3.2.2 Le modèle de Basu et al :
· Description du modèle :
Ce modèle mécaniste plus récent que
celui de Kurul et Podowski est basé sur une phénoménologie
plus fine de l'ébullition nucléée pariétale et
prend notamment en compte le phénomène de glissement des bulles
le long de la paroi chauffante et son impact sur la répartition des flux
de chaleur. Il est, contrairement au modèle de Kurul et Podowski,
dépendant de la topologie de l'écoulement et s'appuie donc sur
les deux sous-régimes de l'ébullition nucléée
sous-saturée délimités par :
· le déclenchement de l'ébullition
nucléée (ONB) et par
· l'apparition significative de la vapeur (OSV) (fig :
3.2).
Le calcul de la répartition du flux de chaleur
pariétal entre chaleur sensible et chaleur latente est différent
de celui du modèle de Kurul et Podowski. En effet, le calcul de
convergence vers la température de la paroi est indépendant du
flux net d'évaporation ; ce dernier est obtenu dans un second temps
à partir de cette température de la paroi.
Fig 3.2 : répartition axiale des flux de
chaleur selon l'ONB et l'OSV [2].
On distingue trois régions :
- Region I :
Avant l'ONB. Il n'y a pas de création de vapeur et
l'échange de chaleur entre la paroi et le liquide s'effectue au travers
d'un flux de convection forcée Öf c.
- Region II :
Entre l'ONB et l'OSV. Des bulles de vapeur apparaissent et
grossissent sur la paroi ; toutefois, il n'y a pas de création nette de
vapeur dans cette zone : tout le flux pariétal est (au final) transmis
au liquide sous forme de chaleur sensible. Ce flux de chaleur est
modélisé comme un flux de convection forcée entre
l'écoulement et la
paroi un coefficient d'échanges
«amélioré» h~Fc ( = 1.3 hFC )
prenant en compte
l'augmentation de la rugosité de la paroi due à la
présence des bulles. - Region III :
Basu à considéré 3 scénarios
(voir figure 3.3) en fonction de la longueur de glissement (!~), la distance
entre deux cite de nucléation (s) et la densité des sites actifs
de nucléation (Na).
Fig 3.3 : schématisation des
scénarios du modèle de Basu et al.
Afin de ne pas alourdir la rédaction de ce mémoire,
les répartitions des flux du modèle de Basu et al dans la
troisième région ne seront pas développées.
3.2.3 Le modèle de Yeoh et al :
Ce modèle est en faite une amélioration de
modèle de podowski qui passe de trois flux à quatre flux avec
introduction de la notion glissement des bulles dédié par Basu et
al.
a\- Description du modèle :
Yeoh et al proposent un modèle
d'ébullition nucléée basé sur la répartition
des flux du modèle de Kurul et Podowski, tout en introduisant la notion
de glissement des bulles sur la paroi proposée par Basu et al.
Néanmoins, cette prise en compte du glissement des bulles est
limitée par le fait que le modèle de Yeoh et al. Ne
traite pas la coalescence des bulles sur la paroi.
b\- Répartition des flux de chaleur de
modèle de Yeoh et al :
Ce modèle de type «Kurul et Podowski
amélioré» passe alors de trois (3) à quatre (4) flux,
le quatrième étant un flux de conduction instationnaire lors du
glissement des bulles sur la paroi :
· Öf c : le flux de chaleur monophasique par
convection forcée,
· Ötc : le flux de conduction instationnaire
lors du détachement ou décollage des bulles de leur site de
nucléation,
· Ötc,sl : le flux de conduction
instationnaire lors du glissement des bulles,
· Öe : le flux net de
chaleur par évaporation.
De manière identique au modèle de Kurul et
Podowski, le flux de chaleur pariétal correspond à la somme de
ces flux.
?~?~ = ?~fc ?~?~ ?~tc ?~tc,?~1
|
(3.16)
|
c\- Modélisation de modèle de yeoh et
al
* Le flux de convection forcée Öf
c
Le flux de chaleur transmit au fluide par convection
forcée est donnée par :
Öfc = Afchfc(Tw -- T)
|
(3.17)
|
La fraction de l'aire non-influencée par les bulles
Afc est calculée à partir de celle
influencée par les bulles Atc :
(K ð14)t1wf1+ (K
ð d) III -- twf) I+ NagKD tlw
mi2
Atc =l RfNa [ 4
4 )
(3.18)
D'oA :
|
|
|
Afc = 1 -- Atc
|
(3.19)
|
Le coefficient de transfert thermique convectif hfc
est calculé en utilisant la corrélation de Dittus-Boelter :
ki o4
hf, = l 00I23 1Reors Pr (3.20)
ph 1 1
OA :
Pr1 = (CP ì) ; 1Re1 = l (ñi d
k 1 ìi )1
Cette corrélation est valable pour un écoulement
ascendant dont le rapport L/Dh>50, Re >10000 et 0,7 = Pr = 160.
