PARAGRAPHE II : LA RESPONSABILITE DES
MOUVEMENTS REBELLES DANS LA RECHERCHE DE LA PAIX.
Depuis le début de la crise au Darfour, deux accords de
paix ont été signés par les protagonistes. Ces accords
précités (l'Accord de cessez-le-feu de N'Djamena et l'Accord
d'Abuja) avaient d'abord permis une intervention de l'U.A, ensuite des Nations
Unies au Darfour dans l'objectif de mettre fin les hostilités. Cependant
aujourd'hui de l'avis de nombreux observateurs, ces accords ne jouent plus q'un
rôle facultatif dans le processus de paix au Darfour. En effet non
seulement on assiste à une violation de ces accords par les mouvements
rebelles signataires (A) mais aussi à un
éclatement de ces mouvements (B) rendant ainsi la
résolution du conflit très complexe.
A / Le respect des Accords de Paix
antérieurement obtenus.
Il est question ici des deux Accords de Paix qui ont
étaient signés par les différents protagonistes de la
crise. Il s'agit de l'Accord de cessez-le-feu signé à N'Djamena
le 8 avril 2004 et de celui obtenu le 5 mai 2006 à Abuja. Aujourd'hui
les deux grands mouvements rebelles qui avaient signé ces accords
à savoir le M/ ALS et le MJE ont une obligation de respect de ces
accords. En effet toute tentative de résolution de cette crise doit
passer par le respect de ces accords qui avaient non seulement permis une
assistance humanitaire des populations touchées par le conflit mais
aussi une mise sur pied d'une opération de maintien de la paix pour le
Darfour.
Cependant ces deux mouvements signataires violent ces accords.
Deux faits démontrent cet état de fait :
Le premier fait tient à la recrudescence des violences
sexuelles après la signature des accords. En effet selon Jan Pronk le
représentant du Secrétaire Général des Nations
Unies pour le Soudan « depuis qu'il a été signé,
l'accord a été violé, jour après jour semaine
après semaine. Il y a eu une augmentation de
la violence depuis la signature de l'accord. L'utilisation
du viol, comme instrument de terreur, est fréquent et de nouveaux en
augmentation »88. M Pronk fait allusion à l'accord
qui a été signé à Abuja même s'il est
important de noter que l'accord de N'Djamena n'a pas lui aussi
échappé à cette règle. En outre c'est la
multiplication des violations du cessez-le-feu humanitaire signé
à N'djamena le 8 avril 2004 qui avait poussé l'U.A à
transformer sa première mission d'observation (MUAS I) en une
opération de maintien de la paix doté d'un personnel militaire et
d'un matériel plus efficaces.
Le deuxième fait réside à
l'intensification des combats. En effet depuis leur signature on assiste
à une reprise des combats entre les forces gouvernementales et les
forces rebelles en particulier la faction ALS dirigée par Abdel Wahid Al
Nur et le MJE dirigé par Khalil Ibrahim. Selon M Pronk cité plus
haut « les villages sont attaqués et bombardés au milieu
de la nuit »89.
Aujourd'hui ces accords qui avaient suscité un
énorme espoir de paix au Darfour, ne semblent plus faire
l'unanimité des parties soudanaises en particulier celles des mouvements
rebelles qui sont désormais divisés en de différentes
factions. Par ailleurs toute recherche de la paix doit également inclure
une éventuelle identification des mouvements dissidents qui sont
aujourd'hui en conflit avec le régime de Khartoum.
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