6. DISCUSSION
6.1. Observation globale de la population par rapport
aux caractères quantitatifs
6.1.1. Significativité des variables
"Augmented Design in Randomised Complete Bloc " est un
dispositif qui s'utilise dans les conditions où un nombre
élevé d'individus est à tester (Sharma, 1988). Dans la
présente étude, l'analyse de la variance réalisée
sur les données issues de ce dispositif n'a pas fait ressortir une
différence significative pour les variables cycle semis-épiaison,
verse, diamètre des tiges, nombre de ramifications primaires et longueur
de la panicule tandis que, pour les variables telles que : longueur des
feuilles, largeur des feuilles, longueur des feuilles paniculaires, largeur des
feuilles paniculaires, taille des plants, nombre de talles par touffe, nombre
de panicules par touffe et nombre de ramifications secondaires, les effets bloc
ont été significatifs. On peut conclure de ce fait que la mise en
bloc était une condition indispensable pour ces 8 caractères
(Ogunbayo et al., 2005). Ainsi, pour ces variables, ce sont les
moyennes ajustées qui ont été utilisées. Pour les
variables dont les effets blocs ne sont pas significatifs, une mise en bloc
n'était pas nécessaire dans les mêmes conditions
d'étude. Le dispositif mis en place dans cette recherche a permis
d'estimer l'erreur expérimentale, d'ajuster les valeurs moyennes des 8
caractères pour lesquels les effets bloc ont été
significatifs afin que ces valeurs moyennes ajustées puissent être
statistiquement comparables entre elles (Ogunbayo et al., 2007).
6.1.2. Diversité au sein de la population de riz du
Bénin
La diversité génétique désigne la
variation des gènes et des génotypes entre espèces
(diversité interspécifique) et au sein de chaque espèce
(diversité intra spécifique) et correspond à la
totalité de l'information génétique contenue dans les
gènes de tous les animaux, végétaux et micro-organismes
qui habitent la terre (Abdelguerfi, 2003). Au sein d'une espèce, la
diversité permet l'adaptation au changement de l'environnement, du
climat ou des méthodes de culture ou à la présence de
ravageurs et de maladies (Abdelguerfi, 2003).
Pour la présente étude, la méthode de
classification numérique a permis d'obtenir à partir de 147
écotypes de départ, 8 classes ou groupes homogènes qui
sont hautement distincts les uns des autres à un seuil de 1%o. Ce
résultat permet de conclure qu'il existe une variation au sein de la
collection de riz du Bénin. Les résultats de cette classification
numérique révèlent que la 1ère classe
constituée de 32 écotypes, contient le témoin Gambiaka
Kokoun de
même que l'écotype «Gambiaka»,
collecté sous le code BEN11-126-A à Agbahoué (commune de
Savè). On peut de ce fait, supposer, sur la base de la similarité
entre individus d'une même classe, que cet écotype serait ou
posséderait les caractéristiques agronomiques et morphologiques
du témoin Gambiaka Kokum. Les observations faites pour ces deux
écotypes sur le terrain durant la phase végétative
permettent de confirmer cette supposition.
La 2ème classe qui regroupe 31 individus,
contient les témoins BL 19 et NERICA-L19 ainsi que le contrôle
NERICA-L-14. Au Bénin, les variétés NERICA de bas-fonds
produisent en moyenne 9,7 panicules par plant (Moukoumbi et al.,
2011). Cette valeur est similaire à la moyenne de la classe 2. Un
tel résultat suggère que les écotypes du Bénin
appartenant au groupe 2 sont aussi performants du point de vue
productivité comme les NERICA de bas-fonds. Tel peut être le cas
des écotypes des classes 3 et 4 qui regroupent respectivement 17 et 40
individus, et contenant les contrôles WAB 631-1, IR 841, WAB 56- 104,
INARIS 88 pour la classe 3 ; IR 64 pour la classe 4. Les écotypes du
Bénin qui figurent dans ces groupes auraient des caractéristiques
similaires à celles des variétés améliorées.
Pour la classe 3, un écotype du Bénin appelé IR 841 par
les paysans y est classée. Il s'agit de l'écotype collecté
sous le code BEN 11-3-A (annexe 2). Un tel résultat confirme la bonne
connaissance de la variété IR 841 par les riziculteurs du
Bénin et s'explique par l'ampleur de sa vulgarisation au Bénin de
nos jours. En effet, la variété IR 841 est la
variété la plus cultivée au Bénin (Sanni et
al., 2011).
Les variétés témoins et contrôles
investiguées dans cette étude ne figurent pas dans les classes 6
et 8. Les Ecotypes de ces classes présentent cependant des performances
assez remarquables. En effet, les écotypes de la classe 6
présentent le plus grand nombre de talles et de panicules par plant dans
la collection (respectivement 16 talles et 13 panicules en moyenne) alors que
les écotypes de la classe 8 sont les plus grands de taille (en moyenne
164,20 cm) et possèdent de longues feuilles simples et paniculaires
(respectivement une moyenne de 78,13 et 59,70 cm).
La classe 7 contient les contrôles CG 14 et TOG 5681
(annexe 2) ; on déduit alors que c'est la classe qui regroupe les
écotypes de l'espèce O. glaberrima. En effet, CG 14 et
TOG 5681 sont deux variétés de l'espèce O. glaberrima
qui ont été utilisées dans des croisements
interspécifiques en vue de la mise en valeur de leurs caractères
intéressants (Sahrawat et Sika, 2002 ; Sahrawat, 2004 ; Tia, 2006 ;
Moukoumbi et al, 2011). Cette dernière classe compte 6
écotypes dont l'appartenance à l'espèce O. glaberrima
a été confirmée par les observations au champ.
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