* Le flux de conduction instationnaire
(1)t, :
Lors du détachement ou décollage des bulles de
leur site de nucléation. Ce flux est calculé par les auteurs
comme un flux de conduction instationnaire appliqué sur la fraction de
l'aire influencée par les bulles 24tc se
détachant ou décollant de leur site actif de nucléation.
Il est pondéré par le facteur de réduction Rf
afin de différencier les bulles décollant et les bulles glissant
sur la paroi :
2
Ö~~ = 2 ~ ~~ñ~~~~
ð~~ ~T~ - T R N ~ K ~ð~~
~ ~ t f
|
(3.21)
|
~
2 ~ ~~ñ~~~~
ð ~~ (T - T) R N ~ ~ð~~
~ ~ (1 - t f )
|
* Le flux de conduction instationnaire influencé
par le glissement des bulles
Otcs/
Lors du glissement des bulles sur la paroi. Ce flux est
également calculé comme un flux de conduction instationnaire
classique rapporté à la fraction de l'aire influencée par
les bulles 24tc glissant sur la paroi. Il est
également multiplié par le facteur de réduction Rf
:
Ötcs1 = 2 ~ ~~ ñ~ ~~~
ð~~ ( T - T ) R N ~ l K D t f
~
+ 2 ~ ~~ ñ~ ~~~
ð ~~ ( T - T ) R N ~ f t ~ð ~~~
~ ~ ( 1 - t f )
|
(3.22)
|
* Le flux net d'évaporation
(Pe
Ce flux est calculé exactement comme celui du
modèle de Basu et al, et se différencie donc du
modèle de Kurul et Podowski par l'utilisation du facteur de
réduction Ri :
_IrD13
Öe = l RfNafa:
6
119ghfg
|
(3.23)
|
3.2.3.1 Modélisation de différents
paramètres : Le modèle de Yeoh et al. Comporte :
* une inconnue principale : soit la température de la
paroi Tw , soit le flux pariétal,
(I)w.
* plusieurs paramètres qui nécessitent d'être
modélisés.
1- le diamètre de détachement des bulles
Dd
2- le diamètre de décollage des bulles
Dl
3- la densité de sites actifs de nucléation
Na
4- le coefficient d'échange monophasique par convection
forcée hi c
5- le temps de croissance d'une bulle sur son site actif de
nucléation tg
6- le temps de glissement de la bulle sur la paroi
t51
7- le temps de décollage de la paroi t51
8- le temps d'attente entre le détachement (ou
décollage) d'une bulle son site actif de nucléation et
l'apparition d'un nouvel embryon de vapeur sur ce même site
tw
9- la distance de glissement 15 Les autres
paramètres sont des données thermo hydrauliques de
l'écoulement.
a. Diamètre de détachement
Ddet de décollage D1 :
Fig3.4:Illustration schématiques de
mécanisme de détachement, glissement et décollage de la
bulle de vapeur sur la paroi chauffante (2008, [10]).
L'évaluation de diamètre de détachement
et de décollage des bulles de la paroi s'appuie sur la résolution
d'un bilan des forces agissant à une bulle de vapeur isolée
grossissant sur une paroi chauffante (figure 3.5).
1- Différentes forces appliqués sur la
bulle :
Elles peuvent être décomposées en deux
catégories :
1. les forces statiques, qui existent même en absence
d'écoulement autour de la bulle,
2. les forces hydrodynamiques, qui due à l'existence de
l'écoulement
Ces forces sont schématisées sur la figure
ci-dessous :
Fig3.5 : Les forces intervenantes sur la bulle
de vapeur l'instant de détachement (2008, [10]).
2- Modélisation de différentes forces
: - La force de traînée Fqs
:
La force de traînée s'oppose au mouvement relatif de
la bulle.
