale de
la Santé (OMS, 1946), le débat en la matière était
axé sur les marchandises et les échanges avec une attention
particulière portée aux personnes dans la mesure où elles
fournissent des services. En l'occurrence les médecins des CUK, dans le
cadre de ce travail mené en RDC.
Ces efforts continus, fournis par l'OMS, doivent être
déployés pour préserver la santé publique et la
cohésion sociale dans un monde toujours en mutation ; l'absence de
tels efforts entrave les capacités des individus à contribuer
suffisamment au développement intégral de leurs
sociétés dans une perspective des droits humains et du droit
spécifique à la santé.
C'est pourquoi, le défi que représente cette
question concernant les inégalités d' accès aux soins de
santé pour les défenseurs des droits de l'homme, les responsables
politiques, les professionnels médecins et les patients,
spécialement du secteur de santé publique en République
Démocratique du Congo (RDC), doit inférer de nouvelles
perspectives pour la conception de la politique de santé publique et,
entrevoir une vision nouvelle de la philosophie des droits humains en temps
réel.
Nul n'est sensé ignorer la crise et l'asservissement
actuels qui sévissent la trame fondamentale du tissu social
congolais : les maltraitances bidirectionnelles liées aux services
offerts par les systèmes de santé publique, les institutions et
les personnes qui les animent ; aussi le désir des citoyens
congolais à relever ce défi doit être ancré dans la
perspective des droits de l'homme et des citoyens en vue de jouir des droits
des patients.
En milieu hospitalier congolais, les professionnels
médecins, en dépit de leur formation théorique et de leur
capacité de communication, sont pour la majorité dépourvus
de motivations (volonté) réelles d'agir avec
responsabilité éthique pour la protection et la promotion des
droits humains. Ceci fait suite à l'absence de politiques
socioéconomiques réelles et de programmes sanitaires disponibles
en solutions alternatives et/ou autres satisfactions des besoins fondamentaux
des travailleurs, pour une culture des droits humains en temps réel.
(Emile Francis Short, 2007).
Pour Kadima Sendula (2004), les institutions
hospitalières de Kinshasa relèvent d'une problématique de
non intégration des droits humains dans la politique des systèmes
sanitaires. De ce fait, la protection et les garanties aux droits humains
restent hypothétiques et mythiques sur le terrain d'actions. Les
violations de ces droits sont généralisées à
savoir : la perte du sens de l'éthique professionnelle, l'absence
d'une commune culture de droits de l'homme tels que définis dans la
Déclaration universelle du 10 décembre 1948 par l'Organisation
des Nations Unies (ONU).
Dans le contexte de la mondialisation, le
respect de la personne comme sujet des droits à l'égalité
des libertés dépend des intérêts commerciaux et de
rapports de force du travail en production économique des Etats. Le
faible investissement en faveur de la politique de l'amélioration des
systèmes sanitaires publics, les conditions de vie de travailleurs en
général et, professionnels du secteur de santé en
particulier, constituent des facteurs psychosociologiques de risques au
stress, frustration, anxiété et dépression ; ils sont
des indicateurs des inégalités et accessibilité
médiocres aux soins de santé dans le monde et en milieu
hospitalier congolais.
Cette question soulève une
problématique d'intérêt à long terme et non
seulement à court terme, quant à l'obligation de l'Etat dans son
pouvoir politique de disposer et d'installer les infrastructures sanitaires de
base, accessibles et acceptables par la population titulaire. Les Dirigeants
(Etat) doivent s'abstenir d'astreindre les droits humains des citoyens sous
réserve de la raison d'Etat ou les nécessités du pouvoir
politique inéluctable de mal gouvernance.
