Commission Communautaire
Française
Région de Bruxelles-Capitale
INSTITUT JEAN-PIERRE
LALLEMAND
Enseignement de promotion sociale
Rue du Couvent, 2, à 1050 Bruxelles
UNE ACTION ÉDUCATIVE DANS LE QUOTIDIEN ET EN
PROJET :
UN EXEMPLE DE PRISE EN CHARGE DE L'ANOREXIE MENTALE DE
L'ADOLESCENTE
EN MILIEU HOSPITALIER PSYCHIATRIQUE
Directeur de mémoire : Michel Lallemand
Mémoire de fin d'études présenté
par Audrey GERARD
en vue de l'obtention du diplôme
d'éducatrice spécialisée graduée.
Année académique 2010 - 2011
UNE ACTION ÉDUCATIVE DANS LE QUOTIDIEN ET EN
PROJET :
UN EXEMPLE DE PRISE EN CHARGE DE L'ANOREXIE MENTALE DE
L'ADOLESCENTE
EN MILIEU HOSPITALIER PSYCHIATRIQUE
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier les différents intervenants
spécialisés dans la prise en charge de l'Anorexie Mentale de
l'adolescente, pour le partage de leur(s) expérience(s) en ce
domaine au travers de rencontres et interviews apportant de solides bases
théoriques et pratiques à ce mémoire :
Mademoiselle N. Anthierens (éducatrice), le Docteur J.
Brunelle (pédopsychiatre), le Docteur M. Bureau (médecin
nutritionniste), Monsieur G. Choisez (éducateur), Mademoiselle E. Dondi
(éducatrice), Madame F. Lievens (art thérapeute), le Docteur A.
Passelecq (psychiatre), le Docteur Y. Simon (psychiatre,
psychothérapeute), Mademoiselle A. Soveges (éducatrice), Madame
I. Surleraux (psychologue), Monsieur S. Vandenabeele (Éducateur
SPécialisé et orthopédagogue) et Madame J. Sanson
(infirmière en chef en psychiatrie).
Ainsi que Mademoiselle R. O. (anciennement atteinte d'AM) pour
nos multiples échanges et son témoignage touchant quant à
ce trouble.
Merci également à mes proches, ma maman, Antonio,
Benoît, Daniel, Frédérique, Jeanne et Sonia pour l'aide et
le soutien qu'ils ont bien voulu m'apporter lors de la mise en oeuvre
concrète de cet ouvrage.
Et enfin, je remercie mon promoteur de mémoire, Monsieur
M. Lallemand pour son suivi et ses précieux conseils.
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
2
TABLE DES MATIèRES
3
INTRODUCTION
5
CHAPITRE 1. PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DE L'ANOREXIE MENTALE
7
1.1. APERÇU HISTORIQUE
7
1.1.1. Du point de vue social
7
1.1.2. Du point de vue médical
8
1.1.3. Du point de vue éducatif
9
1.2. DÉFINITIONS
GÉNÉRALES
10
1.2.1. Les TCA
10
1.2.2. Les trois TCA majeurs
11
1.2.3. Quelques autres TCA
11
1.3. APPROCHE CLINIQUE
12
1.3.1. Le diagnostic différentiel et
positif
12
1.3.2. Les différentes formes
12
1.3.3. Les deux types
12
CHAPITRE 2. PRÉCISIONS SUR
L'ANOREXIE MENTALE DE L'ADOLESCENTE
13
2.1. ÉPIDÉMIOLOGIE
13
2.2. ÉVOLUTION ET PRONOSTIC DE
GUÉRISON
13
2.2.1. La phase d'extériorité et la
phase d'intériorité
13
2.2.2. Chronicisation et taux de
mortalité
13
2.2.3. La guérison et l'évolution
sous traitement
14
2.3. ÉTIOLOGIE : UN TROUBLE D'ORIGINE
MULTIFACTORIELLE
15
2.3.1. Les facteurs de prédisposition
15
2.3.2. Les facteurs de déclenchement
16
2.3.3. Les facteurs de maintien
16
2.3.4. Le rôle de l'adolescence
16
2.3.5. Quelques explications
17
CHAPITRE 3. UNE SYMPTOMATIQUE COMPLEXE ET
SES CONSÉQUENCES MULTIPLES
18
3.1. LA TRIADE SYMPTOMATIQUE : AAA
18
3.1.1. L'Anorexie ou refus de s'alimenter
18
3.1.2. L'Amaigrissement
18
3.1.3. L'Aménorrhée
18
3.2. LES CONSÉQUENCES PHYSIQUES
19
3.2.1. La dénutrition
19
3.2.2. Les effets physiques
19
3.3. LES CONSÉQUENCES
PSYCHO-COMPORTEMENTALES
20
3.3.1. Les symptômes du conflit mental
20
3.3.2. Les caractéristiques
psycho-comportementales associées
24
3.4. REMARQUES GÉNÉRALES
26
3.4.1. Les conséquences de l'AM de type
mixte
26
3.4.2. Des changements transitoires, des
caractéristiques stables et des effets irréversibles
26
CHAPITRE 4. ÉTAT DES
LIEUX
27
4.1. LES DIFFÉRENTES PRISES EN CHARGE
27
4.1.1. Détecter et reconnaître les
troubles au plus tôt
27
4.1.2. Trois types de prises en charge et leurs
principaux acteurs professionnels
27
4.1.3. Le choix d'un traitement adapté
27
4.2. LA PRISE EN CHARGE A L'HÔPITAL
PSYCHIATRIQUE
28
4.2.1. Généralités
28
4.2.2. Deux types d'approches et le contrat de
poids
28
4.3. UN EXEMPLE DE PRISE EN CHARGE DANS UN
HÔPITAL PSYCHIATRIQUE À RÉFÉRENCES ANALYTIQUES
29
4.3.1. L'unité des TCA
29
4.3.2. Le projet «Ados«
30
4.3.3. Une équipe multidisciplinaire et ses
intervenants privilegiés
30
CHAPITRE 5. LA PRISE EN CHARGE
ÉDUCATIVE ET SON CHAMP D'ACTION
32
5.1. L'ACTION ÉDUCATIVE
32
5.1.1. Les éléments de base
32
5.2. L'ACTION ÉDUCATIVE AU QUOTIDIEN
34
5.2.1. Un exemple d'action éducative au
quotidien
34
5.3. L'ACTION ÉDUCATIVE EN PROJET
36
5.3.1. Le projet éducatif
36
5.3.2. Adaptation et mise en place
37
CHAPITRE 6. PROPOSITION D'UNE ACTION
ÉDUCATIVE EN PROJET
38
6.1. ÉLABORATION ET ADAPTATION DU PROJET
ÉDUCATIF
38
6.1.1. Étude du public cible et de ses
besoins, du cadre de travail, des ressources et des missions spécifiques
de l'ESP
38
6.1.2. Définition du type de projet et du
public cible
38
6.1.3. Choix des besoins du public cible et
définition des Intentions Educatives et des Objectifs
Généraux
38
6.1.4. Précisions des ressources
40
6.1.5. Traduction des Objectifs
Généraux en Psycho-Comportements Observables
43
6.2. DESCRIPTION DU PROJET ÉDUCATIF GLOBAL
ET DE SES DIFFÉRENTES ÉTAPES
47
6.2.1. La fiche de projet
47
6.2.2. Les fiches d'activité
48
6.3. ÉVALUATION DES EFFETS DE L'ACTION
ÉDUCATIVE EN PROJET
58
6.3.1. L'évaluation des
psycho-comportements
58
6.3.2. Des outils d'évaluation
58
CONCLUSION GÉNÉRALE
60
SOURCES
62
INTRODUCTION
Ma pratique artistique et mon expérience dans l'animation
d'ateliers créatifs avec des jeunes ont révélé un
intérêt marqué pour la problématique adolescente
liée aux changements et aux transformations pubertaires. C'est pourquoi,
j'ai choisi de diriger ce travail personnel de fin d'études
d'Éducateur SPécialisé (ESP) sur le sujet fascinant de
l'Anorexie Mentale (AM) de l'adolescente. Et plus précisément sur
la prise en charge éducative de cette dernière, à moyen ou
long terme, dans le cadre d'une clinique psychiatrique
spécialisée dans les Troubles du Comportement Alimentaire
(TCA).
L'AM, problématique importante de l'éducation
à la santé, est un TCA majeur d'origine
« bio-psycho-sociale »1(*). Dans les pays occidentalisés, cette affection
touche « 0,5 à 1% des adolescentes et des jeunes
femmes »2(*) et
constitue une entité pathologique à part entière. Celle-ci
est caractérisée par une conduite stricte de restriction
alimentaire volontaire et trois symptômes principaux : l'Anorexie,
l'Aménorrhée et l'Amaigrissement (que l'on qualifie
généralement des trois A : AAA), et un cortège
d'autres troubles somatiques, psychologiques et comportementaux mettant en jeu
le pronostic vital. Notons que le traitement de l'AM de l'adolescente est
souvent tardif et que l'adolescente présente déjà de
graves troubles somatiques et des caractéristiques mentales très
perturbées lors de son admission en clinique. Dès lors, la jeune
fille va s'engager dans un travail thérapeutique long et complexe
nécessitant une organisation stricte et spécifique des soins
menée par une équipe multidisciplinaire (médecins,
psychiatres, infirmiers, ergothérapeutes,
kinésithérapeutes, etc.).
En Belgique francophone, la clinique La Ramée
est la seule clinique psychiatrique qui inclut des ESP dans son service
spécialisé dans la prise en charge des jeunes filles atteintes
d'AM, et cela depuis une vingtaine d'années. Actuellement dans cette
clinique, l'ESP a trouvé sa place dans l'accompagnement des actes de la
vie quotidienne et il continue à préciser son travail
vis-à-vis de l'équipe soignante. Mais il me semble que peu de
liberté soit accordée, ou prise, pour mettre en oeuvre un projet
éducatif car l'action éducative est entièrement
dévouée à un travail de «nursing« et
quelques activités dites occupationnelles soutenant le cadre
thérapeutique. C'est pourquoi, au travers de cette étude, je veux
insister sur l'importance de la mise en place d'un projet éducatif et
prouver sa pertinence. Cela en donnant réponse à un
questionnement de départ et aux sous-questions qui en découlent,
qui sont les suivants :
La mise en place d'un projet éducatif
adapté utilisant une technique artistique, peut-elle répondre aux
besoins d'adolescentes atteintes d'AM hospitalisées en psychiatrie, tout
en étant en cohérence avec le cadre de travail, les ressources,
et les missions de l'ESP ?
- Des activités artistiques proposées et
encadrées par l'ESP peuvent-elles favoriser des changements positifs de
comportements tels que recouvrer confiance en soi et renforcer les liens
relationnels ? Comment les préparer et les adapter ?
- Ce projet est-il compatible avec le travail éducatif
dans le quotidien de l'adolescente à l'hôpital (le
«nursing« et les activités occupationnelles), et
aussi avec le travail thérapeutique du personnel soignant ?
- Peut-on étendre ce projet à d'autres TCA ou
d'autres pathologies psychiatriques ?
Pour ce faire, je vais exposer une étude
générale et spécifique de l'AM et de sa prise en
charge en me basant sur, d'une part, des références
théoriques précises, divers témoignages recueillis sur des
sites Web/interviews/entretiens téléphoniques (de jeunes filles
atteintes d'AM et de femmes guéries ou presque de ce trouble, d'ESP et
des professionnels du traitement thérapeutique de l'AM) ; et une
étude des méthodes éducatives actuelles pratiquées
à La Ramée. Et d'autre part, sur ma pratique
éducative personnelle en tant qu'éducatrice audiovisuelle avec
des adolescents de différentes ASBL et écoles bruxelloises, ainsi
que mes différents bagages. Ensuite je vais proposer une action
éducative potentielle et sa mise en place pratique sous forme
d'un projet éducatif audiovisuel collectif (ses
objectifs, ses étapes, son évaluation). Dans une optique
éducative, je m'intéresserai à cerner le public cible et
ses besoins, le cadre de prise en charge thérapeutique hospitalier, les
ressources disponibles et les missions de l'ESP qui en découlent. Cela
en mettant en évidence les psycho-comportements inadaptés du
public cible liés à la symptomatique du conflit mental, et
principalement le manque de confiance en soi et les difficultés
relationnelles.
L'objectif de ce mémoire est
donc quadruple :
- Premièrement, de confirmer la pertinence du travail des
ESP, dans le quotidien et en projet, au sein du personnel d'un hôpital
psychiatrique spécialisé dans la prise en charge de l'AM de
l'adolescente.
- Puis de poser les limites de l'action éducative en
cernant et en précisant le public cible et ses besoins, le cadre, les
ressources et les missions de l'ESP.
- Ensuite, de proposer, en réponse, un exemple d'action
éducative potentielle en projet utilisant une technique
audiovisuelle.
- Et finalement, de démontrer que la pratique
créatrice et ses techniques peuvent devenir des instruments
éducatifs originaux et à diverses facettes.
Pour l'ESP, travailler dans une clinique psychiatrique, au sein
d'un service spécialisé dans les TCA de l'adolescence, impose
prioritairement une connaissance théorique des différents TCA et
de leurs enjeux. Dans un tel cadre de travail l'ESP a la responsabilité
de connaître l'état de santé général des
jeunes qu'il accompagne et de savoir communiquer des informations quant
à l'évolution de celui-ci.
Dans le cas de l'AM, qui va être développé
dans ce travail, c'est une condition de travail impérative face à
ce trouble où le risque létal est aussi présent. Ces
savoirs prépareront l'ESP à structurer et à mettre en
oeuvre son action éducative au quotidien et en projet. Et ils seront
approfondis, actualisés et adaptés dans un travail pratique au
cas par cas. Voyons dans les quatre premiers chapitres de ce mémoire les
éléments théoriques nécessaires au travail
éducatif situant : le public cible et ses besoins,
le cadre de travail, les ressources et les missions de
l'ESP.
CHAPITRE 1.
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE L'ANOREXIE
MENTALE
Tout en permettant une approche générale du
public cible, ce premier chapitre met en perspective la richesse du
sujet de l'AM : son contexte historique, une définition
générale des différents TCA et de l'AM, ainsi qu'une
approche clinique de cette dernière.
1.1. APERÇU HISTORIQUE
Comme accroche, je vais présenter une introduction
historique de l'AM, d'une part d'un point de vue social, puis médical et
enfin éducatif. C'est aussi une première occasion pour montrer
que quelques notions théoriques essentielles sur l'AM décrites
dans ce travail ont été mises en évidence depuis plus de
soixante ans.
1.1.1. DU POINT DE VUE SOCIAL
Des périodes de jeûne ou des restrictions
alimentaires diverses ayant une justification philosophique et/ou religieuse
font partie de la quasi-totalité des traditions religieuses. Elles
furent pratiquées par l'élite, saints, prophètes et
croyants, tout au long de l'histoire et dans différents pays.
Selon Maître3(*), une forme
d' « anorexie mystique » va se propager en
Occident à partir du XIIe siècle, avec la
montée de la mystique affective féminine. Cette forme est
caractérisée par un jeûne extrême ou l'inédie
(capacité de vivre sans manger autre chose que l'hostie). Notons la
résurgence de ce phénomène d'inédie au XVIIe
siècle en Angleterre, avec le phénomène des
« miraculous maids » (servantes miraculeuses) ou
des « fasting girls » (filles du jeûne).
Dans une optique religieuse, ces femmes peuvent être
considérées comme saintes ou martyres d'un point de vue social ou
bien telles des anorexiques mentales d'un point de vue psychopathologique. De
la Renaissance jusqu'au XIXe siècle, avec la sécularisation des
conduites de jeûne, on observe de nombreux faits analogues se
répandant hors du monde occidental qui vont affecter le regard religieux
et médical et amener à une différenciation
progressive de l'AM. Depuis les années 1930 jusqu'à nos jours, la
« weight phobia » (peur de prendre du poids) fait
effet de mode.
Vers 1960, un terrain socioculturel favorable à
l'anorexie s'est progressivement installé dans les pays occidentaux avec
le développement d'une société de consommation : une
nourriture surabondante et industrielle, le culte du beau, de la jeunesse et de
la minceur.
Actuellement, l'AM fait quotidiennement l'actualité des
médias, des célébrités du monde de la mode, du
sport, du cinéma, de la chanson... sont montrés du doigt et mis
sur le banc des accusés donnant le mauvais exemple à nos jeunes
et moins jeunes. Et elle se manifeste sur la Toile depuis 2005 avec le
mouvement «pro ana« (communauté prônant
l'anorexie tel un mode de vie) à travers des blogs ou
sites Internet où les jeunes (pour la plupart)
s'échangent des conseils pour maigrir, se faire vomir, tromper
son médecin, dissimuler sa maigreur, etc.
Dans leur ouvrage, Simon et
Nef4(*)
précisent que les études épidémiologiques
récentes, peuvent laisser croire à une augmentation du nombre de
cas d'AM dans le monde mais ce n'est pas certifié. Car cela peut
s'expliquer, d'une part, par un diagnostic plus précis et une prise en
charge qui se spécialise face à ce trouble depuis quelques
dizaines d'années, et d'autre part, par la médiatisation du
problème. Néanmoins, les spécialistes des TCA constatent
une multiplication de formes incomplètes de l'AM ou de comportements
anorexiques.
1.1.2. DU POINT DE VUE
MÉDICAL
L'AM n'est pas une affection récente, son tableau clinique
permet de la reconnaître dans des descriptions remontant au Moyen Age. Le
mot anorexie fait son apparition dans le domaine médical en 15845(*).
De la Renaissance au XVIIIe siècle, la
clinique médicale commence à réaliser des observations
plus méthodiques, mais le discours médical oscille encore entre
explication scientifique et recours au mystique avec les termes
d' « inedia prodigiosa » (miraculeuse
privation de nourriture) et plus tard, d' « anorexia
mirabilis » (perte miraculeuse d'appétit).
C'est en 1669 que l'AM va être considérée
comme une maladie avec Morton6(*) qui va en donner la première
description médicale détaillée, sous le nom de
« consomption nerveuse » : amaigrissement,
perte d'appétit, refus de nourriture, aménorrhée,
hyperactivité, constipation et cachexie. En 1789,
Nadaud7(*)
la présentera comme une « maladie nerveuse avec
dégoût des aliments ».
À partir du 19°siècle, les descriptions de
l'AM s'affinent, les causes organiques sont progressivement
éliminées et on commence à parler d'une maladie mentale.
L'AM se constitue comme entité clinique avec les travaux de deux
médecins : Lasègue8(*) en 1873, avec
le terme d' « anorexie hystérique »,
qui la décrit comme une anomalie intellectuelle, un trouble central et
héréditaire avec refoulement d'un souhait plus ou moins
conscient. Et Gull9(*) en 1874, avec
l' « anorexie nerveuse »,
considérée comme un état morbide causé par des
troubles centraux et héréditaires. Peu après, le terme
d'« anorexie mentale » est proposé pour la
première fois par Huchard10(*). Cette époque marquera
l'entrée de l'AM dans la nosographie psychiatrique et le début
d'une véritable médicalisation des conduites anorexiques. En
1895, Freud11(*) s'intéressera aussi à l'AM et proposera
un rapprochement avec la mélancolie.
En 1908, Janet12(*) et de La
Tourette13(*) mettent en évidence la
présence d'un trouble de la perception du corps. De La
Tourette s'intéressera aussi au trouble de la perception de la
nourriture et soutiendra l'idée qu'il s'agit d'un refus d'appétit
et non d'une perte d'appétit, dont l'origine névropathique est
liée à la honte du corps et entraîne la peur de grossir.
En 1914, suite à la mise en évidence de
Simmonds14(*), d'un affaiblissement généralisé
de l'organisme, ou cachexie, due à une insuffisance globale de la glande
hypophyse, l'AM sera reconsidérée en termes endocriniens par la
plupart des spécialistes au cours des trois décennies suivantes.
Après ce détour, en 1950 on reviendra aux
hypothèses psychogénétiques de l'AM avec des auteurs tels
que Bruch, Selvini, Kestemberg et Decobert
reconnaissant que c'est la dénutrition due aux restrictions
alimentaires qui induit les troubles associés. Dès lors, les
méthodes psychothérapeutiques, telles que la
phénoménologie, la psychanalyse, l'approche comportementale,
analytique ou systémique apportent leur contribution à la
théorisation de l'AM.
Dès les années soixante, « il y a un
développement des critères de diagnostic de l'anorexie au niveau
de la présentation clinique et des études de l'organisation
structurale de cette pathologie. Les critères
d'évaluation ne prennent plus seulement en compte l'évolution des
symptômes mais aussi les facteurs relationnels et de la
personnalité. »15(*)
En 1965, le symposium de Göttingen marque un tournant dans
la conception psychopathologique de l'AM avec les contributions de
Bliss, Branch, Thomas,
Palazzoli et Bruch
déplaçant l'intérêt de la recherche vers les
phénomènes concernant la relation au corps et non plus à
la nourriture. Ces auteurs s'accordent sur trois conclusions qui sont les
suivantes : « l'anorexie mentale a une structure
spécifique ; le conflit essentiel se situe au niveau du
corps et non pas au niveau des fonctions alimentaires sexuellement
investies ; elle exprime une incapacité d'assumer le rôle
génital et les transformations corporelles propres à la
puberté. »16(*)
Aujourd'hui, l'AM est généralement décrite
comme une affection mentale, non organique, un Trouble du Comportement
Alimentaire (TCA). Pour des auteurs récents, tels que Simon
et Nef, il s'agit d'« un trouble
bio-psycho-social, c'est-à-dire d'un trouble déterminé par
des facteurs multiples de natures diverses (biologique, psychologique et
sociale). »17(*) Et d'autres, tels que Wilkins et
Jeammet insisteront sur le fait que l'AM est
« une conduite addictive »18(*) de restriction
alimentaire, une addiction au rien.
Soulignons que « De tous les troubles
psychiatriques, les TCA sont ceux qui entraînent le plus de cas de
décès. »19(*) Néanmoins, malgré la
gravité et l'étendue des conséquences de l'AM, en
Belgique, les centres de traitement spécialisés dans les TCA sont
peu nombreux, citons : la Clinique Universitaire St-Joseph
(Kortenberg), la Clinique Le Domaine (Braine-l'Alleud) et la Clinique
La Ramée (Bruxelles).
Au niveau thérapeutique, des thérapies artistiques
ou art-thérapies sont recommandées pour traiter l'AM.
Orchestrées par le thérapeute spécialisé, les
séances individuelles de traitement prendront la forme
d'activités artistiques diverses non verbales ou verbales (dessin,
peinture, danse, chant, écriture, etc.) visant à permettre aux
jeunes de mieux « maîtriser et exprimer leurs
sentiments. »20(*)
1.1.3. DU POINT DE VUE
ÉDUCATIF
En Belgique francophone, il est fréquent de rencontrer une
équipe éducative collaborant avec le personnel soignant des
hôpitaux généraux ou spécialisés traitant les
TCA. Mais cette équipe ne travaille pas avec les adolescents atteints
d'AM. Ceci pour différentes raisons que je vais brièvement
exposer :
Pour les hôpitaux généraux, ces raisons me
semblent légitimes car l'hospitalisation est toujours faite dans
l'urgence. Il y a un danger physique vital important, à traiter
rapidement d'une façon médicale. Les jeunes patients sont si
faibles physiquement qu'ils restent alités, sous baxter et gavés
par sondes. Par contre, pour les hôpitaux spécialisés
psychiatriques, les raisons restent à mon sens quelques peu floues,
voire arbitraires. Car ici, le danger vital n'est plus compromis à court
terme, les jeunes sont hospitalisés à moyen ou long terme et ils
participent à diverses activités thérapeutiques et
scolaires selon certaines conditions. Notons que dans ces hôpitaux ayant
toujours une unité psychiatrique dédiée aux TCA, les
autres adolescents atteints de troubles psychiatriques et les adultes atteints
de TCA sont toujours encadrés par une équipe éducative et
participent à des projets éducatifs (sportifs, culturels,
artistiques...). Alors pourquoi les adolescents souffrant de TCA n'ont-ils pas
accès à cette prise en charge éducative ?
Les explications récoltées sont les
suivantes :
- Ce public très fragilisé par cette affection
demande une attention toute particulière et des soins avant tout
médicaux et psychologiques, qui en plus du suivi scolaire prennent tout
le temps et l'énergie des patients.
- De plus de par leur jeune âge, doublant leur
fragilité, et le fait que l'AM ne soit pas vraiment ni une
névrose ni une psychose, les adolescents ne seront pas
mélangés avec des patients adultes ou des patients ayant une
autre pathologie psychiatrique que les TCA. Cela ni dans les actes du
quotidien, ni pour participer à des activités collectives
organisées.
- Finalement, je citerai quelques réponses courtes telles
que : On ne peut pas faire n'importe quoi avec ce public. Il serait
tellement facile de mal faire en voulant bien faire. Il faut être bien
formé et informé, etc.
La première réponse ne me satisfait pas, car d'une
part, la prise en charge éducative se fait dans le quotidien des ces
jeunes et donc ne prend pas du temps mais en fait partie. D'autre part, en ce
qui concerne les projets éducatifs, l'ESP peut proposer des
activités relaxantes ou sublimant l'énergie par la
création. Ensuite, la deuxième réponse me semble
être totalement hors-sujet, car un suivi éducatif n'implique pas
des contacts avec les patients d'autres unités, surtout si c'est
clairement déconseillé préalablement. Et finalement, face
aux dernières réponses, je reste bouche bée en me
demandant : Mais que pensent-ils donc de la fonction d'ESP ? Que l'on
travaille et que l'on réalise des activités sans
réfléchir, sans but, sans préparation... sans se
préoccuper du contexte de travail, de ses acteurs et de leurs
besoins...
C'est seulement vers 1990, que des Éducateurs
Spécialisés (ESP) vont être intégrés pour la
première fois dans l'équipe pluridisciplinaire prenant en charge
l'AM de l'adolescente d'une clinique psychiatrique bruxelloise : La
clinique La Ramée. Actuellement encore, cette clinique reste
l'exemple unique de cette intégration des ESP dans ce cadre particulier
de travail. Depuis, les ESP y ont trouvé un rôle important dans
l'accompagnement des actes quotidiens et le travail de nursing dont l'objectif
premier est de soutenir le cadre thérapeutique. Néanmoins,
l'équipe d'ESP n'a pas de projet éducatif proprement
défini et cela pour des raisons similaires à celles
précitées ci-dessus. Dans les deux derniers chapitres de cet
ouvrage, je compléterai la description du travail des ESP dans cette
clinique et je proposerai un projet éducatif adapté pour prouver
de la pertinence de l'action éducative en ce domaine.
De ce parcours historique, nous retiendrons que l'AM n'est pas
une maladie au sens propre mais plutôt un TCA ayant des
origines et des conséquences bio-psycho-sociales graves et
multiples. Mais aussi soulignons, que c'est l'image corporelle
qui est perturbée et l'importance des
facteurs relationnels et des caractéristiques de la personnalité
pris en compte pour l'évaluation du diagnostique de l'AM. Nous
garderons aussi en tête que l'ESP est le dernier arrivé dans
l'équipe des acteurs professionnels de la prise en charge de l'AM de
l'adolescente à l'hôpital psychiatrique. Et que certaines facettes
de l'action éducative, dont le projet éducatif, restent encore
à être découvertes tout en prenant une certaine
indépendance face à l'action médicale.
1.2. DÉFINITIONS GÉNÉRALES
Le public général dont se charge l'ESP à
l'hôpital psychiatrique étant composé en partie de jeunes
atteints de TCA dont l'AM fait partie. Il semble être intéressant
de voir quelques définitions et distinctions des différents TCA
et ainsi de donner une première définition de l'AM.
1.2.1. LES TCA
Les TCA se caractérisent par un rapport pathologique
à la nourriture (en termes de qualité ou de quantité)
associé à un mal être profond. Les mécanismes de
faim, de satiété, et d'apprentissage alimentaire sont alors
perturbés.
Ils sont marqués par deux comportements
pathologiques distincts associés ou non :
A. Les compulsions
alimentaires
Les compulsions alimentaires sont des épisodes où
la personne perd le contrôle de son alimentation et mange une grande
quantité d'aliments d'une manière compulsive.
B. Les restrictions
alimentaires
Les restrictions
alimentaires sont des épisodes où la personne veut
contrôler son poids (régime, vomissements, prise de
médicaments et hyperactivité).
Les TCA sont souvent liés, mais se différencient
plus qu'ils ne se ressemblent, de par leur étiologie, leurs
mécanismes, leur évolution et leur traitement. C'est pourquoi
dans cette étude, j'ai choisi de citer brièvement les TCA et de
mettre en lumière un seul TCA : l'Anorexie Mentale et plus
précisément l'AM touchant les adolescentes.
1.2.2. LES TROIS TCA MAJEURS
A. L'Anorexie
Mentale
L'AM est une conduite
symptomatique majeure du comportement alimentaire d'origine
« bio-psycho-sociale »21(*). C'est-à-dire que ce
n'est pas une maladie au sens propre du terme, mais un signe
révélateur de problèmes psychologiques, physiques et
comportementaux sous-jacents et qu'elle est déterminée par de
nombreux facteurs biologiques, psychologiques et sociaux.
Elle est caractérisée par une conduite stricte de
restrictions alimentaires volontaire et/ou de manoeuvres de contrôle de
poids conduisant à la dénutrition et à l'amaigrissement.
Persistant dans le temps, les restrictions vont engager un état
dépressif et de nombreuses conséquences psychologiques et
somatiques sévères mettant en péril le pronostic vital des
jeunes.
Remarques sémantiques :
Référons nous au
dictionnaire Larousse :
« Anorexie n.f. (gr. orexis, appétit). MED. Perte de
l'appétit, organique ou fonctionnelle. Anorexie mentale : affection
psychiatrique touchant surtout le nourrisson et l'adolescente,
caractérisée par un refus plus ou moins systématique de
s'alimenter. »22(*)
Nous remarquerons que le terme
« anorexie » dans le sens de perte de
l'appétit est impropre, car en particulier au début de
l'affection, l'anorexique lutte contre la faim et donc il s'agit bien là
d'un refus de manger. Ce sens étymologique conduira à une
confusion sémantique de l'AM dans le langage courant qui a pour habitude
de réduire ce terme composé en un seul mot.
B. La boulimie nerveuse
C'est une « perturbation des conduites
alimentaires, consistant dans la consommation solitaire, à certains
moments de crise, de grandes quantités de nourriture, de façon
rapide et apparemment compulsive. »23(*) La crise d'hyperphagie est
dépourvue en général de la notion de plaisir, de faim ou
de satiété et s'accompagne d'un intense sentiment de
culpabilité et de honte.
De nombreuses personnes boulimiques alternent entre ces
consommations abusives et des comportements de contrôle de poids. Elles
se différencient essentiellement de l'AM par le fait que leurs
comportements de contrôle échouent et donc aussi par un manque de
confiance en soi encore plus prononcé.
C. L'hyperphagie boulimique
Elle est caractérisée par une prise rapide et
compulsive de grandes quantités de nourriture. Elle se
différencie de la boulimie nerveuse par un choix d'aliments
précis, l'absence de contrôle du poids, l'absence de vomissements
et elle a pour conséquence l'obésité.
1.2.3. QUELQUES AUTRES TCA
D'autres TCA sont reconnus. Citons : les vomissements
provoqués, l'orthorexie (fixation sur l'ingestion d'une nourriture
saine), la sitiophobie (refus total de toute nourriture), la
potomanie (besoin irrépressible de boire constamment), le pica
(ingestion de substances non nutritives : pierres, papier, sable, etc.),
le mérycisme (rumination avec régurgitation des aliments),
le grignotage ou chaos alimentaire (prises alimentaires par petites
quantités à intervalles réguliers), les fringales de
sucres (besoin de manger des aliments exclusivement sucrés),
l'hyperphagie nocturne (besoin de manger durant la nuit), etc.
1.3.
APPROCHE CLINIQUE
1.3.1.
LE DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL ET POSITIF
Le diagnostic différentiel est un examen médical
général approfondi réalisé par le médecin
généraliste. Il est nécessaire pour distinguer l'AM
d'autres pathologies, ayant leur origine dans d'autres troubles psychologiques,
comportementaux, physiques, et pour apporter par la suite un
traitement adapté.
Le diagnostic positif de l'AM est porté devant :
« la triade symptomatique (Anorexie, Amaigrissement et
Aménorrhée), les signes spécifiques psychologiques, les
signes somatiques de carences et les signes négatifs : l'absence de
pathologie psychiatrique patente... l'absence de pathologie
médicale... »24(*)
1.3.2.
LES DIFFÉRENTES FORMES
A. Forme clinique type : l'AM de l'adolescente
L'AM de l'adolescente constitue une entité clinique du
fait de sa survenue au moment de la puberté et représente la
forme clinique type de l'AM. Cette affection de longue durée va toucher
avec prédilection les adolescentes de 12 à 20 ans.
B. Autres formes
Il existe aussi d'autres formes cliniques particulières
d'AM qui relèvent de problématiques relativement
spécifiques et différentes et qui seraient donc tout à
fait indépendantes de l'AM de l'adolescence. Citons :
L'AM du nourrisson, l'AM pré-pubertaire (9 et 12 ans), l'AM
tardive de l'adulte (20 ans et plus), l'AM masculine et l'AM
réactionnelle (faisant suite à traumatisme).
1.3.3.
LES DEUX TYPES
Les spécialistes distinguent les comportements anorexiques
en deux catégories qui dans la pratique clinique des adolescentes,
peuvent se retrouvent d'une façon équivalente et s'alterner
périodiquement ou se préciser suivant l'évolution de l'AM.
Voyons les descriptions de ces types selon Simon et
Nef25(*) :
A. L'AM de type
classique ou restrictif
Ce type classique est « caractérisé
par de la restriction alimentaire (qualitative ou quantitative) et/ou par de
l'exercice physique outrancier. »
B. L'AM de type
mixte ou boulimique
Ce type mixte est « caractérisé par
des crises de boulimie (objective et subjective), des vomissements
auto-provoqués et des abus de laxatifs ou de
diurétiques. »
Notons que les adolescentes souffrant d'AM avec des crises de
boulimie et/ou comportements purgatifs se différencient des adolescentes
souffrant d'anorexie restrictive en de nombreux autres points et seront
traitées différemment.
CHAPITRE 2.
PRÉCISIONS SUR L'ANOREXIE
MENTALE DE L'ADOLESCENTE
Ce deuxième chapitre donne une approche
spécifique du public cible de l'action éducative. Ceci
en apportant des explications précises de l'AM de l'adolescente, comme
son épidémiologie, son évolution, son pronostic de
guérison et son étiologie.
2.1.
ÉPIDÉMIOLOGIE
Nous l'avons vu l'AM de l'adolescente est la forme la plus
typique et aussi la plus fréquente. Elle touche les adolescentes, sans
discrimination face aux milieux socioculturels. Néanmoins, elle garde
une prédilection pour les jeunes exerçant une profession dans la
mode ou le sport.
En Belgique, sa fréquence serait
comprise entre 0,5 et 1% des adolescentes et des jeunes femmes26(*).
L'incidence de l'AM est de « cinq
nouveaux cas par an pour 100 000 habitants d'une population donnée,
hommes et femmes de tous âges confondus »27(*). Pour la Belgique, comptant
une population de 10 918 405 d'habitants en juillet 201128(*), cela correspond à un
peu moins de 550 nouveaux cas par an, dont « 90% sont des jeunes
filles ou jeunes femmes »29(*).
Son sexe ration constate une
prédominance féminine de 90% à 95%30(*).
2.2. ÉVOLUTION ET PRONOSTIC
DE GUÉRISON
La durée de l'AM peut varier de quelques mois à
toute une vie (rarement inférieure à 18 mois).
