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Performance de portefeuille et diversification sectorielle: cas de la BRVM (Bourse Régionale des Valeurs Mobilières)

( Télécharger le fichier original )
par Agossou Jacques GANSINHOUNDE
Université Toulouse1 - Master 2 statistique et économétrie 2011
  

Disponible en mode multipage

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    Universitéde Toulouse 1

    Performance de portefeuille et diversification
    sectorielle : Cas de la BRVM

    par

    Agossou Jacques GANSINHOUNDE

    Formation Ouverte A Distance - UT1 Capitole

    Mémoire présentéen vue de l'obtention du
    Master Professionnel en Statistique et 'Economtrie

    décembre, 2011

    Universit'e de Toulouse 1
    Formation Ouverte a` Distance

    Ce m'emoire intitul'e :

    Performance de portefeuille et diversification sectorielle : Cas de la
    BRVM

    pr'esent'e par

    Agossou Jacques GANSINHOUNDE

    a 'et'e r'ealis'e sous la supervision de :

    Thibault Laurent

    Liliane Bonnal

    A` l''Eternel, et a` ma famille.

    RÉSUMÉ

    Ce mémoire est consacréa` l'étude de la performance des portefeuilles financiers. Il est question d'analyser précisément l'effet de la diversification sectorielle sur la performance des portefeuilles a` la Bourse Régionale des Valeurs Mobilière (BRVM) de l'UEMOA.

    Les données utilisées sont les historiques journaliers et mensuels des cours des actions de la BRVM. Deux catégories de portefeuilles financiers ont étéconstruites : la première catégorie respecte strictement le critère de diversification sectorielle et la deuxième ne le respecte pas. Les performances de ces deux types de portefeuilles ont étémesurées et comparées.

    Les résultats des comparaisons montrent une performance relativement meilleure des portefeuilles sectoriellement diversifiés qui, n'atteint toutefois pas celle du benchmark (BRVM10).

    Par ailleurs, indépendamment du contenu et du mode de construction des portefeuilles, leur performance s'explique mieux par le benchmark que par les indices sectoriels.

    TABLE DES MATI`ERES

    Liste des Figures v

    Liste des Tables vii

    Chapitre 1 : Introduction 1

    I 'Etude Théorique 3

    Chapitre 2 : Problématique, Objectif et Méthodologie 4

    2.1 Problématique 4

    2.2 Objectif et Méthodologie 6

    2.2.1 Objectif 6

    2.2.2 Méthodologie 6

    Chapitre 3 : Théorie de mesure de performance de portefeuille 8

    3.1 La variance comme mesure du risque 9

    3.1.1 Rendement ou espérance du portefeuille 9

    3.1.2 Risque ou variance de portefeuille 9

    3.1.3 Le coefficient bàeta du portefeuille 10

    3.1.4 La frontière efficiente 11

    3.1.5 Le modèle d'évaluation des actifs financiers 11

    3.1.6 Les mesures de performance de portefeuille 11

    3.2 La semi-variance comme mesure du risque 12

    3.2.1 Risque dans un marchébaissier : Downside risk 13

    3.2.2 Risque dans un marchéhaussier : Upside risk 13

    II 'Etude Empirique 14

    Chapitre 4 : Exploration et Analyse des données 15

    4.1 La collecte des données 15

    4.2 La construction des portefeuilles 17

    4.2.1 Portefeuilles sectoriellement diversifiés 17

    4.2.2 Portefeuilles non sectoriellement diversifiés 17

    4.3 Les statistiques descriptives 18

    4.3.1 Le benchmark et les indices sectoriels 18

    4.3.2 Le secteur de l'agriculture 20

    4.3.3 Le secteur de la distribution 22

    4.3.4 Le secteur de la finance 23

    4.3.5 Le secteur de l'industrie 24

    4.3.6 Le secteur des services publics 26

    4.3.7 Les portefeuilles 27

    4.4 Mesures de performances 29

    4.4.1 Pouvoir explicatif de l'indice de marché: R2 30

    4.4.2 Analyse de la volatilité: coefficients 9 31

    4.4.3 Analyse de la performance : ratio d'information 31

    4.4.4 Analyse de la rentabilitépar rapport au risque :ratio de Treynor 32

    4.4.5 L'excédent de rentabilité: alpha de Jensen 33

    4.4.6 Le risque de perte et le gain d'opportunité: 9-, 9+ 33

    Chapitre 5 : Visualisation et analyse approfondie des performances des portefeuilles 35

    5.1 Rentabilités cumulées des portefeuilles 36

    5.2 Mouvements a` la baisse (drawdown) des rentabilités 37

    5.3 Couple risque-rendement des portefeuilles 38

    5.4 'Evolution des performances des portefeuilles par rapport a` l'indice de

    marché 39
    5.5 Régression de la performance des portefeuilles sur celle de l'indice de

    marché 41

    Chapitre 6 : Analyse de la dynamique sectorielle dans la rentabilit'e des portefeuilles 43

    6.1 La méthode 44

    6.2 Résultats et analyse 45

    Chapitre 7 : Conclusion 50

    R'ef'erences 52

    Annexe A : Les diff'erents indices de la BRVM 53

    A.1 BRVM10 53

    A.2 BRVMC 54

    A.3 Les indices sectoriels 54

    Annexe B : Guide de lecture des graphiques 55

    B.1 'Evolution du rendement (chart.TimeSeries) 55

    B.2 Boàýtes a` moustaches (chart.Boxplot) 55

    B.3 Le downside risk (chart.CaptureRatios) 55

    B.4 Rentabilités cumulées (chart.CumReturns) 56

    B.5 Mouvements a` la baisse (chart.Drawdown) 56

    B.6 Couple risque-rendement (chart.RiskReturnScatter) 56

    B.7 'Evolution des performances des portefeuilles par rapport a` l'indice de marché(chart.RelativePerformance) 56

    B.8 Régression de la performance des portefeuilles sur celle de l'indice de marché(chart.Regression) 57

    LISTE DES FIGURES

    4.1

    'Evolution du rendement du benchmark et des indices sectoriels . . . .

    19

    4.2

    'Evolution des rendements dans le secteur de l'agriculture

    21

    4.3

    'Evolution des rendements dans le secteur de la distribution

    23

    4.4

    'Evolution des rendements dans le secteur de la finance

    24

    4.5

    'Evolution des rendements dans le secteur de l'industrie

    26

    4.6

    'Evolution des rendements dans le secteur des services publics

    27

    4.7

    Boàýtes a` moustaches des portefeuilles et de l'indice de marché. . . .

    28

    4.8

    Le downside risk des portfeuilles

    34

    5.1

    Rentabilités cumulées des portefeuilles

    36

    5.2

    Baisse des rendements des portefeuilles par rapport a` leurs points

     
     

    culminants

    37

    5.3

    Couple risque-rendement annuel des portefeuilles

    38

    5.4

    Performance des portefeuilles relativement a` l'indice de marché. . . .

    39

    5.5

    Régression de la performance des portefeuilles sur celle de l'indice de

     
     

    marché

    41

    6.1

    Portefeuille A1

    45

    6.2

    Portefeuille A2

    45

    6.3

    Portefeuille A3

    46

    6.4

    Portefeuille A4

    46

    6.5

    Portefeuille A5

    46

    6.6

    Portefeuille B1

    47

    6.7

    Portefeuille B2

    47

    6.8 Portefeuille B3 47

    6.9 Portefeuille B4 48

    6.10 Portefeuille B5 48

    LISTE DES TABLES

    4.1 Repartition des actions par secteur d'activite 16

    4.2 Les portefeuilles diversifies sectoriellement 17

    4.3 Portefeuilles non sectoriellement diversifies 18

    4.4 Statistiques descriptives du benchmark et des indices 19

    4.5 Statistiques descriptives du secteur de l'agriculture 21

    4.6 Statistiques descriptives du secteur de la distribution 22

    4.7 Statistiques descriptives du secteur de la finance 23

    4.8 Statistiques descriptives du secteur de l'industrie 25

    4.9 Statistiques descriptives du secteur des services publics 26

    4.10 Statistiques descriptives des portefeuilles 28

    4.11 Le coefficient de determination 30

    4.12 Le coefficient de volatilite 31

    4.13 Le ratio d'information 32

    4.14 Le ratio de Treynor 32

    4.15 L'alpha de Jensen 33

    4.16 Le downside risk des portefeuilles 33

    REMERCIEMENTS

    Je souhaite remercier tous ceux qui m'ont apportéle support si nécessaire a` la rédaction de ce mémoire.

    Chapitre 1
    INTRODUCTION

    LA bourse fascine autant qu'elle inquiète, notamment par ces temps de crise financière internationale. A cet 'egard, il est important de remettre les choses dans leur juste mesure. La bourse n'est ni plus, ni moins qu'un lieu de rencontre de l'offre et du besoin de financement. Il est un instrument de financement de choix pour toute 'economie, quel que soit son niveau de d'eveloppement. Mais tant pour les entreprises que pour les particuliers en position d'offrir leur financement, la première question qui s'impose est relative a` la rentabilit'e et au risque. L'investissement boursier n'est int'eressant que si le taux de rentabilit'e est au moins sup'erieur au taux de r'emun'eration de l''epargne bancaire. L'int'erêt de la bourse pour un investisseur, r'eside donc dans le fait qu'elle offre une rentabilit'e sup'erieure a` celle des institutions bancaires. Contrairement au secteur bancaire o`u le taux de r'emun'eration de l''epargne est connu et quasiment sans risque, le taux de rentabilit'e d'un portefeuille boursier est a` priori inconnu. Il varie en fonction de plusieurs paramètres qu'il est utile de comprendre et de bien manoeuvrer pour de meilleurs r'esultats.

