II. LIMITES
Les limites de notre étude
étaient relatives:
- Au fait qu'en prenant pour Gold-standard la
GE, nous avons assumé d'emblée que les
résultats de ce test concordent toujours avec la réalité
(Absence ou présence du paludisme). Dans ce cas, ce serait alors un test
parfait ! (Se=100% ; Sp=100%). Or des études ont prouvé
que La PCR avait des performances diagnostiques supérieures à la
microscopie (Berry et al, 2005). Par ailleurs, aucune méthode
diagnostique n'est fiable à 100%.
- Au fait que compte tenue de la variation
saisonnière des prévalences du paludisme, il aurait
été souhaitable de réaliser cette étude sur deux
périodes distinctes (Périodes de forte transmission et
périodes de faible transmission). Ceci aurait aidé à avoir
une idée plus vraisemblable de la prévalence palustre de notre
population d'étude ainsi que des VPP et VPN. De plus, un
échantillonnage de plus grande taille aurait crédibilisé
d'avantage nos résultats. Or le coût relativement
élevé des TDR ainsi que les contraintes académiques ne
nous ont pas permis de faire face à ces insuffisances.
- Au fait qu'ayant réalisé un
échantillonnage non probabiliste (échantillonnage de convenance)
et avec les nombreux biais de sélection (patients
sélectionnés sur la base d'un diagnostic de présomption),
l'intervalle de confiance à 95% (IC95%) donné pour encadrer nos
données à l'échelle la population générale
ne peut qu'être très approximative.
- Au fait que Diaspot®-Malaria-Pf est
conçu pour le diagnostic exclusif du Paludisme à P.
falciparum (détection de l'Ag HRP2). Or deux autres espèces
de Plasmodium (P. malaria et P. ovale) cohabitent de
façon marginale dans la région d'étude même si la
présente étude n'a pu mettre en évidence que l'une
d'elles. Une meilleure étude comparative entre GE et TDR devrait donc
impliquer ici, les TDR recherchant les autres espèces plasmodiales
présentes (détection de pLDH et/ ou de l'Aldolase).
- Au fait qu'une évaluation des coûts du
Diaspot®-Malaria-Pf est nécessaire pour vérifier leur
accessibilité financière à la grande majorité des
formations sanitaires au-delà de la validité de ses performances
diagnostiques.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
I. CONCLUSIONS
Au terme de la présente étude, nous avons
trouvé que la prévalence du paludisme dans notre population
d'étude était de 28% avec P. falciparum comme
l'espèce ultra majoritaire rencontré dans 96,8% des cas. Les
performances du Diaspot®-Malaria-Pf comparées à
celles de la goutte épaisse ont été jugées
satisfaisantes (d'après les critères OMS, Se > 95%) surtout
avec une très bonne capacité à détecter P.
falciparum (Se* : 97,8%), une Spécificité de
95,5% et une VPN de 97,9%. De plus, ils sont simples d'utilisation,
d'interprétation relativement facile et surtout, un rendu des
résultats est possible en moins de 25 minutes ! Vu sous cet angle,
nous pouvons suggérer leur utilisation à l'Hôpital
Régional de Bafoussam soit pour gérer les situations d'urgence,
soit pour faire face à une surcharge d'activités au laboratoire.
Les formations sanitaires périphériques où les conditions
ne sont pas toujours optimales pour la réalisation d'un diagnostic
microscopique fiable trouveront en ceux-ci une alternative crédible et
salutaire. Mais, pour un meilleur rendement des
Diaspot®-Malaria-Pf comme pour la plupart des TDR
évalués, ils doivent être choisis, conservés et
manipulés conformément aux directives spécifiques. De
plus, ils doivent être accessibles financièrement.
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