2.2.1. LA PHASE
D'EXTÉRIORITÉ ET LA PHASE D'INTÉRIORITÉ
Deux phases distinctes sont reconnues :
- La phase d'extériorité, c'est le moment où
la personne atteinte d'AM garde conscience de la réalité.
C'est-à-dire qu'elle se rend compte de la vision exagérée
qu'elle a de son corps, de ses raisonnements erronés et du
caractère destructeur de ses comportements anorexiques.
- La phase d'intériorité est la phase suivant la
phase d'extériorité. C'est le moment où la personne
atteinte d'AM perd le contact avec la réalité et s'identifie
à son trouble. Cette phase amène la personne à un
isolement social et parfois au suicide.
2.2.2.
CHRONICISATION ET TAUX DE MORTALITÉ
Les deux dangers majeurs de l'AM sont la
chronicisation de la maladie et la mort. Les facteurs favorisant et
déclenchant l'AM ne suffisent pas à son installation
définitive. Ce sont les processus de chronicisation qui se mettent en
action qui installent l'AM d'emblée ou par étapes dans la
durée et entraînent l'apparition de nouvelles pathologies :
augmentation des symptômes psychiques, physiologiques et physiques
associés.
Le risque de chronicisation devient de plus en plus
élevé après quatre ans d'évolution du trouble et
les rechutes sont fréquentes dans 50 % des cas31(*).
Le taux de mortalité de l'AM est important :
« 5 % à 15% des anorexiques »32(*) décèdent des
suites de leur maladie, soit par des complications médicales, soit par
suicide. Ces chiffres placent l'AM dans les premières causes de
décès des adolescents.
Notons aussi que le taux de décès augmente
fortement avec la durée d'évolution de la pathologie ou dans le
cas d'une AM de type mixte.
2.2.3.
LA GUÉRISON ET L'ÉVOLUTION SOUS TRAITEMENT
Le processus de guérison est long et difficile. Mais la
guérison est possible même si elle reste imparfaite.
Selon Simon et Nef33(*) :
- Dans environ un tiers des cas, l'évolution est
favorable, avec la disparition totale de la triade symptomatique. Les
adolescentes retrouvent un poids normal et une vie relationnelle satisfaisante,
avec disparition des troubles somatiques et psychologiques. Cependant, il
subsiste toujours une hypersensibilité aux TCA dont on ne guérit
pas.
- Pour un second tiers, l'évolution est
intermédiaire. On constate une amélioration, mais la
guérison reste incomplète : les adolescentes conservent des
anomalies du comportement alimentaire, des restrictions et/ou des accès
boulimiques avec la persistance d'un poids faible, des troubles psychologiques,
un mal-être, une vie affective difficile, un cycle menstruel
irrégulier et des rechutes fréquentes.
- Le dernier tiers évolue mal, l'AM est
chronicisée, persiste et nécessite des soins continuels :
dénutrition grave, isolement social et dépression chronique.
Notons que des symptômes persistent jusqu'à quatre
ans suite à un traitement suivi et qu'après une dizaine
d'années d'AM certains troubles deviennent irréversibles. Dans le
cas de l'AM de type mixte, les crises de boulimie peuvent perdurer longtemps
après la fin des restrictions.
Tableaux des facteurs du pronostic de
guérison
Facteurs positifs
|
Facteurs
négatifs
|
- L'âge précoce d'apparition du trouble : 12-14
ans.
- L'AM classique.
- Le traitement précoce, la courte évolution de la
maladie (- de 2 ans).
- Un traitement de fond : durée de traitement
supérieur à 4 ans.
- La reprise de poids.
- La réapparition du cycle menstruel.
- La réapparition de l'appétit.
|
- L'âge tardif d'apparition du trouble :
18-20 ans.
- L'AM mixte : vomissements / prise de laxatifs et
diurétiques et l'aggravation des conséquences
médicales.
- Traitement tardif ou absent, la longue évolution de la
maladie (+ de 4 ans) et la chronicisation.
- La gravité de l'amaigrissement.
- Le déni du trouble et le refus de traitement.
- La dépression.
|
2.3. ÉTIOLOGIE : UN
TROUBLE D'ORIGINE MULTIFACTORIELLE
Pour approfondir la connaissance des jeunes composant son public
cible et établir des liens de causes à effets dans le temps
(passé-présent-futur) quant à leurs comportements
perturbés, l'ESP se penchera sur les origines de l'AM.
Nous l'avons vus, l'AM est considérée comme un TCA
majeur et à des d'origines multifactorielles, c'est-à-dire,
déterminée par des facteurs multiples bio-psycho-sociaux en
interaction. Elle se développe chez des adolescentes
prédisposées, à l'occasion d'évènements
marquants qui la déclenchent, suivis d'un régime alimentaire ou
concomitant avec ce dernier. Et elle sera pérennisée par des
mécanismes de maintien.
Notons que les explications suivantes sont basées sur
divers ouvrages34(*)
précités dans ce mémoire et d'interviews de
spécialistes de l'AM, ainsi que du témoignage d'une jeune femme
anciennement touchée par l'AM. Elles ne sont pas spécifiques et
aucune d'entre elles n'est encore fermement reconnue scientifiquement à
ce jour. Mais par leur association, elles donnent un aperçu
hypothétique global des déterminismes de cette
problématique complexe et polymorphe.
2.3.1. LES FACTEURS DE
PRÉDISPOSITION
Une vulnérabilité individuelle influencée
par des facteurs bio-psycho-sociaux.
A. Facteurs à
risque individuels
Une vulnérabilité psychologique individuelle et
une souffrance profonde sous-jacente :
- Des expériences perturbantes de l'enfance
(problèmes liés aux premiers nourrissages, traumatismes moraux
et/ou physiques et/ou sexuels, deuils ou ruptures précoces, passé
de maigreur ou d'obésité et/ou d'insatisfactions corporelles) ou
au contraire une enfance aconflictuelle, sans histoire.
- Un déséquilibre affectif, une faible estime de
soi, des états dépressifs et/ou anxieux, une tendance au
perfectionnisme et/ou à l'introversion et/ou à
l'intellectualisation, un développement en faux-self, une grande
dépendance familiale, des envies d'ambition et d'autonomie
refoulées, des valeurs peu sûres.
- Une pratique active dans le milieu de la mode, de la danse ou
du sport.
- Une pratique religieuse fervente (expériences de
jeûne et de culpabilité), etc.
B. Facteurs à
risque familiaux
Une vulnérabilité et des dysfonctionnements des
modèles familiaux (parfois transgénérationnels) :
- Des antécédents familiaux d'AM ou
d'obésité (ou d'autres TCA) et/ou de troubles psychiatriques
(dépression, alcoolisme, pédophilie, etc.).
- Un apprentissage alimentaire familial perturbé :
tensions durant les repas, fausses croyances sur la nourriture, etc.
- Un apprentissage familial perturbé de l'image du
corps : mauvais ou faibles échanges d'expériences
corporelles, fausses croyances sur le corps et le poids, etc.
- Des idéaux (éducatifs ou sociaux) et/ou une
religion et/ou une foi déviés sur un mode d'élitisme, de
performances individuelles, de culpabilité, de dépendance ... et
surtout d'intransigeance.
- Une tension familiale et l'évitement des conflits, des
sentiments, du dialogue.
- Des conflits familiaux importants (disputes
régulières).
- Des rôles familiaux confondus (relations duelles
exclusives, parentification des enfants, etc.).
- Une autorité abusive, ne laissant pas de place à
l'autonomie individuelle, etc.
C. Facteurs à
risque socioculturels
Une vulnérabilité et des dysfonctionnements des
modèles socioculturels (parfois transculturels) :
- Un apprentissage alimentaire social perturbé:
surabondance et surconsommation de nourriture, augmentation et banalisation des
régimes et des TCA, la perte du plaisir de prendre le temps de bien
manger à table, etc.
- Un apprentissage social perturbé de l'image du
corps : mauvais ou faibles échanges d'expériences
corporelles, le culte excessif de la minceur/beauté/perfection et son
reflet médiatique approché individuellement par la maîtrise
du corps (régimes, sport, etc.) et le truchement (maquillages,
anabolisants, chirurgies esthétiques, etc.) dans un esprit de
compétitivité.
- Une liberté abusive, sans interdits où le plaisir
est recherché individuellement dans les sensations extrêmes,
etc.
2.3.2.
LES FACTEURS DE DÉCLENCHEMENT
Des évènements marquants actuels et un
régime alimentaire :
- Des remarques humiliantes au sujet du poids ou du physique.
- Des violences subies (physiques ou psychologiques) et/ou un
abus sexuel.
- Un échec scolaire ou social, une perte d'idéal,
une déception sentimentale.
- Un conflit familial éclatant ou imminent.
- La maladie ou la perte d'un proche (séparation,
décès).
- Une séparation (déménagement, changement
d'établissement scolaire), etc.
2.3.3.
LES FACTEURS DE MAINTIEN
L'intensification des comportements de la restriction
alimentaire et leur maintien :
- Le manque de confiance en soi.
- L'état de dénutrition de l'organisme.
- L'intensification et/ou la chronicisation des symptômes
anorexiques.
- Les conséquences protectrices et
bénéfiques de l'AM.
- Les stratégies d'évitements et de contrôle
inadaptées et la peur du changement.
- Les fausses croyances personnelles ou collectives sur le
corps, le poids, l'alimentation et la beauté.
- Les réactions inadaptées de l'entourage, face
à la perte de poids et aux performances physiques et/ou psychologiques,
hostilité et/ou désintérêt ou encore
encouragement et/ou surprotection.
- La méconnaissance ou la minimisation des troubles par
l'entourage.
- Le refus ou le retard de la prise en charge
thérapeutique professionnelle, etc.
2.3.4.
LE RÔLE DE L'ADOLESCENCE
Soulignons l'importance de l'adolescence, qui n'est pas une cause
en soi mais qui reste le terrain de prédilection de cette
problématique. Effectivement, c'est une période de
vulnérabilité particulière. Un stade important de la vie
marqué par des changements brutaux, tant psychologiques que physiques et
sociaux, et des choix conséquents à faire.
n Un corps à se
réapproprier : lors de la puberté, le poids est
fluctuant, les formes féminines s'affirment, le cycle menstruel se met
en place, les pulsions sexuelles grandissent, etc.
n Une identité à
reconstruire : des choix importants et des exigences sociales
nouvelles s'imposent et se précisent (des choix scolaires, une
orientation sexuelle, de nouveaux centres d'intérêt, de nouveaux
amis, des nouveaux comportements alimentaires, etc.).
n Une autonomie à acquérir :
le deuil de l'enfance insouciante à accepter et les perspectives de
l'âge adulte et des responsabilités à envisager, un besoin
d'indépendance et la perte de la dépendance familiale, etc.
En bref, un nouvel équilibre psychologique, physique,
affectif, social et familial à trouver, tel est le défi de
l'adolescence. Pour répondre au mieux à ce défi de la vie,
l'adolescente va adopter diverses stratégies adaptatives ayant un impact
positif ou négatif et dépendant de ses ressources
(bio-psycho-sociales). Dans le cas d'un développement d'une AM chez une
adolescente, la fragilité est doublée et les ressources semblent
défaillantes ce qui va amener à des choix incisifs et des
comportements inadaptés en réponse à des changements
violents et incontrôlables.
2.3.5.
QUELQUES EXPLICATIONS
L'AM est déterminée par :
n Des déficits biologiques et/ou psychologiques
primaires (une vulnérabilité
génétique ou des antécédents pathologiques
personnels).
n Des déficits biologiques et/ou psychologiques
secondaires à un état de dénutrition et/ou
à l'anxiété, à la peur d'être grosse,
à l'hyperactivité, à la faible estime de soi, au manque de
confiance en soi.
n Une stratégie adaptative
d'évitement (dans un contexte de changements).
Une manifestation marquant une rupture et le refus (de
quitter le statut de l'enfance, du corps féminin, de l'image maternelle
ou paternelle, de la sexualité, des sensations affectives, de
l'autonomie et/ou de la dépendance, des conflits relationnels et
familiaux, des sensations physiques désagréables et de la
culpabilité éprouvées en mangeant, etc.). Une addiction
telle une échappatoire aux problèmes et choix de vie.
n Une stratégie adaptative de contrôle
(dans un contexte de non contrôle) et
d'autonomisation (dans un contexte de dépendance et
d'intrusion).
La maîtrise du poids fluctuant, de la faim, des formes
féminines, du cycle menstruel, des pulsions sexuelles, des affects et
des relations, des capacités physiques et intellectuelles, des peurs,
etc. L'affirmation d'une nouvelle identité indépendante et
spéciale, d'une volonté et ou foi intérieure, d'ambitions
... Une tentative de prise d'autonomie et de réappropriation du corps
par la puissance du mental.
n Des conséquences protectrices et
bénéfiques multiples (dans un contexte
d'insécurité).
L'obtention d'une sensation de toute-puissance sur sa vie
par cette addiction au rien, du plaisir par la faim et la maigreur, d'un
recouvrement de l'estime de soi et de reconnaissance sociale par les
réussites de contrôle, d'un équilibre affectif par la
diminution du stress et des conflits familiaux (redirigés sur
l'adolescente malade unissant ainsi la famille). Et la
découverte : de l'investissement ou du désinvestissement du
regard d'autrui sur son corps, de son monde intérieur par
l'introspection et du monde extérieur par la Connaissance, etc. Une
recherche d'homéostasie et de bien être.
n Une tentative de conformisme social et/ou familial
(dans un contexte de compétitivité).
L'identification à des idéaux de minceur et de
perfection basés sur de fausses croyances collectives ... Une
tentative de sublimation de l'être ou du paraître.
n Une réaction à des
évènements traumatisants (dans un contexte
d'évitement).
Des relations négatives avec l'entourage et/ou la famille
(négligences affectives, moqueries, violences physiques et/ou morales,
inceste ou contexte familial incestueux, etc.). Une façon d'affronter
ses souffrances, de lutter pour survivre.
L'adolescente ne choisit donc pas consciemment d'être
anorexique, mais va le devenir progressivement et insidieusement par addiction
au rien, en s'enfermant dans ses conduites de restriction alimentaire. C'est
là que la confusion se pose pour l'adolescente : confusion des
sentiments, des comportements, des relations ; car ce qui semble
être un choix est plutôt une obligation, et les résultats ne
peuvent être que faussés. En bref, l'adolescente anorexique
s'adapte, évolue à sa façon et surtout selon ses
moyens, en prenant l'AM comme alternative à ses problèmes,
comme bouclier face aux menaces intérieures et extérieures et
à ses sentiments et envies inexprimables.
Retenons de cette tentative profondément ambivalente, que
c'est un appel à l'aide, au dialogue, à l'autonomie,
à la Vie, et à l'Amour. Un appel qui résonne sans
trouver de récepteur adéquat.
CHAPITRE 3.
UNE SYMPTOMATIQUE COMPLEXE ET SES
CONSÉQUENCES MULTIPLES
Ce troisième chapitre donne une approche des
besoins du public cible liés à la symptomatique complexe
et aux conséquences bio-psycho-comportementales de l'AM. En plus
d'approfondir les connaissances sur le public cible et son état de
santé, ces précisions symptomatiques permettront à l'ESP
de cibler les besoins généraux de ce public et donc ses demandes,
éléments essentiels à la mise en place d'une action
éducative adaptée. Les deux problématiques
éducatives visées étant le manque de confiance en
soi et les difficultés relationnelles, dans cette vue
d'ensemble des divers symptômes de l'AM et de leurs conséquences,
je pointerai plus particulièrement les symptômes du
conflit mental et les caractéristiques psycho-comportementales
associées.
Les retentissements de l'AM sont multiples et évolutifs.
Au début des troubles, le bilan médical et psychologique est peu
perturbé. Ensuite, les perturbations vont apparaître et s'aggraver
progressivement avec l'évolution de l'AM et conduire à des
conséquences sur la santé aussi insidieuses que diverses :
conséquences physiques, psychologiques et sociales. Intimement
liés, ces symptômes vont s'entretenir mutuellement et former des
cercles vicieux qui finalement conduiront à l'enfermement dans les
conduites anorexiques. Plus les privations sont sévères et
s'installent dans le temps, et plus les déséquilibres
bio-psycho-sociaux seront importants et entraîneront des complications
sévères.
3.1.
LA TRIADE SYMPTOMATIQUE : AAA
L'AM est caractérisée par l'association de
trois symptômes majeurs retenus dans le DSM -
IV35(*) :
3.1.1. L'ANOREXIE OU REFUS DE
S'ALIMENTER
Cette «Anorexie«, à comprendre ici dans
le sens de «refus de la nourriture«, est le symptôme majeur et
initial. Au début du trouble, cette conduite diffère de
l'anorexie simple où il y a perte ou diminution de la faim car on
constate une attitude de refus volontaire de l'alimentation, une sorte de lutte
contre la faim. Ce refus de la nourriture commence généralement
par un régime qui va s'intensifier dans le temps, allant de la
restriction alimentaire stricte à la sitiophobie (refus total de
s'alimenter) et entraînant alors l'anorexie (perte
d'appétit), l'amaigrissement, l'aménorrhée et la
dénutrition.
3.1.2.
L'AMAIGRISSEMENT
Cet «Amaigrissement« est le résultat
des restrictions alimentaires et/ou des manoeuvres purgatives pratiquées
par la jeune fille. Au début insidieux, il se révèle
brutalement quand l'AM proprement dite s'installe.
Quelques caractéristiques de
l'amaigrissement :
Rapide et spectaculaire : maigreur extrême pouvant
descendre entre « 10 % à 50 % du
poids »36(*) considéré normal pour l'âge. En
général, la perte de poids progressive est bien
tolérée par le sujet même si elle est très
importante. Notons que des formes frustes sont parfois observées.
- Fonte massive des graisses (des joues creusées, des
côtes saillantes, l'effacement des seins, des hanches et des fesses).
- Toujours secondaire à l'altération du
comportement alimentaire et complété par une conduite de
contrôle du poids (régimes, jeûnes, vomissements,
médicaments).
3.1.3.
L'AMÉNORRHÉE
Cette «Aménorrhée« ou
l'interruption du cycle menstruel coïncide ou suit le plus souvent la
conduite de restriction alimentaire. Elle est primaire ou secondaire, suivant
son installation avant ou après la puberté.
3.2.
LES CONSÉQUENCES PHYSIQUES
En plus de la triade symptomatique, l'AM s'accompagne toujours
d'un état de dénutrition et de troubles somatiques allant de
légers à très sévères, se manifestant par un
dérèglement généralisé de l'organisme.
3.2.1.
LA DÉNUTRITION
Des auteurs tels que Simon et
Nef37(*)
vont insister sur les effets réciproques de l'AM et de la
dénutrition. Cette dernière va engager de sérieuses
modifications métaboliques. Le corps, en réponse à la
limitation des apports énergétiques disponibles, va se mettre en
régime d'économie et ralentir les processus
physiologiques (la diminution de la température corporelle, de la
tension artérielle, des pulsions cardiaques et du rythme respiratoire,
l'accélération de la décalcification osseuse et la
déficience du système immunitaire). Le rôle des effets et
perturbations secondaires à la dénutrition s'impose alors comme
étant un facteur majeur d'entretien et d'aggravation de l'AM.
3.2.2.
LES EFFETS PHYSIQUES
Voici quelques effets physiques
repris par Vanderlinden38(*) :
- Des anomalies de la biologie sanguine et des troubles
électrolytiques : hypokaliémie, anémie,
hypoleucocytoses, hypoglycémie, hypoprotidémie, ketoacidose,
hémoconcentration, etc.
- Des problèmes aux reins : infection et insuffisance
rénale, déshydratation, oedèmes (jambes, chevilles,
périorbitaires), etc.
- Des problèmes cardiaques : palpitations, arythmie
cardiaque, diminution du muscle cardiaque, susceptibilité de crises
cardiaques, hypotension, etc.
- Des problèmes musculaires (fonte des tissus adipeux
et de la masse musculaire) : faiblesse, douleurs, atrophies,
asthénie et retard de croissance musculaire.
- Des problèmes digestifs : ballonnements, crampes
abdominales, constipation, diarrhées, blocage ou insuffisance
hépatique, déchirure ou reflux oesophagiques, ulcères,
pancréatite, oesophagite, etc.
- Des problèmes liés au dysfonctionnement
cérébral : dommages aux nerfs et au cerveau,
céphalées, vertiges, insomnies, difficultés de
concentration, diminution des capacités de réaction, hypothermie,
troubles de la circulation sanguine (des extrémités puis
générale), paresthésies, l'anugo, hypersensibilité
à la lumière et au bruit, etc.
- Des problèmes bucco-dentaires :
décalcification dentaire, érosion de l'émail, gencives et
joues enflées, hypertrophie des glandes salivaires, etc.
- Des problèmes respiratoires : ralentissement du
rythme respiratoire, essoufflements, infections, etc.
- Des problèmes de peau et de phanères : peau
sèche, teint jaunâtre, escarres, des phanères secs,
fragiles et cassants, chute de cheveux, plaques de calvitie, etc.
- Des problèmes osseux : ostéoporose,
susceptibilité aux fractures des os, etc.
- Des problèmes hormonaux : perturbation du cycle
menstruel, aménorrhée, infertilité, etc.
- En cas de grossesse : susceptibilité de
fausse-couche, d'avoir un enfant prématuré, en sous-poids,
mort-né ou malformé.
- Un risque létal élevé : le
décès est le plus souvent causé par des problèmes
cardiaques et/ou par l'association des problèmes suivants : blocage
rénal ou hépatique, pancréatite, rupture gastrique,
hypokaliémie, hypotension, déshydratation, complications
infectieuses, insuffisance rénale ou pulmonaire, réanimation
parentérale trop rapide, accès boulimique ou inanition.
3.3. LES CONSÉQUENCES
PSYCHO-COMPORTEMENTALES
De plus, la triade symptomatique coexiste toujours avec
les symptômes du conflit mental ainsi que les
caractéristiques psycho-comportementales associées.
Ceux-ci seront définis par un ensemble de modifications
inadaptées d'attitudes comportementales et psychologiques
vis-à-vis de la nourriture, du corps, du poids, de la santé et
des relations sociales.
Les différentes modifications étant intimement
liées seront présentées conjointement et
accompagnées d'observations psycho-comportementales
spécifiques et de quelques Psycho-Comportements
Observables (PCO), particulièrement utiles à l'action
éducative au quotidien et en projet.
3.3.1. LES SYMPTÔMES DU CONFLIT MENTAL
Les différents
auteurs39(*)
spécialistes de l'AM s'accordent pour définir plusieurs
symptômes du conflit mental, dont je présenterai ici les huit
principaux : la conduite active de restriction alimentaire, la peur de
grossir et le désir de minceur, la dysmorphophobie, le perfectionnisme,
l'hyperactivité intellectuelle et physique, l'agnosie, une grande
labilité émotionnelle, la pauvreté et les changements de
la vie relationnelle.
A. La conduite active de restriction
alimentaire
n Contrôle et changement du comportement
alimentaire
Observations psycho-comportementales
Le symptôme le plus significatif du conflit mental est la
conduite active de restriction alimentaire qui se manifeste par l'apparition de
nouvelles attitudes alimentaires et la mise en place de stratégies de
contrôle (du poids, du corps et de ses besoins primaires). Ce besoin de
contrôle va engager l'adolescente à vivre dans une sorte
d'ascétisme des désirs et des besoins. Telle une discipline de
vie, un ensemble d'exercices physiques et moraux seront pratiqués en vue
d'une maîtrise de soi et d'un perfectionnement corporel.
Dans un premier temps, la restriction alimentaire va augmenter
l'excitation et le plaisir provoqués par la sensation de faim. La prise
d'aliments étant vécue comme une agression, la jeune fille va
prendre plaisir à lutter contre l'envie de manger et à
contrôler ses besoins. La faim et le corps maîtrisés ainsi
que la perte du poids qui s'ensuit représentent pour l'adolescente
anorexique la domination du Sujet (Moi - Esprit) sur l'Objet (Moi - Corps) et
le Monde, affichant donc aux autres sa force de volonté et sa
réussite dans le contrôle de sa vie. C'est à travers ses
fausses croyances et ses conduites restrictives qu'elle trouvera un sentiment
de maîtrise de soi et une satisfaction personnelle intense, la confortant
ainsi dans sa manière de vivre. Puis tardivement et progressivement,
dénutrition et dépression conditionnées s'installent. Et
suivant un processus inverse, elles renforceront ses doutes intérieurs
et son manque de confiance en soi. La réaction de la jeune fille sera
alors d'intensifier le contrôle alimentaire provoquant ainsi l'anorexie
(perte de l'appétit), l'automatisation des conduites restrictives, et
finalement l'enfermement dans ces conduites.
PCO
L'adolescente adopte différentes techniques de
contrôle :
- Pensées et préoccupations
obsédantes autour de la nourriture
L'adolescente favorise les discussions sur l'alimentation,
collectionne des recettes, confectionne des repas pour les autres, vole de la
nourriture, cache de la nourriture, etc.
- Restrictions alimentaires quantitatives et
qualitatives
L'adolescente mange par petites quantités,
sélectionne les aliments d'une façon rigide, etc.
- Classification personnelle stricte et non
nuancée des aliments imposée comme code de bonne
conduite
L'adolescente classe les aliments en deux catégories
(«bons«, peu caloriques donc permis et
«mauvais«, caloriques donc interdits), fait des recherches sur
la valeur calorique des aliments, etc.
- Attitude particulière lors des
repas
L'adolescente joue avec la nourriture, coupe les aliments en
petits morceaux, trie les aliments, mâchonne longuement, fait du
mérycisme, abuse d'épices et/ou de boissons (eau, café,
thé), calcule les calories, parle très peu, s'isole pour manger,
etc.
- Érotisation de la nourriture
L'adolescente prend plaisir à ressentir la faim,
à regarder la nourriture, à observer les gens manger, à
humer les odeurs de nourriture, etc.
- Prise de substances addictives
L'adolescente consomme plus de tabac, des médicaments
(laxatifs, diurétiques, coupe-faim, vitamines), et dans certains
cas moins fréquents de la drogue et/ou de l'alcool40(*).
n Perte de contrôle, boulimie et manoeuvres
purgatives
Observations psycho-comportementales
Les crises de boulimie sont des comportements compulsifs,
conséquences paradoxales des conduites de contrôle du poids, qui
surviennent entre ou pendant les repas : l'adolescente perd le
contrôle de son alimentation et va ingurgiter rapidement les aliments,
sans éprouver de sensation de faim ou de plaisir. Après cet
échec de contrôle, la panique et la culpabilité surgissent
et poussent la jeune fille à une réaction purgative
instantanée traduite par des vomissements provoqués et des
réactions restrictives secondaires. Au début, les vomissements
sont volontaires puis deviennent automatiques, la perte de contrôle est
alors totale pour ces adolescentes souffrant de ce type mixte d'AM.
PCO
Crises de boulimie et purges
L'adolescente ingurgite rapidement de la
nourriture, se fait vomir suite à un repas, vomit automatiquement
après ou durant le repas, est hyperactive, fait de la potomanie
compulsive, abuse de médicaments, se sent honteuse, culpabilise, est
paniquée, intensifie ses restrictions alimentaires, etc.
B. La peur de grossir et le désir
de minceur
Observations psycho-comportementales
Un second symptôme dominant du conflit mental est la peur
excessive et déraisonnable de prendre du poids, sous-tendue par un
désir éperdu de minceur.
L'adolescente étant obsédée par son poids et
la recherche d'un idéal esthétique de maigreur va intensifier sa
conduite de restriction alimentaire et ses comportements purgatifs. À la
différence d'une personne qui suit un régime normal et se donne
un poids raisonnable à atteindre auquel elle s'arrêtera, la jeune
anorexique qui a peur de grossir ne peut pas et ne veut pas s'arrêter de
maigrir.
PCO
- Pensées et préoccupations
obsédantes pour le poids
L'adolescente a peur de grossir, surévalue son poids,
prend régulièrement son poids, dépense
immédiatement et frénétiquement chaque calorie
absorbée, etc.
- Idéal esthétique de maigreur
L'adolescente veut maigrir alors qu'elle est déjà
très mince, démontre un intérêt
exagéré pour le domaine de la mode et du sport, etc.
C. La
dysmorphophobie
Observations psycho-comportementales
Un troisième symptôme du conflit mental de
l'adolescente est lié à un trouble de la perception de l'image du
corps, c'est la dysmorphophobie. Ce trouble est caractérisé par
la préoccupation et l'exagération d'une imperfection
réelle ou imaginaire du corps.
L'adolescente insatisfaite de son corps, qui ne répond pas
à ses exigences d'idéal esthétique, va développer
une crainte obsédante d'être laide (traits masculins, yeux
rapprochés, acné) ou anormalement formée (petites jambes,
poitrine disproportionnée), et plus exactement, la peur d'être
trop grosse (cellulite, bourrelets). En parallèle à cette phobie,
on constate une perception erronée et surévaluée quasi
délirante des dimensions de son corps. Ce «vécu
d'obésité«, expérience corporelle
particulièrement douloureuse, va altérer et déformer peu
à peu son «image corporelle«, jusqu'à la perte de
l'image de soi et la négation du corps, la rendant
indifférente à son amaigrissement.
PCO
- Pensées et préoccupations
obsédantes pour le corps
L'adolescente prend régulièrement ses mensurations,
examine régulièrement son corps, s'intéresse au
mannequinat et à la chirurgie plastique, évite ou favorise les
miroirs, etc.
- Perception corporelle erronée
L'adolescente se sent et se voit grosse, plus
grosse qu'en réalité, est indifférente face à
l'amaigrissement, a peur du jugement d'autrui sur son apparence, se plaint de
son physique, etc.
D. Le
perfectionnisme
Observations psycho-comportementales
Un quatrième symptôme du conflit mental de
l'adolescente est le perfectionnisme. L'adolescente qui vit dans le doute
intérieur exige beaucoup d'elle-même. Tout ce qu'elle entreprend
doit alors être parfait !
Ne trouvant pas de satisfaction narcissique conforme à ses
idéaux à travers le visible (son corps), l'adolescente, pour se
rassurer, va mettre en place des techniques exacerbant ses qualités,
afin de les rendre visibles au monde. Ainsi, elle vise au quotidien des
performances physiques et intellectuelles, qui se manifestent essentiellement
à travers des attitudes hyperactives intenses et des contraintes de plus
en plus importantes. Cette quête de l'excellence correspond à la
recherche de la perfection absolue mais inaccessible. Ceci explique une
insatisfaction permanente et un travail acharné pour arriver à
atteindre cette chimère.
PCO
Recherche de la perfection dans la
performance
L'adolescente est mécontente de ses résultats,
recommence son travail à plusieurs reprises, n'arrive pas à le
terminer, l'abandonne, etc.
E.
L'hyperactivité intellectuelle et physique
Observations psycho-comportementales
Un cinquième symptôme du conflit mental de
l'adolescente est l'hyperactivité qui est souvent associée au
perfectionnisme. En général, cette hyperactivité est
double, cérébrale et physique.
Souvent dotée de fortes aptitudes intellectuelles, la
jeune atteinte d'AM réduit drastiquement son existence à une
maîtrise cérébrale (boulimie de connaissances, brillants
résultats scolaires), soutenue par des activités physiques
intenses, sportives ou dénuées de sens, pratiquées
solitairement. Autant de moyens de calmer ses tensions et de mettre à
l'épreuve ses capacités de contrôle (du poids, du corps et
de l'esprit) et son efficacité, mais aussi de mettre à distance
ses émotions et ses relations affectives ou encore de s'auto-punir.
L'hyperactivité favorisera activement l'enfermement dans
les conduites anorexiques : au départ, la jeune y trouve du
plaisir, de l'excitation, un surcroît d'énergie et une
reconnaissance personnelle la guidant à intensifier ses
activités. Par sa volonté, elle surpasse ses propres
performances, fatigue et souffrances physiques. Puis, peu à peu la
satisfaction va diminuer laissant place à l'automatisation hyperactive
et l'isolement. En contraste avec l'amaigrissement et les troubles somatiques
associés, ce n'est que très tardivement que cette
hyperactivité va s'altérer et que les signes d'épuisement
feront surface. Les performances se transformant ainsi en leurs opposés,
en échecs, accentueront la mauvaise estime de soi et le manque de
confiance en soi de l'adolescente.
Soulignons que malgré de bons résultats pour
l'apprentissage, les capacités imaginatives sont assez faibles (du moins
bloquées), car l'adolescente manque de souplesse d'esprit,
élément indispensable à la créativité !
PCO
- Investissement intellectuel intense
L'adolescente lit excessivement, étudie excessivement, lit
durant la nuit, a d'excellents résultats scolaires, etc.
- Investissement physique intense
L'adolescente fait du sport excessivement (natation, jogging,
marche, vélo, pompes, abdos, danse, aérobic, etc.), fait des
exercices physiques insensés (monte et redescend des escaliers,
gesticule sans cesse), s'isole pour faire ses exercices, n'est jamais
fatiguée, fait du sport durant nuit, etc.
F. L'agnosie
Observations psycho-comportementales
Un sixième symptôme du conflit mental de
l'adolescente est l'agnosie. C'est un trouble neuropsychologique qui
désigne la méconnaissance par l'adolescente de ses
symptômes et son indifférence morbide quant à la
gravité de son état de santé. Au début surtout, la
jeune fille dénie les troubles, les minimise ou les motive par des
rationalisations. Cette attitude l'aide à supprimer ses angoisses et la
conforte dans ses comportements. Sa maigreur croissante étant sa plus
grande réussite, elle va s'opposer au traitement qui consisterait
à ses yeux à lui dérober ce succès de maigreur
difficilement obtenu et donc de revenir à zéro dans ses
stratégies de contrôle. Ceci explique en grande partie les
consultations tardives et donc le retard diagnostique et
thérapeutique.
PCO
- Le déni des troubles
L'adolescente nie ses symptômes, assure qu'elle va changer
ses conduites, etc.
- La rationalisation des troubles
L'adolescente se plaint de douleurs abdominales, se plaint
d'embonpoint, etc.
- Le refus du traitement
L'adolescente refuse de consulter un médecin, refuse
de manger, etc.
G. Une grande
labilité émotionnelle
Observations psycho-comportementales
Un septième symptôme du conflit mental de
l'adolescente est une grande labilité émotionnelle. On constate
un refoulement massif des affects se traduisant par des réactions
émotionnelles impulsives : des changements importants de l'humeur
qui peuvent survenir facilement et disparaître rapidement, souvent
associés aux différentes périodes d'exaltation ou
d'abattement de l'AM.
L'adolescente soumise à diverses tensions adopte une
conduite défensive à l'égard des émotions et des
relations affectives. Au début, ses réactions
émotionnelles face à des évènements négatifs
ou positifs, deviennent plus vives, plus versatiles, tout en restant
superficielles et réservées. Puis, peu à peu, elle va
perdre le contrôle de ses émotions, manifestant de la
susceptibilité, de l'irritabilité, voire de la colère.
PCO
- L'affectivité bloquée
L'adolescente cache ses sentiments, n'éprouve pas de
sentiments, etc.
- Des changements rapides et importants de
l'humeur
L'adolescente se fâche, s'énerve, pleure, rigole
soudainement, etc.
H. La
pauvreté et les changements de la vie relationnelle
Observations psycho-comportementales
Le dernier symptôme majeur du conflit mental de
l'adolescente se manifeste par des changements relationnels et une
pauvreté de la vie relationnelle. L'adolescente va se désengager
progressivement de toutes ses activités sociales habituelles pour vivre
son anorexie pleinement en solitaire. L'AM devient sienne : sa seule amie,
sa seule confidente, sa victoire sur le monde.
