1.3 GENERALITES SUR LES HUILES USAGEES.
1.3.1 Définition.
D'une manière générale, toutes huiles
ayant servi dans un processus de transformation et destinée à
l'abandon du fait de la perte de ces propriétés physico-chimiques
de base est désignées par le terme « huiles
usées ». On distingue :
- les huiles usées domestiques qui sont des huiles
alimentaires d'origine végétale ayant servi dans la friction ;
- et des huiles usées industrielles provenant des moteurs,
des industries, des transformateurs, des circuits hydrauliques et des
turbines.
Les huiles objets de notre étude sont celles de la
seconde catégorie. Elles sont désignées par «
huiles usagées » selon la législation
béninoise en la matière, le Décret N°
2003-330 du 27 août 2003 portant gestion des huiles usagées en
République du Bénin et définies comme :
« toutes huiles, issues du raffinage du pétrole
brut ou synthétique, destinées à la lubrification ou
à autres fins, et qui sont devenues impropres à leur usage
original en raison de la présence d'impuretés ou de la perte de
leurs propriétés initiales ; elles incluent les huiles
lubrifiantes, les huiles hydrauliques, les huiles pour le travail des
métaux et les liquides isolants ou caloporteurs. »
Tout comme le Bénin, la réglementation
française utilise la terminologie « huiles usagées »
tandis que celle canadienne utilise « huiles usées ». C'est la
terminologie issue de la réglementation béninoise qui sera
employée dans le document.
1.32. Caractéristiques générales.
Les huiles usagées peuvent être d'origine
minérale ou synthétique. On distingue deux grandes
catégories :
- les huiles noires qui comprennent les huiles de moteurs et
certaines huiles industrielles (huiles de trempe, de laminage, de
tréfilage et autres huiles entières d'usinage des métaux)
: ces huiles sont fortement dégradées et contaminées.
- Les huiles claires qui proviennent des transformateurs, des
circuits hydrauliques et des turbines. Elles sont peu contaminées et
chargées en général d'eau et de particules.
D'une manière générale, les huiles
usagées sont peu biodégradables. Elles ont une densité
plus faible que l'eau. C'est pourquoi un (1) litre d'huile usagée peut
couvrir une surface de 1000 m2 d'eau et réduire l'oxygénation de
la faune et de la flore du milieu aquatique. Les conséquences d'un rejet
direct de l'huile usagée dans le milieu naturel sont donc
évidentes au vu de leur composition chimique. En effet, l'analyse en
France et au Canada des huiles à moteur usagées à la
sortie des carters révèle la présence d'un certain nombre
de polluants :
- des suies, des résines,
- des métaux lourds,
- des acides organiques provenant de l'oxydation partielle de
l'huile, - du chlore provenant de certains additifs de lubrification,
- des composés aromatiques parmi lesquels des
hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP),
- des phénols et des phtalates.
La bonne gestion de ces huiles répond donc au double enjeu
:
- de la préservation de la qualité de
l'environnement et de la santé ; - des économies de
matières premières ou d'énergie.
A cet effet, le cadre législatif et
réglementaire existe en République du Bénin. Il s'agit de
la constitution du 11 décembre 1990, de la loi cadre sur l'environnement
et du décret N° 2003-330 du 27 août 2003 portant gestion des
huiles usagées en République du Bénin.
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