I.1.2.b. La conscience et la vérité
D'entrée de jeu, le pape souligne que
« le lien qui existe entre la liberté de l'homme et la Loi
de Dieu se noue dans le `'coeur'' de la personne, c'est-à-dire dans sa
conscience » (V.S. n° 54). Et cette conscience
rappelle à l'homme qu'il y a en lui une loi qui n'a pas
été faite par lui, à laquelle il est soumis
d'obéir. Aimer et chercher à accomplir le bien tout en
évitant le mal proviennent de cette loi. De ceci découle le lien
étroit entre la liberté et la loi d'un côté, et la
conscience de l'autre côté. La liberté et la loi ne peuvent
être comprises que s'il y a une bonne interprétation de la part de
la conscience (V.S. n°54).
Pour certains penseurs, cette conscience humaine dans son
autonomie, est créatrice des valeurs. Avec une telle pensée, ils
remettent en question son rôle d'être le témoin de la
fidélité à Dieu et à sa Loi. De fait, ils
parviennent même à nommer les actes de celle-ci comme étant
des décisions et non plus des jugements, avec comme risque de
faire considérer la conscience comme étant la norme objective de
l'agir humain.
Le danger d'une telle conception est que chaque individu
pourrait juger de bon, par sa conscience autonome, un acte que la loi morale
qualifie d'intrinsèquement mauvais (V.S. n° 56). Il s'en
suivra également une opposition entre la loi naturelle et sa propre
conscience. Alors l'identité même de la conscience morale face
à la liberté perdra son sens.
Quant à vérité, elle intervient dans
l'homme lorsque le jugement de la conscience pousse ce dernier à assumer
ses responsabilités du bien accompli et du mal commis. Pour ainsi dire
que, lorsque l'homme commet un acte mauvais par exemple, sa conscience le
disposera à assumer que cet acte commis est mauvais. C'est au fait cela
la vérité universelle du bien. Celle-ci ne se limitera pas
uniquement au fait d'assumer son acte, mais le prépare également
à demander pardon et de chercher à pratiquer la vertu.
Il sied aussi de comprendre que l'homme doit chercher la
vérité et la promouvoir afin que sa conscience soit dite `'bonne
conscience''. Et ceci est l'oeuvre de l'Esprit Saint qui fait d'elle une
conscience qui ne falsifiée pas la Parole de Dieu ni la loi non plus, et
qui demeure pure, évitant de se modeler sur le monde présent
(V.S. n° 62). Cette recherche de la
vérité doit pousser l'homme à développer une
certaine vigilance car il est probable, c'est ce qui arrive d'ailleurs, qu'on
retrouve dans les jugements de la conscience des erreurs. Car
« la conscience n'est pas un juge infaillible : elle peut se
tromper » (V.S. n° 62). Par conséquent,
l'homme est appelé à former chaque jour sa conscience et à
la rendre objet d'une conversion continuelle à la vérité
et au bien (V.S. n° 64).
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