C'est ainsi que, les services publics de santé en RDC
sont profondément atteints de la vulnérabilité des
pouvoirs économiques de l'Etat. Le système éducatif
national congolais en est sensiblement affecté et affaibli ; il
suffit d'analyser la balance annuelle du budget du gouvernement, alloué
au secteur du droit élémentaire à la santé, pour
vérifier cette allégation et, se rendre compte du niveau
d'accessibilité et de discrimination réservé à la
population et aux communautés, au regard de la jouissance du droit aux
soins de santé de qualité meilleure possible.
En outre, la disponibilité responsable du personnel de
santé devant les souffrances de l'autre est en voie d'une réelle
perdition en milieu hospitalier et dans nos sociétés modernes,
par voie de conséquence elle entrave la capacité d'exercice chez
les patients titulaires du droit à la santé.
Par ailleurs, l'évidence montre que la guérison
et/ ou la jouissance totale de l'être humain de son bien être,
comme un droit ou, encore moins de ses malaises psychiques est un
idéal. Car la représentation de chaque individu est
façonnée par les expériences existentielles :
l'angoisse de la mort, les pensées pénibles, la sexualité
(libido), la folie, les facteurs de l'inconscient et surtout la conscience de
la relation à autrui. Mais, force est de constater sur l'arène
internationale que les sociétés modernes occidentales perdent une
certaine conscience de l'égalité de liberté humaine ;
même la notion de sujet de liberté s'abaisse au profit de
l'individualité ou les droits de propriété. Ce faisant,
elle représente un indice d'une société moderne
aliénée en plus aliénante et dépressive. (Elisabeth
Roudinesco et al. 1999).
Pour Kofi Annan, cité par le rapport de l' OMS (2001),
une dialectique de l'espace mondial commun s'affirme dans cette
déclaration, qu'aujourd'hui à l'ère de la mondialisation,
les véritables frontières ne séparent plus les territoires
géographiques nationaux, mais les forts et faibles par le rapport de
force, les privilégiés et les humiliés, les hommes libres
et les non libres. Les catastrophes humanitaires ou les violations
systématiques des droits de l'homme dans un pays ne peuvent
s'empêcher de mettre en péril la sécurité nationale
d'autres pays, même situés aux antipodes. Par contre, les
ambiguïtés de l'humanitaire caractérisent souvent certaines
options politiques dans cette mondialisation. (Tsikounas M., et al. 1996).
De même, Marc AGI (1998) pense que tout point de
rencontre de civilisations et cultures est un centre du monde. Pour cette
raison précisément en RDC, la conception de
l'égalité des libertés humaines, le règne de
l'homme machine, la politique des systèmes sanitaires et, de la
défense des droits du sujet sous les différentes
mutagenèses socioculturelles sont liés aux défis de la
modernité et la mondialisation. Ce constat global exige que toute
approche universellement essentielle et, réellement prouvée soit
réaffirmée face aux réalités de la RDC, qu'elle
soit en mesure de réduire la barbarie qui guette notre civilisation et
d'instaurer une véritable humanisation des choses, au niveau des
instruments juridiques et des infrastructures locales de base relatives
à la santé individuelle et collective. Les institutions sociales
et politiques doivent structurer la somme de réponses aux besoins
réels de la population en matière de santé.
A ce titre, la population congolaise en général
et les professionnels médecins en particulier rencontrent les obstacles
majeurs pour jouir suffisamment de leurs droits fondamentaux, de
l'irréductible humain, à cause du conditionnement de leurs
systèmes psychosociologiques, de leurs structures économique et
politique défavorables à l'accès aux soins de
qualité et disponibles.
A cet effet, le vécu quotidien du congolais
représente une catastrophe physique, mentale et sociale qui constitue
une atteinte à l'intégrité physique et mentale, à
la dignité de la personne humaine et de surcroît les violations
flagrantes des droits de l'homme et, du droit à la santé dans une
certaine mesure.
