La construction de territoires imaginaires par et pour les diasporas à travers trois radios locales grenobloises( Télécharger le fichier original )par Elsa Mathews Université Stendhal - CoMundus: Media, Communication and Cultural Studies 2010 |
4.4 n i)1 iiiriDatEDf IffN P rtiqDHIEtiMBien que Radio Kaléidoscope ne diffuse pas de journaux qui nous apportent les actualités du monde, elle diffuse des journaux qui nous renseignent à propos des événements d'Amérique Latine.. Les sources de ces journaux sont, « United Press International », « Agence France Presse » pour les informations de caractère général et puis « Pulsar », « l'Agence Venezuela », « l'Agence Cubaine d'Information », « Radio Oaxaca », « Radio Universidad de Chile » pour des actualités d'Amérique Latine. 4.4.3 MusiqueRadio Kaléidoscope joue des musiques diverses. Depuis le matin jusqu'a minuit la radio diffuse la musique de pays et de régions différentes de la France comme la Corse et la Bretagne. Il y a aussi une émission sur la musique reggae de la Jamaïque, sur la country music des Etats Unis. L'émission Amalgame diffusée chaque jour à 7 heure du matin et 13 heure de l'après midi nous présente, pendant une heure, la diversité musicale du monde, par exemple le Jazz ornemental, le choral argentin, un morceau musical d'opéra chinois, de la musique méditerranéenne, etc. 4.4.4 Les Signatures SonoresJ'illustre ici quelques signatures sonores de la radio Kaléidoscope.
La voix qui énonce ces signatures sonores est féminine, jeune et aigué Le rythme est lent et le message signifie la diversité et musicalité sonore de cette radio. 4.4.5. Les émissions visant la diaspora d'Afrique sub-saharienne
des esclaves africains95. L'autre émission est Tam-Tam d'Afrique diffusé chaque Samedi à 22 heure. Cette musique nous présente la musique moderne de toute l'Afrique. J'analyse quelques diffusions qui présentent la culture de la diaspora de l'Afrique sub-saharienne dans l'émission Fais Moi Une Scène. Diffusée chaque Mardi et Vendredi à 18h cette émission nous présente un entretien avec un artiste qui est souvent originaire de l'Afrique sub-saharienne. Les artistes sénégalais sont présentés plus fréquemment que ceux des autre pays africains. Cette remarque vient à l'appui de ce que nous avons décrit au paragraphe 3.3 Voici trois extraits d'entretien avec des artistes originaires d'Afrique subsaharienne S Judith Eya et la Cie Entretien avec Judith Eya une artiste d'origine franco-gabonaise. Dans cet entretien, Judith parle en détail de sa compagnie de danse et musique bantoue. Je présente des extraits qui s'accordent bien à mes observations sur la diaspora et ses représentations à la radio. Transformation : Music/ Parole/ bantou Introduction par le présentateur : a) Présentateur : Madame Judith Eya est une jeune femme grenobloise qui a ses origines au Gabon, ses parents sont évidemment nés làbas~dans ce pays là, dans la capitale notamment, à Libreville et ils sont venus en France dans les années 60-70, venir travailler ici, et puis ils sont retournés dans leur pays d'origine. Quant à Judith, elle, elle est restée ici à Grenoble notamment après avoir fait des études dans le coin elle a décidé de se pencher vers l'artistique en créant une compagnie notamment de danse; c'est la compagnie Bantou. Alors, aujourd'hui, 95 Source : http://www.radio-kaleidoscope.net/Fleuve%20congo.htm je reçois madame Judith Eya afin de parler d'une part de la culture bantou...du peuple bantou qu'on retrouve à travers toute l'Afrique quasiment à l'exception de l'Afrique du Nord ; évidalment (sic) ; surtout de cette bande d'Afrique Centrale, Afrique Australe et de l'Afrique de l'Ouest. Madame Judith Eya , bonjour
I) Judith: Ah oui, quand il m'a appelé je n'ai pas... je n'ai vraiment pas hésité, on m'a dit la festival SOS racisme, j'ai dit mais...ça tombe bien, c'est justement à ce moment qu'on doit s'exprimer en disant qu'il faut être tolérant vous savez...le racisme (incompréhensible) quoi c'est la méconnaissance de l'autre on connaît pas l'autre... on ne s/fait pas d' à priori...et puis (incompréhensible) mais il faut découvrir...il faut découvrir l'autre vous savez partout il y a du bon et du mauvais...eh. g) Présentateur: Et vous qui avait cette double culture française et gabonaise, est-ce que vous avez ressenti, vous dans votre parcours de votre vie de femme, justement, de tension, à un moment donné de tension par rapport à votre origine , votre couleur de peau, ou tout simplement à votre culture, cette double culture justement.