Fqs = 6C?~ðì?~ur
(3.24)
?~1
?~
Oil : C?~ = 12 3 + ?~( 12 ?~?~ coef?~icient de
trainé. n=0 ; ?~?~?~ = ?~?~d(?~?~?~?~?~)
Rej,?~ + 0.796?~?~ ?~?~
- La force de portance Fsl :
C'est une force liée à la non-uniformité de
l'écoulement et/ou à la dissymétrie de la bulle qui
engendre une réaction perpendiculaire à la vitesse relative de la
bulle.
1
F?~?~ = C?~ñ?~u2ðr2
2
|
(3.25)
|
CL = 3.877Gç ( 1 ?~ +
0.014G?~2)
Re?~
|
1
4 Coefficient de portance.
|
Oil Reb , ReF sont les nombres de Reynolds de la bulle et de
fluide, respectivement.
Gs est le taux de cisaillement adimensionné
donné par la relation suivante :
G5 = ?~du r
dx?~x=r u (3.26)
La valeur de la vitesse u ainsi que sa dérivée
spatiale ( ?~'
?~?~ ) quand x = r, sont
calculées en utilisant l'expression analytique de
Reichardt pour l'écoulement simple phase liquide (régime
turbulent):
u+ = ?~
Uô
1 ln(1 + K x?~) + c ?~1 - exp (- ?~?~ ÷ ?~ - ?~?~
÷ exp (- ?~?~
= 3 ?~?~ (3.27)
Oil :
K
u : Vitesse de fluide à l'épaisseur (x) de la
couche sous refroidie (m/s).
u : Vitesse adimensionnelle en fonction de l'épaisseur
adimensionnelle (x+) qui est donnée par :
~+ = ñ~ ~ô ~ (3.28)
U1,u1k
U1, : Vitesse de frottement à la paroi (m/s), Elle est
déterminée à partir de
uô = u1,bu1k ( ~
2.36 in ~ei J-4.39) (3.29)
Avec ul,bulk est la vitesse moyenne de liquide au
centre de l'écoulement.
- La force de flottabilité Fb
:
Cette force est la résultante de la poussée
d'Archimède et du poids s'exerçant sur la bulle. Elle est
donnée par :
~
Fb = rðg (ñi - ñg)
~
|
(3.30)
|
- La force de croissance Fdu :
C'est une force liée à l'inertie du liquide
environnant la bulle mis en mouvement par l'accélération ou la
croissance de celle-ci.
Elle est déterminée suivant la
corrélation de Zeng et al, qui ont considéré une bulle
hémisphérique en phase de croissance dans un liquide visqueux, la
corrélation est la suivante :
Fdu = -ñ1ðr~ (~ ~ Cr? + rr·~
|
(3.31)
|
Où la constante empirique C est introduite pour tenir
compte de la présence de la paroi, en basant sur la comparaison des
données expérimentales disponibles, Zeng et al
ont proposé la valeur C~ = 20/3.
L'évolution temporelle du rayon des bulles r(t), ainsi
leurs dérivées r? et r ·
nécessaire dans la relation de la force de croissance
sont obtenus en considérant le modèle proposé par Zuber
(1961, [1]), r(t) est corrélé en fonction du nombre de
Jakob (Ja), la diffusivité thermique pour la phase liquide
(çi) et la constante empirique b par
la relation suivante :
r(t) = ~~ v~ ~~ ~~~~ (3.32)
OA :
ja= 0ñp1cP (nrw-TsA)=1 k l
; 41 =lñghloo Pl-pll
L'équationn (3.31) devient :
|
|
|
FMau= El--- 36PbEV4/4ð, /
|
(3.33)
|
La constante empirique b,d'aprèss Zuber, est au voisinage
de un(b1)) pourun nécoulementt vertical.
- La force de tension superficiell F. :
I
La force de tension de surface est une force capillaire qui
maintient la bullesur r la paroi ets'opposee au détachement et
décollage de celle-ci. Elle agit au niveau dela a ligne de contact entre
la paroi etl'interfacee liquide/vapeur.
Fsx =l- ~w0" an
f3[cos/3 ---sin1 a] l
Fs= E(3.34))
r(ax-()=1
11111Mkgy=El
E--dwo- 7r2(Ed_f30 [cos0/3+lsin M ] El
Enréalité,, lediamètree de contact
dw , 0 et0'évoluentt au cours
dedéveloppement t
de la bulle. Plusieurs auteurs ondonnée& des valeurs
issues del'expérimental..