    L'un des paramètres importants est le degr'e de diversification du portefeuille d'actions d'etenu. Il est très imprudent d'investir dans une seule action quelles que soient ses perspectives. La diversification du risque a` travers la multiplicit'e des types d'actions est un des gages d'un bon investissement en bourse.

    2

    second problème non moins important, est de trouver la meilleure formule pour assurer cette bonne diversification. Plusieurs m'ethodes existent (sectorielle, g'eographique et temporelle) 1 et a` chacune d'elles sont attach'es des risques et des rentabilit'es esp'er'ees diff'erents. Le choix n'est pas 'evident. Si le choix est plus ou moins ouvert, pour les march'es financiers internationaux o`u une multitude de produits financiers existent, il semble assez 'etroit sur les march'es des pays 'emergents et ceux des pays en d'eveloppement en particulier, notamment a` la Bourse R'egionale des Valeurs Mobilières (BRVM).

    Cette 'etude aborde la probl'ematique de la diversification dans la performance de portefeuille a` la BRVM. La bourse sous-r'egionale commune aux huit (08) 'Etats de l'UEMOA2 est fonctionnelle depuis 1998 et 38 soci'et'es y sont actuellement cot'ees. Sur la base des historiques des cours des actions de ces soci'et'es,il s'agira de voir si l'approche sectorielle de la diversification permet de mieux rentabiliser le portefeuille tout en minimisant le risque.

    Le travail est fait en deux parties. La première partie (th'eorique) pr'ecise davantage la probl'ematique et la m'ethodologie et rappelle quelques un des principaux ratios et modèles statistiques qui ont 'et'e d'evelopp'es pour traiter de cette question.

    La deuxième partie (empirique) est consacr'ee a` la mise oeuvre pratique des modèles, au calcul des ratios et a` la visualisation des graphiques montrant l''evolution diff'erenci'ee des performances de portefeuille, ainsi qu'àla recherche d'une dynamique sectorielle dans l''evolution de la rentabilit'e des portefeuilles.

    1. La d'efinition de trois approches est donn'ee dans la suite

    2. Union 'Economique et Mon'etaire Ouest-Africaine constitu'ee de : B'enin, Côte d'Ivoire, Guin'eeBissau, Niger, Mali, S'en'egal et Togo

    Premi`ere partie

    'Etude Théorique

    Chapitre 2
    PROBL'EMATIQUE, OBJECTIF ET M'ETHODOLOGIE

    2.1 Problématique

    La mesure de la performance d'un portefeuille est une préoccupation constante de la finance et des disciplines attenantes. Plusieurs méthodes et techniques ont étédéveloppées depuis les travaux historiques de Harry Markowitz en 1952 sur la théorie

    moderne des portefeuilles. Cette théorie statique (Bernard [10]) ne considère que les dates d'acquisition des actions et de constatation de leurs valeurs terminales. Néanmoins, avec son approche espérance-variance, elle montre que la diversification du risque contribue a` optimiser la performance d'un portefeuille. Toute la question est de savoir comment procéder a` cette diversification.

    Pour mieux situer le problème , il serait bien indiquéde rappeler qu'il existe principalement trois sortes de diversification :

    - la diversification temporelle : Elle consiste a` réduire la part des titres 1 risqués du portefeuille a` l'approche de l'échéance du placement. Selon Séjourné[3], la diversification temporelle repose sur l'idée que le risque supportépar l'actionnaire est d'autant plus faible que l'horizon d'investissement est long. Il indique qu'en vertu du couple rendement-risque 2 plus favorable a` long terme, le portefeuille doit être investi en actions (risquées) en début de période, puis pour une

    1. Le mot titre désigne une valeur en bourse. Cela pourrait être une action, une obligation, une option, etc. Mais dans ce document, il désigne exclusivement une action. Aussi, nous utiliserons les deux termes indifféremment

    2. Nous utiliserons indifféremment les termes rentabilitéet rendement. Ils désignent la mesure de la plus-value ou la moins-value d'un investissement financier

    part progressivement d'ecroissante au fur et a` mesure que l'on se rapproche de l''ech'eance. S'ejourn'e [3] souligne toutefois que cette technique de diversification du risque n'est pas infaillible.

    - la diversification géographique : Elle se d'efinit par un 'elargissement de l'investissement en actifs risqu'es dans les march'es financiers de diff'erents pays ou r'egions. L'id'ee ici est de r'eduire l'effet du risque syst'ematique du march'e qui dans le cas de plusieurs march'es g'eographiques, sera la r'esultante des risques de ces pays. Berdot et al.(a) [6] indique qu'une strat'egie de diversification g'eographique rend un investissement moins d'ependant de la situation 'economique (et politique) du pays d'origine. Ces auteurs pr'ecisent n'eanmoins que les gains potentiels d'une telle strat'egie sont r'eduits, en raison de la globalisation et de son corollaire d'interd'ependance des places financières internationales.

    - diversification sectorielle : Elle consiste a` int'egrer les actions (risqu'ees) de soci'et'es appartenant a` divers secteurs d'activit'es dans le portefeuille d'investissement. La mondialisation a rendu la diversification sectorielle pr'ef'erable a` la diversification g'eographique au point o`u, Berdot et al(a). [6] proposent a` la suite d'autres auteurs d'identifier le risque syst'ematique, non plus comme un risque pays mais comme un risque sectoriel. Il est n'eanmoins important de souligner que la diversification sectorielle n'exclut par l'internationalisation des investissements en actifs risqu'es; elle l'inclut.

    De ces trois formes de diversification, celle qui retient l'attention pour ce travail est la diversification sectorielle. Il sera question de voir comment sa mise en oeuvre impacte le couple rendement-risque d'un portefeuille et dans quelle proportion? Suffitil de diversifier sectoriellement pour am'eliorer le rendement, ou diminuer le risque global d'un portefeuille? La diversification sectorielle assure -t- elle une performance optimale pour le portefeuille? Ce sont làdes questions auxquelles serons apport'es des 'el'ements de r'eponse dans le cas de la BRVM.

    6

    2.2 Objectif et Méthodologie

    2.2.1 Objectif

    L'objectif principal de cette étude est, de vérifier l'impact d'une stratégie de diversification sectorielle sur la gestion optimale d'un portefeuille d'actions a` la BRVM. Il s'agira spécifiquement d'appliquer, les différents modèles et méthodes statistiques de mesure et de comparaison de performance de portefeuilles financiers, différemment diversifiés pour déduire les effets significatifs éventuels du caractère sectoriel de la diversification.

    2.2.2 Méthodologie

    La mesure de la performance des portefeuilles financiers relève de la finance mais également des sciences mathématiques et particulièrement de la statistique. Pour atteindre l'objectif décrit ci-dessus,il sera fait un rappel de certains concepts financiers ainsi que la théorie des méthodes et modèles statistiques qui seront appliqués par la suite, aux données financières de la bourse régionale des valeurs mobilières de l'UEMOA. De façon plus concrète, il sera procédécomme suit :

    1. décrire les théories qui paraissent les plus pertinentes pour la mesure des performances de portefeuille;

    2. construire dix (10) portefeuilles financiers de 5 actions chacun, a` partir des historiques des cours des actions de la BRVM. Ces portefeuilles seront répartis en 2 catégories comme suit :

    - Une première catégorie regroupant 5 portefeuilles sectoriellement diversifiés, c'est a` dire contenant chacun 5 actions, a` raison d'une action par secteur d'activité;

    Une deuxième catégorie regroupera 5 portefeuilles non sectoriellement diversifiés, c'est a` dire contenant chacun 5 actions choisies indépendamment de leur secteur d'activité;

    3. comparer ces deux catégories de portefeuilles a` l'aide des méthodes et modèles statistiques de mesure de performance retenus. La comparaison sera faite directement entre les deux catégories de portefeuilles, mais également indirectement

    en les comparant chacune a` la performance de l'indice BRVM10 3 du marché(benchmark).

    4. estimer le pouvoir explicatif des indices sectoriels dans la rentabilitédes portefeuilles.

    5. tirer les conclusions qui s'imposent sur l'effet significatif ou non de la diversification sectorielle.

    Tous les traitements statistiques seront faits avec le logiciel @R qui offre un package spécialement dédié, a` l'analyse des performances de portefeuilles financiers (PerformanceAnalytics).

    3. Le mode de calcul de cet indice est donnéen annexe A. Les différents autres indices définis a` la BRVM y sont également précisés

    Chapitre 3

    TH'EORIE DE MESURE DE PERFORMANCE DE
    PORTEFEUILLE

    1JN portefeuille est performant lorsqu'il est a` l'optimum pour le couple rendementrisque. Pour un niveau de risque fixé, le rendement espéréest maximal et pour un niveau de rendement donné, le risque est minimal. Si la définition du rendement ne semble pas poser de problème particulier, celle du risque a fait l'objet de plusieurs études dont la plus célèbre, car initiatrice d'une nouvelle ère, est celle de Harry Markowitz. Pour Bernard [10], la principale contribution de Markowitz a` la problématique de gestion de portefeuille est d'avoir mis l'accent sur un nouveau mécanisme, reposant sur la prise en compte des covariances des rendements des titres composant le portefeuille. Markowitz mesure le rendement espéréet le risque respectivement par l'espérance mathématique et l'écart-type de la variable aléatoire du rendement.