Au commencement des troubles, la jeune fille va ressentir des
conséquences sociales positives de sa perte de poids. En effet,
l'approbation de l'amaigrissement ou des performances par ses pairs, qui n'en
reconnaissent pas encore l'état pathologique, va développer un
sentiment d'appartenance à un groupe social et l'aider à gagner
de l'estime de soi par le biais de ce regard extérieur. Cependant,
d'autres problèmes comportementaux surviennent, car pour
dissimuler sa conduite active de restriction elle doit user de ruse, de
manipulation et de mensonges. Ensuite, avec le début des
inquiétudes et des conseils sur sa santé, un sentiment profond
d'incompréhension va s'imposer. Les troubles ainsi mieux reconnus
deviennent alors source d'anxiété sociale et de rupture. Afin
d'éviter les conflits interpersonnels conséquents, dans une
attitude défensive, l'adolescente va se replier sur elle-même,
réduire peu à peu son entourage relationnel devenant nuisible
à son anorexie, et finalement préférer l'isolement.
Cependant, grâce à son surinvestissement intellectuel et scolaire,
elle maintiendra une apparente adaptation sociale.
Pour l'adolescente qui vit avec ses parents, de nouveaux liens
familiaux de dépendance et de culpabilité vont ainsi se tisser
à travers des situations conflictuelles majeures. On remarquera une
inversion des rôles, dans la mesure où la famille devient
dépendante des exigences de la jeune fille qui refuse de se
nourrir ; ou encore parfois, des oppositions importantes engageant une
prise de distance et/ou une séparation précoce. Dans tous les
cas, la problématique de la dépendance est soulevée.
Au niveau de la vie sexuelle et affective, on constate un
investissement nul ou si existant partiellement, souvent négatif voir
malsain. Comme la faim et le corps, le désir sexuel est
neutralisé, contrôlé.
PCO
- Des perturbations relationnelles
L'adolescente refuse de s'alimenter en
société, s'isole régulièrement, ne parle pas ou
peu, ne s'intègre pas, ne rit pas, ne s'intéresse pas aux
activités ou conversations de ses pairs, se dispute, ment, manipule,
évite ses proches, abandonne ses loisirs collectifs, se
désociabilise, etc.
- Des perturbations familiales
L'adolescente évite les repas en famille, évite les
sorties familiales, impose ses exigences alimentaires, se sent coupable des
problèmes familiaux, s'isole dans sa chambre, veut quitter sa famille
prématurément, etc.
- Des perturbations de l'activité sexuelle et
affective
L'adolescente n'a pas d'activité sexuelle ou
affective, a une activité sexuelle ou affective pathologique, ne veut
pas de petit ami, montre des excès de pudeur, évite le contact
avec des garçons, etc.
3.3.2. LES
CARACTÉRISTIQUES PSYCHO-COMPORTEMENTALES ASSOCIÉES
Afin de compléter ces huit symptômes du conflit
mental, je vais citer brièvement quelques caractéristiques
psycho-comportementales associées et leurs PCO. Ceci en insistant sur
le manque de confiance en soi qui est la
caractéristique associée principale de l'AM mais aussi des autres
TCA majeurs (boulimie nerveuse et hyperphagie boulimique).
A. Le manque de confiance en soi
Observations psycho-comportementales
Le manque de confiance en soi est généralement
déjà présent avant l'installation de l'AM et il va
s'intensifier avec l'évolution de cette dernière. Il sera
déterminant dans le maintien des comportements anorexiques, par son
impact négatif et réciproque avec l'ensemble de la
symptomatique anorexique.
L'adolescente qui manque de confiance en elle ne se trouve pas ou
peu de qualités et ne sent pas digne d'estime. Elle va alors se servir
de l'AM comme moyen d'auto-valorisation. Mais malgré la façade de
maîtrise affichée au travers de ses performances physiques ou
intellectuelles lui permettant de se sentir différente et
supérieure aux autres, le doute et le dénigrement de ses
qualités ne feront qu'augmenter avec l'évolution du trouble. A la
recherche d'une image de soi parfaite par le biais de la maigreur et du
contrôle, inaccessible et contrastant avec la réalité et
ses symptômes, l'adolescente va alors sombrer dans une confusion
narcissique et subir l'échec continuel. Face à ces échecs,
la mauvaise image qu'elle a d'elle-même s'amplifie et la rend très
vulnérable. Ceci va lui faire perdre toute confiance en elle, puis en
l'autre, aux autres, pour peu à peu la pousser à se replier sur
elle-même, sur son AM, ce qu'elle fait de mieux à ses yeux et ce
en quoi elle a confiance. Comme nous l'avons vu précédemment, on
constate alors chez les jeunes, un retrait social progressif jusqu'à
l'isolement social total : abandon des activités, des sorties et
des responsabilités, rupture amicale et familiale. Une fois seule avec
l'AM le pire est à prévoir...
PCO
L'adolescente ne sait pas faire des choix, se
décourage vite, ne prend pas la parole, hésite, recommence un
travail fini, ne sait pas évaluer son travail ou ses comportements, se
compare excessivement aux autres, a une idée fausse de la
réalité, ne prend pas d'initiative personnelle, ne prend pas des
responsabilités, ne donne pas son avis, s'excuse sans cesse, ne prend
pas de risques, ne se lance pas dans de nouveaux projets, n'est pas
fière d'elle, n'accepte pas l'erreur, a une mauvaise image
d'elle-même (se trouve laide, repoussante, stupide,
inintéressante, inutile, ennuyeuse, peureuse...), etc.
B. Quelques autres
caractéristiques psycho-comportementales
n Le manque d'estime de soi
L'adolescente demande sans cesse l'approbation des autres sur ses
actes, etc.
n Un sentiment d'échec
L'adolescente sous-estime son travail, est
déçue par son travail, etc.
n La peur du changement et de l'inconnu
L'adolescente n'arrive pas à se projeter dans un
futur proche, a tendance à la procrastination, ne veut pas faire des
activités qu'elle n'a jamais testées, etc.
n Des phobies diverses
L'adolescente a peur de la graisse, de la saleté, de
la foule, des rapports physiques, des personnes ayant de l'embonpoint, etc.
n La dépendance aux autres
L'adolescente demande l'aide d'autrui, recherche
l'approbation, est influencée par les critiques des autres, etc.
n Le dévouement aux autres
L'adolescente aide les autres, offre ses réalisations
manuelles, etc.
n Des difficultés d'expression (verbale et
non-verbale)
L'adolescente ne parle pas, prend rarement la parole en
groupe, dessine en recopiant, etc.
n La rigidité des attitudes
L'adolescente change difficilement ses comportements,
applique des stéréotypes, etc.
n La difficulté ou refus de se faire
plaisir
L'adolescente ne se repose pas, ne mange pas ce qu'elle
aime, refuse de se parfumer, refuse de bien s'habiller, refuse de se maquiller,
etc.
n Une tendance à se culpabiliser
L'adolescente se sent responsable des
évènements négatifs qui arrivent à ses proches, dit
qu'elle a mérité son AM, maximise ses erreurs, etc.
n Un état dépressif
L'adolescente s'isole dans sa chambre, est triste, pleure
facilement, change rapidement d'humeur, tente de se suicider, etc.
n L'anxiété
L'adolescente parle d'insécurité, est
inquiète, est incertaine, est agitée, se sent impuissante,
etc.
n Des tendances obsessionnelles et
compulsives
L'adolescente se lave excessivement les mains, range sans
cesse, se pèse excessivement, veut courir subitement, etc.
n Un excès de pudeur et/ou voyeurisme et/ou
(plus rarement) exhibitionnisme
L'adolescente cache son corps sous des vêtements
amples, aime regarder les personnes minces, est dégoûtée en
regardant des personnes ayant de l'embonpoint, exhibe des parties de son corps,
etc.
n Le négativisme
L'adolescente refuse, s'oppose, dénigre, nie, ne
s'intéresse pas, ne participe pas, etc.
n Des conduites masochistes
L'adolescente s'automutile, se frappe, dit du mal
d'elle-même, etc.
3.4. REMARQUES
GÉNÉRALES
3.4.1. LES CONSÉQUENCES DE L'AM DE TYPE MIXTE
Soulignons que dans le cas de l'AM de type mixte, les
conséquences sont généralement aggravées. Au niveau
médical, principalement à cause des vomissements
fréquents, de la prise de laxatifs et de diurétiques : une
augmentation des troubles cardiaques, rénaux, pulmonaires et digestifs,
de l'hypokaliémie, de la déshydratation ; et des
symptômes particuliers comme des callosités ou blessures aux
doigts, la raucité et des douleurs de gorge, des crises
d'épilepsie, etc. Et au niveau psycho-social : une augmentation
des tentatives de suicide ou suicides, du manque de confiance en soi, des
états dépressifs, de la désociabilisation, etc.
3.4.2. DES CHANGEMENTS TRANSITOIRES, DES
CARACTÉRISTIQUES STABLES ET DES EFFETS IRRÉVERSIBLES
Selon Simon et Nef41(*), la plupart des effets
négatifs de l'AM représentent des changements
transitoires. C'est-à-dire que ceux-ci vont disparaître
progressivement avec la fin des restrictions alimentaires et la reprise d'un
poids normal.
Cependant certains effets persistent longtemps après la
guérison de l'AM de l'adolescente ou se stigmatisent à
jamais :
A. Les caractéristiques stables
Ce sont des caractéristiques psychologiques,
marquées avant l'apparition de l'AM, jouant un rôle dans son
déclenchement, s'intensifiant avec celle-ci et qui vont perdurer
après la guérison. En outre, des points de
vulnérabilité à l'AM, tels que : le manque de
confiance en soi, la mauvaise estime de soi, les tendances
obsessionnelles (goût pour l'ordre, l'exactitude, le détail), la
peur d'affronter le changement, la peur de l'inconnu, etc.
B. Les effets irréversibles
Ce sont les effets physiques à caractères
irréversibles, tels que : des lésions cardiaques et/ou
cérébrales, l'ostéoporose et la destruction de la
dentition.
CHAPITRE 4. ÉTAT DES LIEUX
Ce quatrième chapitre donne une
approche des ressources, du cadre et des missions de l'action
éducative. Ceci en présentant les diverses prises en charge de
l'AM de l'adolescente et les aspects de son traitement dans le secteur
hospitalier psychiatrique. Et en insistant sur les actions éducatives
actuelles posées au travers d'un exemple de prise en charge dans un
hôpital psychiatrique à références
analytiques.
4.1. LES DIFFÉRENTES
PRISES EN CHARGE
4.1.1. DÉTECTER ET RECONNAÎTRE LES TROUBLES AU
PLUS TÔT
L'adolescente anorexique et ses parents, quelles que soient leurs
réactions, vont assister souvent impuissants au développement de
cette pathologie symptomatique complexe et évolutive. Au coeur de cette
problématique, la peur et le refus du traitement qui engageront un
retard de mise en route de celui-ci et un auto-renforcement des symptômes
nettement défavorables à la guérison. Une aide
extérieure, professionnelles ou non (ESP, professeurs, PMS, les proches
de l'adolescente ...) est alors nécessaire pour, dans un premier temps,
détecter les troubles et aider à leur reconnaissance, et ensuite
accompagner ces familles à consulter des professionnels, pour enfin
choisir un traitement adapté.
Plus le trouble sera détecté et pris en charge
rapidement et plus grandes seront les chances de guérison.
Insistons sur le fait que l'ESP qui travaille avec des jeunes
sur le terrain est donc un acteur de première ligne de la
détection et de la prévention
primaire de l'AM. L'ESP veillera à assumer cette
responsabilité particulièrement importante en observant
attentivement son public d'adolescents pour détecter les signes
alarmants de l'AM. Et au possible, des projets éducatifs de
prévention primaire42(*) des TCA seront mis en place.
4.1.2. TROIS TYPES DE PRISES EN CHARGE ET LEURS PRINCIPAUX
ACTEURS PROFESSIONNELS
Selon les cas et la gravité de l'AM, différentes
prises en charge multifocales sont envisageables et seront offertes tant
en milieu ambulatoire qu'hospitalier par des professionnels, si possible,
spécialisés dans ce domaine.
n La prise en charge somatique :
médecin généraliste ou (pédo)psychiatre,
nutritionniste, ergothérapeute, infirmière, etc.
n La prise en charge psychologique :
psychanalyste, psychologue systémicienne, art-thérapeute, etc.
n La prise en charge sociale : ESP,
assistant social, professeur, etc.
4.1.3. LE CHOIX D'UN TRAITEMENT ADAPTÉ
A. Le traitement en milieu ambulatoire
Généralement, le traitement en milieu ambulatoire
est préférable. Il se fera par une équipe de
professionnels travaillant en interaction (signalons que le traitement
somatique prime, suivi de l'apport psychologique et de la prise en charge
sociale).
B. Le traitement en
milieu hospitalier
L'hospitalisation est nécessaire lorsque le traitement en
milieu ambulatoire échoue ou est impossible, ou encore que le pronostic
vital est en péril (suite à un amaigrissement trop important, des
troubles métaboliques, des complications somatiques à haut risque
létal, des actes suicidaires ou auto-mutilatoires).
L'hospitalisation se fera à l'hôpital
général (en urgence ou à court terme) ou à
l'hôpital psychiatrique (à plus long terme) :
n L'hôpital général : le
pronostic vital est en péril à court terme
L'hospitalisation se fait alors en urgence, en service de
réanimation, de médecine ou de pédiatrie, parfois en
endocrinologie. Elle permet essentiellement de rétablir les
fonctions vitales (généralement par une réalimentation
forcée par voie entérale ou intraveineuse), mais aussi bien
souvent d'effectuer les premiers entretiens qui aboutiront dans un second temps
à une hospitalisation en milieu psychiatrique.
n La clinique psychiatrique : une
alternative...
L'hospitalisation en psychiatrie se réalise si le
pronostic vital n'est plus compromis à court terme et qu'il ne faut pas
ou plus pratiquer de réalimentation forcée. L'AM de l'adolescente
demandant un abord spécifique, on préférera un service
hospitalier psychiatrique avec une unité spécialisée dans
la prise en charge des TCA, et plus particulièrement encore avec un
sous-groupe réservé aux adolescents.
4.2. LA PRISE EN CHARGE A
L'HÔPITAL PSYCHIATRIQUE
4.2.1.
GÉNÉRALITÉS
L'hospitalisation en milieu psychiatrique n'est indiquée
que lorsque la reprise pondérale ne se fait pas selon un rythme
établi ou si le poids diminue de façon trop importante
malgré un traitement en milieu ambulatoire, ou encore dans certains cas
psychiatriques aigus. Elle devra être consentie par l'adolescente et sa
famille.
Ce type de prise en charge hospitalière permet de
développer une stratégie de soin adaptée, suivie dans
la durée et cadrée par l'espace thérapeutique hospitalier.
Elle vise la reprise d'un poids normal et son maintien, la diminution des
symptômes anorexiques, mais aussi l'autonomisation de l'adolescente alors
séparée de son milieu habituel (familial et social).
Elle consiste en :
- Une prise en charge médicale : le
suivi régulier de l'état de santé et du poids,
associé à un contrat poids.
- Une prise en charge psychologique : le suivi
régulier psychothérapeutique (thérapie individuelle et
familiale, psychothérapie de soutien, psychodrame).
- Une prise en charge nutritionnelle et
diététique : une réalimentation progressive,
par une augmentation et une diversification de la nourriture.
- Parfois, une chimiothérapie psychotrope
(anxiolytique, neuroleptique, antidépresseur).
- La participation à des groupes de discussion,
diverses animations et activités thérapeutiques, des cours
scolaires.
- Et une séparation relative avec le milieu
familial ou l'isolement familial.
4.2.2. DEUX TYPES D'APPROCHES ET
LE CONTRAT DE POIDS
Deux types d'approches sont proposés selon les
références de l'hôpital psychiatrique et vont induire
différents types de prise en charge : l'approche de type
analytique et l'approche de type comportementaliste,
qui seront toujours accompagnées d'un contrat de
poids.
A. Le contrat de
poids
Que ce soit dans un service psychiatrique à
référence comportementaliste ou bien analytique, la dimension
pondérale est toujours prise en compte afin de remédier à
l'amaigrissement et d'éviter le processus de chronicisation. Le contrat
poids est l'outil privilégié des psychiatres pour établir
une relation avec la patiente anorexique sur un mode clairement défini
et négocié. Il vise essentiellement le retour à un poids
fixé, qui correspond à un Indice de Masse Corporelle (IMC
ou BMI) normal en fonction de leur taille et âge, mais aussi
à rendre la patiente responsable et actrice de son projet de soins. Les
permissions de contacts avec l'extérieur (visites, sorties, appels
téléphoniques) et de participations aux activités de
l'hôpital seront conditionnées selon les modalités
contractuelles de reprise de poids. Cette procédure comportementaliste
réalise ce qu'on appelle un conditionnement opérant par
renforcement positif.
B. L'approche de
type comportementaliste ou cognitivo-comportementale
L'explication sociale et familiale du comportement anorexique
est favorisée et explique un isolement social et familial souvent plus
intense. Le traitement se base essentiellement sur le comportement alimentaire
(le poids et la prise d'aliments) et s'intéresse au «comment faire
changer ce comportement«. Il vise donc à la correction des
comportements alimentaires dysfonctionnels, suivant un processus
réaction-action où l'on remarquera l'absence de la dimension
psychodynamique. Les causes des symptômes restent en arrière-plan
ou sont abordées sous l'angle de vue du comportement alimentaire, et
parfois de l'image du corps ou de certaines fausses croyances concernant la
nourriture. Le rythme de la progression des soins est imposé par un
contrat de poids rigide dirigé par des exigences de prises de poids
fixées d'emblée.
C. L'approche de type analytique
Les troubles du comportement alimentaire et les problèmes
pondéraux sont considérés comme des symptômes d'un
trouble psychique plus profond dont une partie de la solution réside
dans l'amélioration relationnelle de l'adolescente avec
sa famille et son entourage. Cette explication favorisera une séparation
relative avec le milieu familial et un travail plus régulier et
important avec celui-ci. Le traitement est fondé sur les dimensions
psychanalytiques et familiales (facteurs individuels psychologiques, de
l'adolescence, familiaux) et s'intéresse au «pourquoi ce
comportement perdure«. Selon une dimension psychodynamique, les causes des
symptômes seront questionnées plus intensément avec
l'adolescente et sa famille. Ceci en vue d'aider la patiente à
comprendre leur signification dans son histoire personnelle et à faire
des liens avec le présent, mais aussi à prendre conscience de son
vécu intérieur et de ses affects afin de diminuer ses doutes et
de renforcer sa confiance en elle. Le rythme de la progression
des soins dépend d'un contrat poids plus souple, du moins plus
adapté au rythme de la patiente, sans accepter des stagnations à
des poids trop bas.
4.3. UN EXEMPLE DE PRISE EN
CHARGE DANS UN HÔPITAL PSYCHIATRIQUE À RÉFÉRENCES
ANALYTIQUES
En Belgique francophone, il y a deux cliniques psychiatriques
spécialisées dans la prise en charge des TCA et de l'AM : la
clinique Le Domaine et la clinique La Ramée.
Prenons l'exemple de cette dernière, qui est une clinique
psychiatrique générale ouverte à références
analytiques, ayant la spécificité d'intégrer des
éducateurs au sein de son équipe s'occupant du groupe
d'adolescentes atteintes d'AM. Ceci afin d'illustrer le processus
d'hospitalisation et d'introduire la prise en charge éducative en la
situant dans un cadre thérapeutique précis déterminant les
champs de l'action éducative.
4.3.1. L'UNITÉ DES TCA
Cette clinique dispose d'une unité
spécialisée dans la prise en charge des troubles alimentaires des
adolescents. Quinze places sont offertes, dont deux tiers
réservés à des patients anorexiques ou boulimiques et un
tiers à des patients atteints de troubles psychiatriques classiques ou
autres TCA.
Le projet global de cette unité a pour
but d'aider les jeunes à utiliser au mieux leurs ressources pour
s'assumer dans le monde qui les entoure et empêcher la
désinsertion sociale, tout en traitant au mieux le
symptôme.
La demande d'admission se fait par l'adolescente, sa famille,
des intervenants sociaux ou des médecins via un contact avec un des
psychiatres de l'unité. Cette demande débouchera sur une ou
plusieurs consultations préalables qui justifieront l'hospitalisation ou
non.
Le médecin psychiatre et l'infirmière de
référence accueillent l'adolescente et sa famille lors de son
arrivée dans l'unité et les informent de l'organisation du
séjour. Ces deux intervenants suivront tout le processus
d'hospitalisation, assurant un suivi quotidien et l'aide symptomatique, ainsi
que la coordination générale des projets individuels entre les
différents acteurs hospitaliers, et entre la clinique et
l'extérieur.
4.3.2. LE PROJET «ADOS«
Le séjour d'hospitalisation d'une adolescente souffrant
d'AM varie de trois mois à un an. Il sera organisé par le
médecin psychiatre qui déterminera pour chaque adolescente
un projet d'hospitalisation spécifique et individualisé
associé à un contrat de poids. Les spécificités des
soins sont liées aux exigences imposées par les symptômes
et progressent en fonction de l'évolution de l'état
général de la patiente (modalités relationnelles,
transactions familiales, attitudes à table).
A. Le groupe, le
corps, la parole et le monde
Le quotidien des jeunes est rythmé par une organisation
du temps structurée en groupe. Un intérêt marqué
sera porté à la question individuelle du corps et de l'expression
dans les relations au monde. En plus des soins médicaux et
psychologiques, le groupe d'adolescents accompagné par les ESP a la
possibilité de participer à de nombreuses activités
thérapeutiques et créatives (groupe de parole, activités
ludiques, artistiques et sportives) organisées par les membres du
Service d'Animation et d'Activités Thérapeutiques
(SAAT).
B. Le suivi
À la fin de l'hospitalisation, un suivi
général ambulatoire est prévu au niveau médical
(contrat de poids minimum et plan diététique), psychologique
(individuel et/ou familial), social (plan de réinsertion scolaire,
familiale, sociale). Parfois, un suivi plus spécialisé est
aménagé, en centre de post-hospitalisation ou en appartement
supervisé.
4.3.3. UNE ÉQUIPE MULTIDISCIPLINAIRE ET SES
INTERVENANTS PRIVILÉGIÉS
L'équipe est composée de nombreux intervenants
ayant un rôle bien précis. Ils agiront en étroite
collaboration à différents niveaux (bio-psycho-sociaux), tout en
étant porteurs du projet général et garants de son bon
déroulement. Au travers d'échanges multiples, le travail de
repérage de chaque intervenant consiste «à entendre ce qui
se dit« et «à qui cela s'adresse« (les enjeux
inconscients et leurs significations).
Au sujet de la prise en charge à l'hôpital
psychiatrique, Passelecq note, « ... il est
indispensable d'organiser pour ces patients des prises en charge
multifocales... il est essentiel que chacun des intervenants de la prise en
charge garde sa place, tant ces patient(e)s ne semblent avoir de cesse de
reconstruire dans leur environnement thérapeutique, la constellation
familiale habituelle qu'ils connaissent bien, à savoir une certaine
confusion des places, une absence de règles, un défaut de loi
symbolique. »43(*) Muguerza rajoutera,
« La qualité et la motivation de tous les intervenants
sont dominants... Le secret réside dans la conviction que seule la prise
en charge pluri-disciplinaire concertée aboutit à des
résultats tangibles. »44(*)
Pour situer la place de l'action éducative, voyons la
place de chacun des intervenants de l'équipe multidisciplinaire selon le
domaine les concernant.
A. Le corps
Les intervenants privilégiés du corps :
- Le médecin psychiatre détermine le diagnostic et
le traitement (médication, activités thérapeutiques). Il
prescrit les tests de mise au point complémentaire, les dates de
début et de fin d'hospitalisation et les modalités du dispositif
de soins (visites et sorties). Il établit un projet d'hospitalisation
pour chaque jeune et le supervise régulièrement. Il est le
responsable final de l'ensemble du projet.
- Les médecins généralistes et
spécialistes apportent des soins quotidiens liés aux
paramètres organiques.
- L'infirmière de référence a une fonction
centrale dans le relais des soins somatiques (prise des paramètres
organiques deux fois par jour, pesée deux fois par semaine
accompagnement des repas, entretiens journaliers sur la prise de poids et ses
effets sur les modalités de la prise en charge) et est attentive aux
difficultés psychiques, à la gestion de l'anxiété
et aux changements du schéma corporel liés à la reprise de
poids. C'est la personne-ressource pour les rencontres avec la famille et l'un
des partenaires de soutien des jeunes au quotidien.
- La diététicienne s'occupe du suivi alimentaire
individuel et de la composition des menus.
- La kinésithérapeute travaille la relaxation par
une approche collective et individuelle, et détermine la reprise
progressive des activités sportives.
B. La parole
Les intervenants privilégiés de la parole :
- La psychanalyste rencontre la patiente d'une manière
individuelle et personnalisée.
- La systémicienne rencontre la patiente et sa famille une
fois par semaine.
Elles animent ensemble un groupe de parole une fois par
semaine.
C. La relation au
monde
Les intervenants privilégiés de la relation au
monde :
- L'assistante sociale favorise la réinsertion sociale et
son suivi post-hospitalier.
- Les trois professeurs (de lettres, sciences et langues) de
l'école l'Escale assurent le suivi scolaire journalier selon
deux niveaux, en cours collectifs et en cours particuliers. Ils favorisent
aussi la réinsertion scolaire.
D. La relation au
groupe
Les intervenants privilégiés de la relation au
groupe :
- La coordinatrice du groupe d'adolescentes, responsable de
l'équipe éducative, assure l'organisation globale et
l'articulation des différentes interventions, ainsi que le relais entre
le groupe et les autres soignants. Elle représente aussi un point de
contact pour les familles et l'extérieur.
- L'équipe du SAAT, composée d'une
ergothérapeute et d'un animateur, offre un ensemble de
possibilités d'expression par le biais d'un médium artistique
(sculpture, peinture, danse, théâtre, musique, cuisine,
informatique, etc.). L'animateur est la personne de référence du
groupe d'adolescents.
- L'équipe éducative, composée de six ESP,
accompagne le groupe d'adolescents au quotidien et est responsable du bon
déroulement de la vie de groupe.
Voyons dans le chapitre suivant la prise en charge
éducative en abordant son champ d'action précis.
Le cinquième et sixième chapitres suivants
décrivent et justifient l'action éducative. Ceci en apportant
des réponses éducatives adaptées aux besoins du
public cible en fonction des ressources, du cadre de travail et des missions de
l'ESP, tout en s'inspirant de la prise en charge éducative des
adolescentes atteintes d'AM hospitalisée à la clinique La
Ramée.
CHAPITRE 5.
LA
PRISE EN CHARGE ÉDUCATIVE ET SON CHAMP D'ACTION
Pour décrire la prise en charge éducative de l'AM
et son champ d'action, je vais présenter primo l'action éducative
et ses éléments de base, secundo l'action éducative au
quotidien et un de ses exemples et tertio l'action éducative en projet.
5.1. L'ACTION
ÉDUCATIVE
L'action éducative est un ensemble de pratiques mises en
oeuvre par l'ESP visant à éduquer des personnes en
difficulté (bio-psycho-sociale) : veiller à les soutenir
dans la restauration de leur autonomie et le maintien de leurs acquis, leur
offrir des possibilités d'épanouissement, leur permettre
d'affronter des situations nouvelles, débloquer les chemins qui
conduisent à des changements positifs et/ou adaptés de
psycho-comportements : comportements, attitudes, valeurs ou croyances qui
seraient susceptibles d'améliorer la qualité de vie de ces
personnes et de leur entourage.
En bref, l'idée c'est de les faire aller de
l'avant ! Et cela, l'ESP le fait en les valorisant par le
biais d'un accompagnement et d'un soutien collectif et/ou individualisé,
d'un étayage relationnel de qualité, d'un travail éventuel
avec les familles et d'activités (artistiques, culturelles, sportives)
à visée éducative proposées à court terme.
Ces défis, l'ESP se doit de les relever au quotidien dans des situations
qui se présentent naturellement, mais aussi au travers
d'activités déterminées et méthodiques sous forme
de projets éducatifs individuels ou collectifs adaptés et
réalisés à moyen ou long terme.
5.1.1. LES ÉLÉMENTS DE BASE
Quelques éléments de base vont définir le
champ de l'action éducative et ses spécificités: le
public cible et ses besoins, le cadre de travail et les ressources et les
missions spécifiques que ceux-ci imposent à l'ESP.
A. Le public
cible et ses besoins
Le public cible de l'action éducative
: des adolescentes âgées de 12 à 20 ans atteintes
d'AM et hospitalisées à long terme. Un public aux visages
multiples qu'il faudra découvrir et comprendre selon les besoins de
chacune.
Les besoins de ce public cible sont nombreux et divers :
n Les besoins généraux
collectifs
Ils sont liés à la symptomatique de l'AM et se
distinguent en trois catégories :
- Les besoins physiologiques : recouvrer un
équilibre au niveau alimentaire, somatique (schéma corporel,
poids, capacités physiques), du sommeil, etc.
- Les besoins psychologiques : reconnaître ses
troubles, rétablir des croyances plus justes ou du moins
modérées vis-à-vis de la nourriture, du corps, de la
minceur, de la beauté, de la féminité. Recouvrer confiance
en soi, une bonne image de soi, de l'estime de soi, un jugement plus objectif,
du positivisme, un meilleur contrôle de ses émotions, une image
corporelle satisfaisante et surtout le plaisir de vivre, etc.
- Les besoins sociaux : reconstruire et renforcer les
liens relationnels (sociaux, familiaux et scolaires). Avoir confiance en
l'autre et aux autres, oser s'exprimer, communiquer, donner son avis, savoir
dire non, faire des choix, être responsable, être autonome, prendre
une place plus sûre dans la dimension sociale, être reconnue,
etc.
n Les besoins spécifiques individuels
Ce sont des éléments particuliers liés
à la personnalité de chaque jeune. Très variés, ils
sont à découvrir progressivement au cas par cas. Quelques-uns de
ceux-ci seront présentés ultérieurement à travers
un exemple d'action éducative en projet (cf. pp. 39).
B. Le cadre de travail et les ressources
disponibles
n Le cadre de travail : l'unité des
TCA dans un hôpital psychiatrique à références
analytiques, un projet global d'hospitalisation, un projet d'hospitalisation
adapté à chaque adolescente et une équipe éducative
en interaction avec l'équipe multidisciplinaire où tout
intervenant a un rôle bien défini.
n Les ressources institutionnelles :
sont nombreuses et de qualité, tant au point de vue
humain (l'équipe éducative et les nombreux membres de
l'équipe multidisciplinaire ayant des compétences, savoirs et
savoir-faire multiples) et physique (matériel et locaux
variés, parc, etc).
n Les ressources du public cible : un bon
potentiel intellectuel, une grande sensibilité et de l'endurance
psychologique et physique.
C. Les missions spécifiques
L'équipe éducative est porteuse du projet
d'hospitalisation de chaque jeune et veille à la continuité de
l'action thérapeutique et à son bon déroulement au
quotidien.
Selon André Passelecq, médecin
psychiatre à la clinique La Ramée :
«... tout le service est organisé de
façon à tenter d'agir sur une autre dimension des
problématiques anorexiques, à savoir un doute constant qu'ont ces
patientes vis-à-vis d'elles-mêmes... Comme indiqué juste
avant, en plus des causes éventuellement ponctuelles de ce qui
déclenche une anorexie mentale, existe toujours en arrière-fond
un type de personnalité toute dans le doute : ces jeunes filles
n'ont aucune confiance en elles, ont une crainte énorme de rater, et
donc se concentrent sur ce qu'elles savent bien réussir, à savoir
souvent l'école, mais aussi perdre du poids... Cercle vicieux absolu. Le
rôle des éducateurs et éducatrices dans notre service est
donc, par le biais de l'organisation journalière des activités,
le rythme de vie de la journée, le rapport avec les pairs, de les aider
à petit à petit prendre confiance en elles, oser exprimer leur
avis, oser dire non. Et à ce titre, sur une journée existent des
dizaines d'occasions de les aider à oser prendre leur place : par
rapport à cela, les éducatrices (comme les infirmières),
ont un matériel extraordinaire pour aider ces jeunes à n'avoir
plus besoin de leurs symptômes pour exister. »45(*)
Afin de résumer les éléments de base de
l'action éducative, retenons que : le public cible et ses
besoins précisent la demande globale en attente de réponses
éducatives adaptées, le cadre de travail et les ressources
définissent les différentes possibilités de
réponses éducatives et les missions orientent l'ensemble du
travail de L'ESP.
5.2. L'ACTION ÉDUCATIVE AU
QUOTIDIEN
.
5.2.1. UN EXEMPLE D'ACTION
ÉDUCATIVE AU QUOTIDIEN
L'ESP dans ce cadre hospitalier est l'un des intervenants
privilégiés de la relation au groupe d'adolescents. Il tient une
place de médiateur de proximité dans le sens où il se
trouve au centre des différentes prises en charge de ce groupe qu'il
accompagne au quotidien. Sa spécificité réside dans une
action éducative multifocale qui se place dans la continuité des
soins thérapeutiques et de l'aide sociale en tenant compte du contexte
bio-psycho-social particulier à chaque jeune. Dès lors, la
santé physique et mentale, le rapport à la parole, au corps,
à la nourriture, à la famille, au groupe et au monde sont autant
d'articulations qui orienteront une réflexion plus précise sur
les attitudes éducatives à adopter et les actions
éducatives appropriées à mener dans une cohérence
multidisciplinaire.
Les éducatrices de La Ramée
précisent à ce sujet :
« Notre rôle, c'est d'accompagner et de
soutenir les jeunes dans le quotidien tout au long de la journée, de
faire transition avec les autres activités et le relais entre les jeunes
et les autres intervenants hospitaliers. L'action éducative est une
action sur le moment, dans le quotidien des jeunes. En collaboration avec les
infirmières, on effectue le travail de nursing : on veille à
la bonne hygiène, on accompagne les repas à table et en
chambre ... On se porte garant du bon fonctionnement des repas. On apporte
du concret à la patiente en étant une sorte d'écho
médical... Au niveau de la vie de groupe, on veille aux bonnes relations
entre les patients. On motive les jeunes à participer aux
activités et à suivre le programme
scolaire. »46(*)
A. Le groupe, l'individu et la
relation
n L'équipe éducative et le groupe
«Ados«
Le groupe Ados est pris dans un processus
d'hospitalisation long et complexe, étant bien souvent loin de lui
plaire. Chaque adolescente va devoir trouver ses repères de vie et
tisser de nouvelles relations dans ce lieu institutionnel et
thérapeutique faisant rupture avec son contexte familial et social
habituel. Le travail de proximité et de suivi dans le quotidien du
groupe va offrir à l'équipe éducative une place
régulatrice importante. Cette dernière a la responsabilité
du bon fonctionnement de la vie en groupe tout au long du séjour
hospitalier et veille à la surveillance du maintien du respect du cadre
thérapeutique. Pour cet accompagnement collectif, au minimum deux
intervenants sont toujours présents.
L'équipe éducative oriente le groupe vers les
activités collectives (repas, suivi scolaire, activités
thérapeutiques, animations diverses, groupe de parole) et fait la
transition avec leur quotidien par un accompagnement soutenu (repos en chambre,
temps libres, visites, sorties accompagnées).
Une attention éducative particulière sera
portée au niveau des échanges relationnels, entre les mêmes
membres de ce groupe Ados et entre le groupe et les intervenants
(éducateurs, psychologues, professeurs, parents). L'équipe
observe continuellement le groupe et facilite les échanges relationnels
et l'intégration des individus au groupe, elle gère les conflits
de groupe et les situations difficiles, cerne les enjeux identitaires et rend
explicites les limites et les interdits ; et aussi élabore des
activités éducatives collectives.