Pour le modèle de Yeoh, les valeurs de
~~, 0 et 0' ont été donnée 0.09mm,
5l et
10° respectivement.
á l= è + 0' ; 13 I=
è -- 0'
- La force de pression de contact
Fcp:
La force de pression de contact résulte de la
différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur de
la bulle et correspond à la composante normale à la paroi du
bilan total des forces de pression qui s'exercent sur la bulle :
|
~
Fci, = dcr)indw
|
de la dynamique appliqué à une
|
(3.35)
bulle s'écrit :
(3.36)
|
1
-- 5r 4
|
Le principe
fondamental
|
ÓF 1= Fs + Fdu +
|
d
|
=
Fs1 + Fos + Fb + Fci,
I Pg dt (9bUb)
|
Le bilan des forces statiques et dynamiques projetées sur
les deux axes ox et oy, s'écrit :
d
/x: ÓFx 1 = Fsx + Fs1
+ Fdu. + Fcp I= Pg dt (9b.~b) (3.37)
d
/y : ÓFy 1= Fsy + Fb +
Fduy + Fqs I= Pg dt (9b.12b) (3.38)
Dans le cas de faible rapport de densité ( ñ:
<< 1 l ), les forces d'inerties sont
négligeables.
Dans le cadre des écoulements verticaux,
l'équation selon x gouverne le phénomène de
décollage des bulles de la paroi tandis que l'équation selon
y permet de décrire le détachement des bulles de leur
site actif de nucléation ainsi que le glissement de celles-ci sur la
paroi.
La détermination de diamètres de détachement
et de décollage s'appuis sur la résolution de ces deux
équations
Diamètre de détachement (Dd)
:
La bulle est attachée sur son site de
nucléation, elle est inclinée d'un angle è due à la
force hydrodynamique et hydrostatique de l'écoulement et grandit
jusqu'un volume critique du détachement Vd , la bulle alors quitte son
site de nucléation.
Le diamètre de détachement (Dd) correspondant au
volume Vd est défini comme suit :
Dd = l 2l (3vd)1/3 (3.39)
\ 4ð I
Le diamètre au détachement Dd s'obtient donc par la
résolution de l'équation suivante :
Fb + Fsy + Fdu sin 0 + Fqs = 0
(3.40)
Le diamètre de décollage (DL)
Au moment de glissement, la bulle se redresse (sans inclinaison,
0 = 0) elle prend
davantage de volume le long de la surface chauffante mais sans
la quitter jusqu'à ce que la force de portance Fsl (voir la)
est suffisante pour faire la décoller de la surface. Au point de
détachement.
Le diamètre de décollement (DL) correspondant au
volume VL est défini comme suit :
D L = l 2l (3:) 1/13 (3.41)
Le diamètre au décollage DL s'obtient donc par la
résolution de système d'équation suivant :
Fs1 + Fdu cosO + Fcp + Fsx = 0
(3.42)
b- Le temps d'attente tw [1]:
C'est le temps nécessaire à la reconstitution de la
couche limite thermique, suite au glissement et/ou au décollage des
bulles, est défini par :
c- La fréquence de nucléation
f :
La fréquence de nucléation f est
définie de manière classique comme dans le modèle de Basu
et al :
d- La densité de sites actifs de
nucléation Na :
La densité de sites actifs de nucléation
utilisée dans ce modèle est, comme pour Kurul et Podowski :
e- La longueur de glissement ls
:
Elle est approximée à l'aide de la
corrélation de Maity utilisée dans le modèle
de nucléation de Basu et al :
Fig 3.6 : Glissement de la
bulle sur la paroi [3].
f- La fraction de l'aire influencée par
le glissement des bulles Asl :
Elle correspond à la fraction de l'aire balayée
par les bulles lors de leur glissement sur la paroi et s'exprime en fonction
des diamètres de détachement et décollage.
0 est l'angle d'inclinaison de la bulle de vapeur.
· D51 le diamètre moyen des bulles pendant leur
glissement,
'sI = ('d + D1) / 2 (3.52)
h- Le facteur de réduction Rf :
Il est calculé de la même manière que celui du
modèle de Basu et al :
5 1
Rf = = (3.53)
ts 1 JfN~
S : la distance entre deux cite de nucléation.
i- Le paramètre K
Ce paramètre permet de rendre compte de la zone
d'influence effective des bulles. Il est pris égal à 1,8 pour ce
modèle [2]:
K = 1.8
|