CONCLUSION GENERALE
La cédraie de Theniet el had, comme elle se
présente de nos jours, se trouve menacée par le fléau de
dépérissement de cèdres sur pied. Cette situation acquiert
à la cédraie, quoiqu'elle est régie en parc national, une
identité physionomique attristée loin de celle jadis
admirée.
Par ailleurs, quoique le service forestier a
réalisé des opérations d'abattage de centaines de
cèdres dépérits, le dépérissement continue
toujours de compromettre la pérennité de la cédraie.
Ainsi, l'étude réalisée et
rationnellement entreprise, nous a permis d'acquérir une banque de
données jugées suffisantes pour éclairer davantage
l'état actuel du dépérissement du cèdre de
l'Atlas.
Les caractéristiques physionomiques, taxonomiques et
celles des affinités écologiques du cèdre, dans le but de
mieux identifier l'essence, ont fait l'objet du chapitre deux.
Comme il s'agit d'une étude de
dépérissement de cèdre relative au parc national de
Theniet el had, celui-ci est largement identifié à travers le
chapitre trois. Il en ressort alors que la cédraie, soumise à un
étage bioclimatique humide à hiver froid, est d'une
diversité d'essences forestières à travers un
étagement altitudinal nettement caractérisé. Le
chêne vert, le chêne zeen et le chêne liège sont les
principales essences forestières recensées en mélange
à des proportions variées avec le cèdre de l'Atlas.
Des notions relatives au dépérissement des
arbres forestiers relatées dans la littérature, sur la base
desquelles est inspirée l'étude, sont synthétisées
au niveau du chapitre quatre. A la suite de ces informations, la
méthodologie d'étude du dépérissement du
cèdre dans le parc national de Theniet el had est alors
préconisée dans le chapitre cinq. Celle-ci est retenue selon le
principe d'étude dendrométrique des cèdres
dépérits. Au total, 22 placettes temporaires circulaires sont
installées à travers l'ensemble du versant nord. Les placettes
disposées d'une manière concentrique sont installées au
niveau de chaque tache de peuplement de cèdres dépérits.
Les placettes, au niveau de chaque point de prélèvement, sont
respectivement d'une superficie de 4, 6, 8 et 10 ares. Au niveau de chacune
d'elles des mesures dendrométriques sont effectuées sur
l'ensemble des tiges. Les mesures réalisées sont celles de la
circonférence à 1.30m, le diamètre à
mi hauteur, la hauteur totale, la hauteur du houppier,
la hauteur jusqu'à la base du houppier et la hauteur de la
cime nue.
Dans les placettes de dix ares, soit celles de superficies les
plus grandes et dont l'espace serait davantage en faveur d'une meilleure
vitalité des tiges, on y enregistre une circonférence moyenne
de 146 cm, une hauteur totale moyenne de 16.9m, une hauteur
dominante de 18.6 m, une surface terrière totale moyenne de 35.8
m2/ha, une densite totale moyenne de 319 pieds/ha et un volume sur
pied moyen de 24.06 m3/ha.
Dans le but de rechercher d'éventuelles relations entre
le deperissement et les conditions du milieu, des variables dendrometriques
sont mises en evidence à travers les facteurs stationnels
récoltés au niveau des placettes d'étude. Il s'agit des
facteurs d'altitude, d'exposition, de microrelief et
de pente. En consequence, on relève que le deperissement est
largement recense au niveau des basses altitudes (inférieures à
1400m), à des expositions au niveau desquelles l'humidité est
relativement elevee (nord et ouest), sur un microrelief intermediaire et sur
des sols à forte pente.
Par le biais de l'analyse de la variance à un facteur,
au seuil de signification de 95%, des variables dendrométriques ont fait
l'objet d'analyse en rapport avec le taux de dépérissement
recense au niveau de chacune des placettes d'étude. Il en ressort
que la densité est celle qui présente une
différence significative. Cette finalité permet de corroborer
l'état social du cèdre avec le taux de deperissement. En fait,
à des densites elevees correspond un deperissement moindre et
inversement. Cet état de fait nous permet de souligner les
retombées d'un espace vital soigneusement respecté sur la
vitalité des tiges. En l'absence d'aménagement forestier, la
cédraie est alors vouée à des emplacements arbitraires de
tiges, dont la vitalite serait largement compromise. A cela, une cedraie
censée -tre protégée et régie en parc national ne
peut en aucun cas -tre privée d'opérations d'aménagement
appropriées lui assurant vitalité, vigueur et
pérennité.
Une sylviculture appropriée serait, du moins dans
l'immédiat, le prélude d'une préservation de la cedraie
soit en conséquence de l'épargner d'rtre compromise par le
dépérissement.
Nous comptons avoir répondu, par le biais de ce modeste
travail, à l'attente du gestionnaire forestier et au souci du
chercheur.
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