En début et en fin de semaine, le groupe d'adolescentes se
réunit avec l'équipe éducative et l'animateur du
SAAT afin de discuter de la semaine écoulée, de rappeler
les rendez-vous prévus et d'élaborer un programme
structuré d'activités collectives pour la semaine à venir,
laissant place à l'expression de leurs envies et besoins, en accord et
en équilibre avec la programmation générale.
L'équipe éducative et l'animateur font alors le relais de ce
programme auprès des responsables (du SAAT et du groupe
Ados).
n L'éducateur référent et
l'adolescente
Chaque jeune a un éducateur désigné
à son entrée à l'hôpital, qui sera une
personne-ressource en ce qui concerne les problèmes personnels au
quotidien. Rappelons que l'ESP a la responsabilité de connaître
l'état de santé physique et mental général du
groupe qu'il accompagne et plus particulièrement des jeunes dont il est
le référent.
Cet éducateur référent veillera donc au
suivi éducatif personnalisé par l'observation de
l'évolution du jeune dans le groupe (ses relations, sa place, son
identité), l'évolution de son autonomie vis-à-vis de ses
multiples prises en charge et enfin par des propositions d'activités
éducatives individuelles et la mise en place de modes relationnels et de
communication adaptés.
La relation éducative va se construire au fur et à
mesure de la confiance échangée durant ces expériences de
vie commune, au travers des réussites et des échecs, des moments
de soin et de détente, des arrivées et séparations et de
la constance de cette présence de soutien.
B.
L'éducateur accompagnateur au quotidien et personne relais
n Personne relais des soins médicaux
En effectuant certains soins de nursing, en
collaboration étroite avec les infirmières et sous leur
responsabilité, les ESP font figures de personnes relais des soins
médicaux et se portent garant du bon fonctionnement des repas et
apportent du concret aux jeunes en étant une sorte d'écho
médical.
Voici quelques fonctions de nursing : accompagner
les repas et les goûters à table ou en chambre ; aider à la
prise de médicaments sous forme non injectable ; alerter en cas de
situations d'urgence et intervenir si nécessaire (chutes, vomissements,
crises, étouffements, etc.) ; veiller au respect du rythme
biologique (sommeil, repos, repas) ; veiller à la bonne
hygiène et aux soins esthétiques et aider à
préserver ou acquérir une bonne image de soi ; observer
l'évolution des jeunes à travers les différents soins de
nursing et transmettre les signes révélateurs de cette
évolution à l'équipe médicale.
n Personne relais des activités
thérapeutiques et scolaires
Les activités thérapeutiques et certains cours
scolaires sont fortement conseillés par le médecin, elles sont
donc non obligatoires. L'équipe éducative va alors motiver les
jeunes à participer à ces activités, les orienter vers les
locaux d'activités, rappeler les rendez-vous, intervenir en cas de
problème, participer au suivi en dehors des temps d'activités
suivant les demandes et les besoins... Cela en étroite collaboration
avec les animateurs et les professeurs responsables.
C. Des outils
essentiel : la parole et l'écoute
Améliorer la communication est un travail régulier
et suivi au cours duquel l'éducateur devra sans cesse aiguiser ses
outils de base qui sont le dialogue et l'écoute. Ceci servant d'une part
à installer une relation de confiance avec les jeunes, les motiver, les
comprendre, les rassurer ; et d'autre part à communiquer ou
plutôt décoder l'information d'une manière
bilatérale entre le groupe Ados et les différents
intervenants.
Durant les rencontres de groupe, on préfèrera
discuter de sujets divers ou de problèmes généraux. Les
conversations du groupe Ados focalisées sur le corps, la
nourriture ou liées à des problèmes personnels
précis seront habilement déviées par l'ESP qui proposera
d'en parler ultérieurement aux intervenants privilégiés de
la parole : les psychologues. L'ESP à l'écoute des jeunes,
de leurs besoins et envies, de leurs réactions positives ou
négatives aux soins et de leurs sentiments, pourra ainsi devenir leur
porte-parole auprès des autres intervenants.
D. Les relations au
Monde
Au niveau éducatif, c'est la responsable de
l'équipe éducative, coordinatrice du groupe Ados, qui va
s'occuper des relations avec l'extérieur (famille, amis, professeurs
extérieurs). À la demande, l'éducateur
référent sera mis en contact avec ces intervenants externes. En
bref, l'ESP dans ce cas ne travaille pas en ambulatoire.
Malgré des contacts directs peu nombreux avec
l'extérieur, un retour des informations générales est
transmis aux ESP qui tiendront compte de cet environnement social propre
à chaque jeune. Tout d'abord au travers des rencontres et projets
individualisés liant chaque jeune à son éducateur de
référence, et ensuite au travers de projets collectifs mettant en
jeu les différentes identités sociales, tout en les rassemblant
sous l'entité du groupe.
E. Des
activités éducatives
Les activités éducatives se réalisent
à court terme. Ces activités seront toujours soumises à
l'avis du médecin avant d'être proposées aux jeunes.
En plus des nouveautés offertes au gré de multiples
occasions au quotidien, l'équipe éducative organise et anime deux
fois par semaine, des activités ludiques avec le groupe Ados,
en suivant leurs envies et besoins individuels et collectifs. Par exemple,
l'atelier «Histoire d'Elle« qui vise à
réapprendre à prendre soin de soi par des soins
esthétiques (maquillage, parfumerie, habillage, etc.) est
organisé sous forme de jeux de rôle entre les jeunes et les
éducateurs.
Lors d'occasions spéciales, l'équipe
éducative assure également l'encadrement du groupe à
l'extérieur et accompagne les sorties sportives avec la
kinésithérapeute (piscine) et les sorties culturelles avec
l'équipe du SAAT (expositions, spectacles,
théâtre). Bref, elle veillera à marquer certains moments
forts de la vie (anniversaires, début et fin d'hospitalisation,
décès) par des activités spéciales (fêtes,
soirées de bienvenue ou de départ, commémorations).
L'objectif de ces activités est avant tout de redonner
confiance à chaque jeune en créant des moments de détente
où il va se confronter à ses pairs par le jeu, dans un esprit de
convivialité, d'échange et surtout d'amusement. Mais aussi de lui
permettre d'oublier un instant sa maladie et les moments difficiles et
angoissants des soins pour ensuite redoubler de motivation face à son
traitement.
F. Les
réunions
De par leur situation de proximité avec le groupe
Ados, les ESP ont une force de transmission de l'information et
prennent place en réunion de manière, d'une part, à
transmettre les attentes des jeunes au niveau institutionnel, et d'autre part
à communiquer les résultats des observations des signes
d'évolution et d'autres résultats (tels que les créations
réalisées aux ateliers). Ces observations et résultats
pourront être réutilisés ultérieurement par le
médecin ou le psychologue par exemple et ainsi enrichir leur travail
d'une façon transversale. L'ESP restera très attentif aux
résultats et à l'évolution des jeunes par rapport à
leur prise en charge thérapeutique.
G.
L'évaluation de l'action éducative
L'évaluation au niveau éducatif prend en compte
les signes d'évolution repérés au
quotidien, comme : la présence aux activités, les
attitudes à table, les modalités relationnelles et la prise
d'autonomie en général. L'ensemble des observations
réalisées sera transmis trois fois par jour par le biais de
rapports écrits. Et en fin de semaine, l'équipe éducative
se réunit pour établir le bilan du groupe, qui sera transmis aux
autres intervenants par la coordinatrice du groupe Ados.
5.3.
L'ACTION ÉDUCATIVE EN PROJET
5.3.1. LE PROJET ÉDUCATIF
Le projet éducatif est une action éducative :
- méthodique : ordonnée par
des règles, des étapes et des principes permettant de parvenir
à un résultat attendu ;
- ciblée : réponse(s)
éducative(s) précise(s) à une (des) demande(s)
précise(s) ;
- progressive : décomposée en
activités séquencées successives ;
- évaluable : ses résultats
sont appréciables et communicables ;
- planifiée :
préétablie, datée et annoncée dans le temps.
Le projet éducatif est donc
prédéterminé ! Il doit toujours s'élaborer
dans le respect de la cohérence et de l'articulation des
différentes missions de l'équipe éducative au quotidien,
de manière à répondre à un ou plusieurs besoins
précis d'un public cible, selon le cadre de travail et les ressources
disponibles. Néanmoins, le projet éducatif n'est pas figé,
rien n'est fixé strictement au départ, encore moins
imposé. La qualité d'un projet éducatif dépendra
principalement de sa souplesse d'adaptation et de son actualisation en fonction
de l'évolution du contexte et de ses acteurs. L'ESP propose des outils
et des chemins et accompagne les personnes, il n'impose pas et ne choisit pas
pour elles.
A. Les Intentions Éducatives
Les Intentions Éducatives (IE) de tout
projet éducatif seront orientées par les besoins des
participants. Elles viseront à favoriser et renforcer chez ces derniers
le développement des changements positifs et/ou
adaptés de comportements, d'attitudes, de valeurs ou de
croyances, se situant au niveau du savoir-être et du
savoir-faire principalement.
B. Les Objectifs Généraux,
les Objectifs Opérationnels et les Psycho-Comportements Observables
Les Objectifs Généraux
(OG) décriront le changement attendu
en le concrétisant par un verbe d'action et seront
démultipliés en Objectifs Opérationnels
(OO), préconisant un Psycho-Comportement Observable
(PCO) et appréciable. Ces OO et PCO seront essentiels afin
d'évaluer les résultats (acquis et bénéfices) de
l'action éducative sur les participants.
5.3.2. ADAPTATION ET MISE EN PLACE
Pour mettre en place un projet
éducatif adapté, je propose de démarcher en trois
phases distinctes :
A. Avant le
projet : La préparation
§ Étape 1. Définir -
Étudier/Observer - Adapter
- Étudier et/ou observer le public cible et ses besoins,
le cadre de travail, les ressources, et les missions spécifiques de
l'ESP.
- Définir le type de projet et le public cible.
- Choisir des besoins du public cible et définir les IE et
les OG du projet éducatif.
- Donner des réponses éducatives pertinentes et
adaptées aux besoins du public cible, aux IE et OG du projet
éducatif : préciser et adapter les différentes ressources,
les étapes du projet éducatif, les OO, les PCO et
l'évaluation.
§ Étape 2. Proposer -
Réajuster
- Présenter le projet éducatif à
l'équipe éducative et multidisciplinaire pour le réajuster
selon les critiques et propositions.
- Présenter le projet éducatif en dernière
instance au médecin psychiatre pour le soumettre à son avis. En
cas d'accord, le réajuster selon ses critiques et propositions et le
proposer au public cible. Et en cas de désaccord, revoir le projet ou le
changer complètement pour le soumettre à nouveau à l'avis
de l'équipe éducative et du médecin psychiatre. Ou encore
annuler le projet en cas d'incohérence avec les intentions communes ou
de non-faisabilité.
- Réajuster le projet aux besoins spécifiques des
participants effectifs.
B. Pendant le
projet : La mise en pratique
- Présenter le projet éducatif (intentions,
objectifs, étapes, évaluation, etc.) aux participants.
- Accompagner et mettre les participants à l'oeuvre durant
les activités successives.
- Observer et évaluer les comportements des participants
durant chaque activité.
- Communiquer les résultats de l'évaluation.
- Analyser et critiquer les résultats de
l'évaluation.
- Encourager et renforcer les comportements positifs et ainsi
affaiblir les comportements négatifs.
- Réajuster le projet tout au long de son processus.
C. Après le
projet : Le débriefing
- Évaluer l'ensemble des comportements des participants et
synthétiser les résultats obtenus pour les communiquer.
- Évaluer l'ensemble du projet.
- Analyser et critiquer le déroulement du projet.
- Proposer et recommander des modifications pour faire
évoluer ce type de projet.
Voyons dans le chapitre suivant un exemple d'action
éducative potentielle, en projet et adaptée.
CHAPITRE 6.
PROPOSITION D'UNE ACTION ÉDUCATIVE EN PROJET
Afin de rendre l'action éducative en projet plus
explicite, ce sixième chapitre propose un exemple de mise en place
d'une action éducative potentielle adaptée, sous
forme d'un projet éducatif audiovisuel
envisagé dans le cadre de travail de la clinique La
Ramée.
6.1.
ÉLABORATION ET ADAPTATION DU PROJET ÉDUCATIF
6.1.1. ÉTUDE DU PUBLIC CIBLE ET DE SES BESOINS, DU
CADRE DE TRAVAIL, DES RESSOURCES ET DES MISSIONS SPÉCIFIQUES DE
L'ESP
N'ayant jamais travaillé avec ce type de public, ni dans
une institution hospitalière, les fondations de mon projet
éducatif sont basées sur :
- Une étude théorique, synthétisée
dans les quatre chapitres précédents, de ce public et de ses
besoins, du cadre de travail et des ressources disponibles et enfin des
missions spécifiques de l'ESP qui en découlent.
- Des témoignages et conseils de professionnels de la
prise en charge de l'AM de l'adolescente (ESP, médecins,
psychologues, infirmières, etc.).
- Mes expériences pratiques en tant qu'éducatrice
audiovisuelle avec des groupes d'adolescents.
- Mes différents bagages éducatifs,
pédagogiques et artistiques.
6.1.2. DÉFINITION DU TYPE DE PROJET ET DU PUBLIC
CIBLE
Nous avons vu que dans cette clinique psychiatrique, les
activités éducatives mises en place sont toujours
déterminées à court terme (environ 1 à 3
séances de 2 heures) et restent avant tout occupationnelles.
En sachant que l'ESP s'occupe de la vie en groupe dans le
quotidien, que les besoins du public cible sont nombreux et diversifiés
et que leur séjour d'hospitalisation varie de trois mois à un an,
je vais proposer un projet éducatif collectif à moyen
terme (9 séances de 18 à 20 heures). Celui-ci pourra
répondre au mieux à différents besoins ciblés du
public cible et leur permettre d'apprendre ou de réapprendre
différents comportements adaptés, tout en exploitant un maximum
de ressources suivant un processus évolutif.
Les bénéficiaires du projet éducatif seront
des jeunes filles âgées entre douze et vingt ans souffrant
d'AM, hospitalisées en psychiatrie à moyen ou long terme dans le
service Ados de la clinique La Ramée. Le
nombre attendu de participantes pour débuter le projet est de deux au
minimum pour un maximum de dix. Les jeunes devront s'inscrire au projet dans un
délai de quinze jours et avec l'accord du médecin. En effectuant
cette inscription, elles s'engagent à être présentes et
à participer activement à toutes les activités du
projet.
6.1.3. CHOIX DES BESOINS DU PUBLIC CIBLE ET DÉFINITION
DES INTENTIONS ÉDUCATIVES ET DES OBJECTIFS GÉNÉRAUX
Suite à une période d'observation et/ou de prise
d'informations concernant les comportements inadaptés et les besoins
liés du public cible, l'ESP devra choisir quelques besoins et
définir les Intentions Éducatives (IE) et les
Objectifs Généraux (OG) du projet
éducatif.
A. Sur le plan
collectif
Dans un premier temps, sur le plan collectif, je vais
préciser les besoins généraux du public cible ainsi que
les IE et les OG associés.
n Les besoins
généraux ou collectifs
Dans ce cadre hospitalier, l'ESP va s'occuper prioritairement des
besoins psycho-sociaux liés à la relation avec l'autre et au
bien-être dans le quotidien. C'est pourquoi j'ai choisi un premier besoin
commun majeur de ces jeunes filles qui est celui de recouvrer de la
confiance en soi, en l'autre, aux autres et un second qui est le
besoin de renforcer les liens relationnels.
n IE
collectives
Permettre aux adolescentes de recouvrer de la confiance
en elles, en l'autre, aux autres ; et de favoriser le
renforcement des liens relationnels.
n OG
collectifs
Les jeunes devront être capables de :
- prendre des responsabilités,
- s'exprimer verbalement et
non-verbalement,
- travailler en équipe,
- faire des choix,
- finir leurs réalisations et leurs
performances,
- montrer et défendre leurs réalisations et
leurs performances,
- s'évaluer,
- et d'être satisfaites de leurs
réalisations et de leurs performances.
B. Sur le plan
individuel
Dans un second temps, sur le plan individuel, je vais
définir quelques besoins spécifiques des participantes ainsi que
les IE et les OG associés. Ceux-ci viendront s'ajouter de par leurs
différences aux besoins et OG collectifs précités.
Pour illustrer mes propos, voici une présentation
synthétique de deux profils de cas distincts de jeunes filles
atteintes d'AM :
Alba
- Fille de 14 ans, hospitalisée depuis un mois.
- Anorexique de type boulimique, IMC instable.
- Elle est encore dans la phase de déni de son trouble.
- Nerveuse, extravertie, hyperactive. Elle a des
difficultés à rester en place, elle fait des aller et retour d'un
endroit à l'autre sans raisons, elle gesticule sans cesse lorsqu'elle
est debout ou assise.
- Agressive et sur la défensive. Elle parle facilement
avec les autres mais le fait souvent en élevant la voix, en imposant ses
idées, en critiquant, sans écouter les autres.
|
Xana
- Fille de 18 ans, hospitalisée depuis six mois.
- Anorexique de type restrictive, IMC stable.
- Elle a accepté de reconnaître son trouble.
- Calme et taiseuse. Sa petite voix est tellement inaudible qu'il
faut souvent lui demander de répéter.
- Renfermée et peu sociable. Elle ne participe pas aux
conversations avec ses pairs et s'isole dès qu'elle le peut.
- Depuis son hospitalisation, elle ne veut plus voir sa famille
et a coupé les ponts avec ses amis.
|
n Les besoins et les IE
individuels
- Pour Alba, le besoin/lui permettre de réduire
son hyperactivité gestuelle et le besoin /lui permettre
de diminuer son agressivité dans les échanges avec les membres du
groupe.
- Pour Xana, le besoin/lui permettre d'être
entendue et le besoin/lui permettre de renouer les liens avec
sa famille et ses amis.
n Les OG
individuels
- Alba devra être capable de maîtriser ses
gestes et mouvements dans le calme et communiquer calmement et
respectueusement.
- Xana devra être capable de se faire entendre dans
un groupe et reprendre contact avec sa famille et ses
amis.
Notons que les OG collectifs et individuels seront
développés ultérieurement au travers des
Psycho-Comportements Observables et des Objectifs Opérationnels (cf. pp.
43-46, 48-57).
6.1.4. PRÉCISIONS DES RESSOURCES
Les ressources ne deviennent pertinentes que lorsqu'elles sont
adaptées à des besoins précis du public cible et aux
intentions et objectifs du projet éducatif. Pour donner du sens au
projet, il faudra alors sans cesse préciser, revoir et réorienter
les ressources en fonction de ces derniers, et cela depuis son origine
jusqu'à sa finalité. L'évolution des ressources est ainsi
intimement liée à l'évolution des besoins et des objectifs
dans le temps.
A. Les ressources institutionnelles
n Le SAAT et son animateur
Parmi les nombreuses ressources de choix du cadre de travail, je
ciblerai deux ressources dont dispose la clinique La Ramée :
le Service d'Animation et d'Activités Thérapeutiques
(SAAT) et son animateur qualifié dans l'animation
d'activités artistiques. Ce choix me semble être pertinent car
à l'origine de la création de ce service les ESP s'occupaient
aussi de l'animation et l'animateur du SAAT a une formation d'ESP
et d'orthopédagogue. De plus, les activités de ce service sont
préprogrammées et proposées en s'intégrant au
planning des différentes prises en charge à l'hôpital
à raison de deux heures par semaine.
Pour mettre en place et en pratique ce projet éducatif,
une collaboration étroite avec le SAAT et son animateur sera
donc décisive de son élaboration à sa réalisation.
Selon Stéphane Vandenabeele, l'animateur du SAAT
:
« ... cette collaboration est possible et
même nécessaire. A l'origine, l'animation dans ce service
était aussi destinée aux éducateurs. Par rapport au
travail de nursing, c'est donc tout à fait compatible, même
complémentaire afin de faire d'autres liens avec le quotidien. S'amuser
et travailler cela fait partie de la vie. »47(*)
Deux personnes seront nécessaires pour animer ce
projet : un(e) ESP, en l'occurrence moi-même, et l'animateur du
SAAT. Le fait de travailler en binôme avec un autre membre d'une
équipe implique un partage enrichissant d'idées et d'intentions
qui devront être communiquées clairement. Dans un premier temps,
oralement, pour envisager un commun accord, et dans un deuxième temps,
par l'élaboration d'un projet d'équipe et sa rédaction.
n L'espace de travail
Un local de 40 mètres carrés avec des plafonds de
2m50 de hauteur est réservé au SAAT. Et la
possibilité d'accéder au parc, à une salle de sport,
à une salle informatique, à une salle de fête...
Le local du SAAT sera aménagé de
manière à ce que chaque participante ait sa place de travail au
sein du groupe. Chacune aura une table de travail et une chaise, ainsi qu'un
emplacement pour y déposer ses affaires personnelles et ses productions.
Les tables seront disposées de manière à créer un
espace de travail convivial, aéré et pratique. Par exemple, lors
des activités plastiques, on placera les tables en cercle ouvert avec
une table au milieu où le matériel nécessaire à
chaque activité sera déposé. Ou, lors des prises de vues,
des espaces seront délimités pour la scène à filmer
et pour leur préparation ou finition.
Le parc sera utilisé afin de réaliser des
activités à l'extérieur et ainsi profiter de la
lumière du jour nécessaire aux prises de vues ou tout simplement
du beau temps. Et la salle de fête sera utilisée pour la
projection du court métrage et l'exposition des réalisations du
projet.
n Le matériel
Le SAAT dispose d'un matériel diversifié
pour réaliser des activités telles que la peinture, la sculpture,
le dessin, le grimage, la confection d'objets, la musique... Et un budget peut
être alloué sur demande pour chaque participante pour un montant
d'un Euro par activité.
Une liste du matériel du projet éducatif
(cf. annexe 1, pp. - 3 -) non-exhaustive définira au
préalable le matériel nécessaire pour chaque animation.
Elle sera complétée suivant les demandes du public tout au fil
des activités.
On utilisera le matériel disponible sur place, on
récoltera et on achètera ce qu'il manque d'essentiel selon le
budget alloué.
- Disponible au SAAT : TV, lecteur DVD, chaises,
tables, boîtes blanches en carton, peinture à l'eau, carton, fil,
laine, tissus, ciseaux, colle, crayons de couleur, feuilles A4, bics, terre
glaise, papier collant, ficelle, épingles, maquillage.
- À acheter : dix DVD vierges et dix CD vierges,
trois cassettes Mini DV.
- À louer : un projecteur.
- À récolter : costumes, etc.
- À réaliser : des fiches d'évaluation
et d'auto-évaluation.
B. Les ressources
de l'ESP / Mes ressources
- Une formation d'ESP.
- Une formation en pédagogie (CAP).
- Une large formation artistique : une maîtrise en
«Images Imprimées« et de multiples formations en art
numérique (photographie, infographie, montage vidéo, animation
graphique).
- Une expérience professionnelle dans l'animation
d'ateliers artistiques pour adolescents en difficulté
d'intégration sociale ou scolaire, en collaboration avec
différentes ASBL et centres scolaires.
- Une pratique artistique active dans le milieu de l'art
contemporain belge.
- Une connaissance globale et théorique du TCA qu'est l'AM
de l'adolescente et de sa prise en charge bio-psycho-sociale.
- Du matériel audiovisuel professionnel disponible pour le
projet : un Reflex numérique et ses objectifs, un ordinateur
portable et le logiciel Final Cut Pro, une caméra HD, des
trépieds, un fond bleu, un micro et une toile de projection. Des
extraits de l'oeuvre de Georges Méliès, des exemples de
réalisations audiovisuelles d'adolescents sur DVD accompagnés de
leurs maquettes, scénarimages et synopses, deux exemples de figurines,
de masques et de déguisements, etc.
Mes différentes connaissances et compétences dans
le domaine éducatif seront complétées par mes bagages
artistiques et pédagogiques. Ceci, tout en prenant garde à bien
séparer et différencier ces différentes ressources et en
leur trouvant des points communs pouvant enrichir mon travail d'ESP :
- Au niveau de ma spécialisation artistique, je
garderai : la passion, la maîtrise technique et les diverses
connaissances dans ce domaine, une approche conceptuelle primant sur
l'esthétique, le respect et la mise en valeur de l'être humain, la
souplesse d'adaptation, l'ouverture d'esprit. Et je ne garderai pas : mes
ambitions ou goûts artistiques (thème, technique, style
d'expression), la relation artiste/spectateur.
- Au niveau de ma formation pédagogique, je
garderai : l'esprit de transmission (des savoir-faire, savoir-être,
savoirs), une partie de la méthode (objectifs généraux et
opérationnels, les différentes phases d'un cours (accroche,
acquisition, performance et synthèse/évaluation),
l'évaluation formative et l'auto-évaluation, la pédagogie
de la réussite). Et je ne garderai pas : l'évaluation
sommative, la relation professeur/élèves, l'intention de former
à un métier ou un art, le côté directif et des
résultats attendus trop précis.
C. Les ressources du public cible
Les ressources des adolescentes seront soulignées et
utilisées au travers des OO et des PCO attendus et mis en oeuvre durant
les différentes activités du projet.
- Au niveau de la collectivité : ces jeunes filles
sont intelligentes et sont sensibles aux expressions et aux belles choses. Leur
sensibilité et leur intelligence permettront de choisir un projet
éducatif et artistique complexe et d'utiliser l'auto-évaluation.
- Au niveau individuel : Alba a une très bonne
locution, elle utilise un vocabulaire riche et fait de la danse acrobatique. Et
Xana fait de la calligraphie et joue de la guitare. Durant le projet, Alba
pourra montrer la richesse de son vocabulaire, sa bonne locution et ses talents
en danse acrobatique ; et Xana pourra montrer ses talents de calligraphe
et de guitariste.
D. Les
ressources-outils
n L'art comme outil
Les différentes ressources et besoins
précités des adolescentes vont privilégier une orientation
du projet éducatif vers le domaine de l'art et de ses techniques. Ce
domaine artistique m'apparaît comme un territoire intéressant
à explorer, permettant d'amener des situations variées laissant
place à l'originalité et à l'expression à travers
un acte de création.
Témoignage de Mademoiselle R.O.,
anciennement atteinte d'AM :
« Personnellement, j'ai toujours utilisé
l'art (dessin et sculpture) comme « retranscription » de
mon vécu intérieur, que ce vécu se soit
« fait » dans le cadre d'une thérapie ou simplement
de moi à moi. C'est une façon de témoigner, mais surtout
de transcender la douleur vécue. De rendre beau, palpable, visible
quelque chose qui n'est qu'émotions, perceptions, sensations. Cela
permet de dire : « oui, j'existe ! Ce que je vis existe
aussi ! Regardez ! ». Et ce
« Regardez » est au départ : « Moi,
regarde-moi ! », puis devient : « Et vous !
Regardez ma réalité en face ! »... C'est ce que je
perçois. »48(*)
L'acte créateur place le créateur entre deux
espaces complémentaires : son monde intérieur (invisible,
abstrait) et la réalité extérieure (visible et
concrète). Et l'encourage ainsi à faire des liens, à
rechercher l'harmonie et l'équilibre entre ces deux mondes. En bref,
à être «Vrai«. Il s'agit bien là, dans la
création, d'une recherche de vérité et de sens, bien plus
que d'une recherche de beauté, qui prise isolément, ne serait que
décorative ou conformiste. Cet acte créateur, lorsqu'il est
réfléchi et dirigé amène du sens. Il devient un
atout pour permettre à chacun de mieux communiquer et de s'exprimer, de
maîtriser les codes langagiers et de sentir qu'il est porteur d'un
potentiel créateur et de possibilités souvent
insoupçonnées. L'art peut alors devenir pour la
personne qui l'utilise, l'outil d'une meilleure connaissance de soi, d'une
affirmation de soi, d'une différenciation, d'une appropriation et d'une
autonomisation, mais aussi d'une meilleure communion et communication avec les
autres et le Monde. Et pour l'ESP, c'est un outil qui peut être
très utile et qu'il faudra sans cesse aiguiser et orienter
suivant les besoins, les ressources et les objectifs.
n L'outil audiovisuel
Ces différentes réflexions me conduisent à
choisir la discipline audiovisuelle, imposant un travail d'équipe, un
cheminement moyennement long divisé en étapes successives (la
création d'un synopsis, d'un scénarimage, d'une maquette de
scénographies, d'une figurine... et le travail d'interprétation)
et mêlant diverses techniques artistiques (peinture, dessin,
écriture, expression corporelle, chant, danse, etc.) permettant à
chacun de tester différentes émotions et différents modes
de communication.
Plus précisément, le projet consistera à
réaliser en collectivité un
court-métrage audiovisuel muet sur le thème du
«Voyage«. Cela grâce à l'utilisation
des techniques numériques de trucage et d'incrustation
d'images (annexe 6, pp. -17-) donnant accès à un univers
original, entre l'imagination et la réalité. Dans cet univers
irréel où tout est possible, les jeunes pourront y projeter leurs
peurs, envies, utopies et leur colère et joie.
6.1.5. TRADUCTION DES OBJECTIFS
GÉNÉRAUX EN PSYCHO-COMPORTEMENTS OBSERVABLES
Établir les Psycho-Comportements Observables
(PCO) en fonction des besoins, des Intentions
Éducatives (IE) et des Objectifs Généraux
(OG) engage le fait que nous allons cerner et observer des
psycho-comportements positifs ou adaptés à acquérir ou
à renforcer et non négatifs ou inadaptés à perdre.
Il s'agit de travailler sur le potentiel des jeunes, ce dont ils sont capables
de faire ou d'être pour changer et non de ce qu'ils ne doivent pas faire
ou être. De ce fait, à la place de choisir des items de
négation nous choisirons donc des items d'affirmation. Par
exemple : l'adolescente parle et non ne parle pas ou travaille en groupe
et non s'isole.
A. Sur le plan collectif
Pour que chaque adolescente puisse recouvrer de la
confiance en soi, en l'autre, aux autres et renforcer leurs liens relationnels
(IE), elles devront être capables de :
1. Prendre des
responsabilités (OG)
PCO : être présente, participer
aux activités
En participant à ce projet collectif à moyen
terme, les adolescentes vont devoir s'engager
vis-à-vis d'une collectivité et être
responsables de différents travaux et fonctions. Ces
responsabilités et engagements leur donneront des droits de
décisions et de choix sur la création de l'ouvrage, tout en leur
imposant des devoirs de présence et de participation active aux
différentes activités (condition sine qua non pour
réaliser ce projet dans son entièreté), d'argumentation de
leurs choix, de finalisation et de présentation de leurs
réalisations. Devenues collectives, les responsabilités
amènent tous les membres du groupe à être solidairement
responsables de l'échec ou de la réussite partiel(le) ou
global(e) du travail et à en supporter les conséquences positives
ou négatives.
Les adolescentes constateront qu'elles peuvent prendre des
responsabilités (collectives). Et que leurs choix et actions influencent
le travail et les réalisations du groupe, et inversement.
2. S'exprimer
verbalement et non verbalement (OG)
PCO :
A. écrire un synopsis, donner
leur avis, poser des questions sur les
présentations et les réalisations ;
B. esquisser, dessiner,
peindre des décors et personnages...,
réaliser un scénarimage, une maquette, des
déguisements, des accessoires, des masques, des grimages, des figurines,
des décors et objets miniaturisé, des bruitages, un carton
d'invitation..., interpréter son rôle d'acteur,
animer des personnages, mimer des expressions, (se faire)
déguiser, masquer,
grimer.
Ces actions multiples et variées permettront aux jeunes
de tester de nouvelles techniques et nouveaux modes d'expression qui donneront
forme à leurs émotions et leurs idées afin de mieux les
communiquer aux autres.
Du concept à la réalisation concrète de
l'idée, la création et son développement explicite
deviendront alors un miroir magique renvoyant de nouvelles perceptions du
corps, de la pensée, de la sensibilité permettant de se voir et
de se faire voir autrement, en bref offrant des perceptions inexplorées
de soi et de l'autre.
Les adolescentes constateront qu'elles peuvent s'exprimer,
s'affirmer et communiquer leurs émotions et leurs idées de
nombreuses manières. Mais aussi, que le choix de l'expression
créatrice leur amène de la satisfaction personnelle et de la
reconnaissance par les autres.
3. Travailler en
équipe (OG)
PCO : regarder les présentations et
les réalisations des autres, écouter l'autre,
proposer des idées, former un groupe
de travail, critiquer le travail du groupe, conseiller
et diriger leurs pairs, s'entraider,
ajuster leurs réalisations, se mettre
d'accord, répartir les tâches de
travail.
Réaliser une oeuvre collective impose un travail
d'équipe et un souci d'unité. Il s'agir ici d'oeuvrer ensemble en
complémentarité vers un but commun, en partageant des
idées et des émotions. Dans un esprit de solidarité,
d'entraide et de collaboration, l'autre devient alors un allié sur
lequel on peut compter et qui compte sur nous. Les choix collectifs successifs
seront faits sur base de compromis, de manière à ce que chacune
puisse participer activement à l'élaboration de l'oeuvre et y
mettre le meilleur d'elle-même (ses talents, ses
spécialités). Il faudra alors écouter l'autre pour se
faire écouter et accepter les qualités de l'autre mais aussi ses
erreurs et ses imperfections, pour qu'en retour il accepte les nôtres.
Les adolescentes constateront qu'elles peuvent travailler en
équipe, appartenir et prendre place dans un groupe, tout en gardant
leurs spécificités, leur authenticité, leurs
différences.
4. Faire des
choix (OG)
PCO : choisir des couleurs, formes,
matières, personnages, décors, accessoires, techniques,
expressions, intentions, des invités ;
sélectionner les meilleures réalisations et
performances, les prises de vues...
Au cours des différentes étapes de la
création, les adolescentes vont pouvoir tester leur capacité
à choisir individuellement ou collectivement, en examinant,
éliminant et en comparant les options possibles. De leurs choix simples
et anodins à leurs choix décisifs, chacun d'entre eux,
esthétiques ou conceptuels, détermineront au fur et à
mesure la forme et le message de l'ouvrage. Ils vont leur permettre d'avancer
et de s'affirmer, mais pour cela il faudra oser prendre des risques et
découvrir ce qui est bon pour elles. En bref, donner du sens à
l'acte de création pour ensuite faire des choix plus facilement dans
leur quotidien. Dans l'enchaînement d'actions cadrées par un
timing précis, ces choix devront se faire rapidement ce qui
empêchera trop de réflexion pouvant amener des doutes et des peurs
(de se tromper, de ne pas y arriver, de ne pas assumer). La
collectivité, premier destinataire des argumentations concernant leurs
choix, leur permettra de corroborer ou d'infirmer leur pertinence, pour ensuite
les soutenir ou les revoir.
Les adolescentes constateront qu'elles peuvent faire des choix,
et que chacun de ceux-ci détermineront petit à petit la direction
de la réalisation finale du projet.
5. Finir leurs
réalisations et leurs performances (OG)
PCO : terminer leurs réalisations
et performances (synopsis, scénarimage, maquette, personnage, jeu
d'acteur...), décrocher et reprendre
leurs réalisations, et clôturer la
réalisation du court métrage et l'ensemble du projet.
La réalisation d'un court-métrage est un travail
global audiovisuel long et complexe. Ce travail sera décomposé en
une multitude de réalisations et performances successives courtes,
simples et faciles à réaliser, suivant un ordre de travail et un
timing précis de finition. Cela engage le fait qu'une étape ne
peut donc être entamée que lorsque la précédente est
terminée et impose un travail continu et cohérent. Ce
découpage par étapes aidera les adolescentes à structurer
l'organisation du travail, en vérifier l'avancée et estimer ce
qu'il reste à faire. Chaque réalisation ou performance du travail
terminée amènera contentement et fierté, tout en
favorisant la motivation pour passer à l'étape suivante.
Les adolescentes constateront qu'elles peuvent finir chaque
réalisation et performance qu'elles entreprennent à court terme,
et ainsi accomplir un ouvrage plus important à moyen ou long terme.
6. Montrer et
défendre leurs réalisations et leurs performances (OG)
PCO : présenter
explicitement et exposer leurs
réalisations et performances, répondre à des
questions sur leurs réalisations et performances,
accueillir les visiteurs.
Dans un premier temps, durant l'avant dernière
étape du projet, les adolescentes feront les présentations et
monstrations de leurs réalisations et performances dans un contexte
sécurisant offert par le groupe. Les membres du groupe pourront ainsi
critiquer leur travail d'une façon constructive, afin qu'elles
envisagent une amélioration par des retouches ou des changements. Et
dans un second temps, à la dernière étape, elles
exposeront le travail collectif fini au monde extérieur. De cette
façon, elles pourront se sentir reconnues par les autres et gagner en
estime personnelle.
Les adolescentes constateront qu'elles peuvent défendre et
montrer leurs réalisations et performances aux personnes de leur
entourage, puis aux inconnus.
7. S'évaluer
(OG)
PCO : donner une note à ses PCO,
justifier ses notes et son degré de satisfaction.
À chaque étape du projet, en complétant
individuellement des fiches et grilles d'auto-évaluation reprenant les
différents OG et les PCO/OO associés, chaque adolescente pourra
donner une note à ses psycho-comportements. Elle pourra
ultérieurement justifier ses multiples notes et son degré de
satisfaction face à l'ESP et l'animateur. Cet exercice
répétitif et la confrontation de leurs résultats avec ceux
de l'évaluation réalisée par l'ESP et l'animateur
permettront aux jeunes d'ajuster leurs notes. Et donc de mieux
s'évaluer, tout en prenant conscience de leur capacité de
changements psycho-comportementaux et de leurs limites et en comprenant comment
et pourquoi on les évalue. Grâce à
l'auto-évaluation, chaque participante deviendra donc l'actrice
principale et responsable de son évaluation et se l'appropriera.
Les adolescentes constateront qu'elles peuvent évaluer
leurs changements de psycho-comportements et ainsi gagner de l'autonomie quant
à l'évolution de ceux-ci.
8. Être satisfaite(s) de ses/leurs réalisations
et performances (OG et PCO)
À chaque étape du projet, en complétant
individuellement des fiches et grilles d'auto-évaluation reprenant les
différents OG et les PCO/OO associés, chaque adolescente pourra
noter son degré de satisfaction vis-à-vis de ses
réalisations et de ses performances. Notons qu'il est difficile pour
quelqu'un d'autre que l'évalué d'observer et de noter ce
psycho-comportement fortement lié aux ressentis de ce dernier, à
son contentement et à sa fierté face à ses
réalisations/performances. De ce fait, pour leur notation, l'ESP et
l'animateur se baseront sur la note, argumentée et parfois revue, de
chaque participante.
Les adolescentes constateront qu'elles peuvent être
satisfaites de leurs réalisations et de leurs performances individuelles
et collectives et ainsi gagner de l'assurance quant à leurs
réalisations et à leurs performances futures.
B. Sur le plan individuel
Pour Alba
Pour qu'elle puisse réduire son
hyperactivité gestuelle et diminuer son agressivité dans les
échanges avec les membres du groupe (IE), elle
devra être capable de :
1. Maîtriser ses gestes et mouvements dans le
calme (OG)
PCO : écrire un
synopsis et une carte d'invitation, esquisser,
peindre, réaliser,
dessiner un scénarimage, un personnage, un
décor..., terminer ses réalisations,
interpréter et/ou animer un
personnage, se faire déguiser, maquiller ou
masquer calmement ; rester assise ou
debout, se déplacer calmement.
La création demandant une certaine maîtrise
technique va lui permettre de canaliser le sens de ses gestes. Pour faire
passer un message au travers de ses réalisations, il lui faudra ajuster
et lier le geste à l'idée d'une façon continue. Elle
pourra dans son jeu d'acteur, mettre en avant ses performances et sa
maîtrise des mouvements acrobatiques en dansant.
Créer en équipe va lui demander de rester calme
pour favoriser une bonne ambiance de groupe et respecter le travail et l'espace
de l'autre. Lors de chaque animation, ses gestes seront cadrés par l'ESP
et l'animateur qui lui donneront et rappelleront des consignes simples et
claires de gestion des déplacements et des mouvements.
Alba constatera qu'elle peut maîtriser ses mouvements et
que cela amène à respecter l'espace et le travail de l'autre,
tout en favorisant le respect de son espace et de son travail en retour ainsi
qu'une ambiance agréable. Et aussi, qu'elle peut préciser ses
gestes et ainsi rendre son message plus clair au travers de ses
réalisations. Mais encore, qu'elle peut économiser son
énergie en diminuant ses gestes insensés et l'utiliser
positivement au travers d'actes créateurs la mettant en valeur.
2. Communiquer calmement
et respectueusement (OG)
PCO : parler calmement et
poliment, laisser la parole aux autres.
Le travail collectif demande un échange d'idées et
un partage d'émotions, ne pouvant se réaliser que sur base d'une
communication horizontale respectueuse pour permettre à chacun de
s'exprimer librement et ensuite trouver des compromis, concilier, partager les
tâches et les réaliser ensemble. Ces échanges seront
cadrés par l'ESP et l'animateur servant de médiateurs, qui
donneront des consignes simples et claires de communication et géreront
le temps de parole.
Elle pourra utiliser la richesse de son vocabulaire d'une
façon positive et constructive, par exemple lors des débats oraux
et dans la réalisation du synopsis et du discours d'inauguration.
Alba constatera qu'elle peut communiquer respectueusement avec
les autres et que cela amène à un échange plus riche,
permettant de mieux (re)connaître l'autre et de mieux se faire
(re)connaître.
Pour Xana
Pour qu'elle puisse être entendue et renouer les
liens avec sa famille et ses amis (IE). Elle devra :
1. Se faire
entendre dans un groupe (OG)
PCO : prendre la parole,
parler ou lire un discours d'une voix
audible, répéter,
s'écouter, choisir un ton de voix,
jouer de la guitare.
Elle pourra exercer sa capacité à se faire
entendre durant les multiples moments d'échanges oraux collectifs. La
responsabilité de présenter oralement l'ouvrage final à
l'inauguration de l'exposition va l'amener à répéter un
discours et à travailler l'audibilité de sa voix pour un à
de nombreux auditeurs. Durant ces répétitions, elle pourra
s'aider de sa guitare pour vaincre sa timidité, porter ses paroles par
le rythme et varier l'intensité de sa voix. Ces
répétitions seront enregistrées pour qu'elle puisse
ensuite s'écouter et juger ainsi l'impact sonore de sa voix pour
finalement choisir un ton de voix à utiliser pour mieux se faire
entendre.
Xana constatera qu'elle peut se faire entendre et s'affirmer en
utilisant un ton de voix adapté, et ainsi amener l'autre à
l'écouter attentivement et à mieux la comprendre.
2. Reprendre contact avec
sa famille et ses amis (OG)
PCO : calligraphier un texte,
téléphoner, parler à sa
famille et ses amis.
Lors de la création du carton d'invitation, elle aura la
possibilité de personnaliser son invitation en l'accompagnant d'un petit
texte calligraphié destiné à quelques-uns de ses proches.
L'attention du message calligraphié sensibilisera ses proches à
sa demande et favorisera une réponse positive à celle-ci. Ce
contact pourra être le début de nouveaux liens avec sa famille et
ses amis sur base d'un sujet de conversation inédit mettant en
lumière ses talents artistiques.
Xana constatera qu'elle peut facilement créer des
occasions pour reprendre contact avec sa famille et ses amis. Mais aussi, dans
le cas d'un retour positif, qu'un pas vers l'autre amène un pas de
l'autre vers soi et qu'elle peut compter sur le soutien et
l'intérêt de son entourage quant à ses nouvelles
démarches.
6.2.
DESCRIPTION DU PROJET ÉDUCATIF GLOBAL ET DE SES DIFFÉRENTES
ÉTAPES
Afin de compléter la préparation de mon projet
éducatif, je vais poursuivre par la présentation de la fiche de
projet et des fiches d'activités décrivant le projet global et
ses différentes étapes.
6.2.1. LA FICHE DE PROJET
n Projet éducatif : «Le
Voyage«
Le projet consistera à réaliser en
collectivité un court-métrage audiovisuel muet, de quelques
minutes (trois à quatre minutes par groupe de travail). Ceci sur le
thème du «Voyage« et grâce à l'utilisation des
techniques numériques de trucage et d'incrustation d'images. Il sera
mené à moyen terme : vingt-deux heures d'activités,
réparties en neuf étapes évolutives d'environ deux heures
trente par semaine, sur un délai de deux mois. Ces étapes
permettront à chacune des participantes d'expérimenter
différentes techniques artistiques et divers PCO :
- Animation 1 - Réalisation d'un scénarimage
et d'un synopsis.
- Animation 2 - Réalisation d'une maquette de
scénographie.
- Animation 3 - Réalisation des personnages
(figurine/déguisement).
- Animation 4 - Finalisation des différentes
réalisations.
- Animation 5 - Réalisation d'un personnage-lien /
Tournage des maquettes / Répétition du jeu d'acteur / Animation
des figurines.
- Animation 6 - Répétition et tournage final
du jeu d'acteurs / Animation des figurines.
- Animation 7 - Présentation du montage visuel /
Réalisation des bruitages / Lecture du discours.
- Animation 8 - Présentation du montage audiovisuel /
Préparation de l'exposition et du carton d'invitation / Enregistrement
du discours.
- Animation 9 - Exposition du projet et clôture.
Pour rappel, les IE collectives du projet sont
de permettre aux adolescentes de recouvrer de la confiance en elles, en
l'autre, aux autres ; et de favoriser le renforcement des liens
relationnels. Et les IE individuelles sont : pour Alba,
de lui permettre de réduire son hyperactivité gestuelle et de
diminuer son agressivité dans les échanges avec les membres du
groupe ; et pour Xana, lui permettre d'être entendue et de renouer
les liens avec sa famille et ses amis.
Remarques préalables au projet :
- Préalablement au projet éducatif, lors de leur
inscription, en dix minutes, chaque adolescente devra remplir un
questionnaire d'auto-évaluation des psycho-comportements (cf.
annexe 3, pp. - 6 -) et le remettre à l'ESP et l'animateur.
- Tout au long du projet, l'ESP et l'animateur animeront et
accompagneront les jeunes : ils présentent le projet, les
animations et leurs séquences, expliquent les psycho-comportements
attendus, les questionnaires, fiches et grilles d'évaluation et
d'auto-évaluation, donnent des consignes de travail, favorisent une
dynamique de groupe positive, gèrent le temps de travail et le
matériel, montrent des techniques et des exemples de
réalisations, vérifient l'avancement des réalisations,
encouragent les comportements positifs, conseillent, aident, relancent,
évaluent, critiquent, etc.
- Avant chaque animation, l'ESP et l'animateur
prépareront le matériel (cf. annexe 1, pp. - 3
-) nécessaire à son bon déroulement. Et à la fin de
chaque animation, en cinq minutes, avec les adolescentes ils rangeront le
matériel. Le matériel ainsi que les réalisations resteront
dans le local réservé à l'activité, sauf en cas de
demande justifiée.
- Au début de la première animation, l'ESP et
l'animateur distribueront aux jeunes une fiche de projet
résumant le projet éducatif (IE, OG, étapes, durée,
etc.) ainsi qu'un tableau des niveaux
d'appréciation des PCO (cf. annexe 2, pp. - 4 - et - 5 -).
- Au début de chaque animation, l'ESP et l'animateur
distribueront aux jeunes une fiche d'activité
détaillant le déroulement de l'animation, accompagnée
d'une fiche et d'une grille d'auto-évaluation des PCO
(cf. annexe 4, pp. 7-15).
- Les prises de vues s'effectueront par l'ESP sous la direction
et avec l'assistance des participantes. Le travail de montage se fera
exclusivement par l'ESP en-dehors des moments d'animation. Et il sera
présenté en plusieurs étapes aux participants afin de
recevoir leurs avis et critiques qui orienteront les choix de montage.
Remarque ultérieure au projet :
Le lendemain de la dernière animation, en dix minutes, les
adolescentes devront remplir un questionnaire
d'auto-évaluation globale des psycho-comportements (cf. annexe
5, pp. - 16 -) et le remettre à l'ESP et l'animateur.
6.2.2. LES FICHES
D'ACTIVITÉ
Les différentes fiches d'activité vont
détailler le déroulement de chaque animation : leur
durée, les OO et les PCO associés aux OG. Dans cet exemple, elles
seront adaptées à un groupe composé de quatre
adolescentes.
A. Sur le plan collectif
Pour rappel, les OG collectifs sont de :
prendre des responsabilités (1), s'exprimer verbalement et
non-verbalement (2a et 2b), travailler en équipe (3), faire des choix
(4), finir leurs réalisations/performances (5), montrer et
défendre leurs réalisations/performances (6), s'évaluer
(7) et être satisfaites de leurs réalisations/performances
(8).
n Animation 1 - Réalisation
d'un scénarimage et d'un synopsis
Durée : 2h30
PCO : être présente et participer
(1), poser des questions (2a), esquisser - écrire (2b), écouter -
regarder - former un groupe - se mettre d'accord - se répartir les
tâches (3), choisir (4), donner une note - justifier (7), être
satisfaite de ses réalisations/performances (8).
OO :
§ Chaque adolescente devra être
présente et participer activement aux
différentes séquences de l'animation.
§ Présentation et explication des
psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation
Durant dix minutes, les adolescentes devront
écouter attentivement la présentation et
l'explication des psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation faites par l'ESP et l'animateur et poser des
questions à ce sujet.
§ Séquences 1 - Présentation orale du
projet général
- Durant dix minutes, les jeunes devront
écouter attentivement la présentation orale du
projet qui sera réalisée par l'ESP et l'animateur (étapes,
techniques artistiques, consignes, thèmes, évaluations,
intentions, objectifs, etc.).
- Durant dix minutes, les jeunes devront à tour de
rôle poser des questions oralement à l'ESP et
à l'animateur quant au déroulement du projet.
§ Séquences 2 - Présentation d'extraits
audiovisuels
- Durant dix minutes, les jeunes devront
écouter et regarder attentivement un
DVD d'extraits de films truqués de Georges Méliès et de
réalisations d'adolescents sélectionnés par l'ESP et
l'animateur.
- Durant dix minutes, les jeunes devront à tour de
rôle poser des questions oralement à l'ESP et
à l'animateur sur les extraits visionnés.
§ Séquence 3 - Formation des groupes de travail
En cinq minutes, les jeunes devront former des
groupes de travail composés de deux membres, en proposant une
manière de tirer au sort et en l'appliquant. Les deux groupes de travail
resteront ainsi définis jusqu'à la fin du projet.
§ Séquences 4 - Esquisses d'un personnage et d'un
décor
En vingt minutes, individuellement, les jeunes devront
choisir et esquisser au
crayon noir un personnage et un décor en partant du
thème du voyage.
§ Séquences 5 - Esquisse d'un scénarimage
et écriture d'un synopsis
En soixante minutes, par groupe de travail et avec l'aide de
leurs personnages, de leurs décors et d'exemples de scénarimages
et synopses présentés par l'ESP et l'animateur, les jeunes
devront esquisser un scénarimage de dix cases au crayon
noir, pour deux à trois minutes de plans à filmer ;
et écrire un synopsis d'environ une demi-page sur le
thème du voyage, en intégrant les deux personnages et les deux
décors esquissés. Pour ce faire, les membres du groupe devront
se mettre d'accord sur une histoire simple faisant se
rencontrer leurs personnages dans leurs décors, et se
répartir les tâches de réalisation du
scénarimage et synopsis.
§ Auto-évaluation
En dix minutes, individuellement et à l'aide d'une fiche
et d'une grille d'auto-évaluation personnalisées, chaque
adolescente devra :
- donner une note à ses PCO durant
l'animation ;
- indiquer à quel degré elle est
satisfaite de ses réalisations et performances durant
l'animation ;
- remettre sa fiche et grille d'auto-évaluation à
l'ESP et à l'animateur et prendre un rendez-vous avec ces derniers pour
justifier ses notes et son degré de satisfaction.
n Animation 2 - Réalisation
d'une maquette de scénographie
Durée : 2h30
PCO : être présente et participer
(1), poser des questions (2a), peindre - réaliser (2b), écouter -
regarder - se répartir les tâches (3), choisir (4),
présenter (6), donner une note - justifier (7), être satisfaite de
ses réalisations/performances (8).
OO :
§ Chaque adolescente devra être
présente et participer activement aux
différentes séquences de l'animation.
§ Présentation et explication des
psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation
Durant cinq minutes, les adolescentes devront
écouter attentivement la présentation et
l'explication des psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation faites par l'ESP et l'animateur et poser des
questions à ce sujet.
§ Séquence 1 - Présentation orale des
réalisations
En dix minutes, par groupe de travail (soit cinq minutes par
groupe), les adolescentes devront se répartir
les tâches pour/et présenter oralement
leurs personnages, décors, scénarimage et synopsis.
§ Séquence 2 -
Introduction à la scénographie de maquette
- Durant dix minutes, les jeunes devront
écouter et regarder attentivement la
présentation des techniques de réalisation d'une maquette de
scénographie, qui sera réalisée par l'ESP et l'animateur
sur base d'un exemple de maquette de scénographie et
d'éléments miniaturisés.
- Durant dix minutes, à tour de rôle, les jeunes
devront poser des questions à l'ESP et l'animateur sur
cette présentation.
§ Séquence 3 -
Peinture du décor de la maquette
En soixante minutes, par groupe de travail et sur base de leurs
décors, personnages, scénarimage et synopsis, chaque jeune devra
choisir une couleur de la gamme chromatique (rouge, orange,
jaune, vert, bleu, violet) en plus du noir et blanc. Elles devront aussi
se répartir les tâches pour/et
peindre en bichromie le décor de leur maquette dont le
support sera une boîte en carton.
§ Séquence 4 - Réalisation des
éléments de décor en miniature
En quarante minutes, par groupe de travail et avec l'aide d'un
exemple de scénographie miniaturisée, les jeunes devront
se répartir les tâches pour/et
réaliser des éléments de décor
fixes et/ou animés (portes, chaises, arbres, étoiles, animaux,
etc.). Ceci à l'aide de divers matériaux et matériels
proposés (terre glaise, carton, fil, laine, tissus, ciseaux, colle,
etc.).
§ Auto-évaluation
En dix minutes, individuellement et à l'aide d'une fiche
et d'une grille d'auto-évaluation personnalisées, chaque
adolescente devra :
- donner une note à ses PCO durant
l'animation ;
- indiquer à quel degré elle est
satisfaite de ses réalisations et performances durant
l'animation ;
- remettre sa fiche et grille d'auto-évaluation à
l'ESP et à l'animateur et prendre un rendez-vous avec ces derniers pour
justifier ses notes et son degré de satisfaction.
n Animation 3 - Réalisation
des personnages (figurine/ déguisement)
Durée :
2h30
PCO : être présente et
participer (1), poser des questions (2a), dessiner - réaliser (2b),
écouter - regarder (3), choisir (4), donner une note - justifier (7),
être satisfaite de ses réalisations/performances (8).
OO :
§ Chaque adolescente devra être
présente et participer activement aux différentes
séquences de l'animation.
§ Présentation et explication des
psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation
Durant cinq minutes, les adolescentes devront
écouter attentivement la présentation et
l'explication des psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation faites par l'ESP et l'animateur et poser des
questions à ce sujet.
§ Séquence 1 - Introduction à la mise en
scène des personnages sur fond bleu
- Durant dix minutes, les jeunes devront
écouter et regarder attentivement la
présentation de la mise en scène des personnages sur fond bleu
qui sera réalisée par les ESP, sur base d'exemples d'extraits
audiovisuels.
- Durant dix minutes, à tour de rôle, les jeunes
devront poser des questions à l'ESP et l'animateur sur
cette présentation.
§ Séquence 2 - Choix du déguisement et des
accessoires du personnage
En quinze minutes, individuellement, avec l'aide de leur
scénarimage et synopsis, et en se basant sur une présentation du
matériel disponible, chaque jeune devra choisir comment
représenter précisément son personnage. Cela, en
spécifiant par écrit, s'il sera représenté par une
figurine miniaturisée à animer ou s'il sera
interprété par elle-même, tout en détaillant son
déguisement et ses accessoires, masques ou grimages,...
§ Séquence 3 - Dessin détaillé d'un
personnage
En vingt minutes, individuellement et suivant les descriptions
écrites précédentes, chaque jeune devra
dessiner son personnage, avec détails, au crayon et en
utilisant les deux couleurs choisies antérieurement.
§ Séquence 4 - Réalisation d'un
personnage
En septante-cinq minutes, individuellement, chaque jeune devra
réaliser son personnage : sa
figurine et ses accessoires ou son déguisement, grimage ou masque.
§ Auto-évaluation
En dix minutes, individuellement et à l'aide d'une fiche
et d'une grille d'auto-évaluation personnalisées, chaque
adolescente devra :
- donner une note à ses PCO durant
l'animation ;
- indiquer à quel degré elle est
satisfaite de ses réalisations et performances durant
l'animation ;
- remettre sa fiche et grille d'auto-évaluation à
l'ESP et à l'animateur et prendre un rendez-vous avec ces derniers pour
justifier ses notes et son degré de satisfaction.
n Animation 4 - Finalisation des différentes
réalisations
Durée : 2H30
PCO : être
présente et participer (1), poser des questions, écrire (2a),
peindre - réaliser - dessiner (2b), écouter, répartir les
tâches (3), terminer (5), donner une note - justifier (7), être
satisfaite de ses réalisations/performances (8).
OO :
§ Chaque adolescente devra être
présente et participer activement aux différentes
séquences de l'animation.
§ Présentation et explication des
psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation
Durant cinq minutes, les adolescentes devront
écouter attentivement la présentation et
l'explication des psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation faites par l'ESP et l'animateur et poser des
questions à ce sujet.
§ Séquence 1 - Finition de la peinture du
décor-maquette
En trente-cinq minutes, par groupe de travail, les jeunes
devront se répartir les tâches pour
peindre et terminer la peinture en bichromie
du décor de leur maquette.
§ Séquence 2 - Finition des
éléments du décor
En trente minutes, par groupe de travail, les jeunes devront
se répartir les tâches pour
réaliser et terminer les
éléments miniatures du décor.
§ Séquence 3 - Finition des accessoires et
déguisement/figurine
En trente-cinq minutes, individuellement, les jeunes
devront réaliser et terminer leurs
accessoires et leur déguisement ou leur figurine qui seront
photographiés par l'ESP.
§ Séquence 4 - Finition du scénarimage et
synopsis
En trente minutes, par groupe de travail et en utilisant un
cadre découpé dans du papier pour cadrer les plans-maquettes, les
jeunes devront se répartir les tâches pour
dessiner leur scénarimage et
écrire leur synopsis au net, et ainsi les
terminer.
§ Auto-évaluation
En dix minutes, individuellement et à l'aide d'une fiche
et d'une grille d'auto-évaluation personnalisées, chaque
adolescente devra :
- donner une note à ses PCO durant
l'animation ;
- indiquer à quel degré elle est
satisfaite de ses réalisations et performances durant
l'animation ;
- remettre sa fiche et grille d'auto-évaluation à
l'ESP et à l'animateur et prendre un rendez-vous avec ces derniers pour
justifier ses notes et son degré de satisfaction.
Remarque :
L'ESP et l'animateur imprimeront les photographies des figurines
et des acteurs pour l'animation suivante.
n Animation 5 : Réalisation d'un personnage-lien
/ Tournage des maquettes / Répétition du jeu d'acteur/ Animation
des figurines
Durée :
2H30
PCO : être présente et participer
(1), poser des questions (2a), réaliser - mimer - animer -
interpréter (2b), écouter - se répartir les tâches -
ajuster - diriger (3), choisir (4), terminer (5), présenter -
répondre à des questions (6), donner une note - justifier (7),
être satisfaite de ses réalisations/performances (8).
OO :
§ Chaque adolescente devra être
présente et participer activement aux
différentes séquences de l'animation.
§ Présentation et explication des
psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation
Durant cinq minutes, les adolescentes devront
écouter attentivement la présentation et
l'explication des psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation faites par l'ESP et l'animateur et poser des
questions à ce sujet.
§ Séquence 1 - Présentation des
réalisations
- En dix minutes, par groupe de travail, les jeunes devront
se répartir les tâches pour/et
présenter oralement et explicitement à tout le
groupe leurs réalisations achevées (maquette, accessoires,
déguisement(s), masque(s), grimage(s), figurine(s), scénarimage
et synopsis).
- En dix minutes, par groupe de travail, à tour de
rôle, les jeunes devront poser des questions sur les
réalisations de l'autre groupe et répondre aux
questions posées quant aux leurs.
§ Séquence 2 - Choix et réalisation du
déguisement d'un personnage-lien
En quarante minutes, le groupe de jeunes devra choisir
un personnage qui sera interprété par Alba et fera le
lien en dansant entre les deux histoires, se
répartir les tâches et
réaliser son déguisement, masque ou maquillage,
etc.
§ Séquence 3 - Prises de vues des
maquettes
En trente minutes, par groupe de travail et avec l'aide de leur
scénarimage et synopsis, à tour de rôle, les jeunes
devront présenter oralement et explicitement chaque
plan de l'histoire aux ESP qui filmeront ces plans fixes et animés et
ainsi terminer les prises de vues des maquettes.
§ Séquence 4 - Répétition des
interprétations et des animations des personnages
- En cinq minutes, individuellement, chaque jeune devra
choisir deux expressions à utiliser pour son personnage (joie,
tristesse, amour, haine, calme, colère,
sérénité...) et les mimer à tour
de rôle devant le groupe.
- Durant vingt minutes, sur base de leur scénarimage et
synopsis, par groupe de travail les jeunes devront
interpréter leur rôle d'acteur et/ou
animer leur figurine, et l'ajuster à
celui de leur partenaire, en utilisant leurs quatre formes d'expressions
choisies.
- Elles devront aussi à tour de rôle,
durant quinze minutes, diriger Alba pour
l'interprétation et la danse de son personnage-lien.
§ Auto-évaluation
En dix minutes, individuellement et à l'aide d'une fiche
et d'une grille d'auto-évaluation personnalisées, chaque
adolescente devra :
- donner une note à ses PCO durant
l'animation ;
- indiquer à quel degré elle est
satisfaite de ses réalisations et performances durant
l'animation ;
- remettre sa fiche et grille d'auto-évaluation à
l'ESP et à l'animateur et prendre un rendez-vous avec ces derniers pour
justifier ses notes et son degré de satisfaction.
Remarques :
- L'ESP et l'animateur s'occuperont de la finition du
déguisement/masque/maquillage et des prises de vues maquettes pour le
personnage-lien, ainsi que de la réalisation d'un
scénarimage-lien pour l'animation suivante.
- L'ESP se chargera de «dérusher« les
prises de vues maquettes et de faire le montage pour l'animation suivante.
n Animation 6 - Répétition et tournage
final du jeu d'acteurs / Animation des figurines
Durée :
2H
PCO : être
présente et participer (1), poser des questions (2a), se déguiser
- masquer - grimer, interpréter - animer (2b), écouter -
s'entraider - ajuster - conseiller (3), terminer (5), donner une note -
justifier (7), être satisfaite de ses réalisations/performances
(8).
OO :
§ Chaque adolescente devra être
présente et participer activement aux différentes
séquences de l'animation.
§ Présentation et explication des
psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation
Durant cinq minutes, les adolescentes devront
écouter attentivement la présentation et
l'explication des psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation faites par l'ESP et l'animateur et poser des
questions à ce sujet.
§ Séquence 1- Préparation des acteurs
Durant trente minutes, à l'aide des photographies
imprimées des acteurs, les jeunes devront s'entraider
à se déguiser,
masquer, grimer.
§ Séquence 2 - Répétition finale des
interprétations et des animations des personnages
- Durant vingt minutes, par groupe de travail (soit dix minutes
par groupe), sur base du montage des maquettes projeté sur écran,
de leur maquette, de leur synopsis et scénarimage, les jeunes devront
ajuster leur jeu d'acteur ou d'animation à celui de
leur partenaire et interpréter et/ou animer
leurs personnages devant tout le groupe, face à la
caméra éteinte.
- Durant dix minutes et à tour de rôle, les jeunes
devront conseiller oralement leurs pairs quant à leur
interprétation ou animation.
§ Séquence 3 - Tournage des interprétations
et des animations des personnages
Durant quarante minutes, par groupe de travail et sachant qu'ils
seront filmés, à l'aide du montage des maquettes projeté
sur écran, de leur maquette, de leur synopsis et scénarimage, les
jeunes devront interpréter et/ou animer
leurs personnages devant tout le groupe et ainsi terminer
les prises de vues de leur personnage. Pour ce faire les jeunes
devront ajuster leur jeu d'acteur ou d'animation à
celui de leur partenaire et en fonction des conseils du groupe.
Elles devront aussi s'entraider à enlever
les déguisements, masques et grimages, avec une attention
particulière pour Alba qui se déguisera à nouveau pour sa
deuxième interprétation.
§ Auto-évaluation
En dix minutes, individuellement et à l'aide d'une fiche
et d'une grille d'auto-évaluation personnalisées, chaque
adolescente devra :
- donner une note à ses PCO durant
l'animation ;
- indiquer à quel degré elle est
satisfaite de ses réalisations et performances durant
l'animation ;
- remettre sa fiche et grille d'auto-évaluation à
l'ESP et à l'animateur et prendre un rendez-vous avec ces derniers pour
justifier ses notes et son degré de satisfaction.
Remarques :
- L'ESP se chargera de «dérusher« les
prises de vues des personnages et de les incruster dans les décors pour
présenter le montage visuel à l'animation suivante.
- L'ESP et l'animateur se chargeront de préparer par
écrit un petit discours explicatif du projet audiovisuel qui sera lu par
Xana. Et ils le remettront à cette dernière pour qu'elle puisse
s'exercer à le lire pour l'animation suivante.
n Animation 7 - Présentation du montage visuel /
Réalisation des bruitages / Lecture du discours
Durée : 2H.
PCO : être présente et participer
(1), poser des questions (2a), réaliser (2b), écouter - regarder
- critiquer - proposer des idées - conseiller (3), choisir (4), donner
une note - justifier (7), être satisfaite de ses
réalisations/performances (8).
OO :
§ Chaque adolescente devra être
présente et participer activement aux
différentes séquences de l'animation.
§ Présentation et explication des
psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation
Durant cinq minutes, les adolescentes devront
écouter attentivement la présentation et
l'explication des psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation faites par l'ESP et l'animateur et poser des
questions à ce sujet.
§ Séquence 1 - Présentation du montage
visuel et critique
- Durant dix minutes, les jeunes devront
écouter et regarder attentivement la
présentation du montage visuel sur écran commentée par
l'ESP et l'animateur.
- Durant vingt minutes, à tour de rôle, les jeunes
devront critiquer oralement le court-métrage et
proposer des idées au niveau du
montage : des retouches ou changements ou des effets de transition
originaux entre les différents projets de groupe.
§ Séquence 2 - Réalisation et
enregistrement des bruitages
Durant soixante-cinq minutes, sur base du montage du
court-métrage et d'exemples de bruitages simples à
réaliser présentés par l'ESP et l'animateur, à tour
de rôle, les adolescentes devront proposer des idées
de bruitages et en choisir au minimum cinq par
personne. Elles devront ensuite, à tour de rôle, les
réaliser en quelques secondes en étant
enregistrées.
§ Séquence 3 - Lecture du discours
Durant cinq minutes, en silence, les jeunes devront
écouter la lecture du discours réalisée
par Xana et la conseiller quant à celle-ci.
§ Auto-évaluation
En dix minutes, individuellement et à l'aide d'une fiche
et d'une grille d'auto-évaluation personnalisées, chaque
adolescente devra :
- donner une note à ses PCO durant
l'animation ;
- indiquer à quel degré elle est
satisfaite de ses réalisations et performances durant
l'animation ;
- remettre sa fiche et grille d'auto-évaluation à
l'ESP et à l'animateur et prendre un rendez-vous avec ces derniers pour
justifier ses notes et son degré de satisfaction.
Remarques :
- L'ESP se chargera de synchroniser et monter les bruitages au
projet visuel pour présenter le court-métrage audiovisuel
à l'animation suivante.
- L'ESP et l'animateur se chargeront de retravailler et d'adapter
le texte du discours de Xana. Et ils le remettront à cette
dernière pour qu'elle puisse s'exercer à le lire pour l'animation
suivante.
- L'ESP et l'animateur se chargeront de réserver,
préparer et d'occulter une partie de la salle d'exposition et de
projection du court métrage pour l'animation suivante ; mais aussi
de préparer les titres du carton d'invitation et de l'affiche de
l'exposition.
n Animation 8 - Présentation du montage
audiovisuel / Préparation de l'exposition et du carton d'invitation /
Enregistrement du discours
Durée : 2H30.
PCO : être présente et participer
(1), poser des questions - écrire (2a) - écouter - regarder -
critiquer - proposer des idées - se mettre d'accord - se répartir
les rôles (3), sélectionner - choisir (4), exposer -
présenter - répondre aux questions (6), donner une note -
justifier (7), être satisfaite de ses réalisations/performances
(8).
OO :
§ Chaque adolescente devra être
présente et participer activement aux
différentes séquences de l'animation.
§ Présentation et explication des
psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation
Durant cinq minutes, les adolescentes devront
écouter attentivement la présentation et
l'explication des psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation faites par l'ESP et l'animateur et poser des
questions à ce sujet.
§ Séquence 1 - Présentation du
court-métrage audiovisuel et critique
- Durant dix minutes, les jeunes devront
écouter et regarder attentivement la
présentation du court-métrage audiovisuel projetée sur
toile et commentée par l'ESP et l'animateur.
- Durant dix minutes, à tour de rôle, les jeunes
devront critiquer oralement la bande son du
court-métrage et proposer des
idées de retouches ou de changements quant à cette
dernière.
§ Séquence 2 - Enregistrement du discours
Durant dix minutes, en silence, les jeunes devront
écouter les dernières répétitions
de la lecture du discours réalisées par Xana et
enregistrées, puis les enregistrements et enfin une dernière
lecture.
§ Séquence 3 - Préparation de
l'exposition
- En dix minutes, par groupe de travail, sur base de toutes
leurs réalisations réunies, les jeunes devront se
mettre d'accord et sélectionner celles qui
seront exposées avec le projet audiovisuel.
- En quinze minutes, dans la salle d'exposition, les jeunes
devront exposer leurs réalisations.
- En trente minutes, les jeunes devront s'entraîner
à présenter l'ensemble du projet et à
répondre aux questions éventuelles des
spectateurs attendus en réalisant une simulation de l'exposition
prévue.
Pour ce faire, elles devront se répartir les
rôles : la moitié du groupe prendra le rôle
d'artiste et l'autre moitié le rôle de spectateur, et ensuite
elles répèteront la simulation en alternant les rôles.