fait ses armes dans les années 2000 au début des années 2000 à Dakar où 5 il a été créé par Mame Fall jeune homme sénégalais de la médina le quartier de Dakar et puis il a essaimé un petit peu à travers toute l' Europe pour aller jusqu'à Prague le mois passé et en revenir bien sûr. Alors le Black Thiossane délivre un message de paix, d'espérance de rencontre à travers une musique chaloupée, beaucoup acoustique avec toujours cet envie de dialoguer à travers les cultures, Mame Fall est le petit frere pour l'anecdote du grand Abu Fall le conteur, réalisateur et musicien, instrumentiste et que sais-je encore, qui est Grenoblois d'adoption depuis une trentaine d' années comme vous le savez et qui par ailleurs sera en concert dans le cadre du « Festival des Art du récit » ce n'est pas un concert d'ailleurs mais une pièce de théâtre le lundi 18 Mai au théâtre Premol à Grenoble à 20h 30 pour Alger-Dakar par Abu Fall et Said Ramdan une 15 rencontre entre deux conteurs qui parle de leurs villes respectives Alger et Dakar c'était pour l'anecdote, donc... toute de suite et bien je vous propose de rentrer en contact avec le black Thiossane on aura l'occasion d' entendre des morceaux enregistré dans le studio à la radio pour agrémenté cette conversation... voila...eh bien c'est parti..pour une heure de musique et de parole. Instrument/Musique Africaine. j) Le présentateur: Vous ça fait...environ...deux ans à peu prés même si vous faites de nombreux aller-retour entre la France et puis plein d'autre pays d'ailleurs...ou le Sénégal d'où vous venez à l'origine comment vous observez cette société française qui est de fait métisse puisqu'il suffit de regarder autour de nous dans la rue pour voir des couples...qui sont des couples mixtes..de voir des gens qui viennent d'ici ou d'ailleurs a plus au moins long terme...bref on sait bien que le métissage existe en France et pourtant on s'aperçoit que justement ces populations qui sont d'origine étrangère je dirai en plus visibles c'est-à-dire les gens qui sont plutôt café-au-lait ou noir ou asiatique pas ceux qui sont de type caucasien pour prendre des termes un petit peu comme ça techniques ...eh pourquoi ces gens là ...souvent... et les jeunes en particulière se sentent mal ? Voila... Vous votre observation de la société française depuis que vous êtes là comment vous la voyez justement comment vous vivez ce métissage vous l'analysez à travers votre oeil, justement de grand voyageur ?
ces travers et touts ces bonheurs. Quelle est la formule que vous appliquez à vous et qui pourrait être je dirais transmise à ces enfants qui ont du mal à vivre une double culture dans une société qui parfois met de côté...ceux justement qui ont des origines d'ici ou d'ailleurs.
