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Analyse du partenariat public-privé dans la mobilisation des recettes douanières au Ghana: cas du projet « Destination Inspection Scheme"

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par Damien AINAHON
Université de Cocody d' Abidjan - DESS 2006
  

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I-3-2 Fondement théorique de l'étude.

Les ancrages théoriques qui soutiennent les Partenariats Public-Privé sont fondés sur le rôle et l'efficacité de l'intervention de l'Etat dans la sphère économique.

D'une manière générale, l'Etat a toujours été présent dans l'esprit des penseurs tant classiques que modernes, et des théoriciens, qu'ils soient philosophes, sociologues ou économistes.

Les questions touchant le rôle et la place de l'Etat continuent d'alimenter les débats, tout comme les thématiques liées à la pertinence des politiques publiques et des programmes gouvernementaux de même qu' à l'efficacité des administrations publiques.

Les PPP s'insèrent dans une dynamique de recul de l'Etat providentiel et opérateur et semblent déboucher sur une configuration de gouvernance novatrice. Alors, de quelles approches théoriques répondent ces partenariats?

Les principales théories qui fondent les PPP peuvent être résumées dans les approches suivantes : la théorie de l'efficience-x, la théorie du New Public Management, la théorie des coûts de transaction, la théorie de l'agence et la théorie des choix publics.

Selon la théorie de l'efficience-x développée en 1966 par Leibenstein, certaines inefficacités organisationnelles ne résultent pas d'un défaut d'allocation des facteurs de production mais plutôt des facteurs non mesurables voire non identifiables (facteurs-x) tels que motivation, savoir faire, culture d'entreprise etc.

Les réflexions primaires de Leibenstein (1966) sur la théorie de l'efficience-x étaient appliquées à l'analyse du sous développement et n'établissaient pas de lien formel entre l'inefficience-x et les organisations publiques. Ce lien sera établi dans son article publié en 1978, où il dégage un certain nombre de facteurs qui seraient source d'inefficience-x tels que l'absence de pressions externes qui favoriserait une `vie tranquille' dans l'administration publique, l'immortalité de l'administration publique et la multiplicité des objectifs qui lui sont assignés. Selon Leibenstein, les sources d'inefficience dans l'administration publique se trouvent justifiées par les comportements inadaptés de l'Etat et de ses agents, d'une part et par la structure organisationnelle fortement bureaucratisée de celle-ci, d'autre part. C'est pourquoi

les théoriciens de l'efficience-x soutiennent que les PPP pourraient contribuer à réduire de manière substantielle les sources d'inefficience-x dans les organisations publiques, permettant ainsi à celle-ci de renouer avec la performance et la compétitivité.

Quant à la théorie du New Public Management (NPM) née en Grande Bretagne au début des années 80, elle vise à introduire dans l'administration publique les valeurs et les modes de fonctionnement de la firme privée. Le NPM apparaît comme l'une des reformes ayant précédé et précipité de façon implicite les PPP. Cette théorie va de l'idée que la modernisation de l'administration publique et l'amélioration de sa gestion sont des processus qu'il faut engager afin de donner aux services publics leur lettre de noblesse et surtout de renouer avec l'efficience et l'élimination des énormes déficits accumulés au cours de ces dernières années. Le NPM peut être perçu comme une sorte de réponse à la crise des finances publiques. Il faut préciser que cette nouvelle approche, dans ses principes, a grandement favorisé l'émergence des PPP qui posent l'efficience comme dogme dans la gestion des affaires publiques.

Une autre approche est celle des coûts de transaction, développée par Coase (1937) et reprise par Williamson (1985). La théorie des coûts de transaction considère que si les administrations publiques sont inefficaces, c'est parce qu'elles ne sont pas capables de minimiser leurs coûts de transaction (coût d'information, de négociation, d'exécution des contrats) contrairement aux firmes privées. L'une des argumentations de cette théorie est qu'au sein des organisations publiques, la rigidité des structures, le processus de prise de décision et les cercles vicieux bureaucratiques imposent une délégation de pouvoirs; ce qui engendre, en raison, notamment de l'imperfection de l'information et des comportements opportunistes1 des agents, des structures onéreuses et des mesures coûteuses de surveillance. Ces comportements opportunistes dans un contexte d'asymétrie de l'information font que les transactions dans la sphère publique se font sur les produits de mauvaise qualité (Akerlof,1970). Cette même idée est soutenue par la théorie de l'agence qui prétend que l'entreprise est un noeud de contrats entre un mandant (le principal, l'Etat) et un mandataire (l'agent, le gestionnaire). Pour s'assurer de la qualité de l'effort de son agent, le principal doit instaurer un système incitatif. Ce système

1 L'opportunisme consiste, dans un contexte d'information incomplète, à rechercher son intérêt personnel, en ayant recours à la ruse et à diverse forme de tricheries.

incitatif est trop coûteux dans les entreprises publiques. Selon cette théorie, le PPP constitue une approche qui permet à l'Etat de minimiser ses coûts d'agence.

Dans le même sens, Buchanan (1972), dans sa théorie des choix publics, postule que l'inefficience des entreprises publiques est due notamment aux groupes d'intérêt et aux jeux politiques qui caractérisent l'administration publique. L'argumentation de l'école des choix publics est que les personnes qui sont supposées pendre des décisions publiques notamment les administrateurs d'entreprise, les politiciens et les bureaucrates, le font, non pas en privilégiant les intérêts de la société dans son ensemble, comme l'affirment les discours officiels étatiques, mais plutôt leurs intérêts propres comme c'est le cas pour tout autre individu dans d'autres contextes de la vie privée (Hodge, 2000).

Ce courant oppose l'Etat et le marché en considérant le marché comme le mécanisme d'allocation efficiente par excellence des ressources. La préoccupation de ces théoriciens s'oriente vers la manière de rendre minimale l'intervention de l'Etat dans l'économie. Cette théorie considère donc qu'en raison de l'inefficacité de l'Etat, pour des considérations partisanes et bureaucratiques, il est impérieux de soumettre à la sanction du marché, le plus grand nombre d'activités gouvernementales.

Notons pour conclure cette revue de littérature que, ces différentes approches ne font pas l'unanimité au sein des économistes. Les débats sur l'intervention de l'Etat dans la sphère économique continuent.

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