2.5 Les radios noires
La deuxième guerre mondiale a rendu la guerre
radiophonique plus malveillante. En plus des diffusions les nouvelles de la
guerre, les parties en conflit ont lancé plusieurs radios
« noires » visant à contrecarrer, dévier, mal
renseigner et saper le moral de l'ennemi. Selon les spécialistes de
l'action et de la guerre psychologique, ces radios sont dites
« noires » car l'émetteur n'est pas
identifié, par contre, les radios comme BBC or RRG qui ont un
émetteur clairement identifié sont dites
« blanches ».
2.5.1 Les stations noires des anglais
Alors que la BBC fut la radio officielle et blanche
anglaise, le bureau de guerre politique (Political Warfare
Executive) a chargé Sefton Delmer de la propagande
« noire » vers l'Allemagne pour démoraliser les
populations de ce pays. Ces diffusions visaient ceux qui n'avaient pas un haut
niveau d'allégeance pour l'état Nazi. Les diffusions de ces
radios noires se sont appuyées sur les discussions des rumeurs en les
répandant. Sefton Delmer était d'origine australienne, né
à Berlin. Après ses études à Oxford, il est revenu
en Allemagne comme correspondant à Berlin pour The Daily
Express. Pendant son séjour à Berlin, il a fait connaissance
avec Hitler, Goebbels, Himmler et les autres qui faisaient partie de la
direction nazie. En 1940, il a décidé de faire partie de la
guerre et s'est rapproché de ses amis dans les services secrets anglais.
Les radios noires diffusant en Allemand déclarèrent
qu'elles émettent à partir des stations secrètes
installées en Allemagne, mais en réalité ce sont les
radios diffusant à partir de l'Angleterre. Ces émissions devaient
donner l'impression qu'elles ne s'adressaient pas au grand public, mais
devaient faire en sorte que les auditeurs capteraient par hasard des
conversations de militaires allemands. (Mettelet, 2008).
Delmer a lancé une station Gustav Seigfied Eins
(Georges Sucré) en 1941. La voix qui parla fut celle d'un
Der Chef, un vieux chef prussien qui va toujours
soutenir le Führer sur les ondes, utilisant les mots et les paroles qui
vont susciter une action contraire. Deutscher Kurzwellensender
Atlantik (Radio-Atlantique sur ondes courtes) et Soldatensender
Calais (Radio Calais-Armée allemande) furent deux autres stations
menées par Delmer dans lesquelles, il a utilisé les prisonniers
de guerre allemands antinazi pour diversifier les voix et les accents. Delmer
diffusa également de la musique classique allemande pour rendre ces
émissions plus authentiques.
2.5.2 Les stations noires des allemands
En 1940, les allemands lancèrent la radio Concordia pour
faire des émissions « noires » vers l'Angleterre.
William Joyce (un anglais fasciste qui faisait les émissions pour RRG
aussi connue comme Lord Haw-Haw) était chargé d'écrire les
scénarios pour cette radio. Bien qu'ils aient assez d'anglais dans leur
station « blanche », ils ne purent utiliser les
mêmes. Ils ne pouvaient pas utiliser des allemands avec un mauvais accent
pour une station qui prétendrait être diffusée depuis
l'Angleterre. Par conséquent, ils ont embauché des animateurs de
la poignée d'anglais qui demeuraient en Allemagne.
La première et la plus importante station de Concordia fut
le New British Broadcasting Station (NBBS) (Büro N) qui a
diffusé de 1940 -1945. L'autre station était Workers'
Challenge (Büro S) qui a diffusé entre
1940-45, elle a prétendu soutenir les ouvriers et a toujours
diffusé des messages incitant les ouvriers à s'opposer à
la guerre. Ces stations étaient mal connues pour le mauvais langage
qu'elles utilisaient. La Radio Caledonia (Büro NW) appelait aux
sentiments nationalistes des écossais et les encourageait à
créer une paix différente que celle de l'Angleterre. Elle a
diffusé entre 1940 - 41. Christian Peace Movement (Büro P)
était la quatrième station radio de la Concordia. Diffusant entre
1940-42, cette station a fait la propagande chrétienne vers
l'Angleterre. La dernière station était Radio National
(Büro F) qui diffusa pour juste un an (1943). Elle était
très antisémite.
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