B - Conditions de leur mise
en oeuvre
L'efficacité des solutions proposées ci-dessus
dépend des conditions de leur mise en oeuvre. Ainsi, nous formulons des
recommandations aussi bien à l'endroit de l'Etat, de la MEB que des
entreprises ou firmes externalisatrices.
v A l'endroit de l'Etat
L'Etat devrait faire face à la situation actuelle et
adopter une démarche juridique connue au plan universel : en
faisant recours au cas de la France (ou le transfert de personnel dans le
cadre d'une opération d'externalisation est régi par l'article L.
122-12 du code du travail et au cours de la relation, deux articles doivent
être gardés a l'esprit : l'article L. 125-1, concernant le
délit de marchandage et l'article L.125-3, concernant le prêt
illicite de main d'oeuvre), en attendant que l'Assemblée Nationale
Béninoise adopte une législation en la matière afin
d'éviter que l'exécution des dispositions existantes ne soit pas
entravée et rendue inefficace et entraîner par conséquent
l'impossibilité d'atteindre les objectifs fixés. Cela va
réduire au maximum les conflits rencontrés concernant ce type
d'activité. L'Etat devrait accorder davantage d'attention à la
question.
v A l'endroit de la MEB
Dans le souci d'accomplir pleinement le rôle qui est le
sien, la MEB prendra certainement en considération les recommandations
suivantes.
Nous recommandons que la MEB réorganise la gestion des
RH externes en organisant des formations idoines pour les agents nouvellement
recrutés et en recyclant tous les deux ans les anciens agents.
La transparence de la MEB pourra être
améliorée aux moyens d'actions de communication et de relation
publique plus efficaces, dont le but serait de faire comprendre plus facilement
aux entreprises l'utilité et les avantages d'une externalisation. Elle
pourrait aussi réduire la lenteur administrative et recruter du
personnel en qualité et en quantité.
Elle devrait procéder à une réflexion
profonde sur son statut par rapport aux conflits en justice, à une
spécialisation sectorielle des activités de l'entreprise,
à une innovation originale pouvant attirer les partenaires et à
proposer des assistances au niveau des communes et des municipalités.
La MEB devrait élaborer une stratégie de
développement des escomptes au niveau des banques primaires en vue
d'encourager les exportations par les entreprises, s'appuyer sur des
modèles déjà existants comme le cas de la Belgique par
exemple, de prévoir la réalisation d'enquêtes de
satisfaction pour éventuellement recadrer la prestation, d'être
plus présent sur le terrain, enfin de revoir les contrats les liant aux
firmes et agents recrutés de même que les clauses.
Il est important qu'elle trie dorénavant les agents
recrutés selon des critères tels que le niveau d'instruction,
l'âge, moralité...et procéder à des visites
médicales périodiques, distribuer des produits par exemple le
lait permettant de réduire la nocivité de l'essence sur leur
santé et recourir à des conseillers juridiques. De plus, elle
devrait recourir à une assurance santé à chacun de ses
agents hormis celle de la CNSS et à un psychologue.
v A l'endroit des entreprises et firmes
externalisatrices
Ces entreprises et firmes devraient avoir une vision et un
projet stratégique, mettre en place un suivi régulier des
relations avec leur prestataire et mettre en place en interne une personne
dédiée à l'externalisation, impliquer les cadres de
l'entreprise. Ceux-ci devraient créer une équipe projet qui est
une entité pluridisciplinaire formée d'un expert juriste, d'un
expert opérationnel et un informaticien qui va jouer un rôle
essentiel dans la réussite de l'externalisation, mais surtout prendre le
soin d'étudier et de vérifier si le service à externaliser
en vaut vraiment la peine et que cela leur procurera un grand avantage.
Externaliser et se concentrer sur son coeur de métier
sont deux facettes du management moderne caractérisé par la
flexibilité, la réduction de la complexité
organisationnelle et le suivi des mutations technologiques. Une
stratégie prisée de plus en plus par les entreprises,
l'externalisation doit faire l'objet d'une approche scrupuleuse favorisant la
réussite de la diligence.
Génératrice d'avantages, l'externalisation doit
être entreprise sans porter atteinte aux intérêts des
salariés affectés par cette stratégie. D'où la
nécessité de vérifier certains critères et
conditions quant à la préservation de la stabilité des
contrats de travail et l'épanouissement des carrières.
Au Bénin, l'externalisation est en plein essor, en
raison d'une part, de la fragilité du marché de prestation, et
d'autre part du fait de l'absence d'études et de recherches dans ce
domaine d'où la menace sur les emplois et carrières.
Face à tous ces problèmes
précédemment cités dont les causes sont connues, nous
avons suggéré des approches de solutions basées sur une
meilleure gestion des ressources humaines externalisées.
Pour garantir l'efficacité des solutions
proposées, les autorités de la MEB devraient effectivement
appliquer les recommandations formulées dans la perspective de
l'amélioration de la gestion de l'externalisation des ressources
humaines
Cependant, des recherches s'avèrent alors
indispensables pour prendre en compte cet aspect important afin d'assurer la
couverture totale du territoire national.
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