    Mais ces travaux ont étéremis en cause, du fait qu'il existe une hypothèse de base a` ce résultat qui n'est pas toujours vérifiée. En effet, comme le soulignent Jacquillat et Solnik [1], l'assimilation des concepts majeurs de rentabilitéet de risque au couple moyenne-variance, suppose que la distribution de la rentabilitésuit une loi normale. Cette hypothèse est invalidée par plusieurs études empiriques selon Ndong [2] qui indique qu'en lieu et place de la variance, la semi-variance serait une mesure plus plausible.

    Il existe donc deux approches qui donnent la mesure du risque : l'une fondée sur la variance et l'autre fondée sur la semi-avriance.

    3.1 La variance comme mesure du risque

    Comme soulignéplus haut, cette approche est le fruit des travaux de Markowitz qui a développéla théorie moderne des portefeuilles en 1952. Cette théorie et son modèle le plus élaboréqu'est le modèle d'évaluation des actifs financiers ou MEDAF font appel a` plusieurs concepts clés qui seront décrits brièvement.

    3.1.1 Rendement ou espérance du portefeuille

    Le rendement d'un portefeuille est défini par la moyenne pondérée des rendements des titres constitutifs.

    E(Rp) = XT wiE(Ri) (3.1)

    i=1

    o`u Rp est le rendement du portefeuille, Ri et wi respectivement le rendement et le poids de l'action i.

    3.1.2 Risque ou variance de portefeuille

    Ici, le risque de portefeuille est assimiléa` la dispersion ou variabilitéde son rendement. Il est démontréqu'au fur et a` mesure qu'un portefeuille se diversifie par ajout de nouveaux titres, le risque spécifique diminue. On définit le risque de portefeuille comme étant une »résultante» des risques des titres composant ce portefeuille.

    Jacquillat et Solnik [1] soulignent que le risque d'un portefeuille dépend de trois facteurs :

    - le risque de chaque action incluse dans le portefeuille : Il s'agit du risque propre de l'action prise individuellement. Il équivaut a` la volatilitéde l'action mesurée par son écart-type.

    - le degréd'indépendance des variations des actions entre elles : Il se mesure par la covariance des rendements des titres pris deux a` deux. Ce critère traduit le degréde diversification du portefeuille. Plus les titres sont corrélés entre eux,

    moins le portefeuille est diversifié. Inversement, moins les titres sont corrélés entre eux, plus le portefeuille est diversifié.

    - le nombre de titres du portefeuille : La précision de l'estimation du risque du portefeuille augmente avec le nombre de titres (jusqu'`a un seuil) en raison de la loi statistique des grands nombres.

    Mathématiquement, le risque du portefeuille se définit comme la volatilitéglobale du portefeuille qui équivaut a` :

    u2 p = Xn Xn wiwjuij (3.2)

    i=1 j=1

    o`u uij est la covariance des titres i et j, et wi,j leurs poids respectifs.

    3.1.3 Le coefficient bàeta du portefeuille

    L'appréciation du risque d'un portefeuille ne peut se faire sans tenir compte du marché. Ainsi, en lieu et place de l'écart-type (ou de la variance), c'est le coefficient bàeta qui est utiliséen pratique. Le coefficient bêta d'un portefeuille est le rapport entre la volatilitédu portefeuille sur le marchéet la volatilitédu marchélui-même. Mathématiquement cela équivaut a` :

    cov(Rp,Rm)

    â = (3.3)

    var(Rm)

    o`u Rp est le rendement du portefeuille et Rm le rendement de l'indice du marché. Selon la valeur du coefficient bêta, on classifie les portefeuilles comme suit :

    - bàeta = 1 : Portefeuilles stables. Une variation donnée de l'indice du marchéentraàýne une même variation de la rentabilité;

    - bàeta > 1 : Portefeuilles volatiles. Une variation de +/-1% de l'indice entraine

    une variation de rentabilitédu portefeuille supérieure a` +/-1%;

    bàeta < 1 : Portefeuilles non volatiles. Une variation de +/-1% de l'indice entraine une variation de la rentabilitéinférieure a` +/-1%.

    3.1.4 La frontiêre efficiente

    Elle est définie par l'ensemble des couples rendement-risque. La représentation graphique de ces couples permet la visualisation de cette frontière qui est également qualifiée de frontière de Markowitz.

    3.1.5 Le modêle d''evaluation des actifs financiers

    Le modèle d'évaluation des actifs financiers de Sharpe est un modèle prolongeant les travaux de Markowitz. Il définit le rendement d'une action comme étant la somme du rendement d'un actif sans risque et d'une prime de risque qu'accorde le marché, pour l'investissement dans cette action. Formellement, il se présente comme suit :

    Ri = RF + âi.(E(Rm) - RF) (3.4)

    o`u Ri désigne le rendement de l'action, RF le rendement de l'actif sans risque, âi le
    coefficient bàeta liéa` cette action et E(Rm) le rendement espéréde l'indice du marché.

    3.1.6 Les mesures de performance de portefeuille

    Il existe principalement trois méthodes de mesure de la performance d'un portefeuille qui sont basées sur la théorie moderne de Markowitz. Ce sont :

    1. Le ratio de Sharpe : Il définit la performance du portefeuille comme suit : s = Rp-RF (3.5)
    óp

    o`u Rp est le rendement du portefeuille, óp son risque, et RF le taux de rendement de l'actif sans risque.

    2. L'alpha de Jensen : Il définit l'excédent de rentabilitéfait sur le portefeuille par rapport a` ce que son risque aurait justifiéselon le MEDAF. Le modèle est :

    avec E(cpt) = 0

    L'alpha de Jensen (op) mesure la performance du gestionnaire.

    3. Le ratio de Treynor : Il définit la performance du portefeuille comme suit :

    r =

    Rp--RF (3.7)

    9p

    Ces trois méthodes sont reliées entre elles et on peut passer de l'une a` l'autre par substitution de paramètre.

    3.2 La semi-variance comme mesure du risque

    Comme le rappelle Ndong [2], la principale critique de l'approche variance est qu'elle suppose que la distribution des rendements est au minimum symétrique et au mieux normale. Or, des travaux empiriques ont montréque ce n'est souvent pas le cas, particulièrement pour les marchés émergents.

    La semi-variance qui distingue les phases de hausse et de baisse, semble mieux convenir pour apprécier les mouvements baissiers et haussiers, parfois brusques des marchés financiers. On passe ainsi de l'approche moyenne-variance a` l'approche moyennesemivariance.

    Le 9 du MEDAF se décompose ici en deux :

    1. 9 dans un marchébaissier : 9-

    2. 9 dans un marchéhaussier :9+

    Cette distinction permet d'appréhender la notion de risque selon la tendance du marché. Le but pour le gestionnaire de portefeuille étant de gérer au mieux l'aversion au risque de l'investisseur, celui-ci peut se concentrer davantage sur la tendance baissière, d'o`u le nom générique de Downside Risk qui est donnéa` cette approche. Gresse [5], donne la définition formelle des deux coefficients bàeta et leur interprétation comme ci-après.

    3.2.1 Risque dans un marchébaissier : Downside risk

    Il s'agit du risque de perdre plus que le marché. Il est qualifiéde risque de perte.

    cov(Rp, Rm/Rm<um)

    â- = (3.8)

    var(Rm/Rm<um)

    o`u um désigne la rentabilitémoyenne du marché. Le MEDAF se réécrit comme suit:

    Ri = RF + âi +.(E(Rm) - RF) (3.9)
    Plus le â- est élevé, plus le risque de perte par rapport au marchéaugmente et plus la prime de risque augmente par rapport a` la prime du MEDAF classique

    3.2.2 Risque dans un marchéhaussier : Upside risk

    Il s'agit du risque de gagner plus que le marché. Il est qualifiéde gain d'opportunité.

    â+ = cov(Rp, Rm/Rm>um) (3.10)

    var(Rm/Rm>um)

    o`u um désigne la rentabilitémoyenne du marché. Le MEDAF se réécrit comme suit:

    Ri = RF + â+.(E(Rm) - RF) (3.11) Plus le â+ est élevé, plus le gain est important et plus la prime de risque diminue par rapport a` la prime du MEDAF classique.

    Deuxième partie

    'Etude Empirique

    Chapitre 4
    EXPLORATION ET ANALYSE DES DONN'EES

    CE chapitre présente la technique de collecte des données, la méthode de construction des portefeuilles et les statistiques et graphiques descriptifs des portefeuilles construits.

    4.1 La collecte des données

    Les données utilisées dans ce travail sont constituées de l'historique des cours des actions cotées a` la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières de l'UEMOA, sur la période allant du 16 septembre 1998 (date d'ouverture de la Bourse) au 31 décembre 2008. Deux échantillons ont étéconstruits : le premier est constituédes cours journaliers et le second des cours mensuels. Les historiques utilisés sont ceux publiés par la BRVM dans le cadre de la commémoration de ses dix ans d'existence; ceci justifie d'ailleurs la période retenue pour l'étude.

