II-2 APERCU DE L'ECONOMIE GHANEENNE
II-2-1 Le cadre macroéconomique
Au moment de l'indépendance en 1957, le Ghana avait le
PNB le plus élevé de l'Afrique3. Mais son
économie a connu un net déclin dans les années 70. Au
début des années 80, le Président Rawlings a lancé
un programme rigoureux de redressement économique conformément
aux institutions de Brettons Wood. Le Gouvernement a commencé par se
désengager de la gestion de l'économie, ouvrant la voie aux
forces du marché. Pendant environ 15 ans, l'économie s'est
stabilisée et la croissance moyenne du PIB a évoluée
autour de 5% (BAFD/OCDE, 2005). Cette croissance est tirée par
l'agriculture avec comme produit principal le cacao. La production du cacao a
atteint en 2003, un niveau record depuis près de 20 ans avec un taux de
croissance de 6,1% (BAFD/OCDE, 2005), grâce aux conditions climatiques
favorables et à la situation de crise en Côte d'Ivoire.
La production industrielle semble s'améliorer mais elle
repose sur une base étroite. La part de l'industrie dans le PIB n'a pas
dépassée 27% en 2003 ; bien que son taux de croissance a
été de 5,1%. La diversification industrielle reste
entravée par divers facteurs tels que le coût élevé
du crédit et la concurrence exercée par les importateurs de
contrebande.
3 Déclaration de Mr OTO Ampiah,
Président de la chambre du commerce et d'industrie du Ghana, 2004
Le secteur des services a connu une croissance rapide. Sa
performance est restée ferme en 2003 avec une croissance de 4,7%. Les
transports et les télécommunications se sont également
développés à la suite de l'amélioration des
transports en commun et des mesures d'incitation au secteur privé.
Sur le plan des finances publiques, des efforts ont
été faits. Le service de la dette intérieure est
ramené à environ 3% du PIB en 2004 contre 5% en 2003. La
consolidation budgétaire a progressé grâce à des
efforts de l'administration fiscale, qui ont augmenté les ressources, et
grâce à une gestion prudente des dépenses. Le
déficit budgétaire a été ramené à
2,7% du PIB en 2004. La pression fiscale est passée de 17,5% en 2002
à 20,2% en 2003.
Sur le plan monétaire, l'objectif est de
maîtriser l'inflation et la volatilité du taux de change. En 2003,
l'inflation s'est élevée à 26,7% due en partie à la
hausse des tarifs pétroliers; mais ce taux est ramené à
13% en 2004 et on espère le maintenir autour de 9% en 2006. Mais cet
objectif ne sera pas facilement atteint compte tenu de l'augmentation rapide
des prix qui a suivi la décision du Gouvernement d'augmenter les
salaires de 20% à compter de Janvier 2006. Les taux
d'intérêt ont baissé en 2004, passant de 20% à
18,5%. Le Ghana maintient son régime de taux de change flottant. Le taux
de change de cedi est resté relativement stable depuis la tourmente de
2000 où il s'est déprécié d'environ 57% par rapport
au dollar. Le cedi a perdu environ 3,8% de sa valeur par rapport au dollar en
2004.
Concernant la position extérieure du Ghana, les
différentes reformes n'ont pas amélioré significativement
la situation. Le déficit commercial s'est accru, passant de 10,3% du PIB
en 2003 à 11,6% du PIB en 2004. La détérioration du compte
courant a, pour une large part, résulté d'une chute brutale des
transferts unilatéraux. L'or et le cacao représentent les
principales sources de devises pour le Ghana. Mais la baisse des cours mondiaux
de ces produits et le relèvement des cours du pétrole mettent en
difficulté la réserve de devises ghanéenne.
La politique structurelle du Ghana cible trois axes principales:
la reforme du secteur public, la reforme du secteur financier et le
développement du secteur privé.
La politique gouvernementale du développement du
secteur privé vise à créer un environnement
économique et réglementaire plus propice aux affaires. Dans ce
cadre, plusieurs reformes ont été entreprises concernant la
facilitation du commerce international.
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