2.3.2. Caractéristiques de Oryza sativa
De nombreux caractères sont aussi
appréciés chez l'espèce O. sativa. C'est
d'ailleurs ce qui justifie sa présence en Afrique malgré
l'existence de l'espèce autochtone de l'Afrique. Ainsi, nous pouvons
citer en premier, le fort potentiel de rendement de l'espèce O.
sativa comparé à O. glaberrima; ensuite, l'absence
du phénomène de la verse contrairement à l'espèce
africaine. En effet, O. sativa a une croissance érigée,
particulièrement au stade reproductif. C'est une caractéristique
qui permet à la plante de supporter des panicules lourdes de graines,
depuis la maturité jusqu'à la récolte (ADRAO, 2002).
Aussi, la plante possède-telle des ramifications secondaires sur la
panicule, ce qui implique un nombre élevé de grains donc un
rendement élevé. C'est également une espèce qui
répond parfaitement à la fertilisation minérale.
Oryza sativa possède certains caractères
qui ne sont pas appréciés. C'est le cas de : sa faible
résistance aux contraintes environnementales, son exigence en engrais et
de sa mauvaise adaptation à l'écologie du riz pluvial.
1 Insecte de l'ordre des diptères
2 Maladie des organes aériens du riz dont les
symptômes débutent par l'apparition de lésions
blanchâtres qui évoluent vers des lésions
nécrotiques en forme de losange
2.3.3. Comparaison entre O. glaberrima et O. sativa
Du point de vue morphologie, nous observons que :
- O. glaberrima a la ligule arrondie et tronquée
mais pointue, longue et bifide chez O. sativa ;
- à maturité, la panicule reste dressée chez
O. glaberrima alors qu'elle retombe en forme de crosse chez O.
sativa.
2.3.4. Les variétés NERICAs
Tous les efforts consentis depuis la nuit des temps pour la
réalisation d'un croisement interspécifique entre l'espèce
asiatique et l'espèce africaine ont été vains compte tenu
de l'existence d'une barrière génétique entre ces deux
espèces (ADRAO, 2002). Les hybrides F1 obtenus à cet effet
étaient toujours stériles. Il a fallu attendre l'avènement
des biotechnologies avant que des chercheurs de l'ADRAO en l'occurrence Monty
Jones, soient parvenus à régler ce problème
d'infertilité avec la naissance des variétés NERICAs (New
Rice for Africa). Cet idéotype combinait les meilleures
caractéristiques de ses parents ; mieux, il dépasse même
ces derniers pour certains caractères compte tenu de l'effet
d'hétérosis3. Tout comme son parent africain,
dès les premiers stades de sa croissance, NERICA pousse abondamment,
près du sol, et arrive à asphyxier les adventices "voleuses de
grains" qui étouffent la plante, lui font concurrence pour la ressource
hydrique et augmentent considérablement le travail (40 à 60 % du
travail des riziculteurs était consacré à la lutte contre
les adventices) (Volvey et al., 2005). NERICA a également
hérité la résistance à la sécheresse et aux
nuisibles. Il pousse mieux sur les sols acides et infertiles. A l'instar de son
parent asiatique, NERICA a une productivité élevée : une
augmentation de 25 % à 100 % sans engrais, 200 % avec engrais par
rapport aux variétés traditionnelles. Ses panicules produisent
jusqu'à 400 grains (contre 75 à 100 grains pour les
variétés africaines) malgré une faible utilisation
d'engrais (Volvey et al., 2005). Pour autant, bien
qu'il n'en ait pas besoin pour assurer une forte production, le NERICA profite
très largement de l'apport d'engrais, avec quelques intrants
supplémentaires, les agriculteurs utilisant le Nouveau riz pour
l'Afrique peuvent doubler leur production et accroître leurs revenus. Par
ailleurs, il faut noter que le NERICA a un cycle relativement court: les
variétés arrivent à maturité 30 à 50 jours
plus tôt que les variétés traditionnelles, permettant aux
agriculteurs de pratiquer la double culture en semant légumes et
légumineuses une fois la récolte de riz effectuée. Leurs
tiges sont plus hautes, ce qui facilite les récoltes qui se font
3 Vigueur hybride
toujours manuellement. Aussi faudra-t-il souligner que son
goût apprécié et sa teneur élevée en
protéines sont des atouts non négligeables, cette nouvelle
variété a un goût attrayant qu'elle a hérité
de O. glaberrima et une teneur élevée (2 %) en
protéines sous l'effet de l'hétérosis (WARDA, 2003). C'est
aussi le cas de la résistance à certaines maladies telles que la
cécidomyie, la virose et la pyriculariose etc.
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