    Ce sont 25 des 37 actions cotées dans la période qui ont étéretenues. Les 12 actions restantes ont étéécartées en raison du grand décalage existant entre leurs dates d'entrée a` la bourse et le début de période. Les actions retenues couvrent 5 des 7 secteurs d'activités qui sont représentés a` la BRVM. Les deux autres secteurs (Transport et Autres) n'ont pas étépris en compte parce qu'ils ne contiennent qu'une seule action chacun. Tout tirage au sort dans l'un de ces secteurs donne un résultat prévisible.

    La répartition des actions par secteur est donnée dans le tableau ci-dessous.

    TABLE 4.1. Répartition des actions par secteur d'activité

    Secteur

    Nom de la Société

    Symbole

    AGRICULTURE

    PALM CI
    SAPH
    SOGB
    SICOR CI

    PALC SPHC SOGC SICC

    DISTRIBUTION

    BERNABE CI
    CFAO CI
    PEYRISSAC
    SARI
    SHELL

    BNBC CFAC PRSC SRIC SHEC

    FINANCE

    BICICI
    SAFCA
    SGBCI

    BICC
    SAFC
    SGBC

    INDUSTRIE

    FILTISAC SA
    NESTLE CI
    SOLIBRA
    SITAB
    CROWN SIEM
    UNIWAX
    TRITURAF
    SIVOA
    SICABLE
    SMB CI

    FTSC NTLC SLBC STBC SEMC UNXC TTRC SIVC CABC SMBC

    SERVICES PUBLICS

    SONATEL
    CIE
    SODECI

    SNTS
    CIEC
    SDCC

    17

    4.2 La construction des portefeuilles

    Conformément a` la méthodologie décrite au chapitre 2,deux catégories de portefeuilles 1 ont étécréées.

    4.2.1 Portefeuilles sectoriellement diversifi'es

    Chaque portefeuille est composéde 5 actions (équipondérées) a` raison d'une action par secteur d'activité. Une action a ététirée au sort par secteur d'activité(sondage stratifié). Il en résulte, pour cette catégorie les 5 portefeuilles A1, A2, A3, A4 et A5 du tableau ci-dessous.

    TABLE 4.2. Les portefeuilles diversifi'es sectoriellement

    Portefeuille

    Composition

    A1

    SOGC, BICC, SRIC, SLBC, CIEC

    A2

    SPHC, BICC, CFAC, STBC, SNTS

    A3

    PALC, SGBC, BNBC, NTLC, SNTS

    A4

    SPHC, SGBC, SRIC, SIVC, SDCC

    A5

    SPHC, BICC, CFAC, TTRC, CIEC

    4.2.2 Portefeuilles non sectoriellement diversifi'es

    Chaque portefeuille est constituéde cinq actions tirées au sort individuellement sans remise parmi les 25 actions retenues : ainsi sont obtenus les portefeuilles B1, B2, B3, B4 et B5 du tableau ci-dessous.

    1. En pratique, R offre la fonction Return.portfolio du package PerformanceAnalytics qui pour le calcul du portefeuille, prend en entrée les rendements des actions constitutives et fait leur moyenne pondérée. Dans notre construction, toutes les actions ont le même poids

    TABLE 4.3. Portefeuilles non sectoriellement diversifi'es

    Portefeuille

    Composition

    B1

    NTLC, SEMC, SOGC, UNXC, BICC

    B2

    SRIC, SAFC, SNTS, SHEC, STBC

    B3

    SNTS, SHEC, SLBC, SAFC, SGBC

    B4

    UNXC, SICC, SEMC, SDCC, SHEC

    B5

    SHEC, BNBC, FTSC, SAFC, CIEC

    Comme on pouvait s'y attendre le tirage au sort n'a pas assuréla diversification sectorielle stricte pour chaque portefeuille de type B. Aucun des portefeuilles ne contient des actions venant de l'ensemble des secteurs. Mais chaque secteur apparaàýt dans au moins un portefeuille. Il est a` noter que le secteur de l'industrie qui regroupe 40% de l'ensemble des actions est représentédans chaque portefeuille. Il est suivi du secteur de la distribution qui est représentédans 4 des 5 portefeuilles.

    4.3 Les statistiques descriptives

    Les statistiques descriptives (valeurs minimales, médianes, moyennes et maximales ainsi que l'écart-type, le skewness et le kurtosis) du benchmark, des indices sectoriels et des actions réparties par secteur sont données ici. Ces statistiques sont accompagnées de graphiques montrant l'évolution des rendements mensuels dans le temps.

    4.3.1 Le benchmark et les indices sectoriels

    19

    TABLE 4.4. Statistiques descriptives du benchmark et des indices

    Titre

    Min

    Median

    Moy

    Max

    Stdev

    Skewness

    Kurtosis

    BRVM10

    -0.2178

    0.0032

    0.0067

    0.2173

    0.064

    0.3353

    2.3694

    AGRIC

    -0.3636

    -0.0028

    0.012

    0.4466

    0.0935

    0.6571

    4.9595

    DISTRIB

    -0.168

    0

    0.005

    0.3462

    0.0593

    1.5978

    9.7383

    FINANCE

    -0.4249

    -4e-04

    -7e-04

    0.3909

    0.1024

    0.2673

    3.7859

    INDUS

    -0.1552

    -2e-04

    0.0036

    0.287

    0.0571

    1.4626

    5.4139

    SRV.PUB

    -0.2015

    0.0013

    0.0134

    0.2893

    0.0731

    0.7147

    2.7325

    FIGURE 4.1. 'Evolution du rendement du benchmark et des indices sectoriels

    Le rendement du benchmark est contenu dans un intervalle quasi-symétrique (de -0.2178 a` +0.2173), avec 0.0063 comme valeur médiane. Le coefficient d'asymétrie est positif (0.3353) et le coefficient d'aplatissement est inférieur a` 3. Cela traduit la

    présence au niveau de la distribution du rendement d'une queue a` droite et d'un aplatissement (distribution platikurtique).

    Pour chaque indice sectoriel, le rendement présente une valeur minimale négative et une valeur maximale positive. Le graphique de leur évolution montre des rendements en dents de scie autour de la valeur nulle. On note par ailleurs qu'àl'instar du benchmark, tous les indices sectoriels ont des distributions de rendement asymétriques a` droite. Cependant, contrairement au benchmark, les indices sectoriels, a` l'exception de celui des services publics, présentent une distribution leptokurtique.

    Le graphique de l'évolution des rendements montre que le benchmark est un témoin relativement fidèle de l'activitéglobale boursière. La hausse ou la baisse de son rendement est concomitante de la baisse ou de la hausse des rendements de plusieurs indices sectoriels notamment celui de l'agriculture de novembre 1999 a` mars 2003 avec des amplitudes similaires. Cette concordance du sens des mouvements (baisse ou hausse) des rendements et de leurs amplitudes s'observe entre le benchmark et d'autres indices sectoriels a` différentes périodes. Comme on pouvait s'y attendre, le marchéest donc influencéa` la hausse ou a` la baisse par les différents secteurs selon leur niveau d'activité.

    4.3.2 Le secteur de l'agriculture

    21

    TABLE 4.5. Statistiques descriptives du secteur de l'agriculture

    Titre

    Min

    Median

    Moy

    Max

    Stdev

    Skewness

    Kurtosis

    AGRIC

    -0.3636

    -0.0028

    0.012

    0.4466

    0.0935

    0.6571

    4.9595

    PALC

    -0.2476

    0

    0.0078

    0.6931

    0.1205

    2.1696

    9.4329

    SICC

    -0.225

    0

    -0.0048

    0.2503

    0.0586

    0.5127

    7.2706

    SOGC

    -0.392

    0

    0.015

    0.7193

    0.1412

    1.0039

    4.9054

    SPHC

    -0.6393

    0

    0.0139

    0.543

    0.1365

    -0.0873

    5.7777

    FIGURE 4.2. 'Evolution des rendements dans le secteur de l'agriculture

    Au niveau du secteur de l'agriculture, les rendements des actions ont des valeurs médianes nulles avec des distributions leptokurtiques présentant toutes une queue a` droite, exceptéle titre SPHC pour lequel, la queue de distribution est plutôt a` gauche.

    Le graphique de l'évolution montre que le sens (baisse ou hausse) et l'amplitude des mouvements de l'indice sectoriel et du titre PALC sont relativement en phase. Le titre de la sociétéPALM CI pourrait donc avoir une influence sur l'activitéglobale du secteur dans la période d'étude. L'action SOGC semble également, dans une moindre mesure, évoluer en phase avec l'indice sectoriel.

