4. CONCEPTS ET DEFINITIONS
4.1 DEFINITION DE L'OASIS
Le terme "oasis" a été utilisé pour la
première fois par HERODOTE comme nom propre se rapportant à la
localité de Kharga, en Egypte.
Oasis dérive de l'égyptien ancien "ousioi". Les
coptes le prononcent «ouah» au masculin singulier. Dans le
langage libyco-berbère nous le trouvons au féminin
«ouaha» (singulier) et «ouahat»
(pluriel). Les auteurs arabes du Moyen Age parlent de l'oasis comme un lieu
habité dans le désert, un lieu de vie en plein Sahara.
Aujourd'hui l'utilisation la plus courante considère l'oasis comme
étant un espace planté de palmiers dattiers. Toutefois, MUNIER
(1973) ajoute que certaines localités sont considérées
comme oasis, bien qu'elles ne comportent pas de palmeraie.
Si nous continuons dans le domaine des définitions nous
trouvons que ces dernières diffèrent d'une discipline à
une autre. Cités par ESTIVIN (2000), nous signalons que les oasis
sont définies par les agronomes comme étant des «espaces
intensivement cultivés dans un milieu
désertique ou fortement marqué par
l'aridité» et par les géographes comme «une forme
d'adaptation de l'homme face aux fortes contraintes imposées par
l'aridité du milieu désertique». Elles constituent à
la fois un espace physique sur lequel se trouvent des ressources et un espace
social cohérent et organisé.
Ou encore, par les géographes, comme « une forme
d'adaptation de l'homme face aux fortes contraintes imposées par
l'aridité du milieu désertique », (BENCHRIFA, 1990).
En somme, les oasis constituent aussi des îlots de
verdure dans l'immensité des espaces désertiques arides et
semi-arides. Elles occupent des surfaces restreintes, discontinues,
éparpillées dans un environnement hostile à fortes
contraintes et à écologie fragile. «Le maintien des paysages
agricoles est assuré par la présence du palmier dattier. Sa
remarquable adaptation aux conditions climatiques sévère fait de
lui une composante essentielle de l'écosystème oasien»
(ELHOUMAIZI, 2004).
En tant qu'oasis, le chapelet de ces
«périmètre irrigués», dont Gabès est le
centre, ressemble à toutes les oasis du monde, verdure et
fraîcheur, dans une région brûlée par le soleil,
culture du palmier dattier, importance fondamentale de l'eau avec toutes les
complexités de sa répartition (BECHRAOUI, 1980).
Ce même auteur signale que les oasis littorales
tunisiennes sont uniques au Monde. En effet, rares sont les zones où le
palmier dattier est cultivé à une si grande échelle sur
une frange littorale et surtout où les dattes connaissent un
mûrissement relatif. Pour terminer ce paragraphe sur la signification du
terme oasis et les différentes définitions que nous avons pu
rassembler, nous ajoutons cette définition qui considère l'Oasis
comme étant «une forme d'agroforesterie» (ABDEDAEIM, 1997).
Cet auteur précise que l'oasis comprend tous les systèmes et
pratiques d'utilisation des terres dans lesquelles les plantes ligneuses
pérennes sont délibérément cultivées sur des
parcelles également exploitées par des productions agricoles
annuelles et/ou animales. Du coup il doit exister des interactions d'ordre
écologique et économique entre les ligneux et les
éléments non ligneux.
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