§ Séquence 4 - Préparation du carton
d'invitation et de l'affiche
- En vingt minutes, individuellement, chaque jeune devra :
choisir au minimum trois invités, en notant leurs
coordonnées qui seront remises à l'ESP et l'animateur ; et
leur écrire une carte qui accompagnera le carton
d'invitation à l'exposition.
- En vingt-cinq minutes, individuellement, chaque jeune devra
proposer des idées sous forme de croquis ou par
écrit pour le carton d'invitation et l'affiche et les remettre à
l'ESP et à l'animateur.
§ Auto-évaluation
En dix minutes, individuellement et à l'aide d'une fiche
et d'une grille d'auto-évaluation personnalisées, chaque
adolescente devra :
- donner une note à ses PCO durant
l'animation ;
- indiquer à quel degré elle est
satisfaite de ses réalisations et performances durant
l'animation ;
- remettre sa fiche et grille d'auto-évaluation à
l'ESP et à l'animateur et prendre un rendez-vous avec ces derniers pour
justifier ses notes et son degré de satisfaction.
Remarques :
- L'ESP et l'animateur se chargeront de la finalisation des
cartons d'invitation et de l'affiche de l'exposition, ainsi que de leur
diffusion.
- L'ESP se chargera de retoucher et de finaliser le
court-métrage audiovisuel pour l'exposition du projet, et d'en faire une
dizaine de copies sur CD destinées à chaque participante du
projet et à quelques membres de l'équipe pluridisciplinaire.
n Animation 9 - Exposition du projet et
clôture
Durée : 3H.
PCO : être présente et
participer (1), poser des questions (2a), écouter - critiquer (3),
décrocher - reprendre - clôturer (5), accueillir -
présenter - expliquer - répondre aux questions (6), donner une
note - justifier une note (7), être satisfaite de ses
réalisations/performances (8).
OO :
§ Chaque adolescente devra être
présente et participer activement aux
différentes séquences de l'animation.
§ Présentation et explication des
psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation
Durant cinq minutes, les adolescentes devront
écouter attentivement la présentation et
l'explication des psycho-comportements attendus et des fiches et grilles
d'auto-évaluation faites par l'ESP et l'animateur et poser des
questions à ce sujet.
§ Séquence 1 - Exposition et projection
Durant cent vingt minutes, les jeunes devront
accueillir les visiteurs, écouter le
discours réalisé par Xana, présenter et
expliquer les réalisations et performances
exposées et projetées et répondre
aux questions éventuelles quant à ces
dernières.
§ Séquence 2 - Critique de l'ensemble du projet et
clôture
Durant trente minutes, les jeunes devront
critiquer oralement et à tour de rôle l'ensemble
du projet.
§ Séquence 3 - Décrochage
Durant dix minutes, les jeunes devront
décrocher leurs réalisations et les
reprendre.
§ Auto-évaluation finale
En dix minutes, individuellement et à l'aide d'une fiche
et d'une grille d'auto-évaluation personnalisées, chaque
adolescente devra :
- donner une note à ses PCO durant
l'animation et indiquer si elle est satisfaite de ses
performances (durant cette animation finale) et de ses
réalisations (intégrées dans le projet
audiovisuel final et collectif ) ;
- remettre sa fiche et grille d'auto-évaluation à
l'ESP et à l'animateur et prendre un rendez-vous pour le lendemain avec
ces derniers, afin de justifier leurs notes une
dernière fois, remplir le questionnaire d'évaluation
postérieur au projet et ainsi clôturer le projet.
Remarques :
- L'exposition se fera de préférence en fin de
journée durant les heures de visite et pourra être
répétée plusieurs fois si nécessaire.
- Étant donné l'heure tardive et les
émotions faisant suite à cette exposition, les séquences 2
et 3 ainsi que l'auto-évaluation et le rangement pourront être
reportés au lendemain.
B. Sur le plan
individuel
n Pour Alba
1. Maîtriser
ses gestes et mouvements dans le calme (OG)
PCO : rester assise ou debout - se
déplacer, esquisser - écrire - peindre - réaliser -
dessiner - finaliser - interpréter - animer - se faire
déguiser/grimer/masquer.
OO :
- À chaque animation, suivant les consignes de
déplacement données par l'ESP et l'animateur, Alba devra
calmement : rester assise sur une chaise ou rester
debout sur place durant les moments de présentation et de
création ; et se déplacer dans le local,
uniquement en cas de besoin.
- Lors des moments de création, calmement durant plusieurs
minutes sans s'arrêter, elle devra : esquisser un
personnage, un décor et un scénarimage et
écrire un synopsis (séquences 4 et 5 - animation
1) ; peindre le décor-maquette et
réaliser des éléments du décor
(séquences 3 et 4 - animation 2) ; dessiner et
réaliser un personnage (séquences 3 et 4 -
animation 3) ; finaliser ses
réalisations(séquences 1,2,3 et 4 - animation 4) ;
réaliser le déguisement d'un personnage-lien
(séquence 2 - animation 5) et interpréter son
jeu d'acteur ou animer sa figurine sur base des synopses et
scénarimage (séquence 4 - animation 5 et séquences 2 et 3
- animation 6) ; réaliser des bruitages
(séquence 2 - animation 7).
- En plus de son personnage, calmement, elle devra
interpréter en dansant (séquences 4 et 5 -
animation 5 et séquences 2 et 3 - animation 6) le personnage-lien qui
fera l'intro, l'outro et les deux transitions entre les histoires des deux
groupes, cela sur une musique suivant le rythme de la guitare de sa partenaire,
variant du rapide au lent, et en écoutant les conseils et indications
données par ses pairs. Elle devra aussi se faire
déguiser (à nouveau) et
(dé)maquiller ou masquer par ses pairs
en restant calme (séquences 1 et 3 - animation 6).
2. Communiquer
calmement et respectueusement (OG)
PCO : parler - laisser la parole.
OO :
À chaque animation, lors des
échanges oraux collectifs, Alba devra laisser la
parole aux autres et parler calmement, sans crier, et
poliment, en utilisant au moins cinq formes de politesse de base (bonjour, au
revoir, merci, s'il te plaît, de rien, etc.) à chaque
animation.
n Pour Xana
1. Se faire
entendre dans un groupe (OG)
PCO : prendre la parole - parler, lire -
répéter - (s')écouter - choisir un ton de voix - jouer de
la guitare.
OO :
- À chaque animation, lors des échanges oraux
collectifs, Xana devra prendre la parole et parler
d'une voix audible aux membres du groupe.
- Lors des répétitions et du tournage du
personnage-lien d'Alba, elle devra jouer de la guitare pour
l'accompagner (séquence 4 - animation 5 et séquences 2 et 3 -
animation 6), en variant le rythme de la musique du rapide au lent.
- Elle devra lire d'une voix audible le discours
d'inauguration et le répéter, en s'isolant du
groupe (séquence 2 - animation 7), puis devant le groupe
(séquence 3 - animation 7), et dans un micro, en étant
enregistrée (séquence 2 - animation 8). Elle devra
écouter les discours enregistrés et
choisir un ton de voix approprié pour
lire et répéter une
dernière fois le discours devant le groupe et dans un micro
(séquence 2 - animation 8). Puis finalement, elle devra
lire le discours, à l'aide d'un micro, devant les visiteurs de
l'exposition (séquence 1 - animation 9).
- Lors de la réalisation et de l'enregistrement des
bruitages, elle devra jouer de la guitare (séquence 2 -
animation 7) durant cinq minutes, en variant le rythme du rapide au lent et
l'intensité sonore de faible à forte, pour donner une ambiance
musicale de fond à l'ensemble du court-métrage et pour les
scènes d'Alba.
2. Reprendre
contact avec sa famille et ses amis (OG)
PCO : calligraphier - téléphoner
- parler.
OO :
- Elle devra calligraphier, pour ses
invités, au minimum trois cartes qui accompagneront les cartons
d'invitation à l'exposition mais aussi calligraphier
les titres du carton d'invitation (séquence 4 - animation 8).
- Quelques jours après l'avant dernière animation
et l'envoi de ses invitations, elle devra
téléphoner à ses invités pour
s'informer de la bonne réception de sa lettre et de leur venue ou
non.
- Lors de la soirée d'exposition du projet, Xana devra
parler à sa famille et à ses amis
(séquence 1 - animation 9).
Remarques : L'ESP et
l'animateur s'assureront du bon déroulement des contacts
téléphoniques entre Xana et ses invités.
6.3. ÉVALUATION DES EFFETS
DE L'ACTION ÉDUCATIVE EN PROJET
6.3.1. L'ÉVALUATION DES
PSYCHO-COMPORTEMENTS
Pour apprécier l'impact de l'action éducative en
projet sur les psycho-comportements des participantes, l'ESP et l'animateur
devront réaliser une évaluation à chaque étape du
projet. Attention, il s'agit bien ici, dans une optique éducative,
d'évaluer des PCO attendus que les jeunes vont développer au
travers des OO pour atteindre des OG, et non pas d'évaluer leurs
réalisations ou compétences artistiques.
L'évaluation est un moment de réflexion sur ce qui
a été réalisé, acquis et ce qui reste à
faire et à acquérir, sur les possibilités et les
perspectives évolutives de chaque participante. Elle sera formative pour
que les jeunes puissent savoir où ils en sont au niveau de leurs
changements psycho-comportementaux ; et que l'ESP et l'animateur puissent
cibler les forces et les faiblesses individuelles et collectives afin
d'exploiter positivement les premières et de renforcer les secondes au
travers du projet. Ainsi, au fil des étapes évaluatives, elle
permettra de réorienter le projet en fonction de l'évolution
individuelle et collective des psycho-comportements, tout en s'adaptant elle
aussi à cette évolution.
Elle sera communiquée clairement et
partagée :
- Certains OG et PCO/OO pourront être choisis avec les
jeunes.
- Au début de chaque activité, l'ESP et l'animateur
présenteront et expliqueront clairement ce qu'ils attendent comme
psycho-comportements des participantes durant l'activité, sur base des
fiches et grilles d'auto-évaluation qui seront remises à ces
dernières.
- Durant la semaine, les ESP iront trouver les jeunes d'une
façon individuelle pour discuter de leur évolution
psycho-comportementale sur base des fiches et grilles d'évaluation et
d'auto-évaluation de la dernière animation. Notons qu'à la
suite de ces discussions évaluatives, les jeunes ainsi que l'ESP et
l'animateur pourront revoir leur notation afin de mieux l'ajuster.
- En fin de projet, l'ESP et l'animateur retranscriront les
résultats des différentes grilles d'évaluation de chaque
participante sous forme de tableau ou évaluation globale. Lors d'une
dernière entrevue en privé, quelques jours après la fin du
projet, ils remettront le bilan des résultats individuels à
chaque jeune.
- L'ensemble des observations réalisées sera
transmis à l'équipe éducative et du SAAT par le
biais de rapports écrits pour chaque activité. Et en fin de
projet, l'ESP et l'animateur se réuniront avec l'équipe
éducative et du SAAT pour établir le bilan du projet. Ce
dernier sera finalement transmis aux autres intervenants par la coordinatrice
du groupe Ados.
6.3.2. DES OUTILS
D'ÉVALUATION
Afin de structurer et clarifier
l'évaluation et de compiler et analyser méthodiquement ses
résultats, l'ESP et l'animateur définiront et réaliseront
des outils d'évaluation tels que :
A. Le tableau des niveaux d'appréciation des PCO
(cf. annexe 2, pp. - 4 - et - 5 -)
Ce tableau reprendra les indicateurs et les niveaux
d'appréciation qualitatifs ou quantitatifs, limités au nombre de
quatre, correspondants à chacun des différents PCO
évalués regroupés par OG.
B. Les questionnaires d'auto-évaluation des
psycho-comportements, préalables au projet éducatif, à
l'usage des participantes (cf. annexe 3, pp. - 6 -)
Préalablement au projet éducatif, lors de leur
inscription, chaque adolescente devra remplir un questionnaire
d'auto-évaluation des psycho-comportements, repris sous forme de grille.
Et ainsi noter ses capacités, mises en oeuvre en général,
liées aux OG du projet. De plus, chacune devra citer au moins une de ses
qualités artistiques. Une fois complétés, les
questionnaires seront remis à l'ESP et l'animateur.
Les résultats de ces questionnaires vont refléter,
la perception de départ des participantes face aux OG
du projet, en outre la situation de départ au niveau
psycho-comportemental pour chaque participante au projet et pour le
groupe. Et ils apporteront aussi des indications précieuses sur les
qualités artistiques de chaque participante qui seront à
développer au cours du projet.
C. Les fiches et grilles d'(auto-)évaluation des PCO de chaque animation du projet
éducatif, à l'usage des éducateurs et des participantes
(cf. annexe 4, pp. - 7 - à - 15 -)
- Au cours de chaque animation, l'ESP et l'animateur feront une
évaluation pour chaque participante en remplissant les fiches et grilles
individualisées d'évaluation des PCO et en indiquant leurs
commentaires. Les résultats de ces fiches et grilles vont traduire
l'évolution des PCO au niveau collectif et individuel, au fil des
animations du projet éducatif. Rappelons que
pour la notation de la satisfaction des participantes face à leurs
réalisations/performances, l'ESP et l'animateur se
réfèreront exclusivement aux notes (revues ou non) que se sont
données les participantes.
- À la fin de chaque animation, les jeunes devront
s'évaluer en remplissant leur fiche et grille d'auto-évaluation
des PCO et en indiquant leurs commentaires. Une fois complétées,
les fiches et grilles seront remises à l'ESP et l'animateur. Les
résultats de ces fiches et grilles vont traduire
l'évolution de la perception des participantes quant à
l'évolution de leurs PCO, au fil des animations du projet
éducatif.
Dans les deux cas, les résultats vont permettre de
constater des stagnations, des changements, des améliorations ou
des aggravations au niveau psycho-comportemental. Et les commentaires
souligneront divers aspects de l'évolution des PCO et proposeront des
recommandations ou réajustements pour la suite du projet.
Notons que les différents PCO/OO seront repris dans la
grille tout d'abord selon leur correspondance avec les OG, puis secondairement
selon leur ordre d'apparition au cours de l'animation.
D. Les questionnaires d'auto-évaluation globale
des psycho-comportements, ultérieurs au projet éducatif, à
l'usage des participantes (cf. annexe 5, pp. - 16 -)
À la fin du projet éducatif, chaque adolescente
devra remplir un questionnaire d'auto-évaluation globale des
psycho-comportements. Ainsi, chacune pourra noter ses capacités mises en
oeuvre tout au long du projet, liées aux OG du projet. Une fois
complétés, les questionnaires seront remis à l'ESP et
l'animateur.
Les résultats de ces questionnaires vont traduire
la situation finale au niveau psycho-comportemental pour chaque
participante.
Remarques :
- Afin d'être analysés, les résultats des
différentes fiches et grilles seront ensuite retranscrits sous forme de
tableau d'évaluation collective (résultats de
toutes les participante pour une activité) ou
individuelle (résultats d'une participante au cours de
toutes les activités).
- Dans la partie annexée de ce mémoire, je propose
des tableaux collectifs (cf. annexes 3-5, pp. - 6 - à - 16 -) dont la
lecture des résultats peut être réalisée de deux
manières différentes : verticalement, pour constater des
résultats de chaque participante selon les différents OG et/ou
PCO/OO ; ou horizontalement pour constater des résultats du groupe
d'adolescentes selon chaque OG et/ou PCO/OO.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Au fil des pages précédentes, nous avons vu que
l'Éducateur Spécalisé (ESP) qui s'occupe de jeunes filles
atteintes d'Anorexie Mentale (AM) se doit d'approfondir sa connaissance
théorique de ce trouble et des ses enjeux, tout en cernant les limites
de son action imposées par le contexte de travail. Ceci afin de
structurer et de mettre en place une action éducative pertinente et
adaptée donnant réponse aux besoins spéciaux de ce
public.
Pour ce faire, j'ai proposé :
- Une approche générale et
spécifique du public cible et de ses besoins
démystifiant ce
trouble. Dont nous retiendrons que l'AM de l'adolescente est un
Trouble du Comportement Alimentaire (TCA) majeur ayant des origines et des
conséquences bio-pyscho-sociales graves et multiples. De plus, en raison
de son épidémiologie et de son taux de mortalité, c'est
une problématique importante de santé publique.
L'AM est avant tout un paradoxe. Une contestation de soi, de
l'autre et des autres poussée à l'extrême et un appel
à l'aide d'une adolescente en souffrance à la recherche du
dialogue, d'autonomie, du sens de la vie, de la vérité, d'un
bien-être même si la mort en est le prix à payer. Sa
symptomatique complexe peut effrayer l'intervenant non averti :
l'Anorexie, l'Amaigrissement et l'Aménorrhée, la
dénutrition, d'importants effets physiques ; et surtout, les
symptômes du conflit mental et les caractéristiques
psycho-comportementales associées traduits en un ensemble de
modifications importantes et inadaptées de comportements. Mais nous
garderons bien en tête que la plupart de ces changements sont
transitoires, et pour quelques-uns seulement, mais non des moindres,
irréversibles. Dans l'élaboration de l'action éducative,
il faudra alors prêter une attention toute particulière aux
caractéristiques stables et aux points de vulnérabilité
renforçant les processus de l'AM.
- Une approche des ressources, du cadre de travail et des
missions de l'ESP nous a permis de
délimiter le rôle de l'ESP dans un cadre hospitalier
précis et sa prise en charge multifocale de l'AM.
Dans ce contexte, l'ESP veillera a tenir son rôle
d'intervenant privilégié de «la relation au groupe«,
tout en étant la personne relais des différentes prises en
charge. L'accompagnement éducatif au quotidien se fera sur le mode d'une
communication bilatérale et horizontale où la confiance,
l'écoute et l'échange sont de rigueur libérant le
bénéficiaire de l'action éducative de son statut
d'assisté.
- Et d'apporter des réponses éducatives
adaptées aux besoins du public cible, en fonction des
ressources, du cadre de travail et des missions de
l'ESP afin de débloquer chez les jeunes des chemins amenant
à des changements positifs et/ou adaptés de psycho-comportements.
Ceci selon une action éducative au quotidien enrichie d'activités
et de projets éducatifs. Il sera alors important pour réaliser
une action éducative pertinente : de prendre le temps de construire
des projets éducatifs méthodiques, ciblés, progressifs,
évaluables et planifiés. De cibler des besoins collectifs et
individuels et de mobiliser et combiner au mieux les ressources disponibles
pour y répondre. Ensuite de clarifier les Intentions Éducatives
(IE) et les Objectifs Généraux (OG) et de concrétiser les
changements attendus par des Objectifs Opérationnels (OO) et des
Psycho-Comportements Observables (PCO). Et enfin, de créer des outils
d'évaluation pour apprécier l'évolution des
psycho-comportements au fil du projet. De cette manière l'ESP sait
«ce qu'il va faire«, «comment« et «pourquoi«, et
il peut le communiquer à son public cible et à ses
collaborateurs.
Au vue des ressources disponibles et en pointant une double
problématique : le manque de confiance en
soi, en l'autre, aux autres et les difficultés relationnelles,
choisir l'art comme outils m'a semblé être une
évidence dans l'élaboration du projet éducatif potentiel
proposé. La création étant un atout pour mieux communiquer
et s'exprimer de façons multiples et permettant ainsi aux jeunes de
partager leurs idées et leurs émotions, mais aussi de transformer
leur énergie (auto-)destructrice en énergie positive
tournée vers l'autre. En plus de permettre l'affirmation de soi par
l'expression, la création collective destinée à être
exposée amène un sentiment d'appartenance à un groupe, la
reconnaissance extérieure et une meilleure estime de soi. Cela afin de
recouvrer confiance et de (re)nouer des liens relationnels,
éléments indispensables au bien-être psychique de ces
adolescentes.
Au terme des réflexions développées dans ce
mémoire et en réponse aux questionnements posés dans
l'introduction, j'affirme que :
- Oui, la mise en place d'un projet éducatif adapté
utilisant une technique artistique peut répondre aux besoins
d'adolescentes atteintes d'AM hospitalisées en psychiatrie, et
être en cohérence avec le cadre de travail, les ressources, et les
missions de l'ESP.
- Oui, des activités artistiques proposées et
encadrées par l'ESP peuvent favoriser des changements positifs de
comportements tels que recouvrer confiance en soi, en l'autre et aux autres et
renforcer les liens relationnels.
- Oui, un tel projet éducatif est compatible et même
complémentaire au travail éducatif dans le quotidien de
l'adolescente à l'hôpital et au travail thérapeutique du
personnel soignant.
- Oui, on peut étendre et adapter ce type de projet
à d'autres TCA car le problème de confiance en soi et celui des
difficultés relationnelles sont communs aux différents TCA et
à de nombreuses pathologies psychiatriques.
Selon moi, l'hypothèse de la réussite de l'action
éducative se résume en : l'acceptation et la mise en
oeuvre des changements positifs de psycho-comportements par la personne en
difficulté ; ainsi que la prise de conscience des
avantages individuels et collectifs qui incombent à ces
changements. Une fois son potentiel de changement
dévoilé et ses ressources mises en route et renforcées,
l'individu pourra alors poursuivre à son rythme le chemin de sa
construction personnelle et trouver sa place dans la société en
témoignant d'une autonomie progressive par rapport à sa prise en
charge. Pour permettre cela, l'ESP devra alors sans cesse dans un
processus d'action-réaction renforcer la capacité de changements
positifs de la personne qu'il accompagne et lui proposer un éventail de
possibilités permettant de développer ses qualités et ses
talents, apprendre et «apprendre à apprendre«, et ainsi ouvrir
de nouvelles perspectives d'avenir.
Et finalement, la vraie conclusion d'un tel ouvrage
s'écrira d'elle-même dans une mise en place concrète et
pratique du projet éducatif proposé permettant son
réajustement et l'appréciation de ses résultats, de son
impact réel.
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C. CONGRÈS
Congrès international «Adolescence et
métamorphoses«, organisé par la Ligue
Bruxelloise Francophone pour la Santé Mentale, le 9, 10 &
11/12/2009, à Bruxelles.
n Conférences plénières
« Adolescence entre errance et métamorphose
»
Olivier Douville, anthropologue, psychanalyste.
« L'éducation : un outil de la santé
mentale »
Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l'enfant et de
l'adolescent.
« Crise de la métamorphose »
Dr. Antoine Masson, psychiatre, psychanalyste.
« Comme s'il prêtait l'oreille à son propre
corps où un avenir étranger commence à bouger
»
Maurice Corcos, psychanalyste.
« Souffrance et construction de soi à
l'adolescence : le recours à la peau »
David Le Breton, professeur de sociologie.
n «Corps et puberté« -
Symposium 2
« Du corps anorexique au corps adolescent :
temporalité du processus thérapeutique »
Judith Dereau, psychiatre et Régine de Biolley,
psychologue, clinique de La Ramée, Bruxelles.
« Se faire un corps à l'adolescence : Christina
et les blondes, équilibre entre insupportable et
créativité »
Nathalie Crame, psychologue.
.
n «Savoir et scolarité« -
Symposium 5
« École des savoirs : le lycée
thérapeutique comme lieu de rencontre entre la langue du jeune et les
savoirs du monde »
Charlotte Laplace, psychologue clinicienne, responsable du
Service d'Animation et d'Activités Thérapeutiques et Barbara
Truyers, infirmière graduée spécialisée en
santé communautaire, licenciée en sciences de la santé
publique, infirmière-chef du 2ème étage, clinique La
Ramée, Bruxelles.
n Présentations libres
« L'expérience adolescente au travers du
dispositif thérapeutique de l'atelier projet vidéo »
Christophe Losson, éducateur.
« Les adolescent(e)s anorexiques et leur fratrie
»
Marie Vandorpe, psychiatre infanto-juvénile.
« L'adolescent et son corps ou les liaisons dangereuses
»
Sophie Maes, pédopsychiatre, thérapeute
systémique, unité pour adolescents, clinique Le Domaine,
Braine-L'Alleud.
ANNEXES
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 - Liste du matériel du
projet éducatif
3
Annexe 2 - Tableau des niveaux
d'appréciation des PCO
4
Annexe 3 - Tableau des questionnaires
d'auto-évaluation des psycho-comportements préalables au projet
éducatif, à l'usage des participantes
6
Annexe 4 - Fiches et grilles
d'(auto-)évaluation des PCO de chaque animation du projet
éducatif, à l'usage des éducateurs et des
participantes
7
A. Animation 1 - Réalisation
d'un scénarimage et d'un synopsis
7
B. Animation 2 - Réalisation
d'une maquette de scénographie
8
C. Animation 3 - Réalisation des
personnages (figurine/déguisement)
9
D. Animation 4 - Finalisation des
différentes réalisations
10
E. Animation 5 - Réalisation d'un
personnage lien / Tournage des maquettes / Répétition du jeu
d'acteur - animation des figurines
11
F. Animation 6 -
Répétition et tournage final du jeu d'acteurs - animation des
figurines
12
G. Animation 7 - Présentation du
montage visuel / Réalisation des bruitages / Lecture du discours
13
H. Animation 8 - Présentation du
montage audiovisuel / Préparation de l'exposition et du carton
d'invitation / Enregistrement du discours
14
I. Animation 9 - Exposition du projet
et clôture
15
Annexe 5 - Tableau des questionnaires
d'auto-évaluation globale des psycho-comportements ulterieurs au projet
éducatif, à l'usage des participantes
16
Annexe 6 - Illustrations de la technique
d'incrustation d'images sur fond bleu
17
Annexe 7 - Interviews
18
A. Les types de prise en charge de l'AM
à l'hôpital psychiatrique et le rôle de
l'éducateur
18
B. Des éducateurs dans le quotidien
des jeunes atteintes d'AM hospitalisées en psychiatrie
19
C. Le SAAT : Des animations
artistiques thérapeutiques pour adolescentes atteintes de TCA
22
D. L'AM : Histoire de douleurs,
d'Amour... de Vie
24
ANNEXE 1 - LISTE DU MATÉRIEL DU PROJET
ÉDUCATIF
Animation 1 -
Réalisation d'un scénarimage et d'un synopsis
Fiches du projet et fiches de l'activité, fiches et
grilles d'évaluation et d'auto-évaluation de l'animation,
tableaux des niveaux d'appréciation, extraits de l'oeuvre de Georges
Méliès et exemples de réalisations audiovisuelles
d'adolescents sur DVD, TV et lecteur DVD, exemples de scénarimages et de
synopses, crayons de couleur, feuilles A4, bics, etc.
Animation 2 -
Réalisation d'une maquette de scénographie
Fiches de l'activité, fiches et grilles
d'évaluation et d'auto-évaluation, un exemple de maquette
finalisée, boîtes blanches en carton, peinture à l'eau,
terre glaise, carton, fil, laine, tissus, ciseaux, colle, etc.
Animation 3 - Réalisation des personnages
(figurine/déguisement)
Fiches de l'activité, fiches et grilles
d'évaluation et d'auto-évaluation, appareil photo
numérique, scénarimages et synopses, un exemple de masque, de
déguisement et de grimage, deux exemples de figurines, maquillage,
peinture à l'eau, terre glaise, carton, fil, laine, tissus, ciseaux,
colle, papier, crayons, etc.
Animation 4 -
Finalisation des différentes réalisations
Fiches de l'activité, fiches et grilles
d'évaluation et d'auto-évaluation, maquettes, scénarimages
et synopses, photographies imprimées des acteurs grimés et
déguisés, déguisements, figurines, masques, maquillage,
peinture à l'eau, terre glaise, carton, fil, laine, tissus, ciseaux,
colle, papier collant, ficelle, épingles, etc.
Animation 5 -
Réalisation d'un personnage lien / Tournage des maquettes /
Répétition du jeu d'acteur-animation des
figurines
/
Fiches de l'activité, fiches et grilles
d'évaluation et d'auto-évaluation, caméra, maquettes,
scénarimages, synopses, déguisements, accessoires, figurines,
tissus, maquillage, guitare, trépied, fond bleu, etc.
Animation 6 -
Répétition et tournage final du jeu d'acteurs - animation des
figurines
Fiches de l'activité, fiches et grilles
d'évaluation et d'auto-évaluation, photographies imprimées
des acteurs grimés et déguisés, déguisements,
accessoires, masques, maquillage, scénarimages, synopses, maquettes,
montage final des prises de vues des maquettes sur DVD, mini-lecteur DVD,
caméra, trépied, fond bleu, guitare, etc.
Animation 7 -
Présentation du montage visuel / Réalisation des bruitages /
Lecture du discours
Fiches de
l'activité, fiches et grilles d'évaluation et
d'auto-évaluation, discours écrit, montage final des prises de
vues et incrustations (maquettes et personnages) sur DVD, mini- lecteur DVD,
micro, guitare, etc.
Animation 8 -
Présentation du montage audiovisuel / Préparation de l'exposition
et du carton d'invitation / Enregistrement du discours
Fiches de
l'activité, fiches et grilles d'évaluation et
d'auto-évaluation, discours écrit au net, montage final des
prises de vues et incrustations (maquettes et personnages) sur DVD, lecteur
DVD, projecteur, toile de projection, déguisements, accessoires,
masques, maquettes, synopses et scénarimages, toile de projection,
chaises, baffles, socles, micro, enregistreur, crayons, feuilles, cartes,
pinceaux, encre, etc.
Animation 9 -
Exposition du projet et clôture
Fiches de l'activité, fiches et grilles
d'évaluation et d'auto-évaluation, discours écrit au net,
DVD du montage final retouché, projecteur et lecteur DVD, toile de
projection, sièges, micro, etc.
ANNEXE 2 - TABLEAU DES NIVEAUX D'APPRÉCIATION DES
PCO
OG
|
PCO
|
NIVEAUX D'APPRÉCIATION DES PCO
|
0
|
1
|
2
|
3
|
1. Prendre des responsabilités
|
Être présente et participer
|
N'est pas présente
|
Est présente et ne participe pas
|
Est présente et participe un peu
|
Est présente et participe activement
|
2A. S'exprimer verbalement
|
Écrire, donner leur avis, poser des
questions
|
Pas du tout
|
Très peu
|
Un peu
|
Beaucoup
|
2B. S'exprimer non-verbalement
|
Esquisser, dessiner, peindre, réaliser
|
Pas du tout
|
Très peu
|
Un peu
|
Beaucoup
|
Interpréter, animer, mimer
|
Pas du tout
|
Difficilement
|
Assez facilement
|
Très facilement
|
(Se) déguiser, masquer, grimer
|
Pas du tout
|
Très peu
|
Un peu
|
Tout à fait
|
3. Travailler en équipe
|
Regarder, écouter
|
Pas du tout
|
Très peu
|
Un peu
|
Tout à fait
|
Former un groupe
|
Pas du tout
|
Difficilement
|
Assez facilement
|
Très facilement
|
Critiquer, conseiller, diriger, s'entraider
|
Pas du tout
|
Très peu
|
Un peu
|
Beaucoup
|
Ajuster
|
Pas du tout
|
Très peu
|
Un peu
|
Tout à fait
|
Se mettre d'accord
|
Pas du tout
|
Difficilement
|
Assez facilement
|
Très facilement
|
Répartir les tâches
|
Pas du tout équitablement
|
Peu équitablement
|
Assez équitablement
|
Tout à fait équitablement
|
4. Faire des choix
|
Choisir, sélectionner
|
Pas du tout
|
Difficilement
|
Assez facilement
|
Très facilement
|
5. Finir leurs réalisations/performances et un
projet
|
Terminer
|
Pas du tout
|
Très peu
|
Presque
|
Tout à fait
|
Décrocher, reprendre
|
Rien
|
Très peu
|
Presque tout
|
Tout
|
Clôturer
|
Pas du tout
|
Très peu
|
Presque
|
Tout à fait
|
6. Montrer et défendre leurs réalisations/
performances
|
Présenter
|
Pas du tout
|
Difficilement
|
Assez facilement
|
Très facilement
|
Exposer
|
Rien
|
Très peu
|
Presque tout
|
Tout
|
Répondre à des questions
|
Pas du tout
|
Très peu
|
Un peu
|
Tout à fait
|
Accueillir
|
Pas du tout
|
Difficilement
|
Assez facilement
|
Très facilement
|
7. S'évaluer
|
Donner une note
|
Pas du tout
|
Incomplète
|
Presque complète
|
Complète
|
Justifier ses notes et son degré de
satisfaction
|
Pas du tout justement
|
Peu justement
|
Assez justement
|
Tout à fait justement
|
8. Être satisfaite(s) de ses/leurs
réalisations/performances
|
Pas du tout
|
Très peu
|
Un peu
|
Tout à fait
|
Pour Alba
|
1. Maîtriser ses gestes et mouvements dans le
calme
|
Écrire, esquisser, peindre, réaliser,
dessiner, terminer, interpréter et/ou animer, se faire déguiser,
maquiller ou masquer; rester debout ou assise, se déplacer
|
Pas du tout calmement
|
Peu calmement
|
Assez calmement
|
Tout à fait calmement
|
2. Communiquer calmement et respectueusement
|
Parler
|
Pas du tout calmement et respectueuse-ment
|
Peu calmement et poliment
|
Assez calmement et poliment
|
Tout à fait calmement et poliment
|
Laisser la parole
|
Pas du tout
|
Difficilement
|
Assez facilement
|
Très facilement
|
Pour Xana
|
1. Se faire entendre dans un groupe
|
Prendre la parole, parler ou lire,
répéter
|
D'une façon très peu audible
|
D'une façon peu audible
|
D'une façon assez audible
|
D'une façon tout à fait audible
|
S'écouter, choisir
|
Pas du tout
|
Difficilement
|
Assez facilement
|
Tout à fait facilement
|
Jouer de la guitare
|
Sans varier le rythme et l'intensité
|
En variant peu le rythme et l'intensité
|
En variant assez le rythme et l'intensité
|
En variant tout à fait le rythme et l'intensité
|
2. Reprendre contact avec sa famille et ses
amis
|
Calligraphier
|
Pas du tout
|
Très peu
|
Assez
|
Beaucoup
|
Téléphoner
|
Ne téléphone pas
|
Téléphone à un invité
|
Téléphone à deux invités
|
Téléphone à trois invités ou plus
|
Parler
|
Ne parle pas
|
Parle à un invité
|
Parle à deux invités
|
Parle à trois invités ou plus
|
ANNEXE 3 - TABLEAU DES QUESTIONNAIRES
D'AUTO-ÉVALUATION DES PSYCHO-COMPORTEMENTS
PRÉALABLES AU PROJET ÉDUCATIF, À L'USAGE DES
PARTICIPANTES
Questions/Ados
|
Alba
|
Xana
|
Ado 3
|
Ado 4
|
A. Cite au moins une de tes qualités artistiques
(dessin, écriture, chant, danse, stylisme, etc.) :
|
L'expression orale et la danse
|
La musique (guitare) et la calligraphie
|
...
|
...
|
B. En général, es-tu capable de... ?
:
|
0
|
1
|
2
|
3
|
0
|
1
|
2
|
3
|
0
|
1
|
2
|
3
|
0
|
1
|
2
|
3
|
1. Prendre des responsabilités
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2a. T'exprimer verbalement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2b. T'exprimer non-verbalement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3. Travailler en équipe
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4. Faire des choix
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5. Finir tes réalisations
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6. Montrer et défendre tes réalisations
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7. T'évaluer
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8. Être satisfaite de tes
réalisations/performances
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1. Maîtriser tes gestes et mouvements dans le
calme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2. Communiquer calmement et respectueusement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1. Te faire entendre dans un groupe
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2. Prendre contact avec ta famille et tes
amis
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Niveaux d'appréciation : 0 = pas du
tout, 1 =très peu, 2 = un peu, 3 = tout à fait
ANNEXE 4 - FICHES ET GRILLES D'(AUTO-)ÉVALUATION DES
PCO DE CHAQUE ANIMATION DU PROJET ÉDUCATIF, À L'USAGE DES
ÉDUCATEURS ET DES PARTICIPANTES
A. ANIMATION 1
- RÉALISATION D'UN SCÉNARIMAGE ET D'UN SYNOPSIS
OG
|
OO / PCO
(18 items collectifs)
|
Alba
|
Xana
|
Ado 3
|
Ado 4
|
1. Prendre des responsabilités
|
Être présente et
participer à l'animation
|
|
|
|
|
2a. S'exprimer verbalement
|
Poser des questions sur la présentation
des fiches et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
Poser des questions sur la présentation
du projet
|
|
|
|
|
Poser des questions sur les extraits de films
truqués
|
|
|
|
|
2b. S'exprimer
non-verbalement
|
Esquisser un personnage et un décor
|
|
|
|
|
Esquisser un scénarimage
|
|
|
|
|
Écrire un synopsis
|
|
|
|
|
3. Travailler en équipe
|
Écouter la présentation des fiches
et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
Écouter la présentation du
projet
|
|
|
|
|
Écouter un DVD d'extraits de films
truqués
|
|
|
|
|
Regarder un DVD d'extraits de films
truqués
|
|
|
|
|
Former un groupe de travail
|
|
|
|
|
Se mettre d'accord sur une histoire commune
à raconter
|
|
|
|
|
Répartir les tâches de
réalisation du scénarimage et synopsis
|
|
|
|
|
4. Faire des choix
|
Choisir un personnage et un décor
|
|
|
|
|
7. S'évaluer
|
Donner une note à ses PCO
|
|
|
|
|
Justifier ses notes et son degré de
satisfaction
|
|
|
|
|
8. Être satisfaite(s) de ses/leurs
réalisations/performances
|
|
|
|
|
1. Maîtriser ses gestes et mouvements dans le
calme
|
Rester debout sur place ou
assise sur une chaise
|
|
|
|
|
Se déplacer dans le local
|
|
|
|
|
Esquisser un personnage, un décor et un
scénarimage
|
|
|
|
|
Écrire un synopsis
|
|
|
|
|
2. Communiquer calmement et respectueusement
|
Laisser la parole aux autres
|
|
|
|
|
Parler calmement et poliment
|
|
|
|
|
1. Se faire entendre dans un groupe
|
Prendre la parole en groupe
|
|
|
|
Parler d'une voix audible
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
COMMENTAIRES
|
Alba
|
|
Xana
|
|
Ado 3
|
|
Ado 4
|
|
B. ANIMATION 2
- RÉALISATION D'UNE MAQUETTE DE SCÉNOGRAPHIE
OG
|
OO / PCO
(16 items collectifs)
|
Alba
|
Xana
|
Ado 3
|
Ado 4
|
1. Prendre des responsabilités
|
Être présente et participer
à l'animation
|
|
|
|
|
2a. S'exprimer verbalement
|
Poser des questions sur la présentation
des fiches et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
Poser des questions sur la présentation
des techniques de réalisation de maquette de scénographie
|
|
|
|
|
2b. S'exprimer non-verbalement
|
Peindre le décor-maquette
|
|
|
|
|
Réaliser des éléments de
décor
|
|
|
|
|
3. Travailler en équipe
|
Écouter la présentation des fiches
et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
Se répartir les tâches de la
présentation des réalisations
|
|
|
|
|
Écouter la présentation des
techniques de réalisation d'une maquette de scénographie
|
|
|
|
|
Regarder la présentation des techniques
de réalisation d'une maquette de scénographie
|
|
|
|
|
Se répartir les tâches pour peindre
le décor-maquette
|
|
|
|
|
Se répartir les tâches pour
réaliser des éléments de décor
|
|
|
|
|
4. Faire des choix
|
Choisir deux couleurs
|
|
|
|
|
6. Montrer et défendre leurs réalisations/
performances
|
Présenter leurs
réalisations/performances
|
|
|
|
|
7. S'évaluer
|
Donner une note à ses PCO
|
|
|
|
|
Justifier ses notes et son degré de
satisfaction
|
|
|
|
|
8. Être satisfaite(s) de ses/leurs
réalisations/performances
|
|
|
|
|
1. Maîtriser ses gestes et mouvements dans le
calme
|
Rester debout sur place ou
assise sur une chaise
|
|
|
|
|
Se déplacer dans le local
|
|
|
|
|
Peindre le décor-maquette
|
|
|
|
|
Réaliser des éléments du
décor
|
|
|
|
|
2. Communiquer calmement et respectueusement
|
Laisser la parole aux autres
|
|
|
|
|
Parler calmement et poliment
|
|
|
|
|
1. Se faire entendre dans un groupe
|
Prendre la parole en groupe
|
|
|
|
Parler d'une voix audible
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
COMMENTAIRES
|
Alba
|
|
Xana
|
|
Ado 3
|
|
Ado 4
|
|
C. ANIMATION 3
- RÉALISATION DES PERSONNAGES (FIGURINE/DÉGUISEMENT)
OG
|
OO / PCO
(12 items collectifs)
|
Alba
|
Xana
|
Ado 3
|
Ado 4
|
1. Prendre des responsabilités
|
Être présente et participer
à l'animation
|
|
|
|
|
2a. S'exprimer verbalement
|
Poser des questions sur la présentation
des fiches et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
Poser des questions sur la présentation
de la mise en scène des personnages sur fond bleu
|
|
|
|
|
2b. S'exprimer non-verbalement
|
Peindre son personnage avec détails
|
|
|
|
|
Réaliser son personnage
(figurine/déguisement)
|
|
|
|
|
3. Travailler en équipe
|
Écouter la présentation des fiches
et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
Écouter la présentation de la mise
en scène des personnages sur fond bleu
|
|
|
|
|
Regarder la présentation de la mise en
scène des personnages sur fond bleu
|
|
|
|
|
4. Faire des choix
|
Choisir comment représenter son
personnage
|
|
|
|
|
7. S'évaluer
|
Donner une note à ses PCO
|
|
|
|
|
Justifier ses notes et son degré de
satisfaction
|
|
|
|
|
8. Être satisfaite(s) de ses/leurs
réalisations/performances
|
|
|
|
|
1. Maîtriser ses gestes et mouvements dans le
calme
|
Rester debout sur place ou
assise sur une chaise
|
|
|
|
|
Se déplacer dans le local
|
|
|
|
|
Dessiner un personnage
|
|
|
|
|
Réaliser un personnage
|
|
|
|
|
2. Communiquer calmement et respectueusement
|
Laisser la parole aux autres
|
|
|
|
|
Parler calmement et poliment
|
|
|
|
|
1. Se faire entendre dans un groupe
|
Prendre la parole en groupe
|
|
|
|
Parler d'une voix audible
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
COMMENTAIRES
|
Alba
|
|
Xana
|
|
Ado 3
|
|
Ado 4
|
|
D. ANIMATION 4
- FINALISATION DES DIFFÉRENTES RÉALISATIONS
OG
|
OO / PCO
(18 items collectifs)
|
Alba
|
Xana
|
Ado 3
|
Ado 4
|
1. Prendre des responsabilités
|
Être présente et participer
à l'animation
|
|
|
|
|
2a. S'exprimer verbalement
|
Poser des questions sur la présentation
des fiches et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
2b. S'exprimer non-verbalement
|
Peindre le décor-maquette
|
|
|
|
|
Réaliser les éléments
miniatures du décor
|
|
|
|
|
Réaliser leurs accessoires, leur
déguisement/figurine
|
|
|
|
|
Dessiner au net leur scénarimage
|
|
|
|
|
Écrire au net leur synopsis
|
|
|
|
|
3. Travailler en équipe
|
Écouter la présentation des fiches
et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
Se répartir les tâches pour
terminer la peinture du décor
|
|
|
|
|
Se répartir les tâches pour
terminer les éléments miniatures du décor
|
|
|
|
|
Se répartir les tâches pour mettre
au net leur scénarimage et synopsis
|
|
|
|
|
5. Finir leurs réalisations/
performances
|
Terminer la peinture du décor-maquette
|
|
|
|
|
Terminer les éléments miniatures
du décor
|
|
|
|
|
Terminer leurs accessoires,
déguisement/figurine
|
|
|
|
|
Terminer le scénarimage et synopsis
|
|
|
|
|
7. S'évaluer
|
Donner une note à ses
PCO
|
|
|
|
|
Justifier ses notes et son degré de
satisfaction
|
|
|
|
|
8. Être satisfaite(s) de ses/leurs
réalisations/performances
|
|
|
|
|
1. Maîtriser ses gestes et mouvements dans le
calme
|
Rester debout sur place ou
assise sur une chaise
|
|
|
|
|
Se déplacer dans le local
|
|
|
|
|
Finaliser ses réalisations calmement
|
|
|
|
|
2. Communiquer calmement et respectueusement
|
Laisser la parole aux autres
|
|
|
|
|
Parler calmement et poliment
|
|
|
|
|
1. Se faire entendre dans un groupe
|
Prendre la parole en groupe
|
|
|
|
Parler d'une voix audible
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
COMMENTAIRES
|
Alba
|
|
Xana
|
|
Ado 3
|
|
Ado 4
|
|
E. ANIMATION 5 -
RÉALISATION D'UN PERSONNAGE-LIEN / TOURNAGE DES MAQUETTES ET
RÉPÉTITION DU JEU D'ACTEUR - ANIMATION DES FIGURINES
OG
|
OO / PCO
(20 items collectifs -1 pour Alba)
|
Alba
|
Xana
|
Ado 3
|
Ado 4
|
1. Prendre des responsabilités
|
Être présente et participer
à l'animation
|
|
|
|
|
2a. S'exprimer verbalement
|
Poser des questions sur la présentation
des fiches et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
Poser des questions sur les réalisations
de l'autre groupe
|
|
|
|
|
2b. S'exprimer non-verbalement
|
Réaliser le déguisement du
personnage-lien
|
|
|
|
|
Mimer deux expressions
|
|
|
|
|
Interpréter son personnage/
animer sa figurine
|
|
|
|
|
3. Travailler en équipe
|
Écouter la présentation des fiches
et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
Se répartir les tâches de
présentation des réalisations
|
|
|
|
|
Se répartir les tâches de
réalisation du déguisement du personnage-lien
|
|
|
|
|
Ajuster son interprétation ou
animation
|
|
|
|
|
Diriger Alba pour l'interprétation du
personnage-lien
|
|
|
|
|
4. Faire des choix
|
Choisir un personnage-lien
|
|
|
|
|
Choisir deux expressions
|
|
|
|
|
5. Finir leurs réalisations/
performances
|
Terminer les prises de vues des maquettes
|
|
|
|
|
6. Montrer et défendre leurs réalisations/
performances
|
Présenter leurs réalisations
|
|
|
|
|
Répondre à des questions sur leurs
réalisations
|
|
|
|
|
Présenter les plans à filmer
|
|
|
|
|
7. S'évaluer
|
Donner une note à ses PCO
|
|
|
|
|
Justifier ses notes et son degré de
satisfaction
|
|
|
|
|
8. Être satisfaite(s) de ses/leurs
réalisations/performances
|
|
|
|
|
1. Maîtriser ses gestes et mouvements dans le
calme
|
Rester debout sur place ou
assise sur une chaise
|
|
|
|
|
Se déplacer dans le local
|
|
|
|
|
Réaliser le déguisement du
personnage-lien
|
|
|
|
|
Interpréter son jeu
d'acteur/animer sa figurine
|
|
|
|
|
Interpréter le personnage-lien en
dansant
|
|
|
|
|
2. Communiquer calmement et respectueusement
|
Laisser la parole aux autres
|
|
|
|
|
Parler calmement et poliment
|
|
|
|
|
1. Se faire entendre dans un groupe
|
Prendre la parole en groupe
|
|
|
|
Parler d'une voix audible
|
|
|
|
Jouer de la guitare rapidement et lentement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
COMMENTAIRES
|
Alba
|
|
Xana
|
|
Ado 3
|
|
Ado 4
|
|
F. ANIMATION
6 - RÉPÉTITION ET TOURNAGE FINAL DU JEU D'ACTEURS -
ANIMATION DES FIGURINES
OG
|
OO / PCO
(15 items collectifs)
|
Alba
|
Xana
|
Ado 3
|
Ado 4
|
1. Prendre des responsabilités
|
Être présente et participer
à l'animation
|
|
|
|
|
2a. S'exprimer verbalement
|
Poser des questions sur la présentation
des fiches et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
2b. S'exprimer non-verbalement
|
(Se) déguiser, masquer, grimer
|
|
|
|
|
Interpréter/animer un personnage
(caméra éteinte)
|
|
|
|
|
Interpréter/animer un personnage
(caméra allumée)
|
|
|
|
|
3. Travailler en équipe
|
Écouter la présentation des fiches
et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
S'entraider à se déguiser,
masquer, grimer
|
|
|
|
|
Ajuster son interprétation ou animation
à celle de son partenaire
|
|
|
|
|
Conseiller ses pairs
|
|
|
|
|
Ajuster son interprétation/animation
à son partenaire et aux conseils collectifs
|
|
|
|
|
S'entraider à enlever les
déguisements, masques et grimages
|
|
|
|
|
5. Finir leurs réalisations/
performances
|
Terminer les prises de vues de leur
personnage
|
|
|
|
|
7. S'évaluer
|
Donner une note à ses
PCO
|
|
|
|
|
Justifier ses notes et son degré de
satisfaction
|
|
|
|
|
8. Être satisfaite(s) de ses/leurs
réalisations/performances
|
|
|
|
|
1. Maîtriser ses gestes et mouvements dans le
calme
|
Rester debout sur place ou
assise sur une chaise
|
|
|
|
|
Se déplacer dans le local
|
|
|
|
|
Interpréter son jeu
d'acteur/animer sa figurine
|
|
|
|
|
Interpréter le personnage-lien en
dansant
|
|
|
|
|
Se faire déguiser (à nouveau)
et (dé)maquiller ou masquer par ses
pairs
|
|
|
|
|
2. Communiquer calmement et respectueusement
|
Laisser la parole aux autres
|
|
|
|
|
Parler calmement et poliment
|
|
|
|
|
1. Se faire entendre dans un groupe
|
Prendre la parole en groupe
|
|
|
|
Parler d'une voix audible
|
|
|
|
Jouer de la guitare rapidement et lentement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
COMMENTAIRES
|
Alba
|
|
Xana
|
|
Ado 3
|
|
Ado 4
|
|
G. ANIMATION 7 -
PRÉSENTATION DU MONTAGE VISUEL / RÉALISATION DES BRUITAGES /
LECTURE DU DISCOURS
OG
|
OO / PCO
(15 items collectifs -2 pour Xana)
|
Alba
|
Xana
|
Ado 3
|
Ado 4
|
1. Prendre des responsabilités
|
Être présente et participer
à l'animation
|
|
|
|
|
2a. S'exprimer verbalement
|
Poser des questions sur la présentation
des fiches et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
2b. S'exprimer
non-verbalement
|
Réaliser cinq bruitages
|
|
|
|
|
3. Travailler en équipe
|
Écouter la présentation des fiches
et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
Écouter la présentation du montage
visuel
|
|
|
|
|
Regarder la présentation du montage
visuel
|
|
|
|
|
Critiquer le montage visuel
|
|
|
|
|
Proposer des idées pour le montage
visuel
|
|
|
|
|
Proposer des idées de bruitages
|
|
|
|
|
Écouter la lecture du discours
réalisée par Xana
|
|
|
|
|
Conseiller Xana pour la lecture du discours
|
|
|
|
|
4. Faire des choix
|
Choisir cinq bruitages
|
|
|
|
|
7. S'évaluer
|
Donner une note à ses
PCO
|
|
|
|
|
Justifier ses notes et son degré de
satisfaction
|
|
|
|
|
8. Être satisfaite(s) de ses/leurs
réalisations/performances
|
|
|
|
|
1. Maîtriser ses gestes et mouvements dans le
calme
|
Rester debout sur place ou
assise sur une chaise
|
|
|
|
|
Se déplacer dans le local
|
|
|
|
|
Réaliser des bruitages calmement
|
|
|
|
|
2. Communiquer calmement et respectueusement
|
Laisser la parole aux autres
|
|
|
|
|
Parler calmement et poliment
|
|
|
|
|
1. Se faire entendre dans un groupe
|
Prendre la parole en groupe
|
|
|
|
Parler d'une voix audible
|
|
|
|
Lire et répéter,
d'une voix audible le discours d'inauguration en étant isolée
|
|
|
|
Lire et répéter,
d'une voix audible le discours d'inauguration devant le groupe
|
|
|
|
Jouer de la guitare rapidement et lentement, en
étant enregistrée
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
COMMENTAIRES
|
Alba
|
|
Xana
|
|
Ado 3
|
|
Ado 4
|
|
H. ANIMATION
8 - PRÉSENTATION DU MONTAGE AUDIOVISUEL, PRÉPARATION DE
L'EXPOSITION ET DU CARTON D'INVITATION, ENREGISTREMENT DU DISCOURS
OG
|
OO / PCO
(19 items collectifs -1 pour Xana)
|
Alba
|
Xana
|
Ado 3
|
Ado 4
|
1. Prendre des responsabilités
|
Être présente et participer
à l'animation
|
|
|
|
|
2a. S'exprimer verbalement
|
Poser des questions sur la présentation
des fiches et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
Écrire une carte d'invitation
|
|
|
|
|
3. Travailler en équipe
|
Écouter la présentation des fiches
et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
Écouter la présentation du montage
audiovisuel
|
|
|
|
|
Regarder la présentation du montage
audiovisuel
|
|
|
|
|
Critiquer la bande-son
|
|
|
|
|
Proposer des idées pour le montage son
|
|
|
|
|
Écouter le discours de Xana
|
|
|
|
|
Se mettre d'accord pour la sélection des
réalisations
|
|
|
|
|
Se répartir les rôles pour faire
une simulation du projet
|
|
|
|
|
4. Faire des choix
|
Sélectionner les réalisations
à exposer
|
|
|
|
|
Choisir trois invités
|
|
|
|
|
6. Montrer et défendre leurs réalisations/
performances
|
Exposer leurs réalisations
|
|
|
|
|
Présenter le projet
|
|
|
|
|
Répondre aux questions sur le projet
|
|
|
|
|
7. S'évaluer
|
Donner une note à ses
PCO
|
|
|
|
|
Justifier ses notes et son degré de
satisfaction
|
|
|
|
|
8. Être satisfaite(s) de ses/leurs
réalisations/performances
|
|
|
|
|
1. Maîtriser ses gestes et mouvements dans le
calme
|
Rester debout sur place ou
assise sur une chaise
|
|
|
|
|
Se déplacer dans le local
|
|
|
|
|
2. Communiquer calmement et respectueusement
|
Laisser la parole aux autres
|
|
|
|
|
Parler calmement et poliment
|
|
|
|
|
1. Se faire entendre dans un groupe
|
Prendre la parole en groupe
|
|
|
|
Parler d'une voix audible
|
|
|
|
Lire et répéter,
d'une voix audible le discours d'inauguration dans un micro, en étant
enregistrée et isolée
|
|
|
|
Lire et répéter,
d'une voix audible le discours d'inauguration dans un micro et devant le
groupe
|
|
|
|
Écouter ses discours
enregistrés
|
|
|
|
Choisir un ton de voix
|
|
|
|
2. Reprendre contact avec sa famille et ses
amis
|
Calligraphier trois cartes d'invitation
|
|
|
|
Calligraphier les titres du carton
d'invitation
|
|
|
|
Téléphoner à ses
invités
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
COMMENTAIRES
|
Alba
|
|
Xana
|
|
Ado 3
|
|
Ado 4
|
|
I. ANIMATION
9 - EXPOSITION DU PROJET ET CLÔTURE
OG
|
PCO / OO
(15 items collectifs -1 pour Xana)
|
Alba
|
Xana
|
Ado 3
|
Ado 4
|
1. Prendre des responsabilités
|
Être présente et participer
à l'animation
|
|
|
|
|
2a. S'exprimer verbalement
|
Poser des questions sur la présentation
des fiches et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
3. Travailler en équipe
|
Écouter la présentation des fiches
et grilles d'auto-évaluation des PCO
|
|
|
|
|
Écouter le discours de Xana
|
|
|
|
|
Critiquer le projet
|
|
|
|
|
5. Finir leurs réalisations/
performances
|
Décrocher leurs réalisations
|
|
|
|
|
Reprendre leurs réalisations
|
|
|
|
|
Clôturer le projet
|
|
|
|
|
6. Montrer et défendre leurs réalisations/
performances
|
Accueillir les visiteurs
|
|
|
|
|
Présenter les
réalisations/performances aux visiteurs
|
|
|
|
|
Expliquer les réalisations/performances
aux visiteurs
|
|
|
|
|
Répondre aux questions des visiteurs
quant aux réalisations/performances
|
|
|
|
|
7. S'évaluer
|
Donner une note à ses
PCO
|
|
|
|
|
Justifier ses notes et son degré de
satisfaction
|
|
|
|
|
8. Être satisfaite(s) de ses/leurs
réalisations/performances
|
|
|
|
|
1. Maîtriser ses gestes et mouvements dans le
calme
|
Rester debout sur place ou
assise sur une chaise
|
|
|
|
|
Se déplacer dans le local
|
|
|
|
|
2. Communiquer calmement et respectueusement
|
Laisser la parole aux autres
|
|
|
|
|
Parler calmement et poliment
|
|
|
|
|
1. Se faire entendre dans un groupe
|
Prendre la parole en groupe
|
|
|
|
Parler d'une voix audible
|
|
|
|
Lire le discours d'inauguration aux visiteurs
|
|
|
|
2. Reprendre contact avec sa famille et ses
amis
|
Parler à sa famille et à ses
amis
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
COMMENTAIRES
|
Alba
|
|
Xana
|
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Ado 3
|
|
Ado 4
|
|
ANNEXE 5 - TABLEAU DES QUESTIONNAIRES
D'AUTO-ÉVALUATION GLOBALE DES PSYCHO-COMPORTEMENTS ULTERIEURS AU PROJET
ÉDUCATIF, À L'USAGE DES PARTICIPANTES
Durant ce projet, as-tu été capable
de... ? :
|
Alba
|
Xana
|
Ado 3
|
Ado 4
|
0
|
1
|
2
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3
|
0
|
1
|
2
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3
|
0
|
1
|
2
|
3
|
0
|
1
|
2
|
3
|
1. Prendre des responsabilités
|
|
|
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|
2a. T'exprimer verbalement
|
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2b. T'exprimer non-verbalement
|
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|
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|
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|
|
|
3. Travailler en équipe
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|
4. Faire des choix
|
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5. Finir tes réalisations
|
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6. Montrer et défendre tes réalisations
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7. T'évaluer
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8. Être satisfaite de tes
réalisations/performances
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1. Maîtriser tes gestes et mouvements dans le
calme
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2. Communiquer calmement et respectueusement
|
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|
1. Te faire entendre dans un groupe
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2. Prendre contact avec ta famille et tes
amis
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Niveaux d'appréciation : 0 = pas du
tout, 1 =très peu, 2 = un peu, 3 = tout à fait
COMMENTAIRES
|
Alba
|
|
Xana
|
|
Ado 3
|
|
Ado 4
|
|
ANNEXE 6 - ILLUSTRATIONS DE LA
TECHNIQUE D'INCRUSTATION D'IMAGES SUR FOND BLEU
Images extraites de «L'atelier de la styliste«, de
Camille Zerque et Jonathan Dreze (Projet «Illusions«, 2008,
ISND et Anim'action, Bruxelles).
ANNEXE 7 - INTERVIEWS
A. Les types de prise en charge de l'AM
à l'hôpital psychiatrique et le rôle de
l'éducateur
Entretien avec le docteur André
Passelecq, psychiatre à la clinique La Ramée,
réalisé le 9 octobre 2008.
André Passelecq est psychiatre, de formation
psychanalytique et systémique. Il dirige depuis plus de 30 ans, à
la Clinique La Ramée de Bruxelles, un service
spécialisé dans les TCA des adolescents.
1. Quelle est la différence de la prise en charge
de l'AM dans un cadre hospitalier à références
comportementalistes et analytiques ?
Un traitement hospitalier comportementaliste se base, comme
le nom l'indique, sur le comportement alimentaire, uniquement sur lui,
c'est-à-dire concrètement sur le poids et la prise d'aliments.
L'hospitalisation est prévue avec des exigences de prises de poids
fixées d'emblée. Par exemple, il faut que les patients prennent x
centaines de grammes par semaine, et s'ils n'y parviennent pas, toute une
série de mesures sont prévues pour imposer l'avancée
pondérale. Au départ, les patientes sont privées de
contact avec l'extérieur, doivent rester dans leur chambre, et ce n'est
que progressivement, en fonction de leur avancée pondérale, que
leurs sont octroyés des contacts avec l'extérieur
(téléphone, visites, sorties...). Le rythme de la progression est
donc imposé par le programme hospitalier, la dimension psychodynamique
est remise à plus tard, en tout cas absente. Autrement dit, les raisons
pour lesquelles tel patient présente tel ou tel type de symptôme
ne sont pas explorées autrement que par l'angle de vue du comportement
alimentaire, éventuellement approchées par l'angle de l'image du
corps ou de certaines croyances erronées concernant tel ou tel aliment.
Dans un service à références
analytiques, bien sûr la dimension pondérale est aussi prise en
compte, il est par exemple certain que laisser un jeune patient pendant de
longues périodes à un poids extrêmement faible, participe
à la chronification de celui-ci. Dès lors, nous avons à
organiser les choses, en partie un peu de manière comportementale, pour
que ces jeunes patients reprennent du poids, mais beaucoup plus à leur
rythme, nous n'acceptons cependant pas de stagnation à des poids trop
bas.
Par contre, inlassablement sont questionnées avec
elles et avec leurs familles les raisons pour lesquelles leur symptôme
est apparu : difficultés d'adolescence, difficultés
familiales ?, etc. Les dimensions psychanalytiques et familiales sont
donc à l'avant-plan, mais aussi tout le service est
organisé de façon à tenter d'agir sur une autre dimension
des problématiques anorexiques, à savoir un doute constant qu'ont
ces patientes vis-à-vis d'elles-mêmes.
2. Quel est le rôle des ESP travaillant dans le
service spécialisé dans les TCA des adolescents de la clinique
La Ramée ?
Le rôle des éducateurs dans un service tel que
le nôtre. Comme indiqué juste avant, en plus des causes
éventuellement ponctuelles de ce qui déclenche une anorexie
mentale, existe toujours en arrière-fond un type de personnalité
toute dans le doute : ces jeunes filles n'ont aucune confiance en elles,
ont une crainte énorme de rater, et donc se concentrent sur ce qu'elles
savent bien réussir, à savoir souvent l'école, mais aussi
perdre du poids... Cercle vicieux absolu.
Le rôle des éducateurs et
éducatrices dans notre service est donc, par le biais de l'organisation
journalière des activités, le rythme de vie de la journée,
le rapport avec les pairs, de les aider à petit à petit prendre
confiance en elles, oser exprimer leur avis, oser dire non. Et à ce
titre, sur une journée existent des dizaines d'occasions de les aider
à oser prendre leur place : par rapport à cela, les
éducatrices (comme les infirmières), ont un matériel
extraordinaire pour aider ces jeunes à n'avoir plus besoin de leurs
symptômes pour exister.
B. Des éducateurs dans le
quotidien des jeunes atteintes d'AM hospitalisées en psychiatrie
Entretiens avec Mesdemoiselles N.
Anthierens, E. Dondi et A. Soveges,
éducatrices à la clinique La Ramée,
réalisés en octobre 2008.
1. Pouvez-vous donner une courte définition de
l'Anorexie Mentale ?
C'est une maladie complexe et longue à traiter. C'est
une forme de langage adressé à l'autre venant d'une personne
souffrante psychologiquement. Elle est caractérisée par la triade
symptomatique : Anorexie, Amaigrissement,
Aménorrhée.
2. Quelle est la durée de l'hospitalisation des
adolescentes atteintes d'AM ?
La durée de l'hospitalisation varie de six mois
à un an.
3. Quel autre public fréquente
l'unité des TCA de l'adolescence ?
Le groupe «Ados« est formé pour 2/3 de
patients atteints de TCA (AM et boulimie) et 1/3 d'autres troubles
psychiatriques.
4. Quelles sont les caractéristiques
générales des patientes anorexiques ?
C'est un trouble complexe, il y a autant de sortes d'AM que
de patientes. Généralement, elles sont très
perfectionnistes, hyperactives, elles ne savent pas s'arrêter et manquent
de confiance en elles. Le symptôme dépressif est toujours
présent.
5. Quelles sont les implications de la patiente dans le
traitement, ses réactions ?
Le déni de la pathologie est souvent présent.
Une des premières fonctions des intervenants sera de les aider à
accepter et à reconnaître leurs troubles.
6. Pouvez-vous décrire le contrat de poids et
la procédure d'isolement ?
Le médecin va fixer différents poids. Des
poids intermédiaires donnant la permission à des sorties de
l'hôpital et des visites ; et un poids définitif de fin de
l'hospitalisation. De nombreuses patientes sortent d'hospitalisation d'urgence
avant de venir ici. Lors de l'admission, le danger létal est parfois
présent. Dans ce cas, la patiente ne pourra pas quitter l'étage
durant quelques semaines, ceci dans un but de protection. Les décisions
se font au cas par cas, en fonction de l'histoire de chacun. Rien n'est
imposé ! On travaille avec le dialogue, ici on ne parle pas
d' «isolement« mais plutôt de séparation relative,
conseillée. Il s'agit de comprendre la jeune dans son histoire, sa
réalité, son milieu.
Les entretiens avec la famille sont réguliers et les
visites sont autorisées.
7. Quelles sont vos formations ?
(Pour une) Educatrice SPécialisée et
(pour les deux autres) assistantes en psychologie. Nous suivons aussi
des formations internes en continu.
8. Pouvez-vous présenter brièvement les
membres de l'équipe éducative ?
Nous sommes six éducateurs. Il y a deux
équipes éducatives fonctionnant de 7h30 à 23h00 selon deux
horaires distincts. Le tout est coordonné par la responsable du groupe
«Ados«.
9. Quels sont les autres
membres de l'équipe multidisciplinaire et leur principal rôle
?
Médecins, infirmières et
kinésithérapeutes s'occupent des problèmes somatiques. Une
diététicienne s'occupe des menus alimentaires ; les
professeurs de «L'Escale« assurent un soutien scolaire ; une
assistante sociale fait le lien avec l'hôpital et l'extérieur, et
les animateurs du «SAAT« animent les activités
thérapeutiques.
10. Quelle place prenez-vous au sein de
l'équipe pluridisciplinaire ?
Nous n'intervenons pas dans la thérapie. Chacun a sa
place dans l'équipe et c'est important de garder son rôle
d'éducateur tout en étant en complémentarité
avec les autres intervenants.
On fait le lien avec le projet de la semaine, les cours, les
activités et les repas ; et le relais avec le médecin et les
infirmières. On veille à maintenir le respect du cadre en le
soutenant et en rappelant à l'ordre au besoin. Les rapports et les
réunions sont nombreux. C'est essentiel d'être sur la même
longueur d'ondes pour faire circuler l'information. Par notre travail de
proximité avec les jeunes, nous avons une force de transmission
importante. Parfois c'est nous qui donnons des informations précieuses
aux médecins.
11. La clinique La Ramée à cette
spécificité d'intégrer des éducateurs au sein de
son équipe. Dans ce contexte hospitalier, quel rôle particulier
l'éducateur a-t-il ?
L'idée d'intégrer des éducateurs dans
l'équipe de «La Ramée« vient du Docteur
André Passelecq et de l'influence de son
collègue français Philippe Jeammet.
Notre rôle, c'est d'accompagner et de soutenir
les jeunes dans le quotidien tout au long de la journée, de faire
transition avec les autres activités et le relais entre les jeunes et
les autres intervenants hospitaliers. L'action éducative est une action
sur le moment, dans le quotidien des jeunes. En collaboration avec les
infirmières, on effectue le travail de «nursing« : on
veille à la bonne hygiène, on accompagne les repas à table
et en chambre ... On se porte garant du bon fonctionnement des repas. On
apporte du concret à la patiente en étant une sorte d'écho
médical. Par exemple, si l'on voit une jeune fille
faible, on lui conseille de se reposer dans le calme. Au niveau de la
vie de groupe, on veille aux bonnes relations entre les patients. On motive les
jeunes à participer aux activités et à suivre le programme
scolaire.
Le dialogue et l'écoute sont très importants.
Mais on ne parle pas du corps, ni de la nourriture et l'on évite de
parler de problèmes personnels en groupe. On discute des
problèmes généraux ou de sujets divers.
Les sujets personnels et plus précis sont abordés par les
psychologues qui animent aussi un groupe de parole une fois par semaine
pour approfondir les problèmes collectifs.
12. Chaque jeune a-t-il un éducateur de
référence ?
Oui, chaque jeune à un éducateur de
référence en ce qui concerne les problèmes personnels au
quotidien. Du côté des activités c'est l'animateur qui est
la personne de référence du groupe «Ados«.
13. Quels sont les projets éducatifs
proposés dans le traitement de l'AM ? Quels sont leurs
objectifs ?
En pré-admisssion, le médecin va décider
d'un projet d'hospitalisation. Les éducateurs sont porteurs de ce projet
de départ et ils participent à son bon déroulement au
quotidien. On propose des nouveautés chaque jour allant dans le sens de
ce que les jeunes aiment. Les projets d'activités éducatives se
font à court terme et ils sont toujours soumis à l'avis du
médecin. On vise à créer des moments de détente et
à redonner confiance à chaque jeune, le motiver à
participer à son traitement et à respecter au mieux son projet
individuel d'hospitalisation.
14. Pouvez-vous donner quelques exemples
d'activités éducatives qui sont proposées
?
Le mercredi soir, on anime la «Fun
Soirée« : c'est un moment de détente où l'on
joue, on écoute de la musique. Le jeudi après-midi, c'est
l'atelier «Histoire d'Elle« qui est proposé. Il vise à
réapprendre à prendre soin de soi (maquillage, parfum, mode...).
Lors des temps libres du vendredi après- midi nous organisons des
activités suivant les besoins individuels ou collectifs. On peut aussi
faire des sorties spéciales avec les jeunes pour faire des visites
culturelles ou du shopping durant les soldes. Cela va dépendre de leur
motivation et de leurs envies.
15. Comment faites-vous évoluer les projets
éducatifs ?
Il n'y a pas une règle de conduite fixe ! Il faut
sans cesse réinventer en fonction des
différentes personnalités et des besoins.
16. Proposez-vous des animations artistiques
?
Non, c'est l'équipe du «SAAT« qui dirige
les activités d'expression artistiques. Ces activités sont
nombreuses : théâtre, sport, informatique, groupe de
parole... Elles sont fortement conseillées par le médecin,
pas obligatoires ! Notons, que les ateliers proposés ne sont pas
des lieux de thérapie. On peut accompagner la jeune à ces
ateliers. Mais on n'analyse pas, on n'interprète pas les
créations des patients car ce n'est pas le travail de
l'éducateur. Par contre en réunion, c'est intéressant de
communiquer les résultats de ces ateliers qui pourront être
utilisés ailleurs par le médecin ou psychologue par
exemple.
17. Comment évaluez-vous l'action
éducative ?
Un ensemble d'observations sont réalisées
quotidiennement. On rédige un rapport trois fois par jour, où
l'on parle de l'ensemble des comportements au cas par cas. Une fois par
semaine, on fait le bilan du groupe et une réunion
d'équipe.
18. Quelles sont les difficultés
rencontrées durant l'action éducative et les solutions
apportées ?
En cas de problèmes, on cherche une solution au cas
par cas. Au niveau des repas par exemple, une jeune fille refusait de manger et
de boire, il fallait l'accompagner durant deux à trois heures pour
qu'elle termine son repas. Son éducatrice de référence
devait faire preuve d'une grande patience chaque jour et l'aider à ce
qu'elle s'engage sans la forcer. Tout un travail relationnel et de dialogue a
été réalisé avec succès afin d'expliquer le
besoin de ce soin essentiel. On travaille sans obliger, tout en étant
directives. Ici, on n'utilise pas de sonde nutritive. L'usage du canard est
parfois nécessaire en cas de grave comportement régressif et les
boissons nutritives sont très utiles.
19. Quels sont les signes d'évolution pris
en compte ?
L'indicateur qu'est la courbe de poids est important pour
évaluer l'évolution de la patiente au niveau médical. Mais
aussi la présence aux activités, le comportement social et la
place de la jeune dans le groupe.
20. Comment se déroule le travail éducatif
avec le groupe des jeunes ?
Le groupe est porteur d'une identité sociale. On le
considère comme un groupe de jeunes, et non de malades. On ne
sépare pas les patients par pathologie. On ne travaille pas seul avec un
groupe, il y a toujours au moins deux intervenants. C'est très
délicat comme travail, il faut une grande expérience.
21. Quels sont les risques du travail collectif, pour un
groupe constitué de jeunes atteints d'AM ? Comment les
éviter ?
Les jeunes vont se comparer, chercher qui est la plus mince
et échanger des conseils sur le poids. On va associer différents
patients en évitant l'effet miroir. En cas de problème avec
un membre du groupe, on va travailler avec ce membre en individuel.
22. Quelles sont les mesures prise au vue de la
scolarité ?
Nous travaillons avec l'école «L'Escale«
qui est subventionnée par la «Communauté
Française«. Trois professeurs (Sciences, Lettres et Langues)
dispensent les cours. Ils sont très apaisants et encourageants et
veillent à ce que les jeunes gardent le niveau scolaire de
l'extérieur et restent intégrés dans le circuit. Les
adolescentes suivent des cours collectifs une à deux heures par jour et
ont la possibilité de suivre des cours particuliers. Chaque jeune
à un titulaire assistant social qui va avec l'éducateur
référent faire le lien entre l'école de la patiente,
«L'Escale« et notre service.
23. Peut-on parler d'un échec
scolaire lié à l'isolement hospitalier ?
Parfois le parcours scolaire doit être suspendu si la
santé du jeune est en péril. On explique à la patiente que
sa santé passe avant ses études et donc qu'elle doit se soigner.
Ce qu'elle accepte difficilement vu son investissement scolaire. Les
professeurs aident beaucoup à dédramatiser l'échec, ils
sont très positifs.
24. Les éducateurs posent-t-ils une action en
milieu ambulatoire ou post-hospitalière ?
Non, nous n'agissons pas en milieu ambulatoire. C'est
l'assistante sociale qui s'occupe du suivi avec d'autres intervenants.
C. Le SAAT :
des animations artistiques thérapeutiques pour adolescentes atteintes de
TCA
Entretien avec Monsieur Stéphane
Vandenabeele, animateur au SAAT de la clinique La
Ramée, réalisé en septembre 2008.
Stéphane Vandenabeele est orthopédagogue et ESP de
formation. Il travaille en tant qu'animateur dans le Service d'Animations
et d'Activités Thérapeutiques (SAAT) de la clinique
La Ramée. Il est aussi le référent des jeunes au
niveau animation et le coordinateur des activités de ceux-ci.
1. Quel est votre formation ?
J'ai une formation d'Educateur SPécialisé et
une d'orthopédagogue.
2. Quels types d'animation proposez-vous au
SAAT ?
Des ateliers d'expression artistique, tels que des ateliers
de peinture, de sculpture, de théâtre et autres.
3. Quelle est la problématique
visée ?
Elles sont multiples. On travaille en groupe et ce groupe
comprend diverses problématiques individuelles. On veillera à
trouver un équilibre entre ces différentes
problématiques.
4. Quelles techniques artistiques sont
utilisées ?
Papier mâché, argile, peinture à l'eau,
dessin, etc.
5. Quels sont les thèmes abordés ?
On traite le quotidien. Il faut créer des
opportunités, des situations variées selon les
nécessités du groupe. Les thèmes collectifs ou individuels
sont donc nombreux. Ils peuvent être liés à une
réalité actuelle extérieure : la récolte de
pommes par exemple.
6. Y a-t-il des thèmes à
éviter ?
Non, il ne faut pas avoir de tabous ! On peut tout
dire, mais il faut faire attention à la manière de le
dire.
7. Pouvez-vous donnez un exemple des problèmes
rencontrés et des solutions apportées ?
Par exemple lors d'un atelier, une adolescente
réalise des bols argentés décorés d'une peinture en
relief. Elle fait cela très bien, elle s'applique et les
résultats sont impressionnants. D'abord elle va les offrir à ses
proches (ces jeunes filles font rarement des choses pour elles). Puis un
phénomène d'engouement général pour ces bols va la
pousser à en réaliser en série. Mais cette fois dans
l'idée de les vendre. Elle va amener son propre matériel et
travailler dans sa chambre. Ces manoeuvres passent inaperçues un moment,
puis une fois le pot aux roses découvert, c'était
impératif d'agir. Nous avons pu l'aider à raisonner, à
redonner du sens à sa production pour finalement passer à autre
chose et changer ses activités répétitives.
8. Quels sont les modèles de
références pris en compte dans l'élaboration des projets
artistiques (références artistiques, pédagogiques,
éducatives...) ?
L'éducateur à une boîte à outils,
c'est lui-même, son vécu, sa sensibilité, ses
études. Donc ses références dépendront de cette
boîte. Il n'y a pas un modèle précis à
suivre.
9. Peut-on dire que les activités artistiques
proposées au SAAT soignent ?
Non, on ne soigne pas, on oriente vers la
guérison.
10. Une collaboration avec les éducateurs du
groupe Ados est-elle envisageable pour animer des ateliers
créatifs au SAAT ? Est-ce compatible avec le travail de
nursing de ces éducateurs?
Oui, cette collaboration est possible et même
nécessaire. A l'origine, l'animation dans ce service était aussi
destinée aux éducateurs. Par rapport au travail de
«nursing«, c'est donc tout à fait compatible, même
complémentaire afin de faire d'autres liens avec le quotidien. S'amuser
et travailler cela fait partie de la vie.
11. Quelles sont les attitudes caractéristiques de
ces adolescentes atteintes d'Anorexie Mentale vis-à-vis des
activités proposées ?
Au début, c'est l'émerveillement
général devant les nouvelles techniques présentées.
Les jeunes atteintes d'AM sont assez motivées mais
difficilement satisfaites de leurs créations. Elles ont beaucoup de mal
à arrêter un travail. Il faut préciser que souvent elles
agissent dans un mode de consommation et de production, avec aussi un certain
rapport à l'argent.
Pour les jeunes atteintes de boulimie nerveuse, l'approche
est plus difficile car elles ont très peu de confiance en elles et donc
en leur production. Elles sont honteuses de ce qu'elles peuvent faire, et donc,
souvent elles bâclent le travail.
12. Pouvez-vous expliquer votre méthode de
travail (objectifs/évolution/évaluation/consignes) ?
Les ateliers sont pour les jeunes des moments pour
s'alléger du stress et se changer les idées. Mais attention, on
ne fait pas de l'occupationnel.
L'atelier est avant tout un moment
structurant. On pointe la différence entre l'idée et la
réalité concrète révélée par la
production. On propose aux jeunes de faire des échanges d'idées
et de dialoguer. On conduit à l'articulation, c'est-à-dire
à faire une toile, des liens...
Les objectifs des activités sont implicites. Via des
productions artistiques ou un travail ludique on va orienter des attitudes
positives. Par exemple, pour l'hyperactivité, une technique de peinture
demandant du temps montre que perfection et vitesse ne s'accordent pas.
Au début des animations, il y a la phase de motivation
et d'émerveillement de la technique et des découvertes. Puis pour
garder cette motivation, il faut créer un manque, ouvrir une porte,
négocier un juste milieu, proposer une découverte technique,
savoir répondre à leurs demandes et savoir dire non.
Des limites à respecter et un rythme de travail sont
imposés par la technique. Il faut garantir d'arriver à un
résultat correct à ce niveau technique. Mais on ne porte pas
un jugement sur la beauté d'une production. Il n'y a pas d'idéal
à atteindre mais la réalité.
Les projets ont des échéances à
respecter. On ne fait pas de projets ouverts. Il faut savoir clôturer un
projet, parfois faire une pause ou le revoir...
D. L'AM : Histoire de douleurs,
d'Amour... de Vie
Entretiens avec Mademoiselle R. O., jeune femme anciennement
atteinte d'AM, réalisés en décembre 2009.
1. Quel est votre âge, métier, le type
d'Anorexie Mentale vécu (classique ou mixte), votre stade de
guérison ?
J'ai 28 ans. Je suis artiste (illustratrice, auteur, peintre
et sculpteur) et professeur d'arts dans une école secondaire, en option
"arts d'expression". J'ai souffert de l'anorexie restrictive puis
anorexie-boulimie depuis l'âge de mes 15 ans et je n'en suis pas
totalement sortie. Comment puis-je définir mon "stade de
guérison" ? Ce n'est pas aussi "quantifiable" !!...
- Pourquoi le stade de guérison n'est-il pas
« quantifiable » ?
Parce qu'il faut d'abord donner une définition exacte
de la guérison. Si c'est retrouver un état alimentaire
« classique » (comme tout le monde), alors - pour moi en
tout cas - jamais. Ma définition de la guérison serait de sentir
ce qui est bon pour moi ou non. De savoir jusqu'où j'ai faim ou non, et
de le respecter. De refuser de manger ceci ou cela si je sens que ça ne
me convient pas, sans culpabilité. De pouvoir faire des écarts
à mes « règles » personnelles, sans
culpabilité. De pouvoir aller à un repas chez d'autres sans
angoisses. A retrouver un lien HARMONIEUX et paisible avec mon corps. Cette
guérison n'est donc pas quantifiable, car c'est un perpétuel
travail sur soi, et il m'est impossible de dire si j'en suis loin ou non. Je
sais ce que j'ai déjà parcouru pour aller vers cela. Par contre,
je ne sais pas ce qui me reste à parcourir pour y arriver. Je sais juste
que je dois continuer à avancer, parce que je n'y suis pas encore.
Je voulais encore rajouter, qu'il est important de prendre en
compte le retour des règles. Pas nécessairement du cycle
régulier, mais des règles qui reviennent naturellement. Ceci me
semble être un critère clair d'une guérison
déjà bien là : le corps qui reprend ses droits, qui se
"laisse aller" à sa féminité et à son lien à
la terre. Cela a quelque chose de très beau (même si très
déstabilisant et "maladroit", vu que je ne les ai eues que de mes 14
à mes 15 ans ! Et puis, plus jamais depuis, si ce n'est à un
moment où j'avais commencé la pilule. Mais pas très
longtemps). Pour ma part, même si cela fait maintenant +/- 2,5 ans que
j'ai un poids plus "normal" pour ma taille, mes règles ne sont revenues
pour la première fois qu'il y a 3 mois. Elles ne sont absolument pas
régulières, mais je sens que mon corps a fait un "grand pas" en
me "rendant" cette part de moi. Ou, vice versa, que ma "tête" a enfin
"adopté" mon corps comme faisant partie intégrante de moi. Ce
n'est plus : moi, et puis mon corps. C'est : mon corps, c'est moi ! Et donc ma
tête laisse enfin mon corps vivre ses cycles et son rythme. Bref,
tête et corps sont en train de se ré-UNIR en moi !
2. En vue de soigner l'AM, avez- vous été
hospitalisée, accompagnée par des psychologues ou
éducateurs ?
J'ai eu la chance de ne pas être hospitalisée,
même si vu l'état dans lequel j'étais - cela aurait
été logique que je le sois. Heureusement, j'ai toujours
été accompagnée par des personnes qui ont cru en moi et en
ma force de Vie. J'ai trouvé de l'aide auprès d'un tas de
thérapeutes différents, qui m'ont tous permis d'aborder cette
problématique tellement douloureuse sous diverses facettes. Pour n'en
citer que quelques uns (et dans le désordre) :
kinésithérapeute, hypnothérapeute, ostéopathe,
psychologue avec travail des rêves, étiomédecin,
réflexologue, psychanalyste, kinésiologue,
diététicienne, acuponcteur, chaman, psychologue classique,
astrologue, microkiné, etc.
- Pourquoi est-ce une « chance de ne pas
être hospitalisée » ?
Parce que (dans ce que je vois de l'hospitalisation en
général), on se focalise beaucoup trop sur le symptôme
plutôt que sur l'Âme. De plus, ne pas être
hospitalisée m'a obligée à trouver toujours et encore les
ressources en moi. Et ainsi donc, à décupler
énormément cette puissante énergie de Vie qui m'anime plus
et plus. Enfin, cela m'a permis de rester « dans » la vie,
dans le mouvement, dans l'action, dans le combat. Cela ne m'aurait pas du tout
convenu de « m'extraire » de la Vie pour me concentrer
uniquement sur mon problème ! Je crois plus à
« l'élargissement de la part saine en soi »,
plutôt qu'à la « focalisation sur la zone
malade » ! Continuer à voir des gens
« normaux », des amis, des relations, des désirs,
des confrontations, des peurs, de la créativité, etc. : tout
ça, c'est la Vie. L'anorexie nous retire déjà bien assez
de la vie ! Pas besoin de le faire encore plus !
Mais, bien sûr, une expérience n'est pas
l'autre. Et j'ai la chance d'avoir un corps extrêmement robuste,
résistant et fort.
- Pouvez-vous préciser ce que signifie croire en
la « force de Vie » ?
Être en contact avec
« plus Grand que soi » et s'y accrocher coûte que
coûte, même désespérément. Avoir Foi,
Confiance, Amour en la Vie au-delà de tout. Croire encore et encore que
le Soleil continue de briller, même derrière les nuages. Croire
que la Vie vaut vraiment la peine d'être vécue. Que le chemin est
plus important que le but. Et que la Vie reste Vie quels que soient nos
états d'être ou de faire. Bref, avancer seule humainement, mais
tellement accompagnée « divinement ».
3. Avez-vous participé à des
activités artistiques en vue de guérir de l'AM ?
Mes études et mon métier étant
artistiques, c'est évident que l'art m'a énormément
aidée à mettre toujours plus de Vie dans ma vie. Dessin, puis
sculpture ont été très thérapeutiques.
L'écriture également. Je le fais de façon personnelle,
comme "écho" à tout le travail fait en thérapie. Cela
"prolonge" le soin.
4. Pouvez-vous donner une courte définition
personnelle de l'AM ?
Être l'esclave et le bourreau de soi-même.
Être le témoin et le meurtrier de sa propre mort. Être
sous l'emprise d'une tête qui veut prendre le contrôle de tout (du
corps), mais se perdant dans son propre jeu se fait toujours plus tyrannique.
Vivre avec la mort dans chaque bouchée...
5. Pouvez-vous précisez les conséquences de
l'AM sur votre vie ?
n Conséquences psychologiques :
Haine, déni de soi, culpabilité énorme
d'Être...
n Conséquences physiques :
- maigreur extrême,
- décalcification,
- cheveux, ongles, dents plus fragiles,
- grosses joues (si vomissements),
- aménorrhée,
- corps (muscles) perpétuellement tendu,
- épuisement.
n Conséquences comportementales :
- Sautes d'humeur, pleurs, angoisses incompréhensibles
et insurmontables par la seule force de la
« volonté ».
n Conséquences sociales :
- Évitement maximal des
« retrouvailles » autour d'un repas.
- Isolement systématique pour manger (dans le cas des
pauses-lunch, par exemple).
- Stress immense (et donc évitement autant que
possible) en cas de voyages, excursions, sorties diverses avec d'autres (parce
que perte de contrôle et de repères sur la nourriture et les
repas).
- Problème qui se répercute entièrement
sur l'entourage proche : difficultés familiales (avec les parents,
surtout) et plus tard dans le couple (c'est la souffrance majeure de mon
couple, car cela nous est insupportable à tous les deux, que c'est
entièrement moi qui suis « responsable » de cela, et
pourtant ma seule « volonté » ne suffit absolument
pas à améliorer la situation).
6. Pouvez-vous décrire le processus d'un
épisode de crise de boulimie ?
Faim physique ou émotionnelle et peur-panique d'oser
manger. Mais envie énorme de manger quand même. Donc, manger un
peu, puis de plus en plus, jusqu'à enfin en éclater pour pouvoir
vomir et se SOULAGER !!... Se soulager de toutes les tensions, fatigues,
contraintes vécues durant la journée. Personnellement, ça
commence presque toujours par des fruits, de la soupe, du fromage, puis du pain
ou des galettes de riz, du chocolat, des yaourts.
7. Peut-on parler de conduites
addictives ?
Oh oui ! Par rapport à la drogue ou à
l'alcool, le problème de la conduite addictive vis-à-vis de la
nourriture, c'est qu'on ne peut pas s'arrêter de manger ! C'est bien ce
que l'on voudrait faire, dans l'anorexie ! Donc, oui il y a conduite addictive,
mais le problème, c'est qu'on ne peut pas "fuir" ad vitam aeternam la
relation conflictuelle à la nourriture, puisqu'il est vital de manger !
D'où vie et mort tellement mélangés, dans les troubles
alimentaires. Que ce soit dans l'anorexie ou la boulimie, il y a ce
désir d'échapper à la contrainte alimentaire, mais
désir impossible à réaliser, puisque la solution n'est pas
dans la fuite, mais dans la nouvelle
"ré-appropriation/ré-harmonisation« avec la nourriture, la
Vie et donc avec Soi-même.
8. Peut-on établir un parallèle entre l'AM
et la religion (chrétienne plus précisément) par
rapport à cette façon de se détacher du monde
matériel (du corps) par la force de l'esprit, cette rupture par le
jeûne ?
Je trouve cette question par rapport à la religion et
à la foi tout à fait pertinente. Pour ma part, sans pouvoir
simplifier les choses en disant que la religion m'a "poussée" dans
l'anorexie, c'est sûr que l'aspect "janséniste" (encore trop
souvent transmis) de l'éducation chrétienne m'a été
très peu profitable, au contraire... Je viens en effet d'une famille
très chrétienne pour laquelle la foi fait vraiment partie du
quotidien.
De mon côté, j'associe "l'entrée en
anorexie" avec mon "appropriation personnelle" de la foi. Dans le sens que,
oui, j'avais toujours cru en Dieu, et qu'Il avait toujours eu de l'importance
dans ma vie, mais jusque là, c'était encore la foi de "mes
parents". Par ce chemin d'ermite que j'ai traversé avec l'anorexie, Dieu
(et Jésus plus particulièrement) a pris une dimension toute
nouvelle dans ma vie, et parfaitement "personnelle". Une relation totalement
nouvelle entre moi et Dieu s'est établie. Relation qui a
énormément évolué au fil des années. En
effet, même si j'ai grandi plusieurs années avec l'enseignement
"chrétien" comme référence (celui des communautés
nouvelles, c'est-à-dire du "renouveau charismatique" et non pas dans
l'enseignement "classique" et plus ancien de la religion chrétienne),
aujourd'hui, les choses sont très différentes. La religion
catholique est devenue beaucoup trop "limitante" pour ce que je vis avec Dieu.
Ma relation à la Vie s'est considérablement élargie en
quelques années, et les "vieilles pierres" de l'Eglise sentent (pour
moi) trop le "pourri". La Vie, l'Amour sont des réalités
tellement plus tangibles et tellement loin de tout l'enseignement parfois
culpabilisant et restrictif de la religion chrétienne. Je ne renie pas
du tout l'Eglise, car Elle m'a énormément apporté. Je ne
renie pas du tout non plus les sacrements, et certainement pas Jésus.
Mais je ne peux plus adhérer à l'enseignement de l'Eglise
catholique, tel qu'il est encore donné aujourd'hui. La Liberté
d'Amour est mon "gouvernail". "Aime et fais ce que Tu veux", disait
Saint-Augustin. C'est nettement plus ma conception de la Vie et de l'Amour
"Juste". Mais bien Plus qu'avant, je peux dire que je suis une part de Dieu.
Comme tout ce qui est fragmentaire (une goutte d'eau, même si elle n'est
pas l'océan, contient exactement tout l'océan en elle, de par sa
composition), je suis - Oui - une part de Dieu : Dieu est Pleinement en moi et
en tout Être. Ma "spiritualité" d'aujourd'hui n'est certainement
plus de me détacher de mon corps. Au contraire, je perçois
à quel point nous sommes pleinement Dieu, pleinement Homme. Jésus
est pour moi cet Être parfaitement réalisé : Celui qui a su
mêler avec tant de justesse ces deux réalités non pas
opposées, mais complémentaires. Je sais (et sens) que la "Vraie"
Vie est dans cette incarnation profonde de notre divinité. La
spiritualité, ce n'est pas une fuite (même si ça l'a
clairement été durant toutes ces années de ma vie, durant
la longue période d'anorexie restrictive, plus particulièrement).
C'est un chemin au quotidien qui ouvre à Être ici et maintenant.
Et le corps est un magnifique indicateur et une superbe "aide" pour Être
ici et maintenant dans nos sensations, ressentis, perceptions, etc. Ce corps
qui dit tant.... Ces fameuses "mal-a-dit" du corps que l'on écoute trop
peu, ou pas suffisamment à temps... C'est du moins là où
j'en suis aujourd'hui.
9. Pensez-vous qu'une guérison totale soit
possible ?
Selon ma définition de la guérison, oui.
Même s'il est évident qu'une blessure (en plus si profonde) laisse
toujours une cicatrice.
10. Pouvez- vous citez quelques appuis à la
guérison ?
- Amour et MANIFESTATIONS d'amour de la part des
autres.
- Objectif(s) de vie et d'accomplissement.
- Thérapeutes à l'écoute, ouverts, et
qui n'ont pas « d'a priori » sur ce que l'on est, et
comment l'on fonctionne.
- Passion personnelle quelconque.
- Entourage porteur pour aider à la liberté, le
soutien, l'autonomie, la compréhension, l'encouragement et le
réconfort.
- Reconnaître le mal dont on souffre, et
reconnaître que cela n'est pas « soi ».
- Se prendre en main.
- Agir un maximum dans les « petites »
choses pour prendre soin de soi (massages, vêtements, crèmes,
bains, tisanes, repos, etc.) : être une bonne mère,
bienveillante et aimante, pour soi-même.
11. Le coût des soins est-il un obstacle ?
Oui, c'est quelque chose qui n'est pas évident. Mais
cela me semble plus que vital de mettre cette dépense en priorité
par rapport au reste. Sinon, on entretient le système de
« culpabilité de vivre, d'exister, de
dépenser ». Même cette contrainte n'est pas
insurmontable.
12. Peut-on utiliser l'art comme outils
d' « écho » au soin ?
Personnellement, j'ai toujours utilisé l'art
(dessin et sculpture) comme « retranscription » de mon
vécu intérieur, que ce vécu se soit
« fait » dans le cadre d'une thérapie ou simplement
de moi à moi. C'est une façon de témoigner, mais surtout
de transcender la douleur vécue. De rendre beau, palpable, visible
quelque chose qui n'est qu'émotions, perceptions, sensations. Cela
permet de dire « oui, j'existe ! Ce que je vis existe
aussi ! Regardez ! » Et ce « Regardez »
est au départ : « Moi, regarde-moi ! »,
puis devient : « Et vous ! Regardez ma
réalité en face ! » C'est ce que je
perçois.
13. Quels sont selon vous les techniques et thèmes
pertinents ou à éviter ?
Je pense que l'écriture régulière
(quotidienne) personnelle est indispensable à la guérison. En
tout cas, ça l'a été et l'est toujours pour moi. Un
travail au niveau du corps me paraît inévitable et surtout
indispensable. Ou en tous cas, toutes techniques qui mettent la
« tête » en stand by. Je pense qu'il est important
d'aller explorer (au rythme de la personne, bien sûr), toutes les
relations aux deux parents. Je crois qu'un travail au niveau de la
période prénatale est important aussi. Important aussi de
travailler la sexualité, en plus du rapport au corps. La
sexualité, mais aussi la
« pénétration », car la sensation d'abus
sexuel est très présente dans les troubles alimentaires.
Au niveau de choses à éviter, je crois que cela
dépend très fort d'une personne à l'autre. Idem, tout ce
que je viens de citer plus haut. Tout ça me semble tellement être
du cas par cas : il y a autant d'anorexies qu'il y a de personnes qui
souffrent d'anorexie.
14. Commentaires :
C'est un long combat, mais si c'était à
refaire, je le referais (mais heureusement que je ne savais pas combien ce
serait difficile au départ, sinon je ne m'y serais jamais
engagée !!).
En effet, en quelques années, j'en ai bien plus appris
sur moi-même que ce que je n'aurais pu faire durant toute une vie sans
une telle problématique. C'est une souffrance tellement incontournable
que je suis bien obligée de la prendre en compte et de remuer ciel et
terre si nécessaire pour évoluer, me découvrir, chercher,
comprendre, me dépasser. Grâce à l'anorexie, j'ai fait des
bonds de géants dans la connaissance, compréhension et Amour de
« Qui Je Suis ». Et je continue de le faire. Attention
cependant ; je ne dis pas non plus qu'il est NÉCESSAIRE
d'être confronté à pareille problématique pour
évoluer. Disons que c'est une occasion qui m'a été
donnée, et dont j'ai tiré parti. Occasion que je remercie de
s'être mise sur ma route.
C'est chouette de pouvoir écrire tout cela, même
si c'est difficile aussi.
Voilà. J'aurais encore des tas de choses à
rajouter, certainement, mais pour le moment, je crois que j'ai dit
l'essence-ciel.
* 1 Simon, Y., & Nef, F.
(2002). Comment sortir de l'anorexie ? : Et retrouver le plaisir de
vivre (pp. 37). Paris, France, Odile Jacob.
* 2 Vanderlinden, J. (2006).
Vaincre l'anorexie mentale (pp.9). Bruxelles, Belgique, De Boeck &
Larcier s.a.
* 3 Maître, J. (1999).
Façons anorectiques d'être au monde : Anorexie mystique et
anorexie mentale, Socio-Anthropologie, Médecine et santé
: Symboliques des corps, [En ligne], mis en ligne le 15 janvier 2003.
URL :
http://socioanthropologie.revues.org/document53.html.
Consulté le 03 octobre 2011.
* 4 Simon, Y., & Nef, F.
(2002). Comment sortir de l'anorexie ? : Et retrouver le plaisir de
vivre (pp.37). Paris, France, Odile Jacob.
* 5 Malaguarnera, S. (2010).
L'anorexie face au miroir : Le déclin de la fonction
paternelle (pp.13). Paris, France, L'Harmattan.
* 6 Kestemberg, E., Kestemberg,
J., & Decobert, S. (1972). La faim et le corps : Une étude
psychanalytique de l'anorexie mentale (pp.14). Paris, France, PUF.
* 7 Ibid., pp. 14.
* 8 Decourt, J. (1954).
L'anorexie mentale au temps de Ch. Lassègue et de W. Gull. Presse
Médicale, 62 (16), 355-358.
* 9 Ibid.,
355-358.
* 10 Kestemberg, E.,
Kestemberg, J., & Decobert, S. (1972). La faim et le corps. Une
étude psychanalytique de l'anorexie mentale (pp. 14). Paris, France,
PUF.
* 11 Freud, S.(1956). La
naissance de la psychanalyse (pp.93). Paris, France, PUF.
* 12 Brusset, B.(1998).
Psychopathologie de l'anorexie mentale (pp.2). Paris, France, Dunod.
* 13 Jeammet, P. (1985).
L'anorexie mentale (pp.3). Paris, France, Doin.
* 14 Ibid., pp. 3.
* 15 Malaguarnera, S. (2010).
L'anorexie face au miroir : Le déclin de la fonction
paternelle (pp.16). Paris, France, L'Harmattan.
* 16 Kestemberg, E.,
Kestemberg, J., & Decobert, S. (1972). La faim et le corps. Une
étude psychanalytique de l'anorexie mentale (pp 14). Paris, PUF.
* 17 Simon, Y., & Nef, F.
(2002). Comment sortir de l'anorexie ? : Et retrouver le plaisir de
vivre (pp.37). Paris, France, Odile Jacob.
* 18 Jeammet, P., (1990). Les
destins de la dépendance à l'adolescence. Neuropsychiatrie de
l'enfance, 38, 190-199.
* 19 Vanderlinden, J. (2006).
Vaincre l'anorexie mentale (pp.9). Bruxelles, Belgique, De Boeck &
Larcier s.a.
* 20 Buckroyd, J. (2000).
Anorexie et boulimie (pp.118). Paris, France, J'Ai Lu.
* 21 Simon, Y., & Nef, F.
(2002). Comment sortir de l'anorexie ? : Et retrouver le plaisir de
vivre (pp.37). Paris, France, Odile Jacob.
* 22 Le petit Larousse
illustré 2010 (2009) (pp. 69). Paris, France : Larousse.
* 23 Coenen, M., Corcos, M.,
Dassonville, M., Delvenne, V., Jeammet, P., Maisin, I., Muguerza, J.,
Passelecq, A., Peodilis, M., & Vincent, T. (2006). Anorexie et
boulimie : Une clinique de l'extrême (pp.147). Bruxelles,
Belgique, De Boeck et Larcier.
* 24 Papet, N., Lafay, N.,
Manzanera, C., & Senon, J.L. Troubles des conduites alimentaires Q42
(pp.6) (En ligne).
URL :
http://senon.pagesperso-orange.fr/Documentation/telechargement/2cycle/moduleD/Troubles%20du%20comportement%20alimentaire.pdf.
Consulté le 10 septembre 2011.
* 25 Simon, Y., & Nef, F.
(2002). Comment sortir de l'anorexie ? : Et retrouver le plaisir de
vivre (pp.45). Paris, France, Odile Jacob.
* 26 Vanderlinden, J. (2006).
Vaincre l'anorexie mentale (pp.9). Bruxelles, Belgique, De Boeck &
Larcier s.a.
* 27 Simon, Y., & Nef, F.
(2002). Comment sortir de l'anorexie ? : Et retrouver le plaisir de
vivre (pp.37). Paris, France, Odile Jacob.
* 28 PopulationData.net.
Belgique : Population, (En ligne), mis à jour le 29 juillet 2011.
URL :
http://www.populationdata.net/index2.php?option=pays&pid=23&nom=belgique.
Consulté le 30 septembre 2011.
* 29 Simon, Y., & Nef, F.
(2002). Comment sortir de l'anorexie ? : Et retrouver le plaisir de
vivre (pp.54). Paris, France, Odile Jacob.
* 30 Chambry, J., Corcos,
M., Gubaud, O., & Jeammet, P. (2002). L'anorexie mentale
masculine : réalités et perspectives. Annales de
Médecine Interne, 153 (suppl. au n°3, pp. 1661).
* 31 Papet, N., Lafay, N.,
Manzanera, C., & Senon, J.L. Troubles des conduites alimentaires Q42, (En
ligne). URL :
http://senon.pagespersoorange.fr/Documentation/telechargement/2cycle/moduleD/Troubles%20du%20comportement%20alimentaire.pdf.
Consulté le 10 septembre 2011.
* 32 Vanderlinden, J. (2006).
Vaincre l'anorexie mentale (pp.15). Bruxelles, Belgique, De Boeck &
Larcier s.a.
* 33 Simon, Y., & Nef, F.
(2002). Comment sortir de l'anorexie ? : Et retrouver le plaisir de
vivre (pp.102). Paris, France, Odile Jacob.
* 34 - Coenen, M., Corcos, M.,
Dassonville, M., Delvenne, V., Jeammet, P., Maisin, I., Muguerza, J.,
Passelecq, A., Peodilis, M., & Vincent, T. (2006). Anorexie et
boulimie : Une clinique de l'extrême (pp.147). Bruxelles,
Belgique, De Boeck et Larcier.
- Simon, Y., & Nef, F. (2002). Comment sortir de
l'anorexie ? : Et retrouver le plaisir de vivre (pp.57-79). Paris,
France, Odile Jacob.
- Vanderlinden, J. (2006). Vaincre l'anorexie mentale
(pp. 37-47). Bruxelles, Belgique, De Boeck & Larcier s.a.
* 35 American Psychiatric
Association. (1996). DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles
mentaux. (Traduction française), (pp.130). Paris, France, Masson.
* 36 Papet, N., Lafay, N.,
Manzanera, C., & Senon, J.L. Troubles des conduites alimentaires Q42
(pp.3), (En ligne). URL :
http://senon.pagespersoorange.fr/Documentation/telechargement/2cycle/moduleD/Troubles%20du%20comportement%20alimentaire.pdf.
Consulté le 10 septembre 2011.
* 37 Simon, Y., & Nef, F.
(2002). Comment sortir de l'anorexie ? : Et retrouver le plaisir de
vivre (pp.71). Paris, France, Odile Jacob.
* 38 Vanderlinden, J. (2006).
Vaincre l'anorexie mentale (pp. 27-35). Bruxelles, Belgique, De Boeck
& Larcier s.a.
* 39 - Simon, Y., & Nef, F.
(2002). Comment sortir de l'anorexie ? : Et retrouver le plaisir de
vivre (pp. 40-44, 86-90). Paris, France, Odile Jacob.
- Vanderlinden, J. (2006). Vaincre l'anorexie mentale
(pp.15-24). Bruxelles, Belgique, De Boeck & Larcier s.a.
* 40 Le phénomène
de l'«alcoolorexie«, (contraction de alcool et anorexie), pose
actuellement un grave problème de santé publique.
* 41 Simon, Y., & Nef, F.
(2002). Comment sortir de l'anorexie ? : Et retrouver le plaisir de
vivre (pp.52-54, 80). Paris, France, Odile Jacob.
* 42 Les projets
éducatifs de prévention primaire de l'AM ou autres TCA seront
essentiellement présentés sous la forme de séances
informatives et d'animations sur le thème de la confiance en soi et de
l'estime de soi ou de l'alimentation saine. On évitera soigneusement
avec une population d'adolescents d'aborder directement le sujet de l'AM ou
autres TCA car ceci pourrait inspirer certains à adopter ces
comportements déviants. Il faudra donc pour l'ESP être très
prudent dans cette démarche de prévention primaire et si possible
collaborer avec des spécialistes en matière de TCA.
* 43 Coenen, M., Corcos, M.,
Dassonville, M., Delvenne, V., Jeammet, P., Maisin, I., Muguerza, J.,
Passelecq, A., Peodilis, M., & Vincent, T. (2006). Anorexie et
boulimie : Une clinique de l'extrême (pp.147). Bruxelles,
Belgique, De Boeck et Larcier.
* 44 Ibid.,
126-127.
* 45 Annexe 7A. (pp. - 18 -).
Entretien avec le Docteur André Passelecq, médecin psychiatre
à la clinique La Ramée, réalisé le 09
octobre 2008.
* 46 Annexe 7B. (pp. - 20 -).
Entretiens avec Mesdemoiselles N. Anthierens, E. Dondi et A. Soveges,
éducatrices à la clinique La Ramée,
réalisés en octobre 2008.
* 47 Annexe 7C. (pp. - 23 -).
Entretien avec Monsieur Stéphane Vandenabeele, animateur au SAAT de la
clinique La Ramée, réalisé en septembre 2008.
* 48 Annexe 7D. (pp. - 27 -).
Entretien avec Mademoiselle R. O., jeune femme anciennement atteinte d'AM,
réalisé en décembre 2009.
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