    4.3.3 Le secteur de la distribution

    TABLE 4.6. Statistiques descriptives du secteur de la distribution

    Titre

    Min

    Median

    Moy

    Max

    Stdev

    Skewness

    Kurtosis

    DISTRIB

    -0.168

    0

    0.005

    0.3462

    0.0593

    1.5978

    9.7383

    BNBC

    -0.1915

    0

    0.0023

    0.4324

    0.0781

    1.3598

    7.8705

    CFAC

    -0.1144

    0

    0.0065

    0.354

    0.062

    2.6816

    10.8597

    PRSC

    -0.2211

    0

    0.0089

    0.5783

    0.0833

    4.3794

    26.9431

    SHEC

    -0.5397

    0

    0.0024

    0.7797

    0.1338

    1.1174

    12.0359

    SRIC

    -0.1035

    0

    -6e-04

    0.1418

    0.022

    1.2577

    20.5491

    Les rendements des titres du secteur de la distribution présentent des valeurs médianes nulles avec des distributions leptokurtiques et une asymétrie a` droite. Le graphique de l'évolution montre que l'indice sectoriel a des mouvements d'amplitude assez faibles, a` l'exception des années 2007 et 2008. Il en est de même pour tous les titres du secteur a` l'exception de l'action SHEC dont l'amplitude des mouvements est visiblement plus élevée. Le rendement de l'action PRSC se confond quasiment a` celui de l'indice sectoriel notamment en début de période (de 1999 a` 2002). Cela

    laisse supposer de l'influence de la sociétéPEYRISSAC Côte d'Ivoire sur l'activitédu secteur.

    23

    FIGURE 4.3. 'Evolution des rendements dans le secteur de la distribution

    4.3.4 Le secteur de la finance

    TABLE 4.7. Statistiques descriptives du secteur de la finance

    Titre

    Min

    Median

    Moy

    Max

    Stdev

    Skewness

    Kurtosis

    FINANCE

    -0.4249

    -4e-04

    -7e-04

    0.3909

    0.1024

    0.2673

    3.7859

    BICC

    -0.3906

    0

    0.002

    0.5549

    0.1156

    1.2658

    6.5305

    SAFC

    -0.2558

    0

    -0.002

    0.1599

    0.0427

    -1.5069

    13.4093

    SGBC

    -0.3462

    0

    0.0084

    0.5756

    0.1246

    0.9822

    3.4267

    Les 3 actions qui repr'esentent le secteur de la finance dans cette 'etude ont des distributions leptokurtiques avec une asym'etrie a` droite pour deux d'entre elles (BICC et SGBC) et une asym'etrie a` gauche pour la troisième (SAFC). Les valeurs m'edianes

    sont toutes nulles. Le graphique de l'évolution dans le temps montre globalement que les actions et l'indice sectoriel enregistrent des mouvements d'ensemble a` la baisse comme a` la hausse. La relative concordance des mouvements baissiers et haussiers du SGBC et de l'indice sectoriel dénote d'une certaine influence de SociétéGénérale Côte d'Ivoire sur l'activitédu secteur.

    FIGURE 4.4. 'Evolution des rendements dans le secteur de la finance

    4.3.5 Le secteur de l'industrie

    Ces statistiques montrent pour tous les rendements, des valeurs médianes nulles a` l'exception de celle du FTSC (-0.004), des distributions leptokurtiques a` l'exception de celles de SIVC et de STBC qui présentent un aplatissement de leurs distributions et enfin une asymétrie a` droite sauf pour NTLC et SLBC, pour lesquels l'asymétrie est plutôt a` gauche.

    Le graphique de l'évolution n'est pas très lisible en raison du nombre élevéd'ac-

    tions représentées. Toutefois, il est a` noter que plusieurs titres a` différentes périodes épousent, dans le sens comme dans l'amplitude, l'évolution du rendement de l'indice sectoriel.

    TABLE 4.8. Statistiques descriptives du secteur de l'industrie

    Titre

    Min

    Median

    Moy

    Max

    Stdev

    Skewness

    Kurtosis

    INDUS

    -0.1552

    -2e-04

    0.0036

    0.287

    0.0571

    1.4626

    5.4139

    CABC

    -0.4039

    0

    -0.0068

    0.5877

    0.1099

    1.6639

    11.3408

    FTSC

    -0.4832

    -0.004

    -0.0095

    0.5649

    0.1314

    0.7519

    5.0777

    NTLC

    -0.4652

    0

    -0.0023

    0.2644

    0.0734

    -1.8023

    14.7036

    SEMC

    -0.3495

    0

    0.0077

    0.6384

    0.1029

    1.717

    12.7166

    SIVC

    -0.1921

    0

    9e-04

    0.3216

    0.087

    0.7335

    1.2374

    SLBC

    -0.5389

    0

    0.0053

    0.5805

    0.1085

    -0.2637

    13.1853

    SMBC

    -0.1717

    0

    0.0088

    0.4491

    0.09

    1.9513

    6.4187

    STBC

    -0.2787

    0

    -0.0023

    0.4153

    0.109

    0.8224

    2.6458

    TTRC

    -0.2257

    0

    -0.0021

    0.663

    0.1017

    2.9739

    17.2128

    UNXC

    -0.2329

    0

    -0.0087

    0.557

    0.0821

    3.3423

    21.535

    FIGURE 4.5. 'Evolution des rendements dans le secteur de l'industrie

    4.3.6 Le secteur des services publics

    TABLE 4.9. Statistiques descriptives du secteur des services publics

    Titre

    Min

    Median

    Moy

    Max

    Stdev

    Skewness

    Kurtosis

    SRV.PUB

    -0.2015

    0.0013

    0.0134

    0.2893

    0.0731

    0.7147

    2.7325

    CIEC

    -0.5499

    0

    0.004

    0.5499

    0.1386

    0.1596

    4.9473

    SDCC

    -0.2868

    0

    3e-04

    0.47

    0.1082

    1.3101

    4.2999

    SNTS

    -0.2174

    3e-04

    0.0146

    0.3143

    0.0777

    0.7848

    3.3514

    FIGURE 4.6. 'Evolution des rendements dans le secteur des services publics

    Les actions du secteur des services publics présentent des rendements dont les valeurs médianes sont nulles ou quasi-nulles et les distributions leptokurtiques et asymétriques a` droite. Le graphique de leur évolution dans le temps montre une certaine concordance (sens et amplitudes) du SNTS et de l'indice sectoriel au point o`u leurs courbes se confondent souvent. Par contre, les mouvements des actions CIEC et SDSC présentent de fortes amplitudes en déphasage avec ceux de l'indice sectoriel. Le titre de SONATEL SA peut être identifiécomme l'action potentiellement influente de ce secteur.

    4.3.7 Les portefeuilles

    Les statistiques descriptives et le graphique des points atypiques des dix (10) portefeuilles construits sont données ici.

    TABLE 4.10. Statistiques descriptives des portefeuilles

    Titre

    Min

    Median

    Moy

    Max

    Stdev

    Skewness

    Kurtosis

    A1

    -0.203

    -0.0019

    0.0052

    0.319

    0.0673

    1.0469

    4.5539

    A2

    -0.1814

    9e-04

    0.0069

    0.1719

    0.0519

    0.0285

    1.4921

    A3

    -0.1675

    0.0011

    0.0061

    0.1572

    0.0523

    0.2409

    0.7553

    A4

    -0.163

    -0.0043

    0.0046

    0.1565

    0.054

    0.5989

    0.9247

    A5

    -0.2048

    0.0019

    0.0049

    0.1868

    0.0627

    0.0905

    1.5704

    B1

    -0.1638

    -0.0018

    0.0027

    0.3438

    0.0631

    1.5236

    7.5007

    B2

    -0.128

    0.0034

    0.0024

    0.1562

    0.0399

    0.068

    2.2543

    B3

    -0.1278

    0.0028

    0.0057

    0.1838

    0.0508

    0.3637

    1.1342

    B4

    -0.1346

    -0.0033

    -6e-04

    0.1971

    0.0487

    0.902

    2.8515

    B5

    -0.1772

    -0.003

    -5e-04

    0.2399

    0.0626

    0.8467

    3.0063

    FIGURE 4.7. Boàýtes a` moustaches des portefeuilles et de l'indice de marché

    Le graphique2 montre l'existence de points atypiques au niveau de tous les portefeuilles. Les statistiques descriptives indiquent une asymétrie a` droite pour tous les portefeuilles, une distribution platikurtique pour A2 a` A5 et B2 a` B4, et leptokurtique pour A1, B1 et B5. Contrairement aux actions précédemment étudiées, aucune des valeurs médianes des rendements de portefeuilles n'est nulle.

    En considérant l'approche moyenne-variance de Markowitz qui identifie le risque a` l'écart-type et le rendement a` la moyenne, on observe que le passage des actions aux portefeuilles d'actions a amélioréle risque mais n'a pas eu d'effet sur le rendement. En effet, les valeurs moyennes des rendements de portefeuilles sont similaires a` celles des rendements des actions. Par contre, l'écart-type des rendements qui est a` 5.10_2 environ pour chacun des portefeuilles est très sensiblement inférieure a` l'écart-type des rendements des actions. Ceci est l'une des conclusions les plus importantes de la théorie moderne de Markowitz. La construction de portefeuille permet de réduire le risque. On peut remarquer que malgréle non respect de l'hypothèse de base de cette théorie qui concerne la distribution normale des rendements, on en vient a` la conclusion de réduction du risque.

    La suite du travail est consacrée exclusivement sur les portefeuilles A1 a` A5, B1 a` B5, le benchmark (BRVM10) et les indices sectoriels.