En effet, il est ambigu de constater que les instruments
internationaux relatifs aux droits de l'homme reconnaissent explicitement ces
droits de nature humaine à toute personne, y compris le droit
spécifique à la santé. Ils s'appliquent à toute
personne quel que soit son statut juridique en tant qu'être humain. En
RDC précisément, le refus d'octroyer ces droits signifie
que le peuple risque fort d'être socialement discriminé,
marginalisé et aliéné de la solidarité
internationale, de ne pouvoir accéder aux services offerts en soins de
santé et bénéficier de ces droits.
Ce stigmatisme entraîne le non participation populaire
au développement réel, psychosociologique, économique et
des systèmes éducatifs , notamment par manque de satisfactions
des besoins essentiels ou primaires qui constituent les fondements
sécuritaires des relations sociales supérieures, selon l'
échelle des besoins de l' homme, élaborés par Abraham
Maslow (1908-1970).
Par ailleurs, le fait que les droits humains ne sont pas
intégrés dans le rapport des droits politiques de l'Etat et des
droits sociaux des citoyens, infère dans toute conception en outrance,
un humiliant traitement humain à travers toutes les structures, tel le
système sanitaire congolais : de par leur mise en oeuvre,
subvention financière, suivi et évaluation des programmes de
santé. Nous observons une forme subtile de traitements inhumains dans
tous les secteurs de travail formel et non formel que nous regrettons en RDC.
Le paradoxe hospitalier de médecine avec comptabilité
financière en charge des patients en est un exemple en milieux des CUK.
C'est pourquoi, les implications du comportement psychosocial
anormal chez les médecins de santé publique en
général, et des CUK en particulier, relève d'une question
actuelle de la compréhension psychologique de l'environnement global
pour la santé au regard de la jouissance des droits humains
inaliénables, parmi lesquels les garanties du droit spécial
à la santé.
Pour renchérir, Mukongo-Kapita (2002-2004)
démontre que les réalités du vécu
socioéconomique congolais posent un sérieux problème de
protection et garantie du droit à la santé des patients dans une
perspective des droits de l'homme réels ; selon l'étude
menée en milieu hospitalier de l'Hôpital Général de
Kinshasa.
Kalemba Bahane (2006) en revanche, confirme
que la protection des droits humains des personnes malades vivant avec le
VIH/SIDA en RDC est une problématique, car ces droits sont
délibérément violés sous la discrimination
infligée par les professionnels de santé, l'entourage familial
des patients et l'absence des instruments juridiques précis en la
matière.
Il apparait clairement que, la jouissance du droit à
la santé aux Cliniques Universitaires de Kinshasa en RDC et le
comportement énigmatique des professionnels de santé au regard du
respect des principes fondateurs d'un « standard de vie
humaine » au monde, ne s'explique, ni par l'orientation psycho
historique de la prime enfance et du complexe d'OEdipe selon Freud S. (1966),
ni par une orientation transversale de l'autonomie fonctionnelle de l'individu
selon G. Allport, (1937), ni en fonction de ce qui est donné et
vécu dans le « champ situationnel.
Tel est le « Field theory » psychologique
qui établit les liens entre les besoins actuels et le dynamisme
fondamental du développement humain selon Kurt Lewin (1946 ;
cités par JC Filloux, 1980). Mais aussi, cette réalisation
effective de la jouissance s'appuie explicitement sur les instruments
juridiques internationaux et leurs structures idéologiques
inhérentes.
C' est pourquoi, J. Nuttin (1960, P.292)
renseigne que toute activité humaine est une unité psychologique
liée aux motivations humaines complexes : les besoins réels
actifs et les besoins réels dynamiques.
Aussi, la problématique du comportement social de
l'homme dans le monde du travail des soins de santé est complexe. Il a
des implications sur les actions politiques, économiques et
idéologiques ; voire les motivations personnelles aux droits
humains.
Outre, les violations des droits humains sont flagrantes dans
les hôpitaux en RDC ; quant au droit de personne à la
santé et du droit des professionnels à un emploi décent et
un travail rémunérateur. Il constitue une source des conflits
intrapsychiques et psychosociaux, un véritable frein à la
jouissance des droits des patients et du droit des professionnels au travail
dans les établissements de santé publique.
Dans le même ordre d'idées, R. Bruyer (1984)
renseigne que les droits internes, régionaux et la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme ont évolué progressivement en
passant par des droits théoriques (spéculatifs) établis,
vers l'élaboration des lois cadres, comme conditions concrètes
d'exercice et de réalisation pratique de ces droits de l'homme. La
nouvelle conception vise la réalisation effective de ces droits passifs
en droits actifs, concrets, favorisant l'individu à l'exercice
réel de ces droits théoriques.
Et ce, demande de modifications profondes des idéaux et
contenus des textes juridiques et des devoirs des sujets des droits.
Eu égard à ce qui précède, l'Etat
doit assurer la garantie à la jouissance concrète des droits de
l'homme et du droit à la santé comme les bénéfices
auxquels le citoyen (individu) doit pouvoir accéder, du fait de son
appartenance à un système social, membre de la famille humaine.
Il se pose de nos jours des problèmes dans notre pays parmi lesquels,
celui de veiller au développement des droits sociaux dans le
régime de gouvernance libérale adoptée par notre
constitution, de manière à voter des lois organiques de
l'encadrement juridique de nos systèmes de santé publique.
Cette situation met en veilleuse les droits des patients sous
la restriction du droit élémentaire à la santé des
congolais, pour lequel la léthargie du comportement sanitaire
nécessite actuellement une étude approfondie.
Par ailleurs, la jouissance réelle
des droits de l'homme constitue le bien - être de l'humanité, un
bonheur de tous les membres de la famille humaine que les patients doivent
conquérir comme droit de l'homme inaliénable et naturel. Pour
ce, les médecins doivent bénéficier du droit aux droits
de l'homme pour protéger leurs prestations des soins de santé,
comme droit spécifique au bien - être physique, mental et social.
Par contre, l'insatisfaction aux besoins
essentiels caractérise le type d'emploi et du travail aux CUK ; ce
qui entraîne des attitudes particulières de frustration, stress ,
dépression et de traumatisme psychologique qui maintiennent la
population des professionnels et les patients dans un état de
pauvreté, de violations flagrantes des droits humains et du droit
à la santé mentale. Aussi, cette insatisfaction suscite
l'émergence de l'imaginaire pathologique (inconscient), contradictoire
à l'idée de l'universalité, de l'égalité de
libertés humaines comme principes fondateurs des droits naturels et
universels.
Les diverses insuffisances psychosociales en milieu des CUK
sont liées notamment à la disponibilité, à
l'accessibilité et à l'acceptabilité des soins de
santé publique. La couverture médicale des besoins de
santé pour toute la population congolaise, les inégalités
d'accès aux soins sont aggravées par la pauvreté sociale
extrême, les structures de base inadaptées aux mentalités
et les réalités nationales changeantes. Les violations du droit
à la santé et de tous les droits des patients sont aussi
liées aux divers facteurs psychosociologiques d'insuffisance et
d'imperfection qu'il est nécessaire et utile d'améliorer, ne
fut-ce que par l'autodétermination des acteurs en santé
publique ; malgré leurs propres conflits psychosociaux.
Il apparait clairement que, la garantie des droits de l'homme
exige des conditions qui relèvent d'une perspective de la gestion de
l'environnement pour la santé et du droit inhérent. La RDC
connaît conséquemment des périodes des crises et mutations
multiformes, du point de vue politique, socioéconomique,
financière et culturelle, qui concourent toutes au non jouissance du
droit à la santé par la population, les patients et les
médecins, c'est un réel obstacle au développement
intégral de la nation congolaise.
C'est pourquoi, le problème fondamental posé
dans cette étude consiste à l'analyse psychosociologique des
facteurs de risque au stress, à la frustration, à
l'anxiété, à l'angoisse, à la détresse et
à la dépression observés chez les professionnels
médecins oeuvrant aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, au cours de
la période allant de 2005 à 2010.
L'Etat congolais, de par son obligation de garantir le droit
à la santé publique, offre l'emploi aux professionnels
médecins pour réaliser ce droit à la santé au
bénéfice des patients, et cependant, l'état de
santé mentale des prestataires ou acteurs ne fait pas l'objet de leur
préoccupation politique, en tant qu' un facteur majeur
déterminant la jouissance et l'effectivité du droit de l'homme
à la santé et, des droits des patients hospitalisés.
En effet, les prestataires de soin de
santé publique, notamment médecins et autres personnels, ne
trouvent pas la satisfaction aux droits fondamentaux liés au travail
rémunérateur et à l'emploi décent, droit à
la sécurité sociale et à la formation... Cette situation
de privation des désirs et besoins élémentaires
détériore les relations entre les principaux acteurs du droit
à la santé et entraine la perdition du cadre de
référence éthique, morale et juridique dans les
établissements publics de santé. L'illustration des violations
des droits des patients se traduit par des réactions psychosociales des
travailleurs des hôpitaux publics et le dysfonctionnement de la relation
d'aide, tels que :
ü Les grèves du personnel, la recherche des
intérêts commerciaux au soin de santé, les
inégalités et discrimination aux soins de qualité,
logement et alimentation insuffisants, l'accès aux médicaments de
première nécessité et l'absence des soins de santé
de réadaptation médico-sociale et psychologique.
Il se pose, actuellement de façon récurrente,
les problèmes liés aux violations et/ou au non respect des droits
humains en République Démocratique du Congo. Aussi, les droits
des patients sont spécialement méconnus à l'endroit des
malades, comme le droit fondamental à la santé. C'est
précisément dans cette perspective d'élaboration des
stratégies et du travail efficace pour faire bénéficier
réellement le bien être à la population en
général, et aux patients des Cliniques Universitaires de Kinshasa
en particulier, que nous entreprenons cette étude.
De même, il est important pour les professionnels de
santé publique comme tout être humain qui veut progresser dans son
domaine professionnel, de chercher à savoir : quelle est la
perception ou l'image de soi même qu'il donne à ceux qui le
voient agir au travail, tel qu'il est organisé ou à savoir :
comment les autres le perçoivent et se font l'image positive et
davantage, pour refonder l'image négative par un changement profond en
pensée, l'agir, le comportement et le type d'organisation du travail,
en vue de remplir au mieux sa mission dans une démarche qualité
des prestations de soin de santé.
Il est évident qu'une analyse psychosociologique des
professionnels de santé, à l'occurrence les médecins des
établissements publics en RDC, s'avère nécessaire en vue
de faire jouir le grand public du droit à la santé de
manière concrète.
Par voie de conséquence, PREFED (2004) démontre
par une étude sur terrain que le non respect des droits de l'homme et
droits des patients dans les hôpitaux publics, constitue un constat des
principes globaux qui se dégagent de l'exercice même de la
société civile congolaise où, la corruption, les abus
des pouvoirs publics et individuels sont courants. Et ce, constitue un
diagnostic d'une crise de leadership identitaire, structural et de
dysfonctionnement de relation entre des différents et principaux acteurs
en santé publique.
Au regard des perspectives ci - dessus relevées en
matière de la jouissance réelle du droit à la santé
des patients aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, face à
l'état psychologique des médecins prestataires des soins de
santé, le but de notre recherche est d'expliquer et de vérifier
l'étendue de la corrélation qualitative entre la santé
mentale et la jouissance du droit à la santé. En effet, notre
question de recherche tourne au tour de l'interrogation suivante :
Quelle est l'influence de l'état de santé
mentale des médecins sur la jouissance du droit spécifique
à la santé des patients aux CUK, entre 2005 et 2010 ?
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