1.2.1 Les stéréotypes dans les
représentations collectives des pays du sud
Comme les diasporas qui font partie de ce mémoire sur
la radio viennent de pays du Sud autrefois colonisés par les pays du
Nord, j'aimerais bien élargir quelques aspects de représentations
du pays du Sud par les pays du Nord et par les peuples de ces derniers.
Historiquement, dans l'axe Nord-Sud, c'est le Nord qui a
dominé pendant l'ère d'impérialisme, quand les pays du
Nord sont devenus plus puissants que les pays du sud, devenus, eux, des «
colonies ». Actuellement on trouve que presque toutes les
représentations médiatiques concernant les pays les moins
puissants par les pays plus puissants entrent dans des
stéréotypes. Les théories suivantes vont éclairer
quelques idées dont les stéréotypes du Sud sont issus.
Selon Edward Said Impérialisme'
désigne la pratique, la théorie, et la mentalité d'une
métropole dominatrice qui gouverne un territoire lointain. Le
colonialisme' qui est presque toujours une conséquence de
l'impérialisme, est l'installation d'une population sur un tel
territoire. « L'empire écrit Michael Doyle, est une relation
officielle ou informelle ou un Etat contrôle la souveraineté
politique effective d'une autre société. Il peut être
instauré par la force, la collaboration politique, la dépendance
économique, sociale et culturelle. L'impérialisme est simplement
le processus ou la stratégie d'établissement et de maintien d'un
empire » (Said 2007 : 44).
1.2.2 L'Orientalisme
En 1978 l'intellectuel Palestinien Edward Said, a tenté
de comprendre les représentations générées par les
pays coloniaux. Dans son ouvrage Orientalisme : L'Orient créé
par l'Occident (1978) il a élaboré la théorie que
l'orientalisme est un style occidental de domination, de restructuration et
d'autorité sur l'Orient. De manière constante, la
stratégie de l'orientalisme est fonction de cette
supériorité de position (sic) qui n'est pas rigide et
qui place l'Occidental dans toute espèce de rapports avec l'Orient sans
jamais lui faire perdre la haute main (Said 1978 :20).
De surcroît, la prise en compte par l'imagination des
choses de l'Orient était plus au moins exclusivement fondée sur
une conscience occidentale qui se représentait elle même comme
souveraine ; de sa position centrale indiscutée émergeait un
monde oriental, puis une logique gouvernée non seulement par la
réalité empirique, mais par toute une batterie de désirs,
de répressions, d'investissements et de projections (Said, 1978 :20).
En même temps Said soutient que l'Occident et l'Orient
ont été fabriqués par l'homme. C'est pourquoi tout
autant que l'Occident lui-même, l'Orient est une idée qui a une
histoire et une tradition de pensée, une imagerie et un
vocabulaire qui lui ont donné réalité et
présence en Occident et pour l'Occident. Les deux entités
géographiques se soutiennent ainsi et, dans une certaine mesure, se
reflètent l'une l'autre.
Said a soutenu que le terme Orient' n'est qu'un
assemblage de représentations construites par des pays puissants.
L'Orient est une création des pays de l'Ouest et porte une image
contraire et inférieure à la leur. La culture du pays
colonisé est « autre » par rapport à
la culture du pays colonisateur. L'orientalisme est un système de
régularisation de la connaissance qui appartient au pays colonial. Il
s'agit de l'interprétation de la culture du pays colonisé par les
pays coloniaux par rapport à leur propre culture, leurs langues, leurs
arts et leurs modes de la vie. Les pays colonisateurs génèrent
une image globale de la société colonisée. Les pays
colonisés internalisent ces représentations
générées.
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