    4.4 Mesures de performances

    L'analyse des statistiques descriptives faite ci-dessus a montréque l'hypothèse de la normalitédes rendements des portefeuilles n'est pas respectée. Et malgréce fait, l'identification de la variance comme risque permet de constater une réduction du risque quand on passe des rendements des actions aux rendements des portefeuilles.

    2. Les boàýtes a` moustaches sont ordonnées par moyenne (valeur par défaut)

    Cette violation est courante dans le monde de la finance o`u l'approche moyennevariance est souvent utilisée.

    Mais comme le rappellent Broquet et al. [4], la validitéd'un modele ne dépend pas du réalisme de ses hypotheses mais bien de la conformitéde ses implications avec la réalitéobservée. Le MEDAF et ses variantes seront donc appliqués aux portefeuilles construits pour mesurer et analyser leurs performances.

    Il sera procédéa` l'analyse des coefficients et ratios calculés (R2, â, etc). Et pour chacun d'eux, le résultat attendu sera donnéainsi que le résultat obtenu. Enfin, une conclusion sera tirée de la comparaison de ces deux résultats.

    4.4.1 Pouvoir explicatif de l'indice de marché R2

    Résultat attendu Les portefeuilles A1 et A5 sont mieux expliqués par l'indice de marché.

    Résultat obtenu Les portefeuilles de type A présentent des coefficients relative-

    TABLE 4.11. Le coefficient de d'etermination

    Mesure

    A1

    A2

    A3

    A4

    A5

    B1

    B2

    B3

    B4

    B5

    R2

    0.2966

    0.3371

    0.394

    0.1964

    0.2397

    0.1933

    0.2196

    0.281

    0.0966

    0.1742

    ment plus élevés que ceux de type B.

    conclusion Le benchmark semble mieux expliquer le rendement des portefeuilles diversifiés.

    4.4.2 Analyse de la volatilité: coefficients 9

    Résultat attendu : Les portefeuilles A1 a` A5 sont moins volatiles.

    Résultat obtenu : Tous les coefficients bàeta sont inférieurs a` l'unité(1). Les coef-
    TABLE 4.12. Le coefficient de volatilité

    Mesure

    A1

    A2

    A3

    A4

    A5

    B1

    B2

    B3

    B4

    B5

    Beta

    0.5728

    0.4715

    0.5128

    0.3739

    0.4796

    0.4341

    0.2924

    0.4213

    0.2365

    0.4084

    ficients betas des portefeuilles A1 a` A5 sont moyennement supérieurs a` ceux de B1 a` B5.

    Conclusion : Les portefeuilles construits n'amplifient pas les mouvements baissiers ou haussiers de l'indice de marché(9 < 1). Ceci est d'ailleurs une des caractéristiques de la BRVM o`u les actions sont peu volatiles. Il apparaàýt toutefois que les portefeuilles de type A ne sont pas moins »volatiles». Ils n'amplifient pas mais réduisent moins le risque de marchéque ne le font ceux de type B.

    4.4.3 Analyse de la performance : ratio d'information

    Le ratio d'information est le rapport de la prime de risque et de la part inexpliquée du rendement du portefeuille, au vu de l'indice de marché; la prime de risque étant définie comme la différence de rendement entre le portefeuille et l'indice de marché. Un ratio d'information positif indique une surperformance et un ratio d'information négatif traduit une sous-performance.

    Résultat attendu : Les portefeuilles A1 et A5 sont plus performants.

    TABLE 4.13. Le ratio d'information

    Mesure

    A1

    A2

    A3

    A4

    A5

    B1

    B2

    B3

    B4

    B5

    Info

    -0.3773

    1.2416

    0.0715

    -0.2464

    -0.3313

    -0.328

    -0.2432

    -0.074

    -0.295

    -0.328

    mation positifs, ils sont en surperformance. Les 3 autres et l'ensemble des portefeuilles de type B ont des ratios négatifs, ils sont en sous-performance.

    Conclusion: La diversification sectorielle a un impact (limité) sur la performance des portefeuilles du point de vue du ratio d'information. 40% des portefeuilles diversifiés sont en surperformance contre 0% pour les portefeuilles non diversifiés.

    4.4.4 Analyse de la rentabilitépar rapport au risque :ratio de Treynor

    Le ratio de Treynor permet d'évaluer la rentabilitépar rapport au risque encouru. Plus le ratio est élevé, plus le portefeuille présente une rentabilitéintéressante. Résultat attendu : Les portefeuilles A1 a` A5 sont mieux rentables.

    Résultat obtenu : Les valeurs des ratios de Treynor des portefeuilles de type A
    TABLE 4.14. Le ratio de Treynor

    Mesure

    A1

    A2

    A3

    A4

    A5

    B1

    B2

    B3

    B4

    B5

    Trey. Ratio

    0.0641

    0.1474

    0.1152

    0.1037

    0.0747

    0.024

    0.068

    0.1307

    -0.089

    -0.071

    sont moyennement supérieures a` celles des portefeuilles de type B.

    Conclusion: La diversification sectorielle améliore la rentabilitépar rapport au risque encouru.

    4.4.5 L'excédent de rentabilité: alpha de Jensen

    Résultat attendu : Les portefeuilles A1 a` A5 ont un meilleur excédent de rentabilité.

    Résultat obtenu : On note que l'alpha de Jensen est positif pour tous les porte-

    TABLE 4.15. L'alpha de Jensen

    Mesure

    A1

    A2

    A3

    A4

    A5

    B1

    B2

    B3

    B4

    B5

    Alpha

    0.0013

    0.0038

    0.0027

    0.0021

    0.0017

    -2e-04

    5e-04

    0.0029

    -0.0022

    -0.0033

    feuilles de type A tandis qu'il est négatif pour 4 des 5 portefeuilles de type B.

    Conclusion : La diversification sectorielle a permis d'avoir un excédent de rentabilité.

    4.4.6 Le risque de perte et le gain d'opportunité: â-, â+

    Résultat attendu : Les portefeuilles A1 a` A5 ont un meilleur gain d'opportunitéet un moindre risque de perte.

    Résultat obtenu : En plus des ratios, nous donnerons ici le graphique de positionnement des portefeuilles selon leurs gains et pertes.

    TABLE 4.16. Le downside risk des portefeuilles

    Mesure

    A1

    A2

    A3

    A4

    A5

    B1

    B2

    B3

    B4

    B5

    Beta+

    0.5543

    0.3427

    0.5198

    0.3665

    0.3999

    0.4347

    0.1421

    0.3812

    0.2439

    0.3954

    Beta-

    0.366

    0.4478

    0.2778

    0.293

    0.4362

    0.1461

    0.3458

    0.3095

    0.1434

    0.2598

    FIGURE 4.8. Le downside risk des portefeuilles

    Il y a une différence des valeurs selon le type de portefeuille. Le graphique montre que comparativement aux portefeuilles de type B, les portefeuilles de type A offrent de meilleurs gains d'opportunitéeu égard au risque de perte qui leur sont attachés. tandis que les portefeuilles de type B offrent les pires risques de pertes.

    Conclusion : La diversification sectorielle permet une amélioration substantielle du gain d'opportunitédes portefeuilles.

    Chapitre 5

    VISUALISATION ET ANALYSE APPROFONDIE DES
    PERFORMANCES DES PORTEFEUILLES

    DAns ce chapitre les performances des portefeuilles construits seront visualisées en rapport avec celle de l'indice de marché.

    Des graphiques 1 permettront d'analyser successivement les rentabilités cumulées, les mouvements baissiers (drawdown), le couple risque-rendement, l'évolution des performances des portefeuilles par rapport a` l'indice de marchéet la régression des performances sur celle de l'indice de marché.

    1. Le taux sans risque a étéfixéa` sa valeur par défaut au niveau des fonctions utilisées, c'est a` dire RF = 0.

    Pour essayer de faciliter la distinction visuelle entre les graphiques des deux types de portefeuille, des couleurs claires ont étéutilisées pour A1 a` A5 et des couleurs foncées pour B1 a` B5.

    5.1 Rentabilités cumulées des portefeuilles

    FIGURE 5.1. Rentabilités cumulées des portefeuilles

    Deux p'eriodes se d'egagent principalement. De novembre 2009 a` aoàut 2003, il apparaàýt une tendance a` la baisse des rendements cumul'es de tous les portefeuilles. Cette p'eriode est suivie d'une tendance haussi`ere des rendements cumul'es jusqu'àfin 2008 sauf pour les portefeuilles non diversifi'es B4 et B5 pour lesquels la tendance baissi`ere s'est poursuivie jusqu'en aoàut 2006. On remarque par ailleurs qu'aucun des portefeuilles ne fait mieux que le benchmark. Les portefeuilles de type A s'approchent globalement mieux du benchmark que les portefeuilles de type B.

    De ce qui pr'ec`ede, on peut d'eduire que la diversification sectorielle permet de mieux se rapprocher du benchmark (sans l'atteindre).

    5.2 Mouvements a` la baisse (drawdown) des rentabilités

    Les mouvements a` la baisse se mesurent par rapport aux rentabilités cumulées. Il y a »drawdown» chaque fois que le cumul de rentabilités passe sous sa valeur maximale.