participation et apprendre...et la vie il faut l'apprendre parce que un peuple sans passé sera-t-il sans histoire...si tu peux pas...si tu connais pas le passé tu peux pas affronter le présent. Donc moi tous ces jeunes là, j'ai espoir que un jour il vont trouver ce qu'ils cherchent mais encore une fois le respect est récipropre(sic) et dans le tram tu trouves les phénomènes dans la rue...moi parfois... on mon... dans le tram ou dans le bus parfois...tu vois les jeunes, père français, mère française, ils se lèvent, ils laissent les vieux s'asseoir, il y en a d'autres qui ne font pas, pour moi ils sont minorité...parce qu'ils sont minorité et un jour tous ces problèmes là qui passent en France...moi ça fait deux ans comme je t'ai dit....je suis là, parfois j'allume la télé je regarde les infos...je vois les gens comment ils sont frustrés et toutes ces frustrations là aussi j'ai espoir quoi 75que ça va se régler mais jamais je démissionne et je refuse (incompréhensible) la tradition quoi ? o)...aujourd'hui et Manu...je partage avec toi la même maison et (incompréhensible) tu me le dis, tu me le dis pas. Chaque jour moi quand je me lève je vais te dire « bonjour ». Tu me réponds, tu me réponds pas je vais te saluer, parce je sais que j'habite seul et tu 80habite seul et si je tombe malade ou je meurs à côté si tu viens pas je vais pourrir. Et cette histoire là, c'est un phénomène que tu trouves à la télé, donc, pour moi je dis..c'est un problème d'éducation et on est des humains, on est pas des chats, on est pas des chiens, on n'est pas des...brebis. On mange debout et nous on... vote.... pour l'être humain mais jamais le stress, on perd pas le plan. On essaie d'être juste bien dans la vie 85et dans notre peau et ça il te faut des connaissances et ces connaissances c'est quoi ? C'est juste ce que tu sais pas, demande l'autre, apprend et regarde l'autre chaque fois quand tu le regardes tu vois ton village. Tu doutes pas ! Malgré toutes les contradictions qui sont là, tu doutes pas, parce que tu optes pour la vie, parce que la vie est magnifique. Donc, nous qui vient de l'autre côté on a des choses qui sont là depuis la nuit des temps. On sait que l'Afrique est le berceau de l'humanité et nous tous on est des Africains, on est des Européens, on est des Asiatiques. Mais l'Afrique, c'est là-bas que l'histoire est débutée. Et donc, aujourd'hui tous ces jeunes là qui sont en manque de connaissance c'est pas de leur faute, ils sont sacrifiés...mais ça aussi ça doit pas aller à pousser à péter les plombs. Le Page et Tabouret Keller (1984) définissent le mot « identifier » par au moins deux sens : le premier est le fait de reconnaître une personne particulière, une entité particulière, le seconde est de reconnaître une personne comme une partie d'une entité plus large comme membre de... nous pouvons nous identifier nous-mêmes avec un groupe, une cause, une tradition. «Les actes d'identité » sont en relation symbiotique entre ces deux niveaux, et les comportements d'individus reflètent des attitudes envers les groupes, les causes et les traditions mais aussi sont contraints par des facteurs identifiables, externes, exocentrés. Les identités d'un groupe résident dans la projection de chacun au groupe. Ces conceptions de l'identité se tissent à l'interface de deux espaces, un espace intérieur « endocentré » par rapport à un autre espace « exocentré » (notion de mobilité externe) qui replace les identités dans les rapports intercommunautés. La dynamique des constructions des identités se joue dans les rapports et les tensions entre et à l'intérieur de ces espaces, rapports de clôtures ou des chevauchements de frontières, catégorisations, différenciations, unification, construction de la différence et de l'altérité (représentations catégorielles du « moi je » et « d'eux » produites à partir des perceptions de chaque individu membre d'un groupe) (Dreyfus, 2006). Dans le premier extrait (Judith Eya et Cie) d'entretien
affiché ci-dessus nous que je détermine comme « endocentrée » par rapport à celle du présentateur de la RKS, une entité française que j'identifie comme « exocentrée ». Pendant le processus d'interaction entre ces deux entités il émerge un stéréotype et une identité vécue de la diaspora d'Afrique sub-saharienne Le présentateur en introduisant son invitée, (partie a), lui attribue une identité diasporique en décrivant l'origine gabonaise des ses parents et leur parcours en France et puis leur retour au Gabon. Dans la partie c le présentateur interroge son invité sur les raisons identitaires de sa participation au festival « Melting Pot ». Dans cette partie il utilise un marqueur d'hybridité : la « double culture », pour décrire les origines franco-gabonaises de l'invitée et dans la partie f, l'invitée explique les raisons des problèmes que son identité pose dans la société française (méconnaissance de l'autre) et ce festival peut aider à résoudre ces problèmes. Dans la partie g le présentateur demande comment la « double culture » de l'invitée, son sexe ainsi que sa couleur de peau, signe qui manifeste sa différence clairement, se heurtent aux préjugés de la société française. L'invitée dans la partie f nie être discriminée à cause de sa « double culture » mais accepte que sa couleur de peau provoque des réactions négatives et ensuite elle explique sa façon de réagir par rapport à ces attitudes. Dans le deuxième extrait (Black Thiossane) Comme l'invité n'est pas resté assez longtemps en France pour qu'il fasse partie d'une diaspora en Isère je l'identifie comme « exocentré ». Dans ce cas là le présentateur de RKS, représentant la société française, devient « endocentré ». Dans cet extrait je trouve que l'invité exocentré exprime ses observations à propos de la société française qui est endocentrée. En même temps nous sommes informés que le
grand-frere de l'invité Abu Fall informe que Mame Fall vient d'entrer en France, il accorde une identité diasporique à son grand-frère Abu Fall, en informant qu'il «est Grenoblois d'adopion depuis une trentaine d' années ». Et en annonçant le thème de la pièce de théâtre : « Alger-Dakar par Abu Fall et Said Ramdan une rencontre entre deux conteurs qui parlent de leurs villes respectives Alger et Dakar » le présentateur fait référence à une interaction entre les diasporas d'Afrique subsaharienne et maghrébine. Cette énonciation est une reconnaissance de l'hybridité que les diasporas en France expérimentent. Dans la partie i le présentateur demande à l'invité son avis à propos de la société française qui inclut les membres de la diaspora. En décrivant cette société il utilise les marqueurs d'hybridité comme « métisse », « couple mixte », « de gens qui viennent d'ici ou d'ailleurs », « métissage », « cette population qu'on dit d'origine étrangère ». Pour décrire la couleur de peau de ce peuple qui représente l'idée de l'hybridité, comme postulée par Stuart Hall il utilise les marqueurs de couleurs : « café-au-lait », « noir », et ethniques « asiatique ». Selon le présentateur, la population française des différentes diasporas d'Afrique sub-saharienne ne se sent pas à sa place « les jeunes en particulier se sentent mal ?». En répondant à cette question l'invité dans la partie k explique que la raison en est l'éducation. Encore, dans la partie l, le présentateur relance la question d'une manière différente pour avoir une explication plus claire. Il utilise les marqueurs d'hybridité comme « culture double, triple, métisse », « qui sont français depuis toujours parce qu'ils sont nés ici », « d'ici ou d'ailleurs », pour souligner l'hybridité de la diaspora, en même temps il utilise les marqueurs comme « singularité », « différence », « manière d'être commune » pour accorder une identité unique à la diaspora. En répondant à cette question dans la partie m le locuteur utilise les marqueurs de possession (mon pays) en parlant de la France. Et il se réfère à l'époque de l'histoire de la France, pendant laquelle ses parents se sont battus pour ce pays (Voir partie 3.3). Avoir grandi pendant cette période en voyant les membres de sa famille consacrer leurs vies pour un autre pays est le type d'éducation que le locuteur a reçu. Et pour mieux souligner son point de vue il raconte un incident de discrimination quand il était en France et comment cet incident était lié à un manque de connaissance et a un type d'éducation de l'autre. Donc, la question posée par le présentateur a suscité une réponse qui a incorporé toutes les relations imaginaires que le locuteur a avec la France. En même temps je me suis rendue compte d'une série de tensions et de processus de stéréotypages entre l'identité vécue, ressentie, par le locuteur et les identités attribuées par les autres96. Enfin dans la partie n, l'invité explique que son peuple n'est pas ici juste pour gagner de l'argent et rentrer dans son pays. Les immigrés sont ici pour « apporter leur participation et apprendre ». Cette dernière phrase élargit l'idée que les gens qui viennent d'un autre pays en France ne sont pas ici juste pour des raisons économiques mais veulent participer à la vie française et apprendre tout ce qu'ils peuvent à propos d'une culture différente. Donc, on trouve que Mame Fall, nouvel arrivant en France identifié comme « exocentré » donne son avis par rapport à la société française qui, elle, est « endocentré » dans le deuxième extrait. Mais la société « endocentrée » décrite par l'animateur de RKS est une société hybride et de métissage et bien que la société « exocentrée » représentée par Mame Fall a des liens historiques avec la société « endocentrée » il expérimente des tensions d'identités qui sont 96 Martine Dreyfus, Production de stéréotypes en situation d'entretien dans Stéréotypage, Stéréotypes: fonctionnements ordinaires et mises en scène, Tome 4 Langue(s), Discours, Sous la direction d'Henri Boyer, Actes du Colloque International de Montpellier (21, 22, 23 Juin 2006, Université Montpellier III) ; L'Harmattan (2007) un résultat des stéréotypes de l'Afrique sub-saharienne créés par les préjugés ou méconnaissances existant dans la société française. Pendant cette émission la musique de la transformation, attente, et conclusion sont celle de la culture qu'ils traitent à ce moment. |
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