    FIGURE 5.2. Baisse des rendements des portefeuilles par rapport a` leurs points culminants

    L'indice du marchéenregistre des mouvements a` la baisse inférieurs a` 30%. Cela signifie que par rapport a` son point culminant de la période d'étude, le cumul de rentabilités de l'indice BRVM10 n'a pas perdu plus de 30%. Ici également, on retrouve les deux périodes identifiées précédemment, caractérisées respectivement par un accroissement puis un resserrement progressif de l'écart avec le point culminant. La distinction entre les portefeuilles de type A et B est assez difficile pour ce graphique. On note toutefois, les mouvements baissiers prononcés des portefeuilles B4 et B5.

    Il semble y avoir un moindre mouvement a` la baisse de certains portefeuilles de type A mais il ne se dégage pas un mouvement d'ensemble susceptible de différencier les deux types de portefeuilles.

    La diversification sectorielle ne montre pas un effet significatif a` ce niveau.

    5.3 Couple risque-rendement des portefeuilles

    FIGURE 5.3. Couple risque-rendement annuel des portefeuilles

    Le benchmark n'est pas optimal du point de vue du couple (rendement, risque). Pour des risques moins élevés que celui du benchmark, les portefeuilles A2 et A3 offrent de meilleurs rendements. Les portefeuilles de type A ont des positions nette-

    ment meilleures a` celles des portefeuilles de type B.

    La diversification sectorielle a permis de disposer de portefeuilles offrant de meilleurs couples (rendement, risque) par rapport au benchmark et aux portefeuilles non diversifiés.

    5.4 'Evolution des performances des portefeuilles par rapport a` l'indice de marché

    FIGURE 5.4. Performance des portefeuilles relativement a` l'indice de marché

    De novembre 1999 a` mai 2001 une surperformance relative des différents portefeuilles par rapport au benchmark. Il s'ensuit une période de sous-performance

    croissante jusqu'en aoàut 2006 o`u la performance de l'ensemble des portefeuilles, s'est redress'ee quelque peu par rapport au benchmark. En dehors de la mauvaise performance des portefeuilles B4 et B5 (observ'ee d'ejàsur des graphiques pr'ec'edents), on ne note pas de diff'erence significative entre les portefeuilles de type A et B.

    Il n'existe pas une diff'erence visible de performance relative au benchmark entre les portefeuilles de type A et ceux de type B. La diversification sectorielle n'a pas d'effet significatif.

    5.5 Régression de la performance des portefeuilles sur celle de l'indice de marché

    FIGURE 5.5. Régression de la performance des portefeuilles sur celle de l'indice de marché

    Le graphique de la régression des rentabilités des portefeuilles sur celle de l'indice de marchémontre des droites de pente positive. Cela signifie que les performances des portefeuilles évoluent dans le même sens que celle du benchmark. Toutes les droites ont une ordonnée nulle a` l'origine et des coefficients inférieurs a` 1. Les excès de rendement des portefeuilles ne représentent donc qu'une partie des excès de rendement du benchmark. Les portefeuilles de type A (notamment A1, A3 et A5) ont des coef-

    ficients relativement meilleurs a` ceux des portefeuilles de type B.

    Les portefeuilles sectoriellement diversifi'es donne des excès de rendement moins bons que le benchmark mais meilleurs aux portefeuilles non diversifi'es.

    Chapitre 6

    ANALYSE DE LA DYNAMIQUE SECTORIELLE DANS
    LA RENTABILIT'E DES PORTEFEUILLES

    L'objectif de cette analyse est de comparer le pouvoir explicatif des indices boursiers sectoriels et celui de l'indice du marchédans l'évolution de la rentabilitédes portefeuilles. Il s'agit de voir si, la rentabilitéd'un portefeuille qui regroupe des actions appartenant a` plusieurs secteurs d'activités, peut être mieux expliquer par un in-

    dice sectoriel particulier plutôt que par l'indice global du marché. L'indice de marchétraduit-il toujours mieux la performance des portefeuilles boursiers?

    La réponse a` cette question dépend de l'horizon de temps considéré(court, moyen ou long terme). A priori, la réponse est négative a` court terme. En effet, le benchmark de la BRVM ne prend en compte que les 10 sociétés les plus actives du marchéet il n'est pas exclu que sur une courte période de temps, des secteurs d'activiténe soient pas pris en compte dans cet indice de marché. La performance d'un portefeuille contenant exclusivement des actions de ces secteurs d'activités serait certainement mieux expliquée par les indices sectoriels concernés que par l'indice de marché.

    La problématique posée dans ce chapitre a trait a` l'étude de ce phénomène a` moyen et long terme. Peut-il perdurer sur une longue période de temps? Peut-on avoir sur plusieurs années des portefeuilles dont la performance s'expliquerait mieux par des indices sectoriels plutôt que par l'indice de marchéde la BRVM 1 ?

    1. Cette problématique pourrait paraitre semblable a` celle de l'efficience du marchéboursier ouest-africain. Elle en diff`ere. L'analyse de la dynamique sectorielle qui est entreprise ici ne cherche pas a` déterminer si l'indice du marchépeut moins performer qu'un portefeuille a` long terme. Nous cherchons simplement a` vérifier si l'indice de marchépeut expliquer la performance d'un portefeuille, moins qu'un indice sectoriel sur une longue durée.

    6.1 La méthode

    La méthode adoptée est inspirée des travaux de J.-P. Bredot et al.(b) [7] 2 Elle consistera a` utiliser les coefficients de détermination (R2) pour évaluer les pouvoirs explicatifs des performances par les indices boursiers. Pour chacun des dix (10) portefeuilles construits, il sera procédécomme suit :

    - découper la période d'étude en sous-périodes successives de 45 jours par glissement de 15, ce qui donne 222 sous-périodes;

    - pour chaque sous-période, calculer le R2 du portefeuille pour tous les indices sectoriels et l'indice de marché(6 au total). On obtient une matrice de R2 de dimensions (222,6);

    - estimer pour chacun des indices, la densitéde la distribution de R2 obtenue

    précédemment, en utilisant la méthode de noyau de Parzen-Rosenblatt (esti-

    mateur non paramétrique) avec une transformation de type Box-Cox3 - représenter sur le même graphique les 6 estimateurs et les comparer.

    2. J.-P. Berdot et al. ont utliséle R2 pour comparer le pouvoir explicatif des indices sectoriels européens et celui des indices pays de l'Europe sur l'historique des cours de différentes actions. L'objectif était pour eux de montrer que la diversification sectorielle expliquait les cours de ces actions mieux que la logique de place (pays)

    3. La famille de transformation Box-Cox introduit un nouveau paramètre ë et transforme la variable initiale comme suit :

    z = y; =

     

    yë-1

    ; si ë =6 0

    lny si ë = 0

    L'objectif de cette famille de transformation est de produire des données qui s'approchent plus d'une distribution normale que les données originales.

    Pour plus de détails, on pourrait se référer a` l'article ci-dessous :

    http://jekyll.math.byuh.edu/papers/mspaper99.pdf

    6.2 Résultats et analyse

    L'application de la méthode décrite ci-dessus permet d'avoir les courbes de densités suivantes.

    Pour des raisons de lisibilitédes graphiques, il est fait une translation de R2 en 1+R2. Ceci n'a aucun effet sur l'analyse comparative des densités.

    FIGURE 6.1. Portefeuille A1

    FIGURE 6.2. Portefeuille A2

    FIGURE 6.3. Portefeuille A3

    FIGURE 6.4. Portefeuille A4

    FIGURE 6.5. Portefeuille A5

    FIGURE 6.6. Portefeuille B1

    FIGURE 6.7. Portefeuille B2

    FIGURE 6.8. Portefeuille B3

    FIGURE 6.9. Portefeuille B4

    FIGURE 6.10. Portefeuille B5

    Les sommets des courbes n'apparaissent pas sur tous les graphiques. La raison est qu'on ne s'intéresse qu'àla portion des courbes de densités correspondant a` R2 compris entre 0.1 et 0.5 (1.1 a` 1.5 sur les graphiques). Les coefficients de détermination inférieurs a` ces valeurs sont négligeables et ceux qui sont supérieurs, correspondent a` des densités quasi-nulles donc non explicatifs de la performance.

    L'observation de ces graphiques ne montre pas une différence particulière entre les portefeuilles de type A et B. Il n'est pas possible d'identifier un indice sectoriel dont la contribution a` l'explication de la performance des 10 portefeuilles, soit plus élevée (densitéplus forte pour des valeurs de R2 élevées) que celle du benchmark. L'indice

    BRVM10 est de toute 'evidence l'indice qui offre globalement, le meilleur niveau d'explication de performance. Il est a` noter un bon niveau d'explication de l'indice du secteur de l'agriculture pour tous les portefeuilles, contenant au moins une action de ce secteur (A1, A2, A3, A4, A5 et B1).

    Au vu de ce qui pr'ec`ede, on peut conclure qu'il n'existe pas une dynamique sectorielle qui pourrait expliquer a` moyen ou long terme la rentabilit'e des portefeuilles a` la bourse r'egionale des valeurs mobili`eres de l'UEMOA. L'analyse comparative montre que le benchmark explique mieux que tout autre indice la performance des portefeuilles.

    Chapitre 7
    CONCLUSION

    Une multitude d'études empiriques existe sur la problématique de la performance de portefeuille sur les marchés financiers. Une infirme partie de ces études, est consacrée aux marchés des pays en développement comme ceux de l'Afrique de l'Ouest. L'objectif de ce travail est apporter une modeste contribution pour le cas de la BRVM a` travers la problématique de la performance de portefeuilles diversifiés sectoriellement. Pour y arriver, deux catégories de portefeuilles ont étéconstruites : l'une regroupant des portefeuilles respectant la diversification sectorielle et l'autre ne respectant pas (àpriori) ce critère. Leurs performances ont étémesurées et comparées a` l'aide de différents méthodes et modèles statistiques pour essayer de tirer des conclusions sur l'efficacitéde notre diversification.

    Les résultats obtenus montrent une performance relativement meilleure des porte-
    feuilles sectoriellement diversifiés. Cette performance reste néanmoins en deçàde celle

    du benchmark. Ce dernier résultat s'explique sans doute par l'efficience 1 du marchéfinancier de l'UEMOA.

    1. Le concept d'efficience stipule qu'il n'est pas possible de battre sur une longue p'eriode un march'e financier en faisant des rendements anormaux, c'est a` dire plus 'elev'es que ce que le march'e laisse pr'evoir. Alphonse [9] donne une d'efinition complète de cette notion ainsi que les diff'erentes formes qu'elle revêt. Concernant la BRVM, deux 'etudes contradictoires ont 'et'e men'ees sur la probl'ematique de l'efficience. Ndong [2] 'etablit que la BRVM est un march'e efficient tandis que Tamandja [8] aboutit a` une inefficience au sens semi faible. Cependant, la solidit'e du modèle non param'etrique utilis'e par Ndong fait plus pencher vers l'efficience de la bourse sous-r'egionale que confirment assez bien d'ailleurs les r'esultats de notre 'etude.

    La pr'esente 'etude n'a pas permis de mettre en exergue une dynamique sectorielle particulière dans l'explication des performances des portefeuilles. Aucun indice sectoriel n'explique mieux que l'indice BRVM10 la performance des portefeuilles. Toutefois, nous avons identifi'e un bon pouvoir explicatif des rentabilit'es de portefeuille par l'indice du secteur de l'agriculture qui explique relativement bien, la performance des portefeuilles construits contenant une des actions dudit secteur.

    Une insuffisance importante de cette 'etude est li'ee au nombre peu 'elev'e de portefeuilles 'etudi'es (la taille modeste de la BRVM en est la raison principale) et a` la limitation des outils d'analyse aux seuls modèles et m'ethodes, disponibles dans le package PerformanceAnalytics de R qui est le logiciel exclusivement utilis'e pour l''etude empirique.

    Une am'elioration possible de ce travail consisterait a` rechercher de nouveaux modèles d'analyse de performance et, a` 'elargir le champ d'exploration aux autres march'es financiers de la sous-r'egion que sont le Nigeria Stock Exchange (NSE) et le Ghana Stock Exchange (GSE) pour pouvoir int'egrer, la dimension internationale dans les strat'egies de diversification. Cela permettrait certainement d'am'eliorer les analyses et de voir 'egalement si ces diff'erents march'es sont aussi cloisonn'es que leur mode de gestion peut laisser penser.

    R'EF'ERENCES

    [1] B. Jacquillat et B. Solnik : Les marchés financiers et la gestion de portefeuille, Edition Dunod entreprise, (1981)

    [2] B. NDONG : Marchés émergents et problématique de l'efficience. Le cas de la bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), Thèse pour le doctorat en Sciences Economiques, (2007)

    [3] B. Séjourné: Comment les épargnants francais intègrent-ils le paramètre temps dans la gestion de leur portefeuille ?, Les Cahiers scientifiques numéro 4, Deuxième partie, Universitéd'Angers (GEAPE) et Autoritédes marchés financiers, (2007)

    [4] C. Broquet et al. : Gestion de portefeuille, Edition de Boeck supérieur, (2004)

    [5] C. Gresse : Downside Risk, Cours de finance sur l'évaluation d'actifs , (2007)

    [6] J-P. Berdot et al.(a) : Diversification sectorielle vs diversification géographique et valorisation des actifs financiers dans la zone Euro, (2008)

    [7] J.-P Berdot et al.(b) : Diversification et valorisation des actifs financiers : logique sectorielle contre logique de place, Universitéde Poitiers, Facultédes sciences économiques, CRIEF/MOFIB

    [8] M. Tamandja : L'efficience boursière et la gestion de portfeuille a` la BRVM, mémoire de master management, Fondation universitaire Mercure, (2004)

    [9] P. Alphonse et al. : Gestion de portefeuille et marchés efficients, Edition Pearson, (2010)

    [10] P. Bernard : La théorie du portefeuille : une introduction, Ingénierie Economique et financière, UniversitéParis-Dauphine, (2006)

    Annexe A
    LES DIFF'ERENTS INDICES DE LA BRVM

    La Bourse R'egionale des Valeurs Mobilières d'efinit 9 indices pour le suivi de l'activit'e boursière. Il y a l'indice principal (BRVM10), l'indice composite (BRVMC) et 7 indices sectoriels.

    A.1 BRVM10

    L'indice BRVM10 qui regroupe les 10 actions les plus actives du march'e financier est notre benchmark. ll est r'evis'e quatre fois par an. La formule de son calcul est : It = (Ct/Bt) * 100 avec :

    Ct = IY i=1 Pit * Nit

    Bt = Bt_1(C t/Ct)

    It l'indice au temps t

    Ct la capitalisation des composantes au temps t

    C t la capitalisation ajust'ee tenant compte des augmentations ou r'eductions de capital

    Bt la base de l'indice

    Pit le cours de la valeur i au temps t

    Nit le nombre d'actions de la valeur i en circulation au temps t.

    Les 10 actions qui composent le benchmak pour le dernier trimestre 2011 sont : ETIT, SNTS, SPHC, PALC, SOGC, SGBC, CIEC, BAOB, STBC, et FTSC.

    A.2 BRVMC

    L'indice BRVMC est composéde l'ensemble des actions côtées a` la BRVM.

    A.3 Les indices sectoriels

    Les indices sectoriels traduisent l'activitéboursière dans chacun des secteurs retenus par la BRVM. Pour chaque secteur, l'indice est composéde l'ensemble des actions. Les secteurs définis sont : Agriculture, Distribution, Finance, Industrie, Services Publics, Transport et Autres.

    Annexe B
    GUIDE DE LECTURE DES GRAPHIQUES

    Ce document donne de brèves indications sur les graphiques et leur mode de lecture. Pour de plus amples détails, il est indiquéde se référer au guide du package »PerformanceAnalytics».

    B.1 'Evolution du rendement (chart.TimeSeries)

    Ce graphique permet de visualiser l'évolution du rendement d'une action ou d'un portefeuille dans le temps. Il est particulièrement utile pour une comparaison de premier niveau entre deux portefeuilles.

    B.2 Boàýtes a` moustaches (chart.Boxplot)

    Il s'agit d'une fonction classique disponible dans tous les environnements d'analyse statistiques. Elle a servi ici a` faire des comparaisons entre portefeuilles.

    B.3 Le downside risk (chart.CaptureRatios)

    Le graphique du donwside risk permet d'apprécier le gain d'opportunité(risque de gagner plus que le marché) et le risque de perte (risque de perdre plus que le marché) d'un portefeuille par rapport a` l'indice du marché(benchmark). Les points qui se situent en haut de la droite tracée sur le graphique, représentent les portefeuilles qui ont un gain d'opportunitéélevéet ceux qui sont en dessous, représentent les portefeuilles qui ont un risque de perte plus important.

    B.4 Rentabilités cumulées (chart.CumReturns)

    Cette fonction permet d'avoir l'évolution des rendements cumulés dans le temps. Le rendement cumuléau temps t est la somme algébrique du rendement cumuléau temps t-1 et du rendement au t. Une courbe croissante indique des rendements positifs successifs alors qu'une courbe décroissante traduit des rendements négatifs successifs.

    B.5 Mouvements a` la baisse (chart.Drawdown)

    Les mouvements a` la baisse se mesurent par rapport aux rentabilités cumulées. Il y a »drawdown» chaque fois que le cumul de rentabilités passe sous la valeur maximale de ce cumul. La valeur maximale des cumuls de chaque portefeuille est positionnésur la droite d'équation Y = 0.

    B.6 Couple risque-rendement (chart.RiskReturnScatter)

    Ce graphique permet de visualiser les positions des portefeuilles les uns par rapport aux autres et par rapport au benchmark. La position de chaque portefeuille est déterminée par le risque (abscisse) et le rendement (ordonnée) annualisés moyens. A un niveau de risque (rendement) fixé, il est possible d'apprécier le rendement (risque) d'un portefeuille relativement a` un autre.

    B.7 'Evolution des performances des portefeuilles par rapport a` l'indice de marché(chart.RelativePerformance)

    L'objectif de cette fonction est de comparer la performance des portefeuilles par rapport a` celle du benchmark. Une courbe au dessus de la droite horizontale d'équation Y = 1 indique une surperformance et une courbe en dessous de cette droite indique une sous-performance.

    B.8 Régression de la performance des portefeuilles sur celle de l'indice de marché(chart.Regression)

    Ce graphique permet de visualiser la relation existant les différents portefeuilles et